Communiqué de presse concernant le père Georges Finet

Lundi 11 mai 2020

Communiqué de presse du Père Modérateur Moïse Ndione et du Conseil International des Foyers de Charité

Publication des conclusions de la Commission de recherches pluridisciplinaire et indépendante sur le père Finet (1898-1990)

Châteauneuf-de-Galaure, le 7 mai 2020.

Après avoir été interpelés à plusieurs reprises au sujet du père Georges Finet, le Père Modérateur et le Conseil international des Foyers de Charité ont décidé de missionner en septembre 2019 une commission de recherches pluridisciplinaire et indépendante sur le père Finet.

Engagée depuis 4 ans dans un travail de réforme, notamment des modes de gouvernement au niveau international et au niveau local, l’Œuvre des Foyers de Charité a entrepris ce travail de vérité comme une étape décisive dans sa lutte et sa prévention contre toutes formes d’abus, dans les Foyers de Charité et dans toutes les activités dont elle a la charge.

Les Foyers de Charité ont donné à la commission les objectifs suivants :

  • établirlavéritésurdesfaitsreprochésaupèreGeorgesFinet ;
  • évaluerlesmesuresprisesparlesFoyersdeCharitécontrelesabussexuelsetdeconscience ;
  • apportertoutespréconisationsutiles.

Présidée par Françoise Gaussen, docteur en théologie catholique, la commission de recherches était composée de 8 personnes indépendantes des Foyers de Charité, présentant des compétences disciplinaires complémentaires. Cette commission a mené ses recherches durant 6 mois, en se fondant notamment sur le recueil de 143 témoignages, entre septembre 2019 et février 2020. Elle a remis son rapport le 16 mars 2020 au Père Modérateur des Foyers de Charité, le père Moïse Ndione.

Les responsables des Foyers de Charité portent les éléments suivants à la connaissance de tous :

1/ Le rapport de la commission révèle et documente les agissements gravement déviants de la part du père Finet. Les témoignages recoupent la période de 1945 à 1983, avec des témoignages plus nombreux à partir de 1961. 26 femmes, principalement des anciennes élèves de Châteauneuf-de- Galaure, alors âgées pour la plupart de 10 à 14 ans, ont dénoncé le comportement du père Finet au cours de confessions. Des témoignages concordants relatent des touchers du corps, parfois à même la peau, sous les vêtements, et des questions intrusives sur leur sexualité. Ces agissements ont constitué de graves intrusions dans la vie intime de ces jeunes filles et jeunes femmes, et leur ont causé des blessures psychologiques et spirituelles. 15 personnes victimes témoignent de souffrances encore vives aujourd’hui. Le fait que ces actes aient été commis au cours de confessions, par un prêtre ayant une autorité spirituelle sur ces jeunes filles, ajoute à leur gravité.

2/ S’adressant aux victimes et à tous les Foyers de Charité, le Père Moïse Ndione déclare :

Ma pensée va d’abord aux personnes victimes. Je les remercie d’avoir eu le courage de témoigner auprès de la commission, ravivant en elles la mémoire douloureuse du traumatisme qu’elles ont subi. Au nom des Foyers de Charité je souhaite leur demander humblement pardon et chercher avec elles la meilleure manière de reconnaître ce qu’elles ont vécu. Il est essentiel de rechercher la vérité, d’abord pour les personnes elles-mêmes et de reconnaître les blessures infligées par le père Finet. Leur témoignage est décisif pour permettre aux Foyers de Charité de faire la vérité sur leur passé et d’avancer dans leur démarche de réforme.

3/ Les Foyers de Charité condamnent sans réserve les agissements du père Finet qui sont gravement contraires au droit et au respect des personnes. Ils reçoivent ces révélations comme une grande douleur, pour les personnes ayant été victimes, pour tous les membres des Foyers de Charité, et pour tous ceux qui ont connu et apprécié le père Finet dans son rôle de fondateur, de prédicateur ou d’éducateur.

4/ Le travail de la commission mentionne également 9 témoignages relatifs à d’autres faits mettant en cause d’autres personnes que le père Finet. En conclusion du document de synthèse qui est publié ce jour, les Foyers de Charité apportent des éléments plus précis sur ces autres cas qui ont eu lieu depuis 1950. Les Foyers de Charité mentionnent notamment le nombre de cas connus, la nature des faits, le traitement dont ces cas ont fait l’objet et les mesures qui ont été prises avec différents degrés de sanctions selon la gravité.

5/ Le rapport de la commission souligne que les mesures de prévention et de traitement des abus prises par les Foyers de Charité dans leurs communautés et différentes branches d’activité sont conformes aux normes instituées par l’Église. La commission relève toutefois la nécessité de renforcer l’efficacité de ces mesures, particulièrement en restructurant la cellule de lutte contre la pédocriminalité et toutes formes d’abus, créée en juin 2017.

6/ Le rapport de la commission évalue également les mesures de lutte et de prévention prises dans les établissements scolaires. Elle souligne que les mesures de lutte et de prévention mises en place dans les établissements de Châteauneuf-de-Galaure sont conformes aux normes instituées par la direction de l’Enseignement Catholique. S’appuyant sur des auditions et la visite d’établissements, la commission évalue favorablement les moyens mis en œuvre dans le cadre d’une éducation globale.

7/ L’œuvre des Foyers de Charité réaffirme son engagement ferme et irrévocable à promouvoir la lutte contre toutes formes d’abus dans ses communautés et dans toutes les activités dont elle a la charge, non seulement en renforçant les dispositifs existants, mais aussi en poursuivant et en intensifiant son travail sur la vie communautaire elle-même, notamment en ajustant l’exercice de l’autorité au sein des communautés.

8/ Les Foyers de Charité ont d’ores et déjà pris trois décisions :

A. Pour compléter le travail de recherches de la commission, les Foyers de Charité vont confier à un organisme professionnel indépendant un audit général des Foyers de Charité et de toutes leurs activités. Cet audit aura pour objet d’identifier les causes, structurelles ou culturelles, des dysfonctionnements, des abus et des déviances qui auront pu être repérés.

B. La cellule de lutte contre la pédocriminalité et toutes formes d’abus va être restructurée,sous la responsabilité d’un coordinateur général externe aux Foyers de Charité, afin de poursuivre le travail de lutte et de prévention, et notamment pour mieux être capable d’accueillir et de traiter les nouveaux témoignages que ces révélations pourraient susciter. Dès à présent, la cellule de lutte peut être contactée à l’adresse email paroledevictime chez lesfoyersdecharite.com.

C. Les Foyers de Charité ont décidé de créer une commission théologique chargée d’étudier les enseignements du père Finet à la lumière de ces révélations. Les Foyers se doivent en effet d’interroger, avec l’aide de compétences extérieures, l’héritage reçu du père Finet et discerner tout ce qui n’est pas ajusté dans la vie communautaire en raison de cet héritage, en particulier concernant la manière dont sont pensés et vécus la mission des prêtres dans les Foyers de Charité et plus largement le positionnement de l’autorité.

Concernant l’avenir des Foyers de Charité, le père Moïse Ndione déclare :

Nous sommes engagés dans un chemin de réforme. J’appelle tous les membres, prêtres et laïcs, à prendre leur part dans un nécessaire travail collectif d’approfondissement de notre vocation et de notre mission. Nous souhaitons poursuivre ce travail en Église, en relation avec les évêques ayant un Foyer de Charité dans leur diocèse et sous l’autorité du Dicastère pour les Laïcs, la Famille et la Vie.

Pour en savoir plus : Synthèse du rapport de la commission de recherches pluridisciplinaire sur l’abbé Georges Finet

Vos réactions

  • Damien 3 mars 2021 20:09

    Je signale sans l’avoir regardée la vidéo de ce jour du père Vignon au sujet de son livre à paraître sur Marthe Robin avec… Arnaud Dumouch…

    • Oui… C’est la convergence des pro-Marthe de tous bords et ça me laisse pantois. A noter que le P. Dominique Auzenet est également pro-Marthe : https://sosdiscernement.org/tag/marthe-robin/

      • Je comprends Sébastien que l’offensive de pro-Marthe vous laisse pantois, moi aussi. De plus elle me peine quand je lis que le père Vignon cherche refuge chez Arnaud Dumouch et utilise la chaire vermoulue de ce dernier pour se faire entendre. Le même père Pierre Vignon qui analyse avec acuité la manipulation des frères Philippe, est ici incapable de faire deux pas en arrière, afin de prendre le recul nécessaire qui lui permettra de comprendre que lui aussi n’a vu que ce qu’il pouvait ou voulait voir.

        La légende de la sainteté de Marthe est encore si fortement ancrée dans les esprits qu’elle ne laisse pas de place aux doutes. C’était et est un dogme. Ceux qui l’ont connue et qui défendent sa mémoire aujourd’hui étaient dès l’abord persuadés de sa sainteté. Ceux qui depuis sa mort visitent sa chambre entrent dans une chapelle. Depuis des décennies on raconte la merveilleuse histoire de Marthe, se nourrissant exclusivement de fragments d’hosties. Paralysée, aveugle, souffrant, souffrant inlassablement une Passion mille fois répétée !

        Marthe est visitée par Dieu, Marie et ses saints pendant toute la durée de la guerre. Et ceux-ci se foutent du sort des juifs comme de l’An quarante (avant JC). Et vous croyez, vous, à un Dieu qui donnerait rendez-vous à une Marthe tous les vendredis et qui s’en foutrait que tous les jours de la semaine on enferme et exécute des juifs ? (si Dieu peut entrer chez Marthe, il le peut dans les antichambres de fours à gaz). Marthe reçoit tous les pervers-fondateurs charismatiques. Et les encourage, aveuglément, à poursuivre leurs basses-œuvres. Marthe est assistée, surveillée par le père Finet dont les turpitudes viennent d’être révélées 30 ans après sa mort. Comment le père Vignon peut-il croire à cette religion du merveilleux et du miracle ? Je comprends qu’affectivement il soit touché par des révélations insupportables sur quelqu’un qui a compté dans sa vie d’adolescent, de jeune adulte. Il a été bercé par le conte merveilleux de cette femme qui n’avait aucun des besoins tristement terrestres, manger, boire, aimer, déféquer, dont aucun d’entre nous ne peut se libérer. Au lieu de s’interroger sur Marthe, interrogeons-nous sur le Dieu qu’un tel destin suppose ! le sadisme qu’il faudrait à un Père aimant pour infliger une telle vie à une de ses créatures ! Quelle Eglise a besoin d’une telle forme de spiritualité ? A quelle époque ?

        Comme le temps des cathédrales, il est fini le temps des apparitions. Pourquoi donc, (c’est elle qui le raconte), Jésus se choisirait-il Marthe comme épouse ? les Evangiles le décrivent plutôt timide dans ce domaine. Et voilà qu’il la garderait dans ses bras et ses baisers ! Qu’est-ce que c’est que cette histoire ? On nous a déjà raconté bien des trucs compliqués. Lourdes par exemple. Voilà une Vierge qui se déplace dans un coin perdu des Pyrénées pour préciser que sa conception a été immaculée. Qui se souciait de ce détail, à part quelques obscurs théologiens ? Qu’est-ce que cela change pour nous, croyants, au quotidien ? N’avait-elle rien de plus intéressant à dire aux lourdais et à leurs contemporains de 1858, plus directement transposable dans leur quotidien ? Quelque chose qui parlerait de justice à une époque où les enfants d’ouvriers et de paysans étaient au travail dès leur plus jeune âge. Où la classe ouvrière était exploitée, avec la bénédiction du Clergé.

        Je suis triste pour le père Vignon. Qui ne veut pas voir se désagréger une image aimée. Je ne peux m’empêcher de penser au blog de la nièce des frères Philippe. Elle continue à nier l’évidence. Aucune preuve ne la fera douter. Elle a trop peur de s’écrouler elle-même si elle laisse les figures familiales s’effriter.

        La cécité de Marthe semble être bien contagieuse !

        • Je vous rejoins totalement, Gérard dans votre propos. Mais je comprends néanmoins Pierre, dans la mesure où Marthe appartient à ses plus chères affections. C’est d’autant plus difficile en pareil cas, de parvenir à regarder la situation hors du prisme des souvenirs heureux. Comment pourrions nous réagir face au même genre de situation ? Je sais personnellement à quel point c’est difficile de mettre en cause une partie de sa propre famille. Et parvenir à garder de l’affection tout en étant lucide et critique sur les comportements abusifs des siens, n’est pas chose facile non plus. Si je l’ai fait, suis parvenue à un équilibre, j’ai pris conscience que :

          • Ca demande du temps, une certaine analyse, être conscient du poids des fidélités familiales, être sorti de l’emprise initiale, tout en ayant gardé les bonnes choses constructives de la famille et rejeté les néfastes…
          • Ca demande du travail personnel et des années de construction différenciée.
          • Ca ne se fait pas en un jour ni même en une année.

          Laissons le temps à Pierre de faire ce cheminement. Contrairement à la nièce des frères Philippe, il n’est pas dans le déni ni prisonnier d’un système familial incestueux (qui dans le cas des Philippe perdure depuis plusieurs générations sans contestation), et il a montré qu’il pouvait dénoncer le système abusif clérical. Donc tôt ou tard, il réalisera la situation. Faisons confiance en la vie, et au meilleur de la personne. C’est mon espérance.

          Quant à Dumouch, lui est dans l’idéologie. Et n’a pas pour projet de changer. C’est une question d’ego. En le lisant parfois, je repense à cette chanson de Starmania :

        • Tout cela est très bien dit, Gérard. Je partage votre analyse et votre tristesse de voir celui qui s’est battu pour La Parole Libérée faire front commun avec le gourou Dumouch, qui lui continue à prêcher l’innocence du P. Marie-Do.

      • Sur Finet mais pas que, différents témoignages très émouvants sur l’émission les Pieds sur terre, hier sur France Culture :

        https://www.franceculture.fr/emissions/les-pieds-sur-terre/la-parole-liberee-0

  • Un article de… 1878 ! 23 décembre 2020 06:18, par Damien

    Le moteur de recherche retronews.fr permet d’accéder par mots-clés à toute la presse française archivée par la BNF jusqu’aux années 1950. En ayant la curiosité de chercher les noms de Marthe Robin et de l’abbé Finet, j’ai fait cette découverte fortuite d’un article de La Dépêche daté du 23/08/1878 qui relate le jugement d’un autre abbé, prénommé Jean-Antoine Finet :

    « Enfin, pour ne pas quitter le domaine judiciaire, je dois relater la condamnation à douze ans de réclusion, qui vient de frapper un misérable, âgé de soixante-cinq ans. On l’a déjà deviné, il s’agit d’attentats commis sur des petites filles dont l’immonde satyre était censé faire l’éducation religieuse. Les cinq victimes connues étaient âgées de moins de treize ans, et les attentats vont de l’année 1868 au mois de mai 1878. L’abbé Finet, c’est le coupable, était en dernier lieu curé de la paroisse de Saint-Julien-de-l’Herms (Isère), et c’est dans cette commune qu’il a été arrêté. Ce nouvel exemple ouvrira-t-il enfin les yeux aux parents qui s’obstinent à les tenir fermés, et qui, malgré les effroyables récits que font chaque jour les journaux, confient encore aux prêtres, à des hommes que le célibat forcé jette dans toutes les aberrations des sens, de pauvres enfants qui ne sauraient se défendre ? Qu’ils y réfléchissent donc une fois : ce n’est pas par le nombre des condamnations qu’il faut chiffrer les crimes commis, ainsi que le dit très justement M. Robert Charlie, l’auteur de la Chasteté cléricale : ce n’est, dans les neufs dixièmes des cas, qu’au hasard qu’on est redevable de la découverte des coupables. Combien donc doivent échapper à la justice, grâce à la terreur qu’inspirent les membres du clergé, et à la crainte de la honte divulguée qui arrête si souvent les parents ! Cet abbé Finet, par exemple, on a mis dix ans à découvrir ses abominables pratiques, et l’on est effrayé quand on songe au nombre des victimes que ce scélérat à dû faire pendant cette longue période. »

    Un autre article de journal note :

    « Depuis cette époque [de son ordination en 1850], il a résidé dans diverses paroisses et a laissé dans chacune d’elles les plus tristes souvenirs relativement à ses mœurs. En septembre 1862, Finet a été nommé desservant de la paroisse de Saint-Julien-de-l’Herms. Pendant longtemps, dans cette paroisse, on a entendu vaguement parler des habitudes d’immoralité de l’abbé Finet. Ce prêtre vivait assez retiré, et les apparences étaient sauvegardées par lui ; mais enfin l’explication s’est faite, et, le 29 mai dernier, le parquet de Vienne, saisi par la gendarmerie, par le juge de paix de Beaurepaire et par l’autorité locale [le diocèse ??] , a dû requérir une information. Habituellement, l’abbé Finet se livrait à des actes obscènes avec de petites filles préparées par lui pour la première communion. Il les attirait isolément à la sacristie, ou il se livrait à de détestables pratiques dans son confessionnal ; d’autres fois, il saisissait le moment où elles se trouvaient seules avec lui dans l’église. Beaucoup de faits de ce genre, révélés par l’information, sont aujourd’hui couverts par la prescription ; pour d’autres, les victimes sont décédées, et il convient de ne préciser que les attentats retenus par la chambre des mises en accusation et qui doivent motiver la condamnation de l’abbé Finet. » Suit le récit des agressions sexuelles retenues contre le prêtre et la liste des victimes. Sur la même page de journal, on évoque aussi le cas d’un certain François Nicolle, frère Athanase en religion, ex-instituteur adjoint de 19 ans à l’école des Frères de Saint-Martin-en-Haut, condamné à 3 ans de prison pour des faits d’attentat à la pudeur sur son élève, un garçon de 9 ans.

