Témoignage d’Hélène : le monde si étrange de Bethléem

Jeudi 4 décembre 2014 — Dernier ajout dimanche 1er février 2015

Ce témoignage s’adresse en tout premier lieu à toutes les jeunes et moins jeunes femmes qui envisageraient de donner leur vie à Dieu, ainsi qu’à leurs familles ou amis qui se posent la question de savoir ce qu’est la Famille Monastique de Bethléem, de l’Assomption de la Vierge et de Saint Bruno.

Ancienne « moniale » de Bethléem, j’y ai passé un nombre d’années suffisamment important pour avoir la légitimité de décrire des dysfonctionnements objectifs qui persistent dans cette structure pourtant reconnue par l’Église.

Après une conversion foudroyante lors d’un pèlerinage, j’ai voulu donner ma vie à Dieu. J’ai cherché vers quelques congrégations et suis finalement arrivée à Bethléem que j’avais connu par mon groupe de prière et mon père spirituel. C’était en 2005.

J’ai quitté Bethléem l’année dernière, en 2013, après y avoir donc vécu 8 ans.

Je n’ai pas perdu la foi et j’ai adressé à la hiérarchie de l’Église, notamment à Rome, un document sur les dysfonctionnements observés. Il est resté sans réponse jusqu’à ce jour.

I. Ce qui m’a attirée à Bethléem

La reconnaissance de droit pontifical.

Me sachant pleinement fille de l’Église, une communauté de droit pontifical me rattachait directement au Pape. De plus, j’étais assurée d’arriver dans une structure validée, éprouvée, sérieuse et désireuse de donner de vraies vocations cloîtrées et contemplatives à l’Église et pour le monde.

L’obéissance dont il est fait mention dès le « mois évangélique ».

J’étais sûre que l’obéissance était un chemin de liberté et de maturité spirituelles, nous rendant toujours plus responsables de nous-mêmes devant Dieu et nos frères.

La présence de la Vierge Marie.

Je lui avais confié ma vie et ma vie spirituelle dès les premiers instants de mon retour à la foi, quelques années avant d’entrer à Bethléem, lors de ma conversion.

II. Des vocations sous pressions

Cependant, malgré cette attirance, j’ai très vite été confrontée à des questions que j’ai régulièrement soumises et pour lesquelles j’ai toujours reçu les mêmes réponses : « Tu es dans l’erreur ! Donne tes pensées à la Vierge. Elle doit les convertir ».

Ces questions concernaient notamment le discernement des vocations fait par Bethléem.

En effet, une communauté qui prétend avoir reçu la paternité spirituelle de Saint Bruno, et donc vivre une vie de solitude comme les Chartreux, ne se doit-elle pas d’être rigoureuse et prudente avant d’accepter « tout le monde » ?

Or, le postulat de base du recrutement est le suivant : « Il y a de la place pour tout le monde à Bethléem ». Où donc est le discernement de cette communauté qui accepte presque toutes les filles se posant la question légitime de la vocation ?

Apprendre que 30 à 50 filles en moyenne prenaient l’habit chaque année, alors que les Chartreux n’accueillent qu’un homme tous les dix ans, ne me rassurait pas du tout !

J’ai mis deux ans avant de prendre l’habit qui marque l’entrée en postulat. Autrement dit, canoniquement, déjà, durant ces deux ans, j’étais tout à fait libre de m’en aller.

Une communauté « normale » ne m’aurait pas gardée plus de six mois en voyant quelqu’un de si peu sûr. Mais si j’avais atterri dans une communauté « normale », je n’en serais certainement jamais partie : je voulais donner ma vie à Dieu dans l’accomplissement plénier des promesses de mon baptême. Et j’étais en route, pleine de confiance en ces sœurs prieures, visiblement si aimantes et respectueuses de l’Église.

Pourtant à Bethléem, tout se passe autrement… Et l’affectivité est la première constituante pour attirer quelqu’un qui arrive. Le mois évangélique en est le premier pas : toutes les sœurs sont « aux petits soins » pour la prieure générale. Et cette dernière est « aux petits soins » pour toutes les nouvelles jeunes hypothétiques recrues qui sont là, rassemblées autour d’elle.

Pour ma part, ce premier mois évangélique était une prise de connaissance avec la communauté. Comme je l’ai dit plus haut, j’étais attirée par Bethléem, du fait de son affinité avec Marie, du fait qu’on entend tout le temps parler de cette notion d’obéissance en tant que chemin de « liberté » et j’étais en confiance de savoir qu’elle avait été reconnue de droit pontifical. C’est là-dessus que je m’appuyais pour avancer.

Car, pour le reste, quelque chose en moi ne se sentait pas à l’aise.

En effet, j’avais repéré le dévolu de la prieure générale, sœur Isabelle, sur ma personne, lors de ce même premier mois évangélique : elle me nommait fréquemment devant tout le monde. Cela n’est pas rien quand on sait à quel point elle est considérée comme « l’incarnation de la Vierge Marie », ou encore « un réel prophète aux multiples charismes ».

Lors de ce premier mois évangélique, j’ai donc ressenti ce comportement excessif à mon égard. Même s’il y avait un côté flatteur, cela m’agaçait aussi. Quelque chose était faux, surfait, trop fait.

J’avais 30 ans en arrivant. J’avais eu une vie solidement ancrée dans le monde avant d’arriver à Bethléem : ayant voyagé et vécu à l’étranger dès mon adolescence, j’ai toujours été ouverte d’esprit et je parlais plusieurs langues. Diplômée d’une école de commerce, je m’étais confrontée au marché du travail, je payais mes impôts comme tout le monde. J’avais obtenu un poste de chargée de clientèle dans un grand groupe d’ingénierie française. Cela faisait un bon nombre d’années que j’avais appris à « rouler ma bosse » et à me construire humainement.

Avais-je besoin qu’on m’accorde autant d’attention pour me sentir être quelqu’un ? Pas franchement. Bien que cette flatterie démesurée fût exaspérante, je me suis faite « embobiner » car j’étais encore très jeune dans ma vie spirituelle.

Dès ma première rencontre en tête à tête avec sœur Isabelle, son regard bleu a pénétré mon regard de façon très désagréable : c’était comme une pénétration, une intrusion dans ma personne au-delà de ce que je voulais et de ce que je pouvais accepter. C’était comme si elle voulait tout savoir de moi, et comme si elle m’aimait elle aussi « depuis toute éternité ». Cela m’a laissé une impression désagréable et encore un sentiment de faux, de surfait.

Par contre, lors du deuxième mois évangélique, j’ai observé un réel changement dans son comportement : je venais de demander une nouvelle fois, à une autre prieure qui m’accompagnait en tant qu’ « ange » lors de cette retraite, comment se faisait le discernement de Bethléem et pourquoi telle sœur était partie. J’ignorais que je touchais un point visiblement tabou ou honteux pour la communauté. La prieure générale a visiblement été aussitôt informée de mes deux questions qui n’ont pas dû lui plaire : du jour au lendemain, je n’existais plus ! Cela m’a laissé perplexe. Je compris sans bien l’entendre à l’époque, que j’avais dû mettre les pieds où il ne fallait pas. Par contre, la même attention démesurée se faisait sentir de nouveau auprès des nouvelles jeunes « voyageuses » (les retraitantes).

Je suis arrivée pour La Toussaint dans le monastère où je suis restée toutes ces années. Je « venais et voyais ». Concept-clé qui avait été proposé à ma « liberté », (autre concept-clé) à la fin du premier mois évangélique.

Toute la communauté était là aussi, « aux petits soins » pour moi. J’aimais beaucoup mes sœurs. J’aimais beaucoup ma prieure. Et j’ai fait confiance parce que c’était une structure d’Église. Mais l’affect restait très important du côté de la communauté, ce qui pouvait pallier certaines carences familiales que Bethléem voulait et aurait pu remplacer : « nous sommes ta nouvelle famille ».

Simple laïque, arrivée depuis à peine 2 mois, j’ai demandé à rentrer pour passer Noël chez moi, pour des raisons familiales que j’avais exposées en toute confiance et transparence à ma prieure. Elle s’y est assez fortement opposé, me donnant un timing serré : pas plus de 2 ou 3 jours maximum : « c’est très ennuyeux que tu t’en ailles pour ce premier Noël : tu vas manquer aux sœurs, tu ne vivras pas notre belle liturgie, tu peux perdre ton appel. Il faut que tu reviennes vite. Tu as déjà posé un acte fort en venant ici, il faut que tu poursuives dans la même ligne ». C’était une pression de toute part : je voulais donner ma vie à Dieu. Je considérais ce temps comme en effet, important. Mais je n’aimais pas qu’on me mette « le grappin dessus ». Et puis, si j’expliquais ouvertement à ma famille comment les choses s’étaient passées pour venir à Noël, celle-ci serait convaincue que quelque chose de pas net planait dans l’air. Or je ne voulais pas de ces tensions. Je croyais aussi ce que ma prieure me disait : « Il est normal que les familles n’acceptent pas un choix aussi radical. Le monde ne comprend plus notre type d’engagement qui est un chemin de liberté. Suivre le Seigneur, c’est prendre le chemin de la Croix, savoir renoncer à ceux qu’on aime. Et n’oublie pas : Il n’est pas venu apporter la Paix, mais le Glaive dans les familles. Tu seras libre lorsque tu renonceras à ta famille charnelle ».

Tous les mots étaient utilisés pour me convaincre que c’était « pure miséricorde » que de m’accorder ces quelques jours en famille à Noël, avec cette supposition que je risquais fort aussi de perdre mon « appel » à trop rester dans le monde. Et j’y ai cru, pensant dans ma grande naïveté que la volonté de Dieu dans ma vie passait par la prieure. Bref, pour éviter tout conflit, j’ai préféré faire croire à ma famille que c’était mon choix personnel de ne venir passer Noël en famille que pour deux jours. Ils devaient s’en satisfaire car, l’année suivante, cela ne se reproduirait plus.

Entre ce que j’ai cru des propos entendus et la réalité objective de l’Église, la différence est pourtant énorme : canoniquement, je n’étais tenue à rien ni à personne : j’étais simple laïque et mon propos à ce moment-là était de « venir et voir ». Non pas d’entrer obligatoirement. Je l’avais très clairement exprimé à ma prieure dès le premier jour de mon arrivée.

Mais cette expérience de Noël, m’engageait déjà vis-à-vis de Bethléem sans que je m’en rende bien compte. Sans que j’en comprenne la complexité. Je m’engageais malgré moi vers Bethléem et ouvertement auprès de ma famille, comme si j’en avais été libre.

De plus, au fil du temps, ma question sur le discernement des vocations demeurait : je sentais tout le côté affect persistant, mais je n’éprouvais aucun critère objectif de discernement pour valider mon appel à la vie de solitude et de silence. Je m’ouvrais sur ces nécessaires critères objectifs et sur l’éventualité de partir trouver ma vocation ailleurs et on me répondait : « Hélène de Dieu, c’est normal ce que tu vis là ! Tous les grands moines partis au désert ont eu la même tentation. Pourtant il y a de la place pour tout le monde à Bethléem. Ne vois-tu pas que c’est la Vierge Marie qui t’a conduite ici ? Et nous, on t’aime ! Remets-toi dans le Cœur de Marie, reprends ton Pacte d’Alliance avec Elle. Mendie-lui la force de sa fidélité et de son renoncement pour adhérer au Projet du Père ».

Mon égo de jeune convertie en était flatté… « Serais-je donc déjà un grand moine ? Vierge Marie, je te promets de t’être docile si ta volonté a été de m’amener dans cette famille monastique : je te donne ma vocation pour que tu me la dises et que tu la réalises. Je suis absolument sûre de toi ».

Règle de Vie, Livre II, 12 – Je promets obéissance à la Vierge Marie, n° 230 : « la moniale qui promet obéissance à Marie ne peut donc que s’engager, en la docilité de Marie à toute Volonté du Père, dans une voie d’obéissance à l’Évangile, aux Constitutions, aux conseils qu’elle reçoit de ses responsables. Ainsi la manière loyale, vigoureuse et réaliste, dont Marie a obéit à Dieu, caractérise de plus en plus l’obéissance de la moniale. »

Un jour, exposant encore mon désir de partir à une sœur responsable, cette dernière me dit : « Ne crois-tu pas que tu serais plus malheureuse encore en retournant dans le monde, en te mariant et en tombant peut-être sur un mari qui te frappe ? »

III. Mon passage chez les néo-chamanes

Du fait de ces doutes lancinants, je finissais par ne pas me sentir bien. J’ai pensé qu’un psychologue pourrait m’aider. J’en ai parlé à ma prieure. Elle m’a dit qu’elle demanderait la permission à la prieure générale, sœur Isabelle. Dans un premier temps, comme je n’étais toujours pas moniale, je ne voyais pas pourquoi son accord était nécessaire. J’ai reçu cette permission quelques jours plus tard, par fax. Dans ce fax, sœur Isabelle me disait combien elle était ravie de pouvoir m’envoyer vers une femme exceptionnelle, une de ses très grandes amies, qui avait aidé tant de petites sœurs à Bethléem et continuait à le faire. Elle rendait grâce à Dieu de ce que la Providence et la Vierge Marie m’avaient conduite juste à côté de l’endroit où cette femme exerçait.

J’ai rencontré cette dernière une première fois au monastère. Elle avait les clés pour y rentrer et je compris alors qu’elle suivait des sœurs sans doute sur place. Mais comme je n’étais pas sœur, il avait été convenu entre ma prieure, elle-même et moi, que j’intégrerais un groupe de thérapie qu’elle constituait pour des patients extérieurs au monastère. Rendez-vous fut pris pour un premier week-end thérapeutique la semaine suivante. Je suis donc allée dans la maison de cette femme, non loin du monastère.

Quand les exercices de groupe ont commencé, je me suis étonnée que les volets soient fermés dans la salle où nous vivions ces exercices. Elle s’en justifiait en disant que, par jalousie, son voisinage la considérait comme une « gourelle » car elle faisait beaucoup de bien.

La soirée du samedi soir, appelée « soirée purge », devait nous délivrer d’esprits mauvais. Moi, je cherchais à arrêter de fumer. Et cette femme m’avait expliqué les grands bienfaits d’une telle soirée au milieu du week-end thérapeutique, via l’absorption de la plante de tabac. Tout cela sonnait vraiment bizarre… Durant la « soirée purge », le groupe est à genoux en cercle. Chacun devant un seau. On a tous avalé en très peu de temps une décoction de tabac de deux litres. Les lumières sont tamisées. On entend des chants incompréhensibles sur une cassette. Pendant ce temps-là, cette femme et amie de longue date de sœur Isabelle passe auprès de chacun de nous, fumant et recrachant la fumée de cigarette sur nos têtes, sous nos vêtements, dans le dos, le ventre, la paume des mains, en chantant parfois elle-même ces mêmes paroles bizarres, avec un « Maria » qui ressort de temps en temps. En fait, ce sont des chants d’Indiens d’Amazonie, en Quechua. Et puis, bien sûr, la plante de tabac fait son effet : très vite, chacun vomit dans le seau qui est juste devant lui… Cela peut durer deux heures au bout desquelles chacun est épuisé. On a presque jeûné le jour même ! De même le dimanche matin, nous ne pouvions pas interrompre la cure pour aller à la messe. Aussi, était-ce cette femme qui nous donnait la communion elle-même, dans une pièce à part. En temps normal, j’aurais pris mes jambes à mon cou et ne serais jamais restée plus d’une ½ heure dans ce lieu.

Mais, animée du désir de faire confiance, je me disais : « ça sent le New Age à 100 %. Mais c’est à toi de t’ouvrir ! Voyons : c’est sœur Isabelle qui t’envoie là. La prieure générale d’une communauté de Droit Pontifical ! Il est évident qu’elle ne peut pas se tromper. Et elles se connaissent toutes deux depuis tant d’années. Cette femme a aidé beaucoup de sœurs. Si vraiment c’était complètement New-Age, ça se serait su. Arrête d’être aussi critique. Fais confiance : ça vient de sœur Isabelle ! Elle ne peut pas ne pas manquer de discernement. Sinon Bethléem ne l’aurait jamais élue prieure générale ! »

J’ai donc suivi ces week-ends « thérapeutiques » pendant à peu près six mois.

Un jour, cette femme me dit : « Je crois que tu as encore besoin de quelques séances de plus. Je te propose de suivre un nouveau groupe que je constitue et ce, gratuitement. Mais en échange, je voudrais que tu viennes le week-end prochain car j’ai un confrère qui sera là. Et je voudrais que tu le rencontres ».

Vu avec ma prieure : elle-même connaît ce confrère. Tout va très bien, donc et je participerai quelques jours plus tard à ce fameux week-end.

Grand bien m’en a pris !

Cet homme nous a parlé de Benoît XVI. Avec l’aide de la Bible et de tous les endroits où il était question d’ours - Benoît XVI venait d’arriver quelques mois plus tôt sur le siège de Pierre et son emblème avait, entre autres, la figure de l’ours - ce médecin nous a carrément démontré que notre Pape était la figure de l’Antéchrist !

Mon sang n’a fait qu’un tour ! J’ai pris la défense de Benoît XVI devant tout le monde. Alors cette femme a tenté de m’humilier devant le reste du groupe. Je n’ai rien dit, mais je n’en pensais pas moins : Je ne reviendrai plus jamais à ces séances. C’était la dernière fois qu’on m’y voyait. Je suis rentrée au monastère. J’ai dit à ma prieure que je ne voulais plus retourner là-bas car c’était complètement New Age. Je lui ai dit que cette femme se servait de la présence et de l’amitié des sœurs pour rattraper son crédit dans la région, mais que ce qu’elle faisait vivre aux participants n’avait franchement rien de catholique. C’était de la fumisterie et j’en étais à présent certaine. Bien sûr, sœur Isabelle en a été informée. J’ai alors rencontré une sœur de son conseil qui m’a longuement écoutée, étonnée de ce que je lui disais. Mais à l’issue de cet entretien, décision allait être prise : cette femme n’accompagnerait plus les sœurs, parce qu’on avait vaguement entendu d’autres choses sur son compte. En effet, je ne l’ai plus revue au monastère. Quoique deux ou trois ans plus tard, on pouvait l’apercevoir de temps à autre à la tribune de l’Église.

A ma sortie de la communauté, j’ai fait des recherches sur Internet pour savoir qui était réellement cette femme. J’ai vite trouvé plusieurs sites qui en parlaient, ou qui parlaient aussi d’un centre en amérique du sud, portant le même nom que la maison en France et dont elle nous parlait si souvent pendant ces week-ends. Des patients partaient régulièrement dans le centre de désintoxication là-bas pour faire une cure ou découvrir l’Ayahuasca, une plante hallucinogène interdite sur le sol français…

Mais plus encore, deux ans avant que sœur Isabelle ne m’envoie vers elle, cette femme et son confrère avaient tous deux été en garde à vue avec trois mises en examen, nourrissant ainsi le volet pénal de ce stupéfiant dossier dont la manipulation mentale constitue l’impalpable toile de fond.

Si tout le voisinage le savait, comment cela aurait-il pu être ignoré à Bethléem ? J’ai su plus tard que même l’évêché avait un dossier sur elle et sur ce lieu.

Comment ne pas considérer comme grave qu’une prieure générale élue par une communauté de Droit Pontifical puisse envoyer ses ouailles auprès de telles personnes pratiquant des thérapies alternatives, de type chamaniste ?

Comment ne pas considérer comme grave que ce discernement soit effectué par un jeune membre qui arrive ? La Famille Monastique de Bethléem, de l’Assomption de la Vierge et de Saint Bruno aurait-elle donc besoin des jeunes pour se trouver, trouver son « charisme » et apprendre le b.a-ba du discernement ?

Plus encore, n’y a-t-il pas foncièrement dans tout Bethléem, un goût certain pour tout ce qui touche à une certaine forme de gnose ou de mysticisme, qui pourrait expliquer la carence dans le discernement ? L’histoire de cette communauté l’explique assez bien.

IV. Une spiritualité viciée au service du nombre

J’ai donc pris l’habit deux ans après être arrivée à Bethléem ; à la fin de mon troisième mois évangélique. J’avais « la boule au ventre ». J’en suis tombée malade : 41 de fièvre, avec une crise de colite aiguë. On m’a dit que c’était à offrir à la Sainte Vierge. Que je sois « stressée » était normal. Je n’ai pas vu de médecin. J’ai juste eu droit à du doliprane périmé pour faire baisser la température.

Pour trouver mon nouveau nom en religion, j’ai été convoquée quelques heures avant la prise d’habit dans l’immense et luxueux parloir de la prieure générale. Cette entrevue ne devait durer que quelques minutes. Elle avait encore une quinzaine de filles à voir pour la même raison.

J’entre après avoir patienté un temps certain. Elle m’accueille. Nous sommes seules toutes les deux. Elle me prend dans ses bras puis elle me dit, ses yeux plantés dans mon regard : « Ôôôô, Hélène de Dieu que j’aime tant, tu sais, j’ai longuement prié la Vierge pour toi. Ôôôô, tu sais, tous les anges du Ciel se réjouissent aujourd’hui. Et moi aussi. Tu entres dans notre grande et belle Famille monastique. Alors, j’ai demandé à la Vierge qu’elle me donne ton nom nouveau. Que penses-tu de sœur “Nadouliyah” ? » (Je ne me remémore plus très bien quel nom incongru elle avait trouvé). Je fais la moue car cela ne me parlait pas. Elle voit mon visage et me propose alors un autre nom. Idem, cela ne me parlait pas du tout. Elle m’en propose alors un troisième. Même chose.

A mon tour, je lui propose deux ou trois noms auxquels j’avais pensé, dont mon prénom de baptême. Après tout, ma sainte patronne est aussi une belle sainte ! Cela ne lui convenait pas.

