Témoignage de Babeth : les excès des soeurs de Bethléem

Lundi 15 décembre 2014 — Dernier ajout mercredi 14 janvier 2015

Le charisme de la Famille Monastique se résume par cette formule : « Lumière d’Amour au-delà de tout » … et soeur Marie rajoutait « au-delà de soi-même surtout ».

Dans la pratique, cette maxime a conduit à beaucoup d’excès qui révèlent que la vie monastique à Bethléem est plus une folie qu’une sagesse.

Les excès dans la prière

Par exemple, lors de la retraite annuelle du Cénacle, pendant 10 jours entre l’Ascension et la Pentecôte, nous restions 6 heures par jour devant le Saint Sacrement : 3 heures le matin, suivies d’une petite pause pour le repas, puis 3 heures l’après-midi dans l’immobilité totale sur un banc de prière, soit à la chapelle, soit dans l’oratoire de notre cellule. Nous écoutions donc des ateliers de prière de sœur Isabelle pendant 6 heures par jour.

Une année, il nous avait été demandé, en dehors de ces temps de prière, de noter le nombre de fois où nous avions dit l’invocation : « Seigneur Jésus, Toi, le Fils du Dieu Vivant, aie pitié de moi pécheur ». Nous devions remettre ce papier à notre prieure lors de la bénédiction avant les vêpres. Il ne devait rien y avoir d’autre dans notre tête que cette invocation, censée nous unifier totalement au cœur, dans un silence absolu.

Les excès dans le jeûne

Le vendredi nous jeûnions au pain et à l’eau. La recette du pain de jeûne était celle de la Vierge Marie, donnée aux voyants de Medjugorje.

Peu à peu, le pain est devenu rationné, si bien que nous ne pouvions pas manger à notre faim car nous recevions à notre porte la quantité de pain qui nous était attribuée pour la journée. Personnellement, tous les vendredis qui étaient en général des jours de grands travaux de ménage, j’avais des crises d’hypoglycémie, mais je devais attendre que la crise arrive pour écrire un mot avec une écriture tremblante afin de demander un petit supplément.

Je me souviens du Carême 2005 qui a été mon dernier Carême. Le jeûne était devenu très excessif. Sur le modèle des chrétiens orthodoxes, nous n’avions plus aucun protide animal pendant toute la semaine, et avions seulement le dimanche un bout de fromage, ou un peu de thon ou œuf au réfectoire. Les repas étaient donc uniquement composés de légumes et de céréales, 6 jours sur 7, et éventuellement de fruits le matin pour les moins courageuses. A la fin de la semaine sainte, nous retrouvions des repas très riches, viandes, plats en sauces, chocolats…quotidiens, sans aucune transition pour se réadapter en douceur. Personnellement mon estomac pourtant solide ne pouvait plus digérer une telle nourriture compliquée après avoir été nourri si sobrement pendant aussi longtemps. Si bien que ayant déjà maigri pendant le carême, j’ai continué à maigrir encore en temps pascal faute de pouvoir digérer correctement les festins pascals… bref j’avais perdu 7 kilos et étais à la limite de l’anorexie, ce qui n’était pas du tout dans ma nature !

Depuis que je suis sortie du monastère, j’ai une aversion pour le jeûne car j’en ai trop souffert. Je me contente seulement de jeûner « comme je peux », le mercredi des Cendres et le Vendredi Saint.

Les excès dans la liturgie

Les liturgies devenaient de plus en plus longues, spécialement pour les Solennités. Quand je suis arrivée au monastère en 1993, seule la nuit Pascale était une nuit totalement blanche à cause de la liturgie, mais peu à peu, de plus en plus de fêtes sont devenues interminables : Noël, puis la Pentecôte, l’Assomption, la Toussaint… avec de multiples encensements aux odeurs variées. Il n’était pas rare que des sœurs s’évanouissent lors de ces longues liturgies précédées d’un jour de jeûne, pour mieux célébrer la Solennité. Il était très mal vu de demander une permission pour aller aux toilettes pendant la célébration d’une longue liturgie et le fait de chanter continuellement nous donnait soif.

Comme remède à ma soif, je n’avais pas d’autre solution que de feindre d’aller vénérer une icône et de me diriger vers un bénitier ou une jarre d’eau bénie (en temps Pascal) pour essayer de boire discrètement quelques gouttes comme je pouvais, d’une eau bénite stagnante, donc évidemment non potable.

Après la communion eucharistique, nous avions 30 minutes d’action de grâce, et en 1999, notre prieure aux Monts Voirons nous demandait de faire le maximum d’efforts pour tenir à genoux en "i", c’est-à-dire sans banc de prière, droite comme des piquets.

Il y avait parfois des sœurs qui s’évanouissaient à force de rester dans cette position si inconfortable, qui abimait par ailleurs nos genoux, car le sol était en pierre, en dallage.

Depuis que je suis sortie du monastère, je n’ai pas pu mettre de tenues au-dessus des genoux tellement mes genoux sont abimés avec des cales profondes à force de rester longtemps dans ces positions très inconfortables !

J’expliquais à mon « ange » que je n’arriverai jamais à rester à genoux en « i » pendant 40 minutes, lors de ma première profession qui approchait, tant j’étais fatiguée et tant j’avais mal aux genoux. En effet, il fallait rester en « i » pendant toute la lecture de la catéchèse monastique et pendant plusieurs prières qui suivaient la catéchèse… Il fallait donc que je m’exerce des mois à l’avance pour y parvenir le jour J.

Juste avant de quitter le monastère, j’avais assisté au dernier chapitre…. ce chapitre annonçait qu’à présent, il y aurait des mesures plus strictes de jeûne quotidien, concernant la nourriture, pour que nous soyons « du côté des pauvres », et non « du côté des riches ». La prieure annonçait aussi que nous allions passer de 1h30 à 2h00 d’oraison d’affilée tous les matins au lever.

J’étais si heureuse de partir pour ne pas avoir à vivre ces mesures drastiques… !

Les excès dans la vie des sœurs, notamment durant les mois évangéliques

Depuis 1999 où lors du mois évangélique, sœur Marie avait instauré un double rythme :

  • les sœurs martyrs, qui travaillaient jour et nuit pour le monastère
  • les sœurs en retraite qui ne faisaient que prier pendant le mois évangélique.

L’écart entre les sœurs servantes (ou martyrs) et les sœurs de solitude s’était creusé et il était rare pour une sœur servante (dont je faisais partie), d’avoir 1h00 pour étudier, d’avoir 1/2 heure pour faire de la lectio divina le soir, car nous étions submergées de travail.

Les sœurs de solitude, elles, ne pouvaient plus se détendre, elles devaient attendre le dimanche pour marcher un peu avec leurs sœurs. En effet : « la moniale de solitude va de l’église à sa cellule et de sa cellule à l’église, elle va de Dieu à Dieu » (coutumiers)

Nous pouvions faire de la gymnastique en cellule, mais ne pouvions prendre l’air que dans un minuscule jardin attenant à l’ermitage (pour celles qui avaient la chance d’avoir un ermitage) ; car certaines sœurs de solitude logeaient en algéco, voire en caravane !

La personnalité de sœur Marie

Sœur Marie était une personne très atypique, très originale. Lors de la dernière rencontre que nous avions eue avec elle, le 5 septembre 1999, elle nous avait expliqué que le charisme de Bethléem n’avait absolument rien à voir avec le monde et qu’il subsistait encore quelque chose de commun entre Bethléem et le monde ; il faudrait changer.

Elle avait ré-insisté sur l’horaire « atonique » : la moniale se lève à 3h30 du matin et se couche à 19h30 le soir, pour vivre de longues heures de prière la nuit dans un grand silence.

Les repas n’étaient pas non plus réglés selon les habitudes du monde. Nous avions un repas au milieu de la matinée et un repas en milieu d’après-midi… et quelques fruits au lever.

Depuis quelques années, j’ai appris qu’il n’y avait plus qu’un repas déposé une fois par jour. Si la moniale mange tout d’un coup, elle n’aura plus rien pour le reste de la journée. Cela a été le cas d’une sœur sortie en 2012 car elle avait trop faim.

Sœur Marie était aussi farfelue dans ses recettes préférées qui lui faisaient penser à la cuisine « céleste » :

  • Une mousse au Collubleu, un produit bleu que l’on mettait dans la bouche lorsqu’on avait mal à la gorge. Cela nous donnait la langue toute bleue.

Pour le 15 août, une année, nous avions préparé une mousse au Collubleu comme dessert pour 200 à 250 personnes (sœurs et voyageuses), cette mousse de couleur bleue lui faisait penser à la Vierge Marie et au voile que nous avions sur la tête.

  • Un gâteau sucré au poivre : une recette des sœurs de Pologne que sœur Marie avait beaucoup appréciée parce qu’il disait quelque chose du ciel, de la vie spirituelle « qui a du piquant ».

Elle était convaincue que la vie des moines et des moniales de Bethléem était exactement la vie que nous aurions au ciel, et que ceux qui entraient à Bethléem avaient cette intelligence de commencer à vivre sur terre ce que, tous, nous vivrions éternellement au ciel. Pour preuve : un extrait de la catéchèse monastique lue le jour des professions simples ou perpétuelles. « C’est à cette vie que nous sommes tous appelés, tous ici, et par le monde, sans le savoir ou en le sachant. C’est cette contemplation que nous cherchons, source de l’unité de notre vie et il n’est pas facile dans le combat quotidien de la vie du monde de demeurer unifié dans la vie de l’Esprit par l’Amour ».

Sœur Marie était vraiment persuadée, lorsqu’elle avait une idée, qu’elle venait de la Vierge Marie. Par exemple, quelques jours avant de mourir, Sœur Marie a demandé que les sœurs aient à partir de ce moment là, un 2è cahier en plus du cahier de coulpes (que l’on remettait à notre prieure une fois par semaine lors du chapitre) : ce cahier sera désormais celui des confessions à la Vierge. Il s’agissait chaque soir de relire sa journée sous le regard de La Vierge, de noter les différences entre soi-même et la vierge immaculée, et de remettre ce cahier aussi à notre prieure chaque semaine.

Ou encore, vers la fin de sa vie, elle avait découvert la « voix posée », par les moines de Solesmes. Et elle désirait que toutes les sœurs chantent en voix posée pour que l’on entende un unisson parfait, une seule voix. Mais la raison principale pour laquelle il fallait apprendre à chanter en voix posée nous avait été rapportée par notre sœur professeur de chants, de la part de sœur Marie : "c’est parce que Jésus et Marie chantaient comme cela" !

Cependant, plusieurs années après, sœur Isabelle a pensé qu’il ne fallait plus chanter en voix posée, mais sur « le souffle », comme les orientaux. Alors nous avons totalement changé notre manière de chanter. Cela m’avait perturbée d’apprendre à chanter sur le souffle, car sœur Marie nous avait bien dit que « Jésus et Marie chantaient en voix posée »… pourquoi alors abandonner la voix posée ? Sœur Isabelle a alors dit : « nous allons poser notre voix sur le souffle pour trouver une explication qui ne contredise pas sœur Marie »

Les excès dans la conception de la virginité et de l’eschatologie

Pour sœur Marie, la voie de la virginité était la voie supérieure d’excellence. Elle nous avait d’ailleurs parlé d’un mouvement aux États-Unis qui préparait le retour du Christ par la virginité, ayant compris que la fin du monde aurait bientôt lieu et que cela ne servait plus à rien d’avoir des enfants, de construire une famille.

L’assistante de sœur Marie, puis de sœur Isabelle, était passée aux Monts Voirons vers la fin de l’année du Jubilé, et nous avait parlé en nous annonçant que le retour du Christ, si nous le Lui demandions de toutes nos forces, allait se produire le jour de l’Épiphanie 2001, jour de clôture de l’année jubilaire. Il nous fallait supplier « Viens, Seigneur Jésus ! ». Plusieurs sœurs avaient partagé combien elles avaient été déçues que le soleil se lève tout à fait normalement ce matin-là et d’autres disaient qu’elles n’avaient pas dormi pour se tenir éveillées à la Venue du Fils de l’Homme !

Les prieures nous redisaient que Bethléem était « le parterre de fleurs où le Christ pourrait poser ses pieds lorsqu’Il reviendra ».

Les excès dans la recherche de surnaturel

La vie à Bethléem était aussi appelée « l’autoroute qui conduit directement au ciel »… et lors des mois évangéliques de 2003 à 2005 qui réunissaient les frères, les sœurs, les voyageuses, les voyageurs, quelle n’a pas été ma surprise de découvrir que des enfants étaient venus faire la retraite, car ils se posaient déjà la question de la vie monastique. Le plus jeune était un espagnol de 4 ou 5 ans, qui nous était présenté comme le chouchou de la Sainte Vierge, étant affectivement plus proche de la Sainte Vierge que de sa maman. On le soupçonnait d’avoir des apparitions de Marie ou des conversations intimes avec elle. Il participait à la liturgie avec un déguisement de prêtre, restait sur les genoux de sœur Isabelle pendant les rencontres… il était assez agité et insupportable, mais cela mettait un peu d’animation.

Malgré cette ouverture à tous, je remarquais que le chemin de Bethléem était de plus en plus étroit et escarpé.

Les excès dans les décisions liturgiques, dans les lectures

Par exemple, de nouveaux sanctoraux étaient édités pour remplacer les anciens, et beaucoup de saints avaient disparu du calendrier de la liturgie, car ils n’étaient pas compatibles avec l’esprit cartusien et cela risquait de distraire les sœurs plutôt que de leur montrer l’exemple.

Certains saints, certaines saintes qui nourrissaient ma prière liturgique avaient disparus et nous étions priés de rendre nos anciens sanctoraux qui étaient périmés.

Dans le même sens, l’année d’études sur l’Histoire de l’Église a été supprimée.

Les livres de la bibliothèque étaient soigneusement sélectionnés. Étant née le jour de Sainte Thérèse d’Avila, ma famille m’avait offert "le chemin de la perfection". Je n’ai pas eu la permission de le lire, car ça n’était pas le charisme de sœur Marie où l’on part, non de soi-même, mais de la Vierge.

De même, j’ai voulu lire l’histoire d’une âme et cela m’a été refusé. Je me suis contentée de la Règle de Vie et des carnets noirs du Père Jacquier, "la vie mariale", seul livre qui était compatible avec le « charisme » de Bethléem, avec Saint Louis-Marie Grignon de Montfort. « Me plonger en Marie, me perdre en elle »… c’est le résumé du livre du Père Jacquier.

Les excès spirituels et de carence en discernement

Le nombre de fois où ma prieure m’a dit que ce que je pensais, disais, faisais ne valait rien et que ma vie spirituelle n’était rien, parce que je n’étais pas encore précédée du « 1 » de la Vierge Marie… Je ne suis que zéro et le zéro ne vaut rien s’il n’a pas à sa gauche le 1 pour faire 10, puis 100, puis 1000 ! Cela m’attristait car j’étais convaincue de ma nullité et c’était mauvais pour mon moral.

De plus, mes qualités humaines, surtout au début de ma vie monastique, n’avaient pas été prises en compte. Par exemple : je m’étais présentée comme quelqu’un qui aime beaucoup chanter et qui souhaitait être à l’accueil. Hé bien, j’étais prévenue que je ne serai ni dans la schola (le chœur) ni sœur d’accueil pendant tout mon noviciat. La vie monastique n’était en aucun cas le prolongement d’une vie humaine, il fallait qu’il y ait une rupture totale et donc beaucoup de renoncements.

Pendant ce noviciat, j’essayais de m’accrocher, mais j’avais envie de mourir, car je n’étais pas heureuse, d’ailleurs je dormais très mal, très peu. J’exprimais à mes sœurs lors des marches fraternelles que j’aimerai mourir jeune, car je ne voyais pas de solution à tous les malaises que je ressentais, malaise spirituel, malaise intellectuel, psychique et physique, qui étaient liés au charisme de la famille monastique que j’avais choisi pourtant, en tout cas, qui m’avait séduite.

Les soins que je recevais pour améliorer mon sommeil étaient aussi très spéciaux. Pendant toute une période, chaque semaine, je devais partir toute la journée à Montpellier, pour voir un docteur chercheur, qui me branchait à une machine afin de me faire baisser mes ondes cérébrales. J’ai retrouvé après ma sortie du monastère des ordonnances de prescriptions d’anti-dépresseurs, mais ça n’était pas la solution qui était retenue par les sœurs après mes rendez-vous médicaux. Donc, je n’en prenais pas car on ne m’en donnait pas.

J’étais moi-même persuadée d’être dans la nuit de la foi, selon la description que peut en faire St Jean de la Croix et qu’il n’y avait aucun remède à ma souffrance, car elle venait de Dieu Lui-même à qui j’avais donné la permission de tout prendre en moi, jusqu’à mon propre corps.

Heureusement, des amis sont venus me voir en 2001 et lorsque je leur ai expliqué en quoi j’étais dans la nuit de la foi, ils m’ont dit que c’était peut-être avant tout une dépression… et que je devrais être lucide de ce côté là…

Je les remercie de m’avoir, par ces paroles, remis les pieds un peu sur terre, même si je ne savais pas ce qu’était une dépression.

Sœur Marie, elle, m’avait dit que pour m’aider dans mes grandes insomnies, que d’une part elle en avait aussi, comme moi, et que pour nous encourager, Saint Pacôme n’avait pas dormi pendant 20 ans, le Seigneur ayant permis qu’il perde totalement le sommeil…. « cela ne l’a pas empêché d’être un grand saint »

Sœur Marie était très fière de dire qu’une sœur s’était tirée de son cancer sans chimio thérapie, seulement avec de l’Aloès. Nous devions toutes écrire à nos familles pour parler de l’Aloe Vera. J’avais alors dû écrire à mon oncle qui avait un cancer avancé, que sans doute l’Aloès pourrait le guérir par homéopathie et par plantes et pour que cela marche, il fallait arrêter sa chimio-thérapie sans doute pour que l’Aloès fasse plus d’efforts !

En 2006-2007 et en 2007-2008, j’ai repris des études de théologie à l’École Cathédrale, en faisant la formation des responsables, et il n’était pas rare que le professeur d’Écriture Sainte se mette en colère contre moi et contre tout ce que je représentais à travers la formation que j’avais reçue à Bethléem. Elle disait devant tout le groupe d’élèves que j’étais fondamentaliste, monophysite et fidéiste… et je sentais à travers ses colères qu’elle avait beaucoup de mal avec les sœurs de Bethléem, et les communautés nouvelles dans l’Église en général.

Les excès du rejet de la nature humaine

Pendant les temps de lectio divina avec l’évangile, nous devions écrire sur une feuille le portait de Jésus, par exemple : Un Dieu qui nous divinise ….et de l’autre côté, c’était nous en conséquence : Un homme qui est appelé à être divinisé… En revanche, nous ne creusions pas en quoi Jésus était pleinement homme, ni en quoi nous étions des personnes humaines, Si bien que notre divinisation n’était pas le prolongement de notre humanisation… au contraire, "ce qui est trop humain…ce n’est pas la Vierge, cela ne passera pas la porte du ciel, autant s’en séparer dès maintenant."

Le côté très abrupte de Bethléem, que j’ai retrouvé aussi dans les paysages de Currière en Chartreuse, avec des falaises qui tombent à pic, était valable dans la manière dont sœur Marie s’occupait de notre psychisme. Ma prieure parlait d’elle ainsi : « Elle a remis en question des sœurs de façon très aigüe alors qu’humainement, on aurait eu tendance à ménager ces personnes et leur psychologie. Sœur Marie était navrée que l’on demeure dans nos limites humaines. ».

Sœur Marie :« On n’est pas venu au monastère pour demeurer dans nos limites. On a tout ce qu’il faut pour entrer dans l’au-delà de Tout. Dieu est impatient que je me convertisse, que je change. C’est en posant des actes contraires à ma nature que je change ma nature. Je donne mes limites à Marie, elle les prend, elle s’en occupe, ce n’est plus à moi ».

Ou encore, depuis mon entrée au monastère, j’entendais à tout bout de champ parler des martyrs blancs que sont les moines. Le moine doit endurer chaque jour autant de souffrances qu’un martyr par le sang, il verse le sang de son cœur…cela s’appelle le martyr blanc…donc la souffrance ne doit jamais étonner le moine, il est venu au monastère pour cela.

Je me souviens que sœur Marie était très fière de nous avoir raconté qu’elle avait fait signe à une sœur pendant les vêpres, pour lui annoncer : « tu pars tout de suite aux États-Unis. Ton avion est dans 4 heures. Tu as 1h00 pour préparer tes bagages. Une sœur va t’accompagner à l’aéroport. Ne rate pas ton avion ».

Ainsi la sœur n’avait pas le temps de réfléchir, de poser des questions, elle n’avait qu’à obéir en silence et rapidement. Sœur Marie était très fière de cette sœur qui n’avait pas raté son avion.

Selon une expression chère à st Louis Marie Grignon de Montfort et chère à soeur Marie, nous devions toutes être formées dans« le moule de la Vierge Marie », pour que le Christ puisse ne voir en nous que sa mère et accepte notre offrande. Mais le résultat en était une déperdition de notre personnalité, et une conformité les unes aux autres et spécialement à notre prieure. A force d’être des clones, nous n’étions plus nous-même, et perdions la joie de notre unicité.

Les excès de séduction pour attirer

Pour ce qui est d’attirer des vocations, les sœurs usaient de tout leur charme, de toute la beauté dont elles étaient capables jusque dans les moindres détails, selon les recommandations de la prieure générale.

Deux ans après ma sortie, j’étais fiancée et j’ai voulu partagé à mon fiancé les 12 ans de vie qui avait été la mienne, en lui montrant le monastère de Currière, puis des Monts Voirons. Nous ne sommes restés que deux heures discrètement dans chacun de ces deux monastères. Mon fiancé a pu participer à un atelier de prière car nous étions en août 2007, en plein mois évangélique avec les frères et les sœurs. En ressortant, il me dit qu’il a la vocation pour devenir moine de Bethléem ! A travers sa réaction, j’ai compris combien Bethléem était doué pour séduire les personnes. Je l’ai laissé libre, et nous avons quand même pu nous marier 2 mois plus tard comme convenu… ouf !

Les excès de séduction pour garder

Pour garder les sœurs au monastère, les responsables sont aussi très douées. Je connais deux sœurs à qui l’on a fait miroiter qu’elles seraient un jour, prieure générale, sous le priorat de sœur Marie et qui ont été mises au placard sous le priorat de sœur Isabelle, et sont finalement parties après de nombreuses années de vie religieuse.

J’ai rencontré un ostéopathe qui soigne gratuitement les sœurs et m’a dit son étonnement lorsqu’on lui envoyait une sœur pour la débloquer afin qu’elle fasse sa profession.

J’ai moi-même eu beaucoup de mal à partir, tellement les sœurs me retenaient. Chaque mois, il y avait une psychologue qui venait passer deux jours à Currière pour avoir un entretien avec les sœurs en difficulté. Elle exerçait normalement, non loin d’un autre monastère à 700 km de Currière, puis partait pour le monastère du St Désert après être venue chez nous. Les entretiens étaient de 45 minutes et elle me répétait toujours la même chose : « Les sœurs vous aiment. Dans le monde, vous ne trouverez pas d’amour, mais de la dureté. Croyez-moi, je viens du monde, je vis dans le monde, le monde est trop dur pour vous. Même si vous êtes malade au monastère, restez car vous serez encore plus malade dans le monde ».

Or ces paroles n’étaient pas justes, car c’était justement cette vie qui me rendait malade !

Les sœurs ont souhaité que, dans le cadre de ma sortie du monastère, je fasse une session avec cette dame, là où elle exerçait, pour être solidifiée dans ma psychologie. Je suis donc allée la voir. Je devais rester une semaine. Je n’ai pas pu tenir plus d’un jour et une nuit. Je me souviens d’un exercice d’hyper-ventilation qui au bout de 10 à 20 minutes avaient mis les « sessionnistes » dans un état second, certains hurlaient, d’autres pleuraient ou se roulaient par terre… quant à moi, je n’avais pas réussi à mettre en pratique cette respiration très spéciale, en tout cas, pas assez, du coup j’étais restée moi-même tandis que tous les autres étaient devenus comme fous. Il y avait aussi dans ma session, un homme très atteint par la cocaïne. Cela me mettait mal à l’aise. Finalement, je suis partie le deuxième jour car cette session ne me convenait pas du tout.

Les excès de la notion d’obéissance qui aboutissent à l’infantilisme

D’un point de vue psychologique, j’ai dû être aidée pour devenir une adulte et prendre ma vie en main, car le monastère m’avait beaucoup infantilisée. Je ne savais pas prendre de décisions sans demander conseil, selon les catéchèses de sœur Isabelle entendues au monastère : « Frère Régis est à la cuisine et il ne veut pas faire sa volonté propre. Il dit à son staretz : “Père je ne veux pas faire ce que je veux. Dis moi comment je dois faire la sauce” » !

Lors du Carême 2004, j’avais écrit cette résolution, à la demande de ma sœur responsable : « Me défier de mes jugements en y renonçant. Oser téléphoner à ma responsable et demander conseil. Apprendre à être reliée pour être l’instrument d’un projet qui n’est pas le mien mais que je reçois de l’autre, de Marie, en rejoignant l’intuition de ma prieure, alors je me poserai les bonnes questions : que veut Marie, et que veut Marie à travers mes responsables ? »

Dans la pratique, une prieure de Bethléem passe toujours énormément de temps au téléphone car les sœurs l’appellent sans cesse pour lui demander conseil pour tout. Si bien que même lors des dialogues avec notre prieure, il n’est pas rare que nous soyons sans cesse coupées par des appels téléphoniques.

Les excès de dissimulations et de mensonges

Enfin, cela me semble quasi impossible de ne pas mentir quand on est une sœur de Bethléem, car la Vierge Marie nous demande, à travers nos responsables, de camoufler trop de choses.

Par exemple, au sujet de la mort de sœur Marie : elle était morte à l’hôpital de Montpellier le 27 septembre 1999. Nous devions garder le flou quant au lieu de sa mort, car sœur Marie voulait être enterrée à Currière en Chartreuse. Or, Currière en Chartreuse était trop loin de Montpellier, tandis que le monastère de Mougères était tout proche. Elle aurait dû donc être enterrée à Mougères. Et personne n’avait la permission de transporter son corps jusqu’à Currière en Chartreuse, ce qui a pourtant été fait. Nous ne devions pas parler des circonstances, ni du lieu de la mort de sœur Marie et ne pas révéler non plus le jour et le lieu de son enterrement, pour que personne ne vienne. En tant que moniales, nous n’avions pas le droit d’aller à son enterrement, à cause de la règle de vie cartusienne qui interdit de voyager, sauf pour des circonstances très précises, d’un monastère à l’autre. Donc, nous y sommes allées en cachette, dans un bus qui nous a emmenées tôt pendant la nuit et nous a ramenées tard pendant la nuit aussi, aux Monts Voirons.

Les responsables nous avaient prévenues que si les chartreux en étaient informés nous n’aurions plus le droit de porter le même habit qu’eux, de nous réclamer de Saint Bruno.

Lorsque sœur Myriah est morte, en juin 1998, il nous a été transmis qu’elle avait eu un AVC en disant son chapelet dans la clôture, et qu’elle était morte d’un coup… C’était si dommage, elle qui était mieux intérieurement depuis quelques temps, et qui faisait la joie de sœur Marie et de ses sœurs…
personne ne nous a parlé d’un suicide !

C’était bien dans l’habitude des sœurs de sublimer la réalité, sœur Isabelle aimait beaucoup ce mot de « sublimation » qu’elle nous avait commenté dans une homélie en 2005.

Elle avait d’ailleurs nommé « sublimation » une technique d’artisanat concernant la reproduction par photocopie d’icônes sur de la soie.

Il y a sans cesse, à Bethléem, des consignes en ce sens-là, qui nous terrorisent et nous font obéir « à la Vierge Marie », plutôt qu’à notre conscience… « Si j’obéis à ma conscience, il se peut qu’elle soit déformée, donc ce n’est pas suffisant. Je dois toujours mendier la Lumière de Dieu, et cela passe par la lumière de mes responsables qui me disent la Volonté de Dieu ».

Lumière d’Amour au-delà de tout, au-delà de ma conscience surtout !

Vos réactions

  • Voici un livre qui vient de sortir sur les soeurs de Bethleem

  • Témoignage de Babeth : les excès des soeurs de Bethléem 23 décembre 2020 12:10, par crevette rose

    Bonjour, j ai lu avec attention votre témoignage. En effet , j ai quitté le monastère en septembre 1998. Et il n y avait pas toutes ces difficultés. Les repas contenaient de la viande , poissons, œufs ou fromages et n étaient pas végétariens. On prenait des flocons d avoine et autant de pain qu on voulait pour le jour de jeûne, et une soupe le soir. Quant aux cahiers qu on doit rendre aux responsables, il n y en avait pas. Je n ai pas connu le cahier de confession à la Vierge. Concernant la prière personnelle, la prieure m avait dit de faire comme je veux, c est à dire que ça pouvait être le rosaire, la prière du nom de Jésus, un ou des psaumes, une phrase d évangiles, un chant à l esprit saint. C était totalement libre car elle disait “ l esprit saint habite en toi” donc elle ne voulait rien m imposer afin que je prie comme je veux. Pour le jeûne , j avais un ajout de fromage ce jour-là car à mon arrivée après six mois au monastère j avais maigri. Je l ai gardé durant toute ma présence au monastère. J ai demandé qu on me l enlevé mais la prieure a dit non . J ai donc l impression que selon l époque, tout a été différent. Sinon c était fatiguant Noël et Pâques effectivement mais ça étaient les seuls moments où on veillait. Donc d après ce que je lis , la vie au fil des années est devenue de plus en plus dure avec moins de nourriture, plus de contraintes , plus de “ surveillance “ via des cahiers, plus d exigence s il fallait rendre des comptes sur sa prière personnelle etc . C’est très dur. Quand j ai indiqué que je ne pourrai pas faire mes Voeux temporaires à cause d une raison précise que j ai expliquée , soeur Marie m a proposé un mois de discernement, en Italie, à la suite de quoi elle m a dit “ si l Esprit Saint te pousse à partir pour “ la raison que j avais énoncée “ , vas y. Donc je suis partie pour faire ce que je voulais faire. J ai gardé une sorte de nostalgie de cette vie au monastère , et je lis attentivement les témoignages car ça m apprend ce qui s est passé ensuite etc . Et je vois les difficultés. Ce que j aimai bien , c était d être avec toutes les sœurs, il y avait une fraternité palpable. Et aussi la prière, la montagne, le Christ qu’on priait à travers les offices etc. Ce qui était plus dur c est l absence de récréations . Il y a des monastères où ils jouent à des jeux collectifs , sportifs, et parlent chaque jour un peu . Je ne sais pas où ça en est maintenant chez les Srs de Bethleem Est-ce que ca a changé encore. Par rapport à la raison pour laquelle je suis partie je ne regrette pas , car j avais vraiment un rôle à jouer à l extérieur et je n aurai pas pu le faire en restant au monastère. Et quand je vous lis, je pense que là c’est devenu trop drastique et je n aurai pas pu vivre tout ce qui est évoqué dans vos témoignages. Sauf erreur de ma part , les communautés bénédictines , clarisses offrent davantage d équilibre au niveau alimentaire, récréations, ouverture sur l extérieur, c est à dire que les personnes sont consacrées à Dieu mais peuvent se détendre, dialoguer, faire un sport collectif, etc et donc ça me semble plus réaliste sur la durée . Avez-vous vu Colenta ? Ça dure 40 jours . Et certains en ressortent épuisés et tout maigres . Si la vie monastique dure toute la vie , il faut que ça ne soit pas impossible physiquement, moralement, affectivement, spirituellement. Il faut un équilibre pour que ça puisse être une vie heureuse. Bref , merci beaucoup pour vos témoignages très précieux. Ce qui serait bien , c est une belle communauté, équilibrée et heureuse, normale finalement ! Bref joyeux Noel à chacun et chacune !

  • l’Emmanuel au secours de Bethleem…. de mieux en mieux…

    http://www.sansdecor.com/2015/01/les-petites-soeurs-de-bethleem-sont-un-signe-prophetique-pour-notre-monde-en-manque-de-reperes.html

    Ça ressemble moins un témoignage qu’un certificat de circonstance destiné à être produit par la défense !

    On dirait qu’il manque à la fin « certificat remis en mains propres pour faire et valoir ce que de droit » !

  • @l’anonyme

    Je suis tout à fait de votre point de vue quand aux gestes imposés par la communauté de Bethléem et sa manière bien trop extrème de percevoir l’humilité monastique.

    Par leurs sens, certains gestes sont très profonds et aussi liturgiques mais ils ne devraient pas être ainsi imposés pour mettre en place, en acte, une soumission qui se veut Evangélique mais qui en fait, ne l’est pas.

    Juste avant ma sortie, était aussi imposée la Vénia au réveil aux pieds du lit pour se rappeler notre finitude dés le matin. J’avais du mal, dans le froid aussi de l’ermitage matinal non chauffé. En plus il fallait s’en accuser en couples lorsque nous ne l’avions pas fait.

    Bethléem attache beaucoup d’importance à ces pratiques, à ces actes et je crois aussi qu’ils devraient être contrôlés, visités avec un regard extérieur.

    Dans d’ordres ordres monastiques, la bénédiction de fin de journée se fait à la fin de la liturgie devant les hôtes, à la chapelle et le prieur est lui même béni par un frère. Ce n’est pas du coup le cas à Béthléem.

    Sophie.

  • Bethléem : comment aider l’aggiornamento 6 mars 2015 10:58, par L’Anonyme

    "Il y a des gestes physiques à Bethléem qui accentuent de façon excessive la soumission d’une soeur à sa prieure et la prédomination de celle-ci sur ses soeurs. Je parle des venias, du baiser les pieds et du baiser du manteau.

    La venia = se mettre par terre presque tout au long est un geste liturgique qu’on fait au moment de la consécration eucharistique devant Dieu sur l’autel. Un acte d’adoration profonde devant Dieu. On le fait aussi pendant la prière personnelle dans le secret de sa cellule.

    Cependant ce geste est réservé aussi pour les fois où une soeur fait quelque chose qui n’est pas selon la règle devant la communauté et qu’elle veut en demander pardon ; si sa prieure la corrige devant tout le monde ; ou après s’être accusée devant la communauté au moment des coulpes.

    Cette mise à terre devant Dieu librement est juste mais l’imposer pour qu’on la fasse aussi devant les soeurs et surtout devant la prieure au moment des coulpes pour entendre la monition que celle-ce lui fait et qui peut révéler des secrets personnels de la soeur qui s’est accusée, favorice la domination de la prieure sur les soeurs. Autant plus que la soeur prieure ne se met pas en venia devant ses soeurs, jamais.

    De même pour le baiser des pieds. Chaque fois qu’on s’accuse aux coulpes on baise toujours les pieds de sa soeur prieure, même si on a déjà baisé les pieds de la soeur qu’on a pu offenser, car elle répresente toute la communauté et la Vierge. Or la soeur prieure ne baise pas les pieds de personne au moment des coulpes car elle ne se soumet qu’à la Vierge.

    Au moment de la bénédiction du soir chaque soeur s’agenouille devant sa prieure qui lui fait une croix sur le front. Celle qui a reçu la bénédiction baise, encore à genoux, le manteau de sa prieure car c’est celui de la Vierge. C’est un signe de soumission et ne pas le faire c’est très mal reçu. D’ailleurs la bénédiction est elle aussi obligatoire.

    Ces gestes physiques accentuent la supériorité de la soeur prieure envers ses soeurs et entretiennent cette domination. Ils sont justifiés par des plus hautes théories spirituelles pour exercer l’humilité mais le but s’est de mantenir le troupeau sous controle psychologique.

    Je suggère la proscrition de ces gestes obsolètes."

  • vidéo Bet gemal 2015 24 février 2015 16:14

    La communauté des Petites Soeurs de Bethleem lors d’une prière à l’Eglise en ce début d’année 2015. Toutes les petites soeurs de Bethléem se sont rassemblées. On peut voir et entendre à la fin de la vidéo la prieure générale sr Isabelle de dos (elle porte une béquille).

    http://www.wat.tv/video/bet-gemal-annee-2015-petites-78tvv_78tvt_.html

  • Témoignage de Babeth : les excès des soeurs de Bethléem 22 février 2015 19:42, par L’Anonyme

    Cher Alexandre

    Avec toute la force de ma sensibilité je vous dis : Merci !