    On voit que le problème ne date pas d’hier, et le cas de ce prêtre responsable d’agressions sexuelles, déplacé de paroisse en paroisse, semble, à en croire l’article (certes un peu suspect d’anti-cléricalisme républicain) loin d’être exceptionnel, et il y a de cela près d’un siècle et demi !

    Cela relativise beaucoup l’impact de la révolution sexuelle de 1968 ou la perte des valeurs chrétiennes, que Benoît XVI donnait en avril 2019 comme causes des abus sexuels dans l’Eglise. Ces faits paraissent, hélas, avoir toujours existé dans l’Eglise.

    L’idée que notre sensibilité d’aujourd’hui nous prédisposerait à nous soucier davantage qu’autrefois des victimes, ce qui expliquerait leur nombre croissant ces dernières années, s’en trouve aussi disqualifiée. Ces juges du 19e siècle qui condamnaient à de lourdes peines, tout comme ces journalistes qui s’indignaient de l’omerta et de l’impunité dont bénéficiaient les auteurs, et qui rappelaient les parents à leur devoir de vigilance, en des termes plus directs que la presse actuelle n’oserait employer, s’en souciaient tout autant. Nil novi sub sole. Le soleil de Satan, bien sûr.

    • Un article de… 1878 ! 26 décembre 2020 22:32, par Françoise

      Très intéressant, Damien. Pour compléter vos connaissances sur cette même période je vous passe ce lien issu des archives judiciaires concernant les enfants et le procès d’une colonie pénitentiaire agricole pour garçons et d’une congrégation de renom en 1888 : celle de l’abbaye de Cîteaux.

      https://enfantsenjustice.fr/IMG/pdf/petit_bourguignon.pdf

      Autre cas pour d’autres délits graves (traite d’enfants) : l’abbé Joseph Santol.

      https://fr.wikipedia.org/wiki/Joseph_Santol

      Et les mêmes horreurs concernaient également les couvents-prisons tenus par des congrégations religieuses de femmes :

      https://www.cairn.info/revue-journal-du-droit-des-jeunes-2010-4-page-34.htm

      Et si vous reprenez les écrits antérieurs de Diderot, Sade, Restif de la Bretonne, vous retrouverez le même genre d’affaires.

      Donc tous ces crimes ne sont pas des crimes récents. Mais ont toujours existé.

    • Un article de… 1878 ! 29 décembre 2020 08:47, par Isabelle

      Mais…le père Finet est né en 1898… donc je ne comprends pas très bien… Sans doute en s’agit-il pas du même père Finet de Marthe Robin…

      • Un article de… 1878 ! 29 décembre 2020 14:21, par Damien

        Bien sûr Isabelle, c’est sans aucun rapport avec l’abbé Georges Finet, je l’ai précisé dès le départ en écrivant : « un autre abbé » pour éviter toute équivoque, sachant bien que trois générations les sépare. Il n’y évidemment strictement rien à conclure de cette homonymie fortuite, cela va sans dire, mais mieux en le disant !

  • Anne Thoraval 3 octobre 2020 11:51

    Les catholiques sont de toute façon devenus une minorité. D’où, bien sûr, l’arrogance effarante de ceux qui se pensent du « petit reste ». La réalité est que l’immense majorité des personnes, et plus particulièrement des jeunes, n’ a plus aucune connaissance du fonds culturel catholique, du culte, des textes. La rupture de transmission socio-culturelle débouche donc sur l’ignorance totale de tous ces débats sur le Salut, l’Eglise, le statut du prêtre, la direction spirituelle, le discernement, la mystique, la Congrégation des saints…Tabula rasa. Le fatras qui (a ) conduit aux désastres multiples est voué à l’oubli, où à l’objet d’études d’historiens futurs. Ainsi c’est sans aucune de ces références spirituelles et culturelles, historiquement articulées autour du « cléricalisme », que les futurs chrétiens et catholiques auront à construire leur rapport à la foi, débarrassés du pire de la « tradition chrétienne ». Pour y trouver le meilleur. Ceux qui se scandalisent des vérités pénibles font déjà partie d’un microcosme, d’un monde ancien qui disparaît. Enlevez tous les + de 60 ans dans une église, il ne reste plus qu’une poignée de fidèles. Telle est la réalité. Tout y conduit et tout en part. Aucun complot là-dedans, la marche de l’Histoire qui fait le tri entre le bon grain et l’ivraie. Et l’Histoire retient que la quasi totalité des communauté nouvelles ( de la Légion du Christ aus Béatitudes en passant par la communauté Saint-Jean) ont été cause de crimes, de mensonges et donc de scandales. Les Foyers de Charité ? Eh bien peut-être que eux aussi. Une communauté, un saint ( ou considéré tel) sont-ils plus importants que le Christ ? Non.

    • Communiqué de presse concernant le père Georges Finet 7 octobre 2020 21:42, par isabelle

      Bravo pour vos constats et analyses anne !

      « L’arrogance effarante du petit reste » vous dit « bon courage ! ».

      Jamais le Christ n’abandonnera son Église ni ne reniera ses promesses. Les portes de l’enfer ne prévaudront pas contre elle. C’est une question de Foi, de confiance et d’amour.

      Revoyez les enseignements bibliques ou, à défaut, le catéchisme de l’Eglise Catholique (le Vrai). Cordialement,

      • Communiqué de presse concernant le père Georges Finet 8 octobre 2020 12:24, par Marie-Christine

        Isabelle,

        Pourquoi cette ironie devant ce constat de la perte de crédibilité de l’Eglise par le « déboulonnage » de quelques figures adulées à tort ( et ça continue ) ?

        Soit vous avez des arguments à y opposer et vous critiquez ce message avec lequel vous avez tout à fait le droit de ne pas être d’ accord. Et je le suis sur certains points.

        Mais la prétention de faire partie de la « vraie » Église du Christ, excluant par la- meme tous les autres, me semble réellement inouïe et propre à ne légitimer dans leur quête rassurante d’identité que ceux qui la partagent. Cela ne s’adresse en aucune façon ni à l’intelligence ni au cœur des autres avec lesquels il faut bien vivre, dialoguer et partager. L’Evangile ne nous enseigne pas à nous enfermer dans « une tour d’ivoire « . Du moins, à défaut de détenir la Vérité, c’est l’idée que j’en ai apprise.

    • Discours très macronnien sur le monde ancien……. Mais cruellement ce discours sur la marche de l’histoire qui fait table rase du passé est aussi très ancien( aussi ancien que Marx et Staline et cela date même d’Hegel) Et l’ on voit ce que cela a donné ! Et dans l’Evangile ( ancien ou nouveau pour vous ?) ce n’est pas la Marche de l’Histoire mais Dieu qui trie le bon grain de l’ivraie.

      • Communiqué de presse concernant le père Georges Finet 12 octobre 2020 22:12, par anne thoraval

        A Isabelle et Agapé, Non pas « l’arrogance du petit reste » mais l’arrogance de ceux qui se pensent du petit reste. Ce n’est pas la même chose. Le temps du « petit reste » nous est à tous inconnu. Jésus ( s’) interroge : « Le Fils de l’Homme quand il viendra trouvera-t-il la foi sur la terre ? » Etrange question, ouverte, qui laisse certes peu de place à l’illusion.

        La seule chose que l’on puisse constater - sauf à ne cotoyer que les milieux catholiques- c’est que dans un groupe quasi personne ne connaît le nom de Jésus-Christ, encore moins des apôtres, quant aux dogmes catholiques ce n’est pas la peine d’en parler. Un monde culturel, et donc religieux, s’est bel et bien effondré. Les affaires désatreuses des abus en tout genre, les omerta hiérarchiques n’ont au fond rien ajouté et n’en viennent à concerner que le milieu catholique, « l’Eglise ». Pour le reste, si j’ose dire, c’est à dire « le monde », cela au mieux ne change rien, au pire renforce la défiance ou confirme le désintérêt. Les futurs catholiques seront issus d’un temps de béance, d’ignorance, de scandales et sans doute redonneront-ils le sens du Souffle propre à l’Evangile, Souffle oublié dans le confort identitaire, la tradition familiale, l’habitude sociale ; ce qui semblait devoir être toujours là et n’est plus, de fait.

        Le médiéviste Jacques Le Goff, dans une très belle réflexion sur saint François d’Assise concluait : « Il a sauvé l’Espérance ». Et c’est peut-être ainsi que le Poverello a reconstruit l’Eglise, comme le Seigneur le lui demandait, cette Eglise qui s’effondrait en son temps, cette Eglise qui s’effondre encore dans le nôtre.

        L’Espérance voit la réalité en face. C’est le caractère étonnant de cette vertu de d’irriguer celle de la foi sans déni ni arrangement avec le réel.

    • Communiqué de presse concernant le père Georges Finet 18 octobre 2020 17:29, par Lasperge Pierre

      Lorsque vous parlez de minorité catholique,je crois que les statistiques mondiales ne disent pas cela.Et les chrétiens sont ceux qui ont le plus de conversions. Je crois qu.en matière de religion,il ne faut pas être franco français.

  • Damien 26 septembre 2020 15:52

     😎 Le collectif des 154 de Châteauneuf de Galaure ne désarme pas.

    On apprend le 25/09/2020 que 42 membres du collectif des anciennes élèves de Châteauneuf de Galaure se sont constituées parties civiles dans une plainte contre X devant le Tribunal judiciaire de Paris pour « diffamation envers la mémoire d’un mort » Elles dénoncent « cette condamnation publique de portée internationale[du Père Finet], faite sans légitimité, ni autorité, et sur les responsables de cette manipulation calomnieuse et diffamante. »

    L’incrimination de l’article 34 de la loi du 29 juillet 1881 ne sanctionne en réalité les diffamations et injures envers la mémoire des morts que « dans les cas où les auteurs de ces diffamations ou injures auraient eu l’intention de porter atteinte à l’honneur ou à la considération des héritiers, époux ou légataires universels vivants ». Cf. https://www.cairn.info/revue-legicom-2002-3-page-35.htm

    Même si par miracle elles parvenaient à faire valoir devant un tribunal leurs droits comme « héritières morales et spirituelles » du père Finet, titre qu’elles revendiquent dans leur communiqué, il faudrait encore convaincre ledit tribunal que le rapport Gaussen sur les agissements allégués du Père Finet les vise personnellement.

    Bref, juridiquement ça ne tient pas la route et cette judiciarisation malsaine ne peut que se retourner contre elles.On s’étonne simplement que l’organe de presse officiel du Saint-Siège, qui relaie leur communiqué dans un article non signé, donne crédit à leur plainte.

  • Damien 11 septembre 2020 01:16

    Conrad De Meester - La fraude mystique de Marthe Robin

    416 pages - oct. 2020 - À paraître

    22,00€

    Il est des livres d’investigation dont les révélations provoquent un avant et un après. Parce qu’ils dévoilent un mensonge établi, en démontant chaque raison secrète, chaque rouage caché, en démasquant les auteurs, les complices et les victimes.

    Tel est cet ouvrage, appelé à causer un séisme au sein de l’univers catholique.

    C’est en odeur de sainteté que meurt Marthe Robin en 1981. La paralysée de la Drôme a passé des décennies à se nourrir seulement de la communion, à connaître des visions surnaturelles, à éprouver les stigmates du Christ et à transmettre ses dialogues avec Dieu. Elle a reçu des milliers de visiteurs et inspiré le mouvement international des Foyers de Charité. Ses disciples voulaient qu’elle soit béatifiée et canonisée. Pensant en faire l’avocat de leur cause, ils confièrent ses archives au carme Conrad De Meester.

    Mais le spécialiste de la mystique féminine, va se faire le procureur de Marthe Robin. Le rapport circonstancié qu’il adresse à Rome, dans lequel il démontre et dénonce une fraude systématiquement organisée, est enterré. Au soir de sa vie, il reprend son réquisitoire, entraînant le lecteur dans la reconstitution de son enquête, déroulant une à une les pièces à conviction, enchaînant les découvertes graphologiques, textuelles, chronologiques, factuelles, médicales qui démontrent la construction de l’imposture.

    C’est le manuscrit retrouvé dans la cellule de Conrad De Meester à sa mort, le 6 décembre 2019, que publie les Éditions du Cerf, son éditeur historique. Afin que, selon son voeu, triomphe l’exigence évangélique de la vérité.

    Carme déchaux de la Province de Flandres, docteur en théologie, historien de la spiritualité, éditeur scientifique et analyste critique réputé, Conrad De Meester a consacré l’essentiel de son œuvre aux grandes femmes mystiques du xxe siècle, dont Thérèse de Lisieux, Édith Stein et Élisabeth de la Trinité.

  • Azaïs de Chambonas 26 juillet 2020 19:22

    Que vient faire la conférence épiscopale que partialen l’espèce.? Seul l’Evêque diocésain est canoniquement habilité à en connaître. L’Archevéque de Reims a-t-il saisi l’ensemble des Evêques avant de rendre son avis aussi expéditif

  • Azaïs de Chambonas 26 juillet 2020 19:13

    Je suis pleinement en accord avec l’excellent commentaire de Clarence qui souligne parfaitement les points clés de cette mise en cause pu Père Finet.En réalité, c’est un jeu de pouvoir qui est à l’œuvre, il faut salir la mémoire du Père pour modifier la gouvernance des Foyers telle que voulue par Marthe.Cette basse manœuvre ne peut que susciter une méprisante indignation

  • Clémence 12 juillet 2020 14:33

    Quels sont les seuls faits connus ?

    1) Le « rapport » de la « commission de recherche » est tenu secret, Moïse Ndione refuse qu’on puisse y accéder.

    2) Les noms des membres de cette « commission de recherche » sont tenus secrets.

    3) Les noms des « victimes » sont tenus secrets.

    4) Moïse Ndione condamne publiquement le père Finet.

    En dehors de ces quatre faits, qui sont bien établis, tout le reste est obscurité, ouï-dire, rumeur, calomnie, diffamation, jugement téméraire et désinformation.

    La seule actualité dont les journalistes devraient traiter, c’est que Moïse Ndione accuse publiquement le père Finet et qu’il garde secret tout le reste… C’est le seul scandale qui puisse intéresser la presse… Il n’y en a aucun autre.

    • Communiqué de presse concernant le père Georges Finet 26 juillet 2020 19:28, par Azaïs de Chambonas

      Vous avez pleinement raison.J’irai plus loin en disant que ce qui se dessine ,c’est une mise en cause de la gouvernance des Foyers telle que voulue par Marthe et appliquée par le Père Finet. Et pour cela , certaines méthodes connues sont commodes. Le curieux est qu’elles avaient cours dans les pays communistes

  • Damien 18 juin 2020 21:23

    Dans les témoignages recueillis par la commission Gaussen, plusieurs élèves de Châteauneuf-de-Gallaure se plaignent de questions intrusives du père Finet. Cela est contredit maintenant par un collectif d’anciennes élèves qui revendique une centaine de membres (en quelques semaines ?) et qui fournit ces contre-témoignages via un communiqué AFP en date du 10 juin 2020 (à lire ici : http://charismata.free.fr/?p=11004) :

    Nombre d’anciennes élèves – le collectif en revendique une centaine – n’en reviennent toujours pas. Comme Anne, qui a côtoyé le père Finet entre 1962 et 1972 dans la Drôme et a répondu par mail à la commission.

