@Guy
Merci de votre réel intérêt. Des soeurs dans les monastères attendent de l’aide car elles ne peuvent rien faire d’elles mêmes.
Vos remarques et questions m’ont interpellé et vos sages suggestions aussi. Alors je me propose de vous partager ce qu’il me semble qui pourrait aider. Il faut avoir bien présent que la situation est très complexe et qu’il faudrait l’aborder sur plusieurs angles.
Mes paroles veulent être un peu d’aide.
Je commence par la conclusion à laquelle je suis arrivée et qui pourrait être une des solutions du problème. Il me semble que Bethléem n’a pas de force charismatique pour être un institut de vie contemplative de droit pontifical. Il me semble qu’elle n’a de charisme que pour être une Famille Monastique de droit diocesain et ceci sur certaines conditions.
Il me semble que dans la recherche de bâtir une nouvelle fondation dans l’Eglise on s’est dispersé en des domaines dont on n’a pas la grâce, le charisme, pour cela. On a aussi voulu être trop indépendants et dans le souci de chercher ce trop d’indépendance on a cru être plus que ce qu’on est. D’où tous les problèmes qui sortent au grand jour en ce moment.
Il me semble, malgré tout ce que j’y ai vécu, qu’il y a un charisme de Bethléem mais qu’il n’est pas tout ce que Bethléem est aujourd’hui. Un charisme beaucoup plus simple, modeste et autentique. Il faut aller le retrouver à Chamvres et demeurer à Chamvres. Il faut le chercher dans les commentaires si lumineux et simples que soeur Marie faisait de l’Évangile. Il faut le chercher là où la vie était simple sans trop de normes et qu’il y avait de la liberté et de vraie amitié entre les soeurs tout en ayant une vie de silence. Et c’était spontané, et c’était simple, et c’était beau. En cours de route on s’est chargé de trucs beaux bien sûr mais qu’on n’a pas la grâce pour les vivre et il faudrait y renoncer et s’établir dans ce qui est propre du charisme et auquel tant de filles se sentent identifiées. D’autres élements que sont apparus et accueillis dans la formation de la nouvelle fondation et qui peuvent être légitimes ne sont pas passés par le crisol d’un discernement convenable. L’incapacité à discerner ce qui était à prendre et ce qui était à lâcher a mené à la situation actuelle où, à nouveau, il faut lâcher certaines choses et on voit combien les supérieurs de Bethléem n’arrivent même pas à le voir.
Être sorti du cadre de simplicité d’où Bethléem est né est s’être donné l’air de grand ordre dans l’Église a été un piège.
Le Concile Vatican II a été un tournant que soeur Marie n’a pas pu bien vivre, comme tant d’autres, et désormais elle se méfient de l’Église et cela jusqu’à sa mort. Ses rapports avec la hierarchie vont être désormais marqués par manque de confiance et transparence. Elle se voit dans le droit et, peut-être, le devoir de sauver dans l’Église ce qu’elle croit être la vrai vie monastique.
La fascination envers le monachisme d’Orient et l’essai de leur ressembler a apporté la Prière de Jésus ou l’Oraison du cœur mais sans profondeur, sans sérieux, sans souci de la rendre efficace. Parce qu’avec la Prière du Cœur il fallait avoir des maîtres de prière pour l’apprendre aux autres et il n’y avait pas car les soeurs qui sont allées là-bas étaient occupées déjà à être des prieures. Alors on a reçu une théorie qui ne donne pas des fruits même si on dit la Prière de Jésus toute la journée, parce qu’il lui manque un contexte humain libre afin qu’elle s’enracine. En orient on a découvert aussi le « Staretz » et on a vu là une chose intéressante : il était possible à la fois de dépendre moins des prêtres puisqu’il ne fallait pas être un prêtre pour être staretz et avoir plus de domination sur les soeurs, les controler. Car avec les remous du Concile il n’y eu pas mal de départs de Bethléem, parce que soeur Marie a refusé à s’adapter.
Avec le monastère de Currière en Chartreuse et le devoir de s’attacher à un Ordre de l’Église il deviant très fascinant d’adopter la sagesse de vie de Saint Bruno, avoir cet ordre si vénéré dans l’Église comme référence à présenter devant la Hierarchie tout en gardant l’accueil qui venait déjà des temps de Mery-sur-Oise. On a découvert la Maison haute et la Maison basse, les cloitres, le bienheureux habit, les soeurs professes et données, soeurs de solitude et de la maison et un tas de règles et normes difficiles à concilier avec un accueil intense et continuel et les traditions monastiques de l’Orient. Sans parler d’une architecture trop formel et coûteuse. Mais il le faut car il y a une réconnaissance de droit diocésan à obtenir et il faut se montrer à la hauteur. Pour s’aider à cela le Saint Sacrement commence à être adoré en solitude pour aider les soeurs à y demeurer car elles ne sont pas des chartreux.
