Témoignage d’Hélène : le monde si étrange de Bethléem : Poster un message

En réponse au message :

Email reçu d’un corbeau se nommant Jeanpeplus

Le dimanche 7 décembre 2014

Bonjour frère Longin,

nous avons été obligés de mettre un filtre à cause de quelques excités (Maurizio, Sigride, Fouad, Odile…) qui non seulement empêchaient les discussions, mais semaient l’intrigue, insultaient les auteurs de ce site ainsi que les membres du forum, et commençaient même à faire des menaces. Si vous ne voyez pas leurs commentaires, c’est parce que j’ai retiré les plus odieux.

Pour répondre à vos questions, que dire ?… C’est toujours difficile d’argumenter face à quelqu’un qui voit blanche la couleur noire. Si vous dîtes que la réponse du frère Silouane n’est pas plus hargneuse que les témoignages, mon Dieu, je ne vois pas vraiment ce qu’on peut faire pour vous. Les témoignages sont factuels, cohérents, et la plupart des retours que nous recevons, au contraire, soulignent leur mesure. La réponse du frère Silouane, par contre, en a choqué plus d’un : toute son argumentation, comme le faisait remarquer un internaute, consiste à dire « même pas vrai » et à accuser les témoins de médisance, de mensonges et de calomnies. Sans nullement répondre aux accusations.

Quand des victimes, osant braver leurs peurs et leurs inhibitions, comprennent qu’il y a un drame qui les oblige à accomplir un devoir de conscience douloureux, parce qu’il y a des vies humaines en jeu, et parce qu’au final, étouffer les choses n’est jamais un bon calcul et finit toujours par faire un effet boomerang désastreux sur l’Eglise… recevoir pour seule réponse de la part de la communauté : « vous mentez ! », c’est à la fois triste, pathétique et violent.

Ce qui me trouble, dans vos messages, c’est que je n’y vois pas la moindre trace de compassion pour les victimes. Ce qui est important, à vos yeux, c’est de « sauver les apparences » (i.e. ne jamais médiatiser les affaires.) On en revient, hélas, toujours à ce même comportement compulsif : « pas en place publique » ! Ce qui dans les fait, se traduit toujours par l’étouffement du scandale. Le démon se frotte les mains : ouf ! il va pouvoir continuer !

Hélas, ce genre de raisonnements s’est toujours révélé désastreux.

Voici ce que j’écrivais dans la conclusion de mon Mémoire de fin d’études :

Un homme rentre tard, le soir, de son travail. Il est fatigué, pressé d’arriver chez lui, alors il appuie sur l’accélérateur et roule trop vite sur cette petite route de campagne mal éclairée. Soudain, son téléphone annonce l’arrivée d’un texto. Mécaniquement, il lit le message et quitte la route des yeux un instant. Il n’a pas vu cet enfant en vélo sur le bord du chemin, et soudain, c’est l’accident. L’enfant et sa bicyclette sont projetés dans le fossé. Que doit faire l’automobiliste ? Le bon sens et la morale voudrait qu’il descende immédiatement de sa voiture et qu’il coure pour porter secours à l’enfant blessé. Hélas, il est arrivé que, confrontés ce genre de situation, certains automobilistes aient préféré prendre la fuite.

Comment une telle chose est-elle possible ? Ils ont pris peur et se sont-ils dit : « Que va-t-on penser de moi si on sait que j’ai renversé cet enfant ? On va me mettre en prison, ma vie est foutue… ». Or, c’est précisément cette seconde action, plus que la première, qui est impardonnable. La première est un accident, la seconde est un crime.

Le problème des dérives sectaires nous confronte à une situation similaire. Aucune religion (mais on pourrait aussi dire : aucune société, aucune entreprise, aucun Etat..) n’est à l’abri du phénomène détestable des dérives sectaires. L’alternative se présente donc ainsi : soit on s’enferme dans le déni et on prétend que les soi-disant victimes sont des gens aigris et grognons qui râlent parce qu’ils ont mal vécu leur échec (et donc que le problème vient d’eux) ; soit on se met à l’écoute de leurs témoignages pour faire une relecture critique des pratiques de leurs précédentes communautés. « Un groupe, explique le père Trouslard, qu’il soit religieux ou non, qui porte gravement atteinte aux Droits de l’Homme, (…) est une secte. Aucune Eglise, aucune religion ne peut prétendre être à l’abri des lois. Toute infraction, tout délit ou crime doit être jugé et condamné. »

L’attitude d’hostilité à l’égard des mouvements anti-sectes préconisée par Introvigne est non seulement immorale, elle traduit surtout un grave manque de discernement, car c’est précisément en réagissant hargneusement contre ses contradicteurs qu’un mouvement religieux donne du crédit aux accusations qui sont portées contre lui. La meilleure façon de perdre toute crédibilité dans le débat publique, c’est de suivre les conseils paranoïaques de Massimo Introvigne. Dans une guerre, il est important de ne pas se tromper de camp. Et parfois, il faut condamner les mauvais conseillers.

C’est précisément en luttant contre toute forme d’injustice et d’atteintes aux personnes, que les religions suscitent l’intérêt et l’admiration de la communauté internationale. Mais si, croyant devoir se défendre contre des attaques injustifiées, elles se mettent à dénoncer les organismes qui luttent contre les atteintes aux personnes, elles ne peuvent que susciter la consternation : comment se fait-il que telle religion cautionne l’escroquerie, le mensonge et parfois même les pratiques criminelles de telle communauté ?

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