Céline Hoyeau face à la « trahison des pères » des nouvelles communautés : Poster un message

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Céline Hoyeau face à la « trahison des pères » des nouvelles communautés

Le vendredi 25 juin 2021

Bonjour Anne

Je pense contrairement à vous que la foi peut se vivre complètement et de façon harmonieuse hors de l’Eglise. Ce n’est pas la foi que l’Eglise transmet. C’est un conditionnement dogmatique et doctrinal avec rituels. Ce qui n’est pas du tout la même chose. La foi relève d’une rencontre personnelle et intime, très intérieure, très intuitive, sensible, pas de dogmes ni de doctrine ni de rituels. Et c’est bien toute la différence qui existe entre foi et religion. Dans la foi, le conditionnement n’existe pas. Le dogme, la doctrine, le rituel non plus. Ca n’a aucune place. Parce que la foi ne procède d’aucun système de domination ni de contrôle. Elle procède d’une liberté intérieure, d’une harmonie, d’un élan aussi ainsi qu’une conscience éveillée progressivement et par étape au plan spirituel. Sans compétition, sans élitisme, sans idée de profit quelconque. Des aspects qui n’ont strictement rien à voir avec une logique d’appareil telle que la partition jouée par l’institution religieuse cléricale depuis le 4e siècle.

L’Eglise a transmis une histoire de Jésus. Ce qui s’appelle du matériel culturel. L’Eglise protestante réformée (précision utile pour dissocier l’église réformée des sectes protestantes), transmet elle aussi cette même histoire. L’Eglise arménienne pareil. L’Eglise orthodoxe à quelques détails près idem. Mais c’est du bagage culturel. Un élément de compréhension de Dieu, de l’Histoire de Jésus et de son message. Hélas, ce que les gens retiennent ne sont pas les évangiles mais les dogmes, la doctrine. Qui en fait est le vrai bagage de transmission de l’Eglise. Dogmes, rituels, doctrine. Ca c’est le fonds de commerce et c’est sur ces dogmes, rituels et doctrine et non pas sur le message christique que s’appuie l’institution pour juger, déterminer, évaluer les croyants.

Or le cœur de foi c’est le rapport personnel à Dieu qui s’opère dans la prière, la méditation, le rapport aux autres, le respect de soi aussi. Sauf qu’à la place, que nous donnent ces religions ? Des dogmes, une doctrine, des rituels. Qui en fait servent à quoi ? A faire écran entre Dieu et nous et surtout à conditionner les individus dans certains comportements de soumission à un clergé comme seul intermédiaire et guide spirituel. Voire à remplacer Dieu par le clergé.

Or, qui mieux que nous, peut guider notre vie spirituelle ? Qui mieux que Dieu et nous, peuvent faire avancer la spiritualité pour nous-même ? Toutes les religions qui utilisent des dogmes, des rites et des doctrines pour conditionner les populations, les utilisent pour opprimer les individus. Pas pour les émanciper ni leur permettre d’accéder à une vie épanouie, heureuse au plan spirituel et personnel. Même pas pour leur permettre d’accéder à une compréhension sans jugement d’eux-mêmes et encore moins des autres. Ni même de la parole christique. A moins de faire des études théologiques, mais qui ne concernent pas la majorité des croyants.

Que nous dit Jésus ? De nous aimer. Mais on ne peut pas aimer si l’on ne démarre pas par s’accepter soi, se connaître soi. Pour, une fois tous les conflits, les peurs, les complexes traités, nous puissions enfin aimer véritablement les autres et vivre vraiment une harmonie existentielle, relationnelle et spirituelle. Ca veut dire passer du temps pour développer sa conscience dans ses différents aspects. S’éveiller spirituellement. Ca veut dire apprendre à respecter ses besoins, ses désirs profonds, se comprendre dans sa complexité et ses paradoxes qu’on va retrouver chez les autres, aller explorer aussi le formatage familial et religieux et comprendre pourquoi d’une génération à l’autre, il y a certains comportements répétitifs et d’autres qui relèvent de l’évitement. Comment se positionner de façon plus libre. A quoi ça fait référence, comment on sort de certaines dépendances, comment on libère des non-dits, des peurs transmises, des dénis. Comment Dieu fait sens dans notre vie quotidienne.Ca veut dire sortir du cadre, inventer son propre rapport au monde différent du conditionnement familial, religieux et social. Et être au final dans un alignement entre le rapport à Dieu de pleine confiance, le rapport à soi et le rapport aux autres.

Or c’est pas ça du tout qu’enseignent les clergés et les religions. Ce qui relève de l’enseignement religieux peu importe la religion d’ailleurs, est une conduite de honte, de séparation d’avec les autres (genre ils puent du bec s’ils ne sont pas baptisés), c’est une conduite de soumission à toute forme d’autorité. Surtout pas de rébellion, surtout pas de remise en cause ni en question de la doctrine ni des rites. Surtout pas de considération de soi mais au contraire un mépris de soi, le plus vif possible, des mortifications pour parfaire l’auto-humiliation appelée humilité. Hors du clergé point de salut. Honte sur les femmes qui sont par définition impures. Glorification masculine et cléricale. Il est où le rapport avec Jésus ?????Où se situe le rapport à son message d’amour universel ???? Nulle part. Mais à force de répéter Jésus partout et de lire les évangiles qui n’ont aucun rapport avec les dogmes cléricaux soit dit en passant mais auquel malignement le clergé les associe, les populations ont perdu le fond du message christique et ne s’attardent plus à vivre la foi directement à travers un lien personnel à Dieu mais par le truchement du clergé sacralisé et divinisé. Le rapport direct à Dieu, il est rendu suspect, douteux.

Et c’est dans cette défiance à soi, au rapport personnel à Dieu, à ce cléricalisme et ce fanatisme clérical que se fonde le creuset de tous les crimes et dérives et tous les génocides aussi, toutes les formes d’exploitation. Et là vous continuez à me dire qu’il faut préserver ce creuset criminel ????Quand je lis ce que vous écrivez, j’ai l’impression d’un contresens. Surtout de la part de personnes qui ont souffert par rapport à ces dérives sectaires et religieuses. Qui ont subi des crimes, des abus, des maltraitances.

Mais qui remettent le couvert, confortent le creuset de leur douleur, de leurs traumatismes les plus profonds. Il y a quelque chose qui m’échappe dans ce type de comportement. J’ai vraiment l’impression d’une confusion entre foi et religion. A moins que vous soyez uniquement dans une foi cléricale. Vous ne croyez pas en Dieu mais vous avez besoin viscéralement d’un système autoritaire de gouvernance religieuse. Ce qui n’a rien à voir avec Dieu, ni avec une quelconque spiritualité. C’est juste un conditionnement matériel qui vous rassure. Comme si Dieu ne pouvait exister qu’au travers d’un clergé.

Je ne me l’explique que de cette façon.

Pour moi, nous avons aujourd’hui tous, justement parce que nous avons souffert de façon intense par les crimes et errances cléricaux, la chance de pouvoir vivre une vie spirituelle authentique et dégagée de toute forme d’adhésion religieuse. Et enfin dans un lien personnel à Dieu seul, de trouver paix et harmonie et sens dans nos vies. Bref de devenir des adultes dans la foi et non plus d’éternels immatures.

Et parvenir enfin à un équilibre intérieur profond. Comprendre enfin que Dieu ce n’est pas le clergé, que ce n’est pas de la doctrine, que ce n’est pas des rituels (qui relèvent davantage du paganisme). Que c’est une rencontre, que c’est une confiance profonde en Dieu, une contemplation aussi des merveilles toutes simples quotidiennes que nous avons sous les yeux (humains, animaux, plantes) et un partage tous ensemble de nos dons et qualités respectives pour bâtir ensemble et sans exclusion, une société fraternelle et plus libre et égalitaire. Sans idée ni de pouvoir ni de domination ni de hiérarchie ni d’élitisme ou je ne sais quoi de ce genre. Dieu est là partout et avec vous tous les jours. Vous n’avez pas besoin de convoquer un clergé pour l’avoir à vos côtés. Ni de faire je ne sais combien de rituels. Ni de suivre une doctrine ni des dogmes. Le message christique est tout simple autant qu’exigeant : aimer. Y a pas plus universel que ça. Et pour paraphraser la Carmen de Bizet, l’amour est enfant de bohème, il n’a jamais connu de lois. Jésus le savait depuis toujours. Il nous l’a dit. Mais certains se sont dit : « on va dire qu’on serait les seuls à dire qui c’est qu’est bien, pas bien, à exterminer. Et qui c’est qui mérite Dieu. Le reste, un dégagé. »

Et le plus lamentable dans l’histoire, c’est que des gens ont cru que Dieu était comme ces hommes imbus d’eux-mêmes. Alors que non. Dieu nous aime tous et toutes jusqu’à la moindre fibre de notre âme et de notre corps. Peu importe qui nous sommes. Alors comment voulez-vous qu’Il puisse cautionner des humains qui décident entre eux qui a le droit de vivre, et qui doit mourir ??? C’est un contresens complet en matière de compréhension de Dieu. Et de l’Amour Infini divin.

A partir de là, vous comprenez bien l’errance que constitue l’établissement religieux au plan spirituel. J’allais dire le détournement de Dieu qu’on opéré les religions. A des fins matérielles essentiellement. Parce que c’est pas la sainte pauvreté prêchée qui domine, surtout chez les hauts-clercs. Avec leur train de vie, on en nourrirait des pauvres, on en ferait faire des études à des tas d’enfants pauvres de touts pays…

Comment donc peut-on réclamer le maintien d’un pouvoir temporel criminel qui n’a cessé d’opprimer les humains et d’en exterminer beaucoup (guerres de religions) afin d’en tirer profits et privilèges financiers et statutaires ?

J’avoue…je ne comprends pas. Encore moins de la part de victimes du système. Et ne venez pas me dire que c’est pour tendre l’autre joue. Parce que je ne vous croirai pas. Cela s’apparenterait plus probablement à une dépendance en lien avec une certaine immaturité. Car comment expliquer que des personnes aussi maltraitées par la religion continuent de plébisciter un système totalitaire qui les a humiliés, bafoués, torturés, traumatisés ? Vous remarquerez que Jésus est resté tout au long de sa vie, dans une critique certaine du judaïsme et de son clergé (et de la religion en général). Et qu’il n’a à aucun moment, et encore moins sur la croix, vanté les mérites de la religion. De la foi, oui. Du rapport personnel à Dieu, oui. Et à de nombreuses reprises. Mais pas des religions. Et ce n’est même pas lui qui pardonne. Il demande à Dieu Père de pardonner. Lui ne pardonne pas. Il demande à Dieu de le faire à sa place parce que ce serait un non-sens de pardonner des personnes qui le tuent sans motif de condamnation. Lui ne peut pas, mais Dieu Père peut. Car Il se trouve en état de le faire. Pas Jésus.

Voyez, tout ça, il faut le réaliser. Et ce n’est surtout pas le discours clérical. Et pourtant, c’est le discours christique. Mais les religions (systèmes cléricaux institutionnels) pour maintenir l’emprise sur les croyants, utilisent Jésus sur la croix pour les absoudre de tous leurs crimes. Et ça c’est misérable. Ca n’a rien de saint ni de juste au plan moral ni au plan spirituel. C’est juste de la manipulation. Pour pouvoir continuer d’opprimer, de dominer, de violenter sans être jamais inquiété ni au pénal, ni au civil et encore moins au plan canonique.

Je vous laisse réfléchir à tout ça. J’ai bien conscience que je soulève des questions brûlantes et polémiques aussi. Mais qui, au jour d’aujourd’hui se posent. Parce que nous sommes un certain nombre de croyants, comprenant bien la forfaiture. Qu’il faut pour grandir spirituellement et vivre la foi de façon heureuse, sortir des systèmes religieux qui trahissent Dieu, qui violentent et détruisent les croyants. Car ceux qui y restent, sont violentés, abusés, manipulés, fanatisés. Et finissent soit par violenter, manipuler, fanatiser les autres ou s’autodétruire. Résultat plutôt dramatique et contradictoire avec l’idée d’amour universel divin et de profit spirituel. Donc revenons à l’essentiel : le rapport personnel à Dieu. Qui ne fait de mal à personne. Qui éclaire notre route. Qui n’a pas besoin de fanatiser ni de convertir qui que ce soit puisque de toute façon Dieu sait se manifester à nous quand Il pense que nous sommes en capacité de nous ouvrir spirituellement. Donc quand Il le fait, c’est pour de bonnes raisons. Et Il sait très bien nous guider tout seul comme un grand. Il n’a pas besoin de qui que ce soit pour le faire. Parle, Seigneur, ton serviteur écoute. C’est tout simple…Il y a des outils bibliques, des livres divers de spiritualité peu importe la culture. Chacun puise où il se sent appelé. Fait sa tambouille et voit ce qui la ou le fait avancer spirituellement. Et Dieu pourvoie au reste. L’essentiel est d’être bien dans sa foi, épanoui, heureux. De se sentir aimé, d’aimer aussi. C’est ça une vie spirituelle réussie et une vie intime et relationnelle réussie aussi.

Rien à voir avec de grandes doctrines, théories, des rites à n’en plus finir. Pas besoin d’auto-flagellation, de mutilations, d’humiliations, de privations, de pénitences… Vous avez suffisamment d’aléas dans une existence à supporter pour ne pas vous en rajouter en plus. Et en tant que femme, quand vous savez par quoi nous pouvons passer comme douleurs multiples et variées jusqu’à la vieillesse, honnêtement, nous avons notre dose de souffrance et d’épreuves, sans même parler de nos contextes existentiels. Et Dieu n’est surtout pas là ni pour nous accabler ni pour en rajouter. C’est pas le genre de la maison. Sinon, ce serait un être sadique et pervers. Ce qu’Il n’est surtout pas.

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