L’entretien commençait donc à s’éterniser et le ton changea. Ses élans à mon égard, dix minutes plus tôt, se transformèrent en réelle impatience. Et c’est alors que sa prière mystique se métamorphosa en un merveilleux coup de main, en direction de son téléphone. Elle souleva ce dernier pour en retirer une petite fiche remplie de noms, jusque là bien cachée sous son téléphone. Elle m’en lit un premier. C’est au deuxième que j’ai fini par capituler, le trouvant moins absurde que tous les autres proposés jusqu’alors…

Une fois l’habit sur le dos, je suis retournée dans le monastère où j’avais déjà vécu les deux années précédentes. Chargée de volumineux et lourds paquets à y rapporter, je me souviens d’avoir eu de nombreux changements de train.

Notre vie était toute simple, une très belle entente régnait entre sœurs, en général. Quand on est en solitude, on a quand même moins de risque de s’exposer et de se confronter les unes aux autres !

Mais je me sentais toujours aussi mal, voire de plus en plus. Je l’exprimais pendant mes années de postulat et de noviciat, je disais vouloir partir, que ça n’était pas ma vocation. De fait, dans un cahier, je devais écrire en 2 colonnes : « ma pensée me dit que… ça n’est pas ma vocation » tandis que celle d’en face : « Que dit Jésus, que dit Marie » restait bien souvent blanche !

Dans mes grilles d’horaires de transparence, j’indiquais que je devenais insomniaque… Règle de Vie, Livre III, 46 – L’ascèse corporelle, le jeûne, la veille et la maladie, n° 575. « Si Dieu permet que des insomnies interrompent son sommeil, la moniale les accueille comme une grâce, une invitation à prier et à s’offrir elle-même en communion avec tous ceux qui luttent et souffrent dans la nuit du monde. Elle traverse cette épreuve dans l’obéissance et la transparence ».

… que j’avais de terribles migraines. Règle de Vie, Livre III, 46 – L’ascèse corporelle, le jeûne, la veille et la maladie, n° 571. « Elle évite de supprimer les petites souffrances corporelles par un recours facile aux médicaments ».

Que je pleurais sans cesse parce que je ne me retrouvais plus moi-même. J’avais l’impression de devenir folle, de ne plus me reconnaître, ni même de me connaître. Je me sentais divisée, frôlant même la schizophrénie. Je me croyais perdue, irrécupérable.

Du fait de mon passage chez les « néo-chamanes », ma prieure m’avait dit : « maintenant, c’est la Vierge, qui sera ta psy. C’est elle qui va te conduire. Tout cela ne sont que des remous psychiques. Prends ton rosaire, accroche-toi à Marie. Fais des métanies. Supplie Jésus. Prends la Bible, chante-la, médite la Règle de Vie, calligraphie-la, reprends ton pacte à la Vierge. Tu connais ton point faible : celui de croire que ça n’est pas ta vocation. Et au lieu d’induire en remontant vers Jésus, tu déduis que tu dois partir. Il faut que tu sois rectifiée dans ta conscience. Tes pensées affaiblissent ta volonté. Alors donne tout ça à la Vierge pour qu’elle convertisse tes pensées. Ta pensée te trompe, tu es trop autonome dans tes pensées et elles t’induisent en erreur. Pose l’acte de foi que tu es heureuse. Marie ne t’a jamais abandonnée jusqu’à présent. Elle va fortifier ta volonté ».

Règle de Vie, Livre IV, 64 – la formation de la conscience, n° 732. : « Dans l’humilité, si elle reconnaît que sa conscience a besoin d’être éclairée, la moniale peut demander l’aide de ses responsables pour discerner ce qui vient de son cœur profond de ce qui vient de sa sensibilité et de son psychisme. Elle demande alors en toute liberté l’aide de la prieure à qui Dieu et l’Église la confient. » 

Ou encore : Livre II, 12 – Je promets obéissance à la Vierge Marie, n° 226. : « En sa promesse d’obéir à la Vierge Marie, la moniale lui confie sa propre faiblesse (…) Si la moniale ne cesse jamais de se savoir choisie par Jésus crucifié et glorifié pour être sa disciple bien-aimée, elle ne cesse de recevoir de Lui avec Jean, le disciple bien-aimé de Jésus, le don de la Maternité de sa Mère. Sa faiblesse peut alors recevoir la docilité de Marie. Car la femme qui enfante au désert, quelle que soit l’hostilité du Dragon ne cesse pas de communiquer aux disciples bien-aimés de son Fils la Vie véritable que le Diable veut retirer sans cesse à “ce” qu’elle enfante. »

Livre II, 12 – Je promets obéissance à la Vierge Marie, n° 230. : « La moniale qui promet obéissance à Marie ne peut donc que s’engager, en la docilité de Marie à toute Volonté du Père, dans une voie d’obéissance à l’Évangile, aux Constitutions, aux conseils qu’elle reçoit de ses responsables. Ainsi la manière loyale, vigoureuse et réaliste, dont Marie obéit à Dieu, caractérise de plus en plus l’obéissance de la moniale. »

Livre II, 12 – Je promets obéissance à la Vierge Marie, n° 233. : « Si elle est fidèle en son pacte d’alliance, la moniale qui confie à Marie la responsabilité d’être sa prieure et son staretz invisible, est progressivement guérie des trois blessures suscitées par le péché ancestral. Une telle promesse qui concerne le for interne le plus secret de la moniale, ne relève pas du vœu canonique d’obéissance. Elle est un engagement secret de la moniale envers la Mère de Dieu actuellement vivante dans la Gloire, en telle sorte que la Vierge puisse trouver en la personne de la moniale toute latitude de prolonger sa propre vie immaculée, comme en une humanité de surcroît. La moniale demande à Marie d’être, à côté de sa prieure visible, sa Prieure (…) Marie ne peut qu’être artisan d’unité entre elle-même, sa prieure et tous les représentants de l’Église auprès d’elle. »

A Bethléem, comme tout se vit en dépendance à une instrumentalisation de la Vierge Marie, et que c’est Elle la fondatrice, qui décide de tout pour tout le monde, alors, l’obéissance devient petit à petit anéantissement de son moi. Les aspirations les plus profondes doivent disparaître, étant aussitôt cataloguées sous un vocable moral tel que péché d’orgueil par exemple, ou « conscience psychologique ». Cela n’explique-t-il pas le développement de mal-être profond avec des dégradations de la santé chez bon nombre de sœurs ?

Durant l’année qui a précédé mon départ, j’ai compris à quel point ce langage et cette spiritualité étaient des plus faux dans le seul objectif de garder un membre à l’intérieur de la communauté.

Avec cette spiritualité viciée, tout mal être profond doit être sublimé : « Je souffre ! Mais j’offre tout pour le monde. » Halte là ! Si je suis en souffrance, ça n’est pas « fuir la croix » que de me demander tout simplement « suis-je réellement heureuse et vraie avec moi-même ? Suis-je en paix et unifiée ? »

A Bethléem, il n’y a pas de vœu de stabilité dans un monastère. Mais un vœu de stabilité à l’intérieur de Bethléem. Si bien que dès qu’une sœur est en difficulté et qu’elle le fait sentir à sa communauté, hop ! elle change de monastère.

Là où je suis restée huit ans, j’ai vu défiler beaucoup de sœurs. Des « sœurs en crise » partaient, de nouvelles sœurs arrivaient puis se retrouvaient « en crise ». Peu importe l’âge. L’une d’entre elles, entrée vers la vingtaine à Bethléem, et qui a maintenant la soixantaine, est dépressive. Est-il adapté et humain qu’elle soit enfermée toute la semaine, en solitude ? Et n’y aurait-il pas lieu de l’accompagner ? Car Dieu n’est pas un Dieu sadique et pervers. Il nous veut libres et debout. Il nous désire dans la Vérité de ce que nous sommes et de ce pour quoi nous sommes faits. Il nous veut avec une conscience éclairée.

V. Le manque d’oxygène

Pour ma part, en parallèle de ces actes volontaristes et non plus libres pour correspondre au projet fou de Marie sur moi qui est le Dessein Eternel de Dieu, j’ai très vite manqué d’oxygène. Et pour cause : les rapports au monde et à l’autre deviennent dystrophiés.

1. L’information sur ce qui se passe dans le monde ne circule plus

Il est certain que la vie contemplative ne peut prétendre à être informée de ce qui se passe dans le monde. Il n’est pas nécessaire d’être informé, voire surinformé en temps réel de l’actualité. Je savais, en rentrant au monastère, qu’il n’y aurait plus d’accès à internet, plus de télé, plus de radio. Et cela me semblait juste quant au propos que je voulais m’engager à vivre.

Mais à Bethléem on a plus aucune information sur le monde du tout. A moins que cela ne soit directement lié à Bethléem. Si bien que nous savions, par exemple, l’existence de tensions en Israël car il s’y trouve la prieure générale et son monastère. Donc, il fallait prier pour les soeurs là-bas. Nous avions également appris en 2010 qu’il y avait eu tremblement de terre au Chili, puisque nous y avions un monastère et qu’il fallait prier pour les sœurs. Pour le reste, nous ne savions rien, à part quelques coupures de presse disponibles avec 6 ou 8 mois de retard, voire un an.

Quelques mois avant mon départ, en fin d’année 2013, voilà une autre des raisons qui m’a poussée vers la sortie : grâce à la visite d’un pasteur de l’Église nous avons appris de sa bouche les événements de la « manif pour tous ». Il nous en parlait comme si nous étions, bien sûr, informées et que nous priions à cette intention. Il nous donnait juste les « dernières nouvelles ». Pourtant, nous ne savions rien du projet de la loi Taubira, et pas d’avantage de ces événements historiques qui se déroulaient partout en France depuis sûrement déjà quelques mois. J’étais abasourdie en apprenant une telle nouvelle, mais aussi en constatant qu’on ne savait décidément absolument rien du monde. J’étais abasourdie de prendre encore un peu plus de recul pour constater comment petit à petit mes 2 heures d’oraison quotidiennes, de « combat » et de prétendue prière d’intercession pour le monde depuis presque 8 ans, étaient devenues peu à peu totalement désincarnées…

Nous ne savions décidément plus rien. Moi-même, j’avais fini par vivre au fil des temps liturgiques, comme dans un monde parallèle, totalement désincarnée ; éloignée de la réalité de la vie de mes frères en humanité. J’avais donc fini par capituler peu à peu et sans m’en apercevoir de me tenir informée, d’avoir un cerveau qui fonctionne et un cœur qui bat et prie pour mes frères restés dans le monde.

2. Le courrier

Règle de Vie, Livre III – les relations des moniales avec leurs parents et leurs amis, 53, n° 612. : « Il est permis aux moniales d’écrire à leurs parents tous les deux mois environ. Les moniales ne cherchent pas à maintenir de correspondance habituelle avec d’autres personnes (…) Les moniales n’écriront pas habituellement à leurs amis et ne les inviteront pas à venir les rencontrer. »

Sous prétexte de transparence, le courrier écrit doit être remis à la prieure, dans une enveloppe ouverte. A Bethléem, la prieure a tous les droits pour lire le courrier : « Chaque moniale envoie et reçoit toujours ses lettres au su et au vu de la prieure. Celle-ci peut les lire si elle le juge nécessaire. Elle le fait alors dans un très grand respect du secret et de l’intimité de sa sœur ou de toute autre personne concernée par cette correspondance. Mais il convient surtout que la correspondance habituelle de chaque moniale prenne sa place dans l’accompagnement et l’éclairage spirituel qu’elle reçoit de sa prieure ». (ibid)

De même, Règle de Vie, Livre III, 49 – le silence, n° 591. : « Les moniales peuvent communiquer entre elles par écrit, mais au su de leurs responsables. Chaque fois que cela est possible, les moniales transmettent leurs messages ou leurs demandes par écrit. En effet, c’est par écrit et au su de leurs responsables que les moniales communiquent entre elles. Ce renoncement les aide à mieux discerner ce qui est à dire et ce qui est superflu ».

Dans notre correspondance, aucune information sur la vie au monastère ne doit circuler à l’extérieur.

Comme on apprend peu à peu que tout ce qui relève de la souffrance intérieure, de son impression de dépérir et de son envie de partir ne sont que des « remous psychiques », on combat contre cette pensée, contre l’écoute de soi-même, pour obéir au grand projet de Dieu que la prieure ou ses vicaires nous rappelle : « La Sainte Vierge n’a pas eu de psychisme. Elle a toujours regardé vers Jésus, dans un silence sur elle-même : Silencieuse en ton silence » Règle de Vie, Livre II, 12 – Je promets obéissance à la Vierge Marie, n° 232.  : « Toujours essayer de recommencer à être humble transparence de la Vierge Marie auprès de chaque personne humaine. »

Ma prieure, cependant, me laissait garder une certaine correspondance avec ma famille et mes amis. Moi-même, si sociable, je ne pouvais pas couper les ponts avec eux. Et elle l’acceptait. Durant toutes ces années, mes seuls moments de joie furent le courrier que je recevais, ainsi que les visites. Naturellement, comme j’avais fini par croire que toute la souffrance que j’éprouvais, n’était autre que « psychologique » et donc peccamineuse, je n’écrivais jamais rien de mon mal-être. Je restais dans un vocable très « spiritualo-mystique », éludant ainsi ce que j’éprouvais au plus profond de moi. Je n’ai jamais dit que j’étais en souffrance. Je n’ai jamais dit non plus que j’étais heureuse. Je parlais de Jésus ou de Marie. Quitte à écrire moi-même de grandes « homélies » !

Et quand j’avais de la visite, je savais afficher le sourire qui rassure et qui fait croire qu’on est si heureux à Bethléem ! De toutes façons, ces visites de quelques heures étaient des moments d’oxygène, pour le coup. Mais je n’ai jamais rien dit à personne ni de ma famille ni de mes amis, sur ce que j’éprouvais. Je pensais que c’était « mon combat et mon péché » et que ça ne regardait personne. Règle de Vie, Livre III, 53 – les relation des moniales avec leurs parents et leurs amis, n° 610. : « Ce sont aussi son amour, sa bonté et sa joie divine qui aideront le plus sa famille dans le sacrifice qui lui est demandé. »

Il y a juste eu un jour, où une de mes amies est venue me présenter son mari. Lors de sa visite, à un moment, elle sort son téléphone portable et dit à son mari devant moi : « Quand on rentrera à la maison, il va falloir que j’en trouve un autre avec tous les points que j’ai accumulé ». Je lui ai alors dit : « Si tu en as un autre, tu ne voudrais pas me laisser celui-là et me faire parvenir une carte SIM par tels amis qui doivent venir ? » Ils m’ont regardée tous les deux, avec des yeux gros comme des soucoupes. J’ai eu tellement peur de les troubler que je me suis ravisée : « Non, ne t’inquiète pas. Oublie ce que je viens de dire et ne le répète à personne. N’en parle pas à mes sœurs ici. S’il vous plaît, gardez-le pour vous. Je crois que je suis fortement tentée de m’en aller. C’est un gros combat, une très forte tentation. Alors priez pour moi. C’est tout ! Ne parlons plus jamais de ce moment d’égarement que je viens d’avoir. »

3. La formation intellectuelle

« Une moniale de Bethléem, n’est pas censée être une femme savante ». Voilà les propos que l’on entendait encore en 2013 dans les homélies de sœur Isabelle.

A part quelques sœurs privilégiées pour des raisons cachées dans le culte du secret, puisque poser de questions est toujours malvenu, il n’y a aucune formation intellectuelle solide et sérieuse à Bethléem. Aucun accès à la bibliothèque non plus.

La seule nourriture que l’on a ce sont les « homélies » des prieures locales, ou de la prieure générale, la Bible, qu’on lit en solitude la plupart du temps à ras les pâquerettes, un cours d’anthropologie qui s’arrête en plein milieu, on repart sur du grec quelques mois, histoire d’aider une sœur « en crise » à se stabiliser dans le monastère pour qu’elle nous transmette son savoir. On passe à l’hébreu. Et puis on revient à la Règle de Vie de plus de 800 pages à étudier, méditer, rabâcher, calligraphier. A part ça, rien. Rien du tout. Règle de vie, Livre IV, 56 – Le Postulat, n° 651. : « La jeune moniale consacre une année entière à lire et à méditer le texte de la Règle de vie, à en nourrir sa prière, et à se laisser transformer en son cœur et en sa vie par la force structuratrice de la Lumière d’Amour dont ces paroles décryptent le Mystère »

C’est peut-être ici la réalité de Bethléem en son propos : la formation intellectuelle est un réel désert. Et cela est grave car il n’y a plus rien qui soutienne une vie contemplative sans risque d’illusions. Par exemple, toute la spiritualité carmélitaine est proscrite, on ne parle jamais de St Benoît. Je n’ai jamais étudié Saint Thomas d’Aquin, jamais eu de cours de patristique, de philosophie, de dogmatique, de théologie…

Pour certaines sœurs, cela pouvait convenir. Pour moi qui ai toujours été animée de curiosité intellectuelle, il en allait tout autrement. Un jour de désert, n’en pouvant plus de ce vide de lecture, je me suis enfermée dans les toilettes pour lire un annuaire téléphonique. C’est tragi-comique quand j’y repense. C’est surtout particulièrement grave, notamment pour des jeunes de 18 – 20 ans, qui ont précisément besoin à cet âge-là d’être formés à tous les niveaux de leur personne pour développer un esprit critique et libre.

Je manquais tellement de lectures que, lors de ma dernière année à Bethléem et comme je mûrissais mon départ, j’ai résolument décidé de désobéir à la Règle pour obéir résolument à Benoît XVI qui lançait l’année de la foi et qui encourageait l’Église à relire le Catéchisme de l’Église Catholique ainsi que les textes du Concile Vatican II. (Heureusement, le Catéchisme de l’Église Catholique avait été mon livre de chevet durant mes premières années de conversion et je l’avais lu de fond en comble avant d’entrer à Bethléem. Sinon, je serais repartie de Bethléem en ignorant même jusqu’à l’existence de ce document magistériel.)

Un soir, j’ai piqué les clefs de la bibliothèque. J’ai été y chercher le Concile Vatican II. Et là, pendant cette dernière année, j’ai commencé à tout lire : des Constitutions dogmatiques jusqu’aux messages de clôture du Concile, par Paul VI. C’est notamment la lecture de Gaudium et spes qui m’a permis une prise de conscience supplémentaire : toutes ces années enfermées entre 4 murs en des heures d’oraisons qui étaient surtout des heures d’illusions et de repli sur mon nombril. Alors que l’intuition de Jean XXIII était si juste : aimer le monde, s’ouvrir au monde, dialoguer avec le monde.

Je dirais que la seule formation reçue chaque semaine se résume à faire « vitrine » : apprendre à bien se tenir à la liturgie, apprendre à faire de belles métanies devant les icônes de l’église, apprendre à psalmodier, apprendre à s’asseoir dans les stalles, apprendre à tousser, se moucher et pleurer sans faire de bruit…

4. La confession sacramentelle et la confession par écrit à la Vierge

On se confesse tous les jours, par écrit, à la Vierge dans un cahier portant le même nom « cahier de confessions à la Vierge ». Ce cahier a porté différents noms dans l’histoire de Bethléem, mais le principe reste le même. Comme les autres, je devais m’atteler à cette pratique hebdomadaire sans réaliser que non seulement elle n’a strictement rien de sacramentel, mais qu’elle repose sur une théologie plus que douteuse et qui vise à nier et à se substituer au sacerdoce du prêtre.

Pour ce qui est de la confession en tant que telle, ce sacrement est apporté par un confesseur choisi selon les critères de la prieure générale. Si bien que l’approche avec le prêtre qui confesse pourra être différente d’un monastère à un autre. De toutes façons, comme le dit la Règle de Vie, la direction spirituelle ne fait pas partie du sacrement de la réconciliation. Mais aussi, le sacrement en tant que tel est très réglementé : C’est d’abord à la Prieure qu’il faut s’ouvrir, via ce cahier de confession. Et, de fait, il ne peut pas durer plus d’une minute. Dans le monastère où j’étais, il y avait un contrôle régulier de ce temps à ne pas dépasser. Et s’il s’avérait qu’une sœur avait pris cinq ou dix minutes pour se confesser, elle était reprise le samedi suivant, lors du chapitre et des coulpes, devant toute la communauté. Non seulement parce que les prêtres étaient âgés et il ne fallait donc pas les fatiguer mais les ménager – ce qui peut se comprendre – mais aussi et surtout, parce que nous entendions de nouveau que c’était auprès de la prieure, seule, qu’il faut s’ouvrir s’il y a une difficulté. Le prêtre n’est pas là pour ça.

Par la suite, j’ai compris que l’article 630 du Droit Canon n’était pas respecté à Bethléem. On peut y lire notamment que « les membres iront avec confiance à leurs supérieurs auxquels ils pourront s’ouvrir librement et spontanément. Cependant il est interdit aux supérieurs de les induire de quelque manière que ce soit à leur faire l’ouverture de leur conscience ». Or, la discipline à Bethléem est autre : par ce cahier de confessions à la Vierge c’est à la prieure qu’on doit s’ouvrir ; ainsi la confession sacramentelle frôle une sorte de formalité puisqu’elle ne doit pas dépasser la petite minute réglementaire !

Un jour, alors que j’avais très clairement en tête que je ne devais pas du tout parler de mon « psychisme » donc de mes doutes, je voulais tout de même poser une question express à un prêtre, ami de la communauté, sur ce qui m’interpellait… Mais sans me dévoiler sur le fond. Alors, je me suis aventurée.

Je lui demande : « Père, est-ce vrai que tout le monde peut être appelé à cette vie ? »  Il me répondit alors aussitôt : « absolument pas ! À vocation particulière, appel particulier ».

