Comment mieux protéger les lanceurs d’alerte ?

Jeudi 2 avril 2015

A lire, dans le journal La Croix, un article d’Antoine d’Abbundo sur ces employés qui refusent la corruption et les mensonges de leur compagnie… et qui, à cause de cela, subissent toutes formes de harcèlement. Suivre sa conscience et dénoncer l’iniquité, cela a toujours un prix. Parfois bien lourd. A quand un débat similaire au sein de l’Eglise Catholique ?

Voir en ligne : http://www.la-croix.com/Actualite/E…

Vos réactions

  • Il semble que le vatican soit décidé à faire payer le prix à ceux qui osent dénoncer les abus en son sein :

    http://www.la-croix.com/Religion/Actualite/Le-Vatican-va-juger-cinq-accuses-dans-l-affaire-Vatileaks-2-2015-11-21-1383272

  • alexandre 2 avril 2015 14:03

    Dans l’Eglise déjà les lois devraient déjà s’appliquer… tout simplement : il n’y a pas de syndicats, pas de cotisations chômage, un régime retraite à part très défavorable, des salaires au lance pierre pour les laïcs (les prêtres ont plein d’avantages en nature donc ils vivent bien et n’ont pas de famille !! cf le livre de Pierre Blanc)

    Des licenciements injustifiés, des comportements inadmissibles en matière « employeur » il y a tellement de cas, chacun en connaît….

    Aucun contre-pouvoir, des personnes qui sont payés à mi-temps mais qui travaillent pratiquement à plein temps « pour la mission » alors qu’elles ont une famille et une maison à payer…, des femmes complètement interdite d’exercer les responsabilités paroissiales ou diocésaines (réservé aux prêtres et évêques) donc une très forte discrimination ..etc..

    Bref, il faudrait déjà remettre du droit

    Quand aux lanceurs d’alertes on voit bien sur ce site qu’ils sont complètement ignorés même quand il s’agit d’alerte très grave… L’Eglise n’applique pas les droits élémentaires de la personne puisqu’elle tolère de graves dérives sectaires en son sein, pire elle les encourage !!…

    • Comment mieux protéger les lanceurs d’alerte ? 5 novembre 2015 12:54, par Françoise

      Ne pas oublier que le système vatican est un système totalitaire dans son fonctionnement. Mais aussi un système mafieux. Comment pouvoir mener une discussion autour de lanceurs d’alerte dans un système aussi corrompu et aussi manipulateur ? Ca paraît impossible, complètement illusoire aussi. Tant que le Vatican, l’institution catholique romaine restera dans ce fonctionnement totalitaire et mafieux, il n’y aura que le moyen de constituer hors institution, des groupes associatifs de croyants pour lutter contre cette corruption, ces manipulations et dénoncer les crimes de l’institution. On ne peut malheureusement pas faire ce genre de chose à l’intérieur puisque tout est verrouillé et figé dans un fonctionnement qui permet tous les crimes et les abus possibles sans que les gens puissent vraiment se rebeller. Dieu, la foi n’ont strictement rien à voir avec ce type de fonctionnement totalitaire, même s’ils sont utilisés comme alibis de justification et de raison d’être de l’institution vaticane.

      C’est pourquoi personnellement, en tant que croyante, je dissocie la foi, la relation personnelle à Dieu de la religion. La foi et la relation personnelle à Dieu font vraiment grandir intérieurement, spirituellement. Nous pouvons le constater chaque jour.

      L’institution religieuse est à contrario plus dans un procédé d’emprise et de manipulation, d’assujettissement des croyants. C’est triste mais c’est la réalité la plupart du temps. Nous le constatons hélas de plus plus au fil des siècles, à mesure que nous disposons de l’éducation scolaire suffisante pour l’apprendre mais aussi le conscientiser, mais aussi à mesure que nous disposons de documentations, d’archives sur le fonctionnement dès les origines de cette institution et des buts poursuivis au fil du temps par les différents papes et leurs cardinaux.

      Nous sommes je crois au début d’une réelle prise de conscience de l’incapacité des institutions religieuses (toutes religions confondues) de réforme mais aussi de respect des libertés collectives et individuelles.

      C’est quelque chose de très dur, très violent pour nous qui sommes croyants, car cela nous ramène à une grande solitude finalement puisque cela montre que nous ne pouvons pas nous appuyer sur les religions pour avancer.

      Mais c’est aussi salutaire pour montrer que c’est dans nos relations à l’autre et à Dieu que se trouve la progression spirituelle. Et non dans des postures dogmatiques et de soumission religieuse.

      • Comment mieux protéger les lanceurs d’alerte ? 6 novembre 2015 14:30, par Sérénité

        Françoise, si l’institution de l’Eglise est dévoyée dans les faits, n’est-elle pas en même temps porteuse d’un trésors, dans le fond du message évangélique par exemple, dans la beauté de ses chants, dans son invitation à vivre en frères, dans la beauté de certaines vies si généreuses ou si sages ou si mystiques, dans la tradition de ses textes millénaires porteurs de sens ?

        Je suis une personne tiraillée, un pied dehors un pied dedans, encore en chemin. Alors ça m’intéresse beaucoup de savoir comment vous faites pour vivre votre foi, à moins que ce soit trop personnel, ce que je peux comprendre. Sinon, la vivez-vous sans vous appuyer sur une tradition, des textes, des rites, des rassemblements, des chants, des prières ? Comment faites-vous ?

        • Comment mieux protéger les lanceurs d’alerte ? 7 novembre 2015 13:51, par Françoise

          Bonjour Sérénité

          Ma foi s’appuie beaucoup moins sur les textes et plus dans la prière personnelle avec mes mots à moi, depuis déjà plus de vingt ans. J’ai compris, suite à un coma dépassé et une expérience de mort imminente, que c’était dans la relation quotidienne à Dieu mais aussi dans la relation aux autres que je m’épanouissais humainement et spirituellement. Et plus j’ai avancé dans ma vie, plus j’ai pu me rendre compte des dérives, du totalitarisme de l’institution catholique romaine, ainsi que des autres religions. Ce qui entrait en totale contradiction avec ce que j’avais vécu en coma dépassé spirituellement, qui était d’un éblouissement total et d’un amour total : une vraie rencontre avec Dieu. Rencontre que j’ai reçu comme un immense cadeau. Et qui fait je crois que je suis toujours croyante et heureuse d’être croyante et pratiquante. J’ai développé énormément suite à cette expérience, toute la dimension relationnelle intime et personnelle avec Dieu. Et j’en ai un immense bonheur quotidien depuis plus de 20 ans. Qui m’a permis de comprendre progressivement que Dieu différait énormément de ce qu’en disent les différentes religions. Que les entreprises religieuses toutes religions confondues se situent plus dans la manipulation et la domination des individus que dans la recherche de leur épanouissement personnel.

          Et plus je vois se radicaliser les religions institutionnelles, plus je les vois (notre catholicisme romain tout le premier), valider et encourager, mettre en avant des organisations intégristes, criminelles en leur sein, protéger des individus qui n’hésitent pas à manipuler, à tuer, à violer, à spolier, à torturer, à harceler, plus je comprends que ces agissements n’ont strictement rien à voir avec Dieu, mais tout avec une avidité de pouvoir et de domination des individus.

          Alors oui, l’institution catholique romaine est un outil culturel pour découvrir les textes bibliques et évangéliques. Mais hélas, je dis bien hélas, elle comme ses soeurs orthodoxe, protestante, juive, musulmane, ne cherche pas l’épanouissement et la liberté, l’autonomie pour tous. Seulement la domination sur les autres. D’où l’incapacité de réforme des religions et la persistance des dérives sectaires, des intégrismes. Quand l’objectif de base des institutions religieuses se situe uniquement sur la volonté de pouvoir et de domination des autres (et vous pouvez prendre n’importe quelle religion institutionnelle, c’est la base commune qu’elles ont toutes entre elles), comment voulez-vous qu’une évolution soit possible ? Il faudrait une révolution qui passerait obligatoirement pour les religieux, par un accomplissement à eux-mêmes spirituellement, psychologiquement, affectivement avant même de vouloir guider et témoigner ; ce qui ne constitue pas hélas, la préoccupation du plus grand nombre. D’où les errances parfois criminelles que nous pouvons observer et que nous devons dénoncer. Errances, crimes, dérives qui ont toujours eu cours depuis les débuts de toutes ces religions. Et qui persisteront tant qu’il n’y aura pas un coup d’arrêt vis à vis de ces totalitarismes qui font tant de guerres, provoquent tant de malheurs, de drames, de souffrances sur notre petite planète bleue. Dieu n’a jamais voulu toutes ces horreurs…ni être utilisé comme alibi pour légitimer le pire. Comment pourrait-il souscrire tant Il nous aime, à des crimes aussi affreux ?

          Voilà, je ne sais pas si j’ai répondu à vos questions…j’espère en tout cas.

          • Françoise, appartenez vous à une loge féminine ? car beaucoup de vos idées convergent avec celle de la FM qui réclame instamment (et ne doutons pas de son pouvoir d’action) un Pape selon ses besoins.

          • Comment mieux protéger les lanceurs d’alerte ? 8 novembre 2015 22:09, par Sérénité

            Françoise, je suis touché par le temps que vous avez pris à me répondre et encore plus touchée par votre témoignage de « rencontre personnelle » avec Dieu. Un témoignage dont on voudrait que toute l’humanité puisse profiter ! Et je vous remercie de la confiance avec laquelle vous le transmettez. Je comprends qu’après une telle expérience, ce que les institutions religieuses font en terme d’abus de pouvoir sur les « fidèles » soit tout simplement odieux et que, comme vous le dites si bien, ça défigure Dieu, pire, ça le crucifie. Je trouve que vos mots ne sont pas trop fort. Et j’admire votre juste colère.

            Je vous suis donc, pour ce qui concerne tout ce qui est abus de pouvoir. Je fais un pas de côté, pour ce qui est de réduire les religions à cela. Oui, je ressens chez moi une immaturité certaine à avoir si longtemps accordé une confiance indéfectible en l’Église, jusque dans la déni, en remettant ainsi en quelque sorte mon autonomie et mon pouvoir personnel entièrement entre ses mains. Oui, je ressens en moi encore une certaine immaturité à croire en une réforme possible alors qu’il semble plus raisonnable d’accepter que tant que l’Église s’organisera en institution, elle fonctionnera avec des rapports de pouvoir. Néanmoins, n’y a-t-il pas aussi une certaine immaturité à ne voir en elle QUE une recherche de domination ? N’est-ce pas risquer de verser dans l’extrême inverse de l’idéalisation et, ce faisant, rester dans la vision dichotomique de l’enfant ? Les religions, tout comme les être humains qui les bâtissent, ne sont-elles pas faite d’amour et de contramour de façon entremêlés ?

            Les religions, non pas dans leur partie la plus visible, mais dans ce qu’elles portent de plus essentiel, donc invisible, ne sont-elles pas portées par les personnes qui cherchent Dieu de toute leur bonne volonté et qui font, comme vous, l’expérience de sa présence dans l’intimité de leur âme ? Et de ces gens, n’y en a-t-il pas légions dans chaque religion, parce que leur religion leur a ouvert les portes de la foi pour, sans doute, qu’ils aillent heureusement encore plus loin après, dans l’autonomie de leur liberté intérieure. Mais ça n’en reste pas moins que c’est leur religion qui a ouvert la première porte et ensuite l’âme personnelle, dans son union à Dieu, qui tire et porte le tout vers plus que lui-même ? Car les changements dans l’Eglise, il y en a eu et, je crois, toujours portés par des personnes mystiques. Non ?

            • Comment mieux protéger les lanceurs d’alerte ? 9 novembre 2015 16:45, par Françoise

              Bonjour Sérénité

              Merci pour votre réponse et pour vos questionnements. Je ne peux vous répondre que par rapport à mon expérience personnelle et donc ce que je vais vous dire n’engage que moi, n’est pas à prendre comme une réponse universelle.

              Je pense personnellement qu’énormément de croyants ne croient en Dieu que par le truchement de l’institution religieuse. Ils ne croient pas en Dieu, ils croient en l’institution totalitaire qui régit leur vie, leur comportement depuis des générations et des générations. Ce qui les place en abîme lorsqu’il s’agit de critiquer l’institution religieuse puisque c’est le seul repère spirituel qu’ils ont.

              La pratique personnelle de Dieu chez énormément de croyants est extrêmement pauvre. Donc il devient très problématique de prier, d’avoir une relation personnelle, privée à Dieu en dehors d’un schéma très convenu et très appris au catéchisme (pour nous cathos) ou durant l’éducation religieuse familiale ou lors d’une pratique communautaire (messe, sacrements divers, etc). A partir de là, le croyant est si dépendant de l’institution religieuse pour croire en Dieu, penser Dieu et se penser par rapport à Dieu, qu’il n’existe pas d’espace critique de la religion. Ou alors seulement lors d’évènements personnels qui entrent en confrontation de type frontal et brutal avec les règles des institutions religieuses.

              Les croyants dont je fais partie sont donc extrêmement dépendants et infantilisés par les institutions religieuses dans leur lien à Dieu. Et c’est aussi le but des religions. Qu’il n’y ait pas d’espace de doute ni de mise en question ni de mise en cause religieuse et que l’institution passe pour être Dieu et la seule médiatrice pour accéder à Dieu. Quand une mise en cause se fait malgré ces précautions, c’est un vrai problème qui se pose aux religions.

              Mais elle reste faible dans la mesure où une majorité de croyants croient plus en l’institution religieuse qu’en Dieu.

              Donc à partir de là, les croyants dans leur plus grand nombre soit resteront dans le déni (parce que c’est pas possible que l’institution soit si mauvaise) soit se contenteront d’une petite réprimande de principe vis à vis de l’institution religieuse, qui reste leur seul pôle de référence et d’accès à Dieu.

              Mais ce faisant, l’institution ne pourra que continuer siècle après siècle à abuser, tuer, violer, spolier, torturer un nombre toujours plus immense de gens, croyants ou non. C’est une forme de permis de tuer que les croyants donnent depuis des siècles aux religions. En croyant mordicus faire avancer le règne de Dieu, c’est ça le pire.

              Alors est-ce que vouloir remettre complètement en cause et en question les institutions religieuses, c’est pas vouloir jeter le bébé avec l’eau du bain ? me dites-vous.

              Je vais vous répondre que cela dépend de comment on se place vis à vis de ces institutions.

              Soit on est très dépendant d’elles et alors, quoi qu’il arrive, il faut sauver le soldat institution, pour faire une note d’humour noir. Et comme on ne fait pas d’omelette sans casser des œufs, tant pis pour les victimes des autorités religieuses, elles passeront en pertes et profits. L’essentiel est de garder ces institutions sans lequel aucun repère moral ne serait possible.

              Soit on est relativement autonome dans sa croyance en Dieu et autonome vis à vis des religions et l’on considère que c’est juste complètement criminel de laisser les institutions tuer, spolier, violer, abuser, corrompre, prostituer, aliéner un nombre incalculable d’individus et qu’il faut que ces crimes s’arrêtent. Et que structurellement, c’est pas une réforme qu’il faut, c’est une révolution complète si on veut sortir de la situation actuelle.

              Questions :

              Est-ce que le Vatican est prêt à renoncer aux ors, au pouvoir ?

              Est-ce qu’il est prêt à salarier ses employés de façon décente, correcte comme n’importe quelle entreprise digne de ce nom ?

              Est-ce que le Vatican est prêt à ouvrir complètement ses archives et à se livrer à la justice internationale pour tous ses crimes et ses complicités avec les pires régimes de dictature qui soient ?

              Est-ce que le Vatican est prêt à dénoncer les religieux criminels en son sein ?

              Est-ce que le Vatican est prêt à respecter les femmes et leurs droits les plus élémentaires et à ne plus se mêler de leur vie sexuelle ni de la vie sexuelle des croyants en général ni tenter de les contrôler et les diaboliser ?

              Est-ce que le Vatican est prêt à admettre que la pédophilie en son sein est une tradition de domination mais aussi un exutoire-défouloir sexuel depuis des siècles et des siècles et qu’elle n’est toujours pas considérée par les clercs dans leur immense majorité comme un crime ?

              Est-ce que le Vatican est prêt à accepter l’homosexualité en son sein et l’homosexualité en général sans y voir une maladie ou une punition divine ou je ne sais quelle diablerie ?

              Est-ce que le Vatican est prêt à vendre tous ses biens pour aider les plus pauvres et se faire serviteur ?

              Je ne mets que ces quelques questions. Vous pouvez en rajouter si vous le souhaitez. Mais vous savez bien qu’à toutes, on peut répondre non, doublement non, triplement non.

              Les mystiques n’ont jamais révolutionné les structures vaticanes. Ils sont à part dans leur approche de Dieu et à part de l’institution. Par contre, l’institution a su les utiliser, les rentabiliser, les mettre en avant pour se redonner à chaque époque, une virginité de principe. C’est le morceau de sucre qui aide la médecine à couler, pour paraphraser Marie Poppins. Mais leur vie, leurs actions charitables, généreuses n’ont pas changé la façon de gouverner de l’institution vaticane.

              Donc on ne peut pas les invoquer pour estimer que l’institution doit être sauvée à cause d’eux. Ils auraient de toute façon fait des choses remarquables sans elle.

              On sait aussi que Jésus n’a jamais voulu créer une nouvelle religion. Et surtout pas une institution. Il était déjà extrêmement critique vis à vis du judaïsme dont il faisait partie. Alors c’était surtout pas pour créer un pendant au judaïsme. Ceux qui ont créé le christianisme institutionnel étaient des personnalités qui cherchaient le pouvoir terrestre et matériel, un pouvoir absolu. Jésus n’a jamais cherché le pouvoir. C’est bien ce qui inquiétait les autorités de l’époque. Et c’était le même problème vis à vis de son cousin Jean. D’où l’importance de les tuer, d’anéantir cette forme d’anarchisme religieux extrêmement libre et qui pouvait amener le peuple à se révolter et à se rebeller contre toute forme d’autorité.

              Pourquoi Jésus insiste-t-il tant sur la prière personnelle, sur la relation privée des gens à Dieu, sur la foi ? Parce qu’il sait que là se trouve l’épanouissement des croyants et des gens en général, même non croyants.

              Alors peut-être que taper un bon coup sur la table et juger les institutions religieuses au même titre que n’importe quelle dictature, entreprise criminelle au pénal, ça paraît très rude, très dur. Mais ça me semble nécessaire pour permettre aux gens de comprendre que Dieu est différent des religions. Et que si Lui ne leur fera jamais défaut, ne les trompera jamais, ces institutions qui se sont drapées comme si elles étaient Dieu, ont abusé et tué pour maintenir pour eux des privilèges absolutistes, un nombre incroyable d’être humains et méritent à ce titre un jugement pénal pour toutes les horreurs commises. Et il y a de quoi faire même dans des crimes très récents.

              Et pour en revenir au thème du sujet des lanceurs d’alerte, il faut un organisme par courant religieux pour justement dénoncer tout ça. Et mettre en place un jugement pénal de ces institutions criminelles. Une sorte de tribunal Russell des religions en quelque sorte.

              Mais ça ne peut venir que de croyants qui sont suffisamment critiques et affranchis dans leur pratique religieuse. C’est évident. Aidés par des juristes et organismes internationaux liés aux droits humains fondamentaux. Et au tribunal pénal international.

              Il me semble que c’est ce qui se profilera un jour ou l’autre au moins pour notre catholicisme romain. On ne peut pas en faire l’économie sans nous rendre complices de crimes contre l’humanité.

              Et nous le voyons à mesure que nous découvrons les horreurs commises et récentes du Vatican et de l’institution cléricale. Vous regarderez peut-être ce soir à la télévision le documentaire sur les couvents prisons irlandais et les horreurs commises, dont nous avions jusque fin des années 60, début des années 70 les jumeaux en France avec les instituts du Bon Pasteur mais aussi les bagnes religieux pour enfants. Avec toutes les tortures, l’exploitation matérielle, financière, les abus, les violences commises sur des gamins sans défenses. Nous avions eu pourtant Zola qui dès les années 1850, dénonce ces instituts comme des mouroirs et des centres d’exploitation, de torture et de misère. Mais il aura fallu plus d’un siècle pour que ces établissements religieux soient réellement dénoncés comme ce qu’ils étaient en réalité. Et encore plus de temps pour l’Irlande, l’Espagne, le Canada qui ont fait perdurer ces pratiques odieuses jusque fin des années 90. Où était Dieu dans une telle barbarie ? Nulle part. Et pourtant, on parlait de ces établissements comme d’établissements de bienfaisance et d’utilité publique. C’en est à vomir tellement ce qui s’y passait était à l’opposé de tout droit, de toute compassion, de toute considération.

              En toute logique, il faudrait un jugement pénal de ces institutions religieuses et du Vatican qui ne pouvait pas ignorer ce qui se passait dans ces établissements religieux. Et qui s’est considérablement enrichi avec le travail forcé et gratuit des enfants et la vente aux plus offrants de millions de bébés volés à leurs jeunes mères. Mais qui osera acter cette mise au tribunal ? Elle serait pourtant nécessaire, ne serait-ce que pour que les victimes encore en vie de ces établissements, puissent obtenir justice et réparation.

              Après, ça n’est que mon humble avis sur la question. Lié à mon approche personnelle religieuse et à ma relation à Dieu. Ca n’engage que moi et je n’en fais pas une vérité.

              • Comment mieux protéger les lanceurs d’alerte ? 10 novembre 2015 10:27, par Sérénité

                Merci beaucoup Françoise pour ce long partage.Ce qui m’éclaire bien dans vos propos, est le fait que les gens croient davantage au message délivré par la religion qu’en Dieu lui-même, de façon personnelle. Effectivement, ça peut expliquer vraiment beaucoup de choses. Je crois aussi que les deux sont possibles, ce qui fut mon cas : avoir d’abords une expérience personnelle de Dieu, puis remettre tout son jugement à l’Église qui en saurait soi-disant beaucoup plus sur le sujet. Ce qui peut être vrai pour énormément de belles choses qu’elle m’a enseignées, mais ce qui a surtout ses limites. L’Église étant bien plus humaine qu’elle ne semble le prétendre. Et elle l’est déjà dans sa façon de croire qu’elle détient la vérité.

                Oui, vous le devinez, je ne suis pas sans savoir la perversion possible des institutions religieuses, jusque dans ma chair, depuis celles vécues par mon père dans les internats catholiques et ses répercutions sur ses enfants, jusqu’à mes propres expériences. La pire étant sans doute la façon dont le Vatican se fiche bien des victimes et laisse les abuseurs courrir. Oui, la déification des êtres humains lorsqu’ils sont prêtres, ou juste se prétendent inspirés, mène aux pires dérives.

                Oui, je crois aussi que les choses ne changeront pas de l’intérieur, mais qu’il faut une instance internationale de droit, extérieure, neutre. Combien de temps faudra-t-il encore attendre. Oui, il y a un gouffre entre « structure vaticane » et les hommes et femmes mystiques, et sans doute avez-vous raison, ces gens n’ont pas changé le fond du problème.

                Ce que je veux dire, en outre, est que « structure » ou « institution » ou même « religion » sont des termes assez abstraits. Certes, il y a une certaine vie dans un groupe, je veux dire comme si l’ensemble avait une vie en soi, ce qui se ressent surtout s’il y a emprise. Mais dans le regard de Dieu, j’ose penser qu’il y a surtout des personnes. Il suffit par exemple justement d’une personne pour pervertir tout un groupe.

                Donc on peut dire qu’une institution a ses dérives et ses perversions, on peut prendre une grande et saine distance, mais il me semble qu’il y a moyen d’aller au-dessus de ça en rencontrant des personnes. Certaines, dans l’Église, même des prêtres, sont extrêmement conscients de tout ce que vous dites et restent néanmoins pour la personne de Jésus, ou pour Dieu, et pour tout ce qu’ils peuvent apporter à une communauté de priants, en témoignant de leur expérience personnelle de foi.

                Ils ne cautionnent rien, se démarquent complètement de tout ce qu’il y a de perverti dans l’Église, mais sont justement ce qu’il reste de plus authentiquement « croyant » et qui fait la vraie vie de tout l’ensemble. Tout en écrivant « ensemble », je me rends compte qu’il y a une bien grande distance entre ce mot et « l’institution » catholique. Sans doute l’ensemble suffit-il sans l’institution, surtout pour éviter les abus de pouvoir.

                Mais c’est là que je me sens devant un nœud, parce que l’être humain est un être de relation. Il a besoin du vivre ensemble, surtout quand il s’agit de ce qui le relie à la Source de tout et tous. Et en même temps toute communauté comporte en elle le risque d’abus de pouvoir, quelque soit ce qui l’uni, et justement parce que l’unité réelle est ce qu’il y a de plus difficile à vivre, depuis celle du couple. Sans doute parce que c’est cela, la vie de Dieu.

                C’est le drame de l’humanité qui se joue dans l’Église. Et parce que ce drame se vit là jusque dans notre rapport à Dieu, il se vit de façon encore plus dramatique. Peut-être est-ce aussi facile de rejeter hors de soi ces déviances. Peut-être est-ce intéressant de voir en quoi ce drame, qui se joue devant nous, se joue d’abords en nous-même. Parce que là nous avons une responsabilité et un pouvoir d’action. S’il s’agit de reprendre possession de notre liberté intérieure, alors « soyons le changement que nous voulons voir dans le monde » (Gandhi ?).

                • Comment mieux protéger les lanceurs d’alerte ? 10 novembre 2015 16:36, par Françoise

                  Je suis tout à fait d’accord avec ce que vous exprimez, Sérénité. Et je vous remercie également pour la qualité de cet échange.

                  J’ai rencontré quelques prêtres, religieux et religieuses qui tranchaient et qui tranchent toujours comparativement au groupe institutionnel par leurs qualités de foi, de cœur, leurs qualités d’écoute, de relationnel. Mais, j’allais dire qu’ils n’auraient pas fait partie de l’institution cléricale, qu’ils auraient été de toute façon des personnes formidables. Parce qu’animés d’un véritable souci de vivre ensemble, de transmettre leur foi, leur joie d’être dans leur engagement religieux et dans une démarche spirituelle qui leur était et qui leur est toujours propre.

                  Une petite partie des croyants peut effectivement croire en l’institution et en Dieu. Mais ça reste un groupe minoritaire. Parce qu’il y a une certaine peur d’expérimenter Dieu personnellement chez beaucoup de gens. Les religions ont tellement de poids et ont nourri tellement de « légendes » avec un Dieu plutôt raide, compassé, méchant, mesquin ou qui ne fraye pas avec le tout venant, qu’il y a une certaine peur d’aller à Dieu simplement et sans relais, sans intermédiaire. Les gens ont peur de se faire juger, de se faire maltraiter s’ils ne respectent pas l’encodage, le mode d’emploi remis par l’institution cléricale de leur religion pour accéder à Dieu.

                  L’institution catholique romaine nous a tellement fait croire que les qualités sont liées à l’engagement religieux que nous avons fini par lier l’appartenance religieuse aux qualités des personnes. Ce que je trouve dramatique. Nous en revenons depuis une décennie ou deux, à mesure que nous découvrons des affaires glauques et criminelles liées à notre institution catholique romaine, mais c’est un mouvement très lent. Et lent parce que, comme je vous le disais, les croyants ne croient souvent en Dieu que par le biais de l’institution.

                  C’est pourquoi je mesure ma chance d’avoir pu expérimenter personnellement Dieu hors de l’institution avec cette rencontre personnelle en coma dépassé. Evènement qui a enclenché une relation personnelle à Dieu que je n’aurais sans doute jamais eue comme je l’ai qualitativement et quotidiennement depuis plus de 20 ans, même en étant croyante et catho pratiquante depuis tout bébé puisque baptisée à l’âge de six mois et emmenée à l’église chaque dimanche, éduquée en école catholique en grande partie, ayant fait le caté et les sacrements de communion et de confirmation.

                  La différence d’approche de Dieu est juste immense si je compare les deux époques, avant et après mon coma. Et c’est pas seulement en lien avec mon âge et l’évolution normale que l’on a au cours de la vie, mais c’est un autre échange qui n’a presque rien à voir, tellement le lien est différent. Je n’aurais jamais pensé qu’une telle chose était possible. Avant, j’aurais trouvé ça absurde et même limite suspect. Ce qui me fait beaucoup rire aujourd’hui.

                  Et ce lien personnel à Dieu m’a fait comprendre et réaliser tant de choses sur lesquelles probablement je n’aurais jamais réfléchi ou dont je n’aurais pas du tout saisi l’importance…

                  Pour moi l’institution religieuse, la religion c’est du concret. C’est un groupe d’individus qui se définissent comme étant les représentants de Dieu sur terre, et qui à ce titre auto-proclamé, imposent une vision morale, sociétale, spirituelle, affective, politique aux autres. Humains sur lesquels ce groupe d’individus revendique un pouvoir, une domination, mais aussi une supériorité et une autorité absolues, sans contestation possible. Cette définition montre bien le totalitarisme lié au religieux quelle que soit la religion, quelle que soit l’institution.

                  Dans un tel contexte, vous comprenez le hiatus qui existe entre d’un côté les croyants qui espèrent en un Dieu Amour et de l’autre l’institution qui s’arroge le droit d’être la seule à définir selon ses critères à elle (sous l’alibi de Dieu) comment vivre au quotidien jusque dans notre intimité la plus intime mais qui ne s’applique pas du tout les ordres moraux qu’elle préconise, au nom d’une supériorité morale, spirituelle, de classe aussi : un statut de demi-dieu finalement.

                  Dans la continuation de cette définition, la posture institutionnelle religieuse relève de la manipulation, de l’aliénation et de la dictature. Personne de sensé et au minimum éduqué scolairement ne peut admettre aujourd’hui quelque chose d’aussi violent et aliénant. A moins bien sûr, d’être resté très immature dans son comportement et très dépendant de l’institution religieuse.

                  Qu’au sein de ces institutions religieuses, il y ait des gens honnêtes, respectueux, ouverts, ça ne fait aucun doute. Mais vous avez ça dans toutes les structures totalitaires, qu’elles soient ou non religieuses. Est-ce pour autant que la dictature est acceptable ? Non, bien sûr !

                  Si par le passé, nous n’avions pas les moyens éducatifs, culturels, informatifs de nous rendre compte de tout ça, aujourd’hui et depuis deux décennies environ, nous pouvons vraiment nous en rendre compte et nous avons conquis par cette éducation, le moyen d’agir contre ces totalitarismes.

                  Du coup, la radicalisation religieuse toutes religions confondues s’explique très bien. Car il y a une peur panique de contestation massive et une peur panique d’anéantissement chez les religions. C’est pourquoi les religions freinent des quatre fers vis à vis de l’éducation scolaire des masses hors de leur contrôle, de peur qu’idéologiquement, ces individus non formatés, non soumis contestent leur pouvoir. C’est pourquoi les religions préconisent toutes une restriction éducative à l’endroit des femmes, de peur qu’elles puissent contester l’autorité et la légitimité institutionnelle. Les religions savent bien que si elles n’ont plus de contrôle sur les femmes, elles perdent le contrôle sur toute la société. Il est donc important de maintenir les femmes dans une situation d’inégalité et d’infériorité à tous niveaux. C’est pourquoi aussi aujourd’hui, bien des religions choisissent de pactiser avec l’intégrisme, qu’il soit le fait de groupes fondamentalistes ou de groupes plus ou moins schismatiques. Parce que ces groupes légitiment le totalitarisme qui est celui des institutions religieuses. Et que pour les religions, il est vital de conserver le système totalitaire élaboré il y a plusieurs siècles, qui leur permet une domination absolue sur les individus et donc leur permet de pouvoir commettre les pires crimes sans être pour autant jamais inquiétés au plan pénal. C’est pourquoi aussi ces institutions pactisent avec les régimes politiques de préférence dictatoriaux pour s’assurer toujours d’un certain contrôle social mais aussi l’opportunité d’avoir d’un défenseur constant.

                  Nous savons aujourd’hui que le Vatican a collaboré sciemment avec Franco, avec Mussolini et Pinochet, les colonels en Argentine. Nous savons aussi qu’il a sciemment dans le cadre d’un réseau international, protégé la fuite et offert des abris durant des années à nombre de criminels nazis. Comme nous savons que le Vatican a sciemment autorisé, parfois sanctifié des gourous de groupes fondamentalistes pour prendre le contrôle spirituel et financier de bien des familles et des individus (voir les communautés déviantes listées sur ce site et voir l’importance politique et financière de l’Opus Dei au fil du temps au sein du Vatican). Comme nous savons que le Vatican a choisi sciemment de proposer des bagnes pour femmes et enfants, pour avoir un moyen de rétorsion et de contrôle supplémentaire des populations, mais aussi obtenir de la main d’œuvre gratuite qui ne puisse pas s’opposer. Et puis aussi, une main d’œuvre suffisamment aliénée et délégitimée pour s’en servir de défouloir sexuel, comportemental, faire du profit financier par des ventes comme du bétail de bébés. Comme nous savons maintenant l’importance de la responsabilité vaticane dans le génocide du Rwanda et l’intense participation religieuse aux massacres qui ont eu lieu. Comme nous savons le lien étroit du Vatican avec la mafia italienne et sicilienne. Rien que cela devrait nous faire tilt quant aux véritables motivations et aux réels intérêts de l’institution vaticane et cléricale.

                  Si tout ça, finalement ne nous fait ni chaud ni froid parce que ça ne nous a pas touché de près, continuons à donner des chèques en blanc à l’institution vaticane pour continuer les crimes, en faire d’autres, ce qu’elle sait très bien faire. Tout autant que les institutions religieuses non catholiques d’ailleurs. Même si elle se prétend meilleure que les autres.

                  Personnellement, je ne peux pas laisser faire sans exprimer en tant que croyante,mon désaccord profond vis à vis des agissements, méthodes, aliénations diverses et variées des institutions religieuses et de celle dont je relève plus particulièrement, à savoir le Vatican.

                  Ni laisser ces institutions crucifier Dieu comme elles le font en tuant, spoliant, violant, aliénant toujours plus d’enfants, de femmes, d’hommes. Il me faut dire la gravité des crimes commis, informer de ce que je sais.

                  C’est trop grave ce qui se passe. Et je trouve très important un site comme celui de Xavier Léger et de son groupe d’amis pour justement pouvoir dire ces choses publiquement.

                  Il y a quelques décennies, ces espaces n’existaient pas et l’on pouvait avoir l’impression que le Peuple de Dieu était extrêmement monolithique dans son approche religieuse. C’est à dire qu’on pouvait penser que l’ensemble des croyants pensent toujours l’institution vaticane sainte et bénéfique.

                  Alors que dans la réalité, de moins en moins de croyants catholiques adhèrent et pour cause, aux dogmes, diktats de l’institution, se rendant compte de son aspect totalitaire et criminel, qui n’a strictement rien à voir avec Dieu. Et qui ne sert de façon constante que ses intérêts totalitaires.

                  La notion de vivre ensemble, relève hélas pour l’ensemble des religions, de la vaste blague, au mieux de l’argument publicitaire. La raison d’être pour les religions, c’est le pouvoir, la domination sur l’ensemble des humains. Et à défaut, au moins la domination des croyants.

                  Et les religions ne sont pas les seules à considérer les choses comme cela. Tous les pouvoirs, qu’ils soient politiques, médiatiques, juridiques, financiers, entreprises sont dans la même optique de domination et d’exploitation des individus pour le seul bénéfice de leur caste.

                  La notion de pouvoir est-elle intrinsèquement attachée à l’humain ? Je n’en suis pas sûre, étant donné qu’au fil de l’Histoire, nous voyons des individus certes isolés mais quand même nombreux, sortir de ces logiques de pouvoir. Parce qu’ils se sont construits individuellement suffisamment pour ne pas avoir besoin d’aliéner les autres pour se vivre bien dans leur vie.

                  Pour moi, le pouvoir est lié à la peur des autres et de soi. En dominant les autres, l’humain croit pouvoir assurer sa propre sécurité intérieure et pas simplement sa survie physique. Sauf que, le pouvoir va quand même les insécuriser de plus en plus. Puisque les puissants à mesure qu’ils ont du pouvoir, vont se faire des ennemis qui vont contester leur domination. Donc qui vont amener les puissants à établir de nouvelles violences et aliénations pour rajouter de la sécurité sur eux. Et c’est une course infernale, sans fin dans le sang, la guerre et les larmes. Qui ne permet aucun vivre ensemble réel, tangible. Mais une défiance constante entre les individus et forcément engendre des guerres, de la violence, des souffrances intolérables.

                  C’est ce qu’ont dénoncé des personnalités comme Jésus, comme Gandhi, comme Soeur Emmanuelle à sa façon, comme l’abbé Pierre, comme le père Joseph Wresinski…

                  Mais ça suppose effectivement une construction intérieure personnelle pour sortir de ces logiques de pouvoir et de domination, pour oser critiquer nos institutions religieuses et réclamer justice. Et c’est un travail quotidien personnel. Parce que ce n’est pas un chemin pavé de roses ni facile. Mais Dieu est là pour nous aider à avancer dans ce chemin. Si nous le voulons, bien sûr ! 😉)

                  • Comment mieux protéger les lanceurs d’alerte ? 10 novembre 2015 17:20, par Lia

                    Je voudrais juste intervenir brièvement dans cette conversation pour dire une chose qui est importante pour moi : L’Eglise a les clés du sang, comme dirait Sainte-Catherine de Sienne (je cite de mémoire). On n’y peut rien, c’est ainsi. Je crois que Thérèse d’Avila a aussi des pages fortes sur ce sujet car, elle aussi, a vécu une époque troublée. N’y aurait-il pas là quelque chose à creuser ?

                    • Comment mieux protéger les lanceurs d’alerte ? 10 novembre 2015 21:59, par Sérénité

                      Pouvez-vous commencer à creuser vous-même, Lia ? Je ne vois pas du tout de quoi il s’agit concernant « les clés du sang ».

                      Sinon, demain je serai animatrice dans un groupe de partage sur le thème de la sexualité pour des jeunes cathos. Comme le disait Aneth (dans la discussion sur le père Thomas), l’intelligence n’est pas atteinte par les pathologies comme la manipulation, l’emprise, l’abus de pouvoir ou la perversité, au contraire souvent. Alors je vais avec grande joie m’appuyer sur un enseignement richissime dans l’Église sur le sens de la sexualité humaine qui nous plonge jusque dans le mystère de la Trinité.

                      C’est compliquer de faire la part des choses. C’est aussi pour ça que c’est plus simple de donner sa confiance absolue en un groupe donné. Sinon on est un peu perdu dans un monde où l’on ne sait plus trop sur quoi s’appuyer. Mais Jésus disait lui-même de ne s’appuyer que sur Dieu ? Qui est Dieu ? Comment faites-vous, Françoise, pour connaître Dieu par vous-même ? Pour être en sa Présence dans votre quotidien ?

                      • Comment mieux protéger les lanceurs d’alerte ? 11 novembre 2015 14:36, par Françoise

                        Pour répondre à votre question, Sérénité, je prie souvent sous la douche quotidienne. C’est un moment suffisamment paisible pour laisser la place à Dieu, lui poser aussi des questions sur pourquoi telle chose, comment parvenir à aider tel ou telle, comment m’aider à être vraiment soeur de ceux, celles que je vais rencontrer dans mon travail…Et puis comme j’ai un travail qui me demande de nombreux déplacements en journée, je profite des moments de conduite auto pour reprendre le contact du matin, verbaliser ce qui a pu me blesser, m’étonner, m’émerveiller aussi et en faire part à Dieu comme je pourrais le dire à un ami, lui demander de m’éclairer. Sinon, j’ai la simple contemplation de la nature, le travail jardinier, la peinture et le dessin, la photo qui me servent de moyens de louange, de liens avec Dieu. Et c’est très réjouissant. C’est tout simple, sans tralalas. Mais c’est aussi très fort. Souvent je suis frappée par la bonté de Dieu, son humour, la délicatesse avec laquelle il va m’aider sans jamais me contraindre, la délicatesse avec laquelle il va me faire signe et m’amener à rencontrer des personnes qui vont m’aider aussi à grandir en humanité. Et je me rends compte aussi de la puissance des intercessions à Dieu de nos chers disparus. A quel point aussi leur prière incessante nous aide à avancer, à ne pas désespérer. A quel point aussi ils veillent sur nous et sont toujours prêts à nous aider dans les difficultés.

                        Vous animez une rencontre autour de la sexualité ? Mais la sexualité n’est-elle pas un domaine très privé qui ne regarde pas l’institution ni la religion ?

                        Lia, le terme que vous employez concerne les écrits de Catherine de Sienne et dans le terme Eglise, celle-ci n’entend pas seulement l’institution mais l’ensemble des croyants. Elle dit que Jésus rachète par son sang versé, les péchés de l’Eglise (croyants dans leur ensemble). Après, c’est une femme plutôt contradictoire et controversée dans la mesure où d’un côté elle parle de l’Amour et de la Miséricorde Infinie de Dieu (reçus dans ses extases) et va quand même prôner la guerre et les croisades. Ce qui peut choquer profondément. Dieu Amour et Miséricorde ne cadre pas avec guerres et violences religieuses.

                        • Comment mieux protéger les lanceurs d’alerte ? 12 novembre 2015 20:15, par Sérénité

                          Oui, c’est tout simple et très joli, la façon dont vous vivez votre foi.

                          Concernant la sexualité je ne comprends pas bien votre remarque. Évidemment que je ne vais pas dire aux gens ce qu’il doivent faire, encore moins leur demander ce qu’ils font ! Là je tomberais alors précisément dans le travers des sectes.

                          La religion, dans son sens originel, dont la finalité est donc de relier, (nous relier entre nous et nous relier ensemble à Dieu) (comme le sens de « ecclesia » d’ailleurs), le sens de la religion donc, est selon moi de chercher ensemble à recevoir, dans ce lien à Dieu, le regard qu’Il porte sur la personne humaine et la vie en général, pour en saisir le sens le plus profond. Il ne nous a as crées pour nous laisser dans la nuit totale tout de même !

                          Fort de cette lumière reçue, je trouve que c’est beau, comme croyant, de chercher ce regard pour en vivre et d’en témoigner, lequel assume tout ce que nous sommes comme humains, pour en saisir la grandeur ultime, c’est-à-dire notre part de divinité.

                          Bon, par exemple, pour les jeunes, quand on est dans un contexte religieux bien sûr (ils se préparaient à la confirmation), le côté proprement humain fait évidemment partie de 9/10 de l’animation. Il est capital pour eux de comprendre par exemple que l’amour ne se réduit pas au désir sexuel seul ou au simple sentiment amoureux. Ou bien de comprendre les différences majeures entre les hommes et les femmes dans le vécu de leur sexualité.

                          Mais ils sont heureux aussi d’approfondir vers le spirituel. Je peux commencer par chercher à comprendre ce qu’est la sexualité proprement humaine en nous différenciant des animaux, ou carrément des anges, par l’autre versant.

                          Dans le premier cas, concernant notre différence avec les animaux, on peut porter notre regard sur la vulnérabilité de notre nudité, laquelle nous permet un toucher d’une finesse particulière, parce que chez nous la sexualité a sons sens lorsqu’elle est ordonnée à la tendresse. Le seul des sens qui chez l’homme est plus percutant que chez l’animal étant le toucher, car notre finalité est davantage dans l’amour que dans la survie et la génération. On peut aussi partir de la position face à face, yeux dans les yeux, parole partagées et cœur à cœur, parce que la sexualité a pour finalité la communion des êtres.

                          Concernant notre différence d’avec les anges on peut envisager que notre sexualité engage jusqu’au bout notre capacité d’humanité puisqu’elle unit l’homme et la femme, les corps et les cœurs, et « fait » donc l’Homme. Si les anges manifestent davantage la lumière de Dieu, les corps et la sexualité nous font plonger dans le mystère de l’Amour (Trinité) où sont reliés un « je », un « tu » et un « nous », lesquels procréent avec Dieu. etc…

                          Tout cela est un enseignement qui s’appuie sur le donné révélé par les religions. C’est un éclairage qui nous permet d’avancer vers notre liberté intérieure et notre finalité humaine. Pourquoi s’en priver ? Ensuite dans le comment pour chacun dans le quotidien, évidemment on s’appuie sur notre conscience personnelle et la foi dans le fait qu’on a toute la vie pour naître à soi-même. Notre sexualité ne regarde les autres sans doute que si nous sommes mineurs et pas encore responsables, ou s’il y a abus par exemple.

                          Est-ce que je vais dans le sens de votre question ou pas ?

                          • Comment mieux protéger les lanceurs d’alerte ? 13 novembre 2015 09:03, par Françoise

                            Bonjour Sérénité

                            Merci pour vos explications. Mais personnellement et ça n’engage que moi, la sexualité comme le rapport amoureux ne concernent absolument pas la religion. A chaque fois qu’une religion s’en mêle, ce quelle que soit l’obédience, c’est pour enfermer les hommes et les femmes dans des rôles uniquement biologiques et coupables si je puis dire. Ce qui ne les aide pas à vivre la relation de façon complice, harmonieuse et heureuse. Les enseignements de l’Eglise sur la question sont restés à côté de la plaque si je puis dire. Et le Vatican a soutenu des crimes atroces sur ce thème, au nom de Dieu. Voir les vols et ventes de bébés par millions via différents couvents prisons, le travail forcé pour les jeunes filles non mariées et enceintes, jugées impures et coupables, ce aussi bien en France que dans toute l’Europe, au Canada et en Australie via des congrégations comme le Bon Pasteur, le Bon Secours, la Fraternité Lataste, les Réparatrices, les instituts Madeleine. Le très bon documentaire Infrarouge sur France 2 diffusé mardi et toujours visible en replay « les enfants du péché » est exemplaire à ce sujet. Parlons aussi de la stigmatisation et de la criminalisation de l’homosexualité, alors que nos clercs sont majoritairement homosexuels. Voir les délires de Mgr Anatrella par exemple sur la question. Parlons aussi des violences à l’encontre de l’éducation à la contraception, des droits des femmes, de l’avortement médicalisé, ce encore aujourd’hui via des associations extrêmement violentes un peu partout dans le monde depuis les années 60. Alors que le Vatican dispose de cliniques faites également pour avorter les religieuses enceintes de prêtres, cliniques clandestines. La française se situe à Lyon, pour information.

                            Parlons également des stigmatisations vis à vis des enfants victimes d’inceste et du soutien massif institutionnel aux parents, frères, cousins incestueux (l’affaire brésilienne mais aussi l’affaire française Laurent de Villiers sont des exemples récents frappants). Le soutien à des organisations masculinistes et pédophiles (et du syndrome d’aliénation parentale visant les femmes alors que les hommes qui invoque ce syndrome sont des pères incestueux). La protection de religieux pédophiles durant des siècles et encore aujourd’hui et leur reclassement immédiat sur des paroisses avec des responsabilités auprès d’enfants.

                            La prostitution de religieuses africaines, asiatiques et sud-américaines pour le bénéfice de prélats et hauts prélats (voir l’excellent documentaire, Une journée dans la vie de Marie-Madeleine de Serge Bilé, disponible sur Dailymotion) qui continue en instrumentalisant des jeunes religieuses pauvres et loin de leurs familles, devrait également interroger.

                            J’ai conservé un petit recueil de patronage datant de 1951 et que ma mère m’avait offert à mes quinze ans, qui s’appelle « le Code du Bonheur » aux éditions Rurales. Il est censé donner des repères aux jeunes catholiques sur le couple, l’amour. Réédition modernisée d’un livre paru initialement dans les années 30. C’est un condensé d’un machisme et d’une culpabilisation des femmes absolument révoltants. Et l’enseignement de l’Eglise à ce sujet n’a jamais vraiment évolué. Je me souviens quand j’étais jeune fille, les bouquins de Daniel Ange sur la question, c’était du même tonneau. Comment, dans un cadre aussi violent et avec une approche aussi réactionnaire, culpabilisante, stigmatisante et réductrice de l’amour et de la sexualité humaine, peut-on évoquer ces sujets et la beauté des enseignements de l’Eglise dans des réunions pour des jeunes ? Je vous avoue que ça me dépasse. Et pire, cela me consterne dans la mesure où je sais tout le bagage idéologique et politique et religieux fondamentaliste qu’il y a derrière.

                            • Comment mieux protéger les lanceurs d’alerte ? 13 novembre 2015 10:08, par Sérénité

                              Votre message m’effraie. Non pas que ce que vous dites n’est pas fondé, je pense bien que c’est juste, mais j’ai l’impression que vous avez mis les lunettes de la rage et ne voyez les choses QUE à travers ce qui justifie votre rage. Sans doute est-ce juste et nécessaire pour vous. Ça ne l’est pas pour moi.

                              • Comment mieux protéger les lanceurs d’alerte ? 13 novembre 2015 13:46, par Françoise

                                Bonjour Sérénité

                                Mon message n’a pour but que vous éclairer sur la réalité de faits présents et passés sur ce domaine des enseignements de l’Eglise autour de la sexualité. Faits et évènements dont vous n’avez peut-être jamais eu connaissance. Ce qui ne serait pas étonnant, l’Eglise institutionnelle ne s’en vante pas et cherche au contraire à dissimuler ce genre d’agissements. Elle est même dans le déni sur une bonne partie de ces pratiques criminelles.

                                Il n’y a aucune rage dans mon propos, seulement un énoncé de faits réels institutionnels. Par contre, je peux tout à fait comprendre que ces révélations et l’énumération de faits aussi graves, de façon relativement froide, vous glace. C’est en effet glaçant mais bien tristement et dramatiquement réel. Des millions d’hommes, de femmes et d’enfants sont morts à cause de ces horreurs. Mais aussi sont restés traumatisés à vie, ont développé suite à ces tortures, ces violences, des pathologies dont vous n’avez même pas idée, poussant les plus meurtris parfois au suicide pour certains, certaines.

                                Je vous pose donc la question de la légitimité d’une animation sur la sexualité et l’amour auprès de jeunes catholiques sur la base des enseignements de l’Eglise, c’est à dire de l’institution, sachant par ailleurs que son action (comme ses enseignements) sur ce sujet précis, est depuis très longtemps et toujours actuellement criminelle, abusive, culpabilisante et violente. Quelle légitimité sur ce sujet peut avoir notre institution cléricale catholique romaine au regard des actes délictueux, criminels qu’elle pose régulièrement depuis des siècles et encore à l’heure où je vous parle ? Pour moi, cela relève du non-sens et de l’ubuesque. Tout autant que de l’irrespect vis à vis des personnes à qui elle prétend s’adresser. Mais peut-être trouvez-vous normal que l’institution cléricale catholique vous dise comment vivre et appréhender la sexualité et l’amour ? Peut-être trouvez-vous normal qu’elle agisse comme elle le fait sur le domaine précis de la sexualité.

                                Je peux vous dire que même un cours de biologie humaine au collège ou au lycée ne se permet pas ce que l’Eglise catholique fait depuis toujours auprès des jeunes catholiques. Et pour cause…Ce domaine est du registre de l’intime et donc n’a pas à être abordé par les religions. Lorsque ces sujets sont abordés religieusement, nous savons bien toutes et tous qu’ils le sont pour diriger la sexualité des femmes selon le mode patriarcal et dans un objectif purement reproductif et domestique. Que toute autre forme de sexualité et d’amour sont niés, jugés illégitimes voire dangereux. Curieusement, l’inceste et la pédophilie, les viols conjugaux font exception et ne posent aucun problème moral à l’institution cléricale catholique. L’institution se fait même la meilleure avocate des personnes qui commettent ces crimes. Comment est-ce possible ? Et comment pouvoir parler dans un tel contexte de façon légitime de sexualité et d’amour ? On marche sur la tête…

                                Je précise que je trouve tout aussi illégitimes les institutions protestantes, islamiques, juives, hindouistes, orthodoxes, de s’occuper de la sexualité et de l’amour vis à vis de leurs fidèles. Sachant pertinemment que l’objectif est avant tout une mise sous tutelle des femmes et de leur corps jugé par définition impur, qui donc doit être dirigé, orienté et soumis perpétuellement par les institutions religieuses et les hommes. Qu’on parle de mutilations sexuelles (la femme n’a pas à avoir de plaisir dans le rapport sexuel), de voile (les cheveux sont des outils de séduction dangereux), de mikhvé (bain rituel mensuel de purification des femmes juives, de plus en plus obligatoire), de rasage de tête (la femme doit s’humilier devant Dieu), de sexualité à travers un drap, d’absence de contraception (le seul but de la sexualité pour les religions est la reproduction), de soumission sexuelle totale des femmes aux désirs des hommes, de négation et de diabolisation de l’homosexualité, de rejet du divorce y compris pour faute, de diabolisation de l’avortement (parce que chacun sait que le corps des femmes n’est fait que pour se reproduire à la chaîne et que ses cycles menstruels sont d’une régularité absolue, que la contraception orale ne peut pas entraîner d’accident, et que les hommes bien évidemment n’ont aucune responsabilité dans l’acte sexuel).

                                Se sont tous ces enseignements cléricaux sur la sexualité, issus de toutes les religions patriarcales du monde contre lesquels je m’insurge. Parce qu’ils sont un déni de nos féminités, un déni de respect de nos corps, de nos esprits, de notre dignité d’hommes et de femmes. Parce qu’ils sont manipulateurs, castrateurs, dominateurs.

                                Je trouve donc important en tant que catholique croyante et pratiquante de lancer l’alerte vis à vis des conduites particulièrement odieuses des institutions religieuses sur ce sujet précis de la sexualité. Devant la gravité des faits, le nombre exponentiel de victimes, il me semble qu’il est urgent d’agir, au moins de dénoncer et de médiatiser ce qui se passe. Quasiment aucun média catholique en dehors de Golias ne dénonce cela. Cela pourrait faire l’objet d’un chapitre dans ce site. Ca me semble nécessaire. On ne peut pas d’un côté parler de communautés déviantes et ignorer les dérives et les crimes institutionnels.

                                • Comment mieux protéger les lanceurs d’alerte ? 13 novembre 2015 18:44, par agapé

                                  Françoise, je ne comprends pas votre discours, justement Sérénité propose un tout autre enseignement que celui que vous dénoncez, n’est ce pas une chance ? La sexualité est de l’ordre « de l’intime »en partie seulement car elle a des conséquences sur les autres. Ainsi comme vous le déplorez elle peut être source d’asservissement. Je trouve donc très bien qu’il puisse y avoir une réflexion entre chrétien sur ce sujet car la sexualité est un élément majeur de la relation à l’autre. L’Eglise ce n’est pas seulement la hiérarchie, « lorsque que vous vous réunissez deux ou trois en mon nom je suis au milieu de vous ».

                                  • Comment mieux protéger les lanceurs d’alerte ? 14 novembre 2015 00:03, par Françoise

                                    Bonsoir Agapé

                                    Dans ce que Sérénité décrit, elle parle de transmettre la beauté des enseignements de l’Eglise sur la sexualité humaine. Donc dans ses développements, elle va transmettre l’enseignement classique institutionnel sur le sujet, qui concerne ce que je lui expliquais et qui a fait tant de dégâts par le passé et ce jusqu’à aujourd’hui.

                                    La sexualité est du registre uniquement de l’intime. Au mieux du couple amoureux. Le reste de la société n’a pas à s’en mêler.

                                    La seule information que la société peut dispenser au plan strictement éducatif et informatif, sanitaire, c’est sur l’hygiène, l’anatomie homme et femme, éventuellement les malformations anatomiques qui peuvent engendrer une transsexualité et une trans-identité, la contraception, les maladies sexuellement transmissibles, l’avortement, les différentes sexualités adultes existantes (sans discriminer ni les unes ni les autres hors bien sûr les crimes que sont la pédophilie, l’inceste, les violences sexuelles en général). Le Planning Familial fait cela très bien, les collèges et lycées un peu moins. Heureusement, la radio FM a repris les émissions cultes de Lovin Fun de Fun Radio, ce qui permet aux jeunes y compris catholiques, de s’informer au mieux sur ces sujets sans se sentir orientés, stigmatisés ni discriminés. Mais en dehors de ces informations, la sexualité regarde les personnes, les amoureux et eux seuls. Personne n’a à leur dire comment, qui aimer, quelles positions sexuelles pratiquer, ni leur demander de placer de la morale religieuse sur un domaine aussi privé. Sinon, c’est du voyeurisme et de la manipulation. Si à chaque fois qu’un jeune couche avec un autre, il doit convoquer le curé, Dieu, l’institution cléricale pour savoir s’il couche de la bonne façon avec la bonne personne, c’est un coup à le frustrer et à le dégoûter pour sa vie entière. Mais bon, c’est peut-être l’objectif aussi… Pour avoir assisté à l’aumônerie de mon ancien lycée à des enseignements de ce type, j’ai pu constater que ça se résumait à la glorification de la virginité des filles, à une série de conseils pour se soumettre en tous lieux et temps aux désirs du mari, ne pas éprouver de plaisir (c’est mal), ne pas se masturber (c’est mal), ne pas avoir de contraception (c’est mal), ne pas avorter (c’est mal), ne pas divorcer (c’est mal). Ne pas pratiquer certaines positions sexuelles, ne pas avoir une autre sexualité que la sexualité hétéro (sinon, c’est la damnation éternelle), faire des enfants autant que possible et vivre dans l’abnégation, le renoncement à tout ou presque. Tout cela enveloppé dans un discours bonbon rose glorifiant Dieu, l’ encyclique Humanae Vitae et ses petites soeurs, Marie qui doit être Le grand exemple féminin à suivre et assaisonné à la sauce piquante et fallacieuse des associations Pro-Vie, avec dépliants horrifiques de SOS-Tout-petits, Laissez-les vivre, la Trève de Dieu, livres de Daniel Ange (ton corps fait pour l’amour, ton corps fait pour la vie) etc, etc… Et cet enseignement clérical, avec des supports tutoriels fournis par les associations fondamentalistes religieuses mais aussi par l’institution cléricale elle-même, n’a pas vraiment changé depuis, en dehors d’une plus forte présence par la voie des sites internet. Et ce qui a aussi changé c’est que le collectif anti-IVG s’est trouvé depuis quelques années une bannière unique opusienne sous le vocable Alliance Vita (Manif Pour Tous alias la Fondation Lejeune alias l’Opus Dei) qui fait maintenant le lien avec tout le réseau Pro-Vie mais aussi les intégristes de Civitas et accessoirement l’extrême droite type Printemps Français, MNR, Mouvement Pour la France, etc. Ah si, j’oubliais les retraites de guérison sexuelle proposées par le Renouveau Charismatique via les fameuses agapè-thérapies dans lesquelles les retraitants sont invités à revivre jusqu’à leur conception sous le regard de Dieu (principe de régression théâtrale censés les guérir de la mauvaise sexualité, la leur et celle de leurs parents, culpabilité et traumas assurés), mais aussi celles de Tony Anatrella censées guérir de l’homosexualité (c’est toujours une maladie pour lui). A mon époque de jeunesse, ça n’existait pas encore. Et enfin, je crois que dans certaines paroisses, existe également depuis quelques années le réseau Alpha Couples, qui joue le rôle de conseiller conjugal et sexuel religieux.

                                    Dans ces enseignements, il s’agit de contraindre les jeunes à adopter la morale cléricale et le modèle de couple défini comme acceptable et légitime par le clergé catholique et d’adopter la sexualité hétéro uniquement reproductive qui va avec, ainsi que spécifiquement pour les filles, la virginité et la soumission y compris sexuelle aux hommes et le rejet de toute forme d’autonomie personnelle et de désir personnel (obéissance parfaite aux conseils sexuels et matrimoniaux de l’institution obligatoires pour être vues comme de bonnes catholiques).

