Qui sont les Romanones, cette « secte » de prêtres espagnols accusés de pédophilie ?

Vendredi 28 novembre 2014

Le « clan des Romanones » : les bourreaux de Daniel. Tel est le titre de l’article écrit par le journaliste Jesús Bastante pour le site Religión Digital dans lequel il décrit la « secte » catholique, actuellement jugée pour des allégations d’agressions sexuelles sur mineurs. Quatre prêtres de cette communauté ont été conduits lundi dernier en prison, et quatre autres pourraient également être incarcérés dans les prochaines heures.

Ils sont une douzaine : dix prêtres et deux laïcs. Ils prêchent une doctrine ultra-conservatrice, bien qu’avec des formes et des pratiques très modernes. Et ce sont les auteurs présumés d’agressions sexuelles, ou les complices, dans une affaire pour laquelle le Pape François est intervenu en personne, exigeant qu’une enquête soit faite dans le diocèse de Grenade. Aujourd’hui, le procès est en train de s’achever, ainsi que les arrestations. Ils sont connus dans le diocèse de Grenade par le nom de l’un de ses dirigeants. Il se font appeler « le clan des Romanones », et ce sont les bourreaux de Daniel.

Les prêtres ne portent pas le col romain. Ils ont un bon niveau de vie, possèdent de nombreux biens (à Grenade et dans la région) dont plusieurs propriétés, des grands terrains et même un duplex qui donne sur la plage. Les abus dénoncés par Daniel, et subis par plusieurs victimes, se seraient produits dans ces différents endroits, au cours des dernières années. Certains exercent leur ministère de prêtre dans les paroisses de la ville et l’un d’entre eux fait même partie de la curie diocésaine.

Leur chef est un ancien membre des Focolari, qui prétend avoir calqué sa spiritualité sur celle du mouvement fondé par Chiara Lubich, même si ce dernier ne l’a jamais reconnu comme un mouvement. C’est l’histoire classique de ceux qui quittent une organisation pour en fonder une autre, similaire. Sa « fraternité » n’a pas de reconnaissance canonique, mais ils se sont organisés comme s’ils en avaient une.

Il s’agit d’un groupe organisé, mais sans statut juridique, et avec des liens très forts entre les membres. Le clergé et l’archevêque de Grenade étaient parfaitement au courant de cela. La plupart des membres de cette communauté vivent ensemble au moins deux jours par semaine (du dimanche au mardi) dans un appartement situé dans le centre de Grenade, à côté de la paroisse attribuée – jusqu’au mois dernier – par le chef, l’un des trois prêtres suspendus par l’archevêque. Et ils passent de nombreux week-end ensemble, sur la côte grenadine.

La moyenne d’âge du groupe est d’environ quarante ans, et ils dirigent des paroisses à Grenade, dans la banlieue de la métropole, sur la côte et dans la région des Alpujarras.

Ce site Internet (Religión Digital) connait les noms, prénoms et adresses de toutes les personnes possiblement impliquées dans cette affaire, mais ne veut pas entraver l’enquête judiciaire qui est en cours et qui dispose, entre autres choses, de tous ces éléments. La publication de cet article n’a d’autres but que de présenter certaines informations sur les responsables et permettre ainsi de déplacer le centre d’intérêt, afin de ne pas perturber la vie privée – déjà bien affectée – de la véritable victime, Daniel.

L’autre grand protagoniste de cette affaire, Mgr Francisco Javier Martínez, est arrivé ce matin avec un visage « fatigué et abattu », comme l’ont souligné certaines sources directes, lors de la réunion de la Conférence des Évêques, à Madrid. S’adressant aux chaînes de télévision Antena 3 et La Sexta, l’archevêque de Grenade s’est dit « affligé » et a offert sa version de l’histoire, qui concorde avec celle publiée par ce site, bien que le prélat assure en outre avoir toujours collaboré avec le juge. Une déclaration pourtant démenti hier par le subdélégué du gouvernement de l’Andalousie, qui avait affirmé que l’enquête ne s’était pas adressé à l’archevêché.

Source : MDZ

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