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Le combat sans fin de Claire Maximova, ex-carmélite qui veut être reconnue victime de viol par l’Église

Le samedi 14 novembre 2020

Ce qui me paraît évident, c’est que le crime de viol lorsqu’il s’exerce au sein d’une institution religieuse, s’inscrit dans le même profil que l’inceste intrafamilial. Puisque l’institution religieuse via l’ordre religieux, la communauté, se prétend être un espace familial et moral sécurisant tout en étant certainement, du fait de la subordination et de l’exercice extrême de domination qui s’y pratique (sous couvert d’ascèse et de sainteté), et d’autant plus sur les femmes en religion, un espace abusif et totalitaire.

Si autrefois, il n’était pas possible de dénoncer viols, abus sexuels, tortures, prostitution, traite d’enfants, réduction en esclavage, embrigadement, humiliations, c’est chose possible aujourd’hui, y compris pour des femmes ayant été victimes de crimes et d’abus dans le cadre de leur vie religieuse. Et c’est très bien ainsi. Cela permet de comprendre que les religions en tant qu’institutions cléricales ne sont pas une création divine mais bien humaine, et où s’exercent autant d’abus et de crimes que dans le reste des activités et groupes humains. Que ces institutions cléricales relèvent donc du jugement pénal au même titre que le reste des institutions humaines. Qu’il n’y a pas d’exception.

C’est difficile à admettre pour certains croyants qui réduisent la foi à une sacralisation cléricale assortie de servilité. Mais la démarche pénale vis à vis des crimes religieux est nécessaire pour que l’humanité puisse comprendre la dimension aliénante, criminelle et totalitaire qui peut se vivre et s’exercer parfois dans le clergé et les ordres religieux. En grande partie dans une perspective de domination et d’exploitation de l’individu (dans le cadre du travail ou d’un service sexuel) avec la justification souvent exaltée que cela est une grâce divine. C’est d’autant plus facile à imposer que la vie communautaire et cléricale prolonge une sorte d’infantilisation de l’individu, complètement dirigé de A à Z dans ce qu’il doit faire, penser, croire, au quotidien. Le clergé comme les communautés s’acharnent à repousser toujours plus les limites physiques, psychiques de leurs personnels. Au nom de Dieu la plupart du temps. Alors qu’il s’agit de justifier un pouvoir autoritaire bien humain et des intérêts particuliers.

Dans le cas précis de l’institution romaine, le problème est qu’elle prétend se dissocier des criminels qui sévissent, tout en faisant toujours le maximum pour qu’ils ne soient ni dénoncés publiquement ni jugés au pénal. Il y avait eu entre 1947 et 1965, une tentative de créer des centres de traitement pour clercs et religieux criminels, financés par le Vatican (les Serviteurs du Paraclet sous la houlette du père Gerald Fitzgerald qui avait identifié la problématique criminelle et surtout la gravité et l’irréformabilité des clercs violeurs et abuseurs). Mais c’est Paul VI qui arrêtera cette expérience en trouvant plus commode de simplement déplacer d’une région ou d’un pays à l’autre les clercs criminels dénoncés sans pour autant les livrer à la justice ni cléricale ni pénale. Et c’est encore la politique pratiquée aujourd’hui en pareil cas, même si la vitrine vaticane qui s’affiche prétend que cela a changé.

Les victimes de clercs violeurs sont donc en droit de mettre au pénal non seulement leur agresseur, mais aussi l’institution cléricale, partie prenante dans la dissimulation et la protection des agresseurs sexuels, tout autant que dans l’intimidation des victimes et de leur famille.

Porter plainte contre une institution n’est pas facile. D’autant plus contre une institution dans laquelle on a cru et où l’on avait placé ses espoirs, ses idéaux. Mais c’est une démarche saine de justice, pour que le crime subi ne se perpétue pas sur d’autres. Car tant que l’institution ne sera pas inquiétée au plan pénal, elle continuera à protéger clercs et religieux criminels comme elle l’a toujours fait depuis les débuts de l’institution.

Le viol, l’abus sexuel ont toujours fait partie des logiques de domination pour mieux soumettre les individus, d’autant plus jeunes, handicapés, en situation de dépendance et d’isolement. Pire, certains religieux et clercs considèrent ces crimes comme des privilèges liés à la fonction d’autorité religieuse et cléricale. Il est donc d’autant plus compliqué pour le Vatican d’attaquer ce que beaucoup de ses membres masculins principalement, considèrent comme des acquis et pas du tout comme des crimes.

Claire Maximova ne pourra gagner sa lutte judiciaire qu’avec l’association internationale des victimes de clergés et religions. C’est une démarche globale citoyenne et internationale qu’il faut engager. Qui dépasse l’affaire criminelle la concernant.

Ce n’est qu’ainsi qu’il pourra y avoir réussite et véritable changement politique sur ce chapitre précisément.

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