Le courrier est daté du 27 janvier 2020, soit quatorze ans après les premières révélations. Il est bien caché sur le site Internet de la communauté de Courset. Sous le discret intitulé de « lettre d’information du foyer de Courset ». La lettre est adressée aux « proches de notre Foyer ». Dès la troisième ligne, on comprend que l’affaire n’est pas anodine : « L’histoire de notre foyer a été marquée douloureusement par les agissements de son fondateur, le père Michel Tierny, vis-à-vis de membres du foyer. »
Quels agissements ? « Des membres du foyer ont pu témoigner d’abus spirituels, sexuels ou d’autorité qu’ils auraient subis de la part du père Tierny. »
Qui a subi quoi ? Le foyer accueille des pensionnaires de l’école et du collège attenants, mais aussi des adolescents et adultes qui viennent pour une retraite spirituelle. Toujours dans le courrier, il est précisé : « Les témoignages d’abus sexuels émanent de femmes adultes, membres du foyer. »
Abus sur des « femmes adultes »
Des femmes qui vivent ou vivaient à demeure dans la communauté, et « mettaient en commun leurs biens et leurs compétences pour faciliter le ressourcement spirituel de leurs contemporains » comme l’exigent les préceptes de cette œuvre catholique.