19 décembre 2014 20:53, par ?
Le film, « ma petite sœur », à partir de l’histoire de la sœur d’Inès de Warren, est annoncé, même sur le site de la CORREF, la Conférence des religieux et religieuses de France. C’est totalement effarant.
20 décembre 2014 08:16 par ?
Je crois qu’il faudrait vérifier le jour de la sortie du film « ma petite sœur ».
N’est-ce pas plutôt le dimanche 28/12 à 11h30 dans le cadre du Jour du Seigneur..
20 décembre 2014 11:01, par Jean Peplus
@ Jean claude D,
En 2005 sortait en salle un documentaire sur les moines de la grande chartreuse « Le grand silence » réalisé par Philip Gröning un cineaste allemand qui avait fait la demande de filmer les moines déjà en 1984 mais ce n’est qu’en 1999 que les chartreux ont accepté. On peut noter que la solicitation vient de l’extérieur et non l’inverse comme dans le cas de Bethléém.
Le cinéaste a vécu 6 mois parmi eux, dans la discrétion la plus grande, accumulant 120 heures d’images. Il en résulte un film d’une durée de 2h42, sans dialogues ou presque (généralement des prières), sans musique additionnelle, sans commentaire, sans autres bruits que ceux produits par les gestes du quotidien, sans autres voix que celles relevant de l’accomplissement du rite. Les images sont sobres mais superbes, le décor grandiose et l’approche des moines pudique.
Philip Gröning :
« J’ai eu l’occasion de vivre dans le monastère pendant presque 6 mois. Pendant ce temps, j’ai pu vivre dans une cellule comme un moine. Je devais partager la vie des moines. La Grande Chartreuse ne m’a imposé aucune condition exceptée les suivantes : pas de lumière artificielle, pas de musique additionnelle, pas de commentaires, pas d’équipe technique, je devais être seul. Ces conditions correspondaient exactement à mon concept originel et donc, aucune restriction ne me fut imposée. »
Le plus intéressant dans la démarche de Philip Gröning, c’est qu’il a « vécu comme un moine ». D’où : son film est non seulement réalisé depuis l’intérieur du monastère, mais même, en quelque sorte, depuis l’intérieur d’un moine. Le Grand Silence, c’est la subjectivité absolue.
Je n’ai pas vue le film sur Bethléem « ma petite soeur », mais ne doutons pas qu’il s’agit là d’une toute autre aproche. Une grosse équipe de tournage, une histoire familiale au cœur du film. Le résultat : une sorte de méli-mélo familiale mystico sentimentaliste à faire couler des larmes, Tout cela agémenté de belles musiques envoutantes. Tout ce qui n’est pas la réalité d’une vie au désert.
Le clip parfait porte ouverte comme le dit si bien jean claude G pour rassurer les familles.
On est très loin du réalisme épuré du film de Gröning qui nous décrit la vie monastique contemplative à l’état brut. 2 mondes décidément bien différents.
20 décembre 2014 11:43, par Renato
Ma petite soeur et la prière du cœur sans le pendule
Pour le film, « ma petite sœur », c’est bien le 28 dans le cadre du jour du Seigneur. Préparez les mouchoirs, ça va pleurer dans les chaumières… Merci à Roselyne pour les précisions. Ça confirme bien ce que j’avais pu entendre de la part de personnes ayant côtoyé la sœur Marie. Pour le côté spirituel… il serait intéressant de faire un travail théologique sur la déroute de Bethléem. Vous voyez ce que je veux dire ?
20 décembre 2014 11:53, par Paul
La grande sœur de la petite sœur
Je n’aimerais pas être à la place -et ne le suis pas- de la grande sœur de la « petite sœur », dans la vie. Je me sentirais une énorme responsabilité, après avoir compris que le « beau » sert à faire l’article pour autre chose.
Cela renvoie à ce que des familles, parents, frères, sœurs ont ressenti, en voyant ce qui se passait pour des très proches vivant dans cette communauté ou dans d’autres.
