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Comment mieux protéger les lanceurs d’alerte ?

Le samedi 14 novembre 2015

Bonsoir Agapé

Dans ce que Sérénité décrit, elle parle de transmettre la beauté des enseignements de l’Eglise sur la sexualité humaine. Donc dans ses développements, elle va transmettre l’enseignement classique institutionnel sur le sujet, qui concerne ce que je lui expliquais et qui a fait tant de dégâts par le passé et ce jusqu’à aujourd’hui.

La sexualité est du registre uniquement de l’intime. Au mieux du couple amoureux. Le reste de la société n’a pas à s’en mêler.

La seule information que la société peut dispenser au plan strictement éducatif et informatif, sanitaire, c’est sur l’hygiène, l’anatomie homme et femme, éventuellement les malformations anatomiques qui peuvent engendrer une transsexualité et une trans-identité, la contraception, les maladies sexuellement transmissibles, l’avortement, les différentes sexualités adultes existantes (sans discriminer ni les unes ni les autres hors bien sûr les crimes que sont la pédophilie, l’inceste, les violences sexuelles en général). Le Planning Familial fait cela très bien, les collèges et lycées un peu moins. Heureusement, la radio FM a repris les émissions cultes de Lovin Fun de Fun Radio, ce qui permet aux jeunes y compris catholiques, de s’informer au mieux sur ces sujets sans se sentir orientés, stigmatisés ni discriminés. Mais en dehors de ces informations, la sexualité regarde les personnes, les amoureux et eux seuls. Personne n’a à leur dire comment, qui aimer, quelles positions sexuelles pratiquer, ni leur demander de placer de la morale religieuse sur un domaine aussi privé. Sinon, c’est du voyeurisme et de la manipulation. Si à chaque fois qu’un jeune couche avec un autre, il doit convoquer le curé, Dieu, l’institution cléricale pour savoir s’il couche de la bonne façon avec la bonne personne, c’est un coup à le frustrer et à le dégoûter pour sa vie entière. Mais bon, c’est peut-être l’objectif aussi… Pour avoir assisté à l’aumônerie de mon ancien lycée à des enseignements de ce type, j’ai pu constater que ça se résumait à la glorification de la virginité des filles, à une série de conseils pour se soumettre en tous lieux et temps aux désirs du mari, ne pas éprouver de plaisir (c’est mal), ne pas se masturber (c’est mal), ne pas avoir de contraception (c’est mal), ne pas avorter (c’est mal), ne pas divorcer (c’est mal). Ne pas pratiquer certaines positions sexuelles, ne pas avoir une autre sexualité que la sexualité hétéro (sinon, c’est la damnation éternelle), faire des enfants autant que possible et vivre dans l’abnégation, le renoncement à tout ou presque. Tout cela enveloppé dans un discours bonbon rose glorifiant Dieu, l’ encyclique Humanae Vitae et ses petites soeurs, Marie qui doit être Le grand exemple féminin à suivre et assaisonné à la sauce piquante et fallacieuse des associations Pro-Vie, avec dépliants horrifiques de SOS-Tout-petits, Laissez-les vivre, la Trève de Dieu, livres de Daniel Ange (ton corps fait pour l’amour, ton corps fait pour la vie) etc, etc… Et cet enseignement clérical, avec des supports tutoriels fournis par les associations fondamentalistes religieuses mais aussi par l’institution cléricale elle-même, n’a pas vraiment changé depuis, en dehors d’une plus forte présence par la voie des sites internet. Et ce qui a aussi changé c’est que le collectif anti-IVG s’est trouvé depuis quelques années une bannière unique opusienne sous le vocable Alliance Vita (Manif Pour Tous alias la Fondation Lejeune alias l’Opus Dei) qui fait maintenant le lien avec tout le réseau Pro-Vie mais aussi les intégristes de Civitas et accessoirement l’extrême droite type Printemps Français, MNR, Mouvement Pour la France, etc. Ah si, j’oubliais les retraites de guérison sexuelle proposées par le Renouveau Charismatique via les fameuses agapè-thérapies dans lesquelles les retraitants sont invités à revivre jusqu’à leur conception sous le regard de Dieu (principe de régression théâtrale censés les guérir de la mauvaise sexualité, la leur et celle de leurs parents, culpabilité et traumas assurés), mais aussi celles de Tony Anatrella censées guérir de l’homosexualité (c’est toujours une maladie pour lui). A mon époque de jeunesse, ça n’existait pas encore. Et enfin, je crois que dans certaines paroisses, existe également depuis quelques années le réseau Alpha Couples, qui joue le rôle de conseiller conjugal et sexuel religieux.

Dans ces enseignements, il s’agit de contraindre les jeunes à adopter la morale cléricale et le modèle de couple défini comme acceptable et légitime par le clergé catholique et d’adopter la sexualité hétéro uniquement reproductive qui va avec, ainsi que spécifiquement pour les filles, la virginité et la soumission y compris sexuelle aux hommes et le rejet de toute forme d’autonomie personnelle et de désir personnel (obéissance parfaite aux conseils sexuels et matrimoniaux de l’institution obligatoires pour être vues comme de bonnes catholiques).

Personnellement, ces enseignements me paraissent tout aussi violents, manipulateurs et intrusifs que des films pornos de type SM (sado-maso). Mais dans un autre genre. Et venant d’une institution cléricale qui diabolise la sexualité tout en la vivant de façon souvent clandestine et criminelle, je trouve que la posture s’apparente à une profonde imposture.

Et que des croyants informés sur les dérives et crimes de l’institution sur ce domaine spécifique de la sexualité, poursuivent quand même un enseignement clérical et moral sur ce sujet, ça me paraît grave. Ca participe au déni de l’institution cléricale vis à vis de ses crimes et à la perpétuation des aliénations, des atteintes aux droits fondamentaux humains et à favoriser la perpétuation des crimes de la dite institution.

Maintenant, cela n’est que mon avis personnel de croyante sur la question. Avec le recul de tout ce que j’ai pu vivre et observer depuis ma jeunesse jusqu’à aujourd’hui sur ces enseignements cléricaux.

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