  • chère Anonyme,

    Je vous souhaite, comme les créateurs de ce site, le meilleur et vous êtes bien partie pour cela… Vous allez faire de votre sensibilité une force, d’une personne affirmée qui sait ce qu’elle veut, qui se protège des influences néfastes et qui peut ainsi beaucoup aider autour d’elle. Une personne qui sait qu’elle a de la valeur et que personne ne peut le remettre en doute. C’est ce que vous êtes… « Tu as du prix a mes yeux et je t’aime » Isaie, 43.4… Alors, première urgence quand on sort de Bethléem ou autre communauté sectaire : s’aimer soi-même suffisamment pour comprendre que tout ce que l’on a « plaqué » sur vous (jugements, ordres contre vous-mêmes, spiritualité « tordue » etc…) ce n’était pas la vérité mais une déviance grave de vos supérieurs… qui ne vous sont pas « supérieurs » mais seulement plus abimés ou aveuglés que vous pour pouvoir infliger aux autres un tel traitement…

    Il est souvent important d’entreprendre une psychothérapie avec un bon thérapeute pour « se retrouver soi-même » au plus vite, cela peut gagner pas mal d’années pour se reconstruire et éviter des souffrances bien inutiles.

    Continuez à intervenir ici L’Anonyme, vos apports sont précieux !

    Alexandre

  • Témoignage de Babeth : les excès des soeurs de Bethléem 21 février 2015 23:30, par L’Anonyme

    Cher Alexandre

    Je ne prends pas Guy pour le sauveur. Je prends Guy pour un ami qui s’est préocupé de la situation de Bethléen et qui s’est engagé à faire quelque chose près des hautes instances à partir de ce qu’il a trouvé sur ce site.

    Je prends les créateurs de ce site et tout spécialement Mr Xavier Léger comme des Héros y compris Fabio qui est en tête de liste. Vraiment des Héros pleins de courage. J’ai une admiration et une reconnaissance sans bornes envers eux.

    Quant à vous Alexandre je vous aime beaucoup et ce que je vous doit, et je vous doit beaucoup, j’espère un jour pouvoir l’exprimer convenablement. Pour le moment soyez sûr de ma grande estime et de ma prière.

    Vous tous, vous êtes en train de m’aider énormement et l’émotion est si grande à vous dire ces choses que les larmes coulent comme un fleuve.

    Que Dieu vous bénisse.

  • L’Anonyme, vous semblez prendre Guy pour le sauveur parce qu’il a envoyé une lettre au Vatican (nombre de personnes de ce site l’on fait aussi…, des collectifs, des victimes etc. sans aucun résultats pour l’instant…)

    Les créateurs de ce site ne sont-ils pas non plus des personnes qui essaient d’aider ?

    Permettre aux victimes de pouvoir dire leur vérité au vu de tous, c’est la première de choses aidantes : cela peut permettre que des jeunes renoncent, averti(e)s, à rentrer à Bethléem.

    Et que des victimes comprennent que ce n’était pas elles qui avaient un problème comme on leur disait mais qu’elles se trouvaient dans un système qui les avaient broyées sur le même mode que d’autres..

    Si ce site a été crée c’est bien parce que les problèmes n’étant pas résolus, les victimes pas entendues, il fallait bien s’exprimer quelque part et être entendu…

    Donc Bravo aux créateurs de ce site aussi !! et Guy je souhaite vraiment que votre lettre à vous déclenche toutes les remises en cause nécessaires et vite…

  • Bethléem : comment aider l’aggiornamento … 21 février 2015 19:24, par L’Anonyme

    Merci beaucoup Guy.

    Vous continuez à mettre des sourires en nos bouches même s’il il y a des bouches qui, apparemment, ne souriront jamais.

    Vous avez été LE SEUL a essayer d’apporter remède et cela sans nous laisser de côté mais en nous impliquant dans l’affaire. Cela nous fait du bien , du moins à moi, de pouvoir aider à guérir une situation bien malade.

    Que Dieu vous bénisse.

    Je crois en l’Église.

  • Ce sera un post un peu patchwork, j’ai noté des réflexions, des réactions depuis un petit temps mais je ne suis pas arrivée à « m’y coller »..

    C’est l’Anonyme je crois qui a abordé la question du seul lien avec la prieure. C’était quelque chose qui nous enfermait, nous ligotait. Je vous rejoins tout à fait vous qui avez développé les facettes de ce lien.

    En ce qui me concerne, j’étais entrée pour consacrer ma vie à Dieu, du moins je le croyais, et je me suis retrouvée à vivre par ma prieure, l’image du fœtus je la trouve tout à fait juste. La régression psychologique engendrée est assez « terrifiante » . Je me revois derrière la fenêtre de ma cellule, à regarder ma prieure s’apprêtant à partir quelques jours, j’avais une quarantaine d’années et j’étais un enfant de 4,5 ans qui voit sa maman partir, l’abandonner .

    Le système était établi de telle sorte que chacune se croyait la préférée de la prieure . Je pense à trois sœurs de la même génération qui avaient Sœur X comme prieure. Deux sont parties et m’ont confié certaines choses, la troisième est toujours à Bethléem mais m’a parlé les dernières semaines avant mon départ.. A chacune, la prieure avait dit « si on était dans le monde tu serais ma meilleure amie » Et chacune le croyait, il n’y avait pas de possibilité de comparaison..

    L’anamnèse qu’on nous demandait nous liait pieds et poings, et , en passant ,je signalerais aux familles de sœurs qui disent tout le bien qu’elles pensent de cette communauté ,« vous ne vous doutez pas que votre vie à vous est aussi , ainsi livrée aux responsables de Bethléem. Chacun sait que dans chaque famille , y compris les meilleures , il y des secrets, des » cadavres "dans les placards.. Moi même j’ai donné mon anamnèse à une prieure « intelligente » , toutes ne l’étaient pas, mais sans AUCUNE formation pour décrypter de tels documents..

    Mais des anamnèses ont également été confiées à des jeunettes de 30 ans..

    Guy demandait « comment ces évolutions avaient été vécues par celles qui n’étaient pas entrées pour cela » . Je dirais mal, et parfois très mal. On a dit à des sœurs de 50 ans que celles « qui ne voulaient pas de St Bruno, c’est qu’elles n’avaient jamais eu de vocations » . Certaines ont « sublimé », , ne parlaient plus que de solitude, de St Bruno, et étaient si fières d’avoir l’habit blanc des Chartreux. " Comment avait-on pu revêtir un habit bleu ?

    J’ai entendu des sœurs dire sans aucun mauvais esprit d’ailleurs, « si ç’avait été St Bruno quand je suis arrivée, je ne serais jamais entrée .. » Les sœurs auxquelles je pense ont reçu des caramels, parfois une vie adaptée … ou n’ont pas été libres de partir . « Il y a des familles où on ne divorce pas, où on ne sort pas du couvent », c’est un fait.

    QUI avait réellement une vocation de solitude alors qu’on avait choisi d’entrer à Bethléem ?

    Le charisme s’il y en a jamais eu un c’était celui-ci : nous étions les permanents de la crèche … ouverte , où les mages et les bergers pouvaient toujours entrer et adorer. J’ai les chroniques de 1958 , la vocation de Bethléem y est ainsi expliquée …

  • Merci Guy, pour vos interventions. Merci aussi d’avoir entendu nos « SOS ».

    Prions pour que cela porte fruits et que l’on puisse dire dans quelques années « cette fois les choses ont été gérées selon l’évangile ».

  • Guy semble sur de lui, les évêques vont bouger, tout changer, reconnaître leurs erreurs, écouter les victimes…

    Il dit que je tiens des propos décourageants… ma foi, laissons lui faire sa propre expérience.

    Mais je maintiens que si les évêques étaient un temps soit peu motivés pour sauver ces personnes coincées dans une communauté à graves dérives sectaires, ils l’auraient déjà fait.

    Ce site, ces témoignages auraient du déclencher immédiatement des mesures de « protection » des personnes encore à l’intérieur : nous avons des dizaines de témoignages qui disent la même chose… Qu’Est-ce qu’ils leur faut de plus ???

    Au lieu de cela, on a des évêques qui ne bougent absolument pas (aucun n’a pris la parole sur ce site : un ou une responsable d’entreprise ou d’association voyant tout cela aurait immédiatement réagit par exemple).

    Ils font comme si de rien n’était et cela depuis des dizaines d’années que les témoignages leur arrivent.

    Pire, Barbarin et consort défendent bec et ongles la communauté et ce sont des responsables de tout premier plan….

    Envoyez donc votre dossier au Vatican, un de plus … Fabio en a envoyé un bien plus explosif et personne n’a bougé… Je vois pas pourquoi Guy, tout d’un coup, on vous écouterait vous, à moins que vous soyez quelqu’un dont il ont vraiment peur (mais je ne le pense pas car vous avez l’air d’être très « dans la ligne ».)

    Guy, vos initiatives sont louables mais ne soyez pas naïf non plus, le sort de dizaines de personnes qui se perdent ne les intéressent pas malheureusement…. c’est triste mais c’est comme ça.

    Le Christ délivre les enchainés mais pas eux, ils rajoutent des cadenas…

  • Témoignage de Babeth : les excès des soeurs de Bethléem 20 février 2015 21:37, par Xavier Léger

    La ligne de conduite à tenir, Guy, c’est la vérité.

    La vérité, toute la vérité et rien que la vérité.

    Gommer ce qui gène pour faire plaisir aux évêques, ou les rassurer, n’est pas responsable et ne mène à rien.

    Si la vérité est trop violente, faut-il la maquiller pour la rendre audible ?

    Ou bien ne faut-il pas au contraire aider les pasteurs de l’Eglise a une prise de conscience salutaire ? Les former à connaitre et comprendre les phénomènes sectaires, les mécanismes de manipulation mentale, etc.

    Dans l’affaire des légionnaires du Christ, il y a eu une dizaine de moments où le fondateur aurait du être arrêté, et il ne l’a jamais été, parce qu’on se préférait se fier aux témoignages des religieux qui étaient sous l’emprise du père Maciel (et qui mentaient tous pour « protéger la Légion »), plutôt qu’aux victimes (dont les témoignages étaient disqualifiés par principe : car ces gens, bien sûr, voulaient « se venger »)

    Toutes les victimes du père Maciel (José Barba, Juan José Vaca, Alejandro Espinoza, etc) qui ont porté plainte dans les années 90 avaient menti lors de la première visite apostolique, en 1956/1957 alors qu’on les avait fait jurer sur la Bible de dire la vérité et qu’on les avait prévenu que s’ils mentaient, ils étaient excommuniés latae sententiae.

    Les mécanismes d’emprise sont des phénomènes extrêmement complexes, et je crains que l’Eglise, dans ces affaires là, ne pèchent systématiquement par naïveté.

    Ce ne sont pas les membres des la communauté qu’il convient d’écouter surtout (il faut les écouter aussi, certes, mais avec beaucoup de prudence), mais les anciens, et principalement ceux qui ont sur prendre du recul par rapport à leur expérience.

    Ceux qui n’ont plus rien à perdre, rien à gagner, et se sont vraiment affranchi de l’emprise psychologique de leur ancienne communauté.

    Je suis désolé de revenir toujours à mon expérience des légionnaires du Christ, qui est un peu le paradigme de tout ce qu’on peut faire de pire dans le genre, mais cette expérience est particulièrement intéressante pour comprendre les erreurs qu’on peut commettre dans la gestion des affaires de ce genre.

    En 2009-2010, il y a eu une nouvelle visite apostolique chez les légionnaires… et la Légion, évidemment, a manipulé les visiteurs : faisant rencontrer aux visiteurs des anciens restés sous son emprise, et nous empêchant, nous, les anciens membres critiques, de rencontrer ces visiteurs.

    Le résultat, c’est que la visite n’a pas permis de faire la vérité, et qu’on a encore passé l’éponge sur cet océan de mensonge et d’iniquité.

  • Bethléem : comment aider l’aggiornamento … 20 février 2015 20:22, par Guy

    Victoire, merci pour votre suggestion qui est très pertinente. Elle pourra servir un jour.

    Karole, merci également pour ce que vous dites à propos de l’aide à celles qui sont sorties (et de celles qui sortiront). Reste à en faire quelque chose de concret, nous y pensons. Pour l’instant je me contenterai de dire que j’ai profité d’une occasion pour faire passer à la CIVC (donc à Rome) un résumé des échanges que nous avons eu ici. Ce résumé a été remis en mains propres à un officier (ni le cardinal, ni son secrétaire) qui a dit connaître le dossier. L’ami qui a assuré la transmission m’a dit qu’on me répondra mais ajoute avec réalisme : « Tiens compte toutefois des délais du Vatican. ». Vous voyez donc que, comme vous l’écriviez, "ce que l’on écrit ici est audible, entendu et peut-être même utile." Il fallait seulement quelqu’un pour faire la liaison, ce qui a été mon objectif jusqu’ici.

    Je termine ainsi ce rapport (dans lequel « l’envers du décor » est explicitement mentionné) :

    « Un gros souci est la négation totale de tout problème de la part des responsables de Bethléem. La situation peut, à mon avis, être sauvée mais il faut pour cela que la visite soit ni trop complaisante ni trop cassante et l’équilibre sera difficile. Cela exige en tout cas qu’on écoute non seulement les sœurs qui sont encore à Bethléem mais celles qui sont sorties, au moins certaines. »

    Vous pouvez ne pas être d’accord avec le diagnostic, mais s’il vous plaît il faudrait que ce site reste lisible même pour un évêque. Si vous voulez vous faire entendre il ne faut pas les faire fuir.

  • Un nouveaux site pointe son nez sur internet sur les soeurs de bethleem :

    http://lespetitessoeursdebethleem.agence-presse.net/author/Lespetitessoeursdebethleem/

  • Témoignage de Babeth : les excès des soeurs de Bethléem 20 février 2015 16:16, par L’Anonyme

    Merci Rénato.

    Que les chères soeurs moniales chartreuses veuillent ne pas être choquées de mon erreur. Je prie pour vous.

  • Juste un point de vocabulaire : on dit « des moniales chartreuses » en lieu et place de « Chartreusines ».

  • Il y avait une autre sœur qui est morte assez jeune, lorsque sa sclérose en plaques est arrivée à son terme.

    J’ai repensé à elle au moment de la canonisation de Jean-Paul II. Le miracle retenu pour la canonisation, concernait une religieuse atteinte elle aussi de sclérose en plaques : Sa communauté avait fait une neuvaine pour demander la guérison et elle a été exaucée.

    Je me souviens du passage d’un évêque dans le monastère où je me trouvais. Il avait eu l’occasion de croiser la sœur, déjà bien malade dans son fauteuil roulant. Il avait eu pitié d’elle et avait parlé de demander à Dieu de faire quelque chose.

    Je me souviens aussi de l’air goguenard de Sœur Marie qui était assise à côté de l’évêque. Je n’ai pas aimé … Quand on sait combien elle-même était douillette et exigeante au moindre petit problème … Mais je n’aurais pas aimé de toute façon : Où est l’amour fraternel dans une telle attitude ?

    Par la suite, on a inscrit dans la règle de vie que l’on ne soulagerait pas forcément les souffrances des sœurs malades. Et je me souviens encore de l’air inquiet d’une sœur prieure à qui quelqu’un parlait des unités de soins palliatifs dans les hôpitaux …

    Je crois (peut-être à tort) qu’au sein même de l’Eglise, il y a une ambigüité sur cette question de la souffrance. C’est dommage. Peut-être faudrait-il se prononcer plus clairement pour éviter les dérives malsaines ? …

  • Au sujet de la vocation de solitude 20 février 2015 13:34

    Il y avait une sœur très âgée, une des premières sœurs des débuts de la communauté. Elle n’était déjà plus très jeune lorsque je l’ai connue ; Elle était, disons, assez originale, toujours en mouvement, très axée sur le travail et la pauvreté.

    Cette sœur avait suivi comme elle avait pu les évolutions successives de la communauté, et je ne sais comment elle avait abouti, pour ses dernières années, non seulement dans une ancienne chartreuse, mais dans une cellule de chartreux.

    Or, cette sœur ne pouvait en aucun cas tenir en cellule. Elle ne l’avait jamais fait. On l’y a donc enfermée à clé. C’est ainsi qu’un jour, elle a réussi à escalader le mur de clôture du jardin de la cellule pour appeler au secours en direction de l’extérieur.

    La sœur qui me racontait cela n’était nullement gênée. Elle m’a même dit qu’on avait dû l’enfermer parce que lorsqu’elle déambulait sous le cloître, son pas très lourd (en raison du grand âge), troublait le silence des sœurs en cellule. Pour elle, c’était juste un élément perturbateur qu’on avait dû maîtriser pour que la communauté puisse répondre à son « appel » … Je précise que la soeur radotait, certes, mais n’était nullement démente.

    A Bethléem, il y a jusqu’aujourd’hui, beaucoup de choses de ce genre, que l’on fait sans état d’âme et par obéissance au nom de la grande vocation. Il se pourrait que ces choses, bien silencieuses pour la plupart, n’en crient pas moins vers le ciel et que l’on doive un jour ou l’autre rendre des comptes.

  • Témoignage de Babeth : les excès des soeurs de Bethléem 20 février 2015 13:17, par L’Anonyme

    Victoire,

    J’ai aimé vos propositions et je viens d’une certaine façon les renforcer.

    J’ajouterais à la liste les chartrusines. Elles sont des filles de Saint Bruno aussi et s’il y a à Bethléem des vrais appels à une vie de solitude, qu’à Bethléem est toujours relativisée, elles pourront apporter des alternatives.

    Je dirais même plus. Pourquoi ne pas mettre des soeurs chartrusines entre le femmes visiteuses ? Elles contribuiraient sûrement à un bon discernement.

    Peut-être qu’on me dira : « elles n’en sortent jamais ». Oui elles n’en sortent jamais mais si le Pape leur demande elles disent tout de suit « oui » sans se poser aucune question. Une visite apostolique touche directement au Pape.

  • Une ancienne de Bethléem m’a dit : « C’est une eau avec toutes les saletés qui remontent à la surface, comme si j’étais sortie il y a quelques jours. » Elle m’a parlé également de « malaise », de « montagne à digérer », de « non assistance à personne en danger » et de « dictature ».

    Le retour à la vie civile permet d’exprimer tout cela. Ce qui paraît effrayant pour des personnes abîmées à Bethléem, et même avec une authentique vocation, ce n’est pas la vie civile elle-même, bien qu’elle nécessite de se prendre en charge à x niveaux, dont subvenir à ses besoins, et bien qu’elle puisse étourdir, c’est pour beaucoup que « toutes ces saletés remontent à la surface ». La tendance peut donc être forte de mettre un couvercle sur la marmite, avec un risque d’implosion ou d’explosion. J’y songe avec tristesse, après avoir entendu au téléphone une autre ancienne de Bethléem, rire de manière ultra nerveuse, pendant quelques minutes, sans être en mesure de verbaliser autrement que par le rire des années de peur. Sans interprétation de ma part : Cette ancienne a juste pu souligner son lien avec une proche, toujours à Bethléem, et des difficultés liées à son départ à elle. Sentant une extrême fragilité, je n’ai pas insisté, tout en percevant quelque chose qui relevait encore d’un enfermement ou d’un appel au secours. Je n’en parle pas pour le plaisir, mais parce que, n’ayant pas digéré moi-même ce pathétique appel de sa part, j’ai saisi par effet miroir que cette personne avait encore une « montagne à digérer ».

    Pour éviter qu’il y ait trop de casse, la reconstruction nécessite accompagnement bienveillant et écoute attentive car chaque parole brève « lâchée » est le résumé de longs récits qu’il faut être prêt à pouvoir entendre, sans pratiquer le viol des consciences subi auparavant.

  • bonne idée Victoire !

  • Bethléem : comment aider l’aggiornamento … 18 février 2015 20:43, par Victoire

    Puisque nous devisons sur les moyens à mettre en œuvre pour éventuellement pouvoir aider Bethléem à faire une heureuse conversion. En tout cas la plus heureuse possible, avec le moins de « casse » possible … j’ajoute ma pierre à l’édifice.

    Je pense que si la sortie de la communauté est proposée à tous ceux et celles qui auraient besoin de prendre de la distance avec Bethléem, pour un temps de réflexion ou pour un départ définitif, les communautés monastiques « solides », qui ont les pieds sur terre, qui ont su, au moment de Vatican 2, faire leur aggiornamento en sachant allier tradition et modernité. Ces communautés monastiques, que nous connaissons, qui ont une saine pratique de l’obéissance, bénédictins et bénédictines, cisterciens, clarisses, dominicains et dominicaines, etc … Ces communautés pourraient proposer des lieux d’accueil et de séjour dans leurs hôtelleries, aux frères et aux sœurs de Bethléem pour lesquels le passage direct à la vie civile serait trop effrayant ou traumatisant. En particulier, ceux et celles qui n’ont pas ou plus de famille pour les épauler. Je pense que ces communautés pourraient jouer un rôle primordial en proposant un vécu monastique, qui a fait ses preuves, aux personnes qui seront probablement fortement « déboussolées » si la visite canonique est fructueuse.

  • A Guy 18 février 2015 17:33, par Karole

    Au sujet des sœurs prieures, je voudrais dire que j’en connais, et non des moindres, qui ont de réelles qualités d’intelligence, de cœur et de simplicité, et je ne serais pas aussi pessimiste à leur sujet que certains autres intervenants. Je pense que si des personnes mandatées pour cela, les interrogent en particulier et entrent dans un véritable dialogue avec elles, non seulement elles diront la vérité de ce qu’elles font et pensent mais, s’il le faut, elles se laisseront rectifier (car elles ne contesteront pas, non, le mode de fonctionnement de Bethléem). Je pense à des personnes précises.

    Peut-être y en a-t-il d’autres qui ont pratiqué le louvoiement pendant si longtemps et de façon si habituelle, et qui sont si certaines de ce qu’elles ont aidé à construire, qu’elles auront sans doute du mal à en revenir … : Elles avancent ainsi pour le bon Dieu, comme d’autres mènent leurs affaires en faisant des « coups », et l’important c’est de gagner …

    Mais je ne crois pas que ce soit le cas de tout le monde. Je suis persuadée qu’il y a des saintetés cachées à Bethléem (et, d’ailleurs, pas uniquement chez les sœurs prieures).

    Je pense soudain à Saint Paul lorsqu’il parle de « zèle mal éclairé ». Il se pourrait qu’à Bethléem, l’éclairage soit défectueux mais il y a de la matière première en intelligence, en bonne volonté, en courage, et donc, en sachant s’y prendre et surtout en y mettant du temps, beaucoup de temps, on devrait pouvoir assainir bien des choses, au moins au niveau du gouvernement.

    Pour d’autres sœurs, moins fortes et depuis longtemps « endommagées » par la vie qu’on leur a imposée, ce sera peut-être autre chose … :

     « prendre soin de celles qui ne sont pas responsables du système dans lequel elles vivent, ce qui implique un traitement différencié : • Celles dont les vœux sont invalides et qui doivent pouvoir sortir. • Celles qui, même avec des vœux qui ont été valides, ne peuvent plus vivre là-bas et qui doivent pouvoir sortir aussi • Celles qui n’étaient pas venues pour la solitude et qui doivent pouvoir trouver une vie qui corresponde à leur vraie vocation • etc. les variations sont indéfinies ».

    C’est exactement cela. Merci.

     « … cela prend du temps, inévitablement, ne serait-ce que pour discerner dans quel cas on se trouve. C’est pourquoi je suis bien d’accord avec Fabio sur la nécessité d’un dialogue sur le long terme et c’est là que j’ai un peu d’inquiétude : trouvera-t-on des visiteurs qui pourront s’investir sur des années ? »

    Il me semble que, s’agissant de religieux ou de gens d’Eglise, ils devraient pouvoir prendre le temps nécessaire, même si c’est long. Il s’agit tout de même de la vie de personnes.

     « … Il faut d’abord ouvrir la parole, car si une sœur qui va mal dit qu’elle va bien, que pourra-t-on faire ? Pour qu’elle dise qu’elle va mal, il faut qu’elle puisse le faire. Et c’est pour cela que je pense comme l’Anonyme qu’il est indispensable que parmi les visiteurs il y ait des femmes. Je l’ai déjà transmis et je pense que cela a été entendu. »

    Des femmes et des psychologues aussi … Je sais qu’à la CEF, on connaît et on mandate parfois des psychologues de belle qualité. Mais ce sont des laïcs, peut-être moins disponibles que des religieux. Peut-être y aurait-il tout de même une possibilité de ce côté-là. En outre, en cas de retour dans le monde, la compréhension des choses que peuvent en avoir des personnes qui y vivent est très importante.

    Merci encore Guy pour votre compréhension et votre engagement si étonnants et inattendus. Et non, je ne dirais pas que c’est « humainement impossible » …

    Bon Carême !

  • Au sujet de la mort de Sœur Marie 17 février 2015 10:33, par josy

    @ L’Anonyme, voici ce que je sais :

    Sœur Marie est allée à Montpellier, dans un service de cancérologie (ce que nous avons de mieux en France), pour y subir une intervention chirurgicale, assez bénigne en elle-même. Mais elle a contracté, à cette occasion, une infection qui l’a foudroyée.

    Elle a été prévenue que l’on ne pouvait plus rien pour elle, et elle est morte en quelques heures. Elle a d’abord réclamé des antibiotiques pour s’en sortir, mais on lui a expliqué que ce serait inutile. Elle s’est alors mise à parler longuement pour faire, en quelque sorte, son testament spirituel : D’après ce que j’ai compris, elle a voulu dire encore et encore ce qu’était Bethléem, ce qu’il devait être … C’était sa vie … Et c’est la mort qui l’a faite taire : Son discours s’est progressivement affaibli jusqu’à devenir inaudible et elle s’est éteinte ainsi.

    Je tiens tout cela d’une sœur prieure et, pour qui a connu Sœur Marie, une telle fin lui ressemble tout à fait.

    Sœur Marie est donc morte à Montpellier, à l’hôpital. Son corps a été ramené à Currière pour y être inhumé. Il me semble qu’il n’y a rien de très mystérieux dans tout cela.

    Ensuite, connaissant les sœurs et leur mode de fonctionnement, je soupçonne que l’on a eu recours à un tour de passe-passe pour ne pas s’acquitter des taxes liées au transport du corps de Montpellier à Currière. Ces taxes sont considérables et bien des gens renoncent à rejoindre un caveau de famille à cause d’elles.

    C’est peut-être pour cela qu’on a pu vous paraître très évasif sur le sujet …, d’autant plus que, si c’est ce qui s’est passé (et je me trompe peut-être complètement), cela n’a pu se faire sans quelque complicité du côté de l’hôpital et sans quelques gros mensonges … Il n’est pas impossible que Sœur Marie ait fait le voyage comme si elle était encore vivante …

    Après cela, je ne pense pas qu’il y ait grand’chose d’autre à découvrir.

  • Fabio, Hélène, l’Anonyme , Karole,

    Je vous remercie de vos réponses, je prends tout en compte et je fais mon possible pour que les choses aillent dans ce sens.

    Fabio, oui, je pense comme vous qu’il faut d’abord ouvrir la parole, car si une sœur qui va mal dit qu’elle va bien, que pourra-t-on faire ? Pour qu’elle dise qu’elle va mal, il faut qu’elle puisse le faire. Et c’est pour cela que je pense comme l’Anonyme qu’il est indispensable que parmi les visiteurs il y ait des femmes. Je l’ai déjà transmis et je pense que cela a été entendu.

    Pour répondre à votre autre question, pourquoi je m’investis ainsi, je pourrais vous répondre que je le sais bien mais que ce serait trop long à expliquer ici. Disons en bref que j’ai eu une expérience il y a quelques années qui m’a amené à dénouer avec l’aide d’une cousine par alliance, une situation familiale bloquée depuis 15 ans et que tout le monde considérait comme définitivement bloquée. L’impossible s’est réalisé en neuf mois et il y a eu des retournements qui relevaient du miracle. Cela m’a énormément appris sur l’action de la Providence. Mais je pourrais aussi vous dire que je ne le sais pas, c’est-à-dire que je ne sais pas pourquoi cela m’habite à ce point. Peut-être parce que j’ai trouvé cela tellement triste et que je ne peux pas me résoudre à ce qu’on laisse pourrir la situation sans rien faire. Et donc finalement c’est par amitié pour toutes ces femmes qui souffrent, et par amour pour l’Église. J’aimerais tellement qu’on puisse dire que cette fois les choses ont été gérées selon l’évangile.

    Hélène, je vous remercie de me dire que cela vous fait chaud au cœur, parce que je ne vous cacherai pas que cela me fait chaud au cœur aussi de vous l’entendre dire. Il n’est pas si facile de continuer quand je me rends compte de plus en plus que la tâche est humainement impossible. Les messages systématiquement décourageants d’Alexandre sont pénibles à porter, et il est bon d’entendre un autre écho.

    Et c’est pourquoi, l’Anonyme, j’apprécie tellement, une fois de plus, votre message (à propos de Josué). Si je ne croyais pas à la Providence je baisserais les bras.

    Dernier mot : Hélène, oui pour la CIVC, je sais que c’est là que les choses se jouent. Je ne les ai pas contactés directement, j’ai fait transmettre par une connaissance. Pardonnez-moi si je ne dis pas qui je suis, c’est nécessaire pour que je garde ma liberté d’action.

    Je serai peut-être moins actif désormais sur ce site, mais c’est simplement parce que la phase suivante se joue ailleurs.

  • Soeurs mariales d’Israël et de saint Jean 16 février 2015 19:18, par guy

    @Anne, je ne connais pas du tout le dossier des soeurs mariales, donc je ne peux rien dire. Mais vous soulignez une chose importante que j’ai déjà essayé de dire et qui a été critiquée : il faut se soucier de celles qui sont à l’intérieur et qui sont « prises au piège ». C’est ce que j’ai appelé : ne pas augmenter la casse. Il ne s’agit pas de ne rien faire mais comme vous le dites, de prendre soin de celles qui ne sont pas responsables du système dans lequel elles vivent, ce qui implique un traitement différencié :

    • Celles dont les vœux sont invalides et qui doivent pouvoir sortir.
    • Celles qui, même avec des vœux qui ont été valides, ne peuvent plus vivre là-bas et qui doivent pouvoir sortir aussi
    • Celles qui n’étaient pas venues pour la solitude et qui doivent pouvoir trouver une vie qui corresponde à leur vraie vocation
    • etc. les variations sont indéfinies.

    Mais il y a un point commun : cela prend du temps, inévitablement, ne serait-ce que pour discerner dans quel cas on se trouve. C’est pourquoi je suis bien d’accord avec Fabio sur la nécessité d’un dialogue sur le long terme et c’est là que j’ai un peu d’inquiétude : trouvera-t-on des visiteurs qui pourront s’investir sur des années ?

  • @ Guy,

    Merci pour votre réponse à mon post du 11 février, concernant les sœurs en souffrance à l’intérieur du monastère et celles qui en sont sorties.

    Moi aussi, comme l’anonyme, je vous dis « vous avez mis des sourires en nos bouches », tant il est appréciable de savoir que ce que l’on écrit ici est audible, entendu et peut-être même utile.

    Aussi, je voudrais essayer d’affiner un peu ma pensée sur les deux thèmes susdits, puisqu’il semble que ce soit de vrais sujets.

    Pour les sœurs en souffrance à l’intérieur du monastère, je crains qu’à force de temps, certaines (ou beaucoup ?) ne sachent plus ce qu’elles désirent, ce qu’elles veulent, qui elles sont. Elles sont devenues ce qu’on leur a dit, dans un sens, puis dans l’autre … Cela pourrait rendre plus laborieux un rétablissement de leur situation. Je dis cela juste en passant car d’autres ont déjà développé le sujet, mieux que je ne saurais le faire.

    Pour celles qui sont sorties, je ne pensais pas seulement, en écrivant mon précédent message, aux compensations financières. J’ai été sensible au témoignage d’Elisabeth que je crois tout à fait véridique. Alors, pourquoi les choses se sont-elles passées si différemment pour d’autres ?

    Ainsi, il semblerait que des sœurs « gentilles » soient laissées à leur sort. Or, certaines, parfaitement lucides sur la manière dont on les traite, sont seulement suffisamment âgées pour ne plus vouloir se battre …

    D’autres ont été priées de ne plus reparaître dans un monastère « pour ne pas donner le mauvais exemple aux jeunes ». Pour d’autres, au contraire, on n’a pas compris qu’elles ne souhaitent pas retourner sur les lieux de tant de mauvais souvenirs.

    A d’autres enfin, qui ne demandaient rien de ce genre, on a un jour proposé une somme d’argent au bon vouloir de la sœur économe, en échange d’un engagement écrit à ne plus rien, jamais, demander au monastère. Ou comment se débarrasser une bonne fois des personnes que l’on n’a pas su aider correctement …

    Je ne fais ici qu’exposer des faits observés, et dont la cohérence m’échappe. Pour le moment, je ne suis pas capable de faire mieux.

    Je crois que les sœurs n’ont aucune notion des difficultés que l’on rencontre dans la vie civile. Peut-être est-ce normal, compte tenu de leur mode de vie. Seulement, elles semblent persuadées du contraire et mesurent tout à leur aune. Elles semblent penser qu’au dehors, tout est simple et facile. C’est peut-être pour cela qu’elles se contentent souvent de quelques bonnes paroles, là où un véritable, et dérangeant, investissement fraternel serait nécessaire …

    Pour revenir à Elisabeth, je suppose que ses deux ans de thérapie se sont faits aux frais du monastère ? Ainsi, Elisabeth n’aura-t-elle pas connu les difficultés les plus répandues chez celles qui sont sorties : Difficultés pour savoir ce que l’on veut et pour prendre des décisions ; Tendance à tout accepter et à s’adapter à tout et n’importe quoi ; Tout dire de soi à n’importe qui, ou se taire quand il faudrait parler ; Honte de soi, manque d’assurance …

    Bien sûr, tous ces errements finissent par avoir un coût et l’isolement aussi, lorsqu’on avance en âge, a un coût très élevé.

    Pardon si tout ceci est un peu confus : J’essaye d’aider moi aussi et le sujet me tient à cœur.

  • Proposition pour la visite apostolique 16 février 2015 15:15, par L’Anonyme

    Je propose pour la visite apostolique, puisque on est en train de choisir les visiteurs, que, par miséricorde, ne soit pas ni Mgr Justo Muillor ni Mgr Barbarin, les deux ayant des intérets affectifs très forts à Bethléem qui peuvent leur enlever le regard objectif. Mgr Rouco Valera non plus ni aucun grand ami de Bethléem.

    Je propose le Père Générale des Chartreux qui a connaissance des caracteristiques d’une vraie vie spirituelle et des composantes nécéssaires en une vie de solitude.

    Je propose aussi des femmes au cœur de mère sans être des poules, si possible avec connaissances en psychologie. Le féminin sera peut-être mieux accepté que le masculin même si n’importe quel féminin sera toujours considéré inférieur au féminin de Bethléem

  • Dominique a écrit : « Une interrogation forte de donateurs à cette communauté reste nécessaire … compte tenu des dérives évoquées … »

    Les dons faits à Bethléem sont (ou ont été ? : A vérifier) déductibles des impôts à hauteur de 66 %.

  • Oui, quoiqu’ils fassent ils en font pas du bon boulot,(LC, Béatitudes, St jean….) ça c’est bien évident….et ce sont des vies humaines qui sont en jeu.

    De toute façon, St Jean s’est aussi un fiasco… les sœurs de « Mars », c’était affolant les états de régressions infantiles, c’est de la pure maltraitance… Marie Dominique Philippe n’avait rien d’une personne clairvoyante et équilibré… donc ils attiraient des personnes qui lui ressemblaient dont la prieure de cette communauté qui relevait plus de la psychiatrie qu’autre chose.

    Mais dans l’Eglise tout est « spirituel »….