Et dire que c’est sa meilleure amie qui l’a entraînée ! Et dire que je n’ai pas fait gaffe car on leur aurait donné le Bon Dieu sans confession : Erreur justement, pour celles qui en sont privées ! Et dire que j’étais très sceptique parce qu’il n’était plus lui-même ! Et dire qu’à chaque fois que je vais la voir, elle m’emprunte mon portable aussitôt pour pouvoir communiquer avec l’extérieur : si ce n’est pas une indication, ça !
Et dire que ses lettres sont aseptisées à la langue de bois : combien ont reçu les mêmes, à une virgule près, et ces lettres-là, dont on dispose, on peut les comparer, comme on peut comparer aussi les petits mots de « merci pour ceci, merci pour cela » reçus durant la vie au monastère, parce que rompre les silence devient nécessité pour survivre ou pour soutenir une sœur qui n’en peut plus, par reste d’humanité !
Quand les yeux s’ouvrent, le choc est d’abord immense. La libération peut l’être aussi. Bien sûr, certains n’arrivent pas à quitter leurs illusions ou préfèrent les garder, comme l’enfant peut s’accrocher au rêve quand la réalité est insupportable. « Ne me parle plus de cela », « silence, svp ! », « Surtout, n’alertez pas la presse ! », « Ah non, pas sur la place publique, on va régler cela entre nous ! ». Or l’article 19 de la Déclaration universelle des droits de l’homme stipule : « Tout individu a droit à la liberté d’opinion et d’expression, ce qui implique le droit de ne pas être inquiété pour ses opinions et celui de chercher, de recevoir et de répandre, sans considérations de frontières, les informations et les idées par quelque moyen d’expression que ce soit ». Cette Déclaration n’invite pas du tout à l’ « entre soi » mais à ce que soient répandues les informations et idées sans considérations de frontières. Ainsi, lorsque des tentatives de censure de la liberté d’opinion ou d’expression se manifestent, ceux qui sont attachés principalement à cette liberté-là s’inscrivent en résistance.
Un beau film, vous pensez, c’est tellement mieux que d’apprendre le manque de respect de l’individu et de sa liberté de conscience. Et puis, c’est cool, ça repose la tête. Alors, on va s’en prendre au plus vite à ceux qui nous font sortir de nos illusions, et donc grandir car grandir, c’est cela. Ce sont des méchants sans cœur, ceux qui font grandir, n’est-ce pas ? Rappelons-nous la quantité de qualificatifs employés par frère Silouane, dans sa première réponse sur ce site.
Après avoir passé le temps du choc, confortés par ce que des religieux, religieuses, prêtres ou laïcs avertis savent depuis si longtemps, et ne se disaient qu’entre eux, d’autres prennent leurs responsabilités et identifient courageusement, par recoupements et en s’entraidant, les sept erreurs dans le jeu qui n’en est pas un du tout, car des vies humaines sont en jeu.
- absence de liberté d’expression ? Voir l’article 12 de la Déclaration universelle des droits de l’homme : « nul ne sera l’objet d’immixtions arbitraires dans sa vie privée, sa famille, son domicile et sa correspondance, ni d’atteintes à son honneur et sa réputation. Toute personne a le droit à la protection de la loi contre de telles immixtions ou de telles atteintes ».
- absence de circulation libre, avec décisions arbitraires de changement de monastère ? Voir l’article 13 de la Déclaration universelle des droits de l’homme : « 1 - Toute personne a le droit de circuler librement et de choisir sa résidence à l’intérieur d’un État ».
- absence de liberté de pensée et de conscience ? Voir l’article 18 de la Déclaration universelle des droits de l’homme :« Toute personne a le droit à la liberté de pensée, de conscience et de religion… »
- non reconnaissance de droits sociaux ? Voir article 22 de la Déclaration universelle des droits de l’homme. « Toute personne, en tant que membre de la société, a droit à la sécurité sociale ; elle est fondée à obtenir la satisfaction des droits économiques sociaux et culturels indispensables à sa dignité et au libre développement de sa personnalité, grâce à l’effort national… »
- absence de soins, et absence de remise de médicaments quand des familles les fournissent à une sœur malade ? Voir l’article 25 de la Déclaration universelle des droits de l’homme : « 1- Toute personne a droit à un niveau de vie suffisant pour assurer sa santé, son bien-être et ceux de sa famille, notamment pour l’alimentation, l’habillement, le logement, les soins médicaux ainsi que pour les services sociaux nécessaires ; elle a droit à la sécurité en cas de chômage, de maladie, d’invalidité, de veuvage, de vieillesse ou dans les autres cas de perte de ses moyens de subsistance par suite de circonstances indépendantes de sa volonté. »
- absence de discernement dans les vocations et mensonges sur les départs ?