En fin de journée, je suis allée trouver ma prieure, en lui demandant comment concilier cette phrase qui me soulageait et me semblait si juste avec les propos qu’on entend sans arrêt à Bethléem : « Tout le monde est appelé à cette vocation… Pour y répondre, il faut mettre son « moi » dehors ». Elle me reprit grandement, en me disant que l’obéissance à la Règle et le silence sur nous étaient notre garde. La preuve ? je m’en trouvais confuse ! Oui, notre vocation serait toujours attaquée, même par des amis, même par des prêtres. Voilà pourquoi nous ne devions jamais nous ouvrir à quelqu’un de l’extérieur ! Je suis retournée dans ma cellule, encore une fois très perturbée. Je croyais que ce prêtre avait cherché à me déstabiliser dans ma « vocation ». Il émettait de sérieuses réserves lorsque je venais me confesser à lui, « Réfléchissez bien avant de faire profession, après ça vous sera plus dur pour vous en aller » et prenait la liberté bien souvent de venir à moi, en me rejoignant avec patience et douceur là où j’en étais. Car il n’était pas dupe de mon enfermement ni du recrutement fait par Bethléem.

Mais j’ai pourtant cru qu’il cherchait à me déstabiliser. Si bien que pendant neuf mois, je ne suis plus retournée me confesser !

Il est à noter également que les homélies des prêtres qui viennent célébrer la messe, ne sont pas les bienvenues. Donc, on n’en a jamais : bien sûr, jamais en semaine, mais pas non plus les dimanches ni les jours de solennités… Ceci est contraire à ce que demande l’Église : Concile Vatican II - Constitution sur la Sainte Liturgie (de Sacra Liturgia), n° 52  : « L’homélie par laquelle, en suivant le développement de l’année liturgique, on explique à partir du texte sacré, les mystères de la foi et les normes de la vie chrétienne, est fortement recommandée comme faisant partie de la liturgie elle-même ; bien plus, aux messes célébrées avec concours du peuple, les dimanches et jour de fête de précepte, on ne l’omettra que pour un motif grave. »

A moins, bien sûr qu’un évêque ou un cardinal ne célèbre lui-même la messe, on ne se permettra pas de lui dire de se taire. (De toute façon, auprès d’eux, le "tapis rouge" est toujours largement, amplement déployé dès qu’ils arrivent dans un monastère. Tout est briqué à l’avance et rien n’est laissé au hasard.)

Mais aux prêtres, on leur demandera sans scrupule et aisément de ne pas dire d’homélie, sous prétexte de « la sobriété et de la simplicité de St Bruno ». Règle de Vie, Livre III, 32 - La célébration de la liturgie au chœur et en cellule, n° 494 : « Au désert, la célébration de la Sainte Eucharistie est emprunte d’un caractère de simplicité et de sobriété. »

5. Les soins

Quand on a la chance de pouvoir aller chez le médecin pour se faire soigner, on est toujours accompagné d’une sœur. Jusque dans le bureau du médecin. Règle de Vie, Livre III, 46 – L’ascèse corporelle, le jeûne, la veille et la maladie, n° 579.  : « Dociles à ceux que Jésus et son Église mandatent auprès d’eux, les moniales malades sont reconnaissantes lorsque leur prieure juge bon qu’une moniale les accompagne lors des consultations médicales. De retour au monastère, elles rendent compte de cette visite à la prieure. Elles n’entreprennent pas le traitement prescrit sans son accord. »

Cela dit, les prises en charge immédiates peuvent traîner : durant ma dernière année au monastère, j’ai dû me faire opérer sous anesthésie générale. Il s’avérait qu’on ne pouvait m’opérer sans me faire de transfusion, car j’étais totalement anémiée. Cela faisait en effet quatre ans que je n’étais plus suivie. Quatre ans plus tard, les symptômes de la fatigue s’étaient fait ressentir. J’avais demandé à ma prieure de pouvoir avoir une prise de sang. J’ai dû attendre six mois avant qu’on la fasse. Et de fait, les résultats étaient mauvais : j’étais tombée à 6 d’hémoglobine (ce qui est très bas, la normale étant d’être à 12).

Règle de Vie, Livre III, 46 – L’ascèse corporelle, le jeûne, la veille et la maladie, n° 579. : « Puisque leur corps ne leur appartient plus, les moniales informent toujours et sans tarder leur prieur de tout symptôme corporel insolite. Elles le font avec autant de clarté que de sobriété et de mesure. Elles sont attentives à ne pas laisser leur imagination amplifier les symptômes de leur maladie ou déformer la réalité. Elles gardent le silence et la discrétion sur elles-mêmes, aussi bien pendant qu’après la maladie (…) selon l’esprit du désert, les moines ne parlent pas de leur santé avec leurs parents. »

De fait, mon père qui venait me voir le lendemain de mon retour de l’hôpital, date vue entre ma prieure et lui qui ne savait rien de mon hospitalisation, est reparti de ses quelques jours au monastère sans avoir jamais su que je venais de me faire opérer. Moi-même je ne devais en effet en parler à personne pour « n’inquiéter personne ».

VI. La casse humaine ou vocationnelle

Comme je l’ai dit plus haut, à Bethléem, on ne fait pas vœu de stabilité dans un même monastère, mais dans toute la famille monastique. Si bien qu’une sœur en crise, selon l’humeur de la Prieure Générale, pourra être envoyée à Beth Gemal pour mieux la garder, ou dans un monastère « placard », là où personne ne va jamais : en Pologne ou en Lituanie, par exemple.

Quatre ans après ma prise d’habit, alors que j’étais encore « novice », j’ai été amenée à accompagner une ancienne jeune sœur qui était « en crise ». Je ne peux malheureusement dire de qui il s’agit dans la mesure où les enjeux familiaux sont trop importants. C’est d’autant plus regrettable qu’à elle seule, elle incarne le système de gouvernance interne et d’absence complète de discernement de Bethléem.

Cette jeune fille et moi avions pris l’habit en même temps. Nous nous connaissions déjà un peu du fait de mes 3 mois évangéliques. Lorsqu’elle a pris l’habit, elle avait aussi une vingtaine d’années. Je me souviens de ce jour où quelqu’un m’a dit : « Oh ! Mais c’est magnifique : c’est une autre Sainte Thérèse : de toute la fratrie, c’est elle qui a eu l’appel en premier, dès son plus jeune âge. » Moi, je me disais : « Mais les “Sainte Thérèse” ne courent pas les rues, voyons ! »

Après notre prise d’habit, nous sommes retournées, chacune, dans nos monastères respectifs. Quatre ans plus tard, ma prieure me fait venir dans son parloir. Elle m’annonce que sœur Isabelle me confie une grande et importante mission, celle d’être « l’ange » de cette jeune femme. Elle me parle d’elle en me donnant son nom de baptême et non plus son nom de sœur… Premier choc en entendant ma prieure : « Mais elle n’est plus sœur « une telle » ? Elle n’est plus dans son monastère ? » Ma prieure me le confirme par la négative et m’explique succinctement que cette jeune fille doit passer par la France pour quelques raisons administratives avant de repartir en Israël.

Ces quelques propos échangés rapidement sans plus de précisions, deuxième choc : je me vois donc dans l’obligation de suivre ma prieure en direction de l’accueil pour rencontrer cette ex petie soeur. A Bethléem, certes, on est toujours informées à la dernière minute des changements mais je n’imaginais pas que je me retrouvais devant « le fait accompli ». J’aurais franchement aimé qu’on m’en informe avant afin de pouvoir organiser mon temps de travail pour le monastère, mais aussi qu’on me demande mon accord en m’expliquant un peu plus la situation afin d’être brieffée sur cette « mission si importante » et sur mon rôle « d’ange ». Car le fait d’être « ange » veut dire tout et n’importe quoi. Une fois de plus, le flou est de mise : de prime abord, il peut s’agir de veiller sur une plus jeune, dans le concret de tous les jours. Mais cela peut aussi signifier veiller sur son chemin spirituel. Or, je n’avais reçu aucune formation pour exercer une telle responsabilité, c’est-à-dire être en mesure de m’occuper de quelqu’un humainement, psychologiquement et spirituellement.

J’ai donc dû me contenter de ces paroles abstraites. Jusqu’à ce que quelques secondes plus tard, le temps d’aller vers l’accueil avec ma prieure, je me retrouve devant cet ex soeur.

Là, 3em choc : je ne la reconnaissais plus ! Elle qui, à l’époque était pleine de joie, sourire aux lèvres, toute fine, était devenue, 4 ans plus tard, une jeune femme triste, silencieuse ou plutôt repliée sur elle-même, avec beaucoup de confusion et une certaine honte. Elle avait aussi pris énormément de poids.

En la voyant dans cet horrible état, je me suis demandée quelle avait pu être la cause d’un tel massacre. Compte tenu de mes propres tortures intérieures, je ne voulais pas plaquer sur elle les doutes qui me tiraillaient. Quelle attitude avoir sinon celle de l’aider comme si elle avait été ma propre sœur et avec cette parole de Jésus dans mon cœur « Faites aux autres tout ce que vous voudriez qu’ils vous fassent » ?

La situation étant très complexe entre cette jeune fille et ma prieure, elles ne se sont rencontrées que deux fois : ce jour là, avec moi, au moment de son arrivée, et un mois plus tard, lorsqu’elle est repartie pour Beth Gemal, à peine quelques minutes.

J’ai donc compris qu’il me revenait la charge de m’occuper d’elle, comme un "ange" lors des mois évangélique. Mais ce que je voulais c’était déjà la mettre en confiance vis-à-vis d’elle-même. Car elle n’en avait plus.

Très vite, une belle complicité, toute simple, s’est réinstallée entre nous. Et au bout de quelques jours, elle a commencé à s’ouvrir à moi, en m’expliquant ce qu’elle avait compris de son parcours chaotique : sa famille était des proches de la communauté, elle avait toujours connu Bethléem, comme façonnée par Bethléem dès le « ventre de sa mère ». Lorsque sœur Marie est morte, elle était encore bien jeune. Mais elle a alors vu tout « l’amour des moniales pour sœur Marie ». Elle avait vu cet « amour », avec les yeux d’une jeune adolescente et s’était « projetée » dans la personne de sœur Marie, voulant lui ressembler plus tard, fascinée par ce défilé de sœurs, toutes plus jolies les unes que les autres dans leur habit tout blanc, au moment de l’ « enciellement » de la fondatrice. Bref, depuis qu’elle était sortie de la vie monastique, elle avait pris conscience que son appel ne reposait que sur l’attrait de l’habit et sur le fait de ressembler à sœur Marie, objet d’un amour et d’attentions remarquables de la part de toutes les sœurs.

Cependant, quand elle a pris l’habit et est arrivée dans son monastère… un jour, elle ne s’est plus levée. Elle n’a rien vu venir. Du jour au lendemain, elle a commencé une réelle dépression qui lui valut de sombrer dans des crises d’anorexie et des crises de boulimie. Avec des envies suicidaires et une tentative de suicide.

Bien sûr, les parents étaient extrêmement en colère. De son côté, elle-même était en colère envers ses parents d’être si en colère… Car pour elle, sœur Isabelle était merveilleuse. Plus encore, Bethléem était toute sa vie et elle n’avait qu’un seul souhait : rentrer de nouveau à Bethléem. Mais elle était encore très attachée à l’habit. Elle en avait conscience et luttait contre, de toutes ses forces aussi. En l’entendant, je me demandais : « Mais comment est-il possible qu’aucune prieure n’ait entendu que son appel reposait sur « l’habit » durant toutes ces années ? Elle, si connue de toutes ! Faut-il que l’orgueil de Bethléem soit si énorme qu’il les aveugle et les rende sourdes ? »

Providentiellement, j’étais tombée quelques semaines plus tôt sur les Exercices de Saint Ignace, et j’avais lu « principe et fondement » que je ne connaissais pas mais qui m’avait éclairée pour moi-même.

Aussi, un jour, je me suis aventurée à lui dire : « Si j’étais toi, comme tu es encore jeune et que tu n’as rien connu d’autre que Bethléem, que tu as grandi au lait Bethléem, que tu connais tout le monde à Bethléem, et que tout le monde te connaît, eh bien, je partirais au moins quatre ans dans un endroit de la planète où Bethléem est inexistant et inconnu. Pars, va voir ailleurs, ouvre-toi au monde. Pose-toi la question du mariage. Fais autre chose, mais coupe complètement avec Bethléem. Car donner sa vie à Dieu peut se faire de multiples façons. La vie consacrée est un moyen. Tout comme Bethléem est un moyen. ça n’est pas sur l’attraction de l’habit que tu dois t’engager dans cette voie. Sinon ça n’ira pas bien loin. C’est au Christ, à l’Eglise et pour le monde qu’on s’engage. Mais tu as fait de Bethléem et de l’habit ta finalité depuis plus de 10 ans. Or, la finalité, c’est Dieu Seul et non pas Bethléem, ni la Prieure Générale, ni sœur Marie ou aujourd’hui sœur Isabelle, ni aucune prieure, ni aucune sœur. Fais autre chose, ouvre-toi à d’autres choses qu’à cet unique univers dans lequel tu t’es construite avec un rêve de petite fille… C’est là-dessus que tu as construit ta personnalité. Mais il n’est pas trop tard ! C’est d’ailleurs le seul moyen pour que tu puisses revenir vers Bethléem, de manière réellement libre dans quelque temps. Pour le moment, tu en es incapable : tout te ramène à Bethléem. Il te faut couper de manière nette et courageuse. Mais le Seigneur ne t’abandonnera pas. C’est là un acte de foi. »ais le Seigneur ne t’abandonnera pas. C’est là un acte de foi. »

Elle a entendu mes paroles. Pourtant son attrait pour l’habit et son désir de rentrer de nouveau à Bethléem étaient si forts que ça n’a rien changé. Le matin de son départ, tandis que je la ramenais à la gare, elle me dit : « je viens d’avoir sœur Isabelle au téléphone et elle m’a dit que si j’étais suffisamment libre par rapport à l’habit, elle me le redonnerait en septembre ». Nous étions au mois d’avril… Je l’ai déposée à la gare. Je suis rentrée au monastère, j’ai reçu la bénédiction de ma prieure, puis j’ai filé dans l’oratoire de ma cellule et j’ai pleuré en promettant à Dieu que si sœur Isabelle lui redonnait l’habit cinq mois plus tard comme elle le lui avait dit, alors je quitterais cette communauté, car je ne pourrais pas cautionner en conscience une telle aberration : comment sœur Isabelle pouvait-elle l’aider en lui faisant miroiter « si tu es suffisamment libre par rapport à l’habit je te redonne l’habit dans quelques mois, en septembre » ! ?

En septembre de cette même année, cette jeune femme n’a pas repris l’habit. Mais elle l’a repris un an plus tard. Elle m’a envoyé une lettre pour m’annoncer ce qu’elle considérait être « une bonne nouvelle ». J’ai lu sa lettre avec émotion : visiblement tout était rentré dans l’ordre : sœur Isabelle avait réussi à remettre en confiance toute la famille. La prise d’habit avait eu lieu dans la plus stricte intimité. Mais à la lecture de sa lettre, je n’ai fait que me demander : « mais où est passée sa personnalité ? Là, je ne l’entends plus… j’entends juste des propos de sœur Isabelle qui sont rabâchés, retranscrits… Mais elle, où est-elle passée ? »

En ce qui me concerne, j’ai fait des premiers vœux 7 ans après mon arrivée à Bethléem. Je voulais respecter le temps demandé par les Constitutions, qui, sur le papier reprennent bien le Code de Droit Canon. Pour moi, c’était : « ou tu t’engages, ou tu dégages ».

N’ayant pas été dans d’autres communautés, je pensais que le flou artistique dans lequel je baignais à Bethléem depuis sept ans était normal. J’ai exprimé mon envie toujours vive de donner ma vie à Dieu et de m’engager vers la profession. J’ai aussi exprimé mes terribles angoisses.

La prieure générale m’a alors proposé de faire une retraite ignacienne de 30 jours. Cette proposition m’a mise dans une confiance inouïe car je me suis enfin pleinement sentie respectée dans ma liberté. Je suis partie faire cette retraite, l’habit sur le dos.

Ce me furent 30 jours de repos et de grande paix. Pendant ces 30 jours, je retrouvais peu à peu un axe en moi et la volonté de me donner à Dieu sans plus aucun trouble. D’autant que j’avais un accompagnement d’une profonde solidité. Là, je n’étais plus dans l’illusion de l’oraison. 2 entretiens par jour avec des méditations objectives où je rendais compte des « fruits goûtés » pendant ces temps de méditation. Ma vie pendant ce mois, était résolument « au carré ». Et c’est là que j’aurais voulu rester. J’y ai été si heureuse ! Mais il s’agissait d’une retraite non pas d’un lieu de consécration.

Et j’étais prise « en » Bethléem. Je n’arrivais pas à exprimer cette angoisse auprès de mon accompagnateur. J’étais tellement sûre que c’était psychique ou que ce ne serait pas charitable si je lui exprimais mes doutes sur le discernement de Bethléem. D’autant qu’enfin, après toutes les erreurs passées, sœur Isabelle m’envoyait vers une bonne adresse ! Il me dit à la fin : « écoutez, faites votre demande et vous verrez bien ce qu’on vous répondra ! ». Je n’ai pas osé lui dire : « mais je sais déjà ce qu’on va me répondre ! C’est pour ça que je suis là. »

Après ma sortie, je suis retournée vers ce lieu où, enfin, j’avais trouvé la paix dans mon cœur. J’ai pu longuement parlé avec le prêtre responsable de ce centre. J’avais besoin de comprendre ce qui m’était arrivé. Je culpabilisais encore d’avoir renié mon engagement. Mais il m’a apaisée, me faisant comprendre que vivre une retraite ignacienne alors que cela faisait déjà plus de 6 ans que j’étais à Bethléem n’avait eu aucun sens et qu’il n’aurait jamais dû lui-même accepter que je fasse cette retraite !

Il n’empêche, toujours dedans, et après être revenue de ces 30 jours des exercices de St Ignace, je me sentais un peu dans l’obligation de demander à faire profession. De son côté, sœur Isabelle se rappelait à moi, en m’envoyant un fax : « Donne-moi de tes nouvelles ».

J’ai donc demandé à faire cette profession la boule encore au ventre, car je savais que cela était un engagement important mais je ne discernais plus si je donnais ma vie à Dieu ou à Bethléem. Comme à son habitude pour ce genre de demande, la prieure générale ne se laisse pas longtemps désirer pour répondre illico : « Ma sœur xxx que j’aime plus que tout au monde, c’est avec grande et immense joie que la Vierge est d’accord pour t’accepter à faire profession. »

Mais voilà que l’angoisse m’a reprise de plus belle. Alors, j’ai demandé à ce que la date soit annulée ou déplacée : je ne me sentais pas prête. Ma prieure m’a fortement réprimandée, en me disant que je manquais de détermination et de volonté.

Et le lendemain, elle m’a apporté une prière de délivrance que sœur Marie, la co-fondatrice de Bethléem avec la Vierge Marie, avait écrite.

Dans l’obéissance, je me devais de la dire plusieurs fois par jour et par nuit, avec de grands signes de croix et de l’eau bénite, pour implorer la protection de Dieu contre les attaques démoniaques dont j’étais l’objet.

De fait, l’insistance permanente sur l’existence du démon, quand on vit en solitude entre quatre murs avec personne à qui parler, est tout simplement un enfer ! J’ai retrouvé les nuits blanches quotidiennement pendant les mois qui ont précédé le jour des vœux.

Je l’avais écrit à ma prieure : « Ma sœur Y, je n’ai pas fait d’études de démonologie, mais la seule pensée d’avoir des attaques démoniaques est un supplice. Ce n’est plus vers Dieu que mon cœur se tourne, mais vers mon nombril, m’introspectant tout au long du jour pour savoir d’où “il” va jaillir et j’ai peur ! S’il te plaît, parle-moi d’autre chose, mais pas du démon. »

C’est donc dans la plus grande crainte d’être damnée que j’ai été amenée à faire profession. Code de Droit Canon - Can. 656 – Pour la validité de la profession temporaire, il est requis : 4 (que la demande) soit expresse et émise en dehors de toute violence, crainte grave ou dol.

VII. Vers ma sortie : le mensonge, l’instrumentalisation et les abus du Saint Sacrement

1. La prise de conscience du mensonge de la prieure générale

Ces lignes ne seront jamais lues par les premières concernées : les sœurs qui sont encore à l’intérieur. Mais on ne sait jamais : un parent, un ami ont le droit de venir au monastère avec leur 3 ou 4G, une tablette… Bien sûr, la sœur n’a pas le droit de s’en servir. Mais on peut toujours lui faire un peu de lecture ! C’est du moins ce qu’un parent avait fait pour moi, avec beaucoup d’audace, en me lisant un article du journal La Vie de Laurent Grzybowski « des gourous dans les couvents » pendant que j’étais encore à Bethléem.

Sur le moment, je n’avais certes pas tout compris de ce que dénonçait cet article : "j’étais TROP dedans" et mon cerveau, lavé, avait déjà commencé à ne plus raisonner que par « les pensées de la Vierge ». Tout cela restait bien nébuleux… je ne voyais pas le mal… même si je n’ai pas eu droit à des révélations privées, je connaissais pourtant ce langage et j’avais fini par m’y habituer. J’avais cependant retenu que sœur Isabelle s’était excusée de son erreur jusqu’à Rome, « jurant devant Dieu » que le procédé de traduire et donner des messages de révélations privées à une sœur n’était pas un procédé habituel.

Providentiellement là encore, quelques semaines plus tard, une de mes sœurs m’avait partagé ses propres messages personnels (sans me dire qu’il s’agissait de la fameuse "Vierge Saroueh". Elle me dit juste : « n’en parle jamais, ces messages destinés à nous faire tant de bien ont fait trop de mal à Bethléem et à sœur Isabelle…  » ) Alors j’ai compris qu’il y avait un lien direct avec l’article que ce parent m’avait lu quelques semaines plus tôt.

Je tombais à la renverse de découvrir que la prieure générale de Bethléem, sœur Isabelle, tout en proclamant un grand « mea culpa » à Rome comme à la face du monde par le moyen de la presse, n’avait pourtant eu aucune crainte de mentir et de feindre que ce procédé était inhabituel alors qu’il c’était produit un nombre de fois beaucoup plus importants (vu la quantité de messages que cette sœur avait reçu) et auprès de différentes sœurs.

