En réponse au message :
Communiqué de presse concernant le père Georges Finet
On ne peut exclure que sous le terme de « nouvelle pentecôte d’amour », que le Père Finet a utilisée, se cache le travestissement spirituel d’une volonté politique de restauration de la part d’une certaine droite catholique. Le lien que vous établissez avec Jean de Fabrègues est à cet égard intéressant. Que des fondateurs de communautés déviantes, déviants eux-mêmes, aient pu instrumentaliser leur relation à Marthe Robin pour se donner une aura de sainteté n’est guère douteux.
Mais on sait que Marthe Robin, bien avant de rencontrer le P. Finet en 1936, a connu une transfiguration intérieure de sa souffrance physique et morale de handicapée après s’être confessée à un père capucin lors d’une « mission » dans son village en 1928. Elle écrit dans son journal :
« Lundi, je me suis confessée au père Marie-Bernard puis entre ma confession et ma communion, ma page restera blanche et l’on ne saura qu’au Ciel ce qui s’est passé. »
D’elle, Jean Guitton a pu écrire : « Marthe disait que les souffrances d’ordre physique ne pouvaient se comparer à sa souffrance d’ordre moral. Elle avait l’impression d’être réprouvée. Elle était désolée, au sens le plus fort de ce mot. Elle participait à la grande ténèbre. Elle se croyait rejetée. L’épître aux Hébreux, qui est une méditation sur la Passion, dit que le Christ s’est fait péché, et qu’il a pris sur lui non la culpabilité mais la peine des péchés. Marthe se sentait devenue péché. »
Nous le comprenons mieux maintenant qu’elle a été faite péché à nos yeux au contact d’hommes que l’on a cru saints à cause d’elle, mais qui étaient gravement pécheurs. Elle nous apparaîtrait même comme leur instrument dans le mal, voire leur complice.
Mais on ne peut écarter si facilement l’idée, chrétienne au fond, qu’elle a aussi souffert par avance et tout au long de sa vie en se chargeant devant Dieu d’une partie des fautes de ces hommes et du poids de souffrance de leurs victimes. Ainsi son espérance initiale n’aura-t-elle pas été trompée :
« Plus ma vie sera soumise à Dieu et conforme avec celle du Rédempteur, plus je participerai à l’achèvement de son œuvre. Ainsi, unissant à l’oblation de la victime infinie mon travail obscur, mes pauvres petites actions, mes prières inconnues des hommes, tous mes sacrifices, toutes mes souffrances et toutes mes immolations, et même la stérilité apparente de ma vie, je suis sûre, non seulement de travailler à ma propre sanctification, mais de donner à Dieu une immense couronne d’élus. »