Avec la réconnaissance de droit diocesan dont les Constitutions n’ont jamais été reconnues, il me semble, et quelques nouvelles fondations à l’étranger, avec l’inconvéniant d’être obligé de rendre compte à l’evêque de toutes les démarches, on apprend que les instituts de droit pontifical sont isents. Et c’est le prochain défis : Être reconnu de droit pontifical. D’abord fonder plus à l’étranger. Puis tout un travail de ressembler les divers aspects leur donner un air de solidité et demeurer ce qu’on est. Devant les consignes de Rome pour un institut de vie contemplative de clôture papal soeur Marie, n’arrivant pas à renoncer à certains aspects qu’elle tient à cœur, n’arrive pas non plus à s’incliner du fond du cœur. Elle se met à l’œuvre dans la rédaction des Constitutions en y mettant tout, c’est-à-dire : ce qu’elle croît être le vrai charisme et en même temps les normes que Rome impose. L’un y l’autre y sont, même si parfois l’un annule l’autre. Il s’agit d’un texte ambigu, du moins celui que j’ai connu. L’ambiguité présente dans les Constitutions qui semblent ne pas avoir été approuvées définitivement jusqu’à présent sont le miroir de l’ambiguité dont on vit à Bethléem. Soeur Marie a désiré être théologienne mais elle ne l’était pas. Les Constitutions étaient pour elle son doctorat en théologie comme elle même l’a dit. Elle ne s’est pas rendu compte qu’elle n’a jamais vécu ce qu’elle écrivait, ce qu’elle appelait « le project de la Vierge » et que cela n’était pas vivable
Soeur Marie a trop cru en ses intuitions ne se rendant pas compte non plus que certains aspects ne s’incarnaient pas dans la vie, obligeant les soeurs, je parle des soeurs prieures, à prendre des détours pour s’en sortir, comme le mensonge, l’omission. Mais on ne s’en sort pas ainsi. Le but final de soeur Marie était que Bethléem soit reconnu par l’Église et que Marie y soit reconnue comme Fondatrice. Ceci non pas pour rendre à la Saint Mère de Dieu la première place mais parce que son travail serait reconnu comme venant de Marie elle même, ce qu’elle croyait vraiment .
Soeur Marie part au Ciel. Soeur Isabelle prend le relais. En effet elle ne l’a pas prit complètement car elle n’est pas arrivée à lâcher, elle n’ont plus, son monastère de Bet Gemal, trouvant des raisons et les faisant accepter que serait mieux pour Bethléem si elle y restait. Un nouveau chapitre s’ouvre : Israel, Bet Gemal, et soeur Isabelle prenne de plus en plus importance même s’il n’y a pas de résultats concrets dans la vie des communautés. Ce n’est pas un chant en hébreux, une croix copte sur l’autel ou la connaissance des coutûmes juives qui renouvelle les communautés.
Alors la solution pour soeur Isabelle c’est de faire appliquer ses idées à elle, qu’elle croit être nécéssaires et venir de la Vierge, pour améillorer la vie, car les soeurs se plaignent beaucoup. Et on invente des dizaines de coutûmes allant jusqu’au détail maladif que jusque là personne n’avait pas connu. Alors la coutûme inventée devient règle et on ne s’en sort plus. Le carcan sur les soeurs augmente. On a inventé tous ces coutûmes s’inspirant en ceux de Chanvres mais on a oublié que Chanvres n’était que cela : des soeurs qui priaient et qui avait quelques coutûmes pour gérir leur simple vie.
Probablement je suis dans la nostalgie d’une vie que je n’ai connu que par ouï-dire mais j’ai bien l’impression qu’on s’est dévié de l’essentiel en cours de route car tous les mensonges et la situation que Bethléem est en train d’affronter ne sont que les conséquences des erreurs commits par leurs responsables.
Il faudra venir à la simplicité que tous aspirent. Soeur Isabelle devrait avoir le courage, et frère Silouane aussi, de reconnaître que Bethléem doit rebrousser chemin et être pauvre, très pauvre. Être vrai.
