Peut-on passer outre à « Summorum Pontificum » ? Un dérapage pontifical incontrôlé ! Par Pierre Vignon : Poster un message

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La question n’est-elle pas dépassée alors que la désafection pour la messe se poursuit, quel que soit le rite ?

Le mardi 21 juillet 2020

Il me semble que cette désaffection est due de plus en plus depuis 10 ans, à une recherche spirituelle qui ne passe plus par une pratique religieuse ni un engagement religieux mais davantage par une pratique personnelle privée en lien avec un engagement professionnel, social, familial, humanitaire. Une autre façon de vivre la foi, moins risquée finalement et plus autonome. Pas ou peu d’affiliation à une quelconque communauté ou gourou ou religion. Une évolution personnelle à la carte et au rythme qui convient.

La désaffection dont vous parlez des années 70, vient essentiellement de la raideur idéologique institutionnelle sur des questions sociétales de premier plan : droits fondamentaux, contraception, avortement, divorce, etc.Mais aussi de la modernité (accès général à des études supérieures, à différentes professions auparavant réservées à une classe sociale supérieure), ce qui permet à des tas d’hommes, auparavant recrutés par le clergé pour obtenir une promotion sociale et familiale dont ils ne pouvaient disposer sans ce type d’engagement, de se réaliser autrement en faisant des études, en intégrant d’autres secteurs économiques que celui de leurs parents et de s’y épanouir de façon plus complète.

Nous avons, depuis, franchi une nouvelle étape. L’expression de la foi se vit hors religions, hors sectes. Dans un rapport privé direct et autonome. Et qui se nourrit dans plein d’activités et de secteurs différents sans adhésion à quoi que ce soit. On peut voir également que l’engagement politique se fait moins par l’adhésion à un parti et beaucoup plus dans l’engagement social et professionnel. Les institutions religieuses s’effondrent. Autant que s’effondrent les institutions politiques. Pas seulement par leurs crimes, abus, mais aussi par une prise d’autonomie générale, humaine. Une forme d’autogestion finalement. A différents niveaux y compris au plan spirituel. Qui ne fait bloc et communauté qu’à certains moments pour défendre des idéaux communs. Mais qui se vit très bien et la plupart du temps en solo.

C’est un changement de fonctionnement sociétal profond. Qui ne rend plus nécessaire ni désirable un clergé, vu davantage comme un acteur d’oppression, de contrôle, d’instrumentalisation, que comme un vecteur d’épanouissement spirituel. Le clergé se base sur une vision pyramidale de la société. Très hiérarchisée. Or nous vivons de plus en plus dans un mode plus horizontal que ce soit en terme d’éducation, de gestion associative, de gestion tout court au plan familial comme communal. A partir de là, chacun disposant des compétences pour gérer le quotidien, il n’y a plus nécessité d’un recrutement spécifique. Aujourd’hui, de plus en plus de croyants ont une culture religieuse et spirituelle plus ouverte et développée que la plupart des clercs. Limités pour la plupart à une formation très formatée selon les intérêts cléricaux et institutionnels du moment, ainsi que les influences idéologiques institutionnelles. L’entre-soi intellectuel et spirituel clérical ne permet pas d’entrer en résonance ni proximité avec la population qui est dans une toute autre approche.

Le clergé est donc d’autant plus en inadéquation d’avec les croyants qu’il ne dispose même pas des connaissances de ses ouailles. Ce qui décourage, consterne les croyants et rend complètement obsolète la fonction cléricale. Et puis quand on voit les profils des candidats qui sont pour une majorité des caricatures intégristes avec un discours totalitaire, l’omniprésence dans la pastorale des groupes dérivants sectaires, franchement, ça ne fait pas envie du tout.

Le COVID avec confinement accélère une volonté déjà marquée d’autonomie spirituelle chez les croyants. Ce que le clergé ne peut pas admettre ni comprendre. Parce que l’institution raisonne toujours le monde et les croyants selon les anciens codes de domination et d’empire. Qui répondent de moins en moins aux aspirations générales humaines et encore moins à celles des croyants. Et ce n’est pas la prochaine direction dérivante sectaire laïque qui pourra sauver les meubles. Elle scellera au contraire l’effondrement via le recours à l’intégrisme et au sectarisme puisqu’elle montre depuis 20 ans, un visage tout aussi criminel et abusif. L’institution a grillé toutes ses cartouches. Et n’est plus en mesure de rassembler, hormis des personnes attachées à un fonctionnement pyramidal sociétal. Et à une vision totalitaire…Ce qui concerne de moins en moins de personnes en réalité.

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