2. Le Saint Sacrement

C’est par une grâce toute providentielle que j’ai commencé à envisager de m’en aller. C’était quinze jours après avoir fait la profession que je venais de vivre. J’étais tellement attachée à l’Église que je n’aurais jamais pu partir si cela n’était pas venu de « plus haut ». Or, un Pasteur de l’Église venait de mettre son discernement sur un autre aspect de la vie à l’intérieur de Bethléem, de manière très claire. Grâce à lui, j’ai compris que je n’étais pas dans l’erreur à propos de la question du Saint Sacrement.

Le Saint Sacrement est accordé par la prieure générale à tout le monde, de manière quasi « industrielle », sans discernement, là aussi.

Dans les Normes Canoniques, Livre III - La divinisation de la vie de chaque moine n° 502 : « seule une moniale professe ou donnée peut garder le Saint Sacrement dans l’oratoire de sa cellule. » L’Église accorde aux moniales qui en reçoivent l’appel, discerné dans l’obéissance, le privilège d’adorer la Présence eucharistique du Seigneur dans l’oratoire de leur ermitage. Cet appel à adorer l’Eucharistie en cellule demande à être continuellement discerné. » Ou encore, dans la Règle de Vie, Livre III - L’adoration eucharistique dans l’oratoire de l’ermitage, n° 511 : « Pour leur permettre de répondre à leur vocation de demeurer stables en cellule afin d’y monter une garde sainte et persévérante selon la sagesse de Saint Bruno, l’Église accorde aux moniales consacrées qui en reçoivent l’appel discerné dans l’obéissance, le privilège d’adorer la Présence Eucharistique dans le lieu même de cette Garde Sainte, l’oratoire de leur ermitage (…) Cet appel à adorer l’Eucharistie en cellule demande à être continuellement discerné. »

Déclaration « sur le papier » des Constitutions, mais non appliquée dans les faits de la vie quotidienne.

En arrivant à Bethléem, me rendant compte que chacune avait le Saint Sacrement dans sa cellule, j’ai moi-même voulu L’avoir pour être semblable à mes sœurs, mais aussi pour me rassurer qu’un sain (ou saint ?) discernement existait quant à une telle demande. Ma Prieure m’a dit que seule, sœur Isabelle, était la gardienne du Saint Sacrement pour Bethléem. Il me fallait donc en faire la demande auprès d’elle par écrit. Ce que je fis.

Son acceptation immédiate quant à une telle demande m’a alors profondément troublée : quelle facilité ! Où était le discernement alors qu’elle ne me connaissait pas ? Comment pouvait-elle juger de la maturité ou de l’irresponsabilité de mon cœur ? Et puis dans le monastère où j’étais nous vivions en caravane. Des caravanes dignement aménagées, mais qui n’empêche pas le réel incarné : 6m² sont aussi vite rangés qu’en désordre, avec un seau hygiénique à moins d’un mètre du tabernacle !

Alors au bout de quelques jours, après examen de conscience dans la solitude de ma cellule, la fin ne justifiant pas les moyens, j’ai demandé le retrait du Saint Sacrement auprès de ma Prieure. Cette demande m’a été refusée et ce, pendant 7 ans : « C’est notre charisme. Nous l’avons reçu directement de l’Église. Donne tes pensées à la Vierge, tu es dans l’erreur ; nous sommes trop petits pour vivre sans le Seigneur en solitude. Il faut que tu Le gardes ! »

A ce sujet, le pire fut pour moi la retraite de cinq jours d’action de grâce de la profession : il s’agit d’une adoration perpétuelle devant le Saint Sacrement. Ainsi, on dort dans son petit oratoire, tabernacle ouvert. On consomme Tagliatelle et Tiramisu, dans son oratoire, tabernacle ouvert ! Tous les repas y passent. Et pour permettre à la jeune « mariée » de ne pas quitter son Époux pendant ces cinq jours, une autre petite sœur lui apporte, jusque dans son oratoire, un beau petit plateau enluciolé et fleuri, décorant ses repas quotidiens.

Ces 5 jours de retraite d’actions de grâce me furent un véritable martyre pour ma conscience : soit je fermais le tabernacle et prenais mes repas à part, mais dans ces cas-là j’étais dans la désobéissance par rapport au « mandat » de Bethléem sur moi. Soit, je prenais mes repas, comme si je jouais à la dînette, devant le Seigneur. Mais c’était ma conscience théologale qui en était grandement perturbée. Et je me demandais : « est-il possible que Benoît XVI soit au courant de cette pratique ? Est-il possible que réellement, il soit d’accord avec ça ? Seigneur, j’ai tellement l’impression de te manquer de respect. Jamais, quand j’étais dans le monde, il ne me serait arrivée de rentrer dans une église en avalant un pic-nique déjeuner, sous prétexte d’être encore plus proche de Toi ».

VIII. Analyse objective des dysfonctionnements de la Famille Monastique de Bethléem, basée sur le Code de Droit Canon (CDC)

Pour résumer et mettre en perspective la réalité de la vie à Bethléem avec ce que demande l’Église, je conseille à toute personne désireuse de mieux comprendre les problèmes objectifs que posent Bethléem, de se référer directement au Code de Droit Canon (CDC), Livre II (le peuple de Dieu), Troisième partie (les Instituts de Vie consacrée et les sociétés de Vie Apostolique), Titre II (les instituts religieux).

Je reprendrai ici quelques points principaux :

Can. 589 – Un institut de vie consacrée est dit de droit pontifical, s’il a été érigé par le Siège Apostolique ou approuvé par décret formel de celui-ci ; il est dit de droit diocésain si, érigé par l’Évêque diocésain, il n’a pas reçu le décret d’approbation du Siège Apostolique. Can. 605 – L’approbation de nouvelles formes de vie consacrée est réservée uniquement au Siège Apostolique. Cependant, les Évêques s’efforceront de discerner les nouveaux dons de vie consacrée confiés par l’Esprit Saint à l’Église ; ils en aideront les promoteurs à exprimer le mieux possible leurs projets et à les protéger par des statuts appropriés, en recourant surtout aux règles générales contenues dans cette partie.

1. Concernant le « gouvernement de l’Institut »

Can. 618 – Les Supérieurs exerceront dans un esprit de service le pouvoir qu’ils ont reçu de Dieu par le ministère de l’Église. Que, par conséquent, dociles à la volonté de Dieu dans l’exercice de leur charge, ils gouvernent leurs sujets comme des enfants de Dieu et, pour promouvoir leur obéissance volontaire dans le respect de la personne humaine, ils les écoutent volontiers et favorisent ainsi leur coopération au bien de l’institut et de l’Église, restant sauve cependant leur autorité de décider et d’ordonner ce qu’il y a à faire. Can. 619 – Les Supérieurs s’adonneront soigneusement à leur office et en union avec les membres qui leur sont confiés, ils chercheront à édifier une communauté fraternelle dans le Christ, en laquelle Dieu soit cherché et aimé avant tout.

Je n’ai pas vécu à Beth Gemal, là où se trouve l’actuelle prieure générale de Bethléem. Mais pour les fois où elle est passée dans le monastère où j’étais et pendant les mois évangéliques que j’ai vécu aux Voirons, j’ai pu constater toujours les mêmes choses : où qu’elle se trouve, on ne sonne pas la cloche le matin, afin de la laisser se reposer. Elle n’assiste jamais aux offices au chœur. A moins qu’un évêque ou un cardinal ne soit présent, bien sûr. Jamais non plus à la messe. A moins qu’un évêque ou qu’un cardinal ne soit présent. Sinon, en « coup de vent », le temps de communier, donner la communion, et repartir aussitôt. Mais aussi, son régime alimentaire est autre que celui de la communauté. Des laïcs viennent nous apporter pour notre nourriture les invendus des supermarchés avoisinants. Les fruits et les légumes ne sont pas frais, voire pourris. Bien sûr, un tri est fait avant la préparation des repas pour les sœurs. Seul le repas préparé pour la sœur prieure générale doit être impeccable et frais. Cela se justifie par ses importants problèmes de santé dont on nous parle. Mais aussi, parce qu’elle est l’icône de la Vierge Marie sur terre et qu’on veut donc lui prouver notre amour en lui offrant le meilleur.

Can. 624 – § 1. Les Supérieurs seront constitués pour un laps de temps déterminé et convenable d’après la nature et les besoins de l’institut, à moins que, pour le Modérateur suprême et pour les Supérieurs de maisons autonomes, les constitutions n’en disposent autrement.

A Bethléem, le Priorat (qu’il soit local ou général) est généralement et insidieusement « à vie ». Se référant à cet article du Droit canon, les Constitutions de Bethléem indiquent : Norme canonique de Bethléem, Livre V, n° 807 : « Il n’y a pas de limite au nombre de mandats prioraux successifs car la vie au désert requiert, autant qu’il est possible, une réelle durée dans le service de l’autorité. Une prieure acquiert au fil des ans une meilleure connaissance de son rôle ».

Can. 630 – § 1. Les Supérieurs reconnaîtront aux membres la liberté qui leur est due pour ce qui concerne le sacrement de pénitence et la direction de conscience, restant sauve la discipline de l’institut. § 2. Les Supérieurs veilleront, selon le droit propre, à mettre à la disposition des membres des confesseurs idoines auxquels ils puissent se confesser fréquemment. § 3. Dans les monastères de moniales, dans les maisons de formation et dans les communautés laïques nombreuses, il y aura des confesseurs ordinaires approuvés par l’Ordinaire du lieu, la communauté ayant donné son avis, sans qu’il y ait pour autant obligation de s’adresser à eux. § 4. Les Supérieurs n’entendront pas leurs sujets en confession, à moins que ces derniers ne le leur demandent spontanément.

2. De la validité du noviciat et de la profession :

Can. 641 – Le droit d’admettre les candidats au noviciat appartient aux Supérieurs majeurs selon le droit propre. Can. 642 – Les Supérieurs veilleront avec soin à n’admettre que des candidats ayant, en plus de l’âge requis, la santé, le tempérament adapté et les qualités de maturité suffisantes pour assumer la vie propre de l’institut ; santé, caractère et maturité seront vérifiés en recourant même, si nécessaire, à des experts, restant sauves les dispositions du can. 220.

Une communauté, quand elle ne trompe pas et qu’elle connaît son charisme authentique, est en droit de refuser une personne en son sein, si elle la considère trop immature, trop fragile ou trop indécise pour s’engager véritablement dans la « Sequela Christi », à la suite du Christ. De même, un jeune, jusqu’à sa profession est en droit de repartir, sans même en rendre de compte à personne.

Pour ma part, en arrivant à Bethléem, je savais déjà que les délais étaient longs. Mais j’ignorais absolument que cela était contraire aux règles de prudence de l’Église.

Can. 643 – § 1. Est admis invalidement au noviciat : 4. qui entre dans l’institut sous l’influence de la violence, de la crainte grave ou du dol, ou que le Supérieur reçoit sous une semblable influence.

A Bethléem, la prise d’habit qui est l’entrée en postulat (étape avant le noviciat) correspond déjà à une « incorporation » à l’institut. Au même titre qu’une professe. Si un jeune veut partir, on lui fera éprouver qu’il ne combat pas le combat du moine et que son désir de partir est psychique. De plus, le postulat a une durée de 2 ans. Pour ma part, je suis donc restée 2 ans « école de vie » (avec le petit habit bleu appelé « mélotte » qui est un signe d’appartenance à Bethléem) et 2 ans « postulante » (lorsque j’ai pris l’habit.)

Il est aussi à noter que durant ces 4 ans où l’on m’a considérée comme un « moine en puissance » avant de prendre l’habit, puis comme un « moine » à part entière quand j’ai pris l’habit, je n’ai jamais été déclarée auprès de la sécurité sociale. Il n’y a pas eu de cotisations pour mes points retraite. Un double-langage, non ?

Can 647, § 2. Pour être valide, le noviciat doit se faire dans la maison régulièrement désignée à cette fin. Can. 648 – § 1. Pour être valide , le noviciat doit comprendre douze mois à passer dans la communauté même du noviciat…

A Bethléem, quand je suis arrivée et jusqu’à mon départ en 2013, il n’y avait pas de monastère de formation, de monastère de noviciat. Moniales « novices » et « moniales professes » dans un même monastère vivent en tout point exactement la même vie, les mêmes cours, les mêmes horaires, les mêmes charges, au même rythme, en tout point. Il n’y a donc aucune différence entre les unes et les autres, hormis l’aspect extérieur, à savoir : le foulard pour les novices et la guimpe pour les professes.

Can 649, § 2. Avec la permission du Supérieur majeur compétent, la première profession peut être anticipée, non cependant au-delà de quinze jours.

Il est arrivé occasionnellement que certaines « sœurs » fassent profession très rapidement après leur prise d’habit dans un délai de 2 ou 3 après leur prise d’habit.

Can. 650 – § 1. Le but du noviciat exige que les novices soient formés sous la direction du maître des novices selon un programme de formation à définir dans le droit propre. § 2. Le gouvernement des novices est réservé au seul maître des novices sous l’autorité des Supérieurs majeurs.

A Bethléem, comme il n’y a pas de maisons de formation, « maisons de noviciat », il n’y a pas non plus de « maîtresses des novices ».

Can. 652 – § 1. Il appartient au maître des novices et à ses collaborateurs de discerner et d’éprouver la vocation des novices, et de les former progressivement à bien mener la vie de perfection propre à l’institut.

Normalement, lorsqu’un jeune se présente, on lui demandera de prendre son temps. On lui dira de finir ses études. On le retardera… Certainement en vue d’éprouver un éventuel feu de paille.

Je suis arrivée à Bethléem après la mort de sœur Marie. En ce qui concerne la façon dont sœur Isabelle envisage une vocation, cela n’a rien à voir avec les règles de prudence traditionnelle de l’Église et de bon sens élémentaires. Il en va, en effet, tout autrement : une personne qui arrive doit rentrer aussitôt, sinon « elle perdra l’appel que Dieu a posé sur elle. »

Pour ma part, rien n’a jamais été éprouvé. Je souhaitais et demandais des critères objectifs de discernement. J’exprimais clairement que la solitude me rendait folle et que je dépérissais. Je disais également à ma prieure : « je ne suis même pas fidèle à dire mes petites heures en solitude maintenant, je n’y serai pas davantage après la profession. Mon cœur n’y est pas ». Elle me répondait : « C’est normal, on n’est pas toutes fidèles ! » Enfin, à Bethléem, la distinction entre « for interne » et « for externe » n’existe pas, sous prétexte qu’ « on ne peut pas saucissonner la personne en deux. Cela fait partie du monachisme oriental. »

Can. 653 – § 1. Le novice peut librement quitter l’institut et l’autorité compétente de l’institut peut le renvoyer. § 2. Son noviciat achevé, le novice, s’il est jugé idoine, sera admis à la profession ; sinon il sera renvoyé. S’il subsiste un doute sur son idonéité, le Supérieur majeur pourra prolonger le temps de probation selon le droit propre, mais non au-delà de six mois.

A Bethléem, il n’y a pas de « temps achevé » pour le noviciat qui peut s’éterniser au-delà du concevable. On respecte la "liberté" de chacune sous le propos qu’on la laisse mûrir tranquillement sa décision afin qu’elle la prenne d’elle-même, "librement". A contrario, si elle veut partir, c’est donc bien impossible. C’est la personne elle-même qui demande tout et d’elle-même : à prendre l’habit, à rentrer en "noviciat", à faire "profession", à recevoir le Saint Sacrement. Plus la personne va poser des actes en ce sens, moins il lui sera facile de partir. Cela l’engage encore plus directement, avec l’illusion que c’est elle, en sa liberté, qui l’a faite.

Can 648, § 3. La durée du noviciat ne dépassera pas deux ans. A Bethléem, combien de filles vont rester novices pendant 5, 7, 10 ans ?

Pour que les délais soient rallongés, une demande explicite doit être faite au cas par cas auprès de la Congrégation pour les Instituts de Vie Consacrée et les Sociétés de Vies Apostoliques (CIVCSVA). Cette même Congrégation répond alors au cas par cas.

Est-il possible que la CIVCSVA accorde si fréquemment de tels délais et des délais au-delà de ce que préconise le Droit Canon ? Est-il sinon possible que Bethléem n’informe finalement jamais personne auprès de la CIVCSVA et continue son bonhomme de chemin comme si de rien n’était ?

On parlera de « grande souplesse » à l’intérieur de Bethléem. Mais la réalité est tout autre : il n’y a pas de pression exercée sur une fille pour qu’elle fasse profession. De toute façon, cela reste encore dans le culte du secret absolu. Il y a juste pression pour l’empêcher de partir : « Tu seras libre en t’engageant. Tant que tu n’as pas posé ce choix, tu n’es pas libre. Tu restes encore esclave de ton psychisme. »

Règle de Vie, Livre IV, 65 – La formation de la volonté, n° 737 : « En s’engageant dans le chemin de son éducation intérieure, avec l’aide des moniales plus anciennes que l’Église mandate auprès d’elle pour contribuer à sa formation, la moniale a tout d’abord à apprendre à identifier la nature seulement subjective et psychique de sa sensibilité, c’est-à-dire de son imaginaire, de son affectivité sensible et de sa mémoire. La moniale a à discerner sans cesse entre les actes qui l’orientent vers la Lumière de Vérité ultime, vers le Bien ultime, et les actes qui l’en détournent. Aussi longtemps que la moniale attend autre chose que Dieu, son Bien ultime, pour atteindre un bonheur sensible immédiat mais provisoire, le mouvement intérieur de sa volonté est marqué d’hésitations et de faiblesse devant toutes décisions d’actes réalistes à poser ».

Can. 656Pour la validité de la profession temporaire, il est requis : 2 que le noviciat ait été validement accompli.

Avec tout ce qui a été énuméré à la lumière du Code de Droit Canon, peut-on considérer que le noviciat à Bethléem soit valide ? Peut-on considérer que les professions le soient également ?

IX. Les fruits de l’expérience

Un jour, qui fut pour moi un jour de joie et de totale libération, j’ai compris que pour quitter cette communauté, je ne devais plus m’en ouvrir à ma prieure. Il me fallait continuer mon chemin de discernement, absolument seule avec moi-même, et à mon tour, faire la « vitrine » de la bonne petite moniale qui n’a plus de « combat », qui n’envisage plus de partir et qui est au clair avec sa vocation.

Cette dernière année a été pour moi une année de cheminement intérieur ouvert vers la Vérité et la Liberté. J’ai rencontré Dieu dans mon cœur et dans ma conscience, sans plus aucune interférence humaine ou priorale. J’ai compris combien Dieu avait souffert en moi et pour moi de toutes ces années de tromperie. Mais j’ai aussi compris combien Il m’aimait et ne me renierait jamais. Et combien même je demeurais son enfant : ma vie en Lui et avec Lui continuerait encore et par delà cette clôture, au-delà de Bethléem. Une fois seulement, j’ai redit à ma prieure que j’avais compris que je m’étais trompée de chemin, mais que je savais que le Seigneur ne me condamnait pas et qu’Il me laissait libre de mes erreurs, de chacune de nos erreurs. L’essentiel étant de les voir pour se relever et que cela donnait beaucoup de joie à mon cœur. Elle m’a alors répondu : « c’est complètement psychologique ! ». Je voulais un vrai dialogue de fond, je voulais de la loyauté entre nous, pensant peut-être que je n’avais jamais été assez claire jusque là. Mais j’étais de nouveau face à un mur qui n’entendait rien. Alors, j’ai définitivement arrêté d’en parler.

J’ai donc mûri mon départ en silence ; en un vrai et réel silence ! Avec quelques marches en arrière, car j’avais tellement été formatée à l’idée que c’était le démon qui me poussait à partir et à désobéir à la Vierge que j’en mourais de peur !

Mais un jour, j’ai pu partir. C’était donc un an après mes vœux. Je tenais à le faire de manière loyale en en avertissant directement la prieure générale. Mais j’ai préparé mon départ, d’abord en étant obligée d’emprunter dans la caisse de la communauté dix euros pour acheter une carte téléphonique, à l’occasion d’un déplacement en ville. J’ai attendu une nuit que les sœurs dorment pour descendre toute la vallée afin de téléphoner d’une cabine téléphonique du village, à un proche. Il ne m’avait pas entendue au téléphone depuis plusieurs années. Il devait être minuit. Il a mis du temps à comprendre qu’il s’agissait de moi. J’ai ainsi échangé à plusieurs reprises avec ce proche plusieurs dimanches de suite. Seul, le chien de la ferme voisine a été le témoin de ces escapades. A chaque descente et à chaque remontée dans la nuit, il aboyait. Cela a duré un mois. Jusqu’au jour où, à la date convenue pour le bon déroulement de la vie au monastère, ce proche est venu me chercher.

La veille de cette date, ma prieure avait annoncé, lors d’une rencontre fraternelle, que sœur Isabelle m’envoyait en mission. Cette annonce m’a permis d’embrasser mes sœurs une dernière fois. Pour être juste, c’était aussi ce que voulait ma prieure. Et elle voulait également éviter aux sœurs d’être perturbée de ne plus me voir au monastère du jour au lendemain :« Elles ne se doutent de rien. Si elles me posent des questions, je ne saurais pas quoi leur dire et je ne veux pas faire un gros mensonge ». Pour moi, c’était un pincement au cœur, car je savais que je ne les reverrais plus et je les ai aimées. Quant à elles, elles étaient persuadées que je quittais le monastère pour aller dans un autre monastère et qu’on se reverrait lors d’un prochain mois évangélique « quand la Vierge le voudrait » ou si je revenais dans ce monastère « à la fin de mission ».

Quels fruits ai-je retirés de cette expérience ?