  • Sœurs mariales d’Israël et de St Jean 15 février 2015 20:13, par Anne

    Je ne sais pas ce qu’a été la réaction« énergique » de Mgr Barbarin, mais le résultat c’est que la communauté a été décrétée « pas dans l’Église catholique », moyennant quoi les sœurs qui étaient dans la communauté ont été abandonnées à leur sort ! L’église s’en est lavé les mains tout bonnement et ne s’est pas inquiétée des personnes humaines qui étaient prises au piège. Je le sais car j’en ai connu une, qui y est toujours, et dans quel état !! Franchement, ce n’est pas ce que je souhaite pour les sœurs de Bethléem. Dire qu’une communauté n’est « pas d’église », ça ne suffit pas ! C’est simplement une hypocrisie de plus de la part de ces « princes de l’église ». Non, dans le dossier des sœurs mariales, les évêques n’ont pas fait du bon boulot. Ils ont seulement sauvé les apparences. Une fois de plus.

  • A propos de la visite apostolique 15 février 2015 19:11, par L’Anonyme

    En lisant les derniers messages j’ai pensé aux explorateurs envoyés par Josué en Canaan avant la conquête de la Terre par le peuple heubreu. Ils étaient tout près d’obtenir ce pour lequel ils avaient marché 40 ans au désert et voilà qu’ils sont pris par la méfiance et le découragement. Au moment du dernier effort ils ne voyaient que des maux impossibles à vaincre. Quelques uns ont même voulu revenir en arrière.

    L’Eglise c’est l’Epouse du Christ, c’est Lui qui la protège et la guide avec des pauvres hommes. C’est Lui qui en a l’ultime responsabilité. Si notre Foi n’est pas en Lui pour cette démarche nous n’allons jamais trouver la Paix.

    On ne doit pas vouloir controler tout, imposer toute sorte de conditions pour garantir que tout soit fait selon chacun. Chacun doit faire sa part avec conscience et laisser Dieu faire aussi la sienne.

    Il est bon se mettre du côté de Dieu car malgré les efforts humains il y a des portes qui ne s’ouvrent qu’avec la prière de tous, aussi celle des désespérés.

    Je vous aime tous.

  • En ce qui concerne les sœurs mariales d’Israël et de Saint Jean, je me permets de contester à partir de l’article publié sur ce site : la réaction du cardinal Barbarin a été au contraire on ne peut plus énergique. Donc on n’a pas le droit de dire qu’une visite apostolique ne fait jamais rien. En pratique cela va dépendre des personnes choisies pour la faire. D’où l’importance de la phase actuelle.

  • @Guy : vous demander si à Bethléem des femmes peuvent penser autrement : et bien non, à Bethléem on ne pense plus par soi -même, c’est le propre des milieu sectaire….

    et quand on sort on met des années à récupérer sa pensée propre, sa confiance en soi, son jugement ( cf l’anonyme qui s’excuse toujours, les autres témoins qui disent avoir du faire de long travaux sur eux même pour « se récupérer ».

    relisez les témoignages, vous comprendrez pourquoi on ne peut plus penser à Bethleem (sinon on sort et vite….)

  • Mais oui, Alexandre, Hélène, Fabio… on sait bien comment ça se passe, ce genre de visite : l’histoire l’a suffisamment démontré pour les autres communautés. Faut arrêter de nous prendre pour des melons !

  • J’ai tout de même un espoir avec notre pape François, qui est en train de faire un ménage assez sérieux au Vatican. Il a quand même réussi a changer presque toute la curie romaine autour de lui. C’est déjà un très grand exploit. Pardon. De vous dire cela mais ce ne sont plus les européens qui mènent ! Des choses changent, innattendues, cela me redonne vraiment espoir.

  • Oui, Fabio, c’est ce qui s’est passé pour la légion du Christ, les conclusions étaient faites d’avance, aucune victime de l’extérieur qui avait demandé à témoigner n’a été entendu et tout était complètement faussé : à la Staline quoi…. comme jésus aurait fait sans doute ….. (enfin mon ironie est en fait du désespoir…) Ils ont pas honte du tout ces hommes qui se baladent en robe longue rouge et qui font croire qu’ils représentent Jésus….

    Aux Béatitudes pareil, alors je suis très très pessimiste pour Bethléem, ils sont corrompus jusqu’à l’os….

  • A propos de la visite apostolique 15 février 2015 09:48, par Hélène

    Bonjour Guy,

    Pour faire suite au message de Fabio, je vous dirais que moi aussi, je vous suis particulièrement reconnaissante de vos interventions qui donnent chaud au cœur. C’est bon de vous sentir si investi et concerné par nos témoignages, ou en tout cas, certains commentaires.

    J’ignore qui vous êtes et quels sont vos moyens d’action ou d’intervention, mais quoiqu’il en soit, soyez-en remercié ! Vous êtes sincère dans votre démarche et c’est le plus touchant.

    Maintenant, Guy, si vous pensez pouvoir agir, vous savez sans doute que c’est à Rome qu’il va falloir le faire. Notamment auprès du Préfet de la Congrégation pour les Instituts de Vie Consacrée et les Sociétés de Vie Apostolique.

    C’est bien de chercher des solutions ensemble, d’autant qu’on touche les problèmes les plus cruciaux que posent Bethléem. Mais comme tout dépend de la Civcsva, il faudrait que tout cela puisse remonter directement là-bas.

    Car, comme le dit Fabio : « Le seul grand obstacle que je vois ce serait que l’Eglise ait déjà tout ficelé par avance, qu’elle ait déjà prévu quoi faire avant d’entendre les personnes, par avance et en lien avec les responsables de Bethléem. »

    Oui, il serait fort dommageable, par exemple, que la visite apostolique ait déjà statué qu’il n’y aurait qu’une simple révision des Constitutions (attendue depuis pas mal d’années) avec un ou deux aménagements au passage, histoire de…

  • A propos de la visite apostolique 14 février 2015 21:35, par L’Anonyme

    « Des femmes qui pensent autrement. »

    Les prieures qui ont été mises à l’écart l’ont été par incompétence Bethléemique. Je veux dire qu’elles n’ont pas su tenir le difficile équilibre du gouvernement de leurs monastères. Il y eu quelque problème grave qui a obligé l’intervention de l’evêque. Pour sauver la situation la prieure générale a du remplacer la prieure.Il y en a quelques unes que je peux vous dire les noms.

    Certaines étaient des femmes ayant beaucoup de renomée là où elles vivaient. Mais sachez que la prieure générale n’est pas bête. Quand elle éloigne une prieure d’un monastère elle l’a met dans le sien à Bet Gemal exactement pour pouvoir controler ce qu’elle fait et ne lui donne pas la possibilité de rattraper quoi que ce soit ou nuire la Famille de Bethléem. Celles-ci ont du mal à s’adapter à la nouvelle situation de simples soeurs. Les cas auxquels je pense elles ont péché par excès de zèle, pas pour s’opposer. Une prieure, comme je l’ai dit, a passé par des « testes ».

    Si par sa nouvelle situation ces soeurs déposées se sentent lésées ou qu’elles se rendent compte des erreurs qu’elles ont commit mais que leur place préviligiée ne leur avait pas permis de voir et que maintenant elles aimeraient changer ce sont des possibilités. Vont-elles s’ériger contre le système qu’elles ont aidé à bâtir ? Comme il y a de la duplicité, de l’ambiguité il n’est pas possible prévoir comment on va réagir, mais il y a pas mal qui aspirent à une nouvelle vie.

    Il y a un certain mécontentement généralisé, une fatigue face aux continuels changements. Ce n’est plus l’enthousiasme de la recherche des débuts avec soeur Marie. Maintenant c’est du tourner en rond.

  • Excusez-moi, j’ai oublié de signer mon post précedent adressé à Guy en particulier

  • à propos de la visite apostolique 14 février 2015 20:20

    A Guy

    Je vous admire, le temps et les énergies que vous dépensez pour une cause qui, apparemment, ne vous touche que de loin, m’émerveillent. De plus, vous donnez l’impression d’être le seul, sur ce site, qui a l’inestimable pouvoir d’une intervention, même en tant que spectateur, in concreto. Vos questions méritent donc doublement qu’on s’y intéressent.

    Ce que l’Anonyme vient de suggérer et que vous soulignez à juste titre, me paraît essentiel. Oui, à Bethléem il n’y a qu’un pouvoir fort, centralisé, le seul qui peut assurer l’unité.

    Je voudrais ici juste répondre à votre question : sur qui s’appuyer lors de la visite ? Je crois manifester le sentiment commun de tous ceux et celles qui sont passés par là, en disant qu’à proprement parler vous ne pouvez vous appuyer sur personne. Personnellement je pense que tout ce que vous pouvez faire c’est d’aérer la pièce, en proposant aux soeurs et aux frères des (et pas un seul dans un court espace de temps) dialogues « privés » avec des représentants de l’Eglise. Ce vent d’air frais peut causer des effets salutaires, mais personne ne peut les prévoir. Ce sera toutefois déjà un progrés énorme de donner de l’air frais à ces femmes et hommes désormais accoutumés à vivre sans oxygène.

    Le seul grand obstacle que je vois ce serait que l’Eglise ait déjà tout ficelé par avance, qu’elle ait déjà prévu quoi faire avant d’entendre les personnes, par avance et en lien avec les responsables de Bethléem.

  • Témoignage de Babeth : les excès des soeurs de Bethléem 14 février 2015 19:59, par L’Anonyme

    Excusez-moi guy c’est L’Anonyme qui a écrit le message non identifié.

  • A propos de la visite apostolique 14 février 2015 19:35, par guy

    L’Anonyme,

    le petit message où vous dites « Vous avez mit des sourires en nos bouches » m’a fait tellement plaisir. C’est pour vous et pour celles qui sont comme vous que je continue, et pour toutes celles qui souffrent à l’intérieur. Je comprends ceux qui disent que c’est impossible. Mais pour plagier Mgr Ancel, je dirais qu’on a le droit de dire que c’est impossible que lorsqu’on a tout essayé.

  • A propos de la visite apostolique 14 février 2015 19:29, par guy

    @X,

    Pardonnez-moi de vous appeler ainsi, mais je ne sais comment vous appeler. [remarque technique : si vous voulez qu’un prénom apparaisse, il faut le mettre dans le cadre "Qui êtes vous", en dessous du cadre du message. Ce prénom peut être un pseudo et vous n’êtes pas obligée de mettre une adresse mail]

    Vous faites une remarque du plus haut intérêt et à laquelle je n’avais pas songé. J’avais déjà saisi (pas seulement moi) que l’exercice de l’autorité à Bethléem est problématique. J’avais compris aussi, car plusieurs en ont parlé, que le charisme de Bethléem est insaisissable.

    Mais je n’avais pas fait le lien entre les deux. Ce que vous dites est lumineux : puisque le charisme est tellement mobile qu’on ne parvient pas à le saisir, il ne peut pas faire l’unité. Alors la seule manière de faire l’unité entre des sœurs qui ont en fait des vocations très différentes les unes des autres c’est une autorité extrêmement centralisée. Merci pour cet éclairage précieux.

    J’ai quand même une autre question : Vous savez, je l’ai déjà dit, que je cherche sur quoi l’équipe de la visite apostolique va pouvoir s’appuyer, car s’il n’y a pas des appuis à l’intérieur, ce sera beaucoup plus difficile. Vous écrivez : « Celle qui essayerait le changement serait mise à l’écart seulement par le fait de le suggérer. » Or justement, n’y a-t-il pas des prieures qui ont été mises à l’écart ? Est-ce qu’on ne pourrait pas trouver là des femmes qui pensent autrement, même si elles ne peuvent pas le dire ?

  • Proposition pour la visite apostolique 14 février 2015 15:47, par L’Anonyme

    Un des problèmes majeures à Bethléem c’est le refus de la réalité surtout si cette réalité arrive en forme de loi extérieure. On essaye toujours de la détourner. Pensons à ce qu’on a fait lors du départ de soeur Myriah. Les responsables de Bethléem doivent se confronter aux conséquences de ses actes, parfois graves, contre les lois établies pour tous.

    Il y a à Bethléem un tabou bien au dessus de tous les autres :

    Les circonstances qui ont entouré soeur Marie dès le moment de sa sortie du monastère des Montsvoirons en Septembre de 1997 jusqu’à l’entrée de sa dépouille mortelle dans l’Église du monastère de Currière.

    Son allée à l’hopital et quel hopital, le moment de sa mort, le retour au monastère et en quelles conditions.

    Personne en parle, personne en donne des données concrètes. Personne sait au claire ce qui s’est passé sauf quelques soeurs et quelques frères et ils n’en disent rien de satisfaisant.

    Il faudra un Mr. Hercule Poirot pour établir avec clarté et vérité le déroulement, minute après minute, de ces circonstances. Qui ? Où ? Quand ? Comment ? La réponse à ces questions, autant plus qu’il s’agit de la mort de la fondatrice, sera un nouveau scandale. Alors la visite apostolique pourra commencer, ou finir, par la mise de personnes en prison. Cela se peut en mon pays.

  • @guy

    Vous dites :

    « Je suis étonné dans les témoignages de voir à quel point on ramène tout à la prieure générale. »

    Il faut avoir présent à l’esprit qu’il s’agit d’un systéme de pouvoir centralisé. Très centralisé. Fabio l’explique très bien en son témoignage. Bethléem ne peut pas durer dans le temps s’il n’y a pas une certaine unité. Comme cette unité n’est pas dans le fondement (un charisme défini) il faut essayer de la trouver dans la contingence. Il faut une seule tête à diriger l’orchestre et tout controler. Celles qui aident la prieure générale en sa charge, je pense à ses conseillères, ont accepté servir inconditionnelement les intentions du chef. Elles peuvent poser des questions, « le quomodo » dont quelqu’un parlait, mais pas mettre en cause l’ordre donné. Elles ont aussi la mission de prévenir la prieure générale des dangers et possibles conséquences de ses décisions mais ne pas s’opposer à celles-ci. Elles peuvent et doivent donner leur opinion mais déjà à l’intérieur de l’intention de la prieure générale.

    Aucune prieure de Bethléem est arrivée à cette charge sans deux choses :

    a) une admiration sans bornes envers soeur Marie ou soeur Isabelle, ou les deux.

    b) avoir donné des preuves d’une obéissance inconditionelle, cad, sans questionner.

    Chaque prieure laisse de côté ses propres jugements au sujet du gouvernement de sa propre communauté chaque fois que cela lui est suggeré ou demandé par la prieure générale. Cela peut toucher la vie des soeurs, la rélation avec les familles, les prêtres, l’argent, n’importe quoi. Ça peut impliquer le mensonge, l’omission, le manque d’honneteté, l’hipocrisie, l’injustice. Cela va être présenté comme un bien supérieur, une « charité », une nécéssité. La prieure en son monastère va utiliser les mêmes méthodes avec ses soeurs et surtout avec celles qui font partie de la tríade, vicaire et procureuse (surtout en ne respectant pas ce qui est propre de la charge de chacune).

    Il n’y a pas appel à la liberté personnelle, il n’y a pas d’appel à la conscience. Il y a appel à la créativité, à l’engénieusité mais celles-ci doivent passer toujours par le tamis de l’obéissance inconditionelle. Les prieures ayant vécu tant d’années dans ce système ont du mal à avoir des regards différents de ceux qu’on a à Bethléem. Je ne crois pas qu’il y ait des prieures qui ne soient pas englouties par le système.

    Il n’y a pas, dans leur structure de pensée et d’action, des références solides au niveau ecclesiale. Leur pensée ne s’est pas bâti sur le magistère, ou sur une vie ecclesiale ouverte à l’après concile. Si elle est prieure de Bethléem c’est exactement parce qu’elle s’est construite loin de ces choses-là et qu’elle maintient sa communauté loin de ses choses là, tout en faisant paraître à l’extérieur qu’on est bien « cum ecclesia ».

    Cette connivence entre les soeurs prieures et la prieure générale c’est ce que mantient Bethléem debout. C’est aussi ce que les affaiblit car il y a tout le poids esclavisant de la mauvaise complicité. Celle qui essayerait le changement serait mise à l’écart seulement par le fait de le suggérer. Aucune fera la différence par une pensée discordante, « troueuse » du systéme. Par ailleurs elles n’auront pas de grand problème à choisir une autre prieure générale. Sûrement plus modeste que l’actuelle mais dans la même ligne d’actuation.

    « Je me demande ce qui se passerait le jour où les prieures se sentiraient vraiment libres de dire ce qu’elles pensent. »

    Si vos paroles veulent dire : « si elles étaient libres de parler elles manifesteraient leur désacord envers le systéme et chercheraient à le changer » cela ne me semble pas très probable car le systéme tel qu’il est, il est compris comme étant le charisme et ce qui le mantient. D’où qu’une visite apostolique et des changements vont être reçus très probablement comme la destruction d’un charisme et, pour les prieures, être la confirmation qu’elles avaient bien raison d’être méfiantes envers les prêtres, les evêques, et « Rome ».

  • Visite apostolique et difficultés 12 février 2015 22:56, par Dominique

    Disons les choses autrement :

    • connaissance des éléments depuis longtemps longtemps.
    • silence radio de la part d’évêques ou de prêtres, en tous cas en public : cela fait partie de la culture ecclésiale jusqu’à une heure récente.
    • chantages divers ? cela marche !
    • sidération pour certains : non, ce n’est pas possible, voyons !
    • croyance que l’Eglise va être salie, alors que ce n’est pas l’Eglise qui est salie mais la représentation idéalisée de celle-ci.
    • paravents magnifiques pour masquer le réel, et paradoxalement avec Bethléem, au nom d’un plus Réel encore, le divin : c’est le côté insidieux du système, car c’est « à s’y tromper » !
    • craintes chez certains, évêques y compris, pour leurs proches : faire la sourde oreille par peur d’une casse plus grande encore =ce qu’évoque Guy à sa manière.
    • difficulté constante, sur le plan de la crédibilité, pour des membres du « peuple chrétien » quand ils ne sont pas des « aficionados » auprès de « dignitaires ». D’où l’importance de la réflexion de dominicain de service. Il n’est pas tout seul, les mails crépitent en off.

    Sauf que :

    • les témoignages se recoupent et Internet ne permet plus de mettre aisément un couvercle sur la marmite. Prendre définitivement acte du village mondial où l’intelligence collective est en marche (la bêtise aussi parfois !) et conduit toutes les autorités, quelles qu’elles soient, à se mettre autrement à l’écoute.
    • une personne a rompu le cercle infernal de la peur entretenue, permettant à d’autres de faire de même. Des évêques ont souhaité, avec un succès relatif, que le site Pastorale des Nouvelles Croyances et Dérives Sectaires (pncds) retire le témoignage initial de Fabio, oubliant que « l’incendie » était pré-existant à ce témoignage, qui n’apprenait rien à certains. Typique d’un positionnement trop loin des paroles échangées dans l’entre soi des familles.
    • la mise en place d’une visite canonique n’exclut pas que des journalistes enquêtent sérieusement, et dans la neutralité. Dans la presse, y compris catholique, cela peut être complexe.
    • la mise en place d’une visite canonique ne doit pas empêcher ou retarder des actions en justice, si nécessaire, en tenant compte des témoignages : aucun désir de se venger mais celui d’aider des personnes allant mal à l’intérieur du système. La communauté de Bethléem doit être sensible aux victimes qu’elle ne peut pas souhaiter humilier, pas plus que leurs porte-parole. Ce serait contraire à son « charisme ».
    • Une interrogation forte de donateurs à cette communauté reste nécessaire. C’est trop peu revenu sur le tapis. Ont-ils conscience, en donnant, de ce qu’ils font, compte tenu des dérives évoquées ? Quelles sont leurs bonnes raisons de payer ?
    • la défense et illustration de Bethléem, compréhensible à un certain niveau, et présente sur ce site contrairement à ce que d’aucuns ont dit, car ceux qui signalent des dysfonctionnements ne sont pas d’une seule pièce, se fait dans une méconnaissance des conséquences sur x personnes de la spiritualité véhiculée. Il y a là aussi une énorme responsabilité. Nous ne devrions pas être, pour de pareils sujets, dans le « lobbying » mais dans une recherche commune et simple de la vérité.
    • parler de « libre pensée », comme l’a fait fr.Silouane sur ordre, est insinuateur pour faire oublier que les droits humains, c’est pour tout le monde, y compris à Bethléem. Choisir silence et solitude est possible en respectant ces droits.
    • tout humain est en quête de sens et le démon tant évoqué est aussi présent à Bethléem que dans le monde. Faire advenir l’Amour du Christ, c’est pour tout le monde, il y a différentes voies pour cela, toutes respectables. Les familles où naissent des vocations sont dans le monde où il peut y avoir de très bonnes choses à donner et recevoir.
    • et mon dada : « ce qui se conçoit bien s’énonce clairement. » De grâce, que Bethléem simplifie son vocabulaire, à l’image de la simplicité de vie recherchée, en principe ! Cela va « supérer » (vocabulaire de la prieure) cette congrégation. Le pape a d’ailleurs lancé un appel à tous dans ce sens.

    = synthèse pour y voir plus clair. Merci.

  • @alexandre dit : « ils ne le seront jamais…. ». Alexandre, je comprends votre déception et votre impatience et je la partage souvent, mais je crois que l’on ne peut pas dire cela. Les évêques peuvent changer, ce sont des personnes en chemin comme chacun de nous et le « désespoir » n’est pas bon conseiller.

    Je pense que nous ne devons pas nous décourager. Il faut persévérer à faire notre part du « travail » en restant calme et courtois, et en se tenant le plus possible sur un terrain factuel et objectif (y compris lorsque quelqu’un qui n’est pas de notre avis souhaite s’exprimer : C’est cela qui fait avancer le débat).

    A mon avis, c’est la seule attitude qui puisse porter des fruits : Une petite goutte d’eau, par sa persévérance, vient à bout des pierres les plus dures.

  • Non, guy, je suis pas du tout aussi optimiste que vous : cela fait 40 ans que les déviances sont là (cf témoignage d’Annet) les évêques sont au courant de tout, les témoignages ont afflués depuis des années et AUCUN n’a bougé le petit doigt… Barbarin protège à fond, il a deux sœurs dans cette organisation sectaire… Comment voulez-vous pouvoir s’appuyer sur une hiérarchie pareille pour sortir de l’ornière : c’est impossible : ils ne bougent que quand il y a des procès au civil et encore (cf la légion du Christ…) .

    Depuis que ce site existe à part dire « oui, on est au courant » rien n’a été fait alors que l’on aurait du prendre des mesures d’urgence en voyant ces témoignages « de l’intérieur »

    Je n’ai plus aucune confiance en ces évêques qui laissent souffrir des personnes de façon si grave en considérant que ce n’est pas une urgence…. ils ne sont pas fiables et l’ont démontré, ils ne le seront jamais…. (cf témoignage de Fabio étouffé etc…)

    Maintenant ce site peut peut-être servir à ce que des personnes n’entrent pas, à prévenir, par contre pour les pauvres personnes qui sont à l’intérieur… on va les laisser pourrir là bas…. ils s’en moquent complètement… sinon ils agiraient depuis des décennies, cela leur remonte !!

  • Nouvelles de la visite apostolique 11 février 2015 21:28, par L’Anonyme

    Guy

    Vous avez mit des sourires en nos bouches. Merci !

    Que Dieu vous bénisse.!

  • L’Anonyme et les autres, moi aussi j’ai été navré par le témoignage de Mgr Francis Kohn. Mais vous auriez grand tort de croire que tous les évêques pensent ainsi. Comme je viens de le dire dans un autre message, j’en connais qui voient très clair et qui n’ont pas du tout l’intention de rester inactifs ou de « sauver les apparences ». C’est vrai que l’Église peut être lente, mais vous verrez qu’elle sait aussi agir quand il le faut. Car il ne faut pas oublier, comme le disent plusieurs sur ce site, qu’il est très difficile de comprendre Bethléem quand on n’a pas vécu à l’intérieur (ce qui est mon cas).

  • Nouvelles de la visite apostolique 11 février 2015 20:17, par guy

    Ami(e) qui écrivez sans pseudo, ce serait plus facile pour vous répondre si vous en choisissiez un.

    Vous terminez en disant : « nous ne faisons pas le poids ». Détrompez-vous. J’ai pu parler avec des personnes en charge du dossier et j’ai constaté que ces personnes étaient très au courant et que nous sommes en complète syntonie. Je n’ai aucune mission officielle car je suis intervenu sur ce site en mon nom propre et que je ne suis mandaté par personne mais après cet entretien, je peux vous dire que ce que j’ai écrit correspond entièrement à ce que j’ai entendu. J’ai pu parler de tout ce que nous avons échangé ici et j’ai pu transmettre mes propositions concrètes, j’ai trouvé une oreille attentive et surtout un accord complet.

    Les deux questions que vous soulevez, les sœurs qui souffrent de s’être vu imposer une solitude qu’elles n’avaient pas choisie et les compensations financières pour celles qui sont sorties sont deux sujets qui ont été abordés et qui sont considérés comme de grande importance.

    Dire que vous ne faites pas le poids n’est donc pas exact et votre message fait partie de ceux que je ferai certainement remonter jusqu’aux visiteurs quand ils seront nommés car vous soulevez deux questions très préoccupantes.

    C’était précisément mon but en intervenant sur ce site : assurer la liaison entre les échanges qui y ont lieu et les personnes chargées du dossier. Le lien est fait et je pense qu’il portera des fruits. Mais il faut bien reconnaître que l’Anonyme a totalement raison de conclure son message en disant :

    « Quoi qu’on décide il va falloir beaucoup prier et être bien courageux. »

  • Témoignage de Babeth : les excès des soeurs de Bethléem 11 février 2015 14:55, par L’Anonyme

    Cher Alexandre, si vous me permettez.

    Comme vous avez raison d’être desolé. Moi je le suis aussi. Une désolation presque dangereuse car elle peut devenir tentation contre la Foi. Je suis très decepcionnée de cette l’Église en laquelle j’ai mis trop de confiance. Oui, trop de confiance, car une confiance trop humaine. J’ai espéré trop des hommes alors que nous sommes dans l’Église tous des pauvres pécheurs. Je croyais que plus haut on était placé plus saint on serait. Quelle bêtise !

    Plus on est dans la vérité plus on est mieux placé. Est c’est là que nous sommes et il faut croire au poids de la vérité qui réalise toujours dans le monde les plus hauts exploits. Ce ne sera pas différent en cette affaire.

    Je suis bien attristée par le témoignage de personnes qui, tout en étant vraies par rapport à leur expérience lors de leurs séjours dans les monastères de Bethléem, ne peuvent pas, en aucun cas, témoigner des choses que seuls ceux qui y vivent peuvent rendre un témoignage digne de crédibilité.

    Personnes qui n’ont jamais vécu dans l’intime de la communauté. Ils ne savent rien des pressions affectives, psychologiques, sophistes qu’on y utilise Que savent-ils de l’emprise qu’on y peut subir ? Rien. Un indu témoignage.

    Le fait qu’il y ait des personnes qui se plaignent devrait suffire à rendre ces personnes d’abord, prudentes et puis, soucieuses de vérifier la vérité des plaintes et chercher à en trouver le remède. Ils choisissent autre chose.

    Je le leur pardonne parce qu’ils ne savent pas ce qu’ils font.

    Et je continue à croire en l’Église que j’aime.

  • Bonjour à tous. Voue savez j’aurais envi de ne plus regarder ce que Bethleem a essayer d’effectuer en moi. Je voudrais ne plus aller sur ce forum. Je serais tentée de me « ré embaricader » dans ma tour de silence dans laquelle je me suis tenue depuis plusieurs années au sujet de Bethleem. Mais je reprends courage, cela me demande un courage viscéral, on ne peut pas taire ce que Bethleem a fait en nous et que probablement continue de faire en eux. Je suis une personne très, très occupée. Je n’aurais pas envi de prendre le temps pour me regarder bien en face et a l’intérieure de moi pour réaliser la vérité sur ce que j’ai pu vivre au monastère. Non ce serait si facile de passer à autre chose. Mais j’ai choisi de faire un pas en avant dans ma libération interieur de ce « génocide » que la communauté de Bethleem a essayer d’effectuer en moi par bien des moyens. Je suis une personne comblée dans ma vie, je suis heureuse de ce que je vis présentement, tout l’amour que je reçois de ma famille, mes enfants, mes amis, toutes les innombrables personnes que je dois rencontrer à chaque jour pour mon travail. Je suis profondément humaine, et je suis sûre que Dieu est content de moi quand je cherche à me lier d’amitié avec les autres. J’aime la vie, j’aime les autres, j’aime Dieu. Pourquoi revenir sur ces douloureux souvenirs que j’ai vécus et que d’autres ont vécus ? Alors que je semble être une personne qui s’en est très,très,très bien sortie ? Sortie de quoi, de cette communauté qui a pris tous les moyens pour que je haïsse le monde, Dieu et ma personne.

    Je lève le front, j’ai décidé de me tenir debout, pour dire au monde entier s’il le faut que Bethleem est dans l’erreur. C’est une monumentale erreur CACHÉE sous les revers d’une beauté qui fait vaciller tous nos sens externes. POINT.

    Je trouve les témoignants sur ce site d’un courage incommensurable que je n’ai pas encore. Mais j’aimerais qu’un jour tous puissent lire mon témoignage. Mais je n’arrive pas encore à tout dire d’un seul bout les faits de ma vie monastiques car c’est d’une extrême douleur, c’est pire qu’un accouchement…Et j’en ai eu plusieurs.

    Je voudrais que ce soit clair, ce n’est pas pour vidanger quoi que se soit, par perte de temps ou autre chose. C’est par souci de vérité et pour révéler au monde cette monstrueuse erreur qu’est Bethleem que je décide d’ecrire sur ce site.

    Il n’y a rien à sauver de Bethleem. C’est mon avis, un avis profondément réfléchi, et mûri. Si on entre à Bethleem on entre dans un monde qui irrémédiablement aspirera toute sa personne, son identité d’enfant aimé et qui veut aimer. Sous les couverts d’une beauté si attirante, si aspirante ! SVP ne vous laissez pas envoûter par la beauté de Bethleem. Merci pour ceux qui ont le courage faramineux de lire toute les homélies, la règle de vie. Cela demande du courage, mais faites-le en plus si vous avez un pouvoir quelconque pour agir sur le dossier de Bethleem. Je vous en supplie, pour l’amour de la vie pour toute l’humanité ! Il ne faut pas avoir peur de sortir les sœurs de cette barricade, il faut les aider à en sortir. On ne peut pas encourager l’ERREUR parce qu’on a peur de déstabiliser les personnes qui vivent de cette enfermement depuis peut-être plusieurs décennies. Au contraire l’Eglise n’aura pas le choix de s’occuper d’elles et d’eux et de par la dissolution de Bethleem on a pas le choix de convenir à s’occuper à très long terme de ceux qui occupent la place présentement. Avec vraiment tout mon amour Merci

  • @Guy a écrit :

    "La seule chose que je refuse est l’idée : « il faut détruire Bethléem ». Je la refuse parce que ce serait détruire encore plus de personnes, des sœurs qui ont passé 20, 30, 40 ans à Bethléem, qui ont 50, 60 ou 70 ans et qui se retrouveraient à la rue sans savoir comment s’y prendre pour vivre. Ce serait multiplier encore les détresses."

    On ne sait plus, en effet, « comment s’y prendre pour vivre », et je ne pense pas en premier lieu à l’aspect matériel des choses.

    Mais, je sais qu’il y a, à l’intérieur des monastères, des sœurs qui se trouvent objectivement dans de tristes situations, au moins parce qu’étant entrées dans une fraternité dominicaine, elles ont été contraintes de s’adapter à une vie solitaire qui leur était étrangère. Et quand je parle de « contrainte », il faut le prendre dans le plein sens du terme.

    Une intervention extérieure ne pourrait-elle mettre un peu d’air dans ces situations misérables ? Ne pourrait-on accorder à ces sœurs un retour à la vie qu’elles avaient choisie, sans qu’elles doivent pour autant quitter le monastère ? Et être très attentif à ce que des dispositions en ce sens, ne les mettent pas dans une situation marginale ou d’infériorité vis-à-vis des sœurs plus jeunes, leur « appel » étant considéré comme inférieur à celui des autres.

    Il y a aussi les sœurs qui sont parties à un âge avancé, toujours pour la même raison (la mise en place d’une vie solitaire qu’elles n’avaient pas choisie et qu’elles ne supportaient pas). Certaines avaient rendu pendant longtemps de vrais services dans la communauté. Or, je sais qu’il y a, là aussi, des situations misérables. Et je ne pense pas en premier lieu à l’aspect matériel des choses, bien que l’âge aidant, des difficultés majeures apparaissent aussi à ce niveau.

    N’y a-t-il vraiment rien à faire pour ces personnes ? N’y-a-t-il pas là de vraies obligations auxquelles on tend à se dérober un peu trop facilement ? Une fois, j’ai essayé de dire quelque chose pour une personne précise dont j’avais eu connaissance, et l’on m’a répondu : « Mais elle est très gentille avec nous ! ». Il faut donc que les gens soient méchants pour que l’on envisage qu’il y a peut-être quelque chose à faire ? Mais, bien sûr, les responsabilités de ce type sont très contraignantes, très concrètement contraignantes, et sans grand’chose à attendre en retour …

    Quant à « détruire Bethléem », si l’on va sur le site officiel de la communauté ou sur le site wikipedia, où l’on trouvera tant de beauté sans faille, tant de raffinement de beauté, et la longue liste des monastères partout dans le monde … Quelle gloire ! Qui pourrait penser à détruire un tel empire ? Je pense que ce sera déjà bien si l’on arrive à obtenir une vraie intervention extérieure, un vrai regard sans complaisance, un véritable assainissement …

    Pour ma part, je comprends sincèrement les hésitations de beaucoup face à ce qui se lit sur notre site. Humainement, ici, nous ne faisons pas le poids. Que D.ieu, notre Juge, nous vienne en aide à tous.

  • Nouvelles de la visite apostolique 11 février 2015 13:57, par guy

    Merci pour votre long message, l’Anonyme, j’apprécie énormément votre contribution. Pardonnez-moi si je ne peux répondre en détail maintenant, j’enfile trois conseils d’administration à la suite cette semaine et je suis sur les dents. Je reviens à vous plus en détail la semaine prochaine.

    Et vous Manothe, soyez sans crainte si vous formulez les choses de manière un peu crue, j’apprécie votre communication franche et sans faux semblant, tout ce que vous dites est précieux.

    Et puis ce n’est pas perdu : J’ai pu parler avec des personnes chargées du dossier. Je dois demeurer dans la discrétion mais je peux vous dire que la visite apostolique est bien en train de se mettre en place, mais comme le dit l’Anonyme, la question est délicate car il faut choisir les bonnes personnes : il faut à la fois la lucidité pour que les questions soient vraiment traitées, et la sagesse pour ne pas faire encore plus de casse.

  • Dans ces deux passages repris, exactement la même approche, d’après ce que je comprends :

    Éviter absolument les nouvelles prises d’habit dans l’attente d’éclaircissements attendus.

    Et si Bethléem va à Rome pour des prises d’habit, ce n’est pas acceptable, compte tenu de tout ce qui est exprimé au fil des jours sur ce site.

    ’Plus compréhensible ainsi ?

  •  Proposition de mesure d’urgence7 février 2015 13:02 « En attendant que la situation s’assainisse, ce qui prendra du temps, pourquoi ne pas faire cesser les prises d’habit ? »

     Prises d’habit7 février 2015 14:27, par Dominique "Est-ce exact qu’il y a actuellement une démarche de Bethléem à Rome en ce sens, pour des professions ?

    Un peu hâtif comme méthode, alors qu’on dit reconnaître des erreurs, sans préciser lesquelles."

     Je voudrais être sûre de comprendre : Est-ce à dire que Bethléem veut faire cesser les professions en attendant que la situation s’éclaircisse ? Ou est-ce autre chose que je n’ai pas compris ?

  • L’anonyme : je pense que des sœurs sous une telle emprise ne peuvent pas « parce que c’est décidé tout d’un coup » redevenir libre de leurs paroles, de leurs actes, de ce qu’elles voudraient vraiment., il faut bien savoir que ce processus de « déprogrammation » de « reconstruction du moi » est lent et par palier, il faut plusieurs années souvent.