    « C’était quelqu’un de très familier mais sans équivoque, il n’était pas du tout ambigu, j’ai croisé d’autres prêtres qui l’étaient », a-t-elle dit mercredi à l’AFP.

    « En confession, il nous interrogeait sur le péché de chair, c’est vrai, mais ça n’avait rien d’intrusif. D’autres que moi ont pu l’interpréter différemment mais il faudrait savoir exactement ce qui s’est dit. »

    « On est beaucoup à avoir témoigné sans savoir comment cela a été utilisé. Quand j’ai lu le rapport, je me suis dit que malgré moi, je faisais peut-être partie des victimes », complète Marie Laurence, membre du collectif.

    « On ne remet pas en cause la sincérité des témoignages, on n’est pas là pour innocenter le père Finet mais on voudrait un vrai travail d’enquête, fiable, contradictoire. On ne condamne pas quelqu’un comme ça, même mort. »

    Que disait réellement le père Finet à ces jeunes filles ? Comment juger si sa façon de parler était équivoque ou non ?

    La réponse se trouve peut-être ici, dans un enseignement du Père Finet à des adultes sur la manière de parler aux adolescents de sexualité. (Enregistré vraisemblablement dans les années 80).

    Il se livre à un exercice étrange où il parle à une jeune fille (Ma fille, écoute moi…) comme la mère-grand du conte en lui disant ce qu’elle doit savoir de la « chose ». A aucun moment il ne s’adresse aux garçons curieusement, seule la sexualité des fillettes semble l’intéresser. On y apprend que l’hymen féminin est le voile qui ferme l’accès au tabernacle qu’est l’utérus (ou le vagin), ou encore que la femme enceinte donne l’eucharistie à l’enfant qu’elle porte en elle en le nourrissant de son sang, qui est le même sang des règles d’une jeune fille. Discours mystico-gazeux malsain, ressassé sur un ton obsessionnel qui ne l’est pas moins.Et théologiquement limite : si la comparaison entre le voile du temple et la virginité est traditionnelle, l’autre qui évoquerait le Christ-Pélican qui nourrit ses petits avec sa propre chair ne s’applique pas symboliquement à la femme qui attend un enfant). On ne peut que frémir à l’idée qu’il tenait de tels propos à de très jeunes filles. Et l’enregistrement nous dit que c’était le cas, puisque le père Finet se vante d’avoir eu l’occasion de faire l’éducation sexuelle d’une enfant de neuf ans, durant une heure et demi, nous dit-il, pour la consoler du traumatisme d’avoir été informée à la va-vite sur ces sujets. A écouter si d’aventure l’administrateur du site http://martherobin.free.fr lit ce message et décide de retirer les fichiers audio (que j’ai conservés au cas où) à l’instar du site officiel des Foyers de charité martherobin.com qui ne répugne pas à caviarder de manière éhontée sa page sur les communautés inspirées par Marthe Robin.

    • Communiqué de presse concernant le père Georges Finet 16 juillet 2020 12:25, par Cornic Jean-Pierre

      Question message mystico gazeux, vous en tenez une sacrée couche !! Beaucoup de bien s’est fait à chateauneuf de Galaure, maintenant le politiquement correct, ou religieusement correct plutôt c’est de descendre, de tirer sur tout ce qui bouge, sans vraiment de preuves, qui est ce qui en pâtit ? c’est la sainte Eglise de Dieu. Vous ne vous rendez même pas compte du mal que vous faites. Avant on cachait tout, maintenant, on cherche partout même là où il n’y a rien. Marthe parlait de l’équilibre, du discernement et du bon sens qui se perdaient ! Ce que Marthe leur a dit p.180. Chez les cathos on devient fou… Il faut prendre du recul !

      • Mais personne ne vous dit qu’il ne s’est pas fait de bien à Châteauneuf de Galaure et personne ne tire à vue sur tout ce qui bouge. Je vous renvoie à ce qu’a déclaré Mgr Eric de Moulins à Famille chrétienne (23/06/20) :

        Enquêter dans l’Église sur des défunts n’est donc pas une chose nouvelle. Il est de la responsabilité de l’Église d’enquêter sur des gens estimés qui ont fondé une œuvre qui porte des fruits et à laquelle on se réfère. C’est son devoir de vérifier si ces gens ont été des exemples à suivre ou pas. Si tel n’est pas le cas, l’Église doit étudier le rapport entre leurs actes présumés et leur enseignement. Pourquoi ? On ne peut pas se permettre de transmettre un flambeau comme si de rien n’était… si nous savons que la main qui l’a allumé n’était pas si pure. Il faut donc s’interroger avec acuité sur ce qui est bon, sur ce qui est perverti. C’est vraiment le devoir de l’Église d’entendre ce qui est dit à propos des personnes considérées comme des maitres spirituels.

  • 18 juin 2020 13:39

    vous voyez cela ne s’améliore pas . La mauvaise foi va bon train . ***********************************************

    https://www.la-croix.com/Religion/Catholicisme/France/Le-travail-commission-Gaussen-conteste-defenseurs-pere-Finet- 2020-06-17-1201100326 ?utm_source=newsletter&utm_medium=email&utm_content=20200618&utm_campaign=NEWSLETTER__CRX_JOUR_EDITO&PMID=293b8d01b747e7e4821ff3baaa6a8577&_ope=eyJndWlkIjoiMjkzYjhkMDFiNzQ3ZTdlNDgyMWZmM2JhYWE2YTg1NzcifQ%3D%3D

    La contestation s’est ainsi élargie non seulement à la famille de Marthe Robin et celle du père Finet, pour qui le prêtre a été « choisi par Dieu pour fonder l’œuvre magnifique » des Foyers avec elle, mais aussi à un courant (incarné notamment par le canoniste Bernard Du Puy-Montbrun et la philosophe Aline Lizotte) qui dénonce plus largement la manière dont l’Église enquête sur son passé à l’aide de commissions indépendantes et non de procédures pénales canoniques. « Selon les normes en vigueur » S’ajoutent à ce groupe ceux qui, depuis quelques années, mettent en cause la gouvernance du modérateur général des Foyers, le père Moïse N’Dione, élu en 2016. À leurs yeux, braquer les projecteurs sur le passé serait une manière de faire passer en force une réforme de gouvernance, et détourner l’attention des dysfonctionnements et abus de pouvoir présents. Tous réclament qu’« une véritable enquête soit ouverte, conformément aux droits canonique et civil ».

  • LW 16 juin 2020 10:16

    Les révélations sur les agressions sexuelles commises par le père Finet sur des adolescentes provoquent un tremblement de terre dans le monde merveilleux des « communautés nouvelles ». Bien plus grave encore que celui provoqué par les révélations concernant le frère Ephraïm, le père Mari-Do Philippe, Jean Vannier et de bien d’autres. Et pour cause ! C’est tout simplement la béatification de Marthe Robin qui est menacée ! D’où une mobilisation sans précédent de certains lobbies pour tenter de disculper le père Finet, et donc aussi pour préserver la « sainteté »de Marthe Robin…

    Exemple de mobilisation pour disculper le père Finet : celle d’Aline Lizotte (très écoutée dans les milieux cathos ultra conservateurs) qui affirme, sans rire, qu’il est impossible qu’un prêtre puisse pratiquer des confessions à 22H00 dans un internat, parce que, à cette heure-là, les élèves dorment ! Donc les victimes mentent ! Source : https://srp-presse.fr/index.php/2020/05/15/accusations-portees-contre-le-pere-georges-finet/

    Autre exemple pour disculper le père Finet : le texte de François Robinson que Golias, à mon grand étonnement, a choisi de publier. Là encore, on laisse entendre que le père Finet serait innocent et que toutes ces révélations ne seraient que le fruit d’un complot pour permettre à la nouvelle direction des Foyers de Charité de reprendre en mains les dits Foyers et d’épurer les opposants… Source : https://www.golias-editions.fr/2020/06/04/foyers-de-charite-quen-est-il-de-laffaire-georges-finet/comment-page-1/?unapproved=69487&moderation-hash=a18a8adc06423f95b6a22be8dd674d5a#comment-69487

    Citons encore la longue déclaration de l’abbé Fontelle, du diocèse de Bayonne, en date du 18 mai 2020, et qui ose écrire les propos suivants : "Si les présumées victimes aimaient véritablement l’Église, elles trouveraient d’autres moyens à mettre en œuvre pour être reconnues telles et se reconstruire, que ce grand déballage qui ne fait que nuire à tout le monde. D’autre part, ces présumées victimes le sont-elles complétement voire véritablement ? Lorsqu’on connaît un peu la psychologie féminine, bien différente de la psychologie masculine sur certains points, il y a de quoi se poser des questions mais seul Dieu connaît la réponse. Je pense au cas type de l’adolescente qui tombe amoureuse d’un jeune professeur et fait tout pour avoir une relation avec lui avant de l’accuser d’abus en tout genre après la rupture ou après s’être vu éconduite ! " Fin de citation ! Hallucinant n’est-ce pas ?! Pour lire le texte de l’abbé Fontelle, qui comporte d’autres propos du même acabit, voir par exemple ici sur le site ultra conservateur Riposte Catholique : https://www.riposte-catholique.fr/archives/156139

    L’abbé Fontelle, dans ses tentatives maladroites et pathétiques pour disculper le père Finet, fait toutefois des révélations extrêmement intéressantes… Voici ce qu’il écrit (je cite) : "Un procès cadavérique a donc été fait, mais il faudra m’expliquer longuement pourquoi à la fin des années 70 et au début des années 80 des faits étaient suffisamment connus pour qu’une enquête canonique soit diligentée, mais que celle-ci n’a pu être menée à terme à cause de l’opposition de nombreux membres des Foyers de Charité qui ont expulsé manu militari le prêtre mandaté en le traitant en substance de suppôts de Satan ? Si effectivement cette enquête avait été menée à terme, on peut imaginer facilement que des mesures auraient été prises. Le nouveau Supérieur des Foyers de Charité ignore probablement cet épisode douloureux pour tout le monde. Une rapide recherche auprès de la Conférence épiscopale, voire du Saint-Siège, devrait permettre de retrouver facilement la trace de cette enquête. On a l’impression que l’on découvre seulement aujourd’hui ce qui était notoire il y a 40-50 ans ! J’aimerais que tout le monde ait l’honnêteté d’assumer ses propres responsabilités, même s’il est plus facile de battre sa coulpe sur la poitrine d’un autre, surtout s’il est décédé". Fin de citation.

    Vous avez bien lu ! L’abbé Fontelle nous explique tranquillement qu’au tournant des années 70-80, un début d’enquête canonique contre le père Finet s’est produit, concernant des "faits suffisamment connus" (sic). Cette enquête a dû finalement être stoppée face à l’opposition manu militari des Foyers de Charité ! Ainsi donc, il y a déjà plus de 40 ans, le père Finet a été suspecté pour des faits apparemment de même nature que ceux aujourd’hui dénoncés ! Stupéfiante révélation n’est-ce pas ?!

    Cordialement

  • Gérard Kedrebéogo 25 mai 2020 21:17

    Je n’ai aucune prétention, j’exprime simplement mon point de vue sur cette affaire d’abus dont le Père Finet serait coupable.

    Quel est l’intérêt de cette dénonciation 30 ans après la mort du Père Finet ? Est-ce un fait du hasard que le Père Peyrous, le postulateur pour la béatification de Marthe Robin, soit lui aussi mis en cause ? C’est très, très bizarre.

    Pour ma part, je garde un vif souvenir de ma confession avec le Père Finet en 1985. C’était à une heure assez tardive le soir. C’est en ce moment qu’il était plus disponible. En donnant l’absolution,, son visage transpirait la bonté et un immense amour. Si je ne m’étais pas retenu, je lui aurais sauté dans les bras, tellement j’étais inondé de joie ! Pour une fois, j’ai eu la conviction que Dieu est vraiment un Père aimant.

    J’émets de sérieuses réserves par rapport aux accusations, même si apparemment les preuves semblent établies. Combien d’innocents ont été condamnés sur la base de preuves apparemment irréfutables ?

    Est-ce que les « victimes » (qui sont ou étaient catholiques au moment des faits) ont juré sur la Croix ou la Bible de dire la vérité, toute la vérité et rien que la vérité ? Et d’en subir toutes les conséquences en cas de forfaiture ?

    A-t-on oublié que toute cette affaire pouvait être l’œuvre du prince du mensonge ? Il est vrai que certains, même parmi le clergé, ne croient plus en l’existence du démon. Je me souviens du Père Finet qui disait au cours d’une retraite : « Ce n’est pas à moi qu’on viendra dire que le démon n’existe pas ! ». Il aurait essayé en vain de défendre Marthe Robin qui était violentée par le démon. Selon toujours le Père Finet, le démon a violemment attaqué le Foyer dès sa fondation. Qui peut dire aujourd’hui qu’il a renoncé à détruire l’œuvre des Foyers que Dieu a inspirée ?

    Quel avantage moral ou spirituel les accusatrices peuvent-elles tirer de leur dénonciation 30 ans après la mort du Père ? Mais qui dira l’atroce souffrance que ces accusations vont causer aux membres des Foyers et aux milliers de chrétiens qui ont trouvé un supplément d’âme à travers les retraites et/ou au contact avec le Père Finet ?

    Une femme a accusé Saint Gérard Majella d’avoir abusé d’elle. Son évêque n’y croyait guère mais il a dû le suspendre. Le saint ne s’est pas défendu. Plus tard, c’est la femme elle-même qui est revenue pour avouer sa calomnie, disant qu’elle était sous l’emprise du démon.

    Je prie pour que Marhe Robin et le Père Finet interviennent eux-mêmes et rapidement dans cette affaire pour le bien de tous.

    • Bonjour,

      Rien de bizarre dans ce que vous relevez : le père Peyrous a été relevé en octobre 2017, donc deux ans et demi avant que ne sorte le « dossier » Finet. Et on ne peut pas affirmer que, depuis 20 ans, des fondateurs de communauté et abuseurs qui ont eu un contact avec Marthe Robin ont été accusés pour préparer un dossier calomnieux contre le P. Finet : que faites-vous d’Ephraïm en ce cas ? Je suis surtout surpris qu’on ait attendu la mort du P. Finet (comme celle de Jean Vanier) pour que cette affaire sorte : certes, il ne peut plus se défendre… mais il ne peut plus aller non plus en prison. Et entre temps, les foyers ont été fondés, se sont déployés -et de nombreux autres fondateurs d’autres foyers ont été des abuseurs. Si le père Finet avait été taclé dès le début, les foyers ne se seraient pas développés, les autres abuseurs n’auraient pas pu agir dans les Foyers : l’œuvre a prospéré, s’est développée, sur une inertie originelle qui n’est pas rattrapable, dans la mesure où l’on sait bien que l’œuvre d’un fondateur-abuseur lui survit, avec les risques que cela comporte : LC, St Jean, Béatitudes, L’Arche. Reconnaître un abus post-mortem, ça permet de s’acheter un prix de vertu, tout en assurant la pérennité de l’œuvre concernée -même s’il n’est pas prouvé que ce soit l’intention de l’actuel modérateur. Un dénonciation isolée peut être calomnieuse, deux ou trois dénonciations menées par des personnes qui se connaissent, éventuellement. Mais un procédé similaire, décrit par des personnes qui ne se connaissent pas et n’ont pas pu se concerter ? Comment serait-ce possible ? Peut-être avez-vous connu une belle expérience : les abuseurs ont cette face lumineuse et une face sombre. Dans le cas du père Finet, la face sombre était réservée aux petites filles… J’ajoute enfin qu’accuser des victimes présumées de mensonge, de calomnie, c’est les blesser à nouveau. Ces personnes ont souffert, il leur a fallu un immense courage pour parler. Pour que la vérité se fasse, il faut aussi respecter leur témoignage. En mesurer la pertinence, c’est le rôle de la justice, pas des commissions d’écoute interne (qui écoute ? comment ? et dans quel but ? qui est à la tête ou au-dessus de ces commissions ? A l’Emmanuel, par exemple, c’est le modérateur de l’Emmanuel : belle indépendance. Et impossible de savoir qui siège à la commission d’écoute et à la commission des abus : on ne sait pas à qui on s’adresse si on les contacte. Idem chez les jésuites : qui est derrière la commission abus ?). Cette révélation est très triste et je comprends qu’elle ne vous semble pas croyable. Mais le père Finet n’est pas le premier et ne sera pas le dernier.