- paradoxe entre le mépris très institutionnalisé du corps, et les régimes diététiques, et la surveillance de l’hygiène, même intime ?
- vols devenus nécessaires en réponse au viol des consciences ?
- enfermement de chaque membre dans une solitude permettant un tous pouvoirs de prieure, de telle sorte que ce n’est qu’à la sortie que des membres réalisent que, pour la voisine, c’était pareil ou que, à dix ou vingt ans d’intervalle, c’est la même chose ?
- discours litanique, sans respiration extérieure, pour anesthésier la pensée ?
- culte de la personnalité paradoxal quand la communauté ordonne pour tous, prieure y compris je suppose, la négligence pour sa propre personne ?
Chercher ensemble les erreurs. S’apercevoir qu’il y a plus que 7 erreurs, mais garder ce chiffre-là pour le symbole, Bethléem aimant les symboles.
S’accrocher surtout à l’article 1 de la Déclaration universelle : « Tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits. Ils sont doués de raison et de conscience et doivent agir les uns envers les autres dans un esprit de fraternité ». Et si c’était l’esprit de fraternité qui nous conduisait à alerter sur une communauté déviante parce qu’elle confondrait l’invitation spirituelle à l’oubli de soi avec l’anéantissement de sa raison ou de sa conscience ?
« Ma petite sœur », un film voué à un grand avenir, dit Jean-Claude ? Mais l’avenir, c’est d’abord de contribuer à faire appliquer la Déclaration universelle des droits de l’homme pour tous les citoyens et citoyennes, surtout s’ils ignorent leurs droits humains. Toujours se demander à qui cela rend service que d’autres les ignorent.
Sachant (alinéa 2 de l’article 20) que « nul ne peut être obligé de faire partie d’une association », il y a lieu d’interroger enfin la manière dont se font les entrées et les sorties aussi. Si quelqu’un souhaitant quitter en est empêché, est-ce respectueux ? Je fais partie de ceux qui ne le pensent pas. Opposer, comme certains penseurs chrétiens le font, la dignité de l’homme créé et sauvé par Dieu fait homme et les droits de l’homme, me semble également dangereux. Même les moines bouddhistes ne sont pas soumis à la règle de « l’obéissance aveugle ». Cette obéissance aveugle prônée dans des homélies de prieure générale explique à mon sens toutes les autres déviances. Dont celle de la règle du silence hors communauté, qui maintient l’illusion que je suis seul ou seule à vivre ce que je vis. Qui a intérêt à maintenir cette illusion ? Cela peut être une forme de perversion.
Boris Cyrulnik définissait le pervers ainsi, lors d’une conférence il y a quelques jours : « Le pervers est celui qui vit dans un monde sans autre. L’autre devient un objet, un pantin, chargé de satisfaire son plaisir. » Prenant l’exemple du régime de Ceaucescu, il ajoutait : « s’il n’y a pas d’altérité, l’enfant ne peut pas développer ses compétences. » Il soulignait aussi, en imitant la gestuelle répétitive de balancement d’enfants abandonnés, que « la niche sensorielle est inévitable, sinon c’est la mort psychique suivie de la mort physique. »
Et pour faire écho à ceux ou celles qui comptent, sur injonction, le nombre de leurs « cris de prière », nous pouvons compter, si nous le souhaitons et non pas sur ordre, le nombre de fois où apparaissent dans la Déclaration des droits de l’homme le terme de « liberté » et celui de « conscience ». Cette Déclaration, étudiée dès l’école reste un socle compatible avec l’Evangile pour ceux qui s’en réclament aussi.
20 décembre 2014 12:33, par rapha (Maurizio)
Un grand délire paranoiaque !
Permettez moi de rétablir quelques vérités a/s du film « Ma petite sœur »
- Il ne s’agit pas de la sœur d’Ines de Warren, mais de la petite sœur de la réalisatrice du film, Stéphanie P.
