En réponse au message :
Une nouvelle prieure à la tête des sœurs de Bethléem
Oui, Vik, je vous crois. Ce que je disais plus haut peut être étroitement imbriqué avec la rencontre personnelle d’avec Jésus et l’engagement religieux pour vivre ce lien spirituel très fort. Ce n’est pas incompatible. Tout dépend de ce que l’on est prêt à prendre en considération, à admettre. L’élan spirituel, amoureux de Dieu qui intervient dans la décision de l’engagement religieux communautaire est ce qui apparaît le plus au départ, c’est évident. C’est souvent après l’expérience communautaire que se fait l’autre grille analytique.
Si vous prenez les cinq blessures de l’âme que chacun doit guérir au cours d’une vie pour vivre de façon équilibrée et sereine, vous avez un condensé de ces blessures qui est subi dans l’engagement religieux au sein de communautés dérivantes sectaires.
- l’abandon
- le rejet
- l’injustice
- l’humiliation
- la trahison
Et bien souvent, une bonne partie des cinq blessures étaient déjà vécues au sein du cercle familial originel. Le groupe dérivant sectaire va donc reproduire en accéléré les traumas et blessures primordiales d’enfance. Ce qui montre bien qu’elles n’ont pas été traitées ni dépassées préalablement. Que le « je » ne s’est pas constitué suffisamment pour pouvoir prendre conscience de ces blessures, les affronter et les soigner. Et qu’il y a le besoin d’une répétition d’un schéma de fonctionnement traumatique déjà vécu en famille. Qui reste la plupart du temps dans l’inconscient, dans le déni, la vocation, l’élan mystique masquant tout ou partie de ces blessures primordiales. Ces blessures primordiales cependant sont rapidement identifiées par les communautés dérivantes sectaires et savamment utilisées pour formater l’adepte et le garder sous emprise le plus longtemps possible. Il y a aussi l’utilisation de l’ego, avec des injonctions du type : si tu quittes la communauté, tu vas déchoir spirituellement, voire tu seras damné(e). Tout ça va prolonger la torture, mais aussi une forme d’auto-mutilation psychologique, morale. Jusqu’au point de rupture, qui se situe différemment suivant les personnes.
Dans un engagement quel qu’il soit, il faut analyser la situation comme quand on étudie la Bible via le principe de double hauteur.
Dans le cas spécifique de l’engagement et vocation religieux :
Vous avez d’un côté l’engagement sincère spirituel, l’appel profond et intense à la vie religieuse. Premier niveau primordial. Et vous avez de l’autre, ce qu’il y a caché derrière et qui n’est pas dit, pas ou peu souvent admis, généralement très souvent de l’ordre de l’inconscient. Mais qui participe aussi à alimenter cet élan et cette vocation. C’est le second niveau.
C’est ce dont je parlais plus haut. Et qui n’est pas la démarche analytique la plus facile à faire, même post expérience communautaire traumatisante.