Ma relation à Marie reste cabossée. Je veux croire que Marie a gardé son cœur de Mère, tendre et aimant. Mais toutes ces années à Bethléem ont réellement fini par atrophier, pour ne pas dire anéantir, la relation aimante et confiante que j’avais avec Elle. Marie s’est peu à peu transformée pour moi en une femme despote, qui n’avait plus qu’une seule volonté devant laquelle la mienne devait tout simplement ne plus exister.

L’obéissance si détournée, parce qu’infantilisante au plus haut point, est ce que je remets le plus en question aujourd’hui.

La reconnaissance de Droit Pontifical. Je comprends maintenant que cette démarche pour se faire reconnaître à Rome était une stratégie fort judicieuse. D’une part, cela donne confiance à tous, là où j’ai été précisément moi-même trompée. D’autre part, canoniquement, les monastères ne dépendent plus des évêques. Tout au plus, ils ont un droit de regard. Mais ça ne va pas plus loin. Toutes les décisions les plus importantes relèvent donc de Rome. Décisions avec ses aléas…

J’ai lu dans le droit de réponse de frère Silouane qu’une enquête canonique avait eu lieu en 2009. J’ai quitté Bethléem en 2013 et je puis affirmer que je n’ai jamais vu passer qui que ce soit venant de Rome, d’ailleurs ou de l’extérieur à Bethléem dans le monastère où j’étais. Une « enquête canonique » et le coup de stress que cela pourrait engendrer n’a jamais été ressenti. C’était au contraire, l’année d’un « Chapitre Général » de Bethléem.

A moins que l’enquête canonique n’ait été qu’un simple coup de téléphone vers sœur Isabelle ? « Nous avons reçu un dossier… Est-ce vrai tout ce qui est écrit ? ».

Dans une enquête « civique », on cherche à écouter tous les intéressés. Dans le document tel que remis par Fabio B., cela concernait tous les monastères. Tous les moines et toutes les moniales. Donc, vu les circonstances, c’est une enquête qui peut prendre du temps. Or je suis partie en 2013 et je n’ai jamais rien vu ni entendu d’une enquête canonique. Mais, au contraire, toujours le même discours depuis mon arrivée :« Nous sommes tellement, tellement aimées à Rome ! ». Rien, absolument rien ne pouvait laisser entendre que Rome commençait à se pencher un peu sur Bethléem.

De fait, qui dit Rome, dit Ville Éternelle…. N’a-t-on donc pas toute l’Éternité devant soi pour commencer à s’intéresser à une communauté aussi défaillante ! J’use ici d’un ton qui pourra paraître sarcastique parce que je crois, bien au contraire, qu’il y a urgence. Cela fait déjà 15 ans que des plaintes se sont fait connaître (cf. la date de l’article de Laurent Grzybowski dans La Vie, faisant foi « des gourous dans les couvents »).

Serait-il alors possible que l’Institution soit « juge et partie » ? Je pose juste la question…

Mais quand bien même, une enquête ecclésiastique sérieuse et approfondie devrait avoir lieu un jour, je pense sincèrement que tant que Bethléem ne prendra pas conscience « de l’intérieur » en vérité de sa propre dérive profonde depuis si longtemps, tout le monde en restera à un simple dépoussiérage en vue de ne pas faire de scandale et de rassurer les âmes les plus troublées.

Pourtant Bethléem n’est pas une fin. C’est un moyen parmi tant d’autres.

Mais c’est aussi une Communauté qui a toujours réponse à tout : c’est l’Orient, quand ça les arrange, sinon c’est l’Occident qui a le fin mot des explications. Ou encore, quand ça les arrange, elles sont de St Bruno : silence et solitude qui correspond, en fait, et surtout à une « mise au placard ». Et quand ça les arrange, c’est la Vierge Marie car elle n’a pas contristé l’Esprit Saint en l’enfermant dans des cases… Ainsi sont justifiés les changements de dernière minute de la vie communautaire, ou encore la vie de certaines sœurs qui ne vivent pas la solitude, passant autant de temps à l’extérieur qu’à l’intérieur de la clôture, la vie si « à part » de la sœur prieure générale, ou encore les excès quant à la Règle de Vie où de nombreuses pages sont vécues « de manière maximaliste et totalitaire » (Règle de Vie - Livre II, 16 - Je fais voeu de conversion toujours recommencée, n° 312) et d’autres qui devraient être vécues en obéissance à l’Eglise et au Droit Canon, sont vécues de manière totalement arbitraire, pour ne pas dire nulle.

Comment parvenir à maintenir une conscience éclairée, cohérente et vraie dans une telle structure ? Quel est donc ce fameux « charisme » de Bethléem approuvé par l’Église ? Qui a réellement pris connaissance des volumineuses Constitutions de Bethléem ? Comment cette Communauté a-t-elle pu être reconnue de Droit Pontifical avant la validation complète de celles-ci ?

Aujourd’hui, je dirais qu’il y a une erreur quand on pense que Bethléem est une vie très dure, très austère du fait du silence et de la solitude et que, pour cette raison, tout le monde n’est pas fait pour cette vie-là. La réalité est plutôt que Bethléem n’est fait pour personne ! Il y a tromperie. Je crois cette vie prétendument inspirée du monachisme oriental et de la paternité de St Bruno en être une parodie. Le « monachisme oriental » donne un côté exotique. Il n’empêche que, in fine, personne n’y connaît vraiment grand chose.

Certes, un évêque qui m’a écoutée et que j’estime, souhaitait que je ne divulgue pas mon témoignage à d’autres évêques pour qu’on ne s’imagine pas que je réglais des comptes personnels avec Bethléem.

Pourtant reléguer des informations aussi graves et importantes n’est pas pour moi "partir en guérilla". En tant que laïque, adulte et responsable, c’est d’abord à ma conscience que j’ai à rendre des comptes. Je ne peux donc pas rester dans un silence pudique ou complice du « système ». Il est difficile de savoir vers qui se tourner pour être entendu et cru.

Oui, c’est donc en devoir de conscience que j’ai rédigé ce témoignage : puisque dans l’Institution personne ne bouge vraiment par peur ou par méconnaissance de la psychologie humaine, du phénomène d’emprise, de manipulations des consciences, je veux éviter à d’autres de tomber dans cet engrenage insidieux et dans ce leurre. Et je pense à toutes celles qui sont à l’intérieur sans en être heureuse.

C’est en devoir de conscience que je le fais, au nom de ma foi dans le Christ.

« Père, je ne te prie pas de les enlever du monde, mais de les garder du Mauvais »

Jn, 17,15

Vos réactions

  • 11 décembre 2015 01:24

    Merci infiniment Hélène ,

    …de votre témoignage très profondément libérateur pour moi !

    Je n’avais jamais pu ni en reparler ,ni revenir sur ce vécu depuis 1992 il me semble.

    Vous venez par votre témoignage d’effacer enfin les regrets et contribuer à la naissance d’un sentiment de liberté fort « goutu ».

    Dieu merci ! Soyez-en remerciée itou.

    Stelina

  • samantha 4 octobre 2015 19:02

    « « Une moniale de Bethléem, n’est pas censée être une femme savante ». Voilà les propos que l’on entendait encore en 2013 dans les homélies de sœur Isabelle. »

    Concernant le témoignage d’helene sur la pauvreté de la formation intellectuelle chez les soeurs de Bethleem, il me revient à la mémoire une confidence que m’ a faite un jour un prêtre qui a pu faire des conférences aux soeurs de Paris. Ils était sidéré par les questions que lui posaient les soeurs, par leur manque de maturité intellectuel et de formation théologique. Il avait l’impression d’avoir affaire à des bébés.

  • Pour celles qui n’étaient pas là et qui ont manqué cette causerie donnée aux soeurs de Bethléem en 1970 par le métropolite orthodoxe Antoine de Souroge (Bloom) sur le thème de la prière du cœur, la conférence peut être écoutée ici :

    http://masarchive.org/Sites/Site/French.html

    Il faut regarder sur le site dans Audio …

    Seigneur Jésus Christ, Fils de Dieu, aie pitié de moi, pécheur.

    • Témoignage d’Hélène : tradition orientale ? 17 avril 2015 17:04, par Dominique

      De fait, à Bethléem, le rejet du monde et de l’Eglise occidentale, dont les évêques font partie à leurs yeux, ce qu’ils ne savent pas toujours, on s’est tourné successivement vers d’autres traditions. Dominicains, puis Chartreux, en passant par les lettres de la Vierge, puis autre chose encore…

      Que Marie soit présentée comme « Notre Dame de l’effort, Notre Dame de la contrainte et Notre Dame de la mort qui devient résurrection » a de quoi surprendre. Notre Dame de la contrainte ? ? ? Si Justin connaît la source orientale de ce vocabulaire, qu’il nous en informe. Merci.

      Dit par sœur Marie dans une homélie à Pâques 1993, et repris, au moins en 1999.

      Et à cette époque, en 1999, donc après le décès de sr Marie et l’élection de sr Isabelle, une prieure locale disait à ses sœurs : « c’est fou la ressemblance entre sœur Marie et saint Bruno. Sr Marie n’a pas eu peur de la mort, c’est pourquoi elle a demandé à la vivre seule. Sr Marie voit tout, mon être de grâce, mes faiblesses, mes péchés. Donc elle peut me gouverner car elle a tous les éléments. Quelle joie ! Elle voit ce que je ne vois pas. Elle voit qui je suis en vérité. »

      On retrouve dans de tels propos la confusion déjà soulignée. N’est-ce pas Dieu qui voit tout ?

      Et est-il dans la tradition orientale de faire appel à des pseudo-chamanes condamnés pour prôner l’usage d’hallucinogènes ?

    • Témoignage d’Hélène : tradition orientale ? 17 avril 2015 17:46, par Dominique

      Et c’est une erreur de rappeler que Bethléem pioche principalement dans la tradition orientale pour faire entendre que Bethléem ne peut donc pas être compris par ceux qui n’en sont pas familiers.

      Parmi les sources de Bethléem, il y a Tauler, dont la prieure disait, en faisant un jeu de mots, qu’il était tout juste « toléré » par l’Eglise. Tauler n’avait rien d’oriental.

      Merci Justin de me conduire à relire encore des documents.

      Quand je lis ceci, dit par sœur Isabelle, à propos d’une sœur : « Sr Jean-Marie est enciellée. Son visage ressemblait énormément à sr Marie lors de sa Pâque. Elle ressemblait à celle à qui elle avait obéi toute sa vie », je ne peux pas m’empêcher de songer aux morts que j’ai vus, comme vous avez dû en voir, vous aussi, et cela quel que soit leur état de vie. On est bien, avec de tels propos de sr Isabelle dans l’imagerie, mais pas dans le réel.

      De même, est évoqué dans une autre homélie le fait que ce n’est pas que Jésus soit mort, en donnant physiquement son sang, qui compte. Ce qui compte est qu’il ait donné son cœur. Je veux bien, mais là encore on n’est pas dans le réel du Dieu fait homme et vraiment mort avant de ressusciter.

      C’est complexe car tout est revisité à une sauce qui demande grande attention pour conclure qu’il y a distorsion ou manipulation. Je ne trouve pas encore le terme ajusté, mais cela viendra. D’autres le trouveront.

    • Témoignage d’Hélène : tradition orientale ? 17 avril 2015 19:49, par Justin

      J’ai donné ce détail simplement pour illustrer ce que je ressens de Bethléem : un patchwork séduisant.

      Il faudrait insister sur ce mot : séduisant.

      Mais où se trouve l’ancrage ? Piochant dans les diverses traditions, elle ne s’incarne dans aucune.

    • Je ne trouve pas cette conférence, ayant épuisé tous les onglets dans la section audio…. Dommage…

  • josy 8 décembre 2014 11:14

    « Dieu n’est pas un Dieu sadique et pervers … Il nous désire dans la Vérité de ce que nous sommes et de ce pour quoi nous sommes faits ».

    J’ai connu l’époque où Soeur Marie disait beaucoup que « Dieu nous violait ».

  • brigitte 7 décembre 2014 20:51

    Merci Hélène pour ton témoignage, il est solidement construit et vrai, car personne ne peut inventer ce que tu as vécu. Courage à toi. Je suis une ex de Bth. J’y ai vécu 8 ans. Les constitutions n’existaient pas,avant 1982 date de ma sortie, mais les dérives sectaires, la séduction, la désinformation, le pendule, les exorcismes, l’écrasement de notre jugement, le manque de formation, les soeurs « malades », le secret et le silence sur ce que nous vivions…etc, j’ai tout connu. Et il y a 30 ans que des évêques sont au courant…30 ans que l’Eglise se tait ou ne veut pas entendre.30 ans que des personnes qui ont le courage de parler selon leur conscience sont ignorées voire rejetées. Et je suis consternée que 2 émissions de télévision sont programmées ce mois de décembre… Qui est aux commandes ? Qui faut-il séduire encore et encore ? Le manque de discernement et de vérité est navrant.

    • Témoignage d’Hélène : le monde si étrange de Bethléem 7 décembre 2014 22:04, par jean peplus

      On peut savoir la date et le canal de diffusion de ces émission svp ?

      • Témoignage d’Hélène : le monde si étrange de Bethléem 7 décembre 2014 23:11, par jean peplus

        Après une recherche j’ai trouvé :

        Les soeurs de Bethléem mises en lumière

        19 décembre 2014 Au sommet des Monts Voiron, le monastère Notre-Dame de la Gloire Dieu abrite les moniales de Bethléem. Celles-ci vivent cloîtrées et font peu parler d’elles. Un film leur est consacré : « Un Amour absolu », réalisé par Stéphanie Pillonca-Kervern et sera diffusé le 19 décembre prochain sur la chaîne Arte. À ne pas manquer !

        La bande annonce :

      • Films sur Bethléem 7 décembre 2014 23:25, par jean peplus

        En plus d’ « un Amour » absolu il y aura aussi « ma petite soeur » diffuse le dimanche 28 dec dans « le jour du seigneur » :

        La réalisatrice de ces 2 films a sa petite soeur dans la communauté de Bethléem. Le mode opératoire ressemble au making of du livre « cet amour que le monde oublie » dont l’écrivain avait aussi sa petite soeur dans la communauté

        La présentation du film ici :

        https://www.facebook.com/312421395604241/photos/a.312452458934468.1073741829.312421395604241/328273617352352/?type=1&theater

      • Films sur Bethléem 7 décembre 2014 23:58, par jean peplus

        Il faut bien l’admettre et leur reconnaitre ce mérite. Au niveau de la communication les soeurs de Bethléem sont au top. Niveau réactivité elles n’ont rien a envier aux agences de com. Elles ont bien bossé le business plan pour décrocher un prime time sur une grosse chaine nationale.

        avoir des recrues qui ont dans leur famille des grandes soeurs écrivain et cinéaste ça peut aussi servir au cas où. Ces films vont nous en mettre plein la vue. Soirée pop corn et métanie devant la TV. Business is business. Ou comment se refaire un beau lifting avant Nöel. Amen.

        • Films sur Bethléem 8 décembre 2014 00:27, par Renato

          ça se discute … si le film passe, tout un chacun ira voir ce qui se dit sur internet et là : tadam… ! l’envers du décor….

        • Films sur Bethléem et livre de la jungle 8 décembre 2014 00:49, par Paul

          Au moins, on sait maintenant que toute cette « beauté liturgique » a un coût humain absolument exorbitant.

          Quel pouvoir de séduction !

          Raison pour laquelle l’image du livre de la jungle pour annoncer le témoignage d’Hélène résume tout.

          Mowgli ne sait pas comment s’en sortir tout seul. Mais il finit un jour par s’en sortir.

          • Films sur Bethléem et livre de la jungle 8 décembre 2014 21:31, par jean peplus

            Les soeurs de Bethléem savent toujours rebondir et retomber sur leurs 2 pattes. En 2010 au moment ou les 2 frêres diabolisés rendaient leurs dossiers à Rome, elles contactaient l’écrivain dont la petite soeur est dans la communauté et le livre pro-Bethléem « cet amour que le monde oublie » sortait peu après en librairie avec une méga promo à la procure (conférence vidéo de l’écrivain) Aujourd’hui sortent les témoignages accablants sur le net et hop on sort du chapeau 2 jolies documentaires l’un en prime time sur Arte grosse chaine poids lourd et l’autre sur france 2 le jour du seigneur et le modus operandi est le même : l’artiste a sa petite soeur dans la communauté. Quelle aubaine ! Surement un coup de la sainte Vierge. On aime soigner son image à Bethléem et avec le temps on s’améliore.

            • Films sur Bethléem et livre de la jungle 8 décembre 2014 22:49, par alexandre

              Sauf que la « lenversdudecor » va aussi être explicité aux téléspectateurs… et dans la presse… c’est là que tout change….

              On saura ce qu’il y a derrière cette « beauté » liturgique et cinématographique…

              Il n’y aura plus silence des victimes : et du coup, ce contre-feu risque aux contraires de faire éclater au grand jour la vérité… : ENFIN !!! les souffrances sont trop grandes, il faut que cela cesse….. au plus vite…

              Les victimes parlent et elles ne s’arrêteront plus… pour en sauver d’autres…..

    • Un pas franchi 7 décembre 2014 23:09, par Paul

      Et c’est vrai aujourd’hui encore. Spiritualité dévoyée. C’est ce que les témoignages ne soulignent pas suffisamment.

      Êtes-vous d’accord quand la prieure parle des « injonctions de la Vierge » ? D’où tient-elle ces « injonctions » ?

      Etes-vous d’accord quand la prieure dit que l’obéissance est « une obéissance sanglante », les soeurs devant espérer avoir « la tête coupée » pour qu’elle soit remplacée par la tête de Jésus ? Avec « l’intuition » que la fin de vie de Jean Baptiste avec la tête coupée serait le modèle de la vie monastique ! depuis quand les responsables d’une communauté ont il le droit de souhaiter la dépersonnalisation de ses membres par leur étêtage, voire décapitation, fût-elle symbolique ? Est-ce cela « l’unité de Bethléem » ?

      Est-il demandé aux sœurs et frères de devenir des clones idiotisés de Jésus ou de la Vierge ? Vierge à propos de qui la prieure a dit à ses sœurs dans une homélie qu’elle « est sans esprit propre » ? Et cette obéissance et transparence en tout vis à vis de la prieure, c’est dans quel objectif ? Comment est reconnue la singularité de chacun ou chacune ? Au nom du « moi » à proscrire, combien de « moi » ont-ils explosé ? Au nom du « totalitarisme de Bethléem », terme employé par la prieure elle même en « homélie », combien de monstrueux passages à côté de la plaque ?

      Si c’est pour servir Dieu tous les discours servis en boucle sur l’obéissance aveugle, à n’en guère douter, Dieu s’en retournerait dans sa tombe, comme dirait certainement ce cher Don Camillo à ses ouailles.

      Il faut dévoiler les « secrets » de Bethléem. Pour sauver des vies, tout simplement.

      Et pour sauver aussi la vie vivante de Dieu, pendant qu’on y est. Il ne peut pas avoir voulu tant de beauté liturgique à ce prix humain là. Ce n’est pas croyable. Il suffit de si peu pour prier. Ce n’est pas la peine que des sœurs rêvent de se jeter dans un précipice parce qu’elles étouffent, que d’autres ne s’alimentent plus, que d’autres en soient contraintes à voler une clef pour lire ou pour téléphoner. Dieu ne peut certainement pas avoir voulu cela. Et des humains ne peuvent pas non plus avoir souhaité cela pour d’autres au nom du « projet de la Vierge ». Ou alors, ils l’instrumentaliseraient. Pour la toute puissance de qui ???

      Lorsque frère Silouane renvoie à la pastorale des nouvelles croyances et dérives sectaires, un pas a été franchi.

      • Un pas franchi 8 décembre 2014 09:22, par Renato

        Spiritualité dévoyée. C’est ce que les témoignages ne soulignent pas suffisamment.

        Bonjour,

        Vous avez raison de souligner cela. Je crois que c’est sans doute là que l’Église catholique est gênée. En reconnaissant la tromperie à l’œuvre dans cette communauté, l’Église sait qu’un certain nombre de fidèles quitteront la pratique religieuse et peut-être la foi. Quand un bateau prend l’eau de toutes parts, les réactions sont diverses et variées…

        • Un pas franchi 8 décembre 2014 11:51, par Renato

          Une piste de réflexion :

          si l’on considère que la prieure générale est la « voix de la sainte Vierge » et que dans le cadre de Bethléem, il est permis d’en rire et de le dénoncer… faut-il rire et dénoncer d’autres formes de rapport à la foi, à la spiritualité telles que proposées à Medjugorje et qui mobilisent des millions de personnes… On me dira : mais ce n’est pas une secte… ou ce n’est pas le même problème…

  • Le monde si étrange de Bethléem 6 décembre 2014 14:27, par veronica

    Le monde si étrange de Bethleem. Voilà une formule qui résume bien cette mystification qui va jusqu’à abuser du bon sens des prélats de Rome. On a affaire là a du lourd, du costaud. Quand je vois les parasites qui polluent ce forum je me dis que les dirigeants de la communaute n’en sont pas a une imposture près pour essayer de sauver la face. Après le déni le plus hypocrite, ils ont choisi la voie de la manipulation la plus fourbe possible pour empêcher les personnes d’échanger calmement sur le forum. Bethleem, dans quel monde étrange vis tu donc ? Choisiras tu un jour la voie de la vérité et de la mise en lumière ?

    • Le monde si étrange de Bethléem 6 décembre 2014 15:43, par Renato

      Je crois que l’Église gagnerait à communiquer sur le sujet en effet. On ne peut s’empêcher de penser au monde politique et ses scandales où dans un premier temps, on nie tout en bloc puis, acculés, on finit par reconnaître que… Je pense que notre époque connaît une aspiration à la dénonciation des impostures, des mensonges. Je pense là à Onfray qui dans un de ses ouvrages s’en prend à Sade et en fait un délinquant méprisable. Est-ce le même souffle ? Je pense que oui. Il y a quelque chose de commun dans ces démarches. Déconstruire la fiction, dire le réel sont certainement les seuls moteurs capables de mobiliser les hommes et les femmes d’aujourd’hui.

