Brève histoire de l’OCC

Dimanche 25 septembre 2016

Un jeune comédien Olivier Fenoy fonde à Paris, en 1963 le Centre Culturel de Cluny dans un café du quartier latin « le petit Cluny ». Ce nom Cluny qui, au départ, n’a rien à voir avec la grande abbaye bénédictine du même nom, servira ensuite d’oriflamme symbolique de la « mission » de l’OCC : restaurer la chrétienté par l’art et la beauté.

D’un Office à l’autre

Ce que la légende dorée du fondateur passe sous silence, c’est l’origine du mot Office. A ce moment-là, dans les milieux traditionalistes fréquentés par Olivier Fenoy règne la pensée de Jean Ousset, fondateur de la Cité Catholique. Il sera le vrai maitre à penser d’Olivier Fenoy : jamais nommé, toujours imité. En 1963, Jean Ousset dissout la Cité Catholique et la remplace par l’Office. Olivier Fenoy, en 1968, transforme son Centre Culturel en Office Culturel de Cluny.

Pendant les premières années, il fonde dans toute la France une dizaine de « centres » à l’imitation des Centres de réflexion civique et d’action culturelle de son inspirateur.

Une association culturelle et para-monastique

Les personnes qui animent ces centres vont se réunir progressivement en communauté de travail et de vie entre 1971 et 1973. L’Office Culturel de Cluny prend corps modestement, son travail est culturel et artistique, son style de vie calque celui des moines dans le prieuré bénédictin du Mesnil Saint-Loup dans l’Aube.

L’OCC se présentera ensuite toujours avec ces deux visages : celui professionnel d’une association loi 1901 et celui privé d’une « communauté nouvelle ».

A partir des années 1980, plusieurs centres culturels sont fondés en France avec tous, le même mode de fonctionnement. Les « clunisiens » y sont envoyés en mission, chaque année, par le fondateur qui est aussi directeur général de l’OCC. Cet organisme (une centaine de « clunisiens » en 1990) est structuré comme une entreprise, avec des directeurs régionaux, des administrateurs, et des « clunisiens » nommés à diverses tâches professionnelles. Toutes ces personnes ont à rendre compte du travail qui leur est confié au directeur général… qui est aussi leur responsable spirituel ! Celui-ci a également pouvoir de les sanctionner.

Réseaux et cautions de l’OCC-FNAG

Depuis 1976, l’OCC qualifié officieusement de « communauté nouvelle », a évolué sans lien organique avec l’Eglise. Olivier Fenoy s’est toujours défendu d’avoir fondé une communauté tout en se définissant comme l’inspirateur d’une œuvre… dont l’identité est par essence communautaire !

En 1978, il fonde la FNAG (Fédération Nationale d’Animation Globale) pour fédérer ces centres culturels et communautaires et les mailler dans un réseau devenu rapidement international (Canada – Chili) : l’OCC-FNAG.

Il cumule la Direction générale de cette fédération et la direction de toutes les communautés.

Pour pallier le vide de statut canonique, des personnes respectables sont prises par le fondateur comme « cautions involontaires » de l’œuvre. L’OCC se réclame aussi bien de Marthe Robin, du Padre Pio que de Dom Grammont, abbé de l’abbaye du Bec Hellouin, etc… Ces cautions sont modulables : Mounier, Copeau et bien d’autres feront partie ensuite du panthéon et seront convoquées au fur et à mesure des besoins de légitimation de l’œuvre.

La crise interne

En 1997, la Fédération est dissoute quand les rumeurs de déviance sectaire commencent à bruisser sévèrement (inscription de l’OCC sur la liste parlementaire des sectes en 1996). Par prudence, chaque centre devient alors juridiquement une association loi 1901 autonome, apparemment indépendante de l’OCC.

En 1993, Olivier Fenoy crée le congrès de Cluny « Et si la beauté pouvait sauver le monde »}}} avec des commissions à thème, tables rondes et spectacles à message. Ce congrès va pallier à partir de 1997 la dissolution de la Fédération. Il est le fer de lance d’un messianisme de la beauté et le creuset identitaire des « clunisiens ». Il réunit aujourd’hui idéologiquement toutes les personnes et les structures de l’ex OCC-FNAG et ceux et celles qui sont dans la mouvance.