    Malheureusement, vous essayez de donner des solutions sur ce site mais personne ne fait rien à l’intérieur de l’Eglise dans ce sens…

    C’est bien là le problème récurrent depuis plusieurs décennies : il faut d’abord vouloir sauver ses sœurs sous emprise et l’Eglise n’en a que faire : pas de procès (pédophile ou autre) qui obligent l’Eglise a bouger, peu de suicides… aucun regard extérieur à l’Eglise qui dénonce dans les médias et avec constance … donc, personne en fait rien…. alors inutile d’échafauder des plans, il faudrait d’abord une volonté de les appliquer…. il n’y en a pas…

    Ce site existe depuis plusieurs mois, au vue de toute la hiérarchie, des responsables de Bethléem : les témoignages ne les émeuvent pas … les dégâts humains ne les intéressent pas (sauf si il y a des procès au civil, là ils sont OBLIGES de bouger)

    Sinon l’humain pour eux, le détresse, l’emprise…. ça n’existe pas et les témoins d’ici sont des menteur(e)s… ou on des problèmes…

    C’est malheureusement la vérité sinon il y aurait longtemps que tout cela serait stoppé au vue des choses gravissimes vécues qui détruisent les personnes….

  • Proposition de mesures d’urgence 10 février 2015 00:21, par L’Anonyme

    @Guy,

    Je partage avec vous tout ce que j’ai dans le cœur au sujet des « mesures d’urgence ».

    Au début de cette longue discussion née en Novembre on a eu du mal à convaincre les personnes que ce que chacun voyait et expérimentait à l’accueil des monastères n’étaient pas reflex de ce qu’on vivait à l’intérieur. Il a été vraiment difficil d’ouvrir cette porte-là. Quand vous avez parlé du regard de profondeur de la soeur que vous avez vu j’ai pensé qu’on était revenu au départ. Je voudrais me joindre à quelqu’un qui vous a demandé de garder l’objectivité. Il ne s’agit pas de faire la chasse aux sorcières mais il faut être bien éveillé.

    Je ne sais pas comment cela se passe une visite canonique (j’aimerais bien savoir quelque chose à ce sujet) mais j’ai l’impression qu’il s’agit d’essayer de mettre au nom de Dieu de l’ordre divin là où il n’est pas. Vous avez accentué l’aspect de vous refuser à accepter de « détruir Bethléem » ce qui me semble très juste. De ma part je vois en les personnes qui n’ont aucun espoir en Bethléem la profondeur de leurs blessures. Elles y ont été détruites, marquées à vie. Elles ne veulent pas détruir quelque chose de bon à Bethléem. Elles ne croient pas du tout qu’il y ait quelque chose de bon à Bethléem. Car s’il y avait quelque chose de bon elles n’auraient pas été arrivées où elles se trouvent.

    Faire une visite apostolique avec l’atitude « il faut sauver Bethléem à tout prix » est si mauvais que dire « il faut détruire Bethléem ». Il faut y aller avec un humble courage pour voir ce qui réelement se passe. On va trouver des choses bonnes mais il y a aussi des serpents cachés sous des pierres et il faut avoir le courage de les soulever.

    Surtout on va trouver des soeurs merveilleuses et c’est cela le plus délicat. Mettre de l’ordre dans l’accomplissement des normes canoniques peut-être que c’est facile. Déposer une soeur prieure, soit générale soit locale, c’est pas difficile. Mais soutenir et aider celles qui avaient déposé toute sa confiance en ces prieures, n’ayant plus personne à qui se référer, est beaucoup plus difficile.

    Interdire l’usage du cahier de Confession à la Vierge bien-sûr que c’est du plus urgent. Ouvrir la possibilité de pouvoir avoir des dialogues avec qui on veut c’est aussi urgent. Mais ce que ces « petites choses » sont importantes pour la préservation du systhème on le voit par les conséquences qu’elles apportent.

    Bethléem à mon pauvre et suspect avis est un périclitant château de cartes. On touche à une d’elles et tout s’écroule. Il n’y a aucune façon de faire la chose douce. Ce sera toujours une violence et il y aura des dêgats quoi qu’on fasse. Alors au moins qu’on fasse tout ce qu’on peut pour que ces dêgats soient les moindres possibles. Et je parle du dêgats sur les personnes, rien d’autre.

    Par vos étonnements devant la connaissance de ce qui peut se passer à Bethléem il semble que vous n’avez aucune idée de combien on peut être pervers dans un ordre monastique. Pervers par la manipulation psychologique, emotionnelle, spirituelle. Le viol des consciences. Ceci est le grand problème de Bethléem : l’emprise. L’anihilation des personnes par le refus de leurs potencialités humaines, psychologiques,spirituelles. La négation de la nature. Les femmes peuvent être tellement pérfides.

    Les visiteurs vont trouver des soeurs qui vivent comme des fetus dans le ventre de leurs mamans. Elles peuvent avoir 50, 60 ans. Elles respirent et vivent par leurs prieures et en les perdant elles ne vont plus rien comprendre. Il y a des soeurs à vivre en ermitage de solitude sans en avoir la vocation. Elles y sont parce que la prieure les a convaincu à y aller et qu’elle se charge d’entretenir la moniale de solitude qui vit non pas en solitude avec Dieu mais en une rélation psyco-afective avec la prieure. La moniale de solitude tient le coup parce qu’elle tous les jours écrit à sa prieure ce qu’elle vit en solitude, bon et moins bon, tout. Puis elle attend ce moment si spécial où elle rencontrera le regard de sa prieure au moment de la bénédiction du soir où elle pourra aussi recevoir un petit mot pour la journée suivante. Et c’est ainsi qu’elle arrive à tenir cette solitude pour laquelle elle n’a pas été faite. Le jour où la prieure ne sera plus sa confidente et qu’elle doit se prendre en charge elle se trouvera perdue, réelement seule. La vie en ermitage solitaire deviendra insuportable. Ce sera trop.

    Mon souci c’est comment on va préparer les soeurs aux changements, si cela est possible. Car on sait déjà qu’il y a des choses à changer, des choses importantes qui vont être un choque pour des personnes qui n’ont pas les outils nécéssaires pour ce prendre en mains. Si la visite apostolique doit être manifestation de la miséricorde de Dieu elle doit se préocuper d’abord en être charitable envers des soeurs fragiles et inocentes en leur fragilité.

    Les soeurs prieures, dont la générale aussi, ont prit la place de Dieu dans les cœurs de beaucoup de soeurs. Mettre de l’ordre en ce domaine, je veux dire, redonner aux soeurs la possibilité d’une vraie rélation avec Dieu, ce sera le défi des visiteurs.

    Ce sera aussi la preuve que Bethléem est un vrai charisme. Si Bethléem, malgré les dégats d’une visite apostolique, arrive à soutenir ses membres on aura la réponse à la question du charisme.

    Alors, et c’est celle-ci ma proposition, pourquoi ne pas faire l’inverse ? Pourquoi ne pas proposer aux soeurs, toutes les soeurs, je souligne, toutes, en tous les monastères, une réfléxion ouverte et libre sur l’essence du charisme de Bethléem en ses débuts en y ajoutant les normes canoniques à assumer ? Ceci sous la tutelle des visiteurs pour s’assurer que les échanges seraient vraiment ouverts et libres. Ceci donnerait aux soeurs la possibilité de s’ouvrir aux autres soeurs, d’apprendre à avoir une opinion personelle, de prendre connaissance des droits fondamentaux des moniales. Peut-être que les esprits s’ouvraient aux vérités essentielles et qu’au moment des changements tout se passerait bien parce que chacune s’était trouvée, ou pas, dans le véritable charisme et pouvait refaire ses choix.

    Quoi qu’on décide il va falloir beaucoup prier et être bien courageux.

    Je vous remercie encore et encore votre réel interet sur ce sujet.

  • L’Anonyme, je vous remercie de votre message à propos du chapitre. Vous exposez une chose que j’ignorais et dont je prends bonne note. Ce qui me frappe entre autres est ceci :

    Tout le monde se tait.

    Cela fait un moment que je pense qu’il y a là un des problèmes principaux. Ce serait trop long à citer mais je pense à l’histoire extraordinaire de la bienheureuse Marie-Thérèse de Soubiran et de sa fondation, Marie Auxiliatrice. Soumises à une prieure générale tyrannique (qui a fait chasser Marie-Thérèse), les conseillères pensaient que l’obéissance leur demandait de se soumettre à tout ce qu’elle voulait, jusqu’au jour où un cardinal de Paris les a détrompées en leur exposant clairement que leur devoir était de voter selon leur conscience. Cela a suffi pour tout changer.

    Je me demande ce qui se passerait le jour où les prieures se sentiraient vraiment libres de dire ce qu’elles pensent. Il y aurait vraiment un travail à faire dans ce sens.

    Je suis étonné dans les témoignages de voir à quel point on ramène tout à la prieure générale. Dans le témoignage d’Aline, il faut que ce soit la prieure générale qui prononce le droit pour elle de partir. C’est une question qui relève de la prieure locale. Elle doit demander l’accord de la prieure générale s’il y a une dispense de vœux, mais au départ c’est la prieure locale qui doit prendre ses responsabilités parce que c’est elle qui peut connaître ses sœurs. Faire attendre Aline des années parce qu’il faut qu’elle rencontre la prieure générale est un non sens.

  • Gui@ C’est une démarche difficile que de répondre à cette dernière question car c’est de tendre la main à ses bourreaux. S’il était possible de faire confiance encore à certaines personnes de cette communauté, oui je crois que de commencer par les deux premières étapes que vous suggérez seraient un bon chemin. J’ajouterais qu’il faudrait vérifier que les sœurs responsables N’EMPRUNTENT pas d’autres avenues pour arriver à leur fin : celle de connaître ce qui se passe dans le for interne des sœurs. (En parlant des cahiers de transparences, anamnèse, rencontres de personnes dites spécialistes de la psychologie qui sont de connivences avec les prieures …)

    Je suggérerais aux prieures de rester un peu plus en clôture y compris la prieure générale qui je crains est trop préoccupée à se qui se passe à l’extérieur du monastère même si les raisons semblent pour un bonne cause. Il faudrait qu’elle soit plus attentive à se qui se passe réalistement dans les monastères en étant sûre qu’en agissant ainsi la bonté de Dieu se diffuserait aux gens à l’extérieur du monastère.

    Il il faudrait vérifier que le mot quomodo soit bien compris par toutes dans le sens du respect de la conscience morale, écouter les autres peut éviter de faire de grandes erreurs. Peut-être que certains de mes conseils sont « crus » mais il n’y a pas de méchanceté dedans.

  • Prises d’habit 7 février 2015 14:27, par Dominique

    Est-ce exact qu’il y a actuellement une démarche de Bethléem à Rome en ce sens, pour des professions ?

    Un peu hâtif comme méthode, alors qu’on dit reconnaître des erreurs, sans préciser lesquelles.

  • Proposition de mesure d’urgence 7 février 2015 13:02

    En attendant que la situation s’assainisse, ce qui prendra du temps, pourquoi ne pas faire cesser les prises d’habit ?

  • Proposition de mesures d’urgence 7 février 2015 12:12, par L’Anonyme

    « La question de l’exercice de l’autorité (conception de l’obéissance) : gros chantier qui devrait commencer par le respect des constitutions en ce qui concerne le gouvernement. L’autorité supérieure n’est pas la prieure générale mais le chapitre puisque le chapitre élit la prieure générale. Les prieures sont élues par les communautés. »

    Voilà un exemple au sujet de l’ambiguité des Constitutions d’ont j’ai fait allusion. « L’autorité supérieure n’est pas la prieure générale mais le chapitre élit la prieure générale. » Ceci serait bien si on restait là, mais non. Les mêmes Constitutions disent à un autre endroit que la Supérieure Génerale est la « Gardienne du Charisme de Bethléem ». Alors on peut s’imaginer ce qu’on peut faire avec ça. On fait tout ce qu’on veut. La supérieure générale actuelle fait appel à cet aspect pour gouverner Bethléem à son grè.C’est là aussi qu’elle prend appui pour s’ingérer dans la communauté des frères. Le supérieur des frères n’est pas, avec la supérieure des soeurs, le gardien du Charisme de Bethléem. Il n’est même pas gardien du charisme de Bethléem côté frères. À elle seule cette « grâce ». D’où la supérieure générale des soeurs trouver qu’elle a le devoir d’intervenir là où il lui semble que les choses ne se font pas selon le charisme. Cela peut aller jusqu’à apprendre les frères à décrasser leur linge de corps comme eux mêmes peuvent en témoigner. Car tout touche au « charisme » et donc à un jugement dont la supérieure générale seule a la grâce pour discerner.

    Le chapitre général lui-même est affaiblit par ce principe car la supérieure générale peut toujours l’invoquer, d’ailleurs comme elle le fait. Tout le monde se tait.

    « L’avantage ici est que les constitutions me semblent saines, il suffit de les faire respecter. »

    D’après ce que je viens de dire je ne suis pas sûre.

  • guy@

    Personnellement vos questions demandent une réflexion. Je me promets de vous répondre. J’ai besoin de prier et de relire ce que l’anonyme a écrit dernierement.

    Je je voulais vous donner un petit conseil : ne vous fiez pas aux yeux lumineux des sœurs de Bethleem que vous rencontrez. Il vous faut demeurer objectif, nous avons besoin de ce regard objectif extérieur a tout ce qui est Bethleem pour mieux voir en nous et en elles. Merci pour tout

  • « Je voudrais donc demander à celles qui ont connu Bethléem si elles pensent que les deux premières mesures que je propose (qui reprennent les trois points de Fabio) sont pertinentes. Pensez-vous que si on pouvait obtenir cela on aurait commencé à toucher le cœur du problème ou bien manque-t-il quelque chose d’important ? Pensez-vous que le bref exposé des phases suivantes couvre tous les points essentiels, ou manque-t-il quelque chose d’important ? Je reste intéressé par toute autre remarque que vous pourriez faire pour pallier à mon ignorance puisque je n’ai jamais connu Bethléem de l’intérieur, même pas par une retraite »

    Oui, je pense qu’en remettant la sœur prieure à sa vraie place, on opérerait un changement radical. « La prieure n’est pas le staretz des sœurs ». Seulement, ce changement est si radical que je me demande s’il va être possible : Il faut se rendre compte qu’il y a là des sœurs qui, depuis des dizaines d’années, n’ont plus d’autre référence, plus d’autre véritable relation humaine, plus d’autre amitié que la sœur prieure … Comment vivront-elles un tel changement ? Pourront-elles le supporter ?

    C’est pourquoi, je me demande s’il ne faudrait pas mettre en premier le deuxième point : Permettre aux sœurs de communiquer normalement, notamment lors des spaciements. Cela décoincerait quelque chose, je crois, et commencerait de relativiser le lien avec la sœur prieure. Et si l’on trouvait en même temps une réponse valable à la question de l’accompagnement spirituel, il me semble que le statut abusif de la sœur prieure serait amené à tomber de lui-même.

    Je ne crois cependant pas que cela pourra se faire facilement et rapidement.

    « Il faudrait espérer qu’on ait alors réussi à revenir à une sérénité suffisante pour que puissent être abordés d’autres chantiers qui ne me semblent pouvoir être traités qu’entre les sœurs (qui devront se faire aider) ».

    Là, j’ai une question : Il me semble que, pour ce qui est des excès de la mariologie et des excès de la spiritualité (les deux derniers chantiers évoqués), il s’agit à peu près de questions doctrinales qui, si elles sont déviées, pourraient être une bonne fois tranchées par l’Eglise. Je pense que les sœurs obéiraient, et peut-être plus facilement que sur les premiers points qui touchent directement à l’organisation de la vie des monastères.

    En même temps, ce sont ces points doctrinaux qui servent de fondements à l’organisation asphyxiante. Et il me semble que, si l’on retirait les fondements, l’organisation tomberait plus facilement.

    Je ne sais pas si ce que je viens d’écrire pourra aider …

  • Proposition de mesures d’urgence 4 février 2015 20:59, par guy

    Dans un commentaire au témoignage de Babeth daté du 15 janvier, Fabio avait écrit :

    « Personnellement, je crois qu’en touchant à cette censure des relations, on touche au principal mur de défense du système Bethléem.

    J’ai toujours pensé que pour changer quelque chose dans la communauté il suffirait que les évêques imposent le respect de quelques règles canoniques de base :

    • pouvoir choisir librement son accompagnateur spirituel et que chacun/chacune puisse garder l’accompagnateur (externe à la comunauté) qu’il/elle avait avant d’entrer. Communiquer avec son accompagnateur dans la plus stricte privacy ;
    • pouvoir envoyer son courrier à qui on veut et sans aucun contrôle ;
    • pouvoir créer et entretenir de vraies amitiés avec qui on veut à l’intérieur de la communauté. »

    J’ai trouvé cela du plus haut intérêt parce que cela veut dire : on peut changer quelque chose. Après quatre semaines d’échanges sur ce site, je fais une proposition un peu différente mais qui recoupe l’essentiel de ce que dit Fabio :

    • La première mesure qui me semble indispensable est que les confessions à la Vierge et le cahier de transparence ne soient plus donnés à la prieure. Par le fait même, ces confessions et ce cahier (qui sont peut-être la même chose, je ne suis pas sûr) devraient perdre tout caractère d’obligation. Si cela fait du bien à une sœur de faire ces confessions à la Vierge, très bien pour elle, mais pas d’obligation et liberté absolue de le garder pour elle seule. Il faudrait en même transmettre le message véhiculé par cette suppression : La prieure N’EST PAS la staretz des sœurs. Je me suis déjà expliqué sur ce point. Que faut-il proposer positivement pour l’accompagnement spirituel ? Je ne peux pas répondre parce que je ne connais pas suffisamment le fonctionnement des communautés féminines sur ce point. Peut-être que la proposition de Fabio est la bonne, je ne peux pas juger.
    • Deuxième point : il s’agit de la liberté de parole : lever l’interdiction de communiquer entre les sœurs, et entre les sœurs et leurs familles. Revenir pour le spaciement à ce qui existait auparavant : on peut marcher à deux, on peut parler de ce qu’on veut, on peut lier amitié avec qui on veut (troisième point de Fabio). Quand une sœur écrit à sa famille ou quand sa famille vient en visite, elle peut parler de ce qu’elle veut. Corollaire : revenir à ce qui était au commencement : la prieure ne lit pas le courrier, ni au départ ni à l’arrivée.

    Il s’agit, à mon avis, de deux mesures d’urgence qui ne couvrent pas tout le problème mais qui devraient introduire un vrai assainissement. Je crois que je ne dis pas vraiment autre chose que Fabio, la ligne est la même, je précise un peu à partir des échanges de ces dernières semaines.

    Pour les phases suivantes, que j’évoque sans détailler, je verrais :

    • La question de l’exercice de l’autorité (conception de l’obéissance) : gros chantier qui devrait commencer par le respect des constitutions en ce qui concerne le gouvernement. L’autorité supérieure n’est pas la prieure générale mais le chapitre puisque le chapitre élit la prieure générale. Les prieures sont élues par les communautés. L’avantage ici est que les constitutions me semblent saines, il suffit de les faire respecter.
    • La question de la pression exercée sur les vocations pour entrer ou pour rester. Un gros assainissement est nécessaire ici.

    Je vois jusqu’ici ce que peut faire une autorité extérieure comme une visite apostolique. Il faudrait espérer qu’on ait alors réussi à revenir à une sérénité suffisante pour que puissent être abordés d’autres chantiers qui ne me semblent pouvoir être traités qu’entre les sœurs (qui devront se faire aider) :

    • La vaste question traitée longuement par l’Anonyme : qu’est-ce que le charisme de Bethléem ? Revenir à la simplicité de l’origine. Remarque du dominicain sur l’importation maladroite de traditions extérieures.
    • Plus difficile encore mais lié au précédent : assainissement de la mariologie de Bethléem (premier problème relevé par le dominicain) et en particulier de la façon dont on s’en sert pour faire pression sur les consciences.
    • Assainissement des excès de la spititualité de Bethléem, rapport nature et grâce en particulier (encore un point qu’abordait le dominicain).

    Ces deux derniers chantiers impliquent qu’on accepte de faire une certaine critique de la fondatrice et ça, ça va être difficile…

    Comme vous voyez, je n’apporte rien de neuf, mais je cherche à mettre en forme un programme un peu concret et qui puisse être transmis aux autorités qui, elles, pourront faire quelque chose.

    Je voudrais donc demander à celles qui ont connu Bethléem si elles pensent que les deux premières mesures que je propose (qui reprennent les trois points de Fabio) sont pertinentes. Pensez-vous que si on pouvait obtenir cela on aurait commencé à toucher le cœur du problème ou bien manque-t-il quelque chose d’important ?

    Pensez-vous que le bref exposé des phases suivantes couvre tous les points essentiels, ou manque-t-il quelque chose d’important ?

    Je reste intéressé par toute autre remarque que vous pourriez faire pour pallier à mon ignorance puisque je n’ai jamais connu Bethléem de l’intérieur, même pas par une retraite.

    La seule chose que je refuse est l’idée : « il faut détruire Bethléem ». Je la refuse parce que ce serait détruire encore plus de personnes, des sœurs qui ont passé 20, 30, 40 ans à Bethléem, qui ont 50, 60 ou 70 ans et qui se retrouveraient à la rue sans savoir comment s’y prendre pour vivre. Ce serait multiplier encore les détresses. Mêmes celles qui formulent ici des critiques radicales disent qu’il y a du beau à Bethléem. Selon le dernier mot du texte du dominicain, il faut construire, non détruire.

  • guy@

    Je continue et je termine ainsi : si donc on a agi de la sorte avec moi alors que je n’avais même pas fait de vœux monastiques, j’imagine que cette insistance ne s’appliquait pas seulement à moi mais à plusieurs ? À toutes j’imagine ? Alors avec cette expérience plus que contraignante , plus qu’insidieuse, qu’elles et ils m’ont fait vivre je suis très navrée de vous dire que je pense que toutes sont contraintes à se faire manipuler complètement et ce par tous les moyens psychologiques possibles.

    Mais peut-être qu’il existe un ou des petits miracles ? Je le souhaiterais de tout mon cœur !

  • merci guy@ parce que vos questionnements m’aident, nous aident je crois à cheminer dans cette recherche de vérité qui n’est pas simple à faire. Ce que je trouve beau à Bethleem c’est la liturgie, la lectio divina qui y est enseignée, la beauté des paysages où se trouve les monastères, la partie silencieuse des spaciement, l’architecture des monastere, l’accueil qui est faite à la maison basse pour les familles et retraitants extérieurs, l’enseignement de la prière de Jésus et du rosaire.

    Pour ce qui est de savoir s’il y a certaines sœurs qui pourraient aider à relever la communauté, c’est difficile à dire. Il y a sûrement des miracles que certaines personnes aient pu ne pas entrer dans tout ce qui était manipulation à Bethleem et qui même en étant bien conscientes de ces manipulations ont pu vivre la vie de Bethleem au delà de tout sans devenir à leur tour manipulatrices ?

    Je pense bien honnêtement que peut-être oui mais il faudrait que ces personnes puissent suivre une thérapie de toute façon. Parce qu’à Bethleem, on essaie par tous les moyens de faire entrer les personnes dans la« transparence du cœur » et inévitablement on ne peut pas s’en tirer à mon avis.

    Personnellement je n’étais pas très ouverte d’entrer dans le système des confessions à la Vierge alors on m’a fait rencontrer toutes sortes de personnes durant d’innombrables mois afin de trouver la méthode qui ferait que j’ouvrirais enfin le fond de mon cœur. J’avais le cœur dur ? Qui sait ? Mais ces méthodes ont été une vraie TORTURE psychologique sûrement utilises ailleurs que dans des monasteres religieux…

  • @ Guy Des éléments traditionnels de spiritualité, en effet.

    Surtout un vocabulaire très spécifique à Bethléem. A propos de Marie, je lis par exemple qu’ « elle veut me virginiser comme elle a été virginisée, me pascaliser, me pentecôtiser. » A propos de l’Ascension, il est question « du déménagement de Jésus » ; de même, pour l’Assomption, il est question du « déménagement au Ciel » de Marie. Soit pour le vocabulaire, que des français doivent déjà traduire dans un français plus accessible. « Se vastifier », « être une sœur assomptée » : on n’est plus dans la langue française classique. Chaque groupe humain a ses codes, certes. Mais, dans la mesure où l’Eglise a déjà un langage déposé pour évoquer certains aspects de la foi chrétienne, on peut se demander ce qu’apporte en plus ce type de vocabulaire.

    Par ailleurs, si cela justifie des « déménagements » de sœurs d’un monastère à l’autre, d’un jour à l’autre, comme le raconte un témoignage, avec l’argument que Marie,elle, « se laissait guider », cela questionne.

    Questionnant également le mélange, parfois à la limite de la confusion, entre Marie et Jésus. Au point de se demander parfois : et le Christ, là-dedans ? Avec toujours ce vocabulaire spécifique : « Marie est heureuse d’être continuellement transpercée par Jésus, c’est-à-dire d’entrer dans l’au-delà de tout. »

    En lisant aussi tout un développement sur les trois « ponts aux ânes », j’ai dû m’y reprendre à plusieurs fois pour saisir.

    « premier pont aux ânes : je suis un âne et je choisis d’être enseignable et discipulable. Quelqu’un d’autre que moi a quelque chose à m’apprendre : la règle de vie, le réel, Jésus, mon staretz, ma communauté. »

    « deuxième pont aux ânes : je passe du notionnel au vécu, au-delà de ce que je comprends. »

    « troisième pont aux ânes : j’anticipe ma mort d’amour, j’anticipe l’Assomption, je vis sur la terre comme au Ciel en mourant d’amour à chaque instant. »

    Et conclusion :« les trois ponts m’aident à entrer dans le silence de Marie et le fruit sera l’unité de la communauté ; l’Eglise la plus contemplative, nous Bethléem, qui vit dans la Trinité, est un signe universel d’unité. »

    Et quelques lignes plus loin, je lis : « Bethléem, c’est un silence eschatologique de rencontre entre les fils de st Bruno et les juifs pour former une seule humanité nouvelle. »

    Comment dire ? Si je dois chasser ma psychologie, mon intelligence, ma mémoire, ma sensibilité, ma culture, mon discernement et mon idéal, ce à quoi Bethléem invite en permanence, il est évident alors que tous les mots ne passent plus par le prisme d’une personne qui les exprime à une personne qui les entend. Il n’y a plus d’interlocuteurs, en somme. Alors peu importe ce qui est dit. On peut raconter n’importe quoi.

    En revanche, si j’utilise le prisme de ce qui m’a construit, je peux ne pas comprendre du tout certains propos et même ressentir

    • que Marie n’est pas, pour moi en tous cas, celle qui m’est dépeinte par Bethléem,
    • que partir du postulat que je suis un âne, même si je vois ce qu’il y a derrière, c’est pédagogiquement pire que tout pour avoir une suffisamment bonne image de soi et cela ne rend pas honneur à la création,
    • qu’anticiper ce n’est pas vivre car la terre c’est la terre -et nous y sommes-,
    • et que la conclusion sur « nous Bethléem, Église la plus contemplative » me rappelle tristement ce qu’on appelle encore, je crois, un péché d’orgueil.
    • Quant aux dernières lignes sur « le silence eschatologique… », ça déménage sérieusement en faisant feu de tout bois. En tous cas, pour moi.

    Et surtout, surtout, je ressens que cette communauté vouée à la prière dans « silence et solitude » veille prioritairement à sa sacro-sainte unité par une surveillance continuelle, alors que je croyais, bêtement sans doute, que sa vocation était de prier pour nous, croyants ou non croyants. Et là, je suis vraiment tombée de très haut. Je vois donc un cercle fermé « qui vit dans la Trinité » peut-être, puisqu’elle le dit. Mais il m’est impossible de lire, sans bondir, une page plus loin, que « Dieu a une volonté crucifiante pour moi qui passe, par exemple, par ma sœur qui me donne beaucoup de travail ». Vais-je donc dire à cette personne rencontrée tout à l’heure dont le mari est hospitalisé depuis neuf mois en soins intensifs que « c’est la volonté crucifiante de Dieu pour elle » ?

    @Guy, pour finir de vous répondre, des sœurs sont peut-être passées « à travers » et seraient peut-être à même d’aider cette congrégation à se relever. La radicalité traditionnelle -et détournée, me semble-t-il- de sa spiritualité doit pouvoir faire envisager déjà que les sœurs et frères ne s’y sentant pas bien puissent en faire part et la quitter.

    Je n’ai aucune autorité pour m’exprimer de la sorte. Je remercie au passage ceux et celles qui m’ont appris à lire, parfois au-delà des mots. Parfois seulement. Car lire que Marie est heureuse d’être transpercée par son fils, Fils de Dieu, mais son fils tout de même car elle a concrètement accouché, ce n’est plus du « boulgui-boulga » comme me le disait un prêtre à propos de Bethléem, c’est innommable. Quel artiste et de quelle époque a peint ou sculpté une Marie au pied de la Croix qui ne soit pas en larmes ? Plutôt que de songer à notre « divinisation » à la manière de Bethléem, comment redonner pleinement sens à Dieu fait homme pour nous sauver ? Embrassant notre condition plutôt que la gommant.

  • @ Robert (suite) 28 janvier 2015 01:00, par Tatiana

    J’aimerais bien savoir ce que pourrait vous avoir « révélé » nos ou mon commentaire(s), à vrai dire ! Ils sont révélateurs de quoi ?

    D’autre part, je n’ai rien affirmé du tout vous concernant. J’ai supposé (relisez-moi bien) que vous n’étiez sans doute pas quelqu’un qui avait vécu à l’intérieur et j’ai envisagé presque tous les cas de figure de votre profil puisque, justement, je ne vous connais pas : du simple retraitant qui passe quelques jours dans un monastère, à un familier qui voit sa fille, sa nièce, sa sœur, sa cousine, une amie quelques heures dans l’année.

    Enfin, je ne vous ai donné aucune leçon, mais je vous ai demandé d’ouvrir oui, et vos yeux et votre cœur, parce que dans votre commentaire une certaine forme de déni transparaissait !

    Vous avez cependant tous les éléments en main. Alors pourquoi ne pas poser des questions à cette soeur que vous connaissez ? Vous verrez bien ce qu’elle vous répondra ! Mais certes, si rien ne vous choque sur ce forum et dans ces témoignages, ma suggestion ne va pas faire avancer le schmilblick !

    Vous terminez cependant quand même par ces mots : « Je ne dis pas que tout est rose chez les Sœurs de Bethléem, mais je vois bien que tout n’est pas noir. », pourquoi ne pas développer, de manière factuelle et objective s’entend, ce qui ne serait pas rose et ce qui ne serait pas noir ?

    Un forum ça sert à ça ! 😉

  • Témoignage de Babeth : on lave plus blanc 27 janvier 2015 19:21, par Dominique

    Excusez-moi, c’était @Robert, et pas @guy, la citation sur on lave plus blanc sans moi.

    Un peu d’humour fait du bien.

    parce que le sérieux répétitif sur « les sœurs assomptées », même pour lire des homélies, je vous assure que cela devient angoissant. d’où la conviction que l’injonction permanente de « mourir d’amour », c’est joli dans les chansons, et certainement source d’angoisse pour plus d’une sœur. Surtout, quand elles sont reprises pour l’obéissance vraiment comme des gosses de 4 ans.

    Je fournirai d’autres citations, mais là je sature.

  • Sur le gouvernement de Bethléem 27 janvier 2015 19:21, par guy

    Merci pour votre réponse Fabio. On doit donc comprendre que depuis quinze ans (ou plus) on gouverne à Bethléem en violation des constitutions. Stupéfiant. J’avoue avoir quelques doutes quand à la validité des élections des prieures locales dont vous parlez à la fin. Ont-elles été libres ? Si ces élections n’ont abouti qu’à confirmer les prieures en charge, il sera permis d’en douter, mais je ne peux évidemment rien affirmer. Une visite apostolique devrait sans doute regarder ceci en premier et après une information claire des soeurs procéder à de nouvelles élections en s’assurant de leur validité. Et ensuite un chapitre devrait élire une nouvelle prieure générale. Mais est-ce possible ? Si le conditionnement est aussi fort qu’on le dit ici, il y a de quoi être inquiet. Je retiens cependant l’information et ne manquerai pas de la transmettre quand l’occasion se présentera. J’ai déjà eu l’occasion de parler avec un évêque qui est inquiet.

    Et pour les frères ? Vous laissez entendre que c’est différent.

  • @Dominique

    votre dernier message répond à Robert, pas à Guy (nous sommes deux personnes différentes 😉

    Cela dit je suis d’accord avec ce que vous écrivez et c’est pour cela que je trouve que le titre de cette discussion dit bien un aspect essentiel du problème : "Les Excès des soeurs de Bethléem« . Au fil des témoignages c’est ce qui me frappe : On a des éléments de spiritualité traditionnels mais appliqués comme vous dites »au forceps" et dans ce cas cela fait des désastres, j’en connais des exemples en dehors de Bethléem.

    Mais c’est vrai que je me pose aussi la même question que Robert : Est-ce que tout est noir ? Et surtout : Est-ce qu’il y a tout de même à Bethléem des moniales qui comprennent ce qui se passe, qui ont trouvé le moyen de garder un équilibre, qui ne font sans doute pas de bruit et sont peut-être mises au placard, mais qui pourraient servir de base pour un redressement si on pouvait leur en confier la responsabilité ?

  • Témoignage de Babeth : tout n’est pas noir 27 janvier 2015 17:09, par Dominique

    @guy

    Tout n’est pas rose, tout n’est pas noir ?

    « Le vêtement blanc débarrasse du moi » (homélie de prieure).

    Quand se débarrasser du « moi » se fait au forceps de la transparence pour enfanter des « co-crucifiées », acceptez-vous de croire néanmoins aux dégâts qui peuvent s’ensuivre ?

  • @Marie-Bernadette et Tatiana : Vos commentaires sont surprenants, et peut-être révélateurs ? Comment pouvez-vous affirmer que je parle de ce que je ne connais pas ? Surtout Tatiana, qui affirme, sans me connaître, que je ne connais pas les Sœurs, que je ferme les yeux, que je dois ouvrir mon cœur. Mais qui êtes-vous pour me donner des leçons ? Ne vous inquiétez pas pour moi, j’ai les yeux grand ouverts. Je sais et je crois ce que je vois.

    Il s’avère que je connais très très bien une sœur, au monastère depuis plusieurs années, que je l’ai vue à plusieurs reprises, à chaque fois pendant plusieurs jours, que de nombreuses autres personnes sont allées la voir et ont discuté librement avec elle. Tout ce qui ressort de ces rencontres et discussions n’a absolument aucun rapport avec ce que vous décrivez. Cette personne est très heureuse, pleinement épanouie dans sa foi et au sein de sa communauté. Et les nombreuses autres sœurs que j’ai rencontrées m’ont fait la même impression.

    Je ne dis pas que tout est rose chez les Sœurs de Bethléem, mais je vois bien que tout n’est pas noir.

  • Au sujet de la visite canonique :

    Je suis peut-être défaitiste mais, à mon avis, elle ne donnera rien en grande partie à cause des délais de la Sainte Eglise : Je suis bien certaine qu’en ce moment-même, les soeurs sont en train de faire le ménage, au propre et au figuré, dans tous les monastères. Lorsque les visiteurs arriveront, il n’y aura plus grand’ chose à voir et à entendre. Tout sera parfaitement verouillé, tout sera en ordre, les soeurs seront bien souriantes et elles réciteront leur leçon avec d’autant plus de conviction qu’elles seront persuadées de dire la vérité, au-delà de leur pensée propre, de leur volonté propre et de leur « ressenti ».

  • @ Robert 26 janvier 2015 19:16, par Tatiana

    Oui, tous ces témoignages sont « à charge » quand on les lit… en fermant bien ses deux yeux.

    Seulement, je suppose que vous n’avez sans doute pas été à l’intérieur vous-même pour voir les sœurs en souffrance, ou « en crise ». N’est-ce pas tellement plus rassurant et facile de penser que les sœurs sont heureuses quand on les voit quelques heures, voire une heure par an, ou du haut d’une tribune ou au fond de l’église quand on assiste à un office sans les connaître !?

    Je crois que si certains dénoncent ce qui se vit à Bethléem, ça n’est pas pour le plaisir mais bien plutôt parce qu’on pense à tous ceux et celles avec qui on a vécu quotidiennement durant tant d’années et qui ne vont pas bien, justement !