      • Le monde si étrange de Bethléem 7 décembre 2014 07:10, par frère longin

        si les intentions de ce site sont du même esprit (« souffle ») que Onfray, alors, là c’est grave …

        rechercher la vérité et vouloir dénoncer les dérives est une chose, ….. prendre Onfray comme exemple, en est une autre.

        • Le monde si étrange de Bethléem 7 décembre 2014 09:09, par Renato

          Bonjour,

          Je m’imaginais bien que je serais mal compris… l’exemple d’Onfray vaut pour le travail de déconstruction… Lorsque l’on va à Bethléem, on peut être séduit par la liturgie, par le beau, par … Dans les milieux intellectuels, on a chanté les louanges de Sade. Au Vatican, dans l’Église, on s’émerveille du charisme de Bethléem… Et puis des voix se font entendre. Elles disent : prenez garde ! C’est un mirage, c’est à côté de la vie spirituelle authentique. Quand Onfray fait un travail qui rétablit la vérité, je l’applaudis. Et quand d’anciens moines ou moniales dénoncent ce qui défigure la vie chrétienne, ils déconstruisent eux aussi une fiction. Ca me paraît assez simple… mais évidemment, ça va secouer le cocotier comme on dit.

          • Le monde si étrange de Bethléem 7 décembre 2014 09:51, par Xavier Léger

            Pour une fois, je suis assez d’accord avec le frère Longin.

            Onfray ne me semble pas être une référence très sérieuse. Dans les milieux universitaires, il est considéré comme un philosophe médiatique, dont la seule recette consiste à tout déconstruire.

            Personnellement, je ne trouve pas son approche très pertinente.

            En même temps, je base ce jugement sur les différentes interviews que j’ai vu de lui à la télévision ou à la radio. Je l’avoue, je l’ai trouvé tellement peu crédible que je ne l’ai jamais lu.

            • Le monde si étrange de Bethléem 7 décembre 2014 11:53

              Malheureusement comme pour d’autres problèmes très graves qui ont eu lieu dans l’Eglise, ce sera à mon avis le monde des non-croyants (journalistes non chrétiens etc…) qui vont permettre que les dérives cessent en dénonçant ce que l’Eglise veut cacher absolument.

              En fait, l’Eglise est évangélisé par le monde non-croyant qui lui rappelle simple « les droits de l’Homme » : liberté de penser, de vivre là où l’on veut, de choisir par soi-même, d’avoir une vie spirituelle libre et équilibrée, d’être soigné correctement etc…

              Je trouve cela tellement navrant : l’Eglise claironne « nous sommes des experts en humanité » et en fait, c’est « le civil » qui est obligé de la remettre dans la plus élémentaire des devoirs humains…

              Je suis désolée mais les témoignages lu ici sont factuels, précis, et il n’y a pas d’ambiguïté sur les dérives sectaires ….

              Si l’Eglise n’agit pas, encore une fois, il faudra que ce soit les non croyants qui la sauvent de ces dérives…. c’est triste vraiment…

            • Le monde si étrange de Bethléem 7 décembre 2014 16:22, par Renato

              C’est vrai. Vous avez raison en fait. Il est méchant et il veut détruire l’Église. En plus, comme il vend beaucoup de livres, ça veut dire qu’il n’a rien à dire. Il est juste bon pour donner à manger aux bobos de la rive gauche. C’est un peu comme les psys, ils sont bons quand ils n’ont pas de plaque à l’extérieur… Vous voyez, chacun a son univers mental, ses limites et ses assurances…

    • Le monde si étrange de Bethléem 6 décembre 2014 18:59, par alexandre

      Oui, Veronica, on a là des personnes qui « occupent le forum » pour surtout que la discussion sur Bethléem n’est pas lieu…. c’est un procédé assez abjecte effectivement…. Mais je comprends que c’est aussi une tentative désespérée de ne pas paraître à la lumière (ce que fait ce site… avec des témoignages malheureusement tous véridiques)

  • A 15h je dévoilerai l’idendité d’Hélène 6 décembre 2014 14:09, par maurizio

    Puisque Monsieur Léger et toute sa bande, ont décidé de museler le Troll je vous préviens, qu’à 15h, heure de Paris, je commencerai à poster, à la racine de chaque Article à la une du site (les témoignages), la véritable identité dédits témoins.

    Et ainsi de suite toutes les 2 heures.

    Lorsque nous serons arrivés à Fabio, je dévoilerai le nom de cette fameuse religieuse qui tient le manche depuis le début (aucune allusion salace pour le premier concerné svp).

    Maurizio

    nb : le post de 15h00 surgira d’un IP nouveau, impossible de prévenir l’outing.

  • Maria 5 décembre 2014 23:24

    Fouad,

    Voir votre prénom écrit ici m’a surpris. Savez-vous que l’évêque de Jérusalém, celui de soeur Isabelle, qui est aussi un de ses grands amis, s’appelle lui aussi Fouad ? Qu’il n’est plus jeune ainsi comme vous ? Qu’il a été surement témoin de certaines choses ainsi comme vous ? C’est curieux n’est-ce-pas ?

    Mais je suis sûre que ce n’est pas la même personne, vous et Monseigneur Fouad Twal. Vous savez pourquoi ? Parce que Mgr Fouad Twal aurait de l’inquiétude en son cœur et il se poserait sérieusement des questions. Il se demanderait :

    « Est-ce possible que ces choses puissent arriver dans mon diocèse ? Quelques soeurs, et surtout soeur Isabelle, peuvent-elles être sous l’emprise d’un esprit manipulateur pour garantir un prestige quelqu’onque ? »

    « Mon Dieu, est-ce qu’il y a dans mon diocèse des petites soeurs, quelques unes bien jeunes, qui peuvent ne pas être respectées dans sa liberté intérieur en son chemin avec Toi et qui sont en train de souffrir affreusement sans savoir même nomer sa souffrance ? »

    « Est-ce que j’ai bien veillé à ce que dans les communautées les petits soient écoutés, les Constitutions apliquées, les sacrements respectés et le for interne préservé ? »

    « Est-il possible que toutes ces accusations soient faites et que je ne sache rien ? »

    « Mon Dieu, est-ce que moi-même j’ai su garder le distance nécéssaire pour ne pas prendre le parti des puissants mais j’ai toujours demeuré attentif aux dangers qui peuvent s’insidier dans les monastères de clôture ? »

    « Mon amitié avec soeur Isabelle n’est-elle pas un peu envaïssante devant la communauté, ce qu’aura empêché certaines soeurs de me demander de l’aide ? »

    Est-il possible que nous, des évêques et des cardinaux nous nous sommes laisser tromper par les belles paroles et les beaux cadeaux de quelques réligieuses ?

    « Mon Dieu, où est la vérité en tout cela ? Comment faire pour que ces choses là n’arrivent plus ? Qu’est-ce que je dois faire pour que ceux qui souffrent puissent trouver la joie de vivre ? »

    Celles-ci seraient les questions que Mgr Twal se poserait. Il n’irait sûrement pas s’attacher à savoir qui était la soeur qui était avec Fabio le jour tel à l’endroit tel pour faire telle chose, comme s’il voulait savoir plus pour controler mieux.

    Vous savez Fouad, vous n’aurez pas de réponse à votre question. Espérions que Mgr Twal trouve la force pour se poser les nécéssaires.

    Maria

    • « …qui est donc cette femme, cette religieuse qui a conduit Mr Fabio B. dans ses diverses démarches contre la communauté de Bethléem ? »

      Je n’ai jamais lu que Fabio disait avoir fait des démarches contre la communauté de Bethléem. Il nous a partagé juste ses démarches en faveur des personnes qui à Bethléem sont privées des biens fondamentaux pour toute personne humaine. Pourquoi cela serait compris comme démarche contre Bethléem ?

      • Des démarches contre la communauté de Bethléem 6 décembre 2014 00:31, par Fabio

        "Ne dis pas que tu aides Bethléem, alors que tu cherches à tout casser. Dis plutôt que tu es déçu d’avoir perdu 25 années de ta vie ;"

        Ces paroles m’étaient adressées par un frère responsable de Bethléem, au mois de janvier 2011, un an et demi après ma sortie de la communauté, dans une lettre où d’ailleurs il me disait toute son amitié et son union dans le Seigneur. Je crois qu’il était sincère.

        Et il ajoutait :

        « Tant que tu continues de t’occuper des choses de Bethléem, c’est que tu n’as pas encore pris ton chemin et c’est bien dommage. »

        Je crois que tant qu’on est encore à l’intérieur de la communauté et qu’on lui fait confiance d’une façon ou d’une autre, on ne peut pas penser autrement. Parfois je me demande : « et si j’étais encore dans la communauté et on me disait qu’un ancien frère ou des anciens frères ont publié des critiques sur Bethléem et que cela fait beaucoup de mal », eh bien, je suis convaincu que je défendrais la communauté jusqu’à la mort. C’est pourquoi je n’ai absolument aucun jugement sur mes anciens frères et soeurs.

        Il faut sortir du système pour comprendre. Il n’y a aucune autre solution. Je renvoie pour cela au livre de Dietrich Bonhoeffer « Résistance et soumission », livre qui m’avait énormément éclairé quand je venais de sortir. Il parle de « stupidité » se référant à ses compatriotes allemands, c’est par là qu’il explique pourquoi la doctrine du nazisme avait fini par tout absorber en l’’espace d’une dizaine d’années dans son pays. Ce que lui il appelle « stupidité » correspond parfaitement à ce qu’ici nous appellons manipulation, endormissement des consciences.

  • C’est une secte ! 5 décembre 2014 22:37

    C’est une secte !

    C’est une secte !

    C’est une secte !

    C’est une secte !

    C’est une secte !

  • 5 décembre 2014 16:41

    Oui il faut un commissaire pontifical pour remettre de l’ordre dans cette communauté complètement dévoyée… et à cause de leurs pratiques occultes, des messes de délivrances pour les soeurs malades (et il y en a un paquet, et des jeunes soeurs… j’en ai encore vu tout dernièrement dans des fauteuils roulants, et d’autres qu’on aidaient à marcher !) des prières de guérison, voir des exorcismes ! Elles ne se rendent pas compte combien elles jouent avec le feu !

  • Témoignage d’Hélène : Passage chez les chamanes 5 décembre 2014 14:21, par jean peplus

    Hélène a écrit :

    Mais, animée du désir de faire confiance, je me disais : « ça sent le New Age à 100 %. Mais c’est à toi de t’ouvrir ! Voyons : c’est sœur Isabelle qui t’envoie là. La prieure générale d’une communauté de Droit Pontifical ! Il est évident qu’elle ne peut pas se tromper. Et elles se connaissent toutes deux depuis tant d’années. Cette femme a aidé beaucoup de sœurs. Si vraiment c’était complètement New-Age, ça se serait su. Arrête d’être aussi critique. Fais confiance : ça vient de sœur Isabelle ! Elle ne peut pas ne pas manquer de discernement. Sinon Bethléem ne l’aurait jamais élue prieure générale ! »

    C’est quoi le projet ? Envoyer une jeune soeur vers des séances chamanique. Après le pendule, le chamanisme, qu’est ce qui va nous tomber sur la tête encore ? Si Bethléem délaissait toutes ces pratiques occultes et revenait à un peu de bon sens. Le seigneur seul peut guérir, dans la force de l’esprit Saint comme on dit pourtant à Bethléem. Je doute fort que cette Esprit Saint circule lors de ces séances. Cela a plutôt à voir avec de la magie.

  • Question a Xavier Léger 5 décembre 2014 11:10, par Renato

    Je voudrais savoir sur quel mécanisme repose le fait qu’un acteur de l’Église est comme bloqué dans sa liberté de témoigner ?

    Si par exemple, un(e) jeune rencontre un père abbé, un moine d’un monastère X et qu’il lui demande son avis au sujet de la Cté de Bethléem, il lui dira, s’il sait des choses : n’y allez pas !

    Si en revanche, la question vient d’un enquêteur et que l’engagement de la réponse devient public, alors ce sera : je ne suis pas au courant…

    • Question a Xavier Léger 5 décembre 2014 13:51, par Xavier Léger

      C’est à la fois triste, et à la fois encourageant.

      Je m’explique : Nous avons été amenés ces dernières années à découvrir que des hommes d’Eglise tenaient parfois un double discours. D’un côté, ils écoutaient nos plaintes avec attention, et parfois même, ils n’hésitaient pas à abonder dans notre sens. De l’autre, on les entendait plus tard tenir un discours différent à l’égard de leurs confrères ou des médias, ou bien se taire là où l’on aurait pu espérer une prise de parole courageuse.

      Je raconte dans mon livre ma rencontre avec un évêque… Cette rencontre avait duré deux heures. Au fur et à mesure que je racontais mon histoire, je voyais l’évêque s’écrouler devant moi, visiblement terrifié. De temps en temps, il faisait de remarques, pour montrer qu’il savait ou se doutait bien de telle ou telle chose.

      A la fin, j’ai tenté ma chance : « Et vous, vous pourriez faire quelque chose ? » L’évêque a sursauté : « Mais tu veux ma peau ! Tu ne connais pas certains de mes confrères ! » Sic.

      On peut ressentir de la colère devant ce manque d’engagement, ou bien y voir la prudence d’un homme d’Eglise, qui est obligé parfois de taire ses convictions, mais qui n’en pense pas moins, et qui, le jour où le vent sera favorable, prendra position.

      Ce que je veux dire, c’est qu’il ne faut pas accabler les hommes d’Eglise ou les accuser trop vite. C’est vrai qu’on peut être tenté de se dire : « Mais bon sang, quand est-ce qu’il va y avoir un évêque qui va oser se lever et dire non ? »

      La vérité, c’est que les choses sont beaucoup plus compliquées que ça.

      L’important, c’est que les choses évoluent très favorablement depuis quelques temps (pour dire les choses clairement : depuis l’élection du pape François). ça prend du temps, mais les choses avancent.

      • Question a Xavier Léger 5 décembre 2014 14:00, par Renato

        C’est certain qu’à vouloir dire la vérité, on se retrouve parfois avec une hache dans le dos… Merci en tout cas.

      • Question a Xavier Léger 5 décembre 2014 15:51, par alexandre

        Bon, on voit clairement que cet évêque privilégie sa carrière, sa réputation aux yeux de ses confrères, le peur de ne plus être évêque… : rien d’évangélique là dedans …. vous voyez Jésus dire cela ?

        On voit d’ailleurs où cela l’a mené de défendre les faibles…

        Ils sont lâches et ne défendent pas leurs ouailles ….

        Je me demandais aussi si ils étaient pères de famille et si c’était leurs filles ou leurs fils qui subissaient :

        ils trouveraient sûrement là les ressources intérieures de dénoncer, de se battre…. mais quand on a que sa place à défendre, c’est plus difficile.

        L’évêque aussi qui envoie illico le témoignage de Fabio et de l’ancien prieur alors qu’il a promis de le garder secret … : Faut arrêter…

        Et puis, il suffirait qu’un ou deux se lancent les autres seraient entrainer… c’est comme quand il y a une agression dans le métro : un seul bouge et cela fait bouger la foule sinon la personne se fait lyncher sans que personne réagisse…

        Ils sont évêques pour quoi ? pour faire carrière ou pour sauver les personnes qui sont dans de graves dérives sectaires ?

        Le pape François rame…. ils trainent tous, c’était si confortables…

        Je suis peut-être dur mais quand on voit les témoignages et la réaction des évêques , il y a de quoi pleurer de rage et d’impuissance…

  • Pascale 4 décembre 2014 20:27

    Merci Hélène pour ce témoignage intense et bien construit ! je suis sidérée à chaque fois de lire tout ça….

    Juste une petite chose : je me demande s’il y aurait un moyen de pouvoir lire la règle de vie et les constitutions des soeurs ?

  • alexandre 4 décembre 2014 19:16

    Bon, Est-ce que la hiérarchie catholique qui cautionne tout cela va enfin réagir et FAIRE QUELQUE CHOSE ?

    Je vous rappelle Messieurs les évêques, que vous êtes responsables…. Pouvez-vous encore dormir tranquille en sachant qu’il y a des petites sœurs ou frères qui vivent dans ces déviances par la faute de l’Eglise Catholique ?

    J’espère que non, et c’est pour cela que je vous demande instamment, encore une fois, avec tous les croyants et les non-croyants qui lisent ses témoignages de plus en plus ahurissants de faire cesser au plus vite

    (Pauvre Hélène, vraiment, on a là, comme pour les autres, des maltraitances sectaires qui ont duré des années….) comment sortons de tout cela… mon Dieu…

  • frère longin 4 décembre 2014 19:15

    qui peut savoir si votre témoignage est véridique ?

    parce qu’il y en a d’autres similaires ?

    cela ne suffit pas. le web nous a montré comment il peut transmettre l’info, mais aussi l’intox …

    si vous avez réellement vécu ce que vous écrivez, je vous conseille de rencontrer quelqu’un qui pourra collecter votre témoignage, vous le faire préciser, vous poser des questions, vous entendre de vives voix. - une personne soit de la juridiction ecclesiale, ou civile, qui puisse recouper les différents témoignages et présenter un dossier sérieux.

    les différents témoignages de ce site sont trop subjectifs et trop imprécis pour servir à votre cause

    excusez mon ironie, mais on pourrait comparer ces témoignages (dans le style) au livre de Valérie (sur son compagnon François), ou à une émission de télé-réalité …

    je ne pense pas que ce soit cela que vous voulez

    je serais mauvaise langue, je suspecterais les intentions des auteurs de ce site …

    • Frère Longin (vous êtes donc un frère de la communauté puisque vous vous dites « frère » ?) Pensez-vous que l’on puisse inventer tout cela ? vraiment ? et dans quel but ?

      il y aurait donc des personnes assez machiavéliques pour inventer des témoignages aussi ahurissants pour nuire à la communauté de Bethléem ?

      Mais alors pourquoi ne font-ils pas des faux témoignages aussi contre les cisterciens, les chartreux , les bénédictines que sais-je ?

      Je comprends votre désarroi intense, il se sent dans tout ce que vous écrivez mais je le pense, la théorie du complot, c’est un peu trop là…

      Pas facile, en effet de voir tout ce qu’ont souffert toutes ces sœurs et frères… inimaginable même… alors on préfère nier que cela est vrai… Sinon comment continuer à vire dans cette communauté : tout s’écroule… c’est super dur… on peut le comprendre bien sûr… à votre place j’aurai sûrement eu la même réaction…

      continuons le dialogue, c’est le mieux….

      • Témoignage d’Hélène : le monde si étrange de Bethléem 4 décembre 2014 20:27, par frère longin

        votre réponse me prouve que vous ne m’avez ni lu, ni compris - - - où voyez-vous mon désarroi intense ? - - - quel dialogue continuez-vous ? - - - mon intervention n’est pas de nier, mais de trouver les témoignages trops imprécis et signaler que ce n’est certainement pas le bon moyen pour agir.

        si vous voulez vous mettre au niveau de « Toute une histoire » ou autres du même genre, libre à vous.

        • En réponse à frère Longin 4 décembre 2014 20:49, par Roberto

          « Mon intervention n’est pas de nier, mais de trouver les témoignages trop imprécis et signaler que ce n’est certainement pas le bon moyen pour agir. Si vous voulez vous mettre au niveau de « Toute une histoire » ou autres du même genre, libre à vous. »

          Comme ça, d’autres personnes voulant témoigner se diront : il a peut-être raison frère Longin !

          La finalité étant que les choses se tassent, c’est ça ?

          La comparaison avec la télé-réalité est blessante pour celles et ceux qui témoignent.

          • En réponse à frère Longin 4 décembre 2014 21:03, par Roselyne

            Je me « glisse » dans votre réponse Roberto.. Les bras m’en tombent de lire les réactions du frère Longin, quelqu’un qui a vécu à Bethléem en outre !! A son premier courrier j’ai presque cru qu’il n’était pas sérieux, mais si il l’est !! C’est le pire !!

            Dire que les témoignages ne sont pas précis, mais que lui faut-il ? Il a peur, on touche à des statues et cela c’est interdit …. Et on s’étonne que les églises se vident , pardon mais la moutarde me monte au nez … Comment pourrait-on inventer des histoires pareilles ??? Vos réactions sont honteuses, blessantes oui ,et là encore dénuées de toute charité ou bienveillance… C’est vraiment à pleurer…

            • En réponse à frère Longin 4 décembre 2014 21:14, par jean peplus

              En effet pour trouver de l’imprécision dans les témoignages il faut vraiment le vouloir. Peut être le frêre Longin peut-il nous donner un témoignage PRECIS de sa période à Bethléem et la raison de son départ. Cela pourrait peut être nous faire changer d’avis et contrebalancerai les témoignages negatif et imprecis. On aimerait avoir des témoignages positif et PRECIS sur la vie d’un moine à Bethléem. On vous écoute ….

              • En réponse à frère Longin 5 décembre 2014 22:12, par frère longin

                vues les réactions que suscitent mes interventions, je ne crois pas que mon témoignage serait écouté, au mieux on me dirait que j’ai eu de la chance ou que je suis trop « pro-béthléem » pour y voir clair.

                je reste persuadé que livrer ces témoignages sur la place publique, sert plus à la division et aux réglements de compte qu’à la résolution d’éventuels disfonctionnements internes d’une communauté.

                une fois que j’ai dis cela, je ne vois pas ce qui me pousserait à continuer ce dialogue, où l’on se sert des blessures et des fragilités des gens pour entretenir la croisade de ceux qui veulent instaurer une nouvelle vision de la vocation monastique, et que je ne partage pas.

                je ne mettrais pas la prière de st Patrick en son entier (vous pouvez la trouver facilement sur internet), car elle est longue, …. mais je l’adresse à nous tous, aux frères et soeurs de Béthléem, à celles et ceux qui en sont sortis, aux familles et aux autres. ou encore, le passage de st Paul aux Romains : 8,38.39

                à Dieu !

