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Nous pardonnerons quand justice aura été rendue (mais on en est encore loin…)

Le lundi 12 février 2018

Agape, je vous remercie de votre intervention. Elle est très pertinente.

En ce qui concerne le religieux qui s’est donné la mort, j’ai suivi l’affaire par plusieurs amis qui le connaissaient, et l’appréciaient beaucoup. D’après les éléments qui m’ont été reportés, le religieux aurait en effet fait l’objet de fausses accusations. Mes amis affirment qu’il s’agissait d’un religieux exceptionnel, généreux et brillant. Mais il ne s’agit que d’une version des faits (à laquelle j’ai tendance à souscrire, pour différentes raisons). Ce cas est très triste, et doit en effet nous faire réfléchir sur le risque qu’il y a à aller trop vite dans les accusations.

On pourrait conclure, à partir de ce seul cas, qu’il vaudrait mieux ne jamais médiatiser ce genre de scandales, afin de ne pas risquer d’accabler une personne, qui peut d’ailleurs parfois être parfaitement innocente.

Mais la limite de ce raisonnement, c’est que dans la plupart des cas que nous suivons, c’est la médiatisation qui fait avancer les dossiers ; sans médiatisation, l’Eglise enlise systématiquement les dossiers gênants, profitant de la totale opacité de la justice et de l’administration ecclésiastique. Cette opacité fait l’affaire des crapules - qui ont toujours quelques amitiés bien placées dans la hiérarchie pour faire pression en leur faveur - mais hélas, jamais des victimes. C’est le cas de l’affaire Maciel, l’affaire Labaki, l’affaire Anatrella, l’affaire De Roucy, etc, etc.

Dans les cas qui nous préoccupent, nous avons pris la décision sur ce site de ne rien publier avant d’avoir réuni un faisceau de preuves, de témoignages, d’enquêtes de journalistes sérieux.

En ce qui concerne l’affaire du père Peyrous, le cas est un peu différent : il aurait avoué et un communiqué de presse a été fait. (Ceci dit, beaucoup de questions demeurent : ce communiqué donne en effet l’impression que la Communauté de l’Emmanuel, en prenant en main la gestion de la communication, a essayé de limiter les dégâts (faire un « damage control » comme disent les américains), ce qui laisse à craindre que la réalité des faits et des accusations soit plus grave. Et qu’encore une fois, on nous manipule pour sauver l’honneur de la communauté au détriment de la vérité, si dure soit-elle à entendre.)

D’autre part, il me semble que la médiatisation fait partie de la justice réparatrice. Il ne s’agit pas de vengeance, mais de rendre leur dignité aux victimes, d’exercer un acte publique qui permette de « dénoncer ce qui est mal ». Lorsque cette étape de médiatisation n’est pas faite, lorsqu’on cherche à limiter les dégâts, en demandant à voix basse à l’accusé de se retirer par la petite porte, les adeptes sont livrés à eux-mêmes… Or comme ceux-ci ont souvent été endoctrinés et manipulés, ils sont rarement capables d’accepter un jugement négatif à l’égard d’une personne qu’ils ont vénérée : et c’est systématiquement le même scénario qui se déroule : des groupes d’adeptes prennent la défense de façon compulsive du fondateur, accusent les victimes de calomnies, mettent en place des contre-attaques, etc.

C’est très douloureux pour les victimes de voir que des groupes de religieux - parfois des personnes qu’ils ont côtoyé pendant dans années - les dénigrent et continuent de vanter les louanges du fondateur, alors que celui-ci est en réalité une véritable crapule.

C’est pourquoi il est important, pour le bien de l’Eglise et des âmes, que les autorités de l’Eglise fassent la lumière sur les agissements de tel ou tel religieux, dès lors que celui-ci est un homme publique, occupe une place importante dans une congrégation, un diocèse, voire dans les médias. Sinon, sans une parole forte, sans une condamnation claire et argumentée, on laisse le mal continuer à faire son œuvre. Et les victimes deviennent des proies à éliminer ou à discréditer.

Et après tout, le Christ lui-même semble bien nous avoir laissé quelques consignes à ce sujet. Voir notamment Luc 12, 1-3.

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