    Et on le serait à moins… ! A part une énorme part d’affect (variable selon les saisons, ou encore la tête du client et ses origines) qui peut combler des carences familiales ou personnelles et donner le change au bonheur dont vous parlez, il s’agit pourtant de toute la structure et de la spiritualité qui sont déviantes.

    Et puis, il y en aussi qui restent parce que le temps passe et que revenir dans le monde semble tout simplement impossible, trop tard, trop dur, effrayant, etc.

    En attendant que l’Institution assume ses responsabilités sans parti-pris et fasse le travail qui s’impose urgemment et en profondeur, que faire pour les aider ? Faudra-t-il que la presse s’en empare de nouveau pour espérer un léger changement ?

    Quelle erreur de penser, grâce à des sourires apparemment angéliques, des lettres qui volent dans les hautes-sphères célestes, ou encore d’une liturgie « céleste », que certains n’y auraient pas trouvé leur « vocation »… Mais de quelle vocation s’agit-il ? Celle de ne plus exister qu’en tant que « mort-vivant », d’être totalement dépersonnalisé pour le Seigneur et pour la « Sainte Vierge de Bethléem » ?

    Comme l’écrivait Hélène dans son témoignage : la réalité c’est que Bethléem n’est fait pour personne.

    Alors, SVP : ouvrez les yeux et, surtout, ouvrez votre cœur !

    Merci.

  • Témoignage de Babeth : les excès des soeurs de Bethléem 26 janvier 2015 18:57, par Marie-Bernadette

    @ Robert, ben … comment vous savez le bonheur et l’épanouissement des moniales puisque justement elles ne peuvent s’exprimer ?

    On ne reste pas forcément « parce que on est heureux et épanoui », on peut rester , et je pourrais citer des noms, parce qu’on n’a pas de famille, pas de diplôme, ou bien qu’on a des problèmes de santé… on peut être très paresseux aussi !!

    Ce n’est pas que cette vie ne nous convenait pas, c’est son système totalitaire que nous dénonçons.. Vous n’avez pas compris ? vraiment ? il me semblait que c’était clair pourtant et que nous parlions aussi justement pour celles qui n’ont pas la possibilité de s’exprimer .

    A tort ou à raison il me semble que vous avez une vision « image d’Épinal » de la vie religieuse…

    Ai-je raison de répondre à vos lignes ? On a déjà débattu de ce soi disant problème « forum à charge », mais celui qui ne veut pas entendre n’entend pas…

  • @Angeline, même lorsqu’elles sont reconnues, les révélations privées, apparitions, etc. ne sont pas objet de foi. Aucun catholique n’est tenu à croire à la véracité d’apparitions reconnues, ni aux paroles qui sont attribuées à ces apparitions. On ne peut pas non plus se baser sur ce genre de révélations pour statuer en matière de théologie, etc.

  • Bonjour, Le problème de ce « forum », c’est qu’il est forcément « à charge », puisque les moniales qui vivent une vie heureuse et épanouie dans les monastères ne peuvent, par définition, pas témoigner… On a donc un seul son de cloche. Celles qui témoignent en sont sorties, et donc cette vie de moniale ne leur convenait pas, et elles sont libres de la critiquer. Mais il ne faut pas oublier toutes celles qui y sont et qui y restent, car elles y sont heureuses, non ?

  • La seule chose que je peux me permettre de dire est que la personne l’interviewant à la Procure ne la mettait pas en situation de pouvoir exprimer quelque bémol que ce soit.

    On peut le comprendre quand on sait que cet interviewant n’etait autre que l’actuel directeur de la procure. Ceci expliquant cela. Tout est affaire d’amitié et de réseaux chez les soeurs de bethléem et le directeur de la procure est un proche des monastères ou il a coutume de faire des retraites. D’ailleurs tout les ouvrages de Bethléem sont en rayonnage aux meilleures places parmi les produits vedettes bien que cela ait du mal à se vendre. Elles se sont d’ailleurs retrouvé avec un stock impressionnant d’invendu et ont du faire appel aux porteries des monastères pour les écouler. Mais les pertes ont du être conséquentes. On les retrouve aussi sur le site de vente en ligne :

    http://www.laprocure.com/recherches/resultats.html

  • les excès des soeurs de Bethléem et le cardinal 26 janvier 2015 12:45, par Dominique

    @l’anonyme Votre réflexion et votre cri m’inspirent différentes choses :

    • Dans le domaine de la formation, hors congrégations religieuses, dès qu’une personne en formation conteste la qualité de la formation, elle est entendue, d’une manière ou d’une autre, pour améliorer la formation. On va alors, si besoin, changer d’intervenant, modifier les horaires, demander des apports complémentaires, etc. C’est la personne en formation qui fait qu’il y a des formateurs. Et non pas l’inverse. La réforme de la formation professionnelle de mars 2014 va encore plus dans ce sens. Les évaluations fournies par les personnes formées sont obligatoires et utiles pour l’organisme de formation. Jamais un organisme de formation ne peut répondre, comme c’est fait dans le texte dit de référence de Bethléem : « passez, il n’y a rien à voir ! » Pour l’extérieur, la question est : quelle formation ou pas reçoivent vos membres ? À quel rythme ? Qui définit la demande, les besoins, selon quels critères ? Etc

    La hiérarchie de l’Eglise peut s’inspirer de cette démarche. Elle demande du travail et des rencontres avec les personnes évoquant de graves difficultés et suggérant des améliorations. Camille en a suggéré.

    • La transparence exigée des sœurs semble inversement proportionnelle à l’opacité du système électif. Prenons l’exemple des dominicaines où la prieure est élue pour trois ans, renouvelable une fois seulement. Aucune information de ce genre ne figure sur le site de Bethléem.
    • On peut aussi se demander pourquoi la confession ne fonctionne pas selon les règles habituelles dans l’Eglise.
    • Sur la prétention de Bethléem, telle que perçue par l’Anonyme, elle se retrouve dans des homélies. Par exemple, une prieure affirme que « Bethléem est le Saint des Saints de l’Eglise ». Ce n’est pas une considération venant de l’extérieur, mais une auto-proclamation. Qu’est-ce qui motive cette auto-proclamation ?

    Cela conduit à se demander , au fil du temps, si le nœud du problème ne serait pas surtout la spiritualité de Bethléem.

    • Sur l’évêque en question dont parle l’Anonyme, il a été averti. Est-il le mieux placé pour entendre ? Ce n’est pas certain.
    • L’anonyme peut cependant garder de l’espoir, au moment où ce site continue de rendre public des dysfonctionnements. L’Eglise préfère souvent , comme elle l’a déjà montré, traiter en interne les difficultés. Comme elle ne l’a pas fait jusqu’à présent pour Bethléem, elle doit s’attendre, dans un avenir plus ou moins proche, à ce que la presse et la justice s’en saisissent. À ce moment-là, les évêques informés ne seront plus seulement des « pasteurs », ayant parfois demandé le silence, mais des citoyens comme les autres.
    • Dans le domaine de la formation, pour ne prendre que cet exemple, hors congrégations religieuses, il existe des organismes chargés de vérifier son « orthodoxie », et en particulier que les personnes n’y soient pas manipulées. La méfiance y est, à juste titre, très grande vis-à-vis du cadre imparti et de son respect. Le nombre d’heures de formation reçues doit aussi pouvoir être prouvé par des attestations de présence et peut servir ensuite à de la VAE (validation des acquis de l’expérience).
    • Pour des personnes ayant quitté Bethléem, comme dans d’autres congrégations, elles peuvent se trouver en grande difficulté car elles ne sont pas aidées pour la réinsertion ; leurs heures de travail effectif aux cuisines, à l’artisanat ou dans le domaine de la santé sont difficilement comptabilisables. Cela peut conduire même à empêcher certaines de quitter. Ceci pose des problèmes éthiques importants, rappelant par analogie la situation de femmes, il y a un siècle, empêchées dans le cadre conjugal de quitter un époux violent. Ici, cela fut le cas aussi pour des hommes mais il semble que partir soit plus simple pour eux. Le premier prieur est parti au bout de deux ans. Sur 80 hommes entrés à Bethléem, 35 auraient quitté. À vérifier.

    De plus, lorsque le cadre du noviciat et de la profession perpétuelle n’est pas respecté selon les normes ecclésiales, comment peut-on considérer que ces « épousailles avec le Christ » dans une communauté donnée soient pleinement valides ? Je n’ai pas la réponse.

    Ces personnes qui quittent sont encore plus en difficulté si elles n’ont pas reçu de formation initiale avant leur entrée ou si elles disposent d’un diplôme non reconnu en France, au cas où elles y vivent. Tout cela pour souligner que quitter demande bien plus de courage qu’il n’y paraît : alléguer uniquement la fragilité personnelle des partants pour se dédouaner de toute responsabilité est de très courte vue.

    • Ce qui peut peiner, de la part d’évêques avertis, est qu’ils ne sont pas, eux-mêmes, dans cette situation d’accès difficile à la formation ou de non reconnaissance des formations qu’ils reçoivent. Ils ne sont pas non plus, pour prendre un autre exemple, dans la situation d’accès aux soins, rendue difficile ou aléatoire, selon la bienveillance ou la non bienveillance d’une prieure. On pourrait donc s’attendre à ce qu’ils soient les premiers à vouloir assainir les choses.
    • Tout ceci rappelle ce qui s’est passé par exemple à l’Arche de Jean Vanier où les volontaires bénévoles n’avaient pas de statut. Leur cadre de vie n’était pas clair. De l’ordre a été mis là-dedans. Cela demande une volonté réelle en interne, une fois que des extérieurs, par leurs observations, ont mis le doigt sur des questions à régler. Faisons l’analogie. Se mettre au service de personnes handicapées demande que les volontaires soient pris en compte dans des besoins simples d’équilibre de vie, pour que le service se fasse le mieux possible, dans le respect de tous. Si, à Bethléem, les personnes sont à l’entier service de Dieu, le service sera d’autant mieux rendu si ces personnes sont prises en considération et c’est aussi respecter Dieu que de respecter les personnes.
    • Il reste donc préoccupant d’entendre que, lorsqu’une sœur de Bethléem a pu soulever une question, voire un problème de conscience, la réponse apportée fut tantôt le silence radio, tantôt la mise à l’écart, tantôt une responsabilité nouvelle confiée pour obtenir le silence, etc. Les choses se passent à la tête du client quand le cadre manque de sérieux. C’est vrai de toute organisation. Ici, mensonges, vols, fugues traduisent un malaise persistant dans l’organisation.
    • Par ailleurs, si la prieure générale disait « nous sommes des Fols en Christ », ce que toutes les sœurs et amis de Bethléem de l’époque peuvent attester, il est certain qu’il y a une différence entre s’engager, soi, dans une telle démarche et y engager, sans garde-fous suffisants (c’est le cas de le dire !!!) tout un troupeau. La formation des responsables doit alors être encore plus grande que dans une congrégation qui n’a pas cette perspective de « la folie en Christ ». À plusieurs reprises, et l’Anonyme en témoigne une fois de plus, j’ai entendu des personnes évoquer leur « ange », comprendre : accompagnatrice spirituelle, comme quelqu’un sans formation. Si des sœurs l’ont perçu, c’est à prendre au sérieux.
    • Pour terminer, puisqu’il est fait référence au livre de Mme de Warren, elle est la mieux placée pour faire savoir la liberté dont elle a disposé pour réaliser son ouvrage. Soit c’est pleinement son ouvrage, et en ce cas, elle n’avait pas à en référer à des prieures pour des corrections, car la correction, c’est le travail de l’éditeur. Quelqu’un signant un contrat doit vérifier ses sources et, s’il raconte des bêtises, c’est à lui ou son éditeur qu’on s’en prend. Soit Mme de Warren a répondu à une commande de Bethléem, ce qui arrive. Et, en ce cas, on peut difficilement lui reprocher d’avoir collé avec la commande qui lui aurait été faite.

    La seule chose que je peux me permettre de dire est que la personne l’interviewant à la Procure ne la mettait pas en situation de pouvoir exprimer quelque bémol que ce soit. Je fais partie des gens qui n’arrivent pas à croire à la qualité d’un concert s’il n’y a pas de bémol. Comme le cardinal cité, Mme de Warren ne pouvait pas être neutre comme auteure, ayant elle-même une sœur à Bethléem. Les familles sont en situation difficile par rapport à cette congrégation-là pour ce que j’en ai saisi, tantôt conspuées, tantôt soignées aux petits oignons. Il en va de même pour des intervenants, en odeur de sainteté puis rejetés, dès qu’ils prennent des distances avec Bethléem. Camille l’a signalé aussi. Au fil du temps, il m’apparaît principalement que Mme de Warren n’a pas eu accès à des homélies de prieures. Sinon, elle se serait questionnée par « sensus fidei ».

    La difficulté étant que, dans certains milieux catholiques mais pas dans tous, peut être assimilé à une mise en cause de l’Eglise dans sa globalité ce qui est simplement désidéalisation de la représentation d’une communauté précise, appelée à rendre des comptes même si elle se croit déjà au Ciel par l’opération du Saint Esprit, sans le secours de notre sainte Mère Église. Qui n’a pas respecté l’Eglise en ne respectant pas le Droit Canon ? Sur ce sujet, au moins, le cardinal cité ne peut plus avoir d’état d’âme. Fallait-il dépenser tant et tant d’énergie pour rappeler des choses connues depuis si longtemps ? Car, pour le coup, cela contribue à discréditer l’Eglise. Et c’est bien agaçant d’en arriver là. Tout simplement parce que les victimes d’un système auquel elles ont contribué pendant un temps - et elles savent s’en expliquer, en plus, si on le leur demande, ce qui n’est pas confortable pour elles - n’ont pas été entendues. Moi aussi, je pose donc la question de ce « non lieu » annoncé par Bethléem. Il y a bien un document qui en atteste, si tel est le cas.

  • Bien sûr Angeline, mais l’Eglise ne demande absolument pas de « croire » aux apparitions, cela n’a rien à voir avec la foi en Jésus donc ne rajoutons pas de la confusion encore avec ça, je trouve que ce n’est pas aidant du tout pour des personnes déjà super manipulées par des révélations en tout genre.

    Restons à l’Evangile, à l’amour et au respect du prochain, ce sera plus aidant que de leur dire : « vous avez vu à la Salette on parle de vous » : on leur fait tellement de lavage de cerveau avec la Sainte Vierge… (enfin, ce que l’on prétend être la Sainte Vierge puisque la plupart du temps ce sont des projections mentales des unes et des autres ou des volontés de toute puissance sur l’autre)

    C’est dans ce sens là que je m’exprimais voyez-vous.

  • Bon, sans en appeler à des apparitions, les sœurs ont eu assez de messages « surnaturels » avec Saroué ou leurs supérieures qui leur disent à tout bout de champ : « la Vierge veut que tu… »

    @Alexandre, merci de ne pas mettre sur le même plan les apparitions de la sainte vierge à la salette reconnues par l’église, avec des messages surnaturels d’origine douteux révélés à une voyante sortie de nulle part.

  • L’Institution et ce fameux Cardinal 26 janvier 2015 10:51, par Tatiana

    Pour poursuivre ce que dit l’Anonyme, je dirais qu’avec tout le respect que je dois à l’Eglise en tant que Corps Mystique du Christ, et non plus à ces hommes qui la constituent sous prétexte qu’ils sont mitrés, ce fameux Cardinal (comme d’autres d’ailleurs), est malheureusement juge et partie.

    Voilà pourquoi rien ne bouge depuis tant d’années (aussi bien en ce qui concerne Bethéem qu’ailleurs).

    Voilà pourquoi tant de personnes finissent par quitter l’Eglise, écœurés de constater autant de lâcheté de la part de ces hommes qui ne sont pas remplis du zèle de la maison du Père, (sauf quand c’est nécessaire « politiquement parlant »).

    Si chacun assumait ses responsabilités, les choses seraient autres. Mais cela fait tant d’années que l’Institution est gangrénée elle-même de l’intérieur par une état d’esprit foncièrement contraire à l’Évangile : « Celui qui fait la Vérité vient à la Lumière »… Non ! Dans l’Institution, c’est surtout : « Il faut étouffer les affaires parce qu’il faut éviter tout scandale ! »

    Pourtant, aujourd’hui, c’est une question de c.r.é.d.i.b.i.l.i.t.é à la face du monde, surtout quand l’Institution se fait donneuse de leçons, en prétendant être « experte en humanité ».

    Force est de constater que cette expertise, malheureusement, n’est pas concrétisée : au séminaire, la formation est sans doute « légèrement trop légère » en ce qui concerne l’aspect temporel du monde : aucune connaissance du droit canon, mais encore, aucun cours de droit pénal, aucune connaissance de la psychologie humaine, aucune connaissance des dérives sectaires…

    Alors, certes… tant qu’il y a des vocations dans une communauté, c’est que tout va bien ! Voilà, pour l’état d’esprit général.

    A ce manque de formation et à cet état d’esprit général, s’ajoute encore la lourdeur d’une grosse machine administrative qui fait que toute démarche est looooongue et n’aboutit généralement à aucun changement en profondeur !

    Je pose la question : qu’y aurait-il donc à craindre de voir une communauté être totalement dissoute pour des raisons si objectives ?

    Jusqu’à présent, face à une telle éventualité, je n’ai jamais entendu un responsable de l’Institution se préoccuper en tout premier lieu et uniquement des personnes qui en permettent l’existence (et donc, se poser la vraie question de savoir ce que peuvent devenir tant de personnes ensuite qui se retrouveraient « dans la nature »), sinon, celles de sauvegarder les murs (ou la façade) coûte que coûte.

    Pour moi, va s’en dire que c’est le Christ qui sauve l’Eglise. Et non pas l’Institution qui sauve le Christ !

    Mais, en attendant… combien de dégâts ?

  • Témoignage de Babeth : les excès des soeurs de Bethléem 26 janvier 2015 01:56, par l’Anonyme

    Malgré moi j’ai du lire « Cet Amour que le monde oublie ». D’après le titre je m’attendais à une œuvre parlant et exposant l’Amour de Dieu que tant d’hommes oublient de passer à l’acte. Ce n’est pas un livre qui parle de Dieu aimant et aimable. C’est un livre qui parle de la Famille de Bethléem, qui par des témoignages essaye de montrer qu’on aime beaucoup à Bethléem, que tant de personnes rencontre l’Amour à Bethléem, qu’on est ouvert et libre à Bethléem. Le titre de l’œuvre m’est apparu alors bien différement. Il me parle seulement d’un orgueil pérsistant qu’essaye de se dérober derrière les belles paroles. « Cet Amour que le monde oublie » n’est rien d’autre que la transmission de la pensée que soeur Marie avait et que les soeurs responsables actuelles ont au sujet de leur famille monastique : « nous sommes les meilleures ». Le titre serait plus exact s’il était : « Il n’y a que nous qui aimons vraiment. Tous les autres ont oublié le vrai Amour. » Les unes après les autres des personnes témoignent de leur expérience à Bethléem. Toutes bien-sûr en leur faveur et certaines, pour qui est au dedans et sait comme les choses se passent, ont été conduites à s’exprimer exactement sur des points que les responsables de Bethléem veulent que soient connus. C’est encore et toujours du paraître beau et le plus beau qu’on puisse trouver dans l’Église. Pour un lecteur peu avisé cela pourra être fascinant mais pour qui connaît les méthodes apliqués c’est bien triste. Peut-être que ce qui m’a le plus impréssionné a été le peu de créativité de la part de l’auteur. Dès que j’ai lu les premières lignes je m’en doutais que cela allait finir par la parousie et tout le monde à être des moines dans un nouvel monde. J’ai même eu un petit frisson quand l’auteur va à Rome a la place de Saint Pierre pour vivre ce que d’autres y avaient vécu. L’auteur, si elle est honnête elle reconnaîtra qu’elle a été bien guidée à tout instant en son travail et qu’au lieu d’une œuvre littéraire elle a débité une commande qui lui a été faite et qu’elle signe. Le fait que l’œuvre commence par soeur Isabelle et fini aussi par elle et ses discours aux tonalités affectées n’est pas anodin. Mais ce n’est pas de ceci dont je veux parler.

    Dans le livre il apparaît le témoignage d’un cardinal qui a deux de ses soeurs dans la Famille de Bethléem. Plus qu’un témoignage il s’agit plutôt de donner de l’assurance aux lecteurs que l’Eglise accompagne de près le chemin de la Famille monastique. Il parle des choses qui y ont été rectifiées et celles qu’il faut encore mettre au point, donnant vraiment l’impression qu’il n’y a pas de quoi se préoccuper. C’est ceci exactement ce qui me préoccupe. Avec tout le respect que j’ai pour la sainte hiérarchie de l’Eglise il faut ne pas oublier que la longue histoire que ce cardinal a avec la Famille de Bethléem n’a pas fait de lui une soeur de Bethléem. Il continue à être quelqu’un qui croit plus à ce que lui est dit qu’à ce qu’il a vécu de l’intérieur. Je crois absolument à la fidélité totale de ce cardinal envers L’Eglise et c’est cela exactement ce qui m’afflige. Non, sa fidélité à l’Église ne m’afflige pas. Ce qui m’aflige c’est qu’il engage l’autorité de l’Église, par le fait d’être un cardinal, en une affaire qui en ses rouages intérieurs et profonds est contraire à la volonté de Dieu, aux normes et enseignements du Magistère et dont il n’en sait rien, malgré ses soeurs moniales de Bethléem. Je ne peux pas croire que le cardinal aurait donné un témoignage si positif de Bethléem s’il savait qu’à Bethléem les libertés de conscience ne sont pas respectées ; que le for interne est violé et tiranisé ; qu’on use des manipulations affectives et psychologiques pour retenir les soeurs où elles ne veulent pas être ; qu’on vit en un systhème qui dépersonnalise les personnes ; que les études sont du bric-à-brac ; qu’on fait ce qu’on veut avec le Très Saint Sacrement ; que la subsidarieté n’est pas respectée ; que les soeurs supérieures sont d’une grande ignorance pour ce qui est de la foi et les moeurs chrétiens ; que les soeurs « ange » peuvent n’avoir aucune compétence ou préparation pour l’être ; que des soeurs sont allées gouverner les frères ; en un mot, qu’il y ait tant d’abus de pouvoir. S’il savait de tout cela il n’aurait pas pu donner un témoignage si positif dans le livre. Mais bien probablement il était déjà bien au courrent des dénonces qui étaient déposées à Rome et de leur gravité autant plus qu’il est membre de la Congrégation des Réligieux. Alors que c’est il passé ? Simplement, il me semble, il n’a pas cru, comme d’autres n’y croient pas non plus.

    Quand on est ami de Bethléem et je pense que le cardinal l’est aussi au-delà des liens du sang, on a beaucoup beaucoup de mal à croire qu’en ces petits paradis de joie et beauté le mal soit à l’œuvre avec tant de force. On n’y croit pas. Comme on ne l’expériemente pas on n’y croit pas. C’est plus raisonnable pour les personnes de la curie à Rome voir dans les dénonces la manifestation d’une rancune mal résolue et qui est tout à fait possible, que croire à un témoignage négatif parce qu’il est négatif. Je ne sais pas comme on est arrivé à Rome à ceci, et je cite frère Silouane « une enquête de la part de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, enquête qui s’est conclue par un non-lieu, les propos de Fabio B. et de l’ancien prieur ayant été reconnus comme une interprétation personnelle et déformante de leur propre histoire. » Comment à Rome sont ils arrivés à cette conclusion ? Quelles démarches et mesures d’analyse ont été employées, quels témoins sont intervenus, quels droits à se défendre d’une part et d’autre ont été respectés ? Si le témoignage de Fabio était une interprétation déformante de sa propre histoire il reste encore les autres témoignages et dénonces qui y sont arrivées avant celle de Fabio. Elles aussi étaient toutes des histoires déformantes ? Ce sont tous des semi-fous ? Est-ce que leur concordance intrinsèque ne leur a suscité des questions ? En quel état se trouvent les différents bureaux à Rome, là ou la foi et les moeurs sont défendus avec le sang pourpre des cardinaux, si les petits et affligés sont renvoyés les mains vides et les orgueilleux mit sur des trônes ? J’ai fait un rêve : Il y avait un cardinal qui a osé se poser une question : « Et si, par un impossible, ce que Fabio et d’autres disent est la vérité ? » J’attends encore la suite du rêve.

    Dès que les responsables de Bethléem ont posté les deux Textes de Référence il y a quelque chose qui me gêne. Ils sont bien conscients des liens de confiance qu’ils ont établits à Rome et ce qu’on a fait au procès de Fabio le met en évidence. Ils sont sûrs qu’à Rome on est plus à même de croire en eux qu’aux demandeurs. La gêne qui me pérsécute c’est le soupçon que la demande de la visite apostolique n’a pas été faite. Les mensonges que les mêmes deux Textes affichent ne peux pas soutenir en même temps la demande d’une visite apostolique. Si une visite est faite avec rigueur et sérieux les visiteurs vont répérer les soeurs malades psychologiquement, ils vont répérer aussi celles toutes infantiles malgré ses 50 ans. Ils vont trouver des centaines des cahiers de « Confession à la Vierge ». Ils vont se rendre compte que les soeurs supérieures detiennent un pouvoir absolu et universel dans les monastères. Ils vont constater l’ignorance des soeurs. Or de toutes ces choses les responsables sont bien conscientes puisqu’elles les cachent aux evêques et cardinaux. La demande de la visite apostolique peut être un bluff. Un bluff devant la hierarchie qui va prendre cette demande spontannée et louable comme la preuve que tout va bien à Bethléem ; un bluff devant les familles des soeurs qui restent rassurées devant cette atitude si libre ; un blluff devant ceux qui se sont plaints et qui écrivent sur ce forum pour qu’on arrête de le faire puisque maintenant tout est dans les mains de la hierarchie. On n’a aucune preuve que la demande a été faite en bien et dûe forme excepté ce qui est dit sur les Textes de Référence qui mentent en pluiseurs autres aspects. On n’a non plus la preuve que cette demande a été acceptée et que la visite va être effectuée. Quelqu’un disait qu’une visite apostolique est un grand coup en donnant à entendre qu’on l’évite au maximum en essayant de trouver d’autres solutions. En 1998 le Saint Siège a reconnu la Famille de Bethléem de droit pontifical assumant désormais sa responsabilité. Tous les espects graves dont Bethléem est accusée maintenant étaient tous là au moment de cette reconnaissance canonique signe qu’à Rome ils non rien vu ou qu’ils ont toujours cru à ce que les responsables leur ont dit ne se souciant pas de vérifier sur place ce qui se passait. Il me semble que si à Rome ils n’ont pas fait leurs devoirs avant la reconnaissance pontifical il serait pas mal qu’en signe d’avouement de leur erreur du passé ils prennent au sérieux cette demande de visite apostolique et qu’elle soit faite et bien faite afin que l’Eglise défendue par le sang des martyres dont les cardinaux rêventent la couleur ne se trouve plutôt du côté des bourreaux.

    Mes propos sont peut-être un pur fruit de ma follie et s’ils ne sont pas fiables, du moins ma folie peut être une preuve de ce qui peut arriver à quelqu’un qui vit pas mal d’années dans un monastère de Bethléem. J’ajoute, pour ceux qui semblent ne pas avoir compris, que les cris qu’on entend sur ce forum soient forts aux faibles ils sont aussi et surtout des cris adressés á l’Église. Du moins le mien. Va t-elle les prendre au sérieux ?

  • Bon, sans en appeler à des apparitions, les sœurs ont eu assez de messages « surnaturels » avec Saroué ou leurs supérieures qui leur disent à tout bout de champ : « la Vierge veut que tu… » Le simple bon sens, l’équilibre dénote que à Bethléem, c’est vraiment très très déviant ….

    Revenons à l’équilibre humain déjà ce sera pas mal … (cf règle de saint benoit par exemple…)

  • Apparition de la Sainte Vierge à la Salette, 1846. 25 janvier 2015 20:47, par Belanger

    Notre Dame de la Salette en 1846 a t-elle prophétisé sur la famille monastique de bethléem en disant ces paroles ? Ce serait un comble pour une congrégation à vocation mariale. Se réclamer de la Sainte Vierge et être l’instrument du diable. Ce serait un complot contre Dieu. Elles dit en effet que des maisons religieuses perdront beaucoup d’ames…

    Le message de la sainte vierge :

    En l’année 1864, Lucifer avec un grand nombre de démons seront détachés de l’enfer : ils aboliront la foi peu à peu et même dans les personnes consacrées à Dieu ; ils les aveugleront d’une telle manière, qu’à moins d’une grâce particulière ces personnes prendront l’esprit de ces mauvais anges. Plusieurs maisons religieuses perdront entièrement la foi, et perdront beaucoup d’âmes. Les mauvais livres abonderont sur la terre, et les esprits de ténèbres répandront partout un relâchement universel pour tout ce qui regarde le service de Dieu ; ils auront un très grand pouvoir sur la nature ; il y aura des églises pour servir ces esprits. Des personnes seront transportées d’un lieu à un autre par ces esprits mauvais, et même des prêtres, parce qu’ils ne se seront pas conduits par le bon esprit de l’Évangile, qui est un esprit d’humilité, de charité et de zèle pour la gloire de Dieu. On fera ressusciter des morts et des justes. Il y aura en tous lieux des prodiges extraordinaires parce que la vraie foi s’est éteinte et que la fausse lumière éclaire le monde.

  • Pour rester dans la sobriété souhaitée par Guy, il est nécessaire de lire les homélies de prieures, et c’est possible. C’était certainement possible à des évêques curieux de tout. Et toc ! Je regrette d’écrire cela, mais c’est ce qui me vient spontanément.

    Il y a un aspect répétitif majeur dans le vocabulaire et les homélies à Bethléem qui permet de résumer l’approche :

    • « Mon intelligence a à être crevée avec Jésus de trop de lumière, de même que Jésus est crevé d’Amour. »
    • Je dois « m’enfuir loin de la surface corticale de moi-même, de mon imaginaire, ma mémoire, mon affectivité, qui ne va nulle part et est la demeure du diable, »
    • l’objectif étant que « mon être rétréci » devienne « entièrement modifiable », et il s’agit -pour y parvenir- de « quitter ma carapace humaine » puisqu’ « il n’y a aucune connexion entre le projet de Dieu et le projet des hommes. »

    En croisant les homélies avec les témoignages sur ce site, il semble clair que les personnes, ayant continué d’habiter leur enveloppe humaine et ayant considéré que leur sensibilité n’était pas systématiquement la demeure du diable, sont les plus à même de déboulonner le système.

    L’opposition complète qui est faite entre égotropisme qui serait « absence de Réel » et théotropisme qui « est le Réel » donne un style assez New Age aux propos tenus, même si un chrétien peut entendre qu’ « essayer d’entrer dans cette Vie avant la vie humaine où les trois personnes divines se connaissent et s’aiment » peut faire toucher à son « cœur profond ».

    Il est cependant aisé de souligner ceci : s’il y a de la vie humaine, voulue par Dieu, est-ce pour la nier, la négliger,la sublimer, la gommer, la faire fondre, la quitter, la rectifier, la fuir - et j’en passe ?

  • En réponse à Guy

    D’après les Constitutions le Chapitre général est l’organe principal de gouvernement à Bethléem, Il est constitué par toutes les prieures (je ne parle ici que des soeurs, pour simplifier et vu qu’on me pose la question pour la branche féminine) et d’autres soeurs qui ont une charge au niveau de la communauté tout entière (soeurs du conseil de la prieure générale, comptable générale, responsable des études, etc). Actuellement, pour les soeurs, cela devrait faire une bonne quarantaine de personnes. Au début du Chapitre toutes les soeurs remettent leur charge, à commencer par la prieure générale (qui garde néanmoins la « gestion » du chapitre général pendant son déroulement). A la fin on décide si confirmer la prieure générale ou si en élire une autre, et de même pour les prieures locales. Si on décide d’élire une autre prieure générale, on procède tout de suite à l’élection. Par contre, pour les prieures locales, il y a deux manières de faire : soit la communauté locale élit sa propre prieure, soit c’est la prieure générale qui la désigne. Une prieure générale est élue pour trois ans renouvelables sans limites.

    Ceci dans la théorie. Dans la pratique, pour les prieures locales la coutume était que ce soit la prieure générale qui dépose et qui désigne. J’ai été témoin de nombreuses fois de changements de prieure locale et de désignations d’une nouvelle prieure par la prieure générale et ceci dés les temps de soeur Marie. Quant aux critères de ces dépositions, les constitutions n’en font pas mention et de toute façon jamais cela se passe au su et au vu de toute la communauté. D’un jour à l’autre la communauté se retrouve avec une nouvelle prieure et c’est tout.

    Quelques semaines après que ce site a commencé à publier des témoignages sur Bethléem, on m’a reporté qu’en tous les monastères de soeurs on venait de procéder à l’élection de la prieure locale. Cela avait été décidé à la dernière minute. La personne qui me l’a rapporté fréquente les monastères de Bethléemet connaît bien les soeurs et je l’estime très fiable. Si cela est vrai, c’est une grande première à Bethléem.

  • Et je rajoute Guy : « On me dira que ce sont des excités qui veulent détruire Bethleem. »

    Oui, Guy il faut détruire ce lieu de sectarisme qui broie les personnalités…. Ce qui ne veut pas dire du tout détruire les personnes au contraire, cela veut dire les RESTAURER dans leurs vies d’adultes libres et responsables et dans leurs libertés psychologiques et spirituelles. Ce n’est pas l’Eglise ça … Ce n’est pas l’infantilisation, le viol de conscience, l’isolement…

    Il y a des communautés monastiques très équilibrées…. notamment vivant sous la règle de Saint Benoit.

    Vous dites en fait que vous ne voulez que rien ne change puisque pour vous Bethléem doit perdurer de toute façon. Il semble donc que vous ne vous rendiez absolument pas compte de la gravité des témoignages… Pourquoi ? sûrement cela est à rechercher dans votre propre histoire…

  • Je site Anne : "Dans le même genre que la confession à la Vierge, plusieurs d’entre nous ont du être invités à écrire leur « Anamnèse ». Il s’agissait de mettre par écrit toute sa vie, tous ses souvenirs, qu’ils soient joyeux ou malheureux. Ce texte était remis à la prieure, voire à la prieure générale. Soi-disant pour qu’elle présente la petite sœur toute entière, avec toute son histoire, à Dieu (ou à la Vierge). Bref. Personnellement je n’ai pas réussi à aller jusqu’au bout de cet exercice, et bien m’en a pris sans doute. Car cet « anamnèse », sous des dehors toujours très « spirituels », n’était rien d’autre qu’un vol de conscience pour mieux nous manipuler."

    Vous semblez bien paisible Guy alors que des dizaines de frères et de sœurs Bethléem vivent des choses que l’on ne souhaiterait pour rien au monde à ses proches…. Spirituellement et psychologiquement ce n’est pas humain.

    Vous pensez vraiment que vous pouvez régler les choses avec angélisme sans dénoncer les choses telles qu’elles sont ? : Irresponsabilité profonde et coupable de la hiérarchie et dérives sectaires graves qui mettent les personnes dans des situations intenables humainement ?

    Regardez Jésus dans l’évangile : quand il voit l’injustice, l’hypocrisie ou le mal : il dénonce de manière claire.

    Regardez nos "Saints" non canonisés : l’abbé Pierre, sœur Emmanuelle : ils n’étaient pas du tout "douceureux" mais c’est grâce à leur parole forte et claire que les choses ont avancé. Le pape François ne mâche pas ses mots non plus à la curie par exemple mais vous allez sûrement lui faire la leçon aussi….

    Que vous ayez peur de dénoncer et de réclamer que tout cela cesse au plus vite (je vous rappelle que la hiérarchie reçoit des témoignages depuis des dizaines d’années SANS RIEN FAIRE !, (cf traitement aussi du témoignage de Fabio à Rome….) et vous dormez sur vos deux oreilles ? Vous trouvez que j’y vais "trop fort ?"

    Je pense que si votre fils ou votre fille vivait le calvaire de cet isolement et enfermement sectaire vous auriez peut-être plus d’empressement à vouloir que les choses cessent…

    Il y a un moment il faut AGIR…. et si on ne le fait pas on est gravement coupable et ce n’est pas en me prenant pour cible (ce n’est pas moi le problème, c’est la communauté de Bethléem) que les choses s’arrangeront.