      • Communiqué de presse concernant le père Georges Finet 26 mai 2020 12:37, par Marie-Christinr

        Merci infiniment pour ces remarques très pertinentes.

        Oui, un abuseur peut avoir une face « bonne » et une face sombre, sinon il n’aurait pu tromper son monde si longtemps et les victimes auraient pu parler bien avant, sans crainte de ne pas être crues ni se voir soupçonnées de mentir ou d’affabuler. Ou encore de se voir recommandées des consignes de silence et des injonctions de pardon quand elles trouvent enfin le courage de le faire. Il y a certainement un clivage dans sa personnalité ou il se dit que ses « œuvres bonnes « rachèteront ses quelques « péchés « sans grande importance. Car tout homme est pécheur.

        Oui, c’est souvent après le décès de l’abuseur que l’emprise se relâche. Car la victime peut être enfermée dans la honte et la culpabilité.

        Oui, un abuseur ne s’attaque pas à toutes les personnes qui s’approchent de lui mais à des cibles « préférentielles » si l’on peut dire selon sa pathologie, les opportunités etc..

        Oui, il faut se poser des questions sur ces commissions d’enquête : leur indépendance par rapport aux communautés en question ? Leur composition ? Et surtout leur but réel ? Même si les personnes sont individuellement de bonne foi ?

        En revanche, que faire quand l’abuseur est décédé, qu’il y a prescription et que l’infraction n’est pas du ressort de la justice, n’étant pas suffisamment caractérisée ( cas d’abus sexuels sur majeurs ou d’abus spirituels ) ?

        • J’ajoute encore que je trouve bien étrange que les deux biographes « attitrés » de Marthe Robin, Ephraïm et Bernard Peyrous, soient tous les deux reconnus coupables (l’un par la justice, l’autre sans dépôt de plainte mais il a reconnu les faits) d’agression sexuelle (un « simple » attouchement est , pénalement, une agression sexuelle). Et que le deuxième ait été si longtemps postulateur de la cause de Marthe Robin. D’ailleurs, sait-on qui est le nouveau postulateur ? Je ne parviens pas à trouver son nom… Autre question : est-il légitime que les ouvrages de spiritualité écrits par les auteurs d’actes pénalement délictueux soient publiés ? C’est légal, certes, mais comme modèle pour les fidèles ?

      • Votre point de vue est très, très partisan. Pour vous, toute accusation provient nécessairement d’une « victime ». C’est faux. En réalité, il y a parfois des vraies victimes et parfois des faux-témoignages. Cf les très nombreux cas d’accusés acquittés trop peu médiatisés. Pour faire le ménage sans tomber dans une chasse au sorcières il faut qu’il y ait procès (enquête + défense de l’accusé). Condamner sans procès c’est un lynchage. Dans le cas ici présent du père Finet, c’est un lynchage puisque sans procès. L’argument de quelques rares « témoignages convergents » n’est pas valide, car il y a aussi des milliers de témoignages qui convergent en faveur du père. Ceci sans compter l’hystérie collective médiatique, et la peur d’être accusée de couvrir des abus, qui poussent toute une partie de la hiérarchie catholique à balancer systématiquement le premier prêtre qui se fera accusé…

    • Communiqué de presse concernant le père Georges Finet 18 juin 2020 11:04, par Père Pierre Vignon

      Merci à LW d’être un lecteur attentif. Peu de gens avaient relevé jusqu’à présent la mention d’une « enquête » à la fin des années 70 et au début des années 80 dans le texte de l’abbé Fontelle. Il se trouve que je suis bien documenté à ce sujet. Je suis prêtre de la Drôme depuis 40 ans et j’ai très bien connu le Chanoine Georges Finet et la Vénérable Marthe Robin. Il n’y a pas eu d’enquête de quelque sorte que ce soit durant les trois dernières années de la vie de Marthe Robin (+6 février 1981) mais une crise interne des Foyers que je vais essayer de vous exposer brièvement. Marthe et le Père Finet ne connaissaient rien au droit canonique. Ils ne savaient pas sous quelle forme leur fondation devait trouver sa place dans l’Eglise. Ils voulaient éviter à tout prix deux choses : la transformation en un organisme international centralisé avec des vœux de type religieux et la dissolution de chaque foyer dans son diocèse. En même temps, ils voulaient préserver la simplicité et l’esprit de famille qui sont la caractéristique des Foyers de Charité (ou qui devraient l’être) et le lien universel de charité et d’union des cœurs et des esprits entre eux sans que cela donne naissance à un grand bazar juridictionnel. Bref, la quadrature du cercle ! Très mal conseillés, leur demande a abouti à la Congrégation pour les Religieux qui a raisonné en termes d’ordre religieux. Un père de Foyer intrigant, le père Eberhardt, avec en arrière Dom Roy de Fontgombault et le père Marie-Dominique Philippe, ont conseillé le chanoine Larrive, de Dax, qui était chargé de réaliser la manœuvre. Rome a nommé le cardinal Alexandre Renard directeur des Foyers et le père Finet a été dessaisi de son œuvre. Les Pères de Foyers de l’époque ont alors fait valoir que la formule canonique qui leur était imposée ne leur convenait pas, ce qui était leur droit. Ce qu’on peut considérer aujourd’hui comme une tentative d’OPA du milieu traditionaliste sur l’œuvre des Foyers de Charité a été éventée. Marthe a demandé personnellement au père Larrive et au père Marie-Dominique Philippe de ne plus remettre les pieds à Châteauneuf. Rome a étudié un autre cas de figure juridique qui a abouti quelques années après à la reconnaissance des statuts des Foyers de Charité encore en vigueur : l’association privée de fidèle à caractère international. Des progrès sont sans aucun doute encore à faire car il y a toujours une crise interne au Foyer dont l’affaire Finet est à mon humble avis la manifestation actuelle. Marthe a eu cette phrase que je trouve magnifique : « Un Foyer de Charité n’est pas un machin qu’on ajoute à un autre machin. C’est quelque chose de très nouveau qui n’a encore jamais existé dans l’Eglise. C’est à l’Eglise de nous prendre tels que nous sommes. » Elle a aussi dit le 7 février 1980 : « On est allé trop vite pour demander à Rome la reconnaissance officielle et canonique des Foyers. Rien ne pressait, on a fait trop de bruit. Il faut d’abord vivre, vivre notre expérience de Foyer de Charité. » A aucun moment, donc, il n’a été question d’une enquête sur une éventuelle histoire de mœurs concernant le père Finet. Le déroulement de cette crise est aujourd’hui bien documenté et plusieurs publications en donnent les grandes lignes. Ça a fait beaucoup souffrir Marthe les trois dernières années de sa vie car certains l’accusaient d’être désobéissante à l’Eglise. La Vénérable en éprouvait une très grande peine car les saints (je ne présume pas de l’issue de son procès de béatification) ont des réactions très sensibles sur des sujets qui n’effleurent même pas les autres. Il suffit de penser au curé d’Ars qui déconcertait le pécheur en pleurant très sincèrement à chaudes larmes sur ses fautes alors qu’il n’en voyait pas la gravité. Cher LW, j’espère que ces quelques notes pourront vous éclairer. A mon point de vue, il faut en revenir à davantage de raison dans cette affaire. Il y a des télescopages inexpliqués de plusieurs situations qui créent une gigantesque confusion sur laquelle il va bien falloir faire la lumière. Espérons.

  • Renata 25 mai 2020 08:27

    Bonjour, puis-je relever un detail, en italienne que je suis, qui m’a fort touché. Vous dites que les fondateurs allaient chez Marthe Robin pour … Pourriez-vous me donner la source de cela ? … et puisque je pense que Vous tous Vous etes mieux informé que moi, je pose ma question ouvertement : "Est-ce que Chiara Lubich, fondatrice des Focolari, est aussi venue rencontrer Marthe Robin. Ce detail m’interesse très fort. Merci d’avance !

    Autre sujet : Merci à l’intervenant qui pose bien la difference entre Dieu et l’avoir reçu le Baptême et l’Eglise des dérives sectaires avec tous les pervers que nous découvrons avec horreur et qui nous étaient cachés … Oui, Satan est à l’œuvre dans l’Eglise. et nous le dénonçons, mais ce n’est pas pour cela que Dieu n’agit pas à travers son peuple et ses vraies prophètes (pas les faux ou fausse) et les Apôtres de l’APRES Pentecôte qui ont reçu par l’Esprit Saint le Courage de la Vérité. Ils ne sont pas nombreux, mais cela existe ! N’oublions pas que l’Ecriture nous parle encore aujourd’hui et j’aime rappeler ici un Psaume qui souvent m’a trachée la route : « Lampe pour mes pas est ta parole, lumière sur mon chemin » Ps. 119,105 Bon courage à nous tous !!!

    • Il semble que Chiara Lubich n’ait pas rencontré Marthe Robin. En revanche on peut lire sous la plume du P. Peyrous dans son ouvrage Vie de Marthe Robin (2006) les lignes suivantes :

      "Certains de ces mouvements ou communautés ne sont pas nés en France. C’est le cas des Focolarini qui viennent d’Italie. Mais ils prennent contact avec Marthe Robin pour qu’elle prie pour eux. Deux des premières compagnes de Chiara Lubich, la fondatrice, Gabriella de Luca et Aletta Salizzoni, vinrent la voir en 1962 ou 1963 : « Cela a été quelque chose de très fort, et à la fin Marthe Robin a conclu : “Je me sens comme saint Jean-Baptiste qui prépare les chemins du Seigneur, tandis que je vois que votre Œuvre est comme Marie, c’est Marie.” Nous avons eu l’impression qu’il s’agissait d’une sainte, d’une grande sainte, et cela parce que nous avons expérimenté dans notre âme des fruits splendides. »"

      • Merci Damien, J’ai connue personnellement Graziella De Luca e Aletta Salizzoni (deux des premières compagnes de Chiara Lubich) qui croyait fermement que Lubich était la Vicaire de Marie sur terre. Je Vous remercie d’avoir retranscrit le paragraphe qui n’ai pas disponible en lecture on-line. De mémoire j’ai retenu que ce n’ai jamais Marthe Robin qui a fait le recit de ces rencontres mais bien les personnes qui ont été rencontrées par elle… Est-ce que vous pouvez confirmer cela ? Merci d’avance. La facilité dans les interprétation qui sont très fréquentes dans les membres de ce mouvement … il faut vérifier la véridicité d’une telle affirmation dite par Marthe Robin elle meme. Je vais aussi demander à la bibliothèque de me procurer le libre papier. Merci beaucoup pour Votre collaboration.

        • Difficile d’exprimer une certitude, d’ailleurs vous remarquerez que dans le passage que j’ai reproduit, le postulateur lui-même, qui a pourtant eu accès aux 17 000 pages du dossier Marthe Robin, se trouve incapable de dater précisément cette rencontre "en 1962 ou 1963". Cela donne effectivement le sentiment que le lien qui unit Marthe Robin aux fondateurs de telle ou telle communauté repose plus sur leurs propres dires que sur des traces écrites fiables.

  • dominque yon 22 mai 2020 11:15

    Les annonces qui se succèdent sur les hypocrisies de prétendus « hommes de Dieu » sont accablantes, car on a l’impression que tous y passent l’un après l’autre. Que reste-t-il que l’on peut regarder avec pleine et entière admiration ? Peut-être très peu de choses. Ceci étant dit, il faudrait revoir ce que les esprits, surtout les retors, comprennent de l’exercice de l’autorité dans l’Eglise et dont ils se servent pour scandaliser les petits et opprimer les consciences. L’autorité, dans l’Eglise, n’est pas un pouvoir sur les autres, mais un service désintéressé du prochain. Il faut le rappeler à la suite de Vatican II, et mettre en garde les détenteurs d’autorité de ne pas se croire tout permis sous prétexte qu’ils détiennent une autorité légitime. La légitimité n’est pas une garantie. La preuve. Ce n’est pas la légitimité canonique qui fait l’autorité, mais la manière de l’exercer en serviteur.

  • Gérard S. 12 mai 2020 18:29

    Trois citations glanées sur internet :

    Le père M.-D. Philippe ne se voyait pas en « fondateur ». Après avoir longtemps hésité, il alla voir la fondatrice des Foyers de Charité, Marthe Robin, à qui il était lié depuis 1946. Il lui soumit son cas de conscience et Marthe Robin lui confirma que cet appel venait bien de Jésus. https://freres-saint-jean.org/qui-sommes-nous/notre-histoire/reperes-historiques/

    Jean Vanier, fondateur de L’Arche Internationale, est parti vers le Père cette nuit. Il avait rencontré Marthe à plusieurs reprises et ne manquait jamais de souligner son rôle essentiel par la prière dans l’essor de l’Arche. http://paroissesaintemarieancenis.over-blog.com/2015/03/interview-de-jean-vanier-fondateur-des-communautes-de-l-arche-sur-ses-rencontres-avec-marthe-robin.html

    « La femme la plus extraordinaire qu’il m’ait été donné de rencontrer » affirment plusieurs personnalités éminentes. Nombreux sont ceux pour qui la rencontre avec Marthe a été décisive : Ephraïm est l’un d’entre eux. Ephraïm « Gérard Croissant » fondateur des Béatitudes Bien plus qu’une ou deux choses qu’il sait d’elle, c’est du fond de son cœur qu’il évoque le souvenir extrêmement vivant de celle que certains tiennent à bonne distance par peur du merveilleux et que d’autres vénèrent sans vraiment connaître sa surprenante mission. https://www.editions-beatitudes.com/catalogue/epuises/marthe-robin/

    Quelle belle âme que cette vénérable Marthe ! Quelle belle lecture elle faisait de ces grandes âmes qui se bousculaient dans la pénombre de sa chambre. La lumière a dû singulièrement lui manquer pour ne pas voir les membres s’agiter égrillards sous les soutanes de ces fondateurs en recherche de reconnaissance et de bénédiction mystique. Quelle mauvaise vue tout de même pour une Voyante ! On imagine la cuisine qui servait de salle d’attente, les vicelards adossés au buffet et se reconnaissants entre eux, tous contents d’avoir des frères en turpitude et de jouer un bon tour à cette bonne Marthe ! Qui n’y voyait que du feu, tout entière dévorée par l’amour divin. Ou par une imagination débordante. Dieu seul, (ou le Père Finet ?) le sait… Que reste-il de nos amours ? De cette bientôt sainte qui ne voyait rien, n’entendait rien des rumeurs du monde, de la souffrance de ces fillettes, ces garçons, ces jeunes hommes et femmes. Marthe qui n’a rien lu dans le cœur des dizaines de personnes abusées au cours des dernières décennies par ces mouvements et congrégations. Toutes bénies par la vénérable ! Et l’on continuera à nier, on effacera comme cela a été fait sur le site internet des foyers de charité, les références aux pervers cités plus haut, on remplacera certaines photos et on invoquera l’Esprit Saint. Qui lui non plus n’a pas été très regardant dans ces affaires ! Il est peut-être confiné depuis longtemps….

    • A moins que Jean Vanier et Marie-Dominique PHILIPPE qui n’ont pas été jugés par des instances qui sont habilitées à cela soient innocents.

      • Bonjour,

        Quelle naïveté ! Jean Vanier et Marie-Dominique PHILIPPE sont coupables !

        Ils n’ont pas été jugés parce que d’une part l’Eglise Catholique Romaine a tout fait pour les protéger et les couvrir. De plus, ils sont décédés, donc on ne peut plus les juger.

        Alors où est la justice ? Les victimes ne devraient-elles pas obtenir réparation ?

        Pourquoi vouloir croire en leur innocence. Remettez-vous en cause les témoignages de victimes que l’Eglise a forcé à se taire ? J’ai moi-même été victime de la Communauté des Béatitudes. Allez-vous me prendre pour un menteur ? Un affabulateur ? Un fabulateur ?

        Je trouve vos propos inadmissibles.

        De toute façon, c’est un pan de l’Eglise Catholique qui s’écroule avec leurs abus et ceux du Père Finet et l’usurpation de Marthe Robin !