A partir de 2000, c’est la crise interne : suite à la révélation d’un scandale en interne, liée à la personnalité du fondateur, plus de 40 personnes partent, soit la moitié des membres pour les mêmes raisons qu’elles y étaient entrées : la fidélité à elles-mêmes et à leur conscience.

Voir en ligne : http://www.lesanneesblanches.fr/une…

Vos réactions

  • Christine 15 mars 2020 01:53

    A partir de vos témoignages ci-dessus, je ne comprends pas vos reproches, soyez plus explicites pour m’informer de choses que je ne connais pas. J’ai quelquefois côtoyé ces personnes mais pas le fondateur croisé une seule fois en plusieurs années. Je n’ai jamais été abusée ni affectivement, ni financièrement. Les prix des repas et des très bons cours de théâtre étaient corrects. J’ai même participé à un mois et demi de tournage de film, tout était très « chrétien » dans leur façon de vivre. Voulant entrer dans leur communauté, ils m’ont dit d’attendre de finir mes études, de gagner en maturité et de réfléchir plus tard, car ils me sentaient fragile alors. Cela aurait été une fuite de ma part. Je les ai trouvé plutôt de bon sens.

    De source sûre, une amie qui était une collègue de travail d’une des responsables qui « délivre » les titres de « secte » m’a dit que la fille de celle-ci s’était réfugiée dans cette communauté. Et, connaissant la mère, cela ne l’a hélas pas étonnée d’apprendre que sa fille avait fini par mettre fin à ses jours. Mais, qu’au moins, elle aura eu des moments doux et plus joyeux que si elle était restée à proximité de sa mère.

  • Stage Photo OCC 30 avril 2017 12:30, par Maylina Saint Blancat

    Je voulais faire un rectificatif. Je crois avoir écris « Théâtre du soleil » qui est, lui ,un espace de liberté et de créations. C’est du « Théâtre de l’Arc en ciel » qu’il s’agit dans mon message et qui est en lien avec L’OCC et Olivier Fénoy même si son nom n’apparaît plus.

  • Stage photo pour adultes 30 avril 2017 12:13, par Maylina Saint Blancat

    Ce stage photo a eu lieu dans l’Yonne aux milieu d’enfants venant du Canada, d’Espagne, d’Italie, de France pour un stage de théâtre. Nous étions censés les photographier. Lors de notre inscription à ce stage par un organisme de formation continue, aucun détail sur les conditions de ce stage ne nous avait été transmis. Nous avons été étonnés puis choqués par les pratiques de ce soit disant stage de « théâtre » . Les animatrices arrivant de l’étranger étaient perdues, « on ne leur disait rien ». Bien sûr les paroles dispensées étaient irréprochables, il n’était question que d’ amour, de beauté, de confiance, etc.. Ma collègue et moi, enseignantes étions stupéfaites de ce que nous découvrions. Bien sûr, nous avons réagi, c’était mettre une paille dans leurs fonctionnement et cela a provoqué des effets très intéressants j’étais mise en demeure de partir parce que je perturbais le groupe !! 24 heures nous ont suffit . De retour avec ma collègue, j’ai pris contact avec un psychiatre afin de comprendre le système d’engrenage de ces pratiques. Puis nous avons pris contact avec l’UNADFI qui nous a mis en contact avec différentes personnes qui « pistaient » cet organisme depuis longtemps. Ma collègue et moi avons écrit le déroulement de ces 24 h. Mais nos recherches furent actives. Lorsque Guy Drut, alors ministre de la jeunesse et des sports, a dénoncé cet organisme comme secte, nous fûmes soulagées … mais ils restent encore aujourd’hui bien implanté dans des manifestations reconnues. Incidemment , je suis allée à Paris, à une représentation du « Théâtre de l’Arc en ciel », ne me doutant de rien. J’ai laissé mon mail et donc je reçois leurs infos. C’est ainsi que dernièrement j’ai reçu l’annonce d’une conférence « Quelle fraternité » avec l’association Fra Angelico . Tous ces organismes (OCC, Théâtre du Soleil, Fra Angelico) sont reliés. Ce qui m’a inquiété c’est qu’ils se sont introduits chez ATD Quart monde. l’OCC a la spécialité de recruter les personnes fragiles, en recherche … à leur profit, voilà ce qui motive ce courrier.

    Mais, n’est-ce pas vider la mer avec une petite cuillère ?! derrière eux, des réseaux puissants

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