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le Mother and Babies’s Home de Tuam @ Christian

Le mardi 12 avril 2016

Puisque vous prétendiez que c’était un mensonge, je suis allée voir la presse irlandaise de Tuam et son comté, et je suis tombée sur plusieurs articles en anglais datés de décembre 2015 et janvier 2016 (donc très récents), qui évoquent les enregistrements audios d’un témoignage bouleversant d’une domestique de l’établissement, Julia Devaney, placée là-bas à l’âge de 9 ans en 1925 et qui y a vécu durant 36 ans comme domestique sans salaire, jusqu’à sa fermeture en 1961. Témoin oculaire direct, son récit corrobore tout ce qui a été déjà dit sur cet institut.

Julia raconte les conditions abjectes dans lesquelles vivaient les enfants (tenues changées toutes les trois semaines, hygiène déplorable- puces, poux, vermine, mortalité infantile maximale car bien que percevant une forte allocation de l’Etat, les nonnes ne nourrissaient que très peu les bébés et les enfants qui présentaient des visages émaciés, des ventres gonflés comme les enfants sous-alimentés, aucun jeu, jouet, aucun livre ni éducation -mis au dernier rang à l’école sans prise en charge scolaire ni éducative-, enfants livrés à eux-mêmes, isolés du reste du monde. Elle explique dans ce témoignage, que les enfants n’arrivaient pas à parler correctement mais parlaient un langage à eux fait de babillage souvent inintelligible (faute de contact verbal avec des adultes aimants), cherchaient désespérément l’attention et la tendresse, alors que les nonnes refusaient la plupart du temps tout contact physique, se contentant de gérer les finances, de vendre les bébés à l’étranger (beaucoup aux US) et de frapper ceux qu’elles trouvaient un peu trop turbulents. Elle explique aussi la forte mortalité infantile faute de soins, d’hygiène des enfants, le grand nombre d’épidémies liées au défaut de soins, l’absence de vaccination des enfants. Mais aussi le manque d’enquêteurs pour se préoccuper de ces enfants, disparus aussi vite après leur naissance. Elle atteste la réalité des enterrements à la sauvette des enfants morts, enterrements souvent de nuit, dans l’ancienne fosse sceptique de l’établissement et confirme la fosse commune. Elle confirme aussi la vente de bébés à l’étranger par les nonnes.Elle explique aussi les problèmes rencontrés par les jeunes mères pour allaiter leurs bébés (les nonnes séparaient immédiatement les bébés de leurs mamans et obligeaient les jeunes mères à disposer d’une autorisation spéciale chaque matin pour être autorisées à allaiter leur enfant dans une pièce spéciale. Si elles n’avaient pas ces autorisations, le bébé n’avait aucun biberon de la journée. D’où des bébés faibles, émaciés et sous-alimentés).

Julia Devaney, morte en 1985, a laissé ce témoignage enregistré sur cassette audio à la femme de son dernier employeur, pour que ces faits ne soient pas oubliés, mais aussi pour confier ce passé terrible à quelqu’un avant de mourir. La femme qui a reçu ses confidences vit toujours à Tuam et a confié les enregistrements audios de Julia Devaney à Catherine Corless, l’agricultrice de Tuam et historienne locale, qui avait fait connaître l’existence de la fosse commune et des 795 bébés, il y a 2 ans.

Une ancienne pensionnaire de Tuam, placée à l’âge de 4 ans, âgée aujourd’hui de 80 ans, qui n’a donné que son prénom, Mary, a témoigné également des maltraitances, du manque d’hygiène et de la malnutrition qui sévissaient dans cet établissement. Elle parle d’un pot de soupe et de bouillie avariées (mais qu’il leur fallait manger quand même sinon ils étaient voués à mourir de faim), de punitions et fouets sur les enfants, de l’odeur d’amoniaque permanente (pour désinfecter les planchers) du fait de l’eunurésie prolongée des enfants. Enfants battus et humiliés lorsqu’ils faisaient pipi au lit. Elle parle du manque total d’hygiène et de soins les concernant. Comme Julia Daveney, elle confirme les problèmes de langage des enfants, le froid glacial qui régnait dans l’établissement, le manque de contact avec l’extérieur, la crasse, l’état d’abandon total, physique, relationnel, éducatif et affectif des enfants. Elle évoque également leur très petite taille et des problèmes de croissance et de développement dus à la malnutrition. Elle parle aussi pour certains, du fait des conditions de vie à Tuam, de retards mentaux, mais aussi de comportements inadaptés.

Des femmes âgées qui ont accouché à Tuam dans cet établissement, se manifestent de plus en plus pour dénoncer les abus vécus (vol de leurs bébés vendus pour une partie à de riches américains) savoir ce que sont devenus leurs enfants. Certaines qui ont découvert le nom de leur enfant dans les noms publiés des enfants décédés, demandent à ce que les restes des petits soient exhumés pour pouvoir les enterrer et les pleurer dignement. Certaines ne savaient même pas que leurs enfants étaient morts. La commission d’enquête nationale irlandaise sur la question via la juge Yvonne Murphy, veut à présent faire exhumer les corps pour voir le nombre exact d’enfants enterrés et voir s’il n’y a pas plus d’enfants que ceux découverts dans les registres par Catherine Corless. Des archéologues spécialisés ont fait en octobre 2015, un relevé topographique du terrain pour situer les zones où les petits corps ont été enterrés. Et l’ensemble de la fosse commune a été délimitée. En vue probablement d’une exhumation, datation et passage en médecine légale des petits corps enterrés là-bas.

Je vous passe les liens sur ces articles. Vous avez le Daily Mail qui a publié dans le détail les enregistrements de Julia Devaney. Mais aussi le site de presse Irish Central et le journal local de Tuam, le Tuam Herald. Après, il faut que vous puissiez lire les articles en anglais. Parce que la traduction google n’est vraiment pas terrible.

http://www.tuamherald.ie/living/roundup/articles/2015/12/30/4111891-julias-story-from-the-tuam-home/

http://www.tuamherald.ie/living/roundup/articles/2016/01/06/4112147-a-voice-from-the-tuam-home--part-2/

http://www.tuamherald.ie/living/roundup/articles/2016/01/13/4112528-a-voice-from-the-tuam-home-part-3/

http://www.dailymail.co.uk/news/article-3374922/The-house-tears-Secret-tapes-woman-spent-years-controversial-Irish-home-unmarried-mothers-reveals-unmarked-mass-grave-children.html

http://www.irishcentral.com/news/Tapes-prove-cruelty-neglect-Tuam-Home-widely-known.html

Voici en bonus un article récent daté de février dernier, écrit par la fille de Catherine Corless, Adrienne. Qui donne des nouvelles récentes du site et des démarches actuellement faites sur place.

http://www.rabble.ie/2016/02/18/tuam-babies/

(Pour info à Aletheia, je fais ces démarches gratuitement. Comme Catherine Corless l’a fait en Irlande et comme d’autres catholiques font ces démarches d’enquête et dévoilement en France et ailleurs pour faire connaître la vérité sur le passé tortueux et de l’Eglise catholique, de l’Eglise protestante mais aussi de nos états, partenaires actifs et financeurs de ces lieux de malheur, de violence et de discrimination, jusque dans les années 70 un peu partout en Europe - il est temps que nos états comme nos institutions religieuses assument ce passé atroce, et s’excusent, réparent leurs crimes auprès des familles et des enfants aujourd’hui adultes, opprimés, maltraités par ces instituts).

Bonne lecture !

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