        C’est la fin de l’Institution Catholique devenue la Babylone du livre de la Révélation !

        Dieu fait ressurgir les scandales, en révélant enfin la vérité sur toutes ces tromperies, ces pseudo-doctrines, ces pseudo-mystiques, ces pseudo-psychologies, ces pseudo-théologies, que toutes ces sectes (Renouveau Charismatique et ses communautés nouvelles) ont introduit dans l’Eglise, en la noyautant !

        Dieu sort enfin de son confinement afin de faire du nettoyage et de construire sa véritable Ekklêsia qui ne sera plus l’Eglise Catholique ! Il n’y aura enfin plus de fonctionnaires de l’Eglise !

        Bien à vous

        MR DEMARLE

    • Bonjour,

      Je suis tout à fait d’accord avec ce que vous dites.

      Mais, Dieu ne commence-t-il pas à sortir de son confinement pour enfin faire du ménage et détruire un pan de l’Eglise Catholique Romaine ?

      N’est-ce pas d’ailleurs la fin de l’Eglise Catholique Romaine ? Plus de Pape, plus de fonctionnaires de l’Eglise.

      Ce qu’il faudrait c’est que, comme l’Eglise Orthodoxe à l’époque communiste en Russie, les catholiques soient persécutés pour qu’ils soient purifiés.

      Il est tant que la nouvelle Ekklêsia du Christ soit construite. Et ce ne sera pas l’Eglise Catholique Romaine.

      MR DEMARLE

      • Mr Demarle,

        D’accord avec vous, oser mettre en doute les témoignages, cris de détresses des victimes est criminel et c’est se rendre complice de ces cens-là. C’est Notre Seigneur qui le dit Lui-même, nous devons reprendre nos frères avant toutes choses, sinon, nous sommes entièrement consentants et devront rendre compte des mêmes crimes que ces criminels. Oui, le ménage se fait, mais pour l’instant, ce n’est qu’en surface et je ne pense pas que cela vienne directement de Dieu. Et l’Eglise, fondée sur Saint Pierre, ne peut disparaître, tant qu’il restera un fidèle ayant une foi vive, brûlante. Et l’Anti-Christ lui-même n’est pas encore assis sur le trône de Saint Pierre, bien que le pape actuel lui prépare les voies, c’est certain. Aussi, la seule position que nous devions avoir, c’est de combattre de l’intérieur, afin de participer à la sauvegarde d’un maximum d’âmes, car c’est l’enjeu in fine, la perte des âmes, pour tous ces fourbes et menteurs. Oui, tout est noyauté, mais c’est un constat qui est maintenant ancien, énormément de communautés, assemblées religieuses sont les « pâturages d’Asmodée » comme prophétisé à Mélanie de la Salette, mais la TSVM.

  • agapé 11 mai 2020 20:37

    Mr SAUVE président de la commission des abus sexuels dans l’Eglise, déclarait récemment qu’une commission de ce type n’a pas vocation à se prononcer sur la culpabilité de la personne incriminée ni sur la véracité des faits reprochés. Apparemment ce n’est pas ce qui se passe, différentes affaires dont celle ci le prouvent bien. Et bien sur nous n’avons presque pas d’éléments sur les preuves de la culpabilité de ce prêtre. Si je comprends bien c’est encore le caractère concordant qui a été retenu. Excusez moi mais hélas il n’y a rien de moins original que des abus sexuels, alors oui ils se ressemblent beaucoup. Pas difficile de les trouver concordants ! Enfin c’est une bonne conjoncture pour faire passer les réformes d’une nouvelle gouvernance dans les foyers de Charité. Du passé faisons table rase ! Mais en cautionnant cela le modérateur et les responsables des Foyers de Charité sapent les bases de l’édifice. Car comment penser que le Seigneur ait donné à Marthe providentiellement un criminel comme confesseur et cofondateur des foyers de Charité ? Comment penser qu’avec son don de lire dans les cœurs elle n’ait pas su les actes effroyables que le père Finet aurait fait vivre à ces jeunes ? Elle qui a toujours été présentée comme détectant les péchés des personnes et les engageant à se confesser ? N’oublions pas que cette école à Chateau Neuf de Galaure est la première œuvre inspirée par le Seigneur à Marthe ROBIN. Comment se fait il qu’elle ait ignoré ces crimes qui aurait entaché cette fondation d’une manière indélébile ? C’est toute la base des foyers de Charité qui est ainsi remise en cause mais si les nouveaux responsables ont pour objectif de refonder , ils ont ainsi de bons arguments. Mais attention au retour du balancier on ne contriste pas l’Esprit Saint impunément !

    • Bonsoir,

      Je suis d’accord. Si Marthe Robin savait lire le péché dans les cœurs, pourquoi n’a-t-elle rien discernée dans le cœur du Père Finet, ou celui de Gérard et Josette Croissant (Communauté des Béatitudes), ainsi que dans celui d’autres fondateurs de communautés nouvelles ? C’est une blague ?

      L’Eglise savait. Elle n’est plus crédible. Je remets en cause les fondations des Foyers de Charité qui ne sont plus crédibles aussi.

      Marthe Robin est une pseudo-mystique, une psycho-mystique et une usurpatrice !

      Victime de la Communauté des Béatitudes, j’en apprends tous les mois.

      Je suis déçu, déçu, déçu.

      MR DEMARLE

    • Communiqué de presse concernant le père Georges Finet 12 mai 2020 01:36, par Marie-Christine

      Comment savez-vous qu’il n’y a presque pas « de preuves sur la culpabilité de ce prêtre «  ? La commission d’enquête aurait-elle fait preuve de légèreté, de naïveté, voire de partialité ? Dans une affaire aussi grave avec les conséquences possibles que vous soulignez, cela m’étonnerait beaucoup. Et, de plus, vous allez jusqu’à suggérer qu’il s’agit là d’une aubaine pour légitimer des changements dans l’organisation des Foyers. Alors je vous retourne votre questionnement : quelle preuve en avez -vous donc ?

      J’ai sous les yeux l’article de « La Croix « , en date Jeudi 7 Mai. Les faits décrits sont beaucoup plus précis et beaucoup plus graves que ce qui est écrit dans le texte ci-dessus . Les agressions sexuelles commises sur des « gamines « ont toutes lieu dans le même endroit, tard le soir, au cours de la confession, suivant le même mode opératoire. Alors il faudrait aussi en conclure que ces dernières se sont entendues pour décrire exactement ce même mode opératoire, et témoigner, des décennies après, de la même façon, donc pour mentir à l’unisson.

      Quant à l’Esprit saint, il semble bien présomptueux de savoir avec certitude de quel côté, il se situe dans l’histoire. Le mieux est de ne pas l’instrumentaliser, surtout pour accuser et lancer des anathèmes.

      Je ne suis pas plus en accord avec Françoise. Les explications par un même et unique complot sont trop simplistes pour être convaincantes, et, ceci dans tous les domaines, parce qu’elles ne prennent pas en compte les complexités et les contradictions du réel, introduisant, de façon artificielle, pour les besoins de la démonstration, un rapport entre des éléments disparates. J’ai déjà eu l’occasion de le dire.

      • Je ne vois nul complot, Marie-Christine. Je constate seulement une avidité de pouvoir qui pousse certains humains et groupes humains à fabriquer de la mystique où il n’y en a pas. Et à tout faire pour abuser et opprimer les autres tout en se faisant passer pour exemplaires. Pour pouvoir continuer d’établir une domination politique, morale, économique, psychologique sur une majorité de personnes. Ce n’est pas propre à l’institution cléricale, mais à tous les groupes se présentant comme dominants et souhaitant le rester. Depuis que le monde est monde. Le pouvoir corrompt. Le pouvoir absolu corrompt absolument. Cet adage se vérifie encore aujourd’hui. Je crois malheureusement que nous en avons des exemples tous les jours devant les yeux. Et pas qu’au plan religieux.

        • Communiqué de presse concernant le père Georges Finet 12 mai 2020 18:39, par Marie-Christine

          Françoise Sur ce point, je suis d’accord avec vous. Le pouvoir corrompt et le pouvoir absolu corrompt absolument. Pas de doute.

          A mon humble avis, l’Eglise a pendant des siècles compris le pouvoir sur le modèle monarchique et fait alliance avec les monarchies absolues. D’où aussi la crise de la Réforme et l’implantation du protestantisme dans des pays où ce modèle perdait de sa légitimité. Or ce modèle n’est plus pertinent depuis très longtemps dans toutes les sociétés développées . Les hommes, ( et les femmes…)avec les progrès de l’éducation et l’instauration du suffrage universel sont habitués à donner leur avis. Et les sociétés démocratiques ont instauré tout un ensemble de contre-pouvoirs.

          L’institution- Eglise s’est arque-boutée sur ce modèle qui ne fait plus consensus. D’où le déphasage avec les mentalités modernes. Et ce qui, autrefois, était admis comme des accrocs sans guère de conséquences sur la sacralite de l’institution devient source de très grands scandales aujourd’hui.
          De même, le caractère « sacré « du prêtre, seul maître à bord, seul guide des consciences, seul apte à enseigner, et seul intermédiaire entre les fidèles et Dieu fait problème. Ou encore l’évêque, seul maître en son diocèse. De même encore le passage obligé par la canonisation de quelques figures emblématiques à donner à vénérer aux fidèles.

          Faut-il pour autant devenir protestant ou donner le pouvoir aux laïcs ? Personnellement je ne le crois pas du tout. Car les fidèles sont aussi responsables de la vénération excessive des prêtres et de la recherche du merveilleux. Il faudrait séparer, en ce domaine, ce qui relève de la fonction purement spirituelle et ce qui relève du pouvoir et de l’administration qui peuvent avoir des formes plus démocratiques.

          En tout cas, quand une forme historique est dépassée, il est vain de vouloir s’y accrocher. Et la panique qui saisit certains devant la perte d’influence de l’Eglise est bien mauvaise conseillère. Dans une période de crise, la réflexion, la prudence sont plus que jamais nécessaires.

          En revanche, je ne suis absolument pas d’accord avec vous quand vous ne proposez qu’une seule grille de lecture bien trop manichéenne à mon sens pour être crédible. L’Eglise , comme toute autre institution, ne se divise pas entre manipulateurs pervers et sectaires et manipulés.
          En ce qui concerne Marthe Robin, jusqu’à enquête plus complète et plus rigoureuse, on ne peut rien décider ni pour, ni contre.. Et c’est aller bien vite en besogne que d’en faire une manipulée par le père Finet. Je ne le dis d’autant plus que sa personne ne m’a jamais attirée : ces histoires de stigmatisation, inédite…me rebutent plutôt. Et je me demande bien pourquoi Dieu aurait besoin qu’une pauvre humaine, déjà bien malade, revive la passion de Son Fils, tous les Vendredi. François d’Assise ne fut stigmatisé qu’à la fin de sa vie et prenait bien soin de cacher ses stigmates.

          _

          • Bonjour Marie-Christine.

            La civilisation des empires s’effondre et avec elle toutes les religions dont le catholicisme romain. Parce que se sont toutes des créations humaines matérialistes. Pas du tout des créations divines. Sortons des romans cléricaux qui ne sont que mythologie et manipulation quelle que soit la religion. Dieu est hors de ces schémas depuis toujours. La foi également. Les religions ont plus massacré, manipulé et exploité de personnes depuis leurs différentes créations qu’elles n’ont émancipé. D’ailleurs, l’émancipation n’a jamais été leur but. C’est pour ça d’ailleurs que Dieu qui émancipe véritablement l’individu, n’est qu’instrumentalisé par les religions comme par les sectes. Les religions, les sectes sont là pour dominer les individus et les soumettre aux pouvoirs des plus riches. Pas du tout pour leur permettre de vivre une spiritualité épanouissante.

            Le jour où l’humain prendra véritablement la mesure de tout cela, je pense que la spiritualité et Dieu auront fait des progrès majeurs chez les humains. Nous nous rapprochons progressivement de ce constat d’observation, que bien des croyants durant longtemps ont pensé n’appartenir qu’à l’athéisme. Mais qui, au gré de la multiplication des crimes et scandales récents comme très anciens (accès aux archives et documentations) de ces institutions religieuses, devient un discours de plus en plus partagé par les croyants.

            Le catholicisme institutionnel va s’éteindre mais avant de s’éteindre, le clergé a choisi les groupes dérivants sectaires pour le diriger. Avec les crimes et dérives que l’on a déjà vu à l’œuvre. Le clergé catholique même en mobilisant les familles intégristes et tentant encore de se placer comme ascenseur social pour certains hommes et femmes dans les pays pauvres, ne parvient plus à recruter. La direction catholique se fera donc désormais par voie essentiellement laïque. Mais cette laïcisation relève du dérivant sectaire. C’est JP2 qui l’a décidé ainsi et déjà Paul VI avait entamé cette mutation qui n’a depuis jamais été remise en question.

            Croyez bien que cette nouvelle direction catholique perpétuera ses crimes autant que le clergé actuel perpétue les siens en totale impunité. Qu’est-ce qui changera si ce n’est la dimension spectacle et affairiste ? C’est ça pour vous un catholicisme d’avenir ? Car clairement, la population des croyants n’aura même pas son mot à dire. Parce que le Vatican est un des derniers bastions totalitaires en Europe. Et que ce n’est surtout pas la démocratie qui domine pour sa gouvernance. Et encore moins dans les groupes dérivants sectaires. Donc les nouvelles directions totalitaires du Vatican, que seront bientôt l’Opus Dei, la Communauté St Martin, la FSSPX, le Renouveau Charismatique n’ont rien à proposer que le fondamentalisme, les crimes et les dérives comme ces sectes l’ont toujours pratiqué.

            Le protestantisme ? Il est pareillement gangréné par les sectes qui aujourd’hui dominent largement et multiplient crimes et scandales. Qu’on parle des évangéliques, des adventistes, des pentecôtistes, des darbistes et autres scientistes…c’est pas franchement la Réforme qui domine, mais l’intégrisme, les violences, les dérives et la manipulation mentale. Super résultat.

            Les autres religions ? C’est intégrisme et sectes aussi à tous les étages. Massacres et génocides à tour de bras. Dans le genre super formidable,ça se pose là…

            Les courants spirituels ? Gangrénés par le New Age, l’occultisme et autres joyeusetés délirantes.

            D’où qu’on regarde franchement, y a pas une religion, une institution religieuse qui soit fiable.

            Qui est fiable alors ? Dieu seul. Et Il l’a toujours été. Et Il n’a besoin d’aucun intermédiaire pour nous aimer et nous aider à avancer dans cette vie.

            Vous vous rappelez de ce chant d’église, plus largement repris à Pâques et à la Pentecôte : pourquoi restez-vous là, à regarder le ciel, celui que vous cherchez n’est pas dans les nuages. Il vous a devancé, au fond de votre cœur, c’est là qu’Il vous attend, car Il est le Seigneur.

            Il me semble qu’il est plus que temps de le mettre en application pratique. Sans esprit religieux, de façon responsable, adulte, libre et émancipée. La spiritualité, Dieu, la foi ne sont pas transmissibles. Mais relèvent du privé, de l’intime. Personne n’a à nous diriger dans cette relation privée. Sinon, c’est comme un mariage forcé. Il n’y a pas d’amour, pas de confiance, pas d’épanouissement. Juste un rapport de domination et de soumission chargé de manipulation. Qui, en tout cas de mon point de vue, n’a rien à voir avec Dieu et encore moins avec l’Amour tel que l’a annoncé Jésus.

            Je trouve très facile et surtout extrêmement culpabilisant de prétendre que les populations ont bien mérité crimes et dérives cléricales et sectaires par excès de vénération des clercs et passion du merveilleux.

            Savez-vous au moins comment cette vénération cléricale s’est ancrée dans les populations ? Par la peur, par des massacres et par des tueries pour l’exemple de femmes et d’enfants sur des lieux de culte païen, investis en force par l’institution avec recours à des moines soldats qui ne faisaient pas dans la dentelle en terme de massacres. Et ils agissaient non seulement pour le compte de l’institution mais pour le compte des rois. Ils en étaient le prolongement armé et autoritaire. La conversion à marche forcée, stigmatisation, enlèvements, tortures et massacres pour l’exemple.

