L’Arche fait la lumière sur la face cachée du P. Thomas Philippe : Poster un message

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Extraits Amour-Amitié décryptés

Le samedi 30 janvier 2016

Bonjour Agapé

Vous avez dû vous rendre compte que je me suis appuyée aussi sur les interviews de MD Philippe et sur la biographie de Marie-Christine Lafon (qui est un panégyrique, en aucun cas un document à charge) pour saisir ce qui s’est passé. Si je m’appuie également sur mon vécu, je ne le transpose pas. Chaque histoire est différente. Mais par contre, dans la mesure où les frères Philippe entretenaient le même type de lien que mon paternel avec un parent proche (mon père c’était sa mère et les frères c’était leur oncle), je ne peux pas en tant que témoin et victime de la chose, ne pas voir des similitudes . C’est complètement impossible.

Si vous avez suivi le déroulé de ma démonstration, je ne suis pas dans l’accusation mais dans l’explication avec les éléments biographiques et les citations de MD Philippe .Parce que je pense que l’accusation serait ridicule. D’une part parce que les protagonistes sont décédés et puis d’autre part, parce j’ai conscience du degré d’enfermement, de l’époque, des situations de souffrance qui ont amené ces comportements toxiques.

J’ai eu la chance enfant, d’avoir une grosse différence d’âge avec mes parents et mes grands-parents (j’ai une grand-mère qui est née en 1898, un grand-père en 1902 et deux autres grands-parents nés en 1904 et 1908, des parents nés au début des années 30). Ce qui m’a permis de comprendre les mentalités d’autrefois, la façon d’envisager les enfants, la vie, le monde. Tout ça dans un milieu très catho. Pas légitimiste pour autant, mais très observant.

C’est une clé de compréhension importante dans mon analyse. J’ai vécu dans un climat qui n’est pas si différent même si c’était à une autre époque que les frères Philippe. Parce que dans ce type de famille, l’évolution reste très lente. Le côté dogmatique étant très présent, le côté autoritaire aussi, la notion de séparation d’avec les autres assez manifeste, c’est quelque chose qui rend l’évolution et l’ouverture difficiles. J’ai pu le constater une fois sortie de ce milieu, une fois que j’ai commencé à vivre et à construire ma vie à moi et mes projets, ce qui me tenait à cœur. J’ai dû tout réapprendre, tellement je me suis rendue compte que j’avais vécu quasi en vase clos.

Alors, pour autant, j’ai aussi vécu des choses positives dans ce milieu familial. Je n’ai pas que des mauvais souvenirs, loin de là. Et heureusement d’ailleurs. Parce que sinon, je ne serais peut-être pas là pour vous en parler.

Mais au fil des années, le fait de découvrir la vie, les autres, de monter un projet professionnel qui me tenait à cœur, de vivre dans un lieu que j’avais choisi vraiment, donc une fois sortie du cercle familial, je me suis rendue compte de la différence d’ouverture au monde, aux gens.

Je me suis rendue compte de l’enfermement qui était celui qui prévalait dans ma famille d’origine. Ma soeur aussi l’a constaté comme moi, tout en ayant fait des choix de vie très différents. Et lorsque nous croisons le même type de famille que la nôtre, nous voyons bien les mêmes situations, les mêmes fermetures, la difficulté d’en sortir aussi pour les enfants. Ca nous rappelle le climat familial que nous avons connu enfants. Même si encore une fois, ce que nous avons vécu toutes les deux était assez extrême. Et Dieu merci, heureusement, toutes les familles de ce type ne vivent pas ce que nous avons vécu.

Ca ne relève pas du jugement mais d’un constat suite à notre sortie de ce milieu. Et nous savons à quel point, il y a tout un tas de choses, de relations, de situations qui vont empêcher l’évolution de ce type de famille. Pas que le mode dogmatique religieux, même s’il participe grandement à la chose. Mais c’est aussi une vie très codifiée, très surveillée, très dirigée, une absence d’intimité, un climat de possession et de domination qui créent cet enfermement.

Oui, j’ai des amis. Des amis très importants pour moi. Avec qui j’ai des liens d’échange, de respect, de partage, beaucoup de moments de rire, d’entraide, d’écoute. Ce que nous partageons n’a rien à voir avec l’amour.

J’admire plein de gens. Ce n’est pas pour autant que je les considère comme mes maîtres à vivre et à penser. Je n’ai pas vis à vis d’eux un lien de dépendance et ils n’ont pas d’emprise sur moi ni moi d’emprise sur eux. Et heureusement d’ailleurs.

Par contre, au sortir du vécu que j’ai eu en famille, j’ai vécu durant cinq ans une relation avec un homme bien plus âgé que moi, qui mêlait amitié, amour, admiration, dépendance. Mais j’ai compris au fil du temps que ça n’était pas de l’amour, ça n’était pas de l’amitié non plus, l’admiration tournait plus à une forme d’emprise. C’était un lien transitoire, qui rejouait sous une autre forme la toxicité familiale. Mais qui m’a aussi aidée à en sortir parce que j’ai compris à temps, que ce lien n’était pas ce que j’attendais de l’amour ni de l’amitié et qu’il n’était que la répétition, sous une autre forme, des liens toxiques familiaux.

Heureusement à l’époque, j’étais sortie du vase clos familial, j’avais plein d’activités, de liens humains autres, je faisais des choses passionnantes, ce qui m’a permis de faire la part des choses et de ne pas rester fixée sur ce genre de relation. La thérapie que j’ai menée durant deux ans, m’a aussi beaucoup aidée non seulement à réparer, soigner mes traumas, mais à comprendre tout mon vécu et en tirer des leçons utiles.

J’ai aussi beaucoup lu sur le sujet. Et j’ai vécu des relations peu à peu de plus en plus agréables et saines, à mesure que je comprenais le système dans lequel j’avais vécu enfant et adolescente. Mais aussi à mesure que je sortais de la peur de l’abandon, que je réalisais des projets importants pour moi, des choses très constructives qui aident à la reconstruction sur des bases saines.

L’amour, le vrai, je le vis depuis presque 18 ans avec mon compagnon. L’amitié véritable, je la vis depuis 25 ans avec quelques amis dont je peux vraiment dire que se sont des amis.

Se sont des sentiments dégagés du contrôle, dégagés de l’emprise et de la domination. Et ils sont différents l’un de l’autre car ils ne se placent pas sur le même plan ni ne recouvrent les mêmes domaines.

Je peux dire aujourd’hui que je sais faire la différence entre ces sentiments. Mais ce fut un apprentissage lent, difficile parce que mes bases familiales ne me permettaient pas vraiment d’en avoir une approche saine. Mais cet apprentissage fut essentiel à mon équilibre psycho affectif. A ma sérénité. Et à un rapport aux autres heureux. Quelle que soit la nature de ce rapport.

Dans mon parcours de reconstruction il y a 11 ans, j’étais tombée sur un excellent livre de la psy Catherine Bensaïd et du théologien et philosophe Jean-Yves Leloup. Ca s’appelle « Qui aime quand je t’aime ».

Je vous livre un petit lien sur le contenu. Je pense que cela vous aidera à comprendre les différences entre amour, amitié, agapé, porneia, philia et autres sentiments.

http://www.eveildelaconscience.ca/quiaime.htm

Bonne continuation.

Cordialement

Françoise

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