En réponse au message :
Identité des personnes de la Trinité et des autres
Bonjour Fabio, De fait ce point est important. Il me semble cependant que la tradition catholique peut répondre à cette dissolution du moi à laquelle la spiritualité de Bethléem invite ses membres, par l’approfondissement de la notion de personne. Or il n’existe pas de personne sans une identité singulière. Si je suis que par un autre, je n’existe que par appropriation personnelle : autonomie et hétéronomie s’articulent. Par ailleurs, les trois personnes trinitaires sont qualifiées de relations subsistantes selon la théologie thomiste classique. Une personne humaine a un être (esse in) qui a des relations (esse ad). Certes toute l’identité de la personne divine est d’être relation (esse ad). Le père est la paternité. Le fils est la filiation. Mais justement parce que les personnes trinitaires ne sont que relation à l’autre, leur identité est encore plus grande que l’identité d’une personne humaine. Le Père n’est pas le Fils. La paternité n’est pas la filiation. Donc pour la Trinité chaque personne est tout à fais unique, singulière et totalement ouverte à l’autre. Bref, parce qu’elles sont des personnes, chaque personne de la Trinité a une « vie » propre. Il faudrait ajouter l’analogie (ce qui suppose différence et identité) entre personne trinitaire et personnes humaines, ne pas trop immédiatement fondre la nature humaine dans la nature divine, selon la tendance monophysite de Bethléem. En tout cas, une juste philosophie et théologie de la personne pourrait à mon sens permettre de dépasser ces dérives anthropologiques.
Bertrand