La situation dans laquelle Bethléem se retrouve aujourd’hui révèle plusieurs choses dont la première c’est qu’elle ne sait pas se gèrer toute seule. On ne peut pas lui faire confiance. Le Saint Siège n’a pas des raisons sûres et atéstées que Bethléem puisse marcher tout seul.
Alors peut-être que la première mesure à prendre serait le remettre dans les mains des evêques et redevenir un institut de droit diocesain. On n’aurait pas besoin d’une visite apostolique puisque les evêques des diocèses où il y a une communauté se chargeraient de mettre les choses au point.
Ce mettre au point pourrait être s’approcher des communautés des soeurs avec attention parce que les soeurs s’identifient à la prieure, elles croient que tout se fait comme l’Église le veut. Il faudrait qu’elles sentent d’abord l’appui et la présence de l’Église près d’elles pour après se confier à la hierarchie. Et cela on ne peut pas l’éviter. Bethléem doit passer de l’autosufisance à l’obéissance. Il doit e soumettre au magistère avec clarté. Si en chaque monastère l’evêque envoyait des personnes qui expliquent ce qu’est for interne et externe, conféssion et direction spirituel, autorité et liberté, constitutions et obéissance,etc, les soeurs recevraient d’abord la connaissance de ce que Dieu veut et comme Il le veut. Elles se rendraient compte qu’elles ont été mal conduites et seraient plus receptives à un changement.
(Vous n’êtes pas sûr si l’élection des soeurs prieures que vient d’être faite est valable. Je ne le crois pas non plus. Au delà du fait que probablement on n’a pas eu beaucoup de temps à réfléchir à l’affaire car cela a été fait du jour au lundemain selon ce qu’il a été dit, il faut aussi penser au statut qu’une soeur prieure a dans un monastère et qui la sépare en beaucoup de la communauté. La plupart des monastères ont des soeurs prieures anciennes en leur fonction, pleines de savoir faire, pleine de connaissances, de rélations, d’expériences diverses qui donnent un sentiment de sécurité à la communauté. Au moment des eléctions les soeurs n’ont pas trouvé beaucoup d’autres soeurs qui puissent inspirer le sentiment de confiance que l’actuelle soeur prieure leur donne. Ce n’est pas facile imaginer ma soeur encore jeune et sans expérience être mon Staretz. C’est cela le but aussi. Cela permet toujours à la soeur supérieure générale de préparer qui elle veut à gouverner tel monastère.)
Après, leur apprendre à confier dans l’Esprit Saint et en elles mêmes, élir une nouvelle prieure. Comme la prieure ne sera plus le staretz car les prêtres du diocèse s’en chargerait de la direction spirituelle il ne sera pas difficle de trouver des nouvelles prieures parmi les soeurs, il y en a tellement intelligentes et aimantes.
Et puis continuer la nouvelle naissance en garatissant des études sérieuses, des horaires et des travaux avec du bon sens et la vie se mettrait sur les bons rails.
Pour les Constitutions élaborer des nouvelles, simples, courtes mais d’abord vivre avec le moins de préceptes possible et s’inspirer plutôt de l’Amour, puis les écrire.
Pour le rapport entre les frères et les soeurs il faut accepter prendre le risque, comme l’a fait Therèse d’Avila, et laisser les frères faire leur chemin à eux. Ils faut les laisser libres pour être des hommes. Je crains que la supérieure général actuelle ayant un tempérament un peu absorvant, controlateur et tentaculaire il se peut qu’elle ne permette pas aux frères d’être eux-mêmes. Cela ne rendra pas Bethléem plus pauvre, non, cela le rendra encore plus riche.
Élir bien-sûr des nouveaux prieurs géneraux pour les soeurs et pour les frères. Des prieurs sous la houlette.
Une peine quelconque pour les anciens prieurs ne seraient pas en trop. N’oubliant pas ses assistants.
Et laisser libre l’Esprit et les soeurs. Laisser la vie passer, l’amour se manifester, l’amitié se révéler. Car les soeurs désirent beaucoup être libres d’aimer.
Simplifier la Liturgie.
On ne peut vouloir qu’un système monté pendant des décènies s’arrange d’un coup. Ça va demander beaucoup de travail. Surtout ne pas penser qu’on peut confier aux paroles des prieures actuelles. Elles ont des vices fort et bien encrés. Si on pense aux personnes jeunes et moins jeunes qui sont dans les monastères, qui ont mit leur confiance en l’Église et qui sont dans le désarroi on fera tout le nécéssaire pour les renvoyer à la vie et une vie en abondance.
l’Anonyme