- Ce reportage n’est pas une commande de la Famille de Bethléem, qui a donné néanmoins son accord sur le principe, mais a laissé complétement libre la réalisatrice dans sa créativité.
- J’ai moi aussi eu la chance d’assiter à l’avant première, dans un petit cinéma d’art et d’essai du quartier latin, c’était sobre, émouvant certes, et plein de respects. Un débat a eu lieu à la fin, la famille est venue témoigner et répondre… Ca ne correspond peut être à aucun de vos schémas de pensée ou à aucune de vos règles de conduite, mais c’était des paroles de Témoins, Vivants et Sincères. Des témoignages tellement irradiants qu’il s’est véritablement passé quelque chose ce soir….
….et c’est je l’espère ce que vous pourrez tous confirmer devant votre petit écran le 28 décembre prochain à 11h30 sur France2.
Venez et Voyez
Rapha
20 décembre 2014 12:43, par alexandre
Idée : chacun envoie une lettre à France deux (ou au jour du Seigneur) pour dénoncer cette mascarade télévisuelle en joignant un des témoignages publié dans l’enversdudecor…
Sur FB, que des compliments sur la page du documentaire, tous les commentaires plus réalistes doivent être censurés…
Pourquoi ne pas publier ici un décryptage du film également avec « ce que l’on voit » ce que les sœurs qui vivent dedans vivent…. ?
Bref permettre quand même que la propagande ne soit pas trop réussie : il en va de la vie de jeunes filles ou jeunes hommes qui ont peut-être envie de rentrer…. c’est important de sauver ces personnes de ce lieu où leur liberté sera si peu respectée…
20 décembre 2014 13:02, par Renato
Pour qui a franchi la clôture cartusienne, le « Grand silence » est un film, disons-le, ennuyeux. On suit péniblement des scènes qui filment la vie de « vieux garçons ». L’essentiel n’a pas été saisi parce que la vie de Chartreux se vit plus qu’elle ne se laisse filmer… La vie cartusienne, ça s’éprouve. Je me souviens encore du frère qui me parlait du vitrail et de quel côté on le regarde… terne ou lumineux…
Même chose pour Bethléem et la spiritualité orientale. Impossible de faire semblant.
Attention à ne pas voir uniquement la situation de Bethléem sous l’angle droitdelhommiste !!!!
20 décembre 2014 13:34, par Jean Peplus
@paul,
Les droits de l’homme vraiment ?
Pour rappel,« La Déclaration des droits de l’homme, qui a été créé en France et progressivement adoptée dans le monde entier, a été discuté, pensé et écrit dans les loges maçonniques avant d’être libéré au public. ”
Les symboles maçonniques dont vous trouvez la description sur Internet (l’œil, la pyramide, l’oubouros, les colonnes Jakin et Boaz…) ne représentent que des éléments parmi tant d’autres de l’implication active de certaines loges dans le processus révolutionnaire de 1789 qui prit principalement pour cible l’église de France et son clergé.
"Voici le témoignage du franc-maçon Bonnet, orateur du Convent du Grand Orient de France en 1904 :
… C’est notre Frère trois points de La Fayette qui, le premier, a présenté le « projet d’une déclaration des droits naturels de l’homme et du citoyen vivant en société » pour en former le premier chapitre de la Constitution. Le 25 août 1789, la Constituante, dont plus de 3000 membres étaient Maçons, a définitivement adopté, presque mort pour mot, tel qu’il avait été longuement étudié en loge, le texte de l’immortelle déclaration des Droits de l’homme. A cette heure, décisive pour la civilisation, la Franc-Maçonnerie française a été la conscience universelle et, dans les diverses improvisations et initiatives des Constituants, elle n’a cessé d’apporter le résultat réfléchi des lentes élaborations de ses ateliers.
L’affirmation est suffisamment nette et explicite pour rendre superflu tout commentaire."
La doctrine sociale de l’Église existe et les chrétiens n’ont pas besoin des droits de l’homme maçonnique pour apprendre à se conduire en tant que personne humaine.
20 décembre 2014 13:48
@rapha
Il ne manquait plus que l’attaché de presse du film sur ce site. Et bien c’est fait.
Moi je dirais plutôt : venez et fuyez !