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Impact des violences sexuelles de l’enfance à l’âge adulte

Le dimanche 4 juin 2017

Bonjour Florian

Peut-être pourriez-vous déjà passer par l’AIVI, c’est à dire, l’association internationale des victimes d’inceste. Vous pouvez témoigner anonymement sur le site internet et vous inscrire pour pouvoir échanger et avoir des conseils, disposer d’ateliers et d’informations thérapeutiques.

Je vous passe le lien internet. J’y ai témoigné en tant qu’ancienne victime d’inceste et je fais de l’information auprès des hôpitaux de ma ville et des structures sociales locales de façon régulière pour pouvoir aider adultes et jeunes ayant vécu l’inceste. Faire de l’information et de la prévention me paraît très important, même si ces sujets sont difficiles. Malheureusement, une grande partie d’entre nous avons été victimes avant l’âge de 6 ans (40% des enfants victimes d’inceste l’ont été avant l’âge de 6 ans). Il faut donc pouvoir faire de la prévention et de l’information pour que ces situations puissent être rapidement dénoncées.

https://aivi.org/

Vous pouvez aussi contacter l’INAVEM (institut national d’aide aux victimes et de médiation). Vous avez des structures locales dans chaque département pour trouver de l’aide et des conseils pratiques, ainsi qu’un numéro d’aide 24H/24 :

http://www.france-victimes.fr/

Il est tout à fait normal étant donné la datation des violences sexuelles que vous avez subies enfant de la part de votre frère, qu’il vous ait été compliqué d’en parler. Ce n’est jamais facile de toute façon. Il y a la honte bien sûr et puis la peur surtout de se retrouver isolé. En fin d’adolescence, c’est un peu plus facile mais enfant, ça n’est pas le cas. On ne se sent pas assez solide et surtout on se sent démuni, on a peur de ne pas être cru et souvent même si l’on parle, nous ne sommes pas pris au sérieux. Ou bien on nous fait taire.

Entre temps, on peut enterrer les faits qui ressurgissent plus tard et nous font beaucoup de mal. Le lien avec la famille est souvent difficile car assez systématiquement (pas toujours mais très très souvent), la famille prend fait et cause pour l’abuseur et non pour nous les victimes et nous impose le silence. Décider de parler, c’est se mettre au ban de la famille, et toutes les victimes ne font pas ce choix, même si souvent ce choix s’impose au fil du temps pour sortir de la souffrance et des conséquences des violences qui ont des répercussions sérieuses dans notre vie quotidienne.

Il est important qu’un psy puisse vous écouter et vous aider. Même si je conçois tout à fait que la démarche ne soit pas facile ni de parler de ce sujet. Vous pouvez aujourd’hui disposer auprès de psychiatres d’hôpitaux psys publics, d’une prise en charge gratuite en thérapie (vous pouvez passer par un Centre Médical Psy ou directement en consultation externe en milieu hospitalier). Après, il faut trouver le bon. Et aussi trouver la bonne thérapie.

Pour ma part, j’ai choisi, plutôt que la thérapie classique (psychanalyse ou psychothérapie), une thérapie courte par EMDR, qui m’a permis une désactivation de mes traumatismes d’inceste (c’est une désensibilisation du stress post traumatique par le mouvement des yeux de gauche à droite tout en évoquant les situations d’inceste). Vous avez également des thérapies basées sur l’hypnose, vous avez la Gestalt thérapie, les thérapies cognitives comportementales, la thérapie de l’enfant intérieur de Jung et d’autres encore. Une fois que vous vous êtes renseigné sur toutes ces thérapies et que vous vous décidez sur une, choisissez le psychiatre diplômé sur votre lieu d’habitation, le plus en capacité de vous accompagner, faites une liste de toutes les difficultés que vous rencontrez du fait de cet inceste dans votre vie et soulignez celles qui vous posent le plus problème au quotidien. Une fois ce travail fait, vous pouvez prendre rendez-vous avec le psy en ayant préparé l’entretien et sachant bien ce qui est important à soigner. Il vous demandera certainement le même genre de démarche pour savoir comment et quoi traiter prioritairement pour que vous alliez mieux. Puis vous aurez les séances espacées entre 1 semaine, quinze jours ou trois semaines. Vous verrez comment ça se passe et si vous y avez du mieux. En cas de problème, n’hésitez pas à en parler au médecin ou changez de praticien si la relation avec lui ou la thérapie ne vous convient pas.

Souvent, dans un premier temps, nous ne pensons pas qu’il existe plein de thérapies pour soigner nos traumatismes d’inceste. Nous ne connaissons que la psychanalyse ou la psychothérapie par la parole, qui souvent, sont peu aidantes et inadaptées. Or il y existe un grand nombre de thérapies. Après, c’est à chacun de voir la méthode qui peut lui apporter le plus de réconfort et de soin. Nous sommes tous différents, donc je ne peux pas vous conseiller plus particulièrement l’EMDR car peut-être que vous trouverez mieux pour votre cas personnel.

Vous avez aussi des victimologues, qui sont vraiment spécialisés. Il doit y avoir une liste à l’INAVEM et à l’AIVI. N’hésitez pas à la demander en cas de besoin.

En tout cas, ne restez pas seul avec ces difficultés. Contactez ou l’INAVEM local le plus proche de chez vous ou l’AIVI. Se sont deux adresses fiables et où vous trouverez des professionnels et de bons conseils pour vous aider à aller mieux et vous sentir entouré.

C’est très important pour aller mieux et reprendre le fil de votre vie avec plus de sérénité et de confiance. Si l’inceste que nous avons subi a été très destructeur, nous pouvons aussi nous relever de ces violences criminelles. Et vivre une vie heureuse.

J’ai un métier que j’aime depuis 15 ans, un compagnon depuis près de 20 ans et une petite fille de 3 ans et demi. Je suis heureuse, malgré mon passé d’enfant incestée. Même si la démarche thérapeutique ne fut pas évidente, ni mes rapports familiaux, ni mon parcours, j’ai réussi à surmonter ce passé très dur, à construire une vie agréable. Et c’est en grande partie grâce aux thérapies que j’ai suivies.

Je vous souhaite la même chose. Prenez bien soin de vous. Et plein de bonnes choses pour vous et votre avenir.

Bien cordialement Françoise

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