Ecole Apostolique de Méry-sur-Marne : Les Légionnaires du Christ pédophiles condamnés à deux ans de prison

Vendredi 10 mai 2013 — Dernier ajout dimanche 17 novembre 2019

Que dire ? Quand j’ai découvert le délibéré de ce procès, les bras m’en sont tombés.

Voilà une congrégation :

  • qui a passé près de 70 ans à étouffer les affaires de pédophilie de son fondateur et de ses membres déviants (pour ne parler que des affaires de pédophilie) ;
  • dont les membres sont encore dans un complet déni quant à la réalité des faits concernant le fondateur (La résolution de faire toute la vérité sur le fondateur et sur l’histoire de la congrégation - un engagement de tous les supérieurs de la congrégation - semble être passé à la trappe. Hélas.), et nous servent des discours schizophrènes du genre "malgré ses faiblesses, le père Maciel a été un instrument dans les mains de Dieu…"
  • dont le système de (dé)formation est une machine à broyer les personnalités et à générer toutes sortes de frustrations, y compris sexuelles ;
  • dont la structure hiérarchique pyramidale permet à chaque échelon d’avoir droit de vie et de mort sur l’échelon d’en dessous ;
  • qui a tout fait pour étouffer le scandale des affaires de pédophilie de Méry-sur-Marne (éviter de laisser des traces écrites ; déplacer les abuseurs ; culpabiliser les familles…)

Or, cette congrégation a osé se porter partie civile dans le jugement ! Oui, vous ne rêvez pas : elle joue A LA VICTIME !

Ce qui est vraiment impressionnant, c’est de se rendre compte que les membres de cette communauté n’ont plus aucune conscience du bien et du mal. Ils obéissent, parce que c’est sacré d’obéir, et c’est tout. Telle est l’obéissance "héroïque" des légionnaires du Christ… Tant que c’est "pour le Règne du Christ" (comprendre "pour protéger les intérêts de la congrégation"), tous les moyens sont bons. Le père Thomas Brenti, porte-parole de la congrégation, est intervenu lors du procès. Il a parlé sous serment et expliqué que la congrégation ne savait pas que ce genre de fautes relevait de la justice. MENSONGE !!! Si l’affaire n’a pas été traitée, c’est parce que les dirigeants de la Légion, qui ont été souvent confrontés à des affaires de pédophilie (voir ici), ont décidé d’étouffer le scandale pour SE PROTEGER.

Les familles ont fait le choix de ne pas attaquer la congrégation, ni l’école apostolique, parce que "faut pas toucher à l’Eglise !" Et voilà comment on crée des zones d’impunité ! La Légion est prête à tout pour sauver ses intérêts : même à jouer à la victime et à se décharger sur les abuseurs - lesquels ne sont que les derniers échelons d’un système pourri à la racine. Voilà comment on offre la victoire au démon sur un plateau !

Pauvre Eglise ! Les gens qui prétendent l’aimer lui font décidément bien du mal.

Ecole Apostolique de Méry-sur-Marne : Les Légionnaires du Christ pédophiles condamnés à deux ans de prison

Le délibéré est tombé ce jeudi 2 mai, au tribunal correctionnel de Meaux, pour les deux frères séminaristes de la congrégation des Légionnaires du Christ de l’école apostolique de Méry-sur-Marne (notre édition du 10 avril). C’est la présidente d’audience, Catherine Feyler Sapène, qui a lu le délibéré à Eric Lemoine, seul prévenu présent, après qu’il se fut avancé jusqu’à la barre. L’autre, Trinidad José Sanchez, ayant été renvoyé au Mexique par la congrégation après que l’affaire ait été révélée, ne s’est pas présenté pour le prononcé du délibéré.

Au cours des années 2004 et 2005, les deux frères séminaristes s’étaient livrés à des attouchements et autres agressions sexuelles envers des élèves de l’école apostolique de l’Immaculée Conception de Méry-sur-Marne. L’affaire n’avait été dévoilée qu’en 2007, lorsqu’une des victimes, alors qu’elle préparait sa confirmation, s’était confiée à l’évêque de Chartres.

Entre-temps, un des petits garçons, âgé de 9 ans, s’était confié à ses parents qui ont averti l’école. Mais à l’époque, le recteur de l’établissement n’avait pas donné suite.

Eric Lemoine a été condamné à deux ans de prison assortis d’un sursis mise à l’épreuve au cours duquel il devra suivre des soins psychologiques.

Il devra également verser près de 10’000 euros de dommages et intérêts aux victimes.

Trinidad José Sanchez a été condamné, lui, à deux ans de prison ferme avec mandat d’arrêt et devra verser près de 12’000 euros aux victimes.

Les deux hommes sont désormais inscrits au FIJAIS (Fichier judiciaire automatisé des auteurs d’infractions sexuelles). Quand à la congrégation des Légionnaires du Christ qui, à la surprise des plaignants, s’était positionnée, elle aussi, au rang des victimes, elle a été reconnue en sa constitution de partie civile bien qu’elle ne demande pas de dommages et intérêts. La présidente a seulement précisé : « En effet, la congrégation a pu subir un préjudice lié à l’infraction… Même si ce n’est pas elle qui a révélé l’affaire, mais sous la pression de l’évêque de Chartres ! » Si Trinidad José Sanchez est arrêté, il pourra être rejugé en ce même tribunal de Meaux s’il conteste la peine prononcée contre lui.

Bruce de Saint Sernin

La Marne – Mercredi 8 mai 2013

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