En réponse au message :
Les sœurs de Bethléem sous le coup des chocapic
J’ai personnellement connu une sœur qui était en cellule avec un traitement psychiatrique. Pour moi, il était évident que sa vocation de grande solitude venait du fait qu’en raison de son état de santé, elle ne supportait plus rien ni personne. Cela se terminait régulièrement par une explosion et un séjour à l’hôpital. A son retour, elle retournait en cellule comme si de rien n’était. Sœur Marie pensait sincèrement que cette situation pourrait s’arranger en intensifiant la vie de prière en cellule. Après de nombreuses années, la sœur a fini par partir. Je crois qu’elle a trouvé son équilibre dans un lieu de vie commune, ouvert sur le monde extérieur.
La plupart des sœurs n’ont pas de difficulté de cette nature lors de leur entrée en communauté. D’ailleurs, le plus grand nombre n’a pas de problème de santé à l’arrivée. Mais cela change assez vite. On dit et répète sans cesse que « notre vie fragilise ». La proportion des régimes alimentaires particuliers a pu être, à certains moments, accablante pour la cuisine. Sœur Marie a eu conscience du problème et a essayé de réagir mais en vain, c’était incontrôlable.
Pour ce qui est de la santé mentale proprement dite, j’en ai vu un certain nombre perdre pied pour de bon. C’était considéré comme « normal », voire intéressant, car causé par l’effort spirituel. Cela s’arrangerait en intensifiant la vie de prière et en restant en cellule. La plupart ne s’en sont pas remises. Certaines sont toujours au monastère (quand elles n’y sont pas mortes) et, lorsqu’on a vu ces choses-là très concrètement, de près et sur une durée, c’est très troublant.
Cependant, je ne crois pas que l’on puisse dire que toutes les sœurs, ou la majorité des sœurs, soient sous psychotrope, et je pense pour ma part que les personnes qui font la visite canonique ont la compétence nécessaire pour tirer tout cela au clair.