            Et le premier embrigadement religieux démarre avec l’achat sonnant et trébuchant d’enfants pour alimenter en domestiques couvents et abbayes, séminaires. Ce qui permettra l’exploitation et l’abus criminel sans limite de ces mêmes enfants. Etonnez-vous de la persistance de la pédophilie cléricale encore aujourd’hui et de la difficulté de l’institution à punir ces crimes. Mais elle est aussi vieille que l’institution et l’institution la considère cette pédophilie comme un privilège et un droit attaché à son pouvoir. Donc qui n’a pas à être punie au pénal et qui ne relève pas du crime.

            Vous croyez sincèrement qu’un pape aura la volonté de faire cesser cela ? Moi je n’y crois pas. Pas plus qu’aucun pape n’a fait et ne fera cesser l’escroquerie financière à l’IOR, les investissements et la corruption mafieuse ni l’exploitation des individus et des femmes et enfants les plus pauvres en particulier. Parce que tous ces crimes, l’institution considère que se sont ses privilèges et que personne n’a s’opposer à son pouvoir y compris en ces domaines.

            Beaucoup de croyants ignorent largement l’histoire réelle de l’institution et les conditions d’implantations du catholicisme à partir du 4e siècle. La plupart ont seulement une version édulcorée venant du clergé lui-même. Alors quand le clergé dit : mais c’est aussi la faute des croyants qui aiment le merveilleux et qui vénèrent le clergé. Aussitôt, comme des bons petits élèves qui ont bien appris leur leçon, les croyants répètent le même adage. Sans du tout s’interroger sur le bien-fondé de telles affirmations au regard de la réalité historique d’implantation du catholicisme. L’inversion des responsabilités, c’est toujours la tactique pour tenter de justifier n’importe quel régime autoritaire. Le Vatican n’a cessé de culpabiliser les victimes de ces atrocités criminelles, d’acheter leur silence, de les balader, de les déclarer folles, délirantes. C’est un comportement tellement classique…et encore aujourd’hui. Combien n’osent même pas porter plainte par peur de ces pressions, menaces…

            Marthe Robin n’a pas été seulement manipulée par le père Finet mais par une organisation politico-religieuse qui sévissait dans la région et dans le pays depuis un moment et qui n’attendait qu’une opportunité de ce genre pour justifier ses projets et ses ambitions politiques et religieuses. Lisez le livre de Véronique Auzépy sur le groupe de Jean de Fabrègues. Vous verrez comment Guitton, Finet et toute la clique qui gravitait autour de Marthe Robin se sont trouvés et ont flairé la bonne affaire. Comment une personne handicapée, dans un état de dépendance et de sujétion comme l’était Marthe, pouvait se défendre ? Aujourd’hui on parlerait d’abus de faiblesse et manipulation mentale sur personne en situation de handicap et de détresse. Et ça relèverait du pénal. A l’époque où ça a démarré, dans les années 30, l’institution disposait encore d’un pouvoir très important au plan judiciaire (gestions de bagnes et couvents prisons pour adultes et enfants dans chaque ville de France et même d’Europe), au plan éducatif et sanitaire(nombre d’écoles, orphelinats, hôpitaux gérés par des congrégations religieuses), au plan religieux et au plan politique (vous aviez encore des religieux qui disposaient de mandats de députés). Il n’était donc pas possible de dénoncer ce type d’emprise ou très très difficilement. Il faudra attendre les années 70 pour que la séparation de l’Eglise et de l’Etat soit réelle et effective dans les structures sociales. Et que justement, plus aucun personnel hospitalier ou enseignant, judiciaire, politique ne relève du clergé. Et ça arrive après les scandales et crimes révélés des couvents prisons, des bagnes, des colonies pénitentiaires religieuses. Ca arrive après les suicides et des morts suspectes de certains patients internés dans des hôpitaux psychiatriques suite à un proxénétisme et à des tortures infligées par ces mêmes congrégations religieuses exerçants comme soignants. Il faut souvent malheureusement des crimes très graves, très impressionnants et très nombreux pour qu’enfin, dans un sursaut, les gens mesurent la gravité de l’emprise religieuse quand elle s’exerce dans tous les aspects de la vie sociale et politique. Et pour qu’ils y mettent fin politiquement sans regret ni culpabilité.

            Le souci, c’est que la capacité d’oubli de ce qui a conduit à ces mesures et l’ignorance des croyants en la matière, demeurent. Et c’est sur ce déni et cette ignorance de l’histoire sociale, de l’Histoire tout court (pas du roman national ou clérical) que perdurent des crimes, des situations abusives, l’exploitation et la manipulation des individus. Parce que tout ça va ensemble.

            Vous savez bien qu’un pédophile ne se découvre pas pédophile dans sa vieillesse mais qu’il l’est depuis sa jeunesse et a un profil d’abuseur et de manipulateur qui ne peut jamais s’amender ni se réformer (le père Gérald Fitzgerald l’avait bien constaté et l’avait d’ailleurs expliqué en long en large et en travers à Paul VI quand il avait traité ces prêtres criminels à Jemez Springs). Comment, au regard des faits criminels révélés désignant Finet comme agresseur de jeunes filles et fillettes, ne pas penser qu’il a aussi sévi dans les mêmes proportions sur Marthe Robin ? Ca paraît difficile de penser qu’il l’aurait épargnée par charité, par pitié. Il avait sur elle un tel ascendant, une telle emprise et un tel contrôle. Et pas des plus sympathiques selon les dires de beaucoup.

            Quand une personnalité a une telle emprise psychologique, affective et religieuse sur la vie d’une personne handicapée, ça vous semble pas bizarre ? Quand on vous révèle que cette personnalité a abusé et violé des jeunes à très jeunes filles, que c’est avéré, ça vous met pas la puce à l’oreille ?

            A moi, si. Peut-être parce qu’en tant que femme ayant subi un double inceste, je connais bien pour les avoir enduré enfant et adolescente ces comportements toxiques et abusifs d’adultes. Que je sais identifier ce type de profil.

            Il y a quelques années, j’avais dit ici même qu’à la base des crimes des frères Philippe, il y avait une emprise incestueuse de leur oncle maternel, révélée d’ailleurs à mots couverts par Marie Dominique dans le livre d’entretien biographique publié et rédigé par Marie-Christine Lafon. J’avais fait bondir combien ici, hurlant et protestant au blasphème, à l’accusation gratuite et sans fondement contre un saint homme si formidable. Sauf que, ce que j’avais identifié lors de ma lecture dans les propos et le vocabulaire du sieur Philippe, s’est révélé exact. Aujourd’hui, on sait que l’empire de l’oncle sur la famille était total et ne s’était pas arrêté aux deux neveux et à sa soeur mais s’était étendu à d’autres enfants. Et que ces neveux avait reproduit le système abusif et criminel de l’oncle sous forme sectaire et criminelle pour en quelque sorte perpétuer sa domination de façon extensive.

            Chez Finet, on est sur le même profil abusif et manipulateur. A la différence que nous ne disposons pas d’une biographie qui permette d’identifier comment et quand il est passé à l’acte les premières fois et sur qui. Mais ne considérer que les faits criminels sur ces fillettes en excluant la possibilité de mêmes pratiques criminelles sur Marthe Robin me paraît relever davantage du déni que de la prudence.

            Surtout quand on sait le degré d’emprise psychospirituelle et affective de Finet sur Marthe. Et comment il a présenté à Marthe le suicide de son frère et comment il a orchestré et mis en scène l’agonie et la mort de Marthe elle-même.

            Personnellement, au regard de ce que je connais de ce type de personnalité criminelle, de ce que j’ai lu sur Finet et sur Marthe Robin, sur l’arrière-cour politico-religieuse et les enjeux du groupe fondé par Jean de Fabrègues avec Guitton et Cie, je n’ai pas beaucoup d’illusions sur la situation.

            Maintenant, l’avenir et l’enquête nous le diront. L’eau a suffisamment coulé sous le pont, l’argent aussi pour que l’institution et le Renouveau Charismatique osent assumer la réalité criminelle et l’instrumentalisation mystique alors que les principaux protagonistes sont tous morts et enterrés. Et qu’ils ont été suffisamment exploités pour l’ascension politique et religieuse du Renouveau Charismatique et de nombre de communautés dérivantes sectaires. Sans parler de l’institution elle-même qui a bien profité du système.

            • Réponse à Françoise 13 mai 2020 17:52, par Marie-Christine

              Françoise

              Je ne suis pas plus convaincue par votre message autant sur le fond que sur la forme

              Sur le fond, c’est beaucoup trop réducteur et manichéen. Faire de l’Eglise tout entière et ce, depuis le 4e siècle, sans aucune nuance, et sans tenir compte des mœurs du temps, ni d’aucune autre considération historique ou spirituelle, une organisation mafieuse et criminelle fondée et gouvernée exclusivement dans le but de promouvoir et légitimer les crimes les plus horribles et les plus abjects, me paraît totalement irrationnel. Excusez - moi. Mais c’est plus proche de « Dan Brown » que d’une véritable analyse historique.

              Que l’Eglise ait légitimité des crimes, des structures d’exploitation et de domination, et soutenu dans sa peur du communisme, des régimes d’extrême droite, se soit alliée, pour la presque totalité de l’Episcopat, à la « révolution nationale « , personne ne le nie.

              Mais, pour les besoins de votre démonstration, vous ne tenez aucun compte de ce que le Christianisme, qui n’aurait pas été transmis à l’ Occident sans l’Eglise, a apporté à la civilisation humaine. Autrement, le message de l’Evangile ( que le Christ ait existe ou non, que son message ait été transformé ou non) ne serait pas parvenu jusqu’à nous.

              La foi ( je ne sais trop ce que vous mettez sous ce mot dans cette démolition systématique et peu importe ) a besoin de structures et de modes de transmission. Une idee de Dieu vient d’une culture particulière basée jusqu’à présent sur une religion (même si on n’appartient plus à cette religion ) et ne surgit pas à partir de rien.

              Vous ne tenez aussi aucun compte des aspirations spirituelles et des réalisations humaines authentiques des croyants qu’elles soient humanitaires, artistiques, philosophiques, scientifiques. . Pour ce qui est de la psychologie des croyants, la foi ne se transmet pas uniquement par la violence mais rejoint une aspiration très profonde du cœur humain qui peut, hélas, dériver en besoin d’adulation et de vénération excessive d’une personne ou d’un groupe. ( voir Nietzsche et sa description du « besoin de vénération » ou Freud et « le désir inconscient d’un Père protecteur tout puissant ) Si on regarde les régimes totalitaires ou les sectes, on voit bien ce processus à l’œuvre. Il ne s’agit absolument pas de condamner les croyants ou d’inverser les responsabilités mais d’en tenir compte. Ce n’était pas mon propos que d’accuser les croyants.

              Et il ne me parait pas non plus que les hommes soient aliénés aujourd’hui et empêchés de se réaliser uniquement par le Catholicisme. Au contraire, ce serait plutôt l’aliénation matérialiste qui les entrave. Et le succès des sectes ou autres mouvements évangéliques, new age etc…ne vient-il pas du fait que leurs aspirations spirituelles ne sont pas comblées.

              Sur le fond, on sent ce qui tient à votre histoire personnelle et qui vous fait tout voir à travers un prisme préétabli, vous rendant insensible à tout autre discours ou perspective, y compris la propre sensibilité des croyants et leur propre expérience spirituelle à laquelle vous déniez toute valeur en quelque sorte.

              En ce qui concerne Marthe Robin et ses relations avec le Père Finet ( qui d’ailleurs n’est pas accusé de viols mais d’attouchements ),comme déjà dit, avant des informations plus précises, on ne peut raisonnablement se prononcer ni présenter des hypothèses personnelles comme des certitudes absolues.

              Ceci dit, je n’ai absolument aucune idée de l’avenir de l’ Eglise ou du Catholicisme. Ce qui est important, de mon point de vue, est la vérité et la justice et tout ce qui va dans ce sens.

              • Réponse à Marie-Christine 15 mai 2020 02:28, par Françoise

                C’est curieux mais j’ai l’impression qu’il y a confusion. J’ai dit que les religions ont toujours été les collaborateurs zélés des rois, des empereurs, des puissants, donc d’un pouvoir matériel qui vise la domination totalitaire des individus. Et c’est toujours le cas.

                Si cette réalité que chacun peut constater au quotidien en ouvrant un simple livre d’Histoire, vous paraît similaire à la littérature de gare…y a vraiment du souci à se faire pour vous en terme de compréhension.

                Au 4e siècle, il s’agissait pour le christianisme de créer une organisation puissante et autoritaire, qui fasse obéir toute une population au roi, qui créée une uniformisation des cultes propre à un meilleur contrôle des individus, des régions, des territoires. Et il s’agissait de disposer d’une autorité matérielle et spirituelle qui exploite cette population pour ses propres besoins matériels et pour assurer sa propre survie et son enrichissement.

                On est également dans un projet très hiérarchisé, de très codifié au plan social et politique. On est pas là pour un partage égalitaire,une mise en commun, on est là pour reproduire une hiérarchie sociale de classe et un système d’emprise totalitaire. Ca c’est le but principal des religions. Et pas seulement du christianisme. Ca se retrouve chez tous les clergés. C’est la base. Après, pour faire passer la pilule, on prétend que c’est Dieu qui demande cette soumission cléricale, mais en réalité c’est une affirmation qui n’est fondée que sur l’intérêt clérical. Pas sur une réalité.

                La foi n’est pas quelque chose de transmissible. Mais se découvre et se vit dans l’intimité. C’est un dialogue intérieur entre notre âme et Dieu seul (que chacun nomme à sa sauce). C’est un cadeau qui ne vient pas du clergé, mais qui vient de Dieu lui-même. Et la foi passe non par voie religieuse, mais par un émerveillement, une compréhension intérieure de quelque chose qui nous dépasse, nous aime profondément de façon inconditionnelle et nous permet de nous projeter en avant dans la vie dans la joie. Chacun en fait l’expérience dans son existence au moment où il est prêt à recevoir ce cadeau, à l’accueillir. Y a pas d’âge pour ça.Après, il ou elle le fait vivre ou non, selon les modalités qu’il ou elle désire, mais c’est un moment complètement indépendant du religieux ou du contexte social.

                Les clergés ont imposé des rituels, des sacrements et des conduites forcées pour parler à et parler de Dieu et ce dès le plus jeune âge. Ce qui fait que les gens n’ont plus l’espace et le temps de découvrir leur intériorité, donc de découvrir Dieu en eux. Mais ils vont rapidement réduire Dieu à la seule chose qu’ils connaissent, c’est à dire assimiler Dieu au clergé. D’où la dépendance et la révérence extrême de beaucoup de croyants au clergé. Et la difficulté à envisager Dieu hors religion.

                A la Préhistoire, pas de religion. Mais des hommes qui dans leur milieu naturel, découvrent ce quelque chose en plus, en eux, dans les rencontres qu’ils font, dans les paysages qu’ils contemplent, dans les animaux qu’ils chassent, dans les intempéries, les changements de saison. Et déjà, c’est Dieu. Vous en trouvez la trace sur certaines gravures des cavernes. Et ces hommes enterrent leurs morts avec des égards, avec des amulettes pour pouvoir rejoindre ce que déjà ils comprennent comme étant Dieu même s’ils n’ont pas les mots pour le dire. Dieu prenait-il moins soin d’eux parce qu’ils étaient sans religion ? Bien sûr que non. Dieu n’a pas attendu les religions pour aimer tout ce qui vit sur terre. Et pour guider chacun vers un épanouissement.

                Beaucoup de gens encore aujourd’hui découvrent Dieu hors de tout contexte religieux. Au détour d’une lecture, d’un paysage, d’une rencontre amicale, amoureuse, d’un métier, d’un sport, d’un loisir, d’une pratique artistique. Dieu passe partout et n’a pas besoin du clergé pour se dire.

                Mais dans son orgueil, dans son fantasme de toute-puissance, chaque clergé pense qu’il est le seul et unique passeur de Dieu. Ce qui est une illusion égotique immense.

                Le message de Jésus aurait pu aussi bien passer par l’oralité, sans clergé. Et c’est ce qui s’est passé durant 4 siècles avec les apôtres hommes et femmes (qui n’étaient pas prêtres et ne formaient pas du tout un clergé) mais qui parlaient en assemblées à tout un tas de gens. Jésus lui-même n’a pas fait autre chose. Il n’a rien écrit, il a tout passé par l’oral, parce que c’est comme ça que le message passe le mieux. C’est ainsi que fait la culture populaire depuis des siècles et des siècles et des siècles. C’est ainsi qu’on enseigne toujours les mythes grecs, les contes, les légendes. Le théâtre, la danse, la chanson de geste, la palabre, les contes des veillées, la poésie, la musique, le mime, la littérature passent aussi par l’oralité. Tout cela nourrit la culture, la civilisation comme vous dites. Et pourtant, ça n’est pas religieux. Mais drôlement spirituel et d’une richesse incroyable dans la diversité des expressions.