    Maintenant vous faites peut-être parti de ceux qui veulent que rien ne changent…. Mais alors respectez les personnes qui sont indignés par les témoignages de ces anciennes sœurs ou frères car il y a vraiment de quoi être révolté et le dire est une réaction saine, sinon c’est le cautionner….

  • @Fabio,

    J’aimerais savoir : Quel est le gouvernement à Bethleem ? Vous dites que tout est entre les mains de la prieure générale. J’ai lu ici que la prieure générale nomme toutes les prieures, à vie. Et elle ? Est-elle élue ? A vie aussi ? Est-ce qu’elle peut déposer une prieure ? Avec quels critères ?

    Vous parlez d’un chapitre qui n’est pas tenu quand il devrait. Quelle est la mission et quel est le pouvoir de ce chapitre ? Il y a un chapitre pour les moines et un pour les moniales ?

    Pardon pour ces questions, mais comme on n’a pas accès aux Constitutions, je ne trouve pas l’information.

  • @Fabio,

    J’aimerais savoir : Quel est le gouvernement à Bethleem ? J’ai lu ici que la prieure générale nomme toutes les prieures, à vie. Et elle ? Est-elle élue ? A vie aussi ? Est-ce qu’elle peut déposer une prieure ? Avec quels critères ?

    Vous parlez d’un chapitre qui n’est pas tenu quand il devrait. Quelle est la mission et quel est le pouvoir de ce chapitre ?

  • @Manothe,

    merci pour votre témoignage. Il fait mal… Que dire de plus ? Et le vôtre aussi Chem.

    Contrairement à ce que pense Alexandre, il y a des personnes qui pensent activement à ce qui pourrait être fait car il ne faut pas rêver, ce n’est pas simple (Xavier Leger l’a dit quelque part). Une visite apostolique c’est un grand coup, mais après ? Si on ne veut pas que tout revienne progressivement comme avant, il faut un travail en profondeur. Pas de doute sur le fait qu’il faut faire quelque chose, mais comment, c’est là le difficile et je pense que les grandes tirades accusatrices d’Alexandre (qui en général n’apportent rien qui n’ait déjà été dit) font beaucoup de mal à ce site et à la cause qu’il défend. Comment voulez-vous que je conseille à des personnes sensées de venir lire ces échanges ? On me dira que ce sont des excités qui veulent détruire Bethleem.

    Manothe, Sophie, Chem, vos témoignages parlent d’eux-même, on les sent vrais, vécus. Je regrette qu’ils soient abîmés par les tirades d’Alexandre. Fabio, au moins, fait une proposition concrète. J’aimerais qu’on puisse continuer dans une atmosphère sereine parce que justement là où il y a de la souffrance le respect est de mise et les effets oratoires sont déplacés. Encore une fois, Alexandre, je pense que vous agissez contre la cause que vous voulez défendre.

  • C’est effroyable tout ça … On voudrait en faire un film on dirait que c’est irréel et exagéré….

    Il faut vraiment avoir subit un véritable lavage de cerveau pour supporter tout cela sans rien dire. Et croire que c’est le « must » en matière de charité et de vie monastique…

    Fabio, avez-vous des nouvelles de la visite canonique ?

    les évêques que font-ils avec tout cela ? si c’est RIEN ils sont de grands LÂCHES et devront rendre des comptes..

    C’est inadmissible, vraiment… Ils font HONTE à tous ceux qui croient en Jésus de laisser des personnes dans de telles souffrances et dans un telle manque d’humanité, de liberté.

    l’Eglise n’est pas le goulag que l’on stoppe ses maltraitances gravissimes !! ça devient atroce quand même qu’ils ne fassent rien….

  • @Manothe

    Durant les spaciements, nous étions comme en clôture en étant toujours au moins trois avec une soeur professe ou responsable qui voulait écouter les discussions. Quelle solitude ! Je n’appelle plus cela de la solitude rendu à ce point, mais plutôt un moyen de contrôle total des personnes.

    En effet…. J’étais souvent mal à l’aise durant ces spaciements. Il y avait un sujet imposé (un verset de l’évangile avec un thème en relation avec la personne de Jésus. Thème qui avait été préparé par les soeurs désignées pour préparer la synaxe) et toute la marche consistait à disserter autour de ce thème. On ne pouvait pas en sortir. Une fois je me suis mis à parler du cosmos et l’émerveillement que cela me causait. Les planêtes, les étoiles… etc… mais mon ange qui veillait à ma bonne éducation m’a tout de suite rabroué. Il ne fallait pas sortir du sujet et revenir à nos moutons (c’est le cas de le dire). Oui il existe une ambiance quasi Orwellienne à Bethléem, un univers totalitaire qui peut ettouffer et briser les esprits.

  • « On mettrait des micros pour que la supérieure entende la conversation ? » Lorsqu’est née une de mes petites nièces, j’étais postulante et ma prieure a proposé que je téléphone à ma belle-soeur et à mon frère pour leur dire ma joie. Elle est restée avec moi dans sa pièce près du téléphone. Sur le coup j’ai trouvé cela plutôt chaleureux mais avec du recul, je le perçois autrement !! A partir du moment où l’on entre à Bethléem, on doit tout remettre à sa prieure. De même, je reprendrais volontiers le point des marches du Dimanche pour confirmer que jamais nous ne pouvons échanger en binôme. Les sujets personnels, familiaux sont interdits, tout comme la politique, les repas, la liturgie. tout ce qui pourrait faire débat puisque d’autres décident pour nous et nous n’avons pas droit de regard sur ces sujets. Les échanges sont contrôlés. On ne se connaît pas humainement à Bethléem ce qui fait qu’on ne parle pas d’amitiés mais on ne se connait uniquement sur les échanges « du cœur profond » des rencontres fraternelles du Dimanche. Jamais on ne peut confier une intention de prière ou une nouvelle de la famille…seulement à la prieure ou celle qui est notre « staretz ». Un jour une Prieure Carmélite m’a dit que cela manquait beaucoup de Charité car en fait on ne connaît pas du tout ce que l’autre vit en vérité.

    Sophie

  • Personnellement, je crois qu’en touchant à cette censure des relations, on touche au principal mur de défense du système Bethléem.

    J’ai toujours pensé que pour changer quelque chose dans la communauté il suffirait que les évêques imposent le respect de quelques règles canoniques de base :

    • pouvoir choisir librement son accompagnateur spirituel et que chacun/chacune puisse garder l’accompagnateur (externe à la comunauté) qu’il/elle avait avant d’entrer. Communiquer avec son accompagnateur dans la plus stricte privacy ;
    • pouvoir envoyer son courrier à qui on veut et sans aucun contrôle ;
    • pouvoir créer et entretenir de vraies amitiés avec qui on veut à l’intérieur de la communauté.

    Toutes les communautés d’Eglise « normales » vivent comme cela.

  • oui, principe o combien sectaire : isoler les personnes pour avoir un total contrôle sur elle : lire leur courrier (violation grave de la vie privée… les écoutes téléphoniques ne se font que dans le cadre de la loi en France : ici c’est donc de l’écoute de lettres puisque l’on ne peut pas téléphoner à sa famille, sinon on mettrait des micro pour que la supérieur entende la conversation ?)…

    Empêcher à tout prix les sœurs de se confier les unes aux autres : sinon le système s’écroule complètement. On ne vit pas en solitude mais à l’isolement… c’est carcérale.

    Et on doit se livrer complètement (cahier à remplir etc…) à sa supérieur pour qu’elle puisse garder le totale contrôle…. Même à ses enfants on laisse un jardin secret… mais à Bethléem c’est cela qui , à mon avis et le plus déviant : les relations humaines : le contrôle et l’absence de relations… cela conduit à toutes les pathologies….

    Quelqu’un sait si la visite canonique est faite ? des nouvelles ? ou bien malgré tous ces témoignages les évêques continuent leur « non assistance à sœurs en danger ? » merci

  • Pour ma part Guy, vous venez de toucher une corde sensible. À Bethleem il est défendu de se lier d’amitié. Et cet aspect est surveiller dans les moindres détails de cette vie monastique à Bethleem. Vous savez, en entrant au monastere je ne connaissais absolument personne. Je n’avais que mon ange et la sœur prieuré avec qui il m’était permis d’entretenir un vrai lien humain mais celui-ci était tellement infantilisant qu’ on se rendait bien compte que nous étions bien seules.

    Le le but de cette façon de faire est difficile à dire car cela relève de l’intention. L’intention de quoi ?

    Pour ma part, j’ai réussi à me faire des amis avec les musaraignes qui habitait les maisons, un cerf que j’avais apprivoisé et les plantes sauvages que j’observais et essayais d’entrer en lien et de comprendre. J’appelais « amies » certaines sœurs avec qui j’avais parfois des fous rires juste en se regardant pendant les liturgies. Vous vous imaginez !

    On nous enseignait qu’il fallait toujours regarder le sol lorsque nous marchions surtout lorsque nous rencontrions une soeur sur notre passage.

    Durant les spaciements, nous étions comme en clôture en étant toujours au moins trois avec une soeur professe ou responsable qui voulait écouter les discussions. Quelle solitude ! Je n’appelle plus cela de la solitude rendu à ce point, mais plutôt un moyen de contrôle total des personnes. C’est très pernicieux. Mais en y réfléchissant un moyen pour que seules la prieuré et l’ange sachent ce qui se passe dans la personne, dans son for interne, tout son for interne.

    Un lien d’amitié suppose une ouverture de soi à l’autre même un tant soit peu. Je ne crois pas que c’est équilibré d’éviter à tout prix certains petits liens d’amitié avec les autres. Pour ma part, cela est inhumain.

    J’en ai souffert énormément. Et à force de s’empêcher de parler profondément ou d’avoir une ouverture aux autres, lorsque je rencontrais ma famille au monastère une fois par année je ne parlais de rien de ce que je vivais. Je peux dire que je me suis fait entraînée à la superficialité.

  • Pardonnez-moi si je pose encore des questions, je n’ai pas de témoignage à apporter, comme je l’ai dit, mais ces questions peuvent faire sortir des réponses qui éclairent. Vous dites :

    Les chartreux ont une rencontre fraternelle le dimanche et un spaciement le lundi pouvant marcher deux à deux et parler librement, n’est-ce pas ?

    Oui, c’est bien cela. Ils préfèrent marcher à deux, au point que si le nombre des marcheurs est impair plutôt que de marcher à trois pour le dernier groupe, ils préfèrent en général qu’il y en ait un qui reste seul. Raison : à deux l’échange est (ou en tout cas : peut être) personnel, dès qu’on est trois cela devient plus officiel, tout le monde sait cela.

    Ma question : Un autre témoignage disait qu’au début, à Bethleem, on pouvait marcher à deux, puis cela a été interdit. Pourquoi ? On a bien dû donner une raison. Les chartreux favorisent l’échange personnel, y a-t-il une raison pour qu’on cherche à l’éviter à Bethleem ? Ou bien y a-t-il un autre chose ?

  • Témoignage de Babeth : les excès des soeurs de Bethléem 22 janvier 2015 13:07, par L’Anonyme

    @Guy

    Vos paroles m’ont interpellé et je voudrais partager ce que j’ai compris par mon expérience au sujet de la relation entre Bethléem et les chartreux.

    Il faudra dire qu’à ce sujet aussi personne ne sait pas très bien où la sagesse de vie selon les chartreux commence et où elle finie.

    De la sagesse de vie de Saint Bruno on n’a pris que quelques caractéristiques éparses et même celles-ci pas complètement. Mais par le poids de crédibilité que les chartreux ont dans l’Église on se nomme de saint Bruno même si on ne suit pas complétement sa sagesse de vie. On essaye de mettre l’accent sur le silence et la vie en solitude mais même là il y a du racommodage.

    Je donne qulques exemples.

    Les chartreux ont une rencontre fraternelle le dimanche et un spaciement le lundi pouvant marcher deux à deux et en parler librement, n’est-ce pas ?

    À Bethléem on a une longue rencontre fraternelle le dimanche et aussi un spaciement où personne ne peut marcher deux à deux où changer des paroles deux à deux. La marche et le spaciement étant le dimanche avec le repas communautaire tout ça fait une journée pleine d’activisme et de courses à droite et à gauche car le lendemain on a « la journée de désert » que les chartreux n’ont pas et tout doit être fait le dimanche.

    Les chartreux, il me semble, ont les frères de solitude, les pères, qui vivent toute la semaine en cellule par vocation et les frères convers qui servent plus la communauté et ceci aussi par vocation, nest-ce pas ?

    À Bethléem une soeur de solitude peut l’être pour un temps même si elle ne se sent pas appelée à y être et elle y est parce que les soeurs responsables trouvent qu’elle a besoin de se calmer ou autre chose quelconque. Il est tout a fait courrent de voir une soeur de l’accueil venir en grande solitude et voir une de grande solitude aller à l’accueil. Elle n’a pas une vocation à la vie en solitude ou au service dans la maison. Elle a la vocation de Bethléem.

    Mêmes celles qui sont en solitude doivent sortir pour rendre service dans la maison une fois par semaine, normalement la cuisine, le travail le plus stressant. Ce que fais que les soeurs de solitude doivent, deux fois par semaine passer de la grande solitude et le grand silence au travail intense et à la multiplicité des paroles.

    Chez les chartreux un supérieur c’est toujours un père de la solitude, nest-ce pas ?

    À Béthléem la plupart des supérieures, peut-être toutes, n’ont presque eu de vie solitaire étant toujours des soeurs soit de la maison soit de l’accueil. On a ainsi des supérieures qui gérent ses soeurs en un mode de vie qu’elles mêmes n’ont pas vécu.

    Dans la vie de silence comme lors du travail des chartreux ils vivent cela en hommes responsables je pense, n’est-ce pas ?

    À Bethléem comme tout est controlé dès les détails de la vie en solitude jusqu’à la décoration qu’on met sur la salade on est obligé de poser continuellement des questions. Pour garder le silence on fait tout par écrit multipliant les notes écrites et on croit ainsi vivre le silence des chartreux. Sans parler de l’usage continuel du télephone.

    Les chartreux étudient et prient en silence en leur cellule, n’est-ce pas ?

    À Bethléem on a trouvé le radio paradis mis en toutes les cellules où on peut recevoir des cours par haut-parleur, des ateliers de prière, des répétitions de chants, et même des avis pour la semaine. Et on appelle ceci le grand silence.

    Il y a la question du Saint Sacrement en cellule que les chartreux n’ont pas et qu’à Bethléem malheureusement on use et abuse car souvent c’est la seule façon de faire une soeur demeurer en cellule, autrement elle n’y tenait pas.

    Il me semble que les repas pris en solitude sont assez fidèles ainsi que les deux liturgies à l’Église.L’habit il est presque semblable.

    Il aurait encore à parler d’autres choses mais celles-ci peut-être vous donneront une idée de ce qu’on peut faire avec la sagesse de vie de saint Bruno. Je ne parle pas de la formation des novices car pour cet aspect là on a choisit le mode des monastères de l’orient. Et là aussi il y a pas mal de racommodages

    Quant aux paroles dites au sujet de l’habit que les chartreus quitteraient aux soeurs il me semble qu’il faut voir juste l’intention d’obliger tout le monde à ne pas parler de l’affaire par une menace : celle de n’avoir plus un habit duquel on tire tant de vanité.

  • Je doute que les chartreux invitent à « se laisser voler par l’autre comme une poire se laisse manger ». C’est ce qui peut être dit à Bethléem.

    « … Veut-il te faire un procès et prendre ton manteau, laisse-lui-même ta tunique … Te requiert-il pour un mille, fais-en deux avec lui … ». C’est l’Evangile.

    A mon avis, c’est là qu’il faut bien réfléchir, c’est là qu’il faudrait un bon discernement. Je n’ai pas moi-même une réponse claire à donner. Je pense qu’il y a une confusion entre le spirituel et le psychologique, et que cela débouche sur des choses malsaines et mortifères. Mais je ne saurais pas en dire plus.

    Un autre intervenant exprimait sa propension à s’excuser sans cesse. J’ai connu cela moi aussi à ma sortie du monastère. Je sais les difficultés et les souffrances qu’une telle attitude peut engendrer dans la vie « normale ». Et c’est là qu’on expérimente durement qu’il y a quelque chose qui ne va pas …

  • Je doute que les chartreux définissent leur congrégation comme une « opération chirugicale » où on « ne supporte pas d’attendre entre maintenant et l’éternité ». C’est ce qui peut être dit à Bethléem.

    Je doute que les chartreux disent qu’ils ont « la capacité d’être Père, Fils et Esprit ». C’est ce qui peut être dit à Bethléem.

    Je doute que les chartreux disent que leur fonctionnement « troue l’humain » en précisant que c’est « un fonctionnement de déséquilibre » -qui met nos équilibres humains au placard. C’est ce qui peut être dit à Bethléem.

    Je doute que les chartreux invitent à « se laisser voler par l’autre comme une poire se laisse manger ». C’est ce qui peut être dit à Bethléem.

    Je doute que les chartreux disent que chez eux, « c’est l’éternité par avance ». C’est ce qui doit être montré à Bethléem.

    Les témoignages sont si bouleversants que je continue de m’imprégner d’homélies de prieures de Bethléem. Lorsqu’une personne ne s’est pas sentie bien du tout, c’est que tout le système ne va pas bien du tout.

  • Les responsables nous avaient prévenues que si les chartreux en étaient informés nous n’aurions plus le droit de porter le même habit qu’eux, de nous réclamer de Saint Bruno.

    Que signifie cette étrange remarque ? Les chartreux n’ont aucune prise sur Bethleem, ni aucune prétention d’en avoir. Soeur Marie a demandé (à ce qu’on m’a dit) à ce que les soeurs soient affiliées à l’Ordre des chartreux, mais dom André a refusé en disant qu’elles avaient leur propre spécificité.

    Et puis est-ce qu’on pense à Bethleem suivre « la règle de vie cartusienne », comme c’est dit deux lignes plus haut ?

    En tant que moniales, nous n’avions pas le droit d’aller à son enterrement, à cause de la règle de vie cartusienne qui interdit de voyager, sauf pour des circonstances très précises, d’un monastère à l’autre.

    Pour les chartreux Bethleem a sa propre règle et ils n’ont rien à voir dedans. Je doute d’ailleurs qu’ils la connaissent. Je me demande quelle vision on se fait à Bethleem du rapport avec les chartreux.

  • Au sujet de l’ouverture du courrier par la sœur prieure :

    @luciole dit dans l’une de ses interventions que le contrôle de la correspondance par les supérieurs était autrefois général dans la vie religieuse, et qu’il n’a jamais totalement disparu. Cela édulcore un peu la notion de « viol de correspondance ».

    Mais voici mon expérience sur ce point : Lorsque je suis entrée au monastère, cela n’existait pas. On remettait le courrier à envoyer ouvert, mais je ne crois pas qu’il était lu. C’était surtout une question de déférence à l’égard de la sœur prieure. Le courrier qui arrivait n’était pas ouvert.

    Sauf erreur de ma part, les choses ont dû changer dans les années quatre-vingts. J’ai très mal ressenti ce changement qui a été imposé du jour au lendemain sans que personne n’ait rien à dire : Il n’était pas envisageable de dire que cela nous faisait violence.

    La sœur prieure du monastère où je me trouvais alors, était très consciencieuse et elle s’est fait un devoir de tout lire, tout ce qui arrivait et tout ce qui partait … C’était du temps …

    J’avais une vieille tante avec qui j’avais un aller-retour de correspondance une fois par an, au moment des fêtes. Cette tante était la mémoire de la famille. Elle avait l’habitude d’évoquer, à demi-mot et dans une langue souvent fleurie, les évènements et les personnes des générations passées. Nous nous comprenions.

    La sœur prieure, elle, n’a pas compris et elle a été très inquiétée par ce qu’elle a lu. Elle a estimé de son devoir de retenir la lettre pour m’en parler avant de me la donner. Elle craignait que, pour moi aussi, les propos de la tante soient une découverte ( !).

    Cependant, comme toujours à Bethléem, elle n’avait pas le temps : La lettre est donc restée plusieurs semaines dans son tiroir et il s’en est suivi un malentendu familial très désagréable. En outre, j’ai dû fournir des explications humiliantes sur des histoires de famille qui ne regardaient personne et qui, surtout, concernaient des tiers encore vivants et connus du monastère.

    Je pense donc qu’avant d’endosser certaines pratiques même traditionnelles, il faut en avoir les moyens, en temps et en aptitudes, de crainte de faire plus de mal que de bien. Et puis, là aussi, il y a tout ce que l’on a imposé du jour au lendemain à des sœurs qui n’ont eu qu’à obtempérer en silence …

  • En ce qui concerne le phénomène de « décorporation » évoqué plus haut par quelques intervenants, je dois dire que moi aussi, j’en ai beaucoup entendu parler.

    Je ne suis pas sûre que le terme de décorporation soit tout à fait approprié à ce que racontait Sœur Marie, mais enfin … voici ce dont j’ai été témoin : Sœur Marie a dû aller à l’hôpital pour une raison dont je ne me souviens plus, à supposer que je l’ai connue à l’époque. Elle a subi une anesthésie et à son réveil, elle a dit avoir vu le bon Dieu : Un long tunnel et au bout une grande lumière et un grand bonheur … (Il me semble que cela s’apparente à ce que d’autres ont raconté et même écrit, des personnes qui se sont approchées de la mort et en ont finalement réchappé).

    Je me souviens que le Père Philippe n’était pas d’accord : Il avait dit à Sœur Marie qui nous l’avait répété, que cette « expérience » ne pouvait pas être d’ordre spirituel, que ce ne pouvait qu’être une expérience psychique. Il lui en avait expliqué les raisons qui, je crois, devaient être d’ordre métaphysique et que je n’ai pas bien comprises.

    Sœur Marie paraissait troublée et chagrinée de cette contradiction. Mais elle tenait à son affaire, elle y est vite et longuement revenue, disant entre autres choses que maintenant que le Bon Dieu lui avait montré le ciel, il ne pourrait pas le lui refuser …

    Naturellement, personne n’a contesté quoi que ce soit.

  • Témoignage de Babeth : les excès des soeurs de Bethléem 22 décembre 2014 15:23, par P. Dominique Auzenet

    La divination, l’utilisation du pendule… Certaines personnes ne semblent pas avoir des idées très claires. Je vous communique cette page d’un site que je suis en train de construite : http://occultismedanger.free.fr/204_pendule.php

    P. Dominique Auzenet

  • Pourtant, quand on lit le livre d’Inès de Warren, il est bien spécifié que la communauté de Bethléem est née le jour de la promulgation du dogme de l’Assomption à Rome, dans le cœur des laïcs…. Il est même dit je crois (mais il faudrait que je vérifie) que dans ce groupe de laïcs il y avait les propres parents de sr Marie. Ils auraient tous reçu dans leur cœur qu’il fallait une communauté dont les membres vivraient comme Marie dans la Gloire de Dieu… C’est du bidon tout ça ? c’est quoi cette histoire de « motion intérieure » reçu par des dizaines de personnes à Rome ? est ce vrai ou pas ?

  • Encore au sujet de soeur Marie. Elle était une femme tout a fait fascinante. Mais au fil des années on se rendait compte qu’elle avait un art consommé pour utiliser à ses fins évènements et personnes. Le dogme de l’Assomption n’a pas été au début de la communauté de Béthléem comme le savent les premières soeurs. Quand il a fallu montrer la solidité de la fondation soeur Marie a relu certains évènements du passé et leur a donné son interpretation « mystique » et c’est là que Marie elevée au Ciel apparait comme fondement et fondatrice. Il a été pareil pour saint Bruno. À un certain moment la communauté a été obligée de s’accrocher à un ordre contemplatif et alors soeur Marie est arrivée à trouver la présence de saint Bruno partout dans l’histoire de Béthléem, même si jusque là il n’avait jamais été question de saint Bruno. Et on est devenu des enfants de saint Bruno.

    Quant aux droits de l’homme c’est vrai que la vie chrétienne n’en a pas besoin car le Christ Jésus nous a donné une dignité divine. Mais là où la vie chrétienne n’est pas arrivée seuls les droits de l’homme peuvent assurer le minimum d’une dignité humaine. Pour un membre d’une communauté réligieuse les constitutions assurent cette dignité. Si elles ne sont pas respectées cette dignité est sûrement bafouée et c’est cela qui arrive souvent, je répète souvent, à Béthléem.

    Anonyme

  • Droits et dignité 20 décembre 2014 13:57, par Paul

    On voit revenir une guerre connue et utilisée. N’empêche que celui qui apprécie la doctrine sociale de l’Eglise retrouve dans la déclaration des droits de l’homme des éléments essentiels.

    Je ne peux pas me préoccuper du travail des enfants dans tel pays si je ne préoccupe pas aussi des droits de religieux/religieuses dans mon propre pays.

    Il fallait citer ces droits. Il y a aussi, d’ailleurs, le droit au loisir et au repos.

    Sur les petites sœurs, chacun, chacune peut en avoir. Et être démuni. Très démuni.

  • @rapha

    Il ne manquait plus que l’attaché de presse du film sur ce site. Et bien c’est fait.

    Moi je dirais plutôt : venez et fuyez !

  • Témoignage de Babeth : les excès des soeurs de Bethléem 20 décembre 2014 13:34, par Jean Peplus

    @paul,

    Les droits de l’homme vraiment ?

    Pour rappel,« La Déclaration des droits de l’homme, qui a été créé en France et progressivement adoptée dans le monde entier, a été discuté, pensé et écrit dans les loges maçonniques avant d’être libéré au public. ”

    Les symboles maçonniques dont vous trouvez la description sur Internet (l’œil, la pyramide, l’oubouros, les colonnes Jakin et Boaz…) ne représentent que des éléments parmi tant d’autres de l’implication active de certaines loges dans le processus révolutionnaire de 1789 qui prit principalement pour cible l’église de France et son clergé.

    "Voici le témoignage du franc-maçon Bonnet, orateur du Convent du Grand Orient de France en 1904 :

    … C’est notre Frère trois points de La Fayette qui, le premier, a présenté le « projet d’une déclaration des droits naturels de l’homme et du citoyen vivant en société » pour en former le premier chapitre de la Constitution. Le 25 août 1789, la Constituante, dont plus de 3000 membres étaient Maçons, a définitivement adopté, presque mort pour mot, tel qu’il avait été longuement étudié en loge, le texte de l’immortelle déclaration des Droits de l’homme. A cette heure, décisive pour la civilisation, la Franc-Maçonnerie française a été la conscience universelle et, dans les diverses improvisations et initiatives des Constituants, elle n’a cessé d’apporter le résultat réfléchi des lentes élaborations de ses ateliers.

    L’affirmation est suffisamment nette et explicite pour rendre superflu tout commentaire."

    La doctrine sociale de l’Église existe et les chrétiens n’ont pas besoin des droits de l’homme maçonnique pour apprendre à se conduire en tant que personne humaine.

  • Pour qui a franchi la clôture cartusienne, le « Grand silence » est un film, disons-le, ennuyeux. On suit péniblement des scènes qui filment la vie de « vieux garçons ». L’essentiel n’a pas été saisi parce que la vie de Chartreux se vit plus qu’elle ne se laisse filmer… La vie cartusienne, ça s’éprouve. Je me souviens encore du frère qui me parlait du vitrail et de quel côté on le regarde… terne ou lumineux…

    Même chose pour Bethléem et la spiritualité orientale. Impossible de faire semblant.

    Attention à ne pas voir uniquement la situation de Bethléem sous l’angle droitdelhommiste !!!!

  • Témoignage de Babeth : les excès des soeurs de Bethléem 20 décembre 2014 12:43, par alexandre

    Idée : chacun envoie une lettre à France deux (ou au jour du Seigneur) pour dénoncer cette mascarade télévisuelle en joignant un des témoignages publié dans l’enversdudecor… Sur FB, que des compliments sur la page du documentaire, tous les commentaires plus réalistes doivent être censurés… Pourquoi ne pas publié ici un décryptage du film également avec « ce que l’on voit » ce que les sœurs qui vivent dedans vivent…. ? Bref permettre quand même que la propagande ne soit pas trop réussie : il en va de la vie de jeunes filles ou jeunes hommes qui ont peut-être envie de rentrer…. c’est important de sauver ces personnes de ce lieu où leur liberté sera si peu respectée…

    Ps : et peut-être envoyé aussi des copies aux évêques qui continent de faire comme si de rien n’était …. c’est tellement honteux…. (cf commentaire de Paul sur les droits de Homme) : comment peuvent-ils continué leur mascarade mitrée et leurs grands sermons sur « l’amour du prochain » ???

  • Un grand délire paranoiaque ! 20 décembre 2014 12:33, par rapha

    Permettez moi de rétablir quelques vérités a/s du film « Ma petite sœur »

    • Il ne s’agit pas de la sœur d’Ines de Warren, mais de la petite sœur de la réalisatrice du film, Stéphanie P.
    • Ce reportage n’est pas une commande de la Famille de Bethléem, qui a donné néanmoins son accord sur le principe, mais a laissé complétement libre la réalisatrice dans sa créativité.
    • La critique de Jean Claude D avec un Dusse, ou Dusse avec un D, est à peu près du niveau des Bronzés font du Ski…. J’ai fait pipi dans ma culotte de rire. Comment penser qu’il s’agit d’acteurs (ce sont les membres de la famille concernée, ils sont interviewés, rien n’est joué), comment même imaginer qu’ils aient touché des cachets !!!! Laisser passer un tel récit sans chercher a minima à vérifier ce qui est dit prouve que derrière le décor, comme on est caché, on peut dire et faire a peu près n’importe quoi !
    • J’ai moi aussi eu la chance d’asssiter à l’avant première, dans un petit cinéma d’art et d’essai du quartier latin, c’était sobre, émouvant certes, et plein de respects. Un débat a eu lieu à la fin, la famille est venue témoigner et répondre… Ca ne correspond peut être à aucun de vos schémas de pensée ou à aucune de vos règles de conduite, mais c’était des paroles de Témoins, Vivants et Sincères. Des témoignages tellement irradiants qu’il s’est véritablement passé quelque chose ce soir….

    ….et c’est je l’espère ce que vous pourrez tous confirmer devant votre petit écran le 28 décembre prochain à 11h30 sur France2.

    Venez et Voyez

    Rapha

  • La grande sœur de la petite sœur 20 décembre 2014 11:53, par Paul

    Je n’aimerais pas être à la place -et ne le suis pas- de la grande sœur de la « petite sœur », dans la vie. Je me sentirais une énorme responsabilité, après avoir compris que le « beau » sert à faire l’article pour autre chose.

    Cela renvoie à ce que des familles, parents, frères, sœurs ont ressenti, en voyant ce qui se passait pour des très proches vivant dans cette communauté ou dans d’autres.

    Et dire que c’est sa meilleure amie qui l’a entraînée ! Et dire que je n’ai pas fait gaffe car on leur aurait donné le Bon Dieu sans confession : Erreur justement, pour celles qui en sont privées ! Et dire que j’étais très sceptique parce qu’il n’était plus lui-même ! Et dire qu’à chaque fois que je vais la voir, elle m’emprunte mon portable aussitôt pour pouvoir communiquer avec l’extérieur : si ce n’est pas une indication, ça !

    Et dire que ses lettres sont aseptisées à la langue de bois : combien ont reçu les mêmes, à une virgule près, et ces lettres-là, dont on dispose, on peut les comparer, comme on peut comparer aussi les petits mots de « merci pour ceci, merci pour cela » reçus durant la vie au monastère, parce que rompre les silence devient nécessité pour survivre ou pour soutenir une sœur qui n’en peut plus, par reste d’humanité !

    Quand les yeux s’ouvrent, le choc est d’abord immense. La libération peut l’être aussi. Bien sûr, certains n’arrivent pas à quitter leurs illusions ou préfèrent les garder, comme l’enfant peut s’accrocher au rêve quand la réalité est insupportable. « Ne me parle plus de cela », « silence, svp ! » « Surtout, n’alertez pas la presse ! » « Ah non, pas sur la place publique, on va régler cela entre nous ! » Or l’article 19 de la Déclaration universelle des droits de l’homme stipule : « Tout individu a droit à la liberté d’opinion et d’expression, ce qui implique le droit de ne pas être inquiété pour ses opinions et celui de chercher, de recevoir et de répandre, sans considérations de frontières, les informations et les idées par quelque moyen d’expression que ce soit. » Cette Déclaration n’invite pas du tout à l’ « entre soi » mais à ce que soient répandues les informations et idées sans considérations de frontières. Ainsi, lorsque des tentatives de censure de la liberté d’opinion ou d’expression se manifestent, ceux qui sont attachés principalement à cette liberté-là s’inscrivent en résistance.

    Un beau film, vous pensez, c’est tellement mieux que d’apprendre le manque de respect de l’individu et de sa liberté de conscience. Et puis, c’est cool, ça repose la tête. Alors, on va s’en prendre au plus vite à ceux qui nous font sortir de nos illusions, et donc grandir car grandir, c’est cela. Ce sont des méchants sans cœur, ceux qui font grandir, n’est-ce pas ? Rappelons-nous la quantité de qualificatifs employés par frère Silouane, dans sa première réponse sur ce site.

    Après avoir passé le temps du choc, confortés par ce que des religieux, religieuses, prêtres ou laïcs avertis savent depuis si longtemps, et ne se disaient qu’entre eux, d’autres prennent leurs responsabilités et identifient courageusement, par recoupements et en s’entraidant, les sept erreurs dans le jeu qui n’en est pas un du tout, car des vies humaines sont en jeu.

    • absence de liberté d’expression ? Voir l’article 12 de la Déclaration universelle des droits de l’homme : « nul ne sera l’objet d’immixtions arbitraires dans sa vie privée, sa famille, son domicile et sa correspondance, ni d’atteintes à son honneur et sa réputation. Toute personne a le droit à la protection de la loi contre de telles immixtions ou de telles atteintes. »
    • absence de circulation libre, avec décisions arbitraires de changement de monastère ? Voir l’article 13 de la Déclaration universelle des droits de l’homme : « 1 - Toute personne a le droit de circuler librement et de choisir sa résidence à l’intérieur d’un État. »
    • absence de liberté de pensée et de conscience ? Voir l’article 18 de la Déclaration universelle des droits de l’homme :« Toute personne a le droit à la liberté de pensée, de conscience et de religion… »
    • non reconnaissance de droits sociaux ? Voir article 22 de la Déclaration universelle des droits de l’homme. « Toute personne, en tant que membre de la société, a droit à la sécurité sociale ; elle est fondée à obtenir la satisfaction des droits économiques sociaux et culturels indispensables à sa dignité et au libre développement de sa personnalité, grâce à l’effort national… »
    • absence de soins, et absence de remise de médicaments quand des familles les fournissent à une sœur malade ? Voir l’article 25 de la Déclaration universelle des droits de l’homme : « 1- Toute personne a droit à un niveau de vie suffisant pour assurer sa santé, son bien-être et ceux de sa famille, notamment pour l’alimentation, l’habillement, le logement, les soins médicaux ainsi que pour les services sociaux nécessaires ; elle a droit à la sécurité en cas de chômage, de maladie, d’invalidité, de veuvage, de vieillesse ou dans les autres cas de perte de ses moyens de subsistance par suite de circonstances indépendantes de sa volonté. »
    • absence de discernement dans les vocations et mensonges sur les départs ?
    • paradoxe entre le mépris très institutionnalisé du corps, et les régimes diététiques, et la surveillance de l’hygiène, même intime ?
    • vols devenus nécessaires en réponse au viol des consciences ?
    • enfermement de chaque membre dans une solitude permettant un tous pouvoirs de prieure, de telle sorte que ce n’est qu’à la sortie que des membres réalisent que, pour la voisine, c’était pareil ou que, à dix ou vingt ans d’intervalle, c’est la même chose ?
    • discours litanique, sans respiration extérieure, pour anesthésier la pensée ?
    • culte de la personnalité paradoxal quand la communauté ordonne pour tous, prieure y compris je suppose, la négligence pour sa propre personne ?

    Chercher ensemble les erreurs. S’apercevoir qu’il y a plus que 7 erreurs, mais garder ce chiffre-là pour le symbole, Bethléem aimant les symboles.

    S’accrocher surtout à l’article 1 de la Déclaration universelle : « Tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits. Ils sont doués de raison et de conscience et doivent agir les uns envers les autres dans un esprit de fraternité. » Et si c’était l’esprit de fraternité qui nous conduisait à alerter sur une communauté déviante parce qu’elle confondrait l’invitation spirituelle à l’oubli de soi avec l’anéantissement de sa raison ou de sa conscience ?