                                    Personnellement, ces enseignements me paraissent tout aussi violents, manipulateurs et intrusifs que des films pornos de type SM (sado-maso). Mais dans un autre genre. Et venant d’une institution cléricale qui diabolise la sexualité tout en la vivant de façon souvent clandestine et criminelle, je trouve que la posture s’apparente à une profonde imposture.

                                    Et que des croyants informés sur les dérives et crimes de l’institution sur ce domaine spécifique de la sexualité, poursuivent quand même un enseignement clérical et moral sur ce sujet, ça me paraît grave. Ca participe au déni de l’institution cléricale vis à vis de ses crimes et à la perpétuation des aliénations, des atteintes aux droits fondamentaux humains et à favoriser la perpétuation des crimes de la dite institution.

                                    Maintenant, cela n’est que mon avis personnel de croyante sur la question. Avec le recul de tout ce que j’ai pu vivre et observer depuis ma jeunesse jusqu’à aujourd’hui sur ces enseignements cléricaux.

                                    • Comment mieux protéger les lanceurs d’alerte ? 28 décembre 2019 12:45, par Danaïde

                                      Entièrement d’accord avec vous pour l’avoir vécu et entendu des témoignages véridiques ! Moi je suis sortie de l’Eglise trop dégoutée, écœurée mais ma foi est bien vivante, j’ai une relation à Dieu sans passer par les religions ! Il faut dénoncer les scandales et positions de l’Eglise !

                                • Comment mieux protéger les lanceurs d’alerte ? 13 novembre 2015 22:33, par Sérénité

                                  Nous ne sommes pas sur la même longueur d’onde et la discussion risque ainsi de devenir stérile. Mais je comprends mieux pourquoi vous décrivez en détails toutes les horreurs dont des religieux on été et sont capables ; vous pensiez que je ne le savais pas. J’ai le sentiment que vous essayez d’enfoncer pour moi des portes que j’avais déjà ouvertes, alors que mon propos est ailleurs.

                                  Et lorsque je parle d’autres ouvertures, vous refermez ces autres portes sans regarder ce sur quoi elles ouvrent. Vous ne connaissez manifestement pas le discours le plus profond de l’Église sur la sexualité qui nous rend à l’image de Dieu, spécialement à travers la femme, sanctuaire de l’amour et chef d’œuvre final de Dieu. Lorsque j’effleure le sujet (encore tellement plus vaste et beau) vous n’entendez pas. C’est ce déni qui m’effraie.

                                  En demeurant ainsi dans cette diabolisation de l’Église, vous pourriez tomber dans le piège que vous êtes en train de dénoncer. N’est-ce pas en effet par le déni et la diabolisation des autres que s’ouvre la porte aux déviances sectaires ?

                                  • Comment mieux protéger les lanceurs d’alerte ? 15 novembre 2015 11:05, par Françoise

                                    Bonjour Sérénité

                                    C’est justement parce que je connais bien ce discours, que je l’ai entendu à maintes reprises lorsque j’étais adolescente, puis jeune femme et que je sais ce qui s’y trouve en matière de domination patriarcale, de diabolisation des femmes dès lors qu’elles ne sont pas soumises, que je dénonce fortement ces enseignements.

                                    Peut-être vous-même ne le saisissez-vous pas, pensant justement qu’il y a du bon à prendre dans les enseignements cléricaux et institutionnels. Je peux comprendre votre attitude. Car elle est celle d’énormément de croyants, pensant encore que l’institution n’est pas si mauvaise que ça et que ses enseignements y compris sur un sujet aussi privé que la sexualité et sur les femmes n’est pas si affreux.

                                    Je conteste complètement cette vision parce que je l’ai vue en action chez des jeunes filles, jeunes femmes. J’ai vu les dégâts, et quand ça aboutit à des femmes qui n’osent pas porter plainte pour violences conjugales (viols et coups), à des jeunes filles qui se retrouvent contraintes par leurs familles à aller au bout d’une grossesse dont elles ne veulent pas (parce que l’avortement est moralement inacceptable), pour ensuite accoucher sous X et abandonner l’enfant dont elles seront malades toute leur vie, quand cela aboutit à des situations où il y a un rejet idéologique de la contraception mais en même temps confère une incapacité à assumer des naissances rapprochées aussi bien physiquement, que psychologiquement et affectivement et que l’on aboutit à dépressions de femmes ultra prolongées, parfois à des infanticides ou bien à des enfants complètement laissés pour compte au plan éducatif et affectif, que des jeunes filles lesbiennes sont poussées à des mariages hétéros sans amour, finissent par soit divorcer, soit se suicider tellement leur vie devient un non-sens, comment considérer ces enseignements cléricaux sinon comme irresponsables et criminels ?

                                    Ce que je veux dire c’est que ce qui s’est passé au plan criminel autrefois dans notre institution, ne relève pas d’une exception. C’est inscrit dans un discours clérical qui n’a sur le sujet des femmes et de la sexualité que très peu évolué. Et c’est tout le problème.

                                    Maintenant, comme vous m’avez dit que pour vous, c’était plus facile de croire en l’institution que d’avoir une relation directe à Dieu, je comprends tout à fait que c’est plus facile de relayer le discours tout prêt de l’institution plutôt que de vous interroger sur le bien-fondé de ce discours sur ce domaine privé de la sexualité.

                                    Mais ce qui m’étonne, c’est que vous ne fassiez pas les liens entre hier et aujourd’hui…comme si vous n’arriviez pas à connecter les évènements entre eux. Peut-être est-ce par peur des connexions et liens que vous découvririez ?

                                    En tout cas, personnellement, je ne peux pas souscrire aux enseignements cléricaux sur le sujet. Ces enseignements ont des conséquences physiques sociales, psychologiques et affectives trop graves , notamment sur nous autres femmes, mais aussi sur les enfants, victimes les plus courantes de ces enseignements religieux. Et qui sont considérés par les institutions religieuses comme le moyen de pouvoir maintenir un pouvoir masculin totalitaire aussi bien religieux que politique. Il est donc primordial d’inviter femmes et enfants à la soumission aux diktats religieux. C’est ainsi que l’institution peut continuer son emprise sur l’ensemble des croyants. Sa domination exige ce tribu.

                                    Si des femmes croyantes et catholiques éduquées scolairement n’arrivent pas à mesurer cela, je ne vois pas d’espoir pour que nous sortions de la domination et d’une certaine barbarie que nous reproduisons, génération après génération, sans comprendre que nous participons pleinement à museler les générations suivantes d’enfants et de femmes et que nous contribuons ainsi à justifier la domination masculine avec toute sa cohorte de crimes et de violences.

                                    Et comme je le disais précédemment, nous continuerons à finalement produire des dérives sectaires et intégristes par manque de courage pour dénoncer les discours et les actions violentes et stigmatisantes vaticanes.

                                    • Comment mieux protéger les lanceurs d’alerte ? 15 novembre 2015 14:39, par Sérénité

                                      Les forums ont vraiment leurs limites pour les dialogues. Je suis contente de tout ce que j’ai retiré de nos discussions, mais là ça devient nébuleux. Vous parlez de choses que j’aurais écrites alors que je ne les pense même pas, donc je vois qu’il y a des malentendus. Ou de choses que je ne comprends pas, genre « lien entre hier et aujourd’hui » (?), et je crois que là l’écrit a ses limites ; ça serait vraiment plus facile par oral ! Mais j’ai bien compris le fond du message que vous véhiculez, ça m’a intéressé et j’espère que rien ne viendra ébranler cette joie dont vous parlez, fut-elle grave, cette joie qui émane de votre relation personnelle à Dieu !

                                      • Comment mieux protéger les lanceurs d’alerte ? 18 novembre 2015 08:48, par Françoise

                                        Il n’y a aucun malaise, je vous rassure. 🙂

                                        Quand je parlais du lien entre hier et aujourd’hui, je faisais référence à la responsabilité immense de notre institution vaticane dans le laisser faire, dans la dissimulation mais aussi dans la perpétuation de crimes, de délits, de malversations opérées par différentes communautés et congrégations, faisant de plus en plus de victimes catholiques, hommes, femmes et enfants.

                                        Cette responsabilité vaticane, il me semble qu’il faudrait l’invoquer bien plus qu’elle ne l’est actuellement. Je comprends qu’il soit difficile de dénoncer notre propre institution religieuse. Mais malheureusement, celle-ci cautionne depuis toujours des organismes, congrégations, communautés, personnalités qui ne cessent de faire du mal à une majorité de croyants. Et le Vatican compte sur notre peur de le dénoncer, sur notre dépendance religieuse, sur notre naïveté, sur notre soumission aussi, pour continuer dans ces entreprises criminelles. Simplement parce que l’institution a besoin de ces crimes pour asseoir son pouvoir. Et ça c’est juste abject. Il me semble que nous ne pourrons pas à court terme, ne pas dénoncer cette attitude vaticane. Même si pour le moment, les croyants en capacité de le faire sont peu nombreux. Et que se sont plutôt des instances internationales qui sont en capacité technique, juridique d’agir.

                                        Sur un sujet aussi délicat et intime que la sexualité, sachant que l’Opus Dei (par l’entremise d’ Alliance Vita) et le Renouveau Charismatique rédigent les contenus et éditent, impriment puis distribuent les supports dans les aumôneries, les paroisses, ce depuis plusieurs décennies. Sachant qu’avant eux, se sont des ligues catholiques intégristes qui se sont toujours chargées de la rédaction de ces supports (si un jour vous voyez le Code du Bonheur en vide-grenier, jetez-y un œil, ça vaut le coup pour vous rendre compte du message machiste, culpabilisant et patriarcal qui y est servi), je ne peux souscrire à la diffusion de ces enseignements. Et j’alerte sur le néfaste de ces contenus émanant de groupes intégristes catholiques validés dans leur entreprise par l’Académie Pontificale pour la Famille et par le Vatican.

                                        Effectivement, les forums ont des limites dans la compréhension des uns et des autres. Ca reste un échange épistolaire. Moi aussi j’ai apprécié nos échanges, n’en doutez pas. 🙂

                                  • Comment mieux protéger les lanceurs d’alerte ? 15 novembre 2015 15:26, par Françoise

                                    La sanctuarisation des femmes n’est pour l’institution cléricale (je ne parle pas pour Dieu qui se place vis à vis de nous sur un plan totalement différent) que la sanctuarisation de leur capacité à se reproduire biologiquement selon un mode précis. Le corps des femmes en dehors de la reproduction, n’a aucun intérêt pour l’institution cléricale. Il est même jugé impur. Vous le savez bien. Et la place des femmes pour le catholicisme est toujours une position de soumises aux hommes comme aux prélats, y compris pour les religieuses.

                                    https://fr.wikipedia.org/wiki/Place_des_femmes_dans_l’%C3%89glise_catholique

                                    Les seules qui ruent dans les brancards sur le thème de la sexualité justement, des religieuses américaines docteures en théologie mais aussi avant leur engagement religieux, médecins, infirmières, ont été encore récemment fortement rabrouées par le Vatican pour leur opposition à la vision anti IVG et anti contraception de l’institution cléricale.

                                    Si vous prenez aujourd’hui l’ensemble des supports d’éducation sexuelle catholique provenant de l’institution, ces supports pédagogiques viennent tous de mouvances catholiques et protestantes intégristes : Opus Dei principalement via Alliance mais aussi la Fondation Lejeune, officine opusienne française et tête de pont des anti-IVG en France, le Renouveau Charismatique (Béatitudes avec les enseignements de Jo Croissant, l’épouse d’Ephraïm par exemple, Daniel-Ange très lié aux Béatitudes) et provenant également d’une secte américaine d’inspiration catholique intégriste, conçue par l’ancien PDG de la multinationale Domino’s Pizza, Tom Monaghan, sous la forme d’une ville catholique, Ave Maria, située en Floride, avec éducation catho à la fois religieuse, militaire et politique de type théocratique qui s’exporte via justement des publications qui arrivent jusqu’en France pour l’éducation à la sexualité des jeunes catholiques. Un enseignement essentiellement tourné sur la condamnation de la contraception et pour demander la lutte active des jeunes catholiques contre l’avortement.

                                    Si vous vous extrayez totalement de ces publications, ce dont je doute fortement puisque vous me dites vouloir transmettre aux jeunes les beautés des enseignements de l’Eglise sur la question, précisez-moi comment vous pouvez le faire, sachant la main-mise de ces organisations sur le sujet. Et le soutien clérical et vatican à ces publications intégristes et sectaires.

                                    Un reportage sur l’éducation à la sexualité catho, explique les liens entre les supports éducatifs catholiques français à la sexualité et ce groupe Ave Maria, issu d’un gourou américain, les buts avérés de l’organisation, confirmés par la fille de Claire Fontana ( association française anti-IVG la Trève de Dieu), Marie-France, aujourd’hui avocate pour la famille et plus du tout dupe du rôle que sa mère lui faisait tenir à son adolescence, soit disant au nom de Dieu :

                                    Bon visionnage !

                                    • Des tartines et des tartines…. et vous finissez avec une video de la fourest menteuse professionelle. Je m’astreint à faire du yoga et 1h de méditation tout les jours depuis 6 ans… rien à faire cette nana me met la rage. Bon… heureusement que la vidéo ne se lance pas !

                                      • Comment mieux protéger les lanceurs d’alerte ? 15 novembre 2015 22:35, par Françoise

                                        Caroline Fourest a fait un très bon documentaire sur l’intégrisme religieux catholique au travers des groupes anti-IVG et leurs bases arrières américaines. Les informations sont extrêmement précises ainsi que les interviews. L’enquête faisait partie du magazine Spéciale Investigation, qui ne ménage pas sa peine sur les sujets traités. Rare en télévision.

                                        • Comment mieux protéger les lanceurs d’alerte ? 15 novembre 2015 22:58, par Xavier Léger

                                          Merci pour vos commentaires. Si je vous rejoins sur un certain nombre de points, Françoise, je dois dire que votre référence à Caroline Fourest me laisse perplexe. Je ne dis pas que cette femme ne publie que des erreurs, mais j’ai eu plusieurs fois l’occasion de me rendre compte que son travail d’investigation était malheureusement parasité par une volonté personnelle d’en découdre avec toute forme de religions. Et cela nuit gravement à son discernement, son objectivité, son professionnalisme. Dans le livre qu’elle a écrit sur les légionnaires, il y a de nombreuses erreurs. Toute une partie de son bouquin, d’ailleurs, n’est qu’une traduction d’articles trouvés sur ReGAIN… des articles qu’elle a donc repris à son compte sans demander l’autorisation aux responsables du site. Bref : comme référence, il y a mieux, je crois.

                                          • Comment mieux protéger les lanceurs d’alerte ? 15 novembre 2015 23:33, par Françoise

                                            Bonsoir Xavier

                                            Dans le documentaire ci-dessus, Caroline Fourest n’a pas fait de recopie. Elle a fait des interviews et de l’investigation en réel, en payant de sa personne si je puis dire. De culture catholique, élevée dans des pensionnats religieux, aussi curieux que cela vous paraisse, elle comme sa compagne la politologue Fiammetta Venner, ont voulu travailler sur les intégrismes, tous. Sans exception. Possible que sur le sujet des Légionnaires du Christ, Caroline Fourest ait pu faire des recopies et pas énormément travailler. Je ne saurais vous dire. Je n’ai rien lu à ce sujet de sa part. Mais pour avoir été aidée il y a 10 ans par sa compagne Fiammetta Venner dans la bataille que j’ai menée contre l’Opus Dei dans le cadre de la succession de mon père (qui avait rallié l’organisation comme surnuméraire avant d’être liquidé par la même officine), je peux dire que c’est en partie grâce à leurs informations, à leurs conseils que j’ai pu empêcher notre famille d’être spoliée financièrement et harcelée par l’OD. Si sur certains sujets, je ne suis pas forcément d’accord avec elles, je dois dire que je trouve remarquables et courageux leurs travaux sur les différents intégrismes religieux. Peu de gens s’y consacrent. Mis à part les antifascistes et encore ils s’y aventurent peu, les politologues et les journalistes sont très très peu mobilisés dans l’étude des dérives et intégrismes religieux. Sans doute par crainte de voir qu’il existe des alliances contre-nature si je puis dire et puis aussi par crainte de s’attaquer à des groupes qui ont d’énormes moyens financiers et des appuis à la Cour des Comptes, à Bercy, dans différents ministères, dans différentes grosses multinationales, banques, assurances, etc. Dans ce que j’ai pu percevoir de Fourest et Venner, leur souci est avant tout de protéger les droits humains fondamentaux, les libertés mais aussi les droits des femmes. Or vous savez bien que les intégrismes religieux et les institutions religieuses ne sont pas en reste, piétinent ces droits, ces libertés. Aucun croyant un tant soit peu informé ne peut nier cela. Nous voyons trop de dérives, de crimes, de négation de ces droits et libertés par ces intégrismes, par l’ensemble des institutions religieuses pour ne pas nous rendre compte de la situation. Ce qui ne veut pas dire pour autant que nous n’aimons pas Dieu. Mais que nous savons reconnaître quand nos institutions dérapent, manipulent, tentent une OPA via des groupes malfaisants. Vous-même vous en êtes rendu compte et en rendez compte au travers de ce site et du blog. Ce qui est précieux et rare, tellement tant de nos frères et soeurs sont dans le refus d’une critique religieuse quelle que soit celle-ci.

                                    • Comment mieux protéger les lanceurs d’alerte ? 15 novembre 2015 21:09, par agapé

                                      Françoise, trop, c’est trop…..cette diabolisation est insupportable Si c’est ce que Dieu vous inspire sous la douche, prenez plutôt un bain dans sa miséricorde ! Si c’est ce que vous pensez de l’Eglise et de son enseignement, de grâce ne vous dites pas catholique ! J’ai des amis athées ou agnostiques qui ont des propos sur l’Eglise beaucoup plus respectueux et mesurés que vous.

                                      • Comment mieux protéger les lanceurs d’alerte ? 15 novembre 2015 23:05, par Françoise

                                        Dans le cas d’espèce, c’est simplement ma conscience personnelle et ma dignité de femme qui m’inspirent, ainsi que mon angoisse de voir notre religion se radicaliser dans des postures intégristes qui génèrent des dégâts effroyables. Maman, enseignante, je suis préoccupée de voir les jeunes de plus en plus manipulés et instrumentalisés par les religions, quelles que soient celles-ci. Nous en avons vu encore un exemple ce week-end, hélas.

                                        Et justement parce que j’ai un lien personnel à Dieu, je sais mesurer à quel point notre religion s’en est éloignée (de Dieu) par le biais de communautés intégristes et dérivantes. Je sais que ces communautés contrôlent et éditent les publications sur la sexualité. Ce que beaucoup de catholiques ignorent. Je connais également les objectifs recherchés de ces communautés vis à vis de ces publications. Donc je ne peux pas souscrire à ces contenus non plus qu’à leurs auteurs.

                                        Mon catholicisme n’empêche pas ma clairvoyance ni ma réflexion, ni mon analyse. Pratiquer sa religion ne veut pas dire se taire et tout accepter de l’institution. Il y a des limites. Pour moi ces limites concernent le respect des droits fondamentaux humains, des libertés individuelles, collectives, de l’égalité et de l’intimité. Lorsque ces libertés élémentaires ne sont pas respectées par notre institution religieuse catholique, je n’hésite pas à le dire. C’est ce que j’ai fait ces derniers jours, ne vous en déplaise.

                • Comment mieux protéger les lanceurs d’alerte ? 23 février 2023 01:01, par Choisselet Danièle

                  J’ai lu vos messages, et j’y trouve le grand silence sur la vie monastique et contemplative, objet et sujet de tant d’admiration ou de tant d’incompréhension. Dans ces communautés, les sœurs sont complètement livrées au pouvoir de l’abbesse, et si quelques-unes exercent ce pouvoir avec discernement et service, la grande majorité exerce ce pouvoir… comme un pouvoir, dans une tranquille illégalité. Alors parfois paraît un livre, un texte, un article… Et tout retombe dans le silence. Alors si vous vous sentez le courage…

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