                • En réponse à frère Longin 5 décembre 2014 22:48, par alexandre

                  Très bien Frère Longin, le dialogue est trop difficile pour vous, donc la fuite semble votre option. Vous souhaitez garder votre image idéale de Bethléem et penser que tous les témoignages ici sont le fait de « gens blessés et faibles » … (je vous cite).

                  Moi, qui ne les connais pas, je trouve, à la lecture de ce qu’elles racontent, que ces personnes semblent tout à fait équilibrées…. et n’ont pas l’air particulièrement fragiles…

                  Mais vous, vous êtes sûrement FORT ! sans blessures ni fragilités… et c’est pour cela que vous ne remettez aucunement en cause les dérives sectaires à Bethléem puisque pour vous , cela a l’air d’être LA vie monastique, ce qui se fait de meilleur en la matière….

                  Citez toutes les prières et tous les évangiles que vous voulez mais vous ne m’ôterez pas de l’idée que votre empathie à l’égard des personnes qui témoignent ici si douloureusement est nulle… Alors priez dans ces conditions, je ne sais pas si cela sert à grand chose… « ce que vous aurez fait…. etc… »

                  Vous attendez peut-être que ce soit votre évêque qui vous dise « Bethléem est en graves dérives sectaires » alors là, oui, vous croirez…. mais les victimes, pensez-bien, elles n’ont aucun droits de vous expliquez ce qui se passe : apparemment pour vous, elles n’existent même pas… c’est ça le pire…. Bon, je vous laisse à vos prières….

                  • En réponse à frère Longin 5 décembre 2014 22:58, par maurizio

                    Alexandre aurait été un excellent commissaire politique chez les Kmers Rouges.

                    Je persiste et je signe, d’un M qui veut dire Maurizio, cet Alexandre est un sacré donneur de leçons.

                    Voilà maintenant qu’il se permet de moquer la prière d’un Frère qui a osé apporter un témoignage beaucoup plus nuancé, chrétien si j’ose dire, sur Bethleem.

                    Alexandre, si vous êtes comme je le crois le clone de Frère Patrick, je pense que vous etes un sacré garnement

                    maurizio Nb : notez comment l’auteur à jeun ce soir modére de lui même ses propos

    • En lisant les différents témoignages postés, je retrouve des traits caractéristiques de manipulation que j’ai vécue moi-même, ailleurs, en dehors de Bethléem. Ces témoignages sont de style différent, relatent des vécus différents, mais la façon de tirer les ficelles, le type de dérives rejoignent mon expérience personnelle.

      Le fait que les défenseurs de Bethléem crient à la conspiration fait partie également des caractéristiques de cette manipulation : on m’en veut, on est contre moi, et patati et patata …

      Je dois ajouter que vous me croyez ou pas m’est complètement indifférent. J’ai passé depuis longtemps le cap de lever les bras au ciel en espérant que Rome fasse quelque chose. J’ai vu pire en la matière que cette léthargie ecclésiastique. Alors au risque de choquer certains : oui, je suis blasée de ce côté-là et je n’espère plus rien de la sacrée congrégation.

    • Témoignage d’Hélène : réponse au frère Longin 4 décembre 2014 22:01, par Stéphanie

      Pas d’ironie. Ces personnes ont été rencontrées. Et le seront.

      Les précisions que vous demandez, d’autres que vous les ont.

      Vous oubliez aussi que les personnes qui ont témoigné ont pris de sérieux risques. La preuve : vous faites la mauvaise langue, et en rajoutez à leur vécu douloureux.

      Puisque vous parlez du livre de Valérie, c’est que vous cherchez à comparer.

      Parlons-en justement de ce livre. Car vous m’avez donné une idée que je n’avais pas eue. Et je vous en remercie vivement. Valérie raconte qu’elle s’est fait avoir. On en pense ce qu’on veut. Mais qu’a-t-elle eu en réponse ? Qu’elle discréditait la fonction présidentielle. Eh bien, quand une personne sortie de Bethléem évoque qu’elle a été trompée, que lui renvoie-t-on ? La même chose. Soit qu’elle discrédite la prieure, soit même qu’elle discrédite l’Eglise. « Ne divulguez pas votre témoignage ». Surprenant.

      Mais d’où vient qu’il y ait des témoignages sur ce site ? Cette question vous a-t-elle effleuré ?

      Ce n’est pas de la télé réalité de rencontrer ces personnes en chair et en os. Et c’est sûrement en partie pour cela que des personnalités disent : « qu’est ce qu’on peut faire ? », en hésitant encore un peu trop.

      Quand les récits convergent sur le viol des consciences - ces personnes n’emploient pas ce terme mais je peux le faire sans difficulté- , il y a comme un problème qui n’a rien vraiment rien à voir avec l’histoire de Valérie.

      Merci à vous tout de même car vous permettez de mieux faire le distinguo entre l’amoureuse ou amoureux éconduit et ce qui se passe à Bethléem. Vous aidez à mieux voir comment expliquer une prochaine fois ce qu’est une dérive à caractère sectaire. Avec dépersonnalisation. Valérie n’a pas perdu sa personnalité, elle.

    • Témoignage d’Hélène : le monde si étrange de Bethléem 4 décembre 2014 22:11, par Xavier Léger

      J’aimerais pouvoir intervenir sur votre question, mais je n’ai hélas pas le temps en ce moment.

      La question que vous soulevez est très importante. De fait, au sein des SHS, c’est le point d’achoppement de tout le champ d’études sur le sectarisme. En dernière instance, en effet, tout le statut épistémologique de ces études sur les sectes repose sur la valeur des témoignages des « ex ».

      Cela soulève une multitude de questions.

      La tête de proue du mouvement anti-anti-sectes, un certain Massimo Introvigne, a écrit plusieurs articles et ouvrages pour démontrer que les témoignages des « ex » n’avaient aucune valeur tant leur témoignage étaient colorées de volonté de vengeance. Mais ses théories ont volés en éclat, à cause de plusieurs affaires qui ont mis en avant sa malhonnêteté intellectuelle. En ce qui me concerne, et après avoir lu en détail ses livres sur le sujet, je parlerais même de fanatisme.

      Il se trouve en effet que M. Introvigne a été l’un des plus fidèles défenseurs du père Maciel, lorsque les affaires ont commencé à explosé. A la demande de quelques prélats, il a même fait une relecture très critique (aujourd’hui hors ligne) du livre « Vows of silence » qui a été le premier livre à reconstruire la vraie vie peccamineuse du fondateur des légionnaires du Christ. Son argumentation reposait sur ses préjugés, et sans le moindre scrupule, et sans avoir même l’idée d’appeler les victimes pour les interroger, il a répandu des horreurs à leur égard. Son raisonnement était que des anciens membres ne peuvent que vouloir se venger, et ne peuvent jamais être objectifs.

      On nous a reproché dans certains commentaires de faire des comparaisons entre le père Maciel et soeur Marie, la fondatrice de Bethléem. J’ai lu tous les messages qui ont été écrit, les miens comme ceux d’autres internautes, et je ne crois pas qu’il y ait eu un tel rapprochement. Ce que nous voulions mettre en avant, c’est le fait que l’affaire Maciel / Légion du Christ a montré que l’idée selon laquelle le Vatican était une valeur sûre.. est non seulement une erreur (l’affaire Maciel le prouve : des centaines de lettres de dénonciation jamais traitées car « ce sont forcément des calomnies »), mais que c’est précisément à cause de tels raisonnements qu’on laisse le mal se développer dans l’Eglise. (derrière, il y a je crois une vision erronée de la providence, comme si celle si se faisait sans nous).

      Pour reprendre l’expression de Karl Popper, l’affaire de la Légion du Christ est importante car elle est « l’expérience cruciale » qui ruine la théorie selon laquelle « si le Vatican a reçu les dossiers, c’est entre de bonnes mains ». Nos expériences, hélas, hélas, hélas, nous ont montré que les enquêtes apostoliques ne servent pas à faire la vérité ni à rendre justice au victime, mais à protéger les intérêts de l’Eglise, à sauver les congrégations accusées et à étouffer les scandales. Et ne dites pas que ce n’est pas vrai : sur ce fait là, nous avons des PREUVES.

      Pour en venir à la question de l’authenticité des témoignages. C’est un problème complexe. Je vous invite à lire mon mémoire de Master de philosophie, que vous trouverez notamment à cette adresse : http://infosect.freeshell.org/infocult/ic-acq.html Vous y trouverez notamment, dans les pièces jointes, un article très intéressant d’un sociologue canadien, Stephen Kent, qui fait le point sur cette question, après avoir étudié pendant plusieurs décennies le phénomène des sectes.

      Pour résumer :

      • On ne peut prouver que les membres actuels d’une communauté accusée de dérives sont manipulés ou sont malheureux (alors qu’ils ont l’air rayonnants et heureux), mais ce qu’on peut dire, c’est qu’un certain nombre d’anciens, qui affirmaient autrefois être très heureux et parfaitement libres, après être sortis de la communauté et avoir pu cheminer avec un accompagnement sérieux, finissent par avouer par la suite qu’ils se mentaient à eux-mêmes car le système dans lequel ils évoluaient autrefois les induisaient à ces mécanismes auto-suggestifs.
      • Contrairement à ce que croient leurs contradicteurs, la plupart des « ex » restent catholiques, croyants et pratiquants. Dans tous les cas, ils vivent ce devoir de témoigner comme un véritable traumatisme, et ne le font que parce qu’ils ont tout essayé par les voies institutionnelles, sans succès.
      • En fait, tout est fait pour faire taire les anciens membres. Quand vous sortez d’une communautés controversées, que vous n’avez pas travaillé ni cotisé pendant 10 ou 20 ans, que vous devez reconstruire votre vie à partir de zéro : vous n’avez ni le temps, ni l’argent, ni l’énergie pour vous lancer « en guerre » contre votre ancienne communauté. Et si, malgré cela, les « ex » le font, c’est qu’ils en sentent vraiment le devoir. Et cela, c’est un terrible gage d’authenticité.
      • Sur le même registre, quand vous sortez, vous êtes généralement inhibé car vous avez forgé en vous - au point d’en faire des névroses - l’idée que la critique est l’œuvre du démon. Prendre ce rôle de dénoncer des dérives, c’est donc un drame personnel d’une violence inouïe… C’est faire le sale boulot, assumer quelque part le rôle du « Judas » (du point du vue de l’ancienne communauté, bien sûr. Du point de vue de Dieu, c’est assumer sa vocation baptismale de prophète) En fait, assez peu d’anciens membres n’osent franchir ce pas (je pense ici surtout à d’autres communautés, comme les légionnaires, mais aussi la scientologie ou les Témoins de Jéhovah).
      • Au nom du principe de « présomption d’innocence » à l’égard de certaines communautés, certains insinuent systématiquement une « présomption de calomnie » à l’égard des victimes.

      Les « ex » qui témoignent sur ce site n’ont strictement rien à gagner. Juste, peut-être, la paix intérieure avec leur conscience, et le besoin d’éviter à d’autres de risquer de perdre x années de leur vie dans une communauté gravement dysfonctionnelle.

      Vous m’excuserez, mais j’ai écrit très vite, et je n’ai pas le temps de me relire. Si vous voulez en savoir plus, je vous invite à lire mon mémoire.

      • Merci Xavier pour votre mémoire que j’ai lu en entier et qui m’a beaucoup appris sur les sectes, en particulier celle des légionnaires du christ, et celle de Bethléem. Depuis le 29 octobre où j’ai lu le témoignage de Fabio, j’ai pris conscience que Bethléem était une secte, hélàs, mais grâce à votre mémoire, je sais expliquer pourquoi à présent, et cela m’éclaire aussi pour comprendre pourquoi j’y étais si mal et ai fait tant de cauchemars sur le monastère depuis ma sortie. Elisabeth

      • Et vous l’avez eu votre master Xavier ?

        raduc comme on dit !

        • Témoignage d’Hélène : le monde si étrange de Bethléem 5 décembre 2014 01:11, par Xavier Léger

          « raduc comme on dit… » ???

          Et bien, ça vole toujours aussi haut avec vous, Maurizio.

          Je vais vous rassurer : le mémoire a obtenu la mention Très Bien. L’université a désiré honorer mon travail en me décernant le prix de la chaire Science et Religion, et m’a encouragé à transformer l’essai en faisant une thèse doctorale. Le projet est à l’étude.

          Quant au Master, je l’ai eu avec la mention Bien, ce qui, en philosophie, est tout à fait honorable.

          Cela vous rassure ?

        • Question à Maurizio 5 décembre 2014 08:08, par Renato

          « Et vous l’avez eu votre master Xavier ? raduc comme on dit ! »

          Devez-vous ce degré avancé de la vie spirituelle à la fréquentation assidue des monastères de Bethléem ?

          • Réponse de Maurizio 5 décembre 2014 08:24, par Maurizio

            Cher Renato

            En découvrant votre pseudo du jour ma biscotte dans la main s’est cassée et de ma bouche est sortie un grand « bouhhhhhh » !!!

            Renato, grand fou !

            (je doute que peu d’anciens ou d’anciennes de B aient vu La Cage aux Folles…. quoique !)

            Je répète ici que je n’ai jamais fréquenté les monastères.

            J’aime tacler, mon humour est un héritage paternel que j’essaie de cultiver, je suis sanguin et comme j’écris sur un clavier aussi vite que je respire, parfois le coup part vite (j’ai fait l’école Pigier de la Silicon Valley).

            Donc mon tacle sur la thèse de Xavier c’est effectivement limite mais j’ai horreur des personnes qui s’autocitent (c’est comme les autolikes sur Facebook si vous voyez ce que je veux dire).

            Je renvois tous mes lecteurs au dernier commentaire de Fabio qui nous dévoile en quelque sorte le « making off » de son témoignage.

            On comprend mieux, bien mieux, comment on en est arrivé là….

            Allez, je vous laisse, ici c’est le milieu de la nuit.

            Votre Maurizio

            • Réponse de Maurizio 5 décembre 2014 08:29, par Renato

              « (je doute que peu d’anciens ou d’anciennes de B aient vu La Cage aux Folles…. quoique !) »

              Pour la cage aux folles, c’est à conseiller en ces temps moroses. Le rire, c’est aussi l’incarnation.

              Renato.

              • La Cage aux Trolls 5 décembre 2014 10:58, par Maurizio

                Mon Renato,

                Ce matin « Jean Peplus con que moi tu meurs » m’a traité de Troll….!!!!

                Ce forum va donc devenir la Cage aux Trolls….

                Ton Maurizio

            • Réponse de Maurizio 5 décembre 2014 08:39, par jean peplus

              j’ai fait l’école Pigier de la Silicon Valley

              Allez, je vous laisse, ici c’est le milieu de la nuit.

              Et il veut nous faire croire le Maurizio qu’il est au states… Et moi je suis de la planète Mars… hein ?

              Votre petit jeu ne prend plus et comme on est pas contrariant, on vous laisse croire que votre « humour » est décapant….

              Un bonjour aux soeurs….

              • Réponse de Maurizio 5 décembre 2014 09:51, par Anonymous

                J’ai parfois l’impression que ce fameux Maurizio est un « faux méchant ».

                Je m’explique : ses messages sont tellement gratuitement agressifs et irréfléchis que j’en viens à me demander s’il ne serait pas en train de jouer un rôle de méchant hystérique… juste pour donner la répartie aux anciens de Bethléem ?

                En tout cas, si Maurizio cherche à décrédibiliser les sœurs, il y réussit fort bien !

              • Maurizio le troll 5 décembre 2014 09:59, par jean peplus

                L’agent très spécial Maurizio au service de sa majesté Bethléem a fini par très bien remplir ses objectifs. Détourner le fil de la discussion autour de sa propre personne. Le but du troller est d’envoyer des messages dont le caractère est susceptible de provoquer des polémiques et de placer le débat sur un terrain conflictuel. A ce titre il a très bien réussi à voir les derniers message.

                Les objectifs d’un troll peuvent être multiples et variés, allant du simple jeu à la volonté d’imposer ses idées, par plaisir pur et simple, ou même par tentative de détruire l’intérêt d’un forum.

                Les méthodes d’action du troll vont de la simple insulte au flood, en passant par diverses démarches, telles que :

                Ne jamais être d’accord sur quelque sujet que ce soit. Le but n’est alors pas de donner son avis mais d’alimenter la polémique ;

                Ne jamais être d’accord avec un interlocuteur considéré comme gênant, le traitant de fake, d’inculte, de naïf.

                Attaques sur la forme (par exemple, commencer les réponses avec l’expression « c’est n’importe quoi »

                hors sujet ou Argumentum ad hominem (attaques personnelles, détournement du fond du débat)

                Sous-entendus menaçants

                Autodérision de façade pour camoufler des intentions malveillantes moquerie fraternelle et private joke

                Mélange de flatterie envers les uns et injures envers les autres, pour s’attirer à la fois alliés et ennemis

                Etc… etc….

                Le but de Maurizio le troll est donc de pieger les participants à ce forum en les lançant dans des discussions stériles éloignées du sujet initial qui est ici les dérives sectaires d’une communauté religieuse.

                Je suggère donc au modérateur de ce site au pire la banissement ou bien l’ignorance, c’est à dire ne pas répondre à ses commentaire.

                • Maurizio le troll 5 décembre 2014 10:06, par Renato

                  Je crois bien que vous avez raison. En plus des gourous et gourelles, il faut compter avec les trolls…

                  Rénato.

                • Maurizio le troll 5 décembre 2014 12:26, par Luciole

                  Vous connaissez l’adage ? Don’t feed the troll.

                  • Maurizio le troll 5 décembre 2014 13:00, par jean peplus

                    Oui merci Luciole, cela veut dire :

                    Quand un troll s’immisce dans une discussion, l’attitude la plus courante adoptée par les participants est de l’ignorer ; cette technique est nommée « Ne nourrissez pas le troll » (traduction de l’expression « Don’t feed the troll »

                    • Maurizio le troll 5 décembre 2014 13:50, par alexandre

                      Merci Jean, pour la traduction : effectivement ce sera le plus simple car sinon on ne s’en sort pas du tout …. Xavier obligé de justifier de ses diplômes etc etc… Ne plus répondre du tout est le mieux

                      • Maurizio le troll 5 décembre 2014 13:57, par Xavier Léger

                        OK. Let’s stop feeding the troll.

                        • Maurizio le troll 5 décembre 2014 15:45, par Fouad

                          Pour ma part, je ne suis pas ce que vous appelez « un troll », mais j aimerais beaucoup que l on réponde précisement à cette question que j ai déjà posé, et qui curieusement demeure encore sans réponse, qui est donc cette femme, cette religieuse qui a conduit Mr Fabio B. dans ses diverses démarches contre la communauté de Bethléem ? Merci pour votre réponse importante à mes yeux …

                          • Maurizio le troll 5 décembre 2014 16:08, par Fabio

                            Cher Fouad,

                            moi je m’appelle Fabio B., les responsables de ce site ont mon adresse mail, et si quelqu’un veut me contacter il peut le faire quand il veut, il suffit de leur demander mes coordonnées. Et vous qui êtes-vous ? Pourquoi vous œuvrez dans les ténèbres ? Affichez votre nom et votre prénom, donnez aux responsables de ce site vos coordonnées de façon que les autres aussi puissent vous contacter. Alors vous agirez dans la lumière et j’entamerai volontiers avec vous un dialogue dans la vérité.

                            D’ailleurs vous semblez bien connaître l’identité de cette personne, la vôtre est celle qu’en linguistique on appelle une question réthorique, c’est-à-dire une question qu’on pose en connaissant déjà la réponse.

                            Bien respectueusement

                            Fabio

                            • question réthorique 5 décembre 2014 18:07, par jean peplus

                              Bonne réponse Fabio. En effet si cette religieuse a été la cible d’une entreprise diffamatoire de la part de Bethléem. Nul doute que la question de Fouad n’était pas innocente. On aurait eu probablement droit sur le forum à une nouvelle attaque contre cette femme pour la décrédibiliser.

                              • question réthorique 5 décembre 2014 19:35, par Fouad

                                Monsieur, je n ai hélas plus l âge de ce types d agissements… Le conflit générationnel se fait hélas ( pour moi ) cruellement sentir ! C est un de mes plus jeunes frères qui m’ a dailleurs expliqué ce qu était un troll, tant tout cela est loin de moi … Un de mes proches m a relaté ce qui se disait sur ce blog, il m’a demandé d y jeter un œil, il voulait comprendre, savoir … J ai moi aussi été le témoin de certaines choses, et ma question est claire et reste toujours sans réponse ! J ai en effet connu une femme qui pourrait correspondre aux dires de Mr Fabio B., et j ai bien peur qu il s agisse d elle… Oui j en ai bien peur … Et je ne tiens pas à parler en privé à Mr Fabio B., visiblement ici tout se dit librement, au vu et au su de tous, continuons donc ! D autre part mon simple prénom suffira à ce type d échanges, puisqu ici il y a déjà des Magda, des Maurizio, des Marie et autres.. Voilà mr le Troll ! Parlez donc librement !

                                • question réthorique 5 décembre 2014 21:30, par Xavier Léger

                                  Bonjour Fouad, j’aimerais communiquer avec vous de manière privée. Merci de me contacter à l’adresse suivante : lenversdudecor7 chez gmail.com

                                  Xavier Léger

                            • Maurizio le troll 5 décembre 2014 22:07, par Fouad

                              Me Maurizio , le message contenant votre mail a disparu … Ces méthodes sont inadmissibles , c est un espace de parole contrôle et manœuvré , bien heureusement mon jeune frère complice l avait précautionneusement noté auparavant … Un mail vous a été envoyé , j y joins un « lien » internet qui vous confirmera ce que je supposais hélas : mr Fabio B. a bien été guidé par la religieuse à laquelle je pensais … Ce sera mon dernier message sur ce site … Maurizio j en appelle à votre prudence , faites en de même , mon expérience et mon âge m ont appris à me protéger davantage . Je n écrirai pas à monsieur léger , pour ma part j ai tout saisi à présent , la messe est dite . J attends votre retour mr Maurizio après lecture des informations que je vous ai transmises . Fouad

                              • Maurizio le troll 5 décembre 2014 22:26, par Xavier Léger

                                Cher monsieur,

                                contrairement à ce que vous pensez, si j’ai retiré le message de Maurizio (et les deux messages qui y étaient liés, mais ça j’y suis pour rien), c’est à la demande de la personne citée dans le message que Fouad vous a adressé.