    « Ma petite sœur », un film voué à un grand avenir, dit Jean-Claude ? Mais l’avenir, c’est d’abord de contribuer à faire appliquer la Déclaration universelle des droits de l’homme pour tous les citoyens et citoyennes, surtout s’ils ignorent leurs droits humains. Toujours se demander à qui cela rend service que d’autres les ignorent.

    Sachant (alinéa 2 de l’article 20) que « nul ne peut être obligé de faire partie d’une association », il y a lieu d’interroger enfin la manière dont se font les entrées et les sorties aussi. Si quelqu’un souhaitant quitter en est empêché, est-ce respectueux ? Je fais partie de ceux qui ne le pensent pas. Opposer, comme certains penseurs chrétiens le font, la dignité de l’homme créé et sauvé par Dieu fait homme et les droits de l’homme, me semble également dangereux. Même les moines bouddhistes ne sont pas soumis à la règle de « l’obéissance aveugle ». Cette obéissance aveugle prônée dans des homélies de prieure générale explique à mon sens toutes les autres déviances. Dont celle de la règle du silence hors communauté, qui maintient l’illusion que je suis seul ou seule à vivre ce que je vis. Qui a intérêt à maintenir cette illusion ? Cela peut être une forme de perversion.

    Boris Cyrulnik définissait le pervers ainsi, lors d’une conférence il y a quelques jours : « Le pervers est celui qui vit dans un monde sans autre. L’autre devient un objet, un pantin, chargé de satisfaire son plaisir. » Prenant l’exemple du régime de Ceaucescu, il ajoutait : « s’il n’y a pas d’altérité, l’enfant ne peut pas développer ses compétences. » Il soulignait aussi, en imitant la gestuelle répétitive de balancement d’enfants abandonnés, que « la niche sensorielle est inévitable, sinon c’est la mort psychique suivie de la mort physique. »

    Et pour faire écho à ceux ou celles qui comptent, sur injonction, le nombre de leurs « cris de prière », nous pouvons compter, si nous le souhaitons et non pas sur ordre, le nombre de fois où apparaissent dans la Déclaration des droits de l’homme le terme de « liberté » et celui de « conscience » Cette Déclaration, étudiée dès l’école reste un socle compatible avec l’Evangile pour ceux qui s’en réclament aussi.

  • Pour le film, « ma petite sœur », c’est bien le 28 dans le cadre du jour du Seigneur. Préparez les mouchoirs, ça va pleurer dans les chaumières… Merci à Roselyne pour les précisions. Ça confirme bien ce que j’avais pu entendre de la part de personnes ayant côtoyé la sœur Marie. Pour le côté spirituel… il serait intéressant de faire un travail théologique sur la déroute de Bethléem. Vous voyez ce que je veux dire ?

  • Témoignage de Babeth : les excès des soeurs de Bethléem 20 décembre 2014 11:01, par Jean Peplus

    @ Jean claude D,

    En 2005 sortait en salle un documentaire sur les moines de la grande chartreuse « Le grand silence » réalisé par Philip Gröning un cineaste allemand qui avait fait la demande de filmer les moines déjà en 1984 mais ce n’est qu’en 1999 que les chartreux ont accepté. On peut noter que la solicitation vient de l’extérieur et non l’inverse comme dans le cas de Bethléém.

    Le cinéaste a vécu 6 mois parmi eux, dans la discrétion la plus grande, accumulant 120 heures d’images. Il en résulte un film d’une durée de 2h42, sans dialogues ou presque (généralement des prières), sans musique additionnelle, sans commentaire, sans autres bruits que ceux produits par les gestes du quotidien, sans autres voix que celles relevant de l’accomplissement du rite. Les images sont sobres mais superbes, le décor grandiose et l’approche des moines pudique.

    Philip Gröning :

    « J’ai eu l’occasion de vivre dans le monastère pendant presque 6 mois. Pendant ce temps, j’ai pu vivre dans une cellule comme un moine. Je devais partager la vie des moines. La Grande Chartreuse ne m’a imposé aucune condition exceptée les suivantes : pas de lumière artificielle, pas de musique additionnelle, pas de commentaires, pas d’équipe technique, je devais être seul. Ces conditions correspondaient exactement à mon concept originel et donc, aucune restriction ne me fut imposée. »

    Le plus intéressant dans la démarche de Philip Gröning, c’est qu’il a « vécu comme un moine ». D’où : son film est non seulement réalisé depuis l’intérieur du monastère, mais même, en quelque sorte, depuis l’intérieur d’un moine. Le Grand Silence, c’est la subjectivité absolue.

    Je n’ai pas vue le film sur Bethléem "ma petite soeur", mais ne doutons pas qu’il s’agit là d’une toute autre aproche. Une grosse équipe de tournage, une histoire familiale au cœur du film. Le résultat : une sorte de méli-mélo familiale mystico sentimentaliste à faire couler des larmes, Tout cela agémenté de belles musiques envoutantes. Tout ce qui n’est pas la réalité d’une vie au désert.

    Le clip parfait porte ouverte comme le dit si bien jean claude G pour rassurer les familles.

    On est très loin du réalisme épuré du film de Gröning qui nous décrit la vie monastique contemplative à l’état brut. 2 mondes décidément bien différents.

  • Vous êtes plusieurs à être sortis de Bethléem et à intervenir sur ce site. Pourquoi ne pas vous mettre ensemble pour écrire un livre ? C’est une chose que j’aurais aimé faire sur ma propre histoire, mais, seule, je ne m’en sens pas la force psychologiquement car cela me pompe de l’énergie. Vous avez la chance d’être plusieurs, de pouvoir vous soutenir les uns les autres pour vous faire écouter.

  • Je ne pense pas non plus que sœur Marie serait devenue orthodoxe même si elle s’est véritablement posée la question. Je ne crois pas qu’elle ait été seulement séduite par la liturgie orientale, cela n’a eu qu’un temps d’ailleurs puisque au carême 1982 on est revenu à la monophonie « pour chanter une liturgie du désert »..

    Dans les années 70 elle a envoyé 3 ou 4 sœurs passer plusieurs semaines dans un monastère grec orthodoxe. Comme l’a dit quelqu’un, elle ne trouvait plus d’identification dans l’église catholique. Elle et quelques sœurs proches d’elle, épousaient les paroles d’orthodoxes affirmant que la vie religieuse catholique était en pleine déliquescence … sauf Bethléem bien évidemment !

    Des souvenirs sont remontés : en 1976, au monastère de Paris, pendant la Grande Semaine , nous sommes allées deux par deux suivre la liturgie orthodoxe dans plusieurs églises, chez les grecs, chez les russes, chez les roumains.. A cette époque nous jouissions d’une certaine liberté.. La nuit pascale nous étions toutes rue Daru à l’église russe.

    Je me suis souvenue aussi que lorsque j’étais novice et jeune professe, nous recevions des catéchèses venant de chez les orthodoxes.C’était très riche, très beau, nous avons ainsi étudié le baptême, la chrismation, etc … etc .. Des sœurs allaient à l’Institut saint Serge … Ceci pour dire que nous avons été plongées dans ce monde que j’aimais d’ailleurs , même si parfois je ne savais plus où j’étais car avec sœur marie on ne savait jamais ce qu’elle allait inventer..

    Quelqu’un parle du père Philippe comme de son Père spirituel.. peut-être,je veux bien, elle se référait à lui car elle n’était pas toujours sûre d’elle au plan théologique.. Mais j’ai entendu de personnes qui l’aimaient, l’estimaient qu’elle était incapable d’obéir . Mais elle se « servait » aussi de lui, je n’ai pas oublié une homélie qu’il a faite lors d’une profession où il disait ce qu’elle voulait faire passer. Elle a fait la même chose avec son ancienne maitresse des novices des Tourelles, le couvent o.p où elle était entrée…

    Je pense que sœur Marie avait un vrai fond de bonté, de nombreux frères de la route pourraient en témoigner, et des sœurs également même si elle pouvait aussi nous traiter n’importe comment.. Mais qui peut parler d’elle ? Elle même le disait, elle était différente, avait deux cerveaux droits ou gauches je ne sais plus.. Elle est inclassable… Et je reviens à l’église hiérarchique .. Devait-elle recevoir les cautions et bénédictions nécessaires pour fonder une communauté ? Je suis allée dans sa famille, je voulais vraiment savoir si elle avait cette vocation de solitude dont elle nous parlait. La réponse a été « non », elle était « dominicaine », avec un côté social… Garder les chèvres 9 mois donne-t-il un certificat de vie solitaire ? Sœur Marie avait 24 h sur 24 quelqu’un prés d’elle..et .. parlait beaucoup !

  • Je crois qu’il faudrait vérifier le jour de la sortie du film « ma petite sœur ».

    N’est-ce pas plutôt le dimanche 28/12 à 11h30 dans le cadre du Jour du Seigneur..

  • ma petite soeur 20 décembre 2014 00:51, par Jean Claude D

    Bonjour,

    Je souhaite intervenir au sujet du film « Ma Petite Sœur » dont vous vous êtes fait l’écho et que j’ai pu voir, en exclusivité lors de son avant première, dans un cinéma chic du quartier latin il y a une quinzaine de jours.

    Ce publi-reportage de 26 minutes est surprenant et plutôt très bien fait, ce qui prouve encore une fois s’il le fallait, la puissance en communication et le soin qu’apportent les petites sœurs quand il s’agit de leur image et d’une représentation extérieure forcément soignée.

    Nous pouvons voir pendant tout le reportage quelques acteurs au jeu éblouissant qui essaient de démontrer qu’une sœur qui devient Sœur de Bethléem n’oublie jamais véritablement sa famille, et peut lui apporter en retour une nouvelle harmonie, et devenir un lien magique entre toutes ses générations.

    Il faut noter le rôle de la petite nièce, âgée de 7 ans environ, dont le texte et le jeu a su faire jaillir de grandes émotions dans la salle.

    Un autre acteur, vraisemblablement du sud, certainement formé à l’école Pagnol, se fait interviewer et récite un joli texte à faire pleurer un CRS.

    C’est donc un magnifique cocktail à la Bethleem, un clip « porte ouverte » fait pour rassurer les familles, et ç’est très efficace.

    La salve d’applaudissement, standing ovation, dura 10 bonnes minutes. Les yeux de l’assistance étaient rougis d’émotion.

    Tout cela pour vous dire, encore une fois, que la magie de Bethleem est désormais également dans le multimédia et les moyens modernes de communication, et que ce film à grand budget va réussir à n’en pas douter son œuvre : donner la plus belle des images de cette communauté.

    Le film passe dimanche à 11h30. Il est promis à un très bel avenir.

    Lors du cocktail j’ai rencontré les acteurs et l’équipe technique.

    Certainement briefé et asservis par des cachets assez substanciels on sentait bien qu’ils avaient tous un même discours à servir.

    On sentait un peu de gêne.

    J’ai même vu la jeune actrice partir précipitamment avec sa maman….signe, s’il en fallait un autre, que de tenir un tel rôle constitue déjà la pire des manipulations, et pour un enfant de cet âge je ne sais pas quel nom utiliser.

    Bref, regardez tous ce publi-reportage, et parlons en dimanche après midi.

    Jean Claude D

  • Témoignage de Babeth : les excès des soeurs de Bethléem 19 décembre 2014 23:38, par alexandre

    Oui, comme vous dites « la lueur du droit français » : c’est à dire que , comme toujours, c’est la société civile qui est obligée d’arrêter les dérives de l’Eglise…. : en fait de la remettre sur le « droit »chemin : c’est quand même malheureux… la société « évangélise » l’Eglise qui dans son « immense bêtise » ne reconnaît pas du tout qu’elle a perdu le nord…. (des droits humains).

  • Et j’ajoute pour répondre à Renato, que la lueur spirituelle vient peut-être du droit français. L’abus de faiblesse est très clairement défini :

    http://www.legifrance.gouv.fr/affichCodeArticle.do?cidTexte=LEGITEXT000006070719&idArticle=LEGIARTI000006417799&dateTexte=&categorieLien=cid

  • Le film, « ma petite sœur », à partir de l’histoire de la sœur d’Inès de Warren, est annoncé, même sur le site de la CORREF, la Conférence des religieux et religieuses de France. C’est totalement effarant.

  • Témoignage de Babeth : les excès des soeurs de Bethléem 19 décembre 2014 20:25, par alexandre

    Ephraïm aussi (des Béatitudes) avait des visions…. et le culte de sa personnalité des adeptes étaient total. Cette sœur Marie avait sûrement une structure de personnalité extrêmement particulière… mais comme l’a dit une témoin ici, rien ne se serait fait sans les personnes qui étaient avec elle. Enfin, le passé est le passé : que fait-on de l’avenir ? là on peut agir… Comment on fait pour sortir toutes ces personnes embourbées dans ces dérives sectaires profondes qui les font souffrir et les privent de liberté ? il y a urgence….

  • « J’ai moi aussi entendu cette histoire rapportée par Chem . Et une sœur , devenue prieure, revenait souvent à cet épisode qui signifiait la sainteté de sœur Marie ….

    Après le pendule … la décorporation … quelqu’un pourrait-il donner un témoignage qui apporterait une lueur spirituelle ?

  • J’ai moi aussi entendu cette histoire rapportée par Chem . Et une sœur , devenue prieure, revenait souvent à cet épisode qui signifiait la sainteté de sœur Marie ….

  • Parmi les innombrables histoires que j’ai entendu sur sr Marie quand j’était à Bethléem, il y en a une qui m’avait marquée. Sr Marie était sortie de son corps alors qu’elle était sur un lit d’hopital et elle avait eu la vision béatifique de la trinité. Au moment ou elle est revenue elle se serait exclamé « Me voilà de retour sur le plancher des vaches »

    J’ai du entendre ça au cours d’une rencontre fraternelle de la bouche de la prieure. Une des innombrables anecdotes qui contribuent au mythe de la sainteté de sr Marie.

  • pour compléter mon ni, ni … mais sûrement dans l’illusion spirituelle ! Ça doit valoir aussi pour la prieure générale actuelle.

  • C’est bizarre que soeur Marie ait pensé à cela, étant donné que les orthodoxes ne reçoivent pas le dogme de l’Assomption (ni celui de l’Immaculée Conception), alors que Bethléem est justement fondé sur ce dogme….

  • En fait, ce dont on se rend compte au fur et à mesure qu’on lit les témoignages, c’est que sœur Marie était un « électron libre » tout simplement. Aïe !

    Ni vraiment catholique, ni orthodoxe, ni de saint Bruno.

  • Il existe une lettre de Soeur Marie à une soeur qui lui avait demandé : « Pourquoi on ne devient pas ortodoxe ? » où elle avoue qu’elle l’a désiré aussi et qu’elle s’est posé sérieusement la question ne trouvant plus d’identification avec l’Église catholique mais qu’après avoir réfléchi elle avait décidé que la Famille de Bethléem allait demeurer dans l’Église catholique.

    Anonyme

  • A mon avis, Sœur Marie n’a jamais pensé à devenir orthodoxe. La connaissant, cela me paraît impensable. Je pense qu’elle a seulement été séduite par la beauté des liturgies orientales, c’est tout. (Il faut tout de même se rendre compte que son père spirituel était le Père Marie-Dominique Philippe …).

    Plus tard, elle est allée en Corse et, à son retour, elle a commencé à nous harceler parce que nous ne chantions pas comme les corses. Cela nous a valu des après-midi entières de répétitions de chant totalement harassantes. Jusqu’au jour où elle est passée à autre chose …

  • J’ai également connu les longs ateliers de prière à Jésus et cela m’était si pénible que j’essayais de passer à travers. Dans un monastère dont la prieure était très rigide .. pour ses sœurs, on ne pouvait changer de position que lorsqu’elle même le faisait. Une sœur partie depuis une vingtaine d’années, continue de souffrir de graves problèmes urinaires car on ne lui donnait pas la permission de sortir quand elle le demandait.

    Je ne suis jamais retournée à Currière ni donc sur la tombe de sœur Marie mais ce que Sarah écrit ne m’étonne pas. En 1994 nous étions une bonne vingtaine de sœurs réunies autour de sœur Marie quand elle nous a annoncé qu’elle avait rencontré un médecin qui sévissait du côté de Nice, et, qui, en mettant ses mains au dessus de la tête pouvait percevoir notre degré de spiritualité. Parmi les sœurs présentes il y avait un médecin, une avocate de droit international, une ancienne de HEC, et la plupart étaient des femmes« cortiquées.. » Une seule a réagi, elle n’avait pas fait beaucoup d’études d’ailleurs.. Elle s’est écriée, elle hurlait presque « Sœur Marie tu n’as pas le droit , tu n’as pas le droit ,c’est du viol !! » j’ai oublié la suite mais ce dont je suis sûre c’est que pas une ne l’a soutenue et je faisais partie du lot.

    Je me souviens aussi d’une, parmi tant d’autres, colère mémorable de la prieure générale actuelle, prieure locale à l’époque.. C’était une veille de Saint Bruno et elle nous avait chapitrées d’une telle manière qu’on était muettes, terrorisées.. Là encore une seule a réagi et c’était une novice. Je n’oublierai jamais, elle s’est levée et a dit « Sœur X, mon père m’a appris à respecter les autres, il m’a aussi appris à me respecter moi même. Je refuse d’être traitée de cette manière, j’exige de partir dès ce soir » Elle a quitté la salle du chapitre en claquant la porte, le soir même elle était à Currière, 2 ans plus tard elle partait définitivement.. Je donne ces deux faits car , comme a dit un écrivain « un fait est plus respectable qu’un lord anglais » et n’en déplaise à certains ,ce sont des faits significatifs de ce qu’on a pu vivre et il ne faut pas oublier qu’on ne pouvait en parler à personne .. Un jour, à une sœur avec qui je partageais une responsabilité ,j’avais osé dire quelques questions que je portais.. Elle a tout rapporté à la prieure locale qui , bien sûr l’a transmis à la prieure générale et on a toutes deux été envoyées aussi sec dans des monastères différents.

    Frère Longin ,vous nous accusez de vouloir supprimer tout ce qui est référence à Dieu, l’obéissance, les vœux, etc .. Mais je peux vous demander :

    de quel Dieu parlez-vous ?

    l’obéissance à qui, pourquoi ? l’obéissance demandée à Bethléem où on n’est plus un sujet ?

    Parfois on pourrait se demander « par qui êtes-vous payé », qui défendez-vous, de quoi avez-vous peur ?

    Nos témoignages sont fouillis dites-vous, et c’est peut-être vrai parfois.. Mais faire le tri comme vous nous y invitez n’est pas facile , car dans Bethléem c’est quelque fois comme une auberge espagnole , on y trouve tout.

    A chaque mois évangélique il y avait un nouveau chapitre à l’histoire de Bethléem qui d’ailleurs se confondait en grande partie avec la vie de la fondatrice. A ces réunions où nous étions fort nombreuses, l’âge mental devait avoisiner les 5 ans .. « - Mes petites sœurs, je ne vous ai jamais dit cela ? » - Non , sœur Marie !!! -Voulez-vous que je vous raconte ? Toutes ensemble « oui sœur Marie !!!! » on se serait cru au jardin d’enfants.. A Bethléem il y a les faits et tout ce qui tient de la fable , à commencer par les 40 pèlerins de la Place saint Pierre qui auraient entendu l’appel de La sainte Vierge à fonder une communauté etc ..etc .. ; lesquels 40 ont été plus tard réduits à 7 , mais c’est un chiffre parfait … et quand on sait la population de ce village normand venu à Rome en 1950, on est en droit d’avoir de sérieux doutes sur les locutions intérieures dont ils auraient été les bénéficiaires…

    Puisque j’ai fait allusion aux écrits de frère Longin je tiens à dire MERCI à G.pour sa réponse à l’ex frère…Je signe et contresigne, parce que zut !!! « faut pas exagérer quand même » ….

    Récemment Renato posait la question « était-ce intentionnel au départ de canaliser les aspirations orthodoxes des uns ou des autres, je ne sais »

    Non je ne pense pas qu’il y ait eu quelque chose d’intentionnel…. Je suis entrée chez « les petites sœurs dominicaines de Bethléem », puis sœur Marie a quitté l’Ordre dominicain et s’est mise à la recherche d’un « tronc » où se greffer.. On a étudié une année entière la Règle de St Benoit, on ne savait pas si on allait devenir bénédictines, cisterciennes, bernardines que sais-je.. A cette époque là j’étais jeune, ça m’était un peu égal je voulais donner ma vie à Dieu. Puis on a commencé à virer orthodoxe, orient . Il y a eu des crises, des combats dans les deux sens. ; Certaines ont failli partir ou ne pas entrer car elles voulaient rester catholiques. A d’autres ça a tout arraché de ne pas devenir orthodoxes. Je me souviens d’avoir été complètement déstabilisée le carême de 77 ou 78 où on n’avait plus la messe quotidienne car elle était remplacée 2 fois par semaine par la liturgie des Présanctifiés.. J’ai été en crise de la même manière quand 3 couples avec de jeunes enfants sont venus vivre avec nous. Et quand je disais mes doutes, mes questions ,on me répondait qu’on n’allait pas arrêter l’Esprit Saint pour une seule « mais bien sûr je n’étais pas la seule à »criser" ..

    Il me semble que dans la vie monastique il faut un minimum de stabilité et tout changeait tout le temps, à commencer par la Liturgie.. Le saint Esprit avait bon dos..

  • Témoignage de Babeth : les excès des soeurs de Bethléem 18 décembre 2014 12:49, par Jean Peplus

    Pour la question du pendule, certain sur ce site ont l’air de penser que c’est tout a fait anodin et affaire d’infantillage. A Bethléem qu’est ce qu’on peut se marrer alors ! c’est peut être aussi un dérivatif. Il faut toujours un peu d’originalité question de pas faire comme les autres.

    J’ajoute ici un commentaire du Père Joseph Marie Verlinde trouvé sur son site Final Age à propos du pendule. Vraiment éclairant :

    Selon l’anthropologie occulte, nous disposerions d’un corps astral, sorte de double du corps physique qui assure la vitalité de celui-ci. Le médium développe la faculté de se rendre consciemment dans son corps astral. Il peut poser des questions aux entités qui gouvernent ce plan, mais cela concerne les magiciens déjà bien avancés, qui ont volontairement invoqués des forces au cours de rituels, et communiquent consciemment avec elles. En général, pour un « voyant » ordinaire utilisant le pendule, il n’est pas du tout conscient de travailler avec des entités. Il pose des questions à son pendule, et s’imagine que la réponse vient exclusivement de lui, en raison d’une sensibilité hors de l’ordinaire qu’il possèderait (le fameux « don »). Alan Kardec, le théoricien du spiritisme, demandait aux esprits s’ils intervenaient dans ce genre de pratique où le médium ne fait pas appel explicitement à leur aide. Réponse des esprits : le seul fait de travailler dans l’occulte est un appel implicite à notre collaboration. Aucun résultat ne peut être obtenu dans les domaines occultes sans l’aide des entités concernées.

  • L’usage du pendule relève de la superstition.

  • Mais ne serait-il pas plus simple d’aller chez le médecin comme tout le monde ? Je me souviens que l’on disait volontiers que notre vie nous fragilisait : Il fallait donc avoir recours à des moyens très particuliers. Les médicaments normaux étaient « trop violents » pour nous. Nous ne pouvions rien faire comme tout le monde. Nous étions « fragiles ». Je me demande si derrière tout cela, il n’y avait pas seulement les complications personnelles de Sœur Marie sur les questions de santé …

    Quant au charisme, je n’ai jamais vu de discernement sur ce point : Le simple fait d’être prieure, ou chargée par elle de manier le pendule, faisait office de charisme. Il est possible que l’on ait pensé, dans un acte de foi, que Dieu répondrait forcément à la confiance faite à la prieure.

    En ce qui concerne l’utilisation du pendule par Sœur Marie, je crois bien que, conformément à son caractère, elle lui faisait dire ce qu’elle avait décidé qu’il devait dire … Je l’ai vue faire.

  • Le pendule est un moyen de diagnostic, mais pas un moyen thérapeutique : on ne « guérit » pas au moyen d’un pendule. Tout au plus le radiesthésiste peut-il choisir ou doser un médicament à l’aide de son pendule.

    Pascale dit :

    Les dons préternaturels sont une porte ouverte à l’infestation démoniaque. Il suffit d’entendre des prêtres exorcistes pour le comprendre. Les exercer cela entretient une hypersensibilité qui conduit à la médiumnité .

    Tout dépend d’ou viennent ces dons préternaturel. Viennent t’il d’un pouvoir occulte ou d’un charisme (don de Dieu accordé à un membre de la communauté en vue d’édifier la communauté toute entière). Il y a là un discernement à faire.

    Je ne pense pas que sr Marie qui utilisait le pendule ait été victime d’infestation démoniaque.

  • Les dons préternaturels sont une porte ouverte à l’infestation démoniaque. Il suffit d’entendre des prêtres exorcistes pour le comprendre. Les exercer cela entretient une hypersensibilité qui conduit à la médiumnité.

  • Pour une résumance de cette pensée cosmique vers un nouvel âge reminiscent…

  • Ce sont des pratiques qui induisent l’idée d’un Dieu-Providence qui se manifesterait à la demande. Et je ne crois pas que cela soit compatible avec le Dieu judéo-chrétien, dont on ne doit pas user le nom en vain.

    Il ne s’agit pas d’invoquer Dieu avec le pendule mais de l’utiliser comme un outil. Le corps est traversé par le magnétisme. Le pendule entre en résonnance avec ce magnétisme. C’est comme le bistouri du chirurgien mais au niveau subtil.

  • Témoignage de Babeth : les excès des soeurs de Bethléem 17 décembre 2014 21:14, par Xavier Léger

    « En soi le pendule utilisé à des fin médicales n’a rien de répréhensible. »

    Ce sont des pratiques qui induisent l’idée d’un Dieu-Providence qui se manifesterait à la demande. Et je ne crois pas que cela soit compatible avec le Dieu judéo-chrétien, dont on ne doit pas user le nom en vain.

    Que Dieu se manifeste dans les petites choses, c’est un fait, et une vérité de foi. Qu’il ne faille pas avoir peur de lui demander des choses pour notre vie quotidienne, c’est lui-même qui nous invite à le faire. Mais utiliser un pendule pour se soigner, c’est faire un amalgame spirituel assez impressionnant. Et c’est surtout très infantilisant.

  • Pour répondre à Annette, je confirme que Curriere en chartreuse est un haut lieu vibratoire au niveau géobiologique. Un radiesthésiste guérisseur (aujourd’hui décédé il y a peu) me l’a affirmé d’après les mesures qu’il allait faire souvent là bas. Ce radiesthésiste était un amie de longue date des soeurs dont il prenait en charge la santé. Il rendait visite aux monastère pour guérir les soeurs à l’aide du pendule (il le faisait aussi à distance) et se chargeait aussi de trouver des sources d’eau à l’aide de baguettes sur le terrain. Il donnait aussi des conseil en nutrition. Il avait introduit le régime désir-poyet. Il avait d’autres techniques pour soigner, notamment il posait des morceaux de tissus sur les chakras pour les nettoyer. Mais les soeurs ont décidé d’arreter la collaboration il y a 4 ou 5 ans comme je l’ai dit précédemment. En soi le pendule utilisé à des fin médicales n’a rien de répréhensible. On parle en termes de dons preternaturels. Mais comme les communautés charismatiques voient le diable partout les soeurs ont tiqué.

  • Témoignage de Babeth et commentaires qui suivent 17 décembre 2014 19:45, par Annette

    Si les sœurs parlent de « taux vibratoire » comme Sahra y fait référence, c’est que la communauté - ou au moins ses prieures- est sensible à la radiesthésie, la parapsychologie, et la géobiologie.

    J’ai fait le lien avec le témoignage de Babeth qui raconte le mensonge organisé sur le lieu de décès de sœur Marie. « Le taux vibratoire » est-il plus élevé en Chartreuse, où sœur Marie est enterrée qu’au degré zéro du niveau de la mer, à Montpellier où sœur Marie est décédée ?

    Ce qu’on peut interroger, c’est la mise en scène par la prieure et son entourage rapproché. À lire les témoignages, je perçois de la mise en scène. Côté cour, côté jardin, comme au théâtre.

    Les fils des marionnettes sont tenus par très peu de personnes, et le grand guignol continue. Le culte de la personnalité, y compris post mortem, se fait au forcing ou bien par dépersonnalisation des personnes qui entretiennent ce culte.

    Un peu de bon sens, au secours !

    La difficulté avec Bethléem, c’est la violence insidieuse, dans tous les moments de la vie quotidienne.

    L’important est-il de considérer sœur Marie comme une sainte ou de vivre le plus chrétiennement et humainement possible ?

    Aie confiance aveugle en ta supérieure qui ne fait confiance à personne. Et puis quoi encore ?

    Quant à dire, comme le fait frère Longin, qu’il y aurait de la libre pensée dans l’air, inscrivons-nous en faux.

    Exercer toutes ses facultés et compétences, dont celle du discernement, pour distinguer le grain de l’ivraie - expression de Camille dans son témoignage- c’est une invitation évangélique. Des croyants sont en droit d’inviter le Vatican à le faire. La liberté peut très bien aller de pair avec la fidélité. Et je ne vois pas bien comment peuvent s’exercer à Bethléem liberté et fidélité conjointement, si le flicage, et la délation aussi pour cause de flicage, sont réguliers.

    Maintenant, ça m’énerve, cette bêtise. Car c’est d’abord de la bêtise.

    C’est trop débile à la fin. Prier, ça rend pas débile à ce point, tout de même. Faut il offrir un boulier aux sœurs pour qu’elles se trompent pas dans le comptage de leurs « cris de prière » ?

    Est-ce que les gens qui financent cette communauté savent tout ça ? C’est pas possible. Car, s’ils le savaient vraiment, à leur place, j’investirais vite ailleurs. Et je le dis avec un paquet d’agacement pour connaître religieux ou religieuses de bon sens, ailleurs. Et si les financeurs trouvent que tout ça, c’est topissime, ça me fait très mal pour eux.

  • Les soeurs de Bethléem n’utilisent plus le pendule depuis 4 ou 5 ans. La prieure générale a décidé cela car beaucoup de jeune filles qui entrent à Bethléem viennent de communauté charismatiques ou le pendule est diabolisé et assimilé au courant new age et ça les choquaient de voir ça chez des moniales. Pour pas choquer donc…

  • Témoignage de Babeth : les excès des soeurs de Bethléem 17 décembre 2014 16:36, par alexandre

    Frère Longin, vous seriez vraiment prêt à rentrer dans une secte avec le peu de discernement donc vous faites preuve… On se demande bien si vous êtes téléguidé par la communauté de Bethléem ou si vous avez perdu tout bon sens… En tout cas, aucune compassion pour les victimes…. aucune proposition pour agir, cela fait peur…c’est là où l’on se dit : vous êtes dans l’Eglise catholique ?(certains disent que vous êtes prêtre) : alors au secours l’Eglise n’est pas sortie d’affaire….

  • Pour répondre à frêre longin, je n’ai fait que raconter ce que j’ai vu et entendu à propos de la tombe de sr Marie. Pour ce qui est de la personne en civil avec le pendule, cela pouvait très bien être un radiesthésiste de passage qui n’avait aucun lien avec les soeurs. Dans les monastères on voit passer toutes sortes de gens les plus bizarres des fois. Certains offices sont célébrés aussi autour de la tombe de sr Marie lors des grandes fêtes. Les paroles que m’ont rapporté cette soeur sont la vérité, je ne l’ai pas inventé.

  • Frère LONGIN, J’ai vécu bien longtemps à Bethléem et je suis tout à fait sûre que ce que dit Sarah n’est ni une invention ni une interprétation … J’ai entendu énormément de choses du même acabit.

    Qu’il y ait une part de subjectivité dans les témoignages, c’est certain. Le vécu est toujours subjectif mais ce qui est remarquable, c’est que malgré les différences évidentes de personnalité et de génération, ces témoignages se recoupent énormément.

    C’est sûr, il n’y a pas que de grands écrivains parmi les personnes qui interviennent sur ce site. Il est vrai que les choses sont parfois jetées en vrac. Je ne crois pas que cela rende pour autant les témoignages irrecevables. Les gens font ce qu’ils peuvent. Peut-être font-ils aussi confiance à l’Eglise pour faire le tri qui s’impose certainement ?

    Témoignage ne signifie pas accusation. Il me semble que cette identification relève pour beaucoup de l’interprétation. Il ne s’agit pas de traîner les gens au Tribunal (encore qu’il y ait quelques petites choses un peu limites tout de même : Ne pas payer ses impôts, ne pas payer ses cotisations, construire sans permis … et, surtout, que des personnes soient amenées à s’enfuir lorsqu’elles veulent partir … !). Mais, en réalité, il s’agit surtout ici d’une demande d’aide adressée à l’Eglise.

  • Témoignage de Babeth : les excès des soeurs de Bethléem 17 décembre 2014 12:23, par Xavier Léger

    @Frère Longin

    Frère, votre message témoigne d’une méconnaissance assez impressionnante des phénomènes d’emprise. Aujourd’hui, les magistrats et futurs magistrats reçoivent une formation à ces processus d’emprise. Je le sais bien : des personnes voulaient m’y faire participer. Du reste, j’ai appris que depuis l’année dernière des choses se mettent en place, en France, pour former les magistrats des tribunaux ecclésiastiques aux mécanismes d’emprise sectaire.

    Certes, il y aura toujours des juges qui refuseront d’entendre les experts leur expliquer comment une personne peut être réduite à un état d’esclavagisme par le seul truchement de la manipulation, mais en règle générale, la connaissance de ces phénomènes a beaucoup progressé. Et la loi française est équipée pour affronter ces phénomènes (Loi About-Picard de 2001, sur l’abus de faiblesse).

    Or, c’est précisément tous ces détails - dont vous réfutez la pertinence - qui sont la matière première de la manipulation mentale. Une dérive sectaire, c’est un petit mensonge, plus un petit mensonge, plus un petit mensonge… Quand on se fait happer, on perd pied avec le réel, et on finit par nous faire gober n’importe quoi.

  • Excusez-moi, frère Longin, mais là, vous allez trop loin.

    Bon sang, mais quand est-ce que vous comprendrez que c’est cet argument pourri qui a causé le merdier dans lequel se trouve l’Eglise aujourd’hui ?

    C’est trop facile de toujours accuser (pour les faire taire) ceux qui se battent pour la justice dans l’Eglise d’être de mèche avec des groupuscules obscurantistes complotant dans l’ombre pour attaquer l’Eglise !

    Ce discours, on nous l’a fait pendant des années, pour justifier une seule chose : qu’on ferme notre gueule. On l’a bien compris : ce que l’Eglise attend de nous, c’est qu’on soit de bonnes victimes : de bonnes victimes pleurent en silence, courbent l’échine et ne demandent pas justice.

    Et résultat, cela fait systématiquement le jeu des bandits, des criminels et des escrocs qui infiltrent l’Eglise de l’intérieur.

    Alors aujourd’hui, ça ne marche plus. C’en est trop, vous comprenez : TROP !!!!!

    Et si, pour résoudre le problème, nous devons attaquer chaque communauté déviante en justice et mettre tous leurs supérieurs en prison ; et si nous devons envoyer des évêques et des cardinaux derrière les barreau, et bien qu’on le fasse ! on rendra un grand service à l’Eglise.

    Je vais aller plus loin : à mes yeux, votre argument relève de la mauvaise foi. C’est la transcription d’un orgueil mal placé qui ne supporte pas qu’on remette en cause l’institution, parce que trop (et mal) sacralisée. Mais c’est de la manipulation, et au final, si des personnes continuent de se faire casser, voler, escroquer, violer dans des communautés sectaires, c’est à cause de gens comme vous qui hurlent contre les lanceurs d’alerte au lieu d’hurler contre les crimes dénoncés par les lanceurs d’alerte.

    Vous êtes vraiment prêtre de Jésus Christ, frère Longin ? De quel côté êtes vous ? Du Christ bafoué ou du sanhédrin ? Du côté du prêtre, du lévite ou du samaritain ?