                Appartenir à une religion ne veut pas du tout dire avoir la foi. Et la foi n’est pas à confondre avec la pratique religieuse. La foi est une rencontre personnelle avec soi et avec le divin. Aucun clergé d’aucune religion ne donne accès à ça. Ca se passe ailleurs, hors contrôle, hors espace religieux.

                Le clergé certes va apporter une certaine culture spirituelle. Mais il va surtout organiser un culte de la personnalité non de Jésus ni de Dieu mais du clergé, de l’institution. Sa vocation, c’est de comptabiliser le plus possible de personnes puis de conditionner les croyants à l’obéissance au chef, au pape, au prêtre, à l’évêque, au cardinal, à l’autorité dans le sens large du terme (civile, militaire) et disposer d’un contrôle moral, psychologique tout au long de la vie de ces personnes. De la naissance à la mort. Il n’est pas là pour épanouir l’individu. Mais le formater selon ses intérêts et ceux qu’il estime que l’humanité doit servir.

                Or dans la foi, il y a du bonheur, du bien-être, une complicité et une liberté totale avec Dieu. Un amour inconditionnel qui rend vraiment heureux. Dieu ne nous conditionne pas, Il n’est pas là pour ça. On est complètement dans un autre espace et dans une autre relation.

                Mais qui souvent hélas, reste un espace et une relation inconnus de la plupart des croyants. Qui croient au clergé bien plus qu’en Dieu.

                Pour ça sans doute que ce formatage religieux va déboucher sur d’autres formatages encore plus poussés dans les formes sectaires. Parce qu’il y a l’illusion que le clergé est Dieu et que la seule façon d’atteindre Dieu c’est aller encore plus loin dans la soumission, dans le sacrifice, dans le renoncement, dans l’adhésion à certains rites, à certains gourous…

                Ce qui me terrifie quand je vois cela, c’est de voir à quel point certains croyants sont conditionnés religieusement, jusqu’au piétinement de leur intégrité, de leur intimité, de leur intériorité. Et qu’ils pensent mordicus que c’est ça vivre la foi. Je trouve ça effrayant et très grave aussi.

                Car c’est ce conditionnement qui permet toutes les manipulations, tous les abus, toutes les violences. Et je suis vraiment très triste quand je vois que même après avoir vécu des expériences terribles dans des communautés sectaires, certains sont toujours dépendants d’un clergé qui doit leur dire quoi croire et quoi penser et comment.

                Rencontrer Dieu en eux-même, rentrer vraiment dans leur intériorité, s’accepter dans leur intégralité, dans leur richesse comme leur pauvreté, ça ne les effleure pas. Penser qu’ils peuvent tout à fait vivre la foi hors religion, hors contrôle religieux, ça ne les effleure pas non plus. Pire, ça leur fait peur. Ils sont persuadés d’être dans l’incapacité de vivre ce lien à Dieu de façon autonome. Qu’il leur faut encore et toujours un guide, une béquille pour les diriger. Que sans, ils ne savent pas marcher. Ca vous rappelle pas quelque chose ? Qu’est-ce qui permet au paralytique de marcher : c’est sa foi. Pas un système clérical. Jésus le dit bien. Mais apparemment, ça n’a toujours pas été compris spirituellement.

                Mais ce comportement de dépendance n’est pas exclusif aux croyants car je constate cela même chez des personnes non croyantes. La passion de la soumission à une autorité quelle qu’elle soit, c’est vraiment un truc qui me sidère.

                Et c’est là que vous voyez à quel point la société pas plus que la religion n’apprend l’autonomie ni n’émancipe les individus, mais cherche seulement à les contrôler et les diriger selon les intérêts de quelques uns et au détriment de l’intérêt commun.

                Je crois que la recherche spirituelle des gens ne vient pas seulement d’un excès de matérialité et d’un désir profond à un moment de leur vie, mais aussi et surtout d’une extrême dépendance à un conditionnement qui leur fait croire qu’ils ne sont pas capables tout seuls de trouver Dieu en eux. Et une peur panique de leur propre intériorité, une peur de la mort aussi.

                Tout est fait dans notre vie pour nous détourner de nous-mêmes, de notre âme et donc d’une intimité avec Dieu. Tout est fait pour, dès le plus jeune âge, nous orienter à tous les niveaux vers des autorités extérieures (comme si nous ne savions pas réfléchir par nous-mêmes ni avoir un peu de bon sens), nous culpabiliser, freiner nos élans, nous infantiliser. Tout est fait pour nous faire honte de nous, de notre corps, de notre esprit, tout est fait pour avoir peur de nos émotions, de nos ressentis, de nos pensées, et finalement tout est fait seulement pour nous maintenir dans nos peurs primordiales. Cette immaturité psycho-affective, cultivée aussi bien par l’école que l’entreprise, l’armée, le clergé, les médias, les instances politiques, financières, sanitaires, permet un contrôle social, physique, psychologique, moral de plus en plus étroit et qui peut aboutir à un contrôle de type totalitaire dans certains pays.

                Comment se construire positivement et avoir confiance en soi quand chaque jour, nous recevons tous 8 injonctions négatives sur notre personne ? Etonnez-vous après de la dépendance des gens à l’autorité quelle qu’elle soit dans ce genre de conditionnement. Et de la déception, de l’immense quête spirituelle jamais comblée des individus. Alors que chacun a les moyens en lui-même de vivre sa foi simplement. Et de rencontrer Dieu sans intermédiaire.

                Je suis au regret de vous dire que le Vatican nie ses alliances avec l’extrême droite. Et n’assume toujours pas ses projets totalitaires ni d’exploitation et d’oppression des croyants et des personnes les plus faibles. Non plus que l’institution n’assume ses crimes, ses contradictions, sa violence. Que ces crimes, délits, oppressions, exploitations soient présents ou passés. Le verrouillage du St Office le prouve assez. Et pas plus qu’il n’admet de travailler main dans la main avec les groupes dérivants sectaires pour ensuite leur confier les clés de la direction vaticane, spirituelle et religieuse alors que c’est exactement ce qui se passe.

                L’institution prétend être sainte et incarner le message christique quand en réalité elle brille par son opacité, ses mensonges, mais aussi sa trahison complète du message christique, dans les actes.

                A partir du moment où l’humanité dans son ensemble (et pas juste les plus riches) a commencé à s’instruire au plan scolaire et informatif, elle a cherché à comprendre l’envers du décor de ses dirigeants civils, militaires et religieux.

                Aujourd’hui, elle n’a plus d’illusion quant au mépris de l’humanité et à la gestion opportuniste, abusive et violente des puissants de ce monde ; qu’ils soient dirigeants politiques, économiques, militaires, industriels ou sociaux comme religieux. C’est pourquoi la mayonnaise ne prend plus et qu’il y a une crise de confiance généralisée vis à vis de toutes les formes de pouvoir.

                Ce n’est pas le message de Jésus qui ne passe plus (ce message continue d’être porté, vécu hors même toute guidance et transmission religieuse), se sont les mensonges, les manipulations, les oppressions et les crimes cléricaux qui ne sont plus supportables maintenant que n’importe quel croyant, citoyen a accès à l’information et aux archives historiques numérisées. Le ras-le-bol est complet et général. Parce qu’il s’agit d’une haute trahison. Et dont chaque croyant peut aujourd’hui mesurer l’étendue. Du démarrage institutionnel à aujourd’hui.

                Et c’est pareil vis à vis d’autres autorités politiques, sociales, économiques, financières, militaires. Nous vivons un moment de dégagisme général de tout ce qui comptait jusque là comme autorités. Parce que nous avons accès à l’information et sommes suffisamment éduqués pour comprendre au moins dans les grandes lignes ce qui se passe et s’est passé.

                C’est pourquoi nous voyons cet ancien monde des empires s’effondrer et une autre société émerger. Très différente dans ses valeurs, codes. Avec une toute autre organisation, davantage horizontale que verticale. Et on en voit les prémices avec différents mouvements citoyens, associatifs qui comprennent bien que la société ne se raisonne pas en profits matériels, mais en respect de soi, de l’environnement, des autres, simplement pour assurer la survie de la planète, la survie humaine, animale, végétale et environnementale.

                Et les religions ne sont pour rien dans cette émergence sociétale, dans cette prise de conscience. C’est seulement un constat qui a fini par s’imposer dans la population, de par la gravité des conséquences que la folie du pouvoir absolu et de l’argent génère.

                Et actuellement, au regard de l’épidémie mondiale que nous vivons et de l’inconséquence des autorités politiques, économiques, financières, sanitaires et religieuses, la prise de conscience de cette nécessité d’un autre monde, d’une autre société fondée sur d’autres valeurs, est encore plus accélérée dans la population. Et tant mieux. A présent ce que l’on peut espérer, c’est que l’humain aura compris qu’il peut, avec ses congénères sans grade, enclencher ce changement de société. Et qu’il n’a pas besoin de hiérarchie ou d’attendre l’homme providentiel pour ça.

                Concernant Finet, comme je le disais à Christophe, je doute que l’enquête aille au bout du bout de la réalité criminelle. Un attouchement est un crime sexuel. Ce n’est pas moins grave qu’un viol. Et quand il se répète sur différentes victimes sur un espace temps assez court, on peut raisonnablement sans beaucoup se mouiller, comprendre que ça relève d’une pratique plus étendue et régulière. Quand on connait la dépendance, la longévité et la réalité de la relation quasi quotidienne Marthe Robin-Finet, on est en droit de s’interroger sur la nature exacte de cette relation compte tenu de l’emprise psycho-affective et religieuse de Finet avec Marthe.

                Pour ce qui concerne mon discours, je n’ai pas de prisme préétabli. J’observe attentivement gens, choses, nature et se sont les observations attentives qui motivent mon analyse. L’étude de la réalité des comportements humains m’intéresse énormément. Le vôtre aussi. On comprend tout de suite en vous lisant que vous êtes proche du clergé ou membre, à relativiser ses nuisances, à tenter de minimiser ses crimes, à inverser les responsabilités. Vous parlez de justice mais comment peut s’établir la justice si déjà, face aux crimes et abus avérés de l’institution et de certains de ses représentants, vous les minimisez et les relativisez ?

                Dernière chose : j’ai remarqué en vous lisant que finalement, vous ne saviez pas ce qu’est la foi. Vous en parlez mais uniquement dans le cadre clérical. Le rapport à Dieu vous est donc étranger hors du prisme institutionnel. Et vous ne parvenez pas à le voir chez autrui à partir du moment où votre interlocuteur est critique du clergé. Je trouve ça triste.

                Donc quand vous me dites je cite « Sur le fond, on sent ce qui tient à votre histoire personnelle et qui vous fait tout voir à travers un prisme préétabli, vous rendant insensible à tout autre discours ou perspective, y compris la propre sensibilité des croyants et leur propre expérience spirituelle à laquelle vous déniez toute valeur en quelque sorte. »

                Je crois en réalité que vous parlez de votre propre attitude, de votre propre grille de lecture analytique. Parce que personnellement, je pense que tout parcours de vie a de la valeur, contrairement à ce que la société, les religions nous enseignent. Et que la valeur spirituelle de quelqu’un ne se mesure pas à son appartenance religieuse. Qu’elle se situe ailleurs. Sur un autre espace. Mais qu’hélas, vous semblez ignorer.

                • Réponse à Françoise 15 mai 2020 18:09, par Marie-Christine

                  Françoise

                  Je réponds, je l’espère plus brièvement, à votre long message.

                  Il y aurait beaucoup de points à relever car vous « brassez » beaucoup de choses à la fois.

                  Je commence par la fin. Je n’ai jamais dit que la valeur morale ou spirituelle de quelqu’un dépendait de son appartenance au clergé ou à une quelconque religion mais que vous sembliez dénier toute valeur à l’expérience spirituelle des croyants. Jugement pour le coup bien péremptoire sur la foi d’autrui.

                  Ensuite, je n’appartiens à aucun clergé, ne suis membre d’aucune organisation etc… Je ne minimise ni n’excuse aucun crime, injustice etc… ni ne les relativise, d’autant plus que j’ai moi-même été victime d’abus spirituel : ce qui explique ma présence ici. Je ne permets pas plus de juger la foi d’autrui qu’il appartienne à une religion ou pas. Je ne minimise pas la gravité d’attouchements sexuels sur des enfants ou des jeunes filles.

                  Je remarque simplement que, que nous le voulions ou non, nous sommes, en Occident, héritiers d’une culture judéo-chrétienne et que l’essentiel de nos valeurs morales et spirituelles en découle, même si nous sommes devenus athées, ou agnostiques, ou non- pratiquants.ou anticléricaux et que l’Eglise a joué un rôle important dans cette transmission. Aucun historien ne le niera. Par ailleurs, il est faux d’affirmer que l’ Église ne se soit jamais repentie de la légitimation de certains crimes, méme si vous pensez qu’il s’agit d’un stratagème. Il est simpliste de ne pas prendre en compte les courants divers, antagonistes, les ruptures, crises. retours en arrière etc…qui ont pu la traverser au cours de 2000 ans d’histoire.

                  L’idée d’un Dieu d’Amour infini ( tel que l’on résume l’essentiel de l’Evangile et auquel vous semblez adhérer ?) a mis du temps à émerger dans l’histoire de l’humanité et elle est a purifier tous les jours, tant il y a dans notre inconscient de tendances à l’agressivité et à la culpabilité dont profitent effectivement abuseurs de toutes sortes et courants religieux d’Eglise ou non ( voir le « Dieu pervers « auquel quelqu’un a fait allusion sur ce blog) Elle n’est pas partagée d’ailleurs par toutes les religions. Certaines sont animistes, polythéistes etc…. Et, même dans les monothéismes, il y a de grandes différences. Il est impensable par exemple pour un musulman d’appeler Dieu « notre Père « . Ce serait de l’anthropomorphisme. Et il y a des tendances très différentes dans une même religion.

                  La aussi, faire référence aux historiens des religions. Je sais que vous allez me dire que je ne sépare pas foi et religion. Mais , encore une fois, une idée de Dieu et de ses relations avec l’homme, s’il y en a ? et de quelle nature au juste ? ne naît pas à partir de rien mais d’une culture préexistante. Car il y a plusieurs idées du divin différentes et même contradictoires.

                  De même l’idée d’intériorite individuelle à laquelle vous faites référence, de liberté personnelle etc…, jusqu’à devenir maintenant un individualisme exacerbé, sont nées en Occident de cette façon.

                  De même, je ne vois pas trop comment la pensée grecque dont vous n’ignorez pas qu’elle est un des fondements de la théologie chrétienne, qu’on le déplore ou non, nous aurait été transmise sans l’écrit. Et encore moins la Bible. . Et il me semble que les premiers chrétiens ont mis très tôt par écrit les enseignements du Christ ( ce qui format ultérieurement la base des Évangiles d’où vous vient votre idée de Dieu ?), qu’ils se réunirent pour prier en commun et célébrer. Et qu’ils se donnèrent aussi très tôt des chefs de communautés différents, selon là encore, leur appartenance culturelle et religieuse antérieures. Et qu’il y eut querelles et débats. Tout cela est connu.

                  Donc il ne s’agit pas de dédouaner à tout prix l’Eglise mais de ne pas caricaturer ni reviser l’histoire aussi bien de l’Eglise que de l’humanité tout entière pour les besoins de sa démonstration. Quant à la réflexion sur notre temps, l’avenir des sociétés, de l’Eglise etc.. nous manquons, à mon avis, de recul pour l’analyser et nous pouvons encore moins prédire l’avenir dont justement l’histoire nous montre qu’il contient beaucoup d’imprévisible.

