Une enquête judiciaire à propos du Carmel de Simacourbe

Mercredi 26 octobre 2016 — Dernier ajout lundi 26 décembre 2016

Le parquet de Pau ouvre une enquête après une plainte déposée par les parents d’une jeune sœur carmélite de Simacourbe. Ils sont inquiets pour la santé mentale de leur fille. L’enquête est ouverte pour abus de vulnérabilité de personnes en situation de suggestion psychologique.

Par Daniel Corsand, France Bleu Béarn Dimanche 23 octobre 2016 à 18:30

Le parquet de Pau ouvre une enquête sur le Carmel de Simacourbe, entre Morlaas et Lembeye. Depuis 2008 une communauté d’une quinzaine de sœurs recluses s’est installée dans un château qu’elle a acheté et fini de rénover. La justice a été saisie par courrier par la famille d’une nonne et une association de lutte contre les sectes. L’information a été révélée vendredi matin par nos confrères de Sud Ouest. Ces personnes dénoncent les agissements de la mère supérieure, Joanna De Cok.

Une affaire « diabolique »

« Monseigneur Aillet nous a dit de ne rien dire. De laisser passer l’orage »
— la Mère supérieure Joanna De Cok

Sœur Thérèse et sœur Joanna ouvrent leurs portes du carmel de Simacourbe. Elles reçoivent dans un parloir. Une pièce séparée du visiteur par une grille. C’est de là qu’elles disent ne rien comprendre. Elles qualifient cette affaire de diabolique. Elles affirment ne pas savoir qui a déposé cette plainte, et donc laquelle des 13 sœurs est concernée. Elles ne veulent pas en dire plus, si ce n’est que c’est peut-être Monseigneur Aillet, l’évêque du diocèse, qui est visé à travers elles. Le parquet de Pau a été alerté au mois de septembre par une plainte émanant des parents d’une jeune nonne. Ils sont inquiets pour la santé mentale de leur fille. Le procureur de Pau a également reçu une lettre du Centre Contre les Manipulations Mentales, une association qui lutte contre les dérives sectaires et qui dit suivre sœur Joanna De Cok depuis la Belgique où elle est née. Le parquet vient d’ouvrir une enquête pour abus de vulnérabilité de personne en situation de suggestion psychologique.

Des associations dénoncent la « gourelle » de Simacourbe

Cela fait des années que plusieurs associations suivent de près la mère supérieure, Joanna De Cok. Elle a déjà dirigé des carmels en Belgique et près de Gap. Jacques Helliot est membre de l’association Avref (association d’aides aux victimes de mouvements religieux et à leurs familles en Europe). Il connait bien les parents qui ont porté plainte à propos de leur fille de 35 ans, sous l’influence de cette mère supérieure qu’il qualifie de gourelle (le féminin de gourou).

Voir en ligne : https://www.francebleu.fr/infos/fai...

Vos réactions

  • Luciole 2 novembre 2016 10:19

    Le magazine Causette (n72) vient de faire paraître un article sérieux et fouillé sur cette affaire. Je conseille à la rédaction de L’envers du décor de se le procurer et de le lire. Les proches des jeunes soeurs racontent comment la personnalité de ces femmes ont radicalement changé, en quelques mois parfois en quelques semaines, pour devenir mièvres, dépressives voire délirantes. On y a accepté une candidate qui n’était pas encore majeure.

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