En réponse au message :
Le Vatican reconnait qu’il y a d’autres Maciel dans l’Eglise
Je ne défends pas mon point de vue. J’essaie simplement de vous expliquer comment raisonnent ceux qui sont chargés de cette affaire — et de tant d’autres semblables, car ce n’est pas hélas le seul fondateur mis en cause actuellement. Si cela ne vous a pas convaincu, je n’y peux rien. Cela ne change pas le fait que c’est ainsi que ça marche : on se fonde effectivement sur cette distinction entre charisme et grâce sanctifiante.
Non, les deux ne sont pas nécessairement liés : une vision n’est en rien un signe de sainteté (pas plus que l’absence de grâces extraordinaires serait un signe de non-sainteté). Les voyants ne sont pas automatiquement des saints, quand bien même leur vision est reconnue par l’Église. Un charisme authentique ne dispense pas de devoir y correspondre par la sainteté. Pareil pour le prêtre : c’est mieux s’il est saint, mais s’il ne l’est pas, il demeure vrai qu’il vous donne la sainteté des sacrements, parce que ce n’est pas sa sainteté à lui qu’il vous communique.
Je pense que vous avez une conception des fondateurs qui reproduit la même erreur que celle de l’École française de spiritualité à propos du sacerdoce. Certes la sainteté du prêtre est évidemment recommandable, et il faut y insister, mais pas au point d’en faire une condition du ministère, car on aboutit alors à l’idée que c’est sa sainteté à lui qu’il communique aux fidèles. On confond causalité exemplaire et causalité instrumentale. De même pour le fondateur, on finit par croire qu’il communique à sa fondation sa propre grâce, et que s’il n’est pas saint il ne peut pas être fondateur.
Et bien c’est l’inverse qui est vrai : on peut avoir un fondateur qui a été un véritable instrument de Dieu pour une fondation, alors que lui-même n’est pas saint. C’est évidemment dommage et même dommageable, mais ce n’est pas impossible. Les deux ne sont pas nécessairement liés.
Parce que Dieu est assez puissant pour accomplir son dessein de salut malgré la malice des hommes.