                                Maurizio prétendait en effet détenir des informations extraordinaires par cette personne… Or, cette personne m’a écrit, consterné, pour m’informer qu’elle n’avait jamais communiqué la moindre information à Maurizio.

                                Bref : Maurizio passe son temps à nous insulter, nous menacer. Voilà maintenant qu’il sème l’intrigue et le mensonge.

                                Mais après tout, vous avez le droit de croire qui vous voulez. C’est votre liberté.

                                On vous aura prévenu.

                                Xavier Léger

                                • Maurizio le troll 5 décembre 2014 22:35, par Janine

                                  Ou peut-être que Fouad et Maurizio ne font qu’une seule et même personne, et qu’il n’a trouvé que ça pour se rendre intéressant.

                                • Sur la navigation 5 décembre 2014 22:39, par Renato

                                  Pourquoi n’avez-vous pas monté un vrai forum . C’eut été plus pratique quant à la navigation…

                                  • Sur la navigation 5 décembre 2014 22:47, par jean peplus

                                    ça fait un moment que je pense la même chose.

                                    • Email reçu d’un corbeau se nommant Jeanpeplus 5 décembre 2014 23:38, par maurizio

                                      Ce matin j’ai reçu un email de jeanpeplus

                                      entre autres choses croustillantes il me révèle la vraie identité de 7 pseudos témoignant sur ce site (articles et commentaires)

                                      dormez tranquilles, je ne dirai rien.

                                      différents pseudos couvriraient une même personne

                                      je dois indiquer me concernant que je n’ai rien à voir avec Fouad.

                                      je suis désolé, j’ai quand même un peu bu ce soir.

                                      Tout cela est trop lourd et triste….

                                      • Email reçu d’un corbeau se nommant Jeanpeplus 5 décembre 2014 23:47, par Renato

                                        Là pour le coup, il dit au moins en partie vrai le Maurizio… => voir le paramétrage de Spip, au départ des échanges…

                                        • Email reçu d’un corbeau se nommant Jeanpeplus 6 décembre 2014 00:30, par Xavier Léger

                                          Je crois plutôt que ce cher Maurizio nous fait une belle crise de délire paranoïaque. A moins que ce ne soit l’abus d’alcool ?

                                          Pauvre homme.

                                          • Email reçu d’un corbeau se nommant Jeanpeplus 6 décembre 2014 00:32, par Renato

                                            Ce qui est vrai, c’est que des notifications de messages étaient accompagnées des méls des personnes qui postaient des messages… là, c’est une maladresse technique de votre côté.

                                            • Email reçu d’un corbeau se nommant Jeanpeplus 6 décembre 2014 01:16, par Xavier Léger

                                              J’ai évoqué la question à notre webmaster qui a corrigé le problème.

                                              De toute façon, la plupart des internautes qui participent à ce forum ne laissent pas d’adresse mail, et en général, quand ils laissent une adresse, elle est bidon.

                                              En ce qui me concerne, je suis surtout épouvanté par la teneur de certaines réactions.

                                              Dans un forum normal, on devrait quand même pouvoir échanger des réflexions sans craindre des représailles ou des menaces !

                                              Si ce que nous disons est faux… Eh bien que la communauté s’explique, qu’elle reprenne point par point les éléments qu’elle juge faux et nous serons heureux de publier sa réponse, et d’engager une conversation.

                                              Mais pourquoi, au lieu de cela, cette communauté est dans un déni total ? Pourquoi répond-elle par un Droit de réponse hargneux et irréfléchi, où toute son argumentation consiste à hurler à la calomnie et au mensonge, sans donner aucune réponse de fond ?

                                              Pourquoi ce forum est infesté de personnes (des sbires ?), alcoolisés ou pas, qui passent leur temps à pester sur les victimes et sur le site, voire à les menacer ?

                                              Quand je vois la cruauté et la violence dans certains messages (de la part de personnes qui prétendent aimer et défendre l’Eglise !!!) j’avoue que je reste sans voix. Ils ne me font pas peur : Ils me font de la peine.

                                              C’est bien le signe qu’il y a un problème avec cette communauté.

                                              • Clarification personnelle 6 décembre 2014 01:34, par Renato

                                                Le problème est simple… chacun ici a des raisons d’être là… et chacun a ses souffrances… personnellement, je suis ancienne victime de secte. Ça fait plus de 30 ans… Donc, je lis avec une sensibilité particulière ceux qui témoignent et je sais leur souffrance. C’est vrai que dans un sens, ils font le sale boulot. Mais le Christ les reconnaîtra. Évidemment, comme pour tout aujourd’hui, chacun se méfie et c’est normal. Je vais sur un forum…. OK… qui est derrière ce forum ? Pour quelles raisons existe-t-il ? Y a t-il des intentions non révélées ? Il est légitime de se poser ces questions… Je suis pour ma part tranquille avec ma conscience. Je suis intervenu sous les pseudos de Desiderius, Roberto et Renato… C’est évident que le monde virtuel promet une belle complexité, il n’échappera pas lui non plus à la « logique » du Mal. Voilà ce que je peux dire à cette heure du début du jour (pour les moines) 🙂

                                              • Email reçu d’un corbeau se nommant Jeanpeplus 7 décembre 2014 07:55, par frère longin

                                                Pourquoi répond-elle par un Droit de réponse hargneux et irréfléchi, où toute son argumentation consiste à hurler à la calomnie et au mensonge, sans donner aucune réponse de fond ?

                                                Pourquoi ce forum est infesté de personnes (des sbires ?), alcoolisés ou pas, qui passent leur temps à pester sur les victimes et sur le site, voire à les menacer ?

                                                vos réactions démesurées n’aident pas à la crédibilité des témoignages, d’autant que vous faites partie des auteurs. j’ai beau relire le Droit de réponse, vous pouvez ne pas être d’accord avec, mais je ne vois pas en quoi il est plus « hargneux » que les témoignages donnés ?

                                                « infesté de personnes » ??? retiré Maurizio et Sigride (je crois), je ne vois pas de sbires alcoolisés. à moins que je sois compté dedans puisque j’ai osé douter de l’objectivité des témoigngages ?

                                                il y a trois écueils dans ce forum :

                                                • le coté « place publique ». (j’en ai déjà parlé)
                                                • l’anonymat pour la plupart des témoignages (même si je la comprends), cela nuit à ce qu’on en prenne compte avec confiance.
                                                • le style des témoignages (j’en ai aussi déjà parlé) subjectifs, flous, sans noms, (il a fallu que j’intervienne pour avoir ne serait-ce que quelques dates). et tout est mélangé. on critique sr Marie sur le fait qu’elle fait appel aux techniques Vittoz ou Jeanine Guindon et ensuite, on la critique de ne pas continuer … ou l’on parle du régime alimentaire particulier de la soeur, de ses accès d’humeur, et dans le même temps des questions de fisc.

                                                un peu de méthode, de tri et de précision, un peu moins de jugements de valeur sur les personnes permettraient une prise en compte plus sérieuse des témoignages.

                                                si les auteurs de ce site sont sérieux et de bonnes intentions, qu’ils rencontrent les témoignant(e)s, et qu’il y ait alors la publication de témoignages dont on connait les sources, et présentés de manière les plus efficace et objective possibles. et que le travail ne s’arrete pas là.

                                                mais peut-être je suis aveuglé par Béthléem et que mon message vous parait encore trop hargneux …

                                                • Email reçu d’un corbeau se nommant Jeanpeplus 7 décembre 2014 09:29, par Xavier Léger

                                                  Bonjour frère Longin,

                                                  nous avons été obligés de mettre un filtre à cause de quelques excités (Maurizio, Sigride, Fouad, Odile…) qui non seulement empêchaient les discussions, mais semaient l’intrigue, insultaient les auteurs de ce site ainsi que les membres du forum, et commençaient même à faire des menaces. Si vous ne voyez pas leurs commentaires, c’est parce que j’ai retiré les plus odieux.

                                                  Pour répondre à vos questions, que dire ?… C’est toujours difficile d’argumenter face à quelqu’un qui voit blanche la couleur noire. Si vous dîtes que la réponse du frère Silouane n’est pas plus hargneuse que les témoignages, mon Dieu, je ne vois pas vraiment ce qu’on peut faire pour vous. Les témoignages sont factuels, cohérents, et la plupart des retours que nous recevons, au contraire, soulignent leur mesure. La réponse du frère Silouane, par contre, en a choqué plus d’un : toute son argumentation, comme le faisait remarquer un internaute, consiste à dire « même pas vrai » et à accuser les témoins de médisance, de mensonges et de calomnies. Sans nullement répondre aux accusations.

                                                  Quand des victimes, osant braver leurs peurs et leurs inhibitions, comprennent qu’il y a un drame qui les oblige à accomplir un devoir de conscience douloureux, parce qu’il y a des vies humaines en jeu, et parce qu’au final, étouffer les choses n’est jamais un bon calcul et finit toujours par faire un effet boomerang désastreux sur l’Eglise… recevoir pour seule réponse de la part de la communauté : « vous mentez ! », c’est à la fois triste, pathétique et violent.

                                                  Ce qui me trouble, dans vos messages, c’est que je n’y vois pas la moindre trace de compassion pour les victimes. Ce qui est important, à vos yeux, c’est de « sauver les apparences » (i.e. ne jamais médiatiser les affaires.) On en revient, hélas, toujours à ce même comportement compulsif : « pas en place publique » ! Ce qui dans les fait, se traduit toujours par l’étouffement du scandale. Le démon se frotte les mains : ouf ! il va pouvoir continuer !

                                                  Hélas, ce genre de raisonnements s’est toujours révélé désastreux.

                                                  Voici ce que j’écrivais dans la conclusion de mon Mémoire de fin d’études :

                                                  Un homme rentre tard, le soir, de son travail. Il est fatigué, pressé d’arriver chez lui, alors il appuie sur l’accélérateur et roule trop vite sur cette petite route de campagne mal éclairée. Soudain, son téléphone annonce l’arrivée d’un texto. Mécaniquement, il lit le message et quitte la route des yeux un instant. Il n’a pas vu cet enfant en vélo sur le bord du chemin, et soudain, c’est l’accident. L’enfant et sa bicyclette sont projetés dans le fossé. Que doit faire l’automobiliste ? Le bon sens et la morale voudrait qu’il descende immédiatement de sa voiture et qu’il coure pour porter secours à l’enfant blessé. Hélas, il est arrivé que, confrontés ce genre de situation, certains automobilistes aient préféré prendre la fuite.

                                                  Comment une telle chose est-elle possible ? Ils ont pris peur et se sont-ils dit : « Que va-t-on penser de moi si on sait que j’ai renversé cet enfant ? On va me mettre en prison, ma vie est foutue… ». Or, c’est précisément cette seconde action, plus que la première, qui est impardonnable. La première est un accident, la seconde est un crime.

                                                  Le problème des dérives sectaires nous confronte à une situation similaire. Aucune religion (mais on pourrait aussi dire : aucune société, aucune entreprise, aucun Etat..) n’est à l’abri du phénomène détestable des dérives sectaires. L’alternative se présente donc ainsi : soit on s’enferme dans le déni et on prétend que les soi-disant victimes sont des gens aigris et grognons qui râlent parce qu’ils ont mal vécu leur échec (et donc que le problème vient d’eux) ; soit on se met à l’écoute de leurs témoignages pour faire une relecture critique des pratiques de leurs précédentes communautés. « Un groupe, explique le père Trouslard, qu’il soit religieux ou non, qui porte gravement atteinte aux Droits de l’Homme, (…) est une secte. Aucune Eglise, aucune religion ne peut prétendre être à l’abri des lois. Toute infraction, tout délit ou crime doit être jugé et condamné. »

                                                  L’attitude d’hostilité à l’égard des mouvements anti-sectes préconisée par Introvigne est non seulement immorale, elle traduit surtout un grave manque de discernement, car c’est précisément en réagissant hargneusement contre ses contradicteurs qu’un mouvement religieux donne du crédit aux accusations qui sont portées contre lui. La meilleure façon de perdre toute crédibilité dans le débat publique, c’est de suivre les conseils paranoïaques de Massimo Introvigne. Dans une guerre, il est important de ne pas se tromper de camp. Et parfois, il faut condamner les mauvais conseillers.

                                                  C’est précisément en luttant contre toute forme d’injustice et d’atteintes aux personnes, que les religions suscitent l’intérêt et l’admiration de la communauté internationale. Mais si, croyant devoir se défendre contre des attaques injustifiées, elles se mettent à dénoncer les organismes qui luttent contre les atteintes aux personnes, elles ne peuvent que susciter la consternation : comment se fait-il que telle religion cautionne l’escroquerie, le mensonge et parfois même les pratiques criminelles de telle communauté ?

                                                  • vous voyez, c’est là où j’ai du mal avec ce forum … dès qu’on écrit quelque chose, c’est mal interpréter :

                                                    Ce qui est important, à vos yeux, c’est de « sauver les apparences » (i.e. ne jamais médiatiser les affaires.)

                                                    en aucun cas, je cherche à sauver les apparences. je pense simplement que la médiatisation telle quelle n’aide en rien votre cause.

                                                    pour ce qui est de ma compassion pour les victimes … je ne sais pas trop ce que cela veut dire.

                                                    j’ai déjà été ému jusqu’au entrailles par le récit de personnes rencontrées, mais ce n’est pas cela qui les a aidés. de les avoir écoutées, accompagnées, oui …. …. mais en tête à tête. et non d’une manière anonyme où l’on ne distingue ni le vrai, ni le faux.

                                                    je souhaite que ces personnes aient d’autres lieux que ce forum pour être entendues et accompagnées…

                                                    • Des lieux ? la communauté de Bethléem les « exfiltrent » sans que les autres sœurs ou frères le sachent et les laissent , tels(elles) quel sans sécu , sans cotisation retraite, sans aide au reclassement, sans argent, sans toit….. : et vous voudriez que ce soit d’autres personnes qui les aident ? que la société, les psy, les aides sociales les prennent en charge ?

                                                      Non, je regrette c’est à la communauté de se remettre en question, de présenter ses excuses, de mettre les moyens financiers et autres pour réparer les erreurs si graves commises sur les personnes qui ont témoigné.

                                                      Il ne suffit pas d’être « ému aux entrailles » il faut AGIR et c’est à la communauté en premier lieu d’agir …. j’espère bien que vous allez pas me dire le contraire car là cela serait fort de café….

                                                      Et surtout, essayer de stopper IMMEDIATEMENT, à l’intérieur ces dérives, qui permettent que des personnes sortent dans cet état et raconte de si graves faits….

                                                      Nous attendons des actes vraiment, les discours c’est bien mais à un moment cela ne suffit plus….

                                                    • réponse à fr Longin 7 décembre 2014 13:41, par jean peplus

                                                      Fr Longin a dit :

                                                      je souhaite que ces personnes aient d’autres lieux que ce forum pour être entendues et accompagnées…

                                                      J’ai cru comprendre que c’est parce que l’église fait la sourde oreille et n’entend pas les victimes que l’option des témoignages sur le net a été décidé justement. Si quelqu’un peut confirmer ou infirmer cela.

                                  • Sur la navigation 5 décembre 2014 22:49, par Xavier Léger

                                    Bonsoir Renato,

                                    C’est un problème, en effet, que nous avons soulevé depuis le début, mais que l’éditeur de notre site internet ne peut pas résoudre pour des raisons techniques.

                                    Nous pouvons éventuellement passer à une mise en forme chronologique des commentaires, mais qui irait de bas en haut (à avoir dans le sens inverse de celui qu’on utilise d’habitude sur les forums.)

                                    Je ne suis pas sûr que ce serait mieux, hélas.

                                    C’est très agaçant, j’en conviens.

                                    • Sur la navigation 5 décembre 2014 22:52, par Renato

                                      Bonsoir, Pourtant, c’est jamais qu’un accès à une base de données via phpmyadmin et un téléchargement de phpBB, c’est hyper-simple… mais bon…

                                      • Sur la navigation 5 décembre 2014 23:06, par Xavier Léger

                                        Je n’y connais hélas pas grand chose en programmation, mais notre webmaster est un professionnel.

                                        Il m’a effectivement dit que c’était possible, mais que compte-tenu de l’architecture bla bla bla (quand il parle martien, je décroche)…

                                        Bref, ce n’est pas possible.

                                        Enfin, pour le moment.

                        • Maurizio le troll 5 décembre 2014 20:56, par Maria

                          Maurizio

                          De ma part je comprends le « let’s stop feeding the troll » comme une necessité afin que vous veniez plus au sérieux, non pas pour vous faire taire.

                          Maria

                          • Maurizio le troll 5 décembre 2014 21:18, par maurizio

                            Ma très chère Maria

                            merci pour votre message pleins de miséricorde.

                            Je ne suis pas un héros, certes, mais je ne suis pas un troll non plus !

                            Je vais vous avouer un secret : parfois, avec tout ce que je lis sur ce site, moi l’amoureux des petites soeurs, je suis tellement triste que je sors diner et que j’abuse un peu côté bouteille si vous voyez ce que je veux dire…..

                            Du coup quand je rentre, un peu pompette, je me reconnecte, cela devient une addiction, et je me lâche un peu….

                            Ce sont des posts écrits sous l’emprise de l’alcool. Il ne faut pas m’en vouloir. On va toujours trop loin quand on a bu.

                            Ce Soir c’est une badoit et au lit.

                            Maurizio

            • Réponse de Maurizio 5 décembre 2014 10:06, par Xavier Léger

              « Donc mon tacle sur la thèse de Xavier c’est effectivement limite mais j’ai horreur des personnes qui s’autocitent (c’est comme les autolikes sur Facebook si vous voyez ce que je veux dire). »

              Ah, Maurizio, si vous n’existiez pas, il faudrait vous inventer !

              Lorsque je partage un travail universitaire pour étayer mes propos sur la valeur épistémologique des études sur le sectarisme… vous considérez que je « m’auto-cite ».

              Là, je dois avouer que votre cas m’inquiète de plus en plus…

              Peut-être un cas de projection ? Je ne vois que ça.

              La projection : transposition sur autrui d’un mouvement psychique

              Une personne en proie à des pulsions, des pensées, des désirs qu’elle ne peut reconnaître pour siens utilise un mécanisme de défense essentiellement imaginaire : elle les déplace sur autrui. C’est ce que la psychanalyse nomme projection. Il s’agit de l’une de nos réactions archaïques, présentes dès les premiers stades du développement, que le moi ensuite intègre et met en œuvre pour se protéger. A priori normale, sinon nécessaire, la projection devient trouble psychique lorsqu’elle revient en boomerang sur son auteur sous forme de délire paranoïaque, phobies handicapantes ou jalousie extrême.

      • Xavier, je viens de lire votre mémoire d’une traite, et je n’ai qu’une chose à dire : LUMINEUX ! J’espère que vous ferez un Doctorat.

  • Luciole 4 décembre 2014 18:24

    Concernant l’homélie à la messe, celle de la semaine est facultative mais celle du dimanche est obligatoire.

  • Maria 4 décembre 2014 16:38

    Hélène,

    Je te félicite et je te remercie. C’est un travail objectif et fidèle à la realité. Je me reconnais en presque tout, y compris l’annuaire télèphonique…

    Que Dieu te bénisse pour l’aide que tu nous donnes par ton témoignage.

    Maria

  • jean peplus 4 décembre 2014 15:46

    Je lui demande : « Père, est-ce vrai que tout le monde peut être appelé à cette vie ? » Il me répondit alors aussitôt : « absolument pas ! À vocation particulière, appel particulier ».

    En fin de journée, je suis allée trouver ma prieure, en lui demandant comment concilier cette phrase qui me soulageait et me semblait si juste avec les propos qu’on entend sans arrêt à Bethléem : « Tout le monde est appelé à cette vocation… Pour y répondre, il faut mettre son « moi » dehors ». Elle me reprit grandement, en me disant que l’obéissance à la Règle et le silence sur nous étaient notre garde. La preuve ? je m’en trouvais confuse ! Oui, notre vocation serait toujours attaquée, même par des amis, même par des prêtres. Voilà pourquoi nous ne devions jamais nous ouvrir à quelqu’un de l’extérieur ! Je suis retournée dans ma cellule, encore une fois très perturbée. Je croyais que ce prêtre avait cherché à me déstabiliser dans ma « vocation ». Il émettait de sérieuses réserves lorsque je venais me confesser à lui, « Réfléchissez bien avant de faire profession, après ça vous sera plus dur pour vous en aller » et prenait la liberté bien souvent de venir à moi, en me rejoignant avec patience et douceur là où j’en étais. Car il n’était pas dupe de mon enfermement ni du recrutement fait par Bethléem.

    Il est troublant de voir dans ce passage de même dans le témoignage en entier, cette méfiance vis à vis de l’extérieur (prêtres, amis, famille…). Ce qu’il ressort encore de ce témoignage : un problème de discernement et un recrutement à outrance. Sans parler des sessions chamaniques… Merci encore pour ce témoignage qui pointe les vrais problèmes à Bethléem.

  • Desiderius 4 décembre 2014 14:33

    Comme le suggère l’image choisie pour le témoignage : « Aie confiance ! ». Tiens, un serpent… La vie n’est pas un roman ou une histoire de Disney. Merci à vous.

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