Soupçons de dérives sectaires au carmel de Simacourbe

Mercredi 26 octobre 2016

Des proches des religieuses du carmel de Simacourbe, dans le diocèse de Bayonne, dénoncent abus de pouvoir et manipulations mentales. Une enquête préliminaire a été ouverte par le Parquet de Pau.

Une enquête préliminaire pour « abus de vulnérabilité de personnes en situation de sujétion psychologique » a été ouverte par le Parquet de Pau à la suite d’une plainte d’une famille d’une carmélite de Notre-Dame de la Rencontre, à Simacourbe dans le Nord du Béarn (Pyrénées-Atlantiques). Cette plainte a été déposée le 12 septembre, a annoncé le quotidien Sud Ouest dans son édition du vendredi 21 octobre.

Suite de l’article sur le site du journal La Croix

Voir en ligne : http://www.la-croix.com/Urbi-et-Orb...

Vos réactions

  • Luciole 3 novembre 2016 09:45

    Je voudrais revenir sur le parcours chaotique de la prieure mise en cause. Elle est entrée dans un carmel de Flandres au début des années 60. Après avoir fait profession, elle devient maîtresse des novices tandis que sa maîtresse des novices, Mère M devient prieure.

    Sr Joanna, loin d’inculquer le respect envers les supérieurs à ses novices, critique sans vergogne sa prieure. Elle va même lui faire des scènes de colère dans son bureau. Cela, je le tiens d’une novice d’alors qui entre temps était devenue une carmélite chargée d’ans et de responsabilités.

    Au début des années 70, Sr Joanna est envoyée aider (elle a un diplôme d’infirmière) dans un carmel où une religieuse souffre d’une maladie incurable et handicapante.

    Là aussi, le charme agit dans un premier temps. Elle est incorporée à la nouvelle communauté au bout d’un an et devient maîtresse des novices. Et là encore les choses dégénèrent. Toutes les novices finissent par s’en aller. Cela fait un tel bruit dans la région dans les milieux religieux que vers l’an 2000 il se trouvait encore des religieuses, qui n’étaient pourtant pas carmélites, pour m’en parler.

    Ce deuxième carmel ne veut plus de ce cadeau encombrant. La réputation de cette soeur est telle dans la région flamande qu’aucun carmel ne veut plus d’elle. Elle se retrouve alors dans un lieu de retraite spirituelle et ceci, je le tiens de la bouche même de l’intéressée, même si elle se garde de raconter le véritable pourquoi de ces exclusions successives.

    Le père G.S., alors provincial des carmes, ne trouve pas d’autres solutions que de lui proposer de renflouer un carmel en terre sainte. En effet, les carmels de là-bas ne recrutent que rarement sur place mais constituent des communautés internationales.

    Elle part donc pour ce carmel et y reste six mois au bout desquels les soeurs excédées par son comportement la renvoie d’où elle vient. Les carmélites de terre sainte lui déclare qu’elle n’a aucune vocation (alors qu’elle est carmélite depuis 15 ans) Ça aussi, je le tiens de sa propre bouche.

    Bien sûr quand l’intéressée relate les faits, elle les arrange en sa faveur : communauté trop progressiste qui a délaissé certaines valeurs, trop conservatrice qui a cinquante ans de retard sur son temps, etc. pour laisser entendre in fine qu’elle seule a compris ce qu’était le carmel.

    Le Père G.S. ne sachant plus que faire de cette femme l’amène à Matagne, une communauté vieillissante qui a souffert d’une hémorragie d’effectifs dans la période post-conciliaire, qui vivote tant bien que mal, avec des prieures issues d’autres communautés. En fait, il faudrait fermer, mais le vicaire épiscopal pour les religieuses d’alors, s’y oppose.

    Pendant un premier temps, Sr Joanna va faire profil bas : elle s’adapte, fait la cuisine, rend de menu service. Elle se fait bien voir. Et la communauté qui ignore tout de son passé en Flandre finit par l’élire prieure. Selon une ancienne, aujourd’hui décédée, le premier mandat de prieure se déroule bien. Mais, alors que sa mission est d’aider les soeurs a bien vieillir et à bien mourir, Sr Joanna se met en tête d’accueillir des novices. C’est à partir de là que tout dérape. Elle va cumuler pendant une quinzaine d’années, la fonction de prieure et de maîtresse des novices sans se faire aider d’une autre soeur en violation des constitutions.

    Les premières plaintes parviennent à l’évêché quand deux novices quittent Matagne en se plaignant du surcroît de travail au détriment de la vie de prière et de la formation d’un côté, et du favoritisme envers une novice plus âgée, pourtant caractérielle, d’un autre côté. Une religieuse de voeux perpétuels demande à changer de carmel et se plaint à son tour. La prieure prétend que ce qu’elle dit est « Parole de Dieu » en déviant un passage de la règle. Il lui arrive aussi de signer un billet adressée par une soeur par « Jésus ». Ce n’est qu’un tout petit échantillon des dysfonctionnements qui ont lieu là-bas, mais ça donne le ton.

