En réponse au message :
Les sœurs de Bethléem sous le coup d’une visite canonique
Je me permets d’intervenir dans cette discussion pour apporter mon grain de sel.
D’abord, j’aimerais rappeler que le phénomène des dérives sectaires est particulièrement difficile à saisir, non seulement parce qu’il relève de manipulations, mais également parce qu’il est produit par plusieurs facteurs. Pris isolément, chaque facteur pourra sembler anodin… mais quand tous les facteurs arrivent ensemble, le résultat est terrible. Il est ainsi possible que des communautés saines recrutent des jeunes non diplômées, pour une raison ou pour une autre, sans que cela conduise à affirmer que cette communauté est sectaire. Ce point n’est qu’un facteur, parmi d’autres.
D’autre part, le cas du recrutement des jeunes gens est souvent symptomatique de l’état de santé morale d’une communauté. En discutant avec différents religieux, et avec des anciens de différentes communautés nouvelles, on note qu’il y a plusieurs cas de figures :
- La communauté invite un candidat à finir ses études et à obtenir un diplôme professionnel (parfois, en lui permettant de vivre dans la communauté ; parfois en exigeant qu’il reste « dans le monde »). Parfois la communauté exige même que le candidat ait une petite expérience professionnelle.
- La communauté accepte un candidat qui n’a pas fini ses études, car ce dernier a fait un sérieux discernement et engage pleinement sa propre liberté. (Elle accepte, sans l’encourager… et va éventuellement mettre à l’épreuve ce candidat).
- La communauté fait de la promotion vocationnelle, des campagnes de recrutement… et encourage ses éventuels candidats à tout lâcher au plus vite pour rejoindre la communauté.
Seule la dernière attitude me semble résolument mauvaise, irresponsable et irrespectueuse des candidats.
En effet, une communauté qui fait pression sur un jeune pour l’inviter à abandonner des études en cours, a toutes les chances d’être dysfonctionnelle : car agissant ainsi, elle privilégie SON propre bien à celui de ses membres (elle oublie que ses propres membres sont des être humains, dont on doit respecter le discernement et la liberté).