  • En réponse à frère Longin 17 décembre 2014 11:33, par Renato

    Çà me paraît pour le moins étrange que le frère Longin voit des libre-penseurs s’exprimer ici. Si certains sont choqués, c’est que nous ne sommes guère habitués à regarder la réalité en face. Le réel ne doit pas avoir lieu ! Préférons donc les fictions, les images d’Épinal, les émotions la larme à l’œil. Le Christ n’est-il pas venu déchirer ce voile là ?

    On me dira… mais l’Église est plus sage que cela ! Elle sait ce qu’il convient de faire au moment opportun !

    • Ma foi ! Si cela doit passer par des vies brisées…

    Au contraire, ceux qui témoignent ici crient plutôt pour l’émergence d’une véritable vie spirituelle.

  • Témoignage de Babeth : les excès des soeurs de Bethléem 17 décembre 2014 11:21, par Jean-Philippe

    @frère Longin

    Mais vous aussi vous ressemblez aux libres penseurs : Vous portez un pantalon, et les libres penseurs portent des pantalons.

  • Le Vatican lance un rappel à l’ordre 17 décembre 2014 10:01, par Bélanger

    … aux religieuses américaines.

    Vue dans le journal la Croix aujourd’hui. Bientôt au tour de Bethléem ?

    Le Vatican lance un rappel à l’ordre mesuré aux religieuses américaines

    Le rapport final sur l’état des congrégations religieuses féminines aux États-Unis dressé à la suite d’une visite apostolique dépêchée par le Vatican a été présenté mardi 16 décembre.Le document fait ressortir le vieillissement gagnant ces ordres religieux, dont se distinguent ceux plus traditionnels. Il étaye une série de fermes recommandations dans une volonté toutefois soigneusement affichée de dialogue.

    Le Vatican lance des rappels à l’ordre, brefs mais incisifs, aux religieuses américaines. Elles doivent en particulier s’assurer que leurs « pratiques spirituelles et ministère » sont en « harmonie avec l’enseignement catholique sur Dieu, la Création, l’incarnation et la rédemption ». Le Vatican leur demande aussi « d’évaluer leur pratique actuelle de la liturgie et de la prière ».

  • Témoignage de Babeth : les excès des soeurs de Bethléem 17 décembre 2014 08:27, par frère longin

    je m’étais dit que je n’interviendrais plus car je sais que cela ne sert à rien, mais je ne peux m’empêcher de réagir quand Sarah dit (mais parmi tous ces témoignages, il y en a du même style) : J’ai été faire des retraites à curriere en chartreuse. La coutume est d’aller prier sur la tombe de sr Marie. Les soeurs me disaient que la tombe était un lieu de guérison à cause du taux vibratoire qui était élevé (cela m’a été dit de cette manière). Les soeurs en général sont persuadées que sr Marie est une sainte. Une d’entre elle m’avait dit aussi que si on exhumait son corps, elle était persuadé qu’il serait conservé avec les chairs. Une fois aussi j’ai vue une personne en civil faire tourner un pendule au dessus de la tombe.

    je ne juge pas ce qu’on vécu toutes ses personnes, et je sais que cela va vous paraitre gros, mais j’ai pensé à Mt26,59-63, où voulant accuser, on prend tout ce qu’on peut comme pierres à lancer (si soeur Marie reste allongée, si on mange des fruits au petit déjeuner, est-ce que Béthléem s’inspire de l’orient ou de l’occident, une personne civile avec un pendule etc.) cela rend vos témoignages illisibles et complètement subjectifs.

    dans tout ce qui est collectionné sur ce site, bons nombres d’arguments n’ont rien à voir avec les dérives sectaires, … et sont plutôt ceux des libres-penseurs (qui ne veulent qu’une chose : voir supprimer tout ce qui est référence à Dieu, obéissance, voeux, ordre religieux, …) il faudrait faire le tri ! le mélange des accusations de tous genres, décrédibilise les témoignages.

    je n’ai pas la patience de les reprendre un à un, mais beaucoup d’accusations ne tiendraient pas devant un tribunal. je ne cherche pas à nier la souffrance de ces personnes, mais là vous ne les aidez pas.

  • La tombe de Sr Marie 17 décembre 2014 00:32, par sahra

    J’ai été faire des retraites à curriere en chartreuse. La coutume est d’aller prier sur la tombe de sr Marie. Les soeurs me disaient que la tombe était un lieu de guérison à cause du taux vibratoire qui était élevé (cela m’a été dit de cette manière). Les soeurs en général sont persuadées que sr Marie est une sainte. Une d’entre elle m’avait dit aussi que si on exhumait son corps, elle était persuadé qu’il serait conservé avec les chairs. Une fois aussi j’ai vue une personne en civil faire tourner un pendule au dessus de la tombe.

    Quelqu’un est-il au courant s’il y a une demande de canonisation qui a été demandé par Bethléem ?

  • Monsieur Saturnin

    Vous avez choisit nommer critiques ce que d’autres appelent témoignages, c’est à dire : expériences vécues par quelques’uns et partagées à d’autres. Ces personnes peuvent, en certains cas, être appelées des victimes. Depuis que Fabio a écrit son témoignage que des personnes qui aiment beaucoup Bethléem ont eu tous la même réaction : nier ou critiquer et juger la démarche et ceux qui y participent « les internautes se font les dents sur les petites soeurs ». Pas un d’entre vous a manifesté un peu de solidarité envers les personnes qui ont souffert ou qui souffrent encore à cause des agissements érronés de ceux qui gouvernent les monastères de Béthléem. On ne respecte même pas la mort par suicide de soeur Myriah ou ceux qui sont malades à vie. On reste toujours au niveau du ressenti de voir des personnes libres dénoncer publiquement ce qu’elles ont vécu, et plus encore, après avoir expériemnté si douloureusement que les responsables de l’Église n’ont rien fait de sérieux pour arrêter cela jusqu’à present.

    Il y a des choses belles à Bethléem c’est sûre. Mas les droits fondamentaux des personnes ne sont pas respectés et cela n’est pas chrétien. Que préferez-vous ? Garder intacte l’image si belle des moniales de Bethléem que vous avez ou inicier une démarche en faveur de la justice, la paix et l’honneur de Dieu ?

    On ne se fait pas les dents sur les petites soeurs. On écrit la vérité en vue d’aider des petites soeurs qui sont au monastère, qui ne veulent pas y être.et qui n’arrivent pas a en sortir.

    Respectueusement

    anonyme

  • Témoignage de Babeth : les excès des soeurs de Bethléem 16 décembre 2014 21:02, par alexandre

    Oui, Saturnin, les critiques ont été faites en tête à tête à pléthore de responsables d’Eglise pour faire cesser ces dérives sectaires avérées :ils savent TOUT : rien n’a bougé : Rien de RIEN …

    Alors malheureusement il faut tout mettre sur la place publique pour que le monde sache comment les catholiques traitent certains de leurs adeptes et pour que cela cesse rapidement : il y a énormément de souffrance, de privation de liberté, de « lavage de cerveau » dans tout cela… c’est DANGEREUX (cf les témoignages sur ce site).

    Il faut donc que la presse, les journalistes de toutes obédiences puissent lire tout cela, que les familles aussi pour que ces recrutements cessent car malheureusement personne ne protège ces personnes qui rendre dans cette secte. Et pire, c’est l’Eglise elle -même qui cautionne ses déviances graves….

    Je vous rappelle qu’il y a des personnes en souffrance à sauver là ! et ils y a des jeunes à préserver, on n’est pas dans un « opinion » on est dans un scandale qui dure depuis des dizaines d’années…

  • Témoignage de Babeth : les excès des soeurs de Bethléem 16 décembre 2014 20:45, par Jean peplus

    J’avais une question car je retrouve souvent cela dans les témoignages : Sœur Marie était toujours couchée, sœur Isabelle est aussi toujours couchée… Mais pourquoi ? Elles n’assistent pas aux offices, ne suivent pas le même régime : qu’est-ce qu’elles ont ?

    Un proverbe guinéen dit :

    « L’ami d’un serpent boa doit aimer la position couchée. »

  • « j’ai souvent observé qu’à Bethléem, on savait d’avance où l’on devait aboutir et que s’il fallait torturer le réel pour y arriver, on le faisait. »

    Tout a fait juste. Et si ce réel ce sont des personnes ça c’est pareil.

    Merci josy

  • Les critiques sont toujours délicates à recevoir car elles portent sur les défauts. Elles sont aussi faite pour nous permettre d’avancer. Ne pas les écouter revient à se priver d’une occasion de mieux faire.

    Une critique constructive n’a pas le but d’humilier, c’est pourquoi elle se fait discrètement en tête à tête. Les critiques publiques comme ici les témoignages publiés sur ce site, même si elles peuvent paraitre pertinentes, n’ont pas pour but de faire avancer, mais de discréditer. Cela ressemble à un bucher sur la place publique de la toile où les internautes se font les dents sur les petites soeurs.

    Les critiques jugent les œuvres et ne savent pas qu’ils sont jugés par elles

    Jean Cocteau.

  • Témoignage de Babeth : les excès des soeurs de Bethléem 16 décembre 2014 19:51, par alexandre

    Merci pour votre témoignage Babeth, c’est vraiment le bagne pour la vie de l’esprit mais aussi pour la vie du corps à Bethléem… Encore une fois on est sidéré de toutes ces révélations et du silence assourdissant de l’Eglise…

    Quelle honte ! comment faire confiance à des prélats qui tolèrent tout cela ? et ils prêchent l’amour ? …. Arrêtez tout, on ne vous croit plus, vous laissez les gens croupir dans des sectes avec votre bénédiction et vous prétendez suivre le Christ ?

    Les contre -témoignages s’accumulent par ces silences honteux, la hiérarchie à part se mettre une mitre sur la tête se décrédibilisent complètement en protégeant les sectes qui détruisent des personnes qui leur font confiance (cf témoignage de Hélène)

    Vous voyez le Christ rentrant en communauté à Bethléem ? vous le voyiez abdiquer son libre arbitre ? proclamer que la conscience n’existe plus et que seule sa mère doit tout dicter par la voix de son supérieur….

    Le Christ des évangiles fuirait à toutes jambes !!!

    J’avais une question car je retrouve souvent cela dans les témoignages : Sœur Marie était toujours couchée, sœur Isabelle est aussi toujours couchée… Mais pourquoi ? Elles n’assistent pas aux offices, ne suivent pas le même régime : qu’est-ce qu’elles ont ? recevoir en direct la voix de la sainte vierge cela fatigue à ce point ?

    Alors que l’on « vire » les sœurs qui ne peuvent pas suivre ce régime « invraisemblable », pourquoi elles ne sont pas aussi écartées car incapables de suivre la règle ?

    c’est vraiment du grand n’importe quoi… on se demande comment les adeptes peuvent tout gober comme cela….. c’est comme Raël, c’est du même acapit…

    • "Nous restons 6 heures par jour devant le Saint-Sacrement … Nous écoutions donc des ateliers de prière de Sœur Isabelle pendant 6 heures par jour … ».

    J’ai connu les débuts de cette pratique alors que j’étais au monastère depuis déjà quelques années. Je crois que si cela avait existé avant mon entrée, je ne serais pas entrée : Nous sommes devant le Roi des Rois et le Seigneur des Seigneurs, mais il y a quelqu’un qui parle sans arrêt. « Répands ton cœur comme de l’eau devant le Seigneur », mais il y a déjà quelqu’un qui se répand pour moi … Au début, il y a eu des sœurs qui se sont plaintes dans le sens de ce que je viens d’exprimer. Sœur Marie nous l’avait dit. Elle semblait y réfléchir. Mais pour finir, elle est revenue à sa première idée.

    • « Il ne devait rien y avoir d’autre dans notre tête que cette invocation, censée nous unifier totalement au cœur, dans un silence absolu ».

    J’ai connu cela aussi. Seulement, même dans une vie très simplifiée, il y a des choses à penser. Pour moi, cela a constitué un problème et une souffrance continus dont j’ai été trop heureuse de me libérer à la sortie.

    J’ai connu une époque où dans la cellule de Sœur Marie il y avait une bande qui tournait sans arrêt : « Jésus … Jésus … Jésus … Jésus … ». Peut-être que cela l’aidait.

    En y repensant, il me semble que toutes ces pratiques, plus ou moins empruntées à l’Orient, sont de l’ordre du moyen. Il me semble que l’on a tendu à en faire une fin, surtout lorsqu’on a commencé à tenir une comptabilité des invocations …

    • « De plus en plus de fêtes sont devenues interminables … : La Toussaint … ».

    J’ai connu l’époque où nous avions pour la Toussaint une liturgie normale. Et puis, un jour, Sœur Marie a eu l’idée de nous faire vivre l’Apocalypse toute la journée. L’office, c’était la lecture du Livre de l’Apocalypse, à peu près in extenso me semble-t-il, en y intégrant adroitement l’Eucharistie. Nous mimions tout ce que faisaient les anges dans le livre de l’Apocalypse : Quand ils se prosternaient, nous nous prosternions ; Quand ils faisaient une demi-heure de silence, nous faisions une demi-heure de silence ; Quand il était question d’un caillou blanc, nous faisions une procession pour aller recevoir un petit caillou … Ma foi, peut-être y a-t-il des sœurs que ce théâtre rapproche de Dieu …

    • « Il y aurait des mesures plus strictes de jeûne quotidien … pour que nous soyons du côté des pauvres et non du côté des riches … ».

    Peut-être faudrait-il rapprocher cela du témoignage de Camille ?

    • « Les sœurs de solitude, elles, ne pouvaient plus se détendre ».

    Sœur Marie n’a jamais compris que les sœurs aient besoin de détente. Elle-même ne se détendait guère, elle était bien trop anxieuse pour cela. Je l’ai souvent entendu dire qu’à Bethléem, nous n’étions pas comme les autres, « nous n’avions pas de récréation » comme dans les autres communautés.

    A un moment, elle a voulu supprimer le spaciement du dimanche pendant le Carême. Elle disait que les Chartreux ne sortaient pas pendant le Carême. Et puis, elle a appris qu’il n’en était rien : Les Chartreux suppriment d’autres choses mais pas le spaciement. Je puis dire que pour Sœur Marie, cela semblait être une grosse surprise et presqu’une déception.

    Sœur Marie était toujours couchée, elle ne pouvait pas expérimenter par elle-même certaines difficultés basiques. Je l’ai constamment entendu dire qu’il y avait « des gens qui avaient trop de santé » ( !?). En fait, les rapports de Sœur Marie au corps en général, et aux questions de santé en particulier, étaient très compliqués et contradictoires. Peut-être cela lui venait-il des maladies dont elle a été affligée dès son enfance, et des difficultés que ces maladies lui ont occasionné dans sa jeunesse ?

    Je suis certaine que « Madeleine » a été très bien soignée comme elle le dit. Peut-être aussi, tout comme Sœur Marie, n’a-t-elle jamais vécu la vraie vie de la communauté. Peut-être n’en a-t-elle approché que la vision idéale, comme Sœur Marie.

    • « Le retour du Christ, …, allait se produire le jour de l’Epiphanie 2001 … ».

    Voici un souvenir personnel : Un jour, j’ai eu la visite de ma famille. Sœur Marie est venue saluer. Elle ne connaissait pas beaucoup ces personnes mais elle leur a tenu, de but en blanc, le discours suivant : « Saint-Paul dit que nous ne mourrons pas tous. Moi, je mourrai mais pas vous, c’est la Sainte Ecriture qui le dit ».

    Je n’exagère rien, elle leur a vraiment dit cela avec force et pendant plusieurs minutes. Puis, elle est partie. Personne n’a bronché mais, un peu après, Maman m’a dit sans avoir l’air d’y toucher : « Elle fait un peu illuminée, hein ? ». Je n’ai rien répondu.

    • « Lorsque je leur ai expliqué en quoi j’étais dans la nuit de la foi, ils m’ont dit que c’était peut-être avant tout une dépression … ».

    Sœur Marie reconnaissait elle-même ne pas savoir distinguer clairement le naturel du surnaturel. Il semblerait que cette confusion se soit dangereusement perpétuée.

    • « Nous ne creusions pas en quoi Jésus était pleinement homme, ni en quoi nous étions des personnes humaines. Si bien que notre divinisation n’était pas le prolongement de notre humanisation ».

    Lorsque je suis entrée au monastère, nous avons fait ensemble une fiche d’Evangile dont je ne me souviens plus l’intitulé exact mais qui portait sur le visage de Jésus. J’ai beaucoup aimé cette recherche ensemble, c’était très sympathique.

    Mais ce dont je me souviens le plus, c’est que j’aurais voulu regarder comment Jésus était homme : C’était très important pour moi, j’avais vingt ans et je cherchais un chemin pour mon humanité, un chemin pour une vie humaine réussie. Eh bien, cela n’a pas été possible : Il fallait trouver que Jésus était Dieu, c’était déterminé d’avance.

    Ce n’est pas que je doutais de la divinité de Jésus, ce n’était vraiment pas le problème, mais j’étais gênée, entre autres choses, que l’on sache d’avance où l’on devait aboutir. Intellectuellement, ce n’était pas honnête. En plus, les gens qui ont côtoyé Jésus ont d’abord vu un homme, sa divinité s’est dévoilée progressivement.

    Par la suite, j’ai souvent observé qu’à Bethléem, on savait d’avance où l’on devait aboutir et que s’il fallait torturer le réel pour y arriver, on le faisait. L’idéologie était généralement première.

    Dans cette même rubrique, je voudrais encore dire qu’à un moment donné, Sœur Marie en est venue à établir une hiérarchie entre le premier et le deuxième commandement, ceux dont Jésus dit qu’ils sont semblables. Elle disait : « Oui, ils sont semblables, mais le premier est le premier et le second n’est que le second … ».

    • « Même lors des dialogues avec notre prieure, il n’est pas rare que nous soyons sans cesse coupées par des appels téléphoniques ».

    Exact, j’ai toujours connu cela. On essaye de dire quelque chose de son cœur, mais le téléphone sonne pour une permission, une histoire de torchons à ranger, et cela dure, dure, … Pour finir, on n’a plus rien à dire. Il y a une multitude de phrases que je n’ai pas terminées, de dialogues qui sont restés en suspens … C’est ainsi que le temps passe …

    Voilà, c’est tout.

  • Chère Babet, il m’est arrivé des faits assez cocasses également. Parce que je savais bien cantiler en anglais un jour on m’a dit en plein mois évangélique que je traduirais en anglais, panique de ma part je pose un quomodo je sais lire l’anglais mais je ne peux pas avoir de conversation ni le comprendre à l’oreille. Alors on me place les écouteurs sur les oreilles et on me donne un micro pour faire la traduction : je ne disais rien car j’étais incapable de faire la traduction. La situation était plutot comique. Un autre jour on m’a dit tu vas conduire cette voiture car j’avais mon permis de conduire, je pose un quomodo, je ne sais pas conduire une voiture de conduite manuelle, je conduis seulement les voitures a conduite automatique. On me dit tu vas conduire cette voiture, je vais conduire la voiture et… J’en suis incapable et de plus je brise la conduite de la voiture… La j’ai trouvé la situation beaucoup moins amusante.

  • Comme il est question du père Matta d’Egypte, on trouve ici des enseignements audio à partir de ses écrits.

    http://www.spiritualite-orthodoxe.net/vie-de-priere/index.php/matta-el-meskin-audios-des-enseignements/nous-avons-tant-besoin-du-christ-audio

    Il est certain qu’à Bethléem, on pourrait avoir l’impression d’une certaine proximité avec l’orthodoxie. Leur façon de communier, la vénération des icônes, les prières. Mais, à Bethléem, on reste dans le catholicisme. C’est ce côté « oriental » sans doute qui fascine ceux qui y rentrent ainsi que les amis qui gravitent autour de la communauté. Était-ce intentionnel au départ de canaliser les aspirations orthodoxes des uns ou des autres ? Je ne sais …

  • En lisant Fabio au sujet sur les pères du désert , dont on ne cesse de lire et d’en parler à Bethleem, surtout sur cette obéissance aveugle, dont on attend à Bethleem, j’aimerais vous entendre, Fabio si vous avez pu parler de cette obéissance vécue et comprise chez les moines d’Égypte lors de votre retour et si oui, comment c’était reçu ?

  • Merci Babeth, je me demande bien ce que les Peres du desert pensent du mot martyr. Je me suis toujours sentie mal a l’aise lorsqu’on utilisait ce mot a Bethleem. J’avais l’impression que l’on dénaturait le sens de ce mot. J’ai toujours pensé que l’on pouvait toujours s’y préparer(au martyr) en gardant sa conscience prete a réagir lorsque le moment pour défendre la verité se présenterait.Il me semble que ce mot fait reference a un moment ultime, revele a tous et qu’il donne la mort. Ce que j’en ai lu par exemple de certains saints martyrs c’est que c’est une grace tres speciale qu’on ne peut se donner a soi, un grand moment d’unité avec Dieu un moment unique qui se passe avant la vision beatifique…Bref… Je n’ai pas beaucoup le temps de faire de recherche la-dessus.. Si quelqu’un peut m’éclairer.

  • Merci Babeth.

    Que Dieu te bénisse pour ce témoignage. La vérité vaincra les ténèbres.

  • Je remercie vivement Babeth pour son témoignage. Quelqu’un a dit qu’il pourrait paraître surréaliste, mais le réel de Bethléem est ainsi, il ne ressemble en rien au réel et à la vie qu’on mène partout ailleurs.

    Je voudrais d’abord confirmer point par point les affirmations de Babeth, et en profiter pour rajouter quelques exemples. Je ne reprendrai que certains points, juste pour continuer à essayer de donner une idée de ce qu’est vivre dans un monastère de Bethléem.

    Babeth parle du jeûne. Quand je suis sorti le menu type d’une semaine de carême (et les frères étaient censés manger plus que les sœurs), était à peu près celui-ci. Lundi et mercredi : fruits (pommes) à manger le matin en sortant de Matines (vers 8h30), puis la nourriture était servie en une seule fois vers 10h45 et comprenait du riz (la plupart du temps complet) non assaisonné, ni sel ni huile – on avait du sel et de l’huile en cellule – des grains de sésame grillés ou pas grillés, des carottes râpées et du pain. Le mardi et le jeudi, on y ajoutait du fromage et parfois de pommes de terre, le samedi un protide animal, genre œuf et des galettes. Le vendredi par contre on jeûnait au pain et à l’eau, et rien d’autre, ni fruits ni riz. Tout cela était porté aux portes des cellules, dans un grand sac du genre de ceux qui servent pour le transport des produits surgelés (on avait trouvé ce stratagème offert par un couple de parents) avec dedans un glaçon plastique. Le glaçon et le sac devaient servir à garder « au frais » le peu de nourriture qui restait et qui était consommée vers 17h30 ou après les vêpres vers 19h. Il faut compter que je parle du monastère en Terre Sainte, où les chaleurs étaient souvent torrides. Le dimanche on avait deux repas sobres mais complets, dont un au réfectoire (le seul repas de la semaine pris tous ensemble).

    Babeth parle des excès dans la prière personnelle. Je confirme tout ce qu’elle dit et je rajoute un détail qui pourra paraître loufoque, mais qui va de soi à Bethléem où il se prétend d’une tradition monastique millénaire. Je parle du « Canon de prière de Carême ». Avant le carême, chaque frère doit présenter à son prieur un « canon », c’est-à-dire une liste de bonnes résolutions. Elles comprennent notamment la prière et un point d’ascèse et de conversion personnelle. Pour la prière, il est de coutume de présenter une liste où on doit chiffrer un certain nombre de « prières de Jésus » (Seigneur Jésus Christ, Fils du Dieu Vivant, aie pitié de moi pécheur – selon cette formule ou dans ses nombreuses variantes), le frère s’engage à en dire au moins 300 par jour, il y en avait qui en disait beaucoup plus, jusqu’à 1500 ou davantage. Cela signifie très concrètement que le frère doit pouvoir compter ces prières, il le fait se servant de son chapelet (en laine, comme les chapelet orthodoxe, pouvant aller jusqu’à 300 grains) En plus des prières de Jésus, le frère doit indiquer aussi un certain nombre de « grandes métanies » (genre de génuflexion où on va jusqu’à toucher terre avec son front – très musclé comme exercice de pitié). Si le frère n’arrive pas à respecter ses résolutions, il en demande pardon lors du chapitre des coulpes hebdomadaire.

    Babeth évoque encore les grandes liturgies et leurs excès. Peut-être que des lecteurs de ce site ont participé aux liturgies de grandes fêtes liturgiques à Bethléem, ou même à la Semaine Sainte. Il faut savoir que la communauté sort de ces tours de force complétement épuisée. Il est fort rare qu’en Semaine Sainte le moine ou la moniale s’enfoncent dans le silence et la prière. Il est beaucoup plus probable qu’il ou qu’elle soient réquisitionnés pour l’immense préparation que ces liturgies demandent. Ménages, repas, scénographies à préparer et à peaufiner jusqu’à la perfection, répétitions de chant harassants pour les frères et les sœurs chantres, heures et heures de travail pour les chargés de la sacristie… A la fin, on a passé bien plus de temps dans le « paraître », même si liturgiquement impeccable, que dans « l’être ».

    Pour finir, je voudrais approfondir un instant un sujet qui a été souvent évoqué au fil des témoignages et des commentaires parus sur ce site, celui de l’obéissance. A Bethléem on a une conception très particulière de l’obéissance (on aura bien compris que tout tourne autour de ce mot, on obéit jusqu’à la mort, et il est vrai qu’on pourrait objecter que saint Paul dans la lettre aux Philippiens, utilise justement ce mot « il fut obéissant jusqu’à la mort et à la mort de la croix », d’ailleurs ce passage biblique du Nouveau Testament est cité à temps et à contre temps à Bethléem).

    Je voudrais juste raconter une anédocte. Quand il s’est agi de trouver un grand cours de théologie propédeutique, que tous les moines et toutes les moniales auraient eu à suivre dans les premières années de leur vie monastique, l’enseignement sur la vertu d’obéissance s’est présenté comme un cas particulier. Pour tous les autres éléments de la doctrine de la foi, mais vraiment pour tous, la sœur qui a écrit ce méga-cours, s’est inspirée de saint Thomas d’Aquin.

    La doctrine sur Dieu, Trinité, Création, la doctrine sur l’homme, nature, grâce, vertus, péchés, la doctrine sur la révélation, Incarnation, Rédemption, Sacrements, etc, tous ces aspects étaient traités à la lumière de la doctrine de Saint Thomas d’Aquin. Tous, sauf un, justement la vertu d’obéissance. Arrivée à cette partie de son cours, la sœur, je m’en souviens parfaitement, notait que pour la vertu d’obéissance on quittait pour un instant la doctrine du Docteur Angélique pour se référer à l’enseignement des pères du désert et des sœurs et des frères prieurs.

    Pourquoi cela ? Tout simplement parce que sur ce point précis la doctrine de Bethléem a peu à voir avec l’enseignement du Docteur Commun, qui est celui qui fonde la pratique de l’obéissance religieuse dans l’Eglise Catholique et en particulier qui constitue le soubassement théologique des articles la concernant dans le Droit Canon.

    Qu’est-ce que dit Saint Thomas ? Il distingue clairement deux types d’obéissance, celle de l’intelligence que lui il appelle « spéculative » (ce que nous pensons par nous-mêmes et au plus intime de nous-mêmes) et celle de l’intelligence que lui il appelle « pratique » (ce que nous décidons de faire dans le concret de notre vie). Or, pour lui ça ne fait pas de doute, seule l’intelligence pratique est concernée quand on parle d’obéissance religieuse.

    Le religieux obéit à son responsable dans les limites de l’autorité que celui-ci a sur lui, les limites de l’action pratique, et donc du for externe (et sans que cela aille contre sa conscience). Un religieux ne pourra jamais adhérer à ce que son supérieur pense, ce qu’à Bethléem on appelle « faire sienne l’intention de sa prieure ou de son prieur », cette obéissance n’est due qu’à Dieu seul (autrement, dit Saint Thomas, l’intelligence du religieux serait comme une girouette, car un supérieur, les circonstances étant changées, peut très bien lui demander une chose que son prédécesseur lui avait interdite). C’est cet enseignement du Docteur Angélique qui fonde la distinction séculaire dans l’Eglise Catholique entre for interne et for externe, distinction que Bethléem se refuse de reconnaître, sinon dans les propos, du moins dans la pratique.

    D’où donc Bethléem prétend tirer sa doctrine de l’obéissance ? Elle dit « des pères du désert ». Il est vrai que la pratique de la transparence des pensées est né dans les déserts d’Orient, au début de l’expérience monastique. Il est vrai qu’on lit dans les récits des pères du désert que le disciple doit rendre compte à son père spirituel du nombre de gouttes d’eau qu’il boit dans sa cellule et du nombre de pas qu’il fait dans sa journée. On y retrouve exactement la comptabilité des prières de Jésus ou des métanies que j’évoquais tout à l’heure. Comment résoudre ce problème ?

    Ce que je vais dire maintenant est le fruit de mon expérience et de ma réflexion personnelle. Je le partage ici sans prétendre l’imposer à personne mais plutôt comme une suggestion qui pour moi s’est révélée bénéfique.

    Je crois qu’en parlant de l’obéissance on touche à une des déviances majeures de Bethléem. Comme le disait si bien Hélène dans son témoignage, Bethléem n’est ni l’Orient ni l’Occident, ou mieux elle est l’Orient quand ça l’arrange et elle est l’Occident quand ça lui convient. Bethléem a pris à droite et à gauche dans différentes traditions ecclésiales, catholiques ou orthodoxes, et les a fondues ensemble dans un creuset qui, les décontextualisant, a fini par les dénaturer.

    Pour illustrer tout ceci, je vais tout simplement raconter ce qui a constitué le premier declic qui m’a porté à décider de partir de Bethléem. C’était en juin-juillet 2008. J’avais été envoyé (ce serait trop long d’expliquer par qui et comment cela s’est fait) passer trente-quarante jours de retraite dans un monastère copte en Egypte, pour ceux qui fréquentent un peu la littérature monastique, chez le monastère de Matta el Meskin, connu aussi comme Matthieu le Pauvre, (moine mort en 2005 qui a refondé le monachisme copte et qui a écrit un grand nombre de livres spirituels devenus des bestsellers du genre en Occident). Or, une des raisons pour lesquelles j’allais là-bas était surtout pour que j’y apprenne l’obéissance, la vraie, celle des pères du désert.

    Quelle n’a été donc ma surprise la première fois que j’ai rencontré le fils spirituel de Matta el Meskin, l’héritier de son esprit et de sa doctrine, un moine qui parlait parfaitement le français et qui avait accepté de me suivre spirituellement pendant la retraite. Je garde encore dans un petit cahier les paroles qu’il m’a adressées lors de notre première rencontre. Pour lui la distinction entre for interne et for externe était fondamental. Le for interne était au Christ, et le père spirituel n’avait rien à y faire. Il se montrait farouche sur ce point, et il ne comprenait pas qu’on puisse entendre la tradition spirituelle des pères du désert d’une autre façon. Je me souviens parfaitement du petit sourire qu’il arborait en me disant : « un égyptien ne peut pas supporter les règles, c’est l’Occident qui les a inventées ».

    Ces paroles et d’autres, qui petit à petit ont commencé à miner en moi tout « l’édifice spirituel » appris à Bethléem, je ne les ai jamais oubliées. Elles m’ont aidé à réfléchir et m’ont fait petit à petit comprendre que cette tradition monastique tant mise en avant à Bethléem, dont elle se sert comme d’un bouclier pour justifier ses manières d’agir, n’est pas la vraie tradition du monachisme telle qu’encore aujourd’hui est vécue chez les moines d’Orient. Bethléem en a coupé les racines, comme elle l’a fait avec tant d’autres traditions ecclésiales. Elle a coupé et a essayé de tout transplanter chez elle, dans le jardin de « la Vierge ».

    On peut raisonnablement se demander si, ce faisant, elle n’a pas été fait d’une source de vie, ces plantes florissantes, un lieu de mort.

  • Témoignage de Babeth : les excès des soeurs de Bethléem 15 décembre 2014 20:14, par bélanger

    « L’homme n’est ni ange, ni bête et qui veut faire l’ange fait la bête » Franchement, cette citation s’applique bien à ce que décrit ce témoignage et ce que traverse Bethléem maintenant. Voilà une communauté dont les dirigeants revendiquent le top de la moralité et se veut être l’élite qui combat au front les forces du mal et qui tombe dans des loufoquerie les plus navrantes décrites dans ce témoignage. On ne comprendrait pas si tout cela n’était basé sur un leurre, une mystification.

    Ils ont voulu faire l’ange et se sont retrouvés à faire la bête.

  • Babeth merci de ce témoignage…Je constate que la vie est devenue encore plus dure que lorsque j’y étais, et pourtant elle n’était déjà pas bien facile. " De mon temps une devise était très prisée et ma prieure me l’avait inscrite au dos d’une image

    Tout

    Tout de suite

    Intensément

    Jusqu’à la mort

    Cela me terrorisait car évidemment j’étais bien incapable de satisfaire à cette exigence.

  • Babeth, merci 15 décembre 2014 18:50, par Jeanne

    Pour les recettes, il y a aussi le 3 en 1 pour l’entretien des bicyclettes.

    Ce témoignage est tellement précis et juste. L’humour, seul, permet de supporter provisoirement, en attendant que les autorités civiles et religieuses agissent.

    Rester éveillé jusqu’à ce que justice soit faite. Ne plus dormir aussi d’apprendre que des professionnels ont encouragé de telles dingueries.

    Ce ne sont pas des « fols en Christ », c’est à rendre fou de colère le Christ.

    Les familles et les amis ne savaient pas toujours. Et maintenant qu’ils savent, qu’ils se réveillent aussi !

    S’il y a un 3 en 1 pour réparer les bicyclettes, il y a peut-être aussi un 3 en 1 pour réparer, par l’entremise humaine, les dommages causés à tant de vies.

  • Témoignage de Babeth : les excès des soeurs de Bethléem 15 décembre 2014 17:57, par jean peplus

    Depuis quelques années, j’ai appris qu’il n’y avait plus qu’un repas déposé une fois par jour. Si la moniale mange tout d’un coup, elle n’aura plus rien pour le reste de la journée.

    Au niveau hygiene ce n’est pas très bon, par temps chaud le repas qui reste dans la gamelle toute la journée développe des bactéries. (les soeurs n’ont pas de frigo dans leurs cellules). Ca me fait penser à la patée pour toutou déposée dans la gamelle qu’il mange au cours de la journée. Les moniales devraient avoir droit à des repas servis séparément. Ici si elle n’a pas tout mangé à midi, elle doit manger froid la ration du soir.

    Je doute que la prieure générale soit soumise à cette formule 2 en 1 dans la gamelle.

  • Témoignage de Babeth : Mon Dieu ! 15 décembre 2014 17:44, par Paul

    « L’homme n’est ni ange ni bête, et le malheur veut que qui veut faire l’ange fait la bête. » (Blaise Pascal, « Pensées »).

    « Ne pouvant fortifier la justice, on a justifié la force. » (Blaise Pascal, « Pensées »)

    Je suis sans autre mot devant tant de maux infligés.

  • Voici une autre bonne recette festive pour agrémenter vos repas de Noël et Jour de l’An en famille ou entre amis : Prenez un fond de tarte bien sec. Posez-y de la pomme râpée (des pommes, râpées comme s’il s’agissait de carottes, puis laissées en repos quelque temps afin qu’elles commencent à s’oxyder), servez en hors d’œuvre. Il convient, en effet, de manger le sucré avant le salé et chacun sait que les fruits cuits sont dangereux pour la santé. Naturellement, comme vous avez mangé le dessert du dimanche en hors-d’œuvre, il n’y en aura pas à la fin du repas.

  • C’est la culture du mensonge à Bethléem. On cache les départs, on fait passer les dépressions pour des nuits de la foi, On maquille les suicides en infarctus. l’ancienne soeur obligée de mettre des lunettes noires pour revenir s’assoir dans l’église de Paris

    Que dirait Jésus ? Que dirait Marie ?

  • Merci pour ce témoignage. S’il n’était question de la mort de sœur Myriah ré-évoquée ici, on est partagé à la lecture de ce récit entre l’incrédulité et l’envie de rire un bon coup… mais bon, c’est plutôt un rire nerveux… Je vous souhaite d’être heureuse dans votre vie aujourd’hui.

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