    Le vicaire épiscopal d’alors (il est décédé aujourd’hui) va la tenir à l’œil à partir de ce moment mais la volonté de maintenir à tout prix une communauté en vie, va lui faire faire des choix regrettables et discutables. Il se contentera de remontrances qui n’auront aucun effet, à part le flot d’amertume que la prieure déversera à son tour sur les soeurs. Il ira jusqu’à étouffer les résultats d’une visite pastorale pour éviter le scandale.

    Heureusement, son successeur, l’abbé Huet, devenu chanoine entre temps, aura le courage de prendre les mesures nécessaires en constituant un rapport conséquent lorsqu’il s’apercevra que Sr Joanna est tant attachée au pouvoir qu’elle ne conçoit pas que quelqu’un d’autre qu’elle puisse être prieure.

  • FEE DES BOIS 2 novembre 2016 18:21

    Lorsque j’étais à Matagne , je ne cessais de dire , dans les lettres que j’écrivais à mes parents , que j’étais heureuse. Mais en fait , je ne l’étais pas !On m’avait seulement persuadée que je l’étais. Joanna me répétait sans cesse , que le diable se servait de mes parents pour me détourner de ma vocation. Autrement dit , mes parents étaient le diable ! Et j’en étais arrivée à les considérer comme hérétiques . (mes parents ont toujours été opposés à ma soi-disant vocation ). En réalité , je n’ai jamais eu ce qu’on appelle la vocation.J’étais juste fragile à l’époque , dans un état de vulnérabilité. Je venais de sortir d’un autre Carmel où on avait discerné que je n’avais pas la vocation.Arrivée à Matagne , j’ai été de suite acceptée en clôture. Joanna me disait que le refus du 1°Carmel était une épreuve. Qu’elle avait aussi vécu cela. Lorsque , quelques années plus tard , j’ai rejoint la communauté de M ontgardin , on m’a remis de suite l’habit de carmélite sur le dos. Quant à l’argent que j’avais emporté en entrant , Joanna m’avait fait signer des papiers pour transférer cet argent sur le compte de la communauté , alors que je n’étais encore que novice !

    • Soupçons de dérives sectaires au carmel de Simacourbe 2 novembre 2016 21:32, par Luciole

      Eh oui, gentille Fée des Bois : selon le code de droit canonique, la soeur reste propriétaire de ses biens jusqu’à sa profession solennelle. A Matagne, elle s’est servie de l’argent des dots des soeurs pour éteindre les dettes qu’avait engendrées ses travaux pharaoniques et ce, sans consulter ni le chapitre ni le conseil (en violation des constitutions) . Elle a mis tout le monde devant le fait établi en déclarant que le code de droit canonique n’exigeait plus de dot.

  • Luciole 26 octobre 2016 21:03

    Quand on connaît les casseroles que la « prieure » traine derrière elle depuis les années 70, on ne s’étonne plus de rien. J’en ai parlé à une clarisse qui avait fait un essai à Matagne-la-petite, au début des années 80, avant de quitter la communauté à cause de ses dysfonctionnements. Elle m’a dit : « Le Père G.S. (provincial des carmes, à l’époque, aujourd’hui décédé) aurait dû vivre pour voir ça, lui qui a eu tant de fil à retordre avec cette femme, dans tous les carmels (de Flandre) où elle est passée. »

    Plus aucun carmel belge ne voudrait d’elle.

    Ce n’est pas l’évêque de Namur qui l’a mise à la porte de son couvent, c’est la congrégation pour les religieux. Au lieu de faire ce qu’on lui demandait, rejoindre une autre communauté, elle a préféré se faire séculariser pour n’en faire qu’à sa tête et elle a entrainée avec elle deux autres religieuses qui auraient dû rester sagement dans leur couvent.

    Ça donne l’idée de l’emprise qu’elle a sur son entourage.

    • Il y aurait du grain à moudre pour une personne, sociologue de préférence, qui voudrait se pencher sur ce qu’on appelle habituellement « la vocation » :Tout un bouquin à faire à partir de témoignages.
      Mais il y aurait aussi à réfléchir sur les comportements de supérieurs/res qui acceptent aujourd’hui des personnes, des novices hommes ou femmes, mais aussi des séminaristes, d’abord parce qu’il y a de grands espaces vides dans le recrutement.
      il y aurait aussi du grain à moudre pour réfléchir sur la pompe aspirante que représentent les dites « Communautés nouvelles » et qui conduisent à la la ruine de communautés plus anciennes et plus expérimentées dans les parcours spirituels.. On sait d’ailleurs tous les scandales qui émaillent la vie de ces « communautés nouvelles » et pour certaines, à partir de leur propre fondateur. !

      • Depuis les débuts de l’histoire de l’Eglise, des ordres naissent , d’autres disparaissent ….. Donc cessons de tout mettre sur le dos des « communautés nouvelles ». Quant au déficit des vocations actuelles il est surtout lié au déficit de la foi chrétienne en Occident. Ce qui compte n’est pas la pérennité de telles ou telles congrégations qui ne sont que des moyens, mais l’extension du règne de Dieu……

        • règne qui régresse ? Il parait qu’aux U.S.A. le nombre d’athées & d’agnostiques est supérieur à celui des évangéliques la variante protestante du pentecôtisme initiateur de renouveau . Il faut se méfier des feux de paille qui ne sont pas du St Esprit . Il parait qu’en Hongrie le président veut rechristianiser & son fils est parait-il pentecôtiste cela promet ?

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