                  _

                  • Réponse à Marie-Christine 30 mai 2020 16:57, par Françoise

                    Bonjour Marie-Christine

                    Je découvre votre réponse aujourd’hui. Je lis et je constate que le fond de votre message rejoint ce que je vous ai dit à la fin à savoir que la valeur que vous accordez à une personne dépend de l’appartenance à la religion. Relisez-vous car c’est un plaidoyer complet que vous faites à la dimension exclusivement religieuse. Nulle part je lis quelque chose sur la dimension réellement spirituelle. Uniquement sur la religion. Avec en plus et là ça me fait vraiment rire, l’idée que l’Histoire a été réécrite après 1789 donc contre la religion selon vous. Sauf que, l’Histoire est toujours enseignée comme un partenariat des rois, des princes avec les religions et avec le christianisme catholique pour ce qui concerne notre pays. Comme elle l’était avant 1789. On apprend toujours pas aux enfants dans les écoles comment véritablement s’est implanté le christianisme. Ca c’est réservé à l’Histoire des Religions. Donc aux universitaires qui s’y penchent. Pas aux enfants. Pas au péquin moyen et même pas au croyant. Parce que si l’école faisait cet enseignement en disant les choses telles qu’elles se sont réellement passées, avec les massacres, la terreur, la mise en esclavage, les tortures et tout ce qui s’en suit, ça donnerait tout de suite beaucoup moins envie d’adhérer au catholicisme. Et pourquoi alors le pouvoir laïc que vous pensez opposé aux religions ne le fait pas ? Eh bien parce que au sein du pouvoir politique laïc, vous avez nombre de familles qui sont très liées à la religion catholique. Et qui sont encore à vouloir lier religion et politique. Si on commence à enseigner l’Histoire des religions en classe élémentaire, secondaire, vous imaginez le bazar ? Plus moyen de tenir le peuple qui commencerait à réfléchir et à sortir encore plus d’une domination religieuse morale, politique, etc.

                    Ca a été d’ailleurs la grande déception des historiens des religions après les attentats du Bataclan. Où il y avait eu la promesse d’un enseignement du fait religieux à l’école. Mais qui n’a pas été suivi d’effet, malheureusement. Et quand on lit les textes et qu’on y trouve des énormités au plan historique, on se dit…faudra encore attendre pour que ça puisse être véritablement enseigné sur des bases exactes et non encore imprégnées de roman clérical.

                    Je trouve facile de prétendre que le seul héritage culturel, civilisationnel est lié à la religion chrétienne et juive et grecque. Car bien avant, dès la Préhistoire, l’humain a des rites, croit en Dieu. Il n’a pas eu besoin de religion instituée pour ça. Et nous sommes héritiers déjà de ces hommes préhistoriques. C’est ça le fondement de l’humanité. C’est ça aussi le creuset de la foi. Et ce n’est pas rien du tout. C’est une réelle culture spirituelle et sociale. C’est en soi une civilisation. Avec son art, ses rites, sa façon d’envisager le monde. Même si c’est par l’oralité, la sculpture, la peinture, la danse, la musique. Ca constitue une civilisation commune à toute l’humanité.

                    L’anthropologie le sait bien puisque les organisations sociales, familiales de départ, qu’on appelle nucléaires, viennent de l’organisation préhistorique. Et changent avec l’apparition des religions institutionnelles pour devenir patrilinéaires. Nous revenons depuis les années 50 à des organisations nucléaires. Non modernes mais au contraire ancestrales. Avec aussi un retour vers les sagesses ancestrales pour la défense de la planète. Ce que nos civilisations modernes avec tout leur arsenal ne savent plus et ne veulent plus faire. C’est bien ça le drame (religions comprises, d’ailleurs).

                    Les peuples premiers en voie de disparition aujourd’hui ont gardé ces rites, ces gestes spirituels préhistoriques. Quelques pratiques aussi. Des pratiques de préservation de l’environnement, de guérison par les plantes, de soins divers en lien avec leur relation à Dieu. Curieusement, ces peuples emplis de foi ont été beaucoup moins génocidaires, criminogènes. Encore aujourd’hui, ces peuples essaient de préserver l’environnement, la paix, l’harmonie entre tous. Quand la plupart des peuples liés à des religions institutionnelles passent le plus clair de leur temps à se faire la guerre et à vouloir exterminer, dominer les autres et le territoire. Curieuse façon de défendre un Dieu Amour Infini, non ?

                    Les religions ont récupéré cette spiritualité préhistorique pour la faire passer à un système de pouvoir temporel et d’emprise sur les individus. Mais aussi pour que la spiritualité soit un commerce rentable qui profite à une coterie : les plus riches.

                    L’association, le partenariat des dirigeants politiques avec les religions va avec le totalitarisme, l’esprit de conquête et d’emprise sur les individus. Et non, relisez l’Histoire, beaucoup de dirigeants se sont convertis essentiellement pour disposer d’appuis financiers, idéologiques et d’un pouvoir encore plus totalitaire. C’est un arrangement entre grandes familles qui permet de concentrer les pouvoirs pour une classe sociale riche et de justifier ces pouvoirs au nom de Dieu. L’opportunisme domine encore en politique. C’est même sa caractéristique principale. Qui prévaut aussi en religions (et pour toutes).

                    Où est Dieu là-dedans ? Nulle part. Où est la foi si ce n’est dans l’argent, le pouvoir, la domination dans un tel cadre. Pas de quoi s’extasier.

                    Là où je suis d’accord avec vous, c’est que les religions ont amené des traces écrites que n’avaient pas les spiritualités préhistoriques. Ecrits qui ont participé à asseoir les religions effectivement et aussi le pouvoir des empires qu’on remonte à l’Egypte, à la Grèce Antique. Le pouvoir de nos pays repose sur l’écrit. Qui peut être falsifié, changé, manipulé. Ce qu’il est d’ailleurs la plupart du temps. Comme l’a été la Bible et comme elle l’est encore avec tout un tas de variations utilisées par les sectes et les groupes dérivants sectaires. Le judaïsme a été créé pour faire contrepoids à l’hellénisme, à la culture grecque. Au départ, le judaïsme est polythéiste comme l’hellénisme. On en voit encore des traces dans les lettres d’Elephantine. Vous pourrez aller voir ce que c’est si vous ne connaissez pas. Et on en trouve trace dans la Bible notamment dans l’épisode de la Samaritaine qui est liée à ce judaïsme polythéiste. Mais on en trouve aussi la trace dans l’Ancien Testament où les fameux égyptiens sont en réalité des grecs. Pourquoi ? Eh bien, les Egyptiens étaient circoncis comme les juifs. Or les grecs ne l’étaient pas. Donc les fameux égyptiens qui poursuivent Moïse et le peuple juif sont en réalité des grecs. Mais qui osera le dire au sein du clergé et des théologiens ? Personne. Ca démonterait la légende.

                    Le passage au monothéisme pur jus n’était même pas encore fait à l’époque de Jésus puisque nombre de communautés juives adoraient plusieurs dieux dont le dieu bélier à qui il fallait sacrifier un agneau (la Pâque vient de là). Le christianisme a été comme le judaïsme un récupérateur de rites païens polythéistes. D’où les dates de correspondance entre les fêtes païennes et les fêtes religieuses. De la même façon, le christianisme a récupéré par la force et la terreur, nombre de sites cultuels païens pour y construire des chapelles et un culte chrétien. Ca ne s’est pas fait dans la joie et la bonne humeur et la fraternité mais le sang et la terreur. Rien à voir avec les directives de Jésus, ni son message de paix, ni l’approche du Divin qu’il avait.

                    La morale s’est établie par la terreur, la violence. Notamment à l’encontre des femmes, torturées, violées, assassinées, brûlées. Le fondement de l’établissement chrétien est bâti sur le sang, les larmes, la mort violente de millions de femmes…Pourquoi un bon nombre de femmes ? Parce qu’elles étaient les principales passeuses des rituels païens dans les familles. Je veux vous faire un peu réaliser ça parce que vous semblez voir l’établissement religieux chrétien comme si c’était formidable. Mais la réalité concrète est autre. Même en tant que croyante, il me semble quand même important de saisir ce qu’est concrètement cet établissement religieux et sur quoi il repose exactement. Pas sur le message christique en tout cas. Mais sur la mort violente de femmes surtout, mais aussi d’hommes, d’enfants.Et sur le mensonge avec tout ce qui relève du commerce des fausses reliques, des faux restes de saints. Là encore on est sur une entreprise commerciale de la superstition. Pas sur de la spiritualité ni un message de paix et d’amour christique.

                    Message christique qui serait passé à l’oral j’en suis sûre car Dieu trouve toujours un moyen de se dire. Il continue de parler aux peuples premiers sans Bible. Comment fait-Il en ce cas ? Il leur parle autrement. Et ça ne les a pas empêché de cultiver un lien fort et puissant avec Dieu qui se passe de génération en génération (quand ces peuples ne sont pas convertis de force ou exterminés). La plupart du temps, pas d’écrit mais des gestes, le travail de l’intuition, l’écoute du milieu naturel et environnemental, le lien avec la terre, l’eau, le feu, les vents, la lune. Savoirs ancestraux qui ont perduré et perdurent parfois encore chez certains agriculteurs.

                    C’est cette culture spirituelle là qui est le fondement culturel de notre humanité. Et de votre foi comme de la mienne et de n’importe quelle personne sur cette terre, athée, comme agnostique ou croyante.

                    Pourquoi les religions s’acharnent à se penser seules détentrices de la culture et de la morale et de la civilisation ? Pourquoi ce gommage, ce déni des fondements de la culture réelle liée à la Préhistoire et aux peuples premiers ?

                    La civilisation comme vous dites, elle s’ancre dans les gestes des premiers hommes, des premières femmes. Toutes nos activités humaines y compris la prière sont liées à cette Préhistoire. Pourquoi l’oublier ?

                    Pourquoi encore aujourd’hui, personne ou presque (surtout chez les croyants) ne sait que le chapelet était un collier de plantes, d’os, de graines que portaient les femmes préhistoriques pour soigner leur tribu et que ce chapelet a été transmis aux femmes guérisseuses, accoucheuses de génération en génération. Que ce n’est pas à la base un outil rituel chrétien mais de soin médical préhistorique. Détourné bien bien plus tard pour en faire un objet non plus de soin médical mais de prière. Par toutes les religions d’ailleurs. Le christianisme n’a pas le monopole du chapelet. Là encore, il est facile de se rendre compte que ces savoirs, il est de première importance religieuse que personne ne les sache. Pour ne croire que la formule religieuse, qu’elle se présente pour le compte de n’importe quelle religion.

                    Pourtant, comprendre les fondements de notre société humaine, c’est le propre de l’Histoire. La civilisation comme la culture si on ne la considère que par le bout de la lorgnette religieuse, on se coupe de nos véritables racines qui ne sont pas religieuses, mais simplement humaines et spirituelles. Ce fondement préhistorique spirituel, c’est ça la culture préexistante. C’est cette racine préhistorique spirituelle humaine mais non religieuse. Qu’ont gardé les peuples premiers, souvent au prix d’exterminations et d’isolements, de persécutions et qu’ont perdu la plupart des autres humains. Soit disant au nom d’une civilisation, qui en réalité n’a été qu’une suite de crimes tous plus horribles les uns que les autres. Tout cela soit disant au nom de Dieu. Contre exemple s’il en est.

                    Vous n’êtes pas membre du clergé ? Mais alors pourquoi cette défense, ce panégyrique clérical et religieux ? Vous avez subi un abus spirituel mais on dirait que cela ne vous a pas pour autant donné envie de comprendre comment et pourquoi et où prend racine ce type d’abus. Vous semblez ne pas pouvoir aller jusqu’à réfléchir à la responsabilité religieuse en terme de système et encore moins en terme de système d’emprise et de domination. Pour vous, ça semble normal et même valorisant. Je trouve ça très surprenant ce manque de curiosité. Cette perpétuelle révérence au système qui vous a pourtant abîmée.

                    Personnellement, je ne suis pas du tout fière de ces racines religieuses qui ont fait tant de mal à tant d’humains que ce soit par l’oppression, l’esclavage, les violences de toutes sortes, la terreur, une morale hypocrite la plupart du temps. Je ne pense pas du tout qu’il y a à en tirer gloire ni satisfaction.

                    Mais je suis heureuse d’avoir la foi. La foi me relie à l’humanité, à l’environnement comme à Dieu. C’est ce qui fait l’unité entre tout ce qui vit sur cette terre. Et là est Dieu véritablement.

                    Le polythéisme va incarner différents dieux dont des dieux agressifs. L’hindouisme dit qu’actuellement nous vivons sous le régime de Kali qui incarne la déesse de la destruction en même temps que la déesse du foyer. Ce qui paraît contradictoire mais qui en réalité montre toute la complexité humaine également. L’union des contraires, si peu considérée d’ailleurs par nos civilisations religieuses, qui séparent au lieu de réunir.

                    L’intériorité est préhistorique. Elle est à la base des premiers gestes spirituels humains. Elle est gommée par les religions parce que cette intériorité suppose de faire une place à l’intuition en soi et à l’observation analytique et contemplative. Or les religions qui reposent sur l’écrit et sur le dogme rejettent massivement l’intuition, l’observation personnelles (que Jésus pratiquait si vous relisez bien les paraboles). C’est quelque chose qui est présenté comme hérétique puisque libre et non inféodé à un diktat clérical et religieux.

                    Quelle idée d’associer l’intériorité à l’individualisme ??? C’est démentiel. Ca n’a rien de rien à voir. L’individualisme ne repose en aucun cas sur la spiritualité et encore moins en lien avec de l’intuition et de l’observation. Mais sur un système politique, moral. Ce que ne sera jamais l’intériorité. L’intériorité, c’est l’âme. Rien à voir avec un système quelconque.

                    Quand je vous lis, j’ai l’impression que vous répétez plus un discours que vous ne le vivez et ne l’avez appris en terme d’expérience concrète personnelle. Ca me sidère. C’est pourquoi j’ai plus l’impression d’avoir en face de moi une croyante dans le clergé qu’une croyante en Dieu.

                    Les premiers chrétiens ont surtout partagé à l’oral en groupe. On est dans la palabre beaucoup, avec des hommes et des femmes comme orateurs. Jésus n’a rien écrit. Les apôtres qui lui ont survécu, quelques lettres, pas plus. L’écrit se met en place plus tard pour travailler la mythologie autrement et pour être aussi exportable au loin, laisser des directives. Mais cet écrit n’a cessé d’être remanié, corrigé, annoté, contredit. Encore aujourd’hui. Même chose pour le judaïsme dont c’est le plus joyeux passe-temps que de se quereller sur les versets et leur sens chez les religieux. A partir du moment où le christianisme devient une religion d’état, donc un outil politique temporel, il est important qu’il dispose d’un outil écrit. Du quatrième siècle au 15e, c’est une transmission par psaumes et quelques textes épars. Mais surtout un investissement oral, un travail sur les superstitions, sur la conquête armée territoriale. Les croisades sont en recherche d’une justification de pouvoir temporel et spirituel. Pour accroître le pouvoir des empires.

                    Et ce qui a donné la Bible (tardivement puisqu’il faut attendre le 15e siècle de Gutenberg et l’autorisation à la lecture de tous et non pas du seul clergé remonte aux années 60 et au Concile Vatican 2) est une somme de textes choisis pour entrer en correspondance avec les ambitions politiques temporelles des institutions religieuses. Et ces textes ont évolué suivant l’évolution politique. Ce qui aussi a fait évoluer les rites. C’est très intéressant de comprendre comment tout est lié. Et aujourd’hui, même les théologiens s’accordent avec les historiens des religions pour dire que la Bible dans son ensemble n’est pas historique dans son contenu mais essentiellement mythologique. Evoluant avec les besoins cléricaux politiques.

                    Ca a pris du temps, mais peu à peu, la population commence à avoir accès à ces informations via l’université. Notamment celles et ceux qui vont s’intéresser à l’Histoire des religions. Ce qui permet de ramener la religion à sa dimension politique et totalitaire et de pouvoir la séparer de la foi. Qui elle, est hors de cette dimension politique temporelle.

                    Maintenant, je vous rejoins pour dire que nous ne savons pas ce que sera demain. Mais ce qui est observable depuis déjà un certain temps, c’est la chute massive des religions et leur radicalisation à mesure que la chute s’accélère. Parce que les gens sont suffisamment instruits scolairement pour commencer à réaliser cette dimension d’emprise, d’abus, de mensonge aussi et de manipulation. Et que ça n’a rien à voir avec Dieu ou pas grand-chose. Et que la spiritualité repose sur de toutes autres bases.

                    Même chose pour ce qui relève du politique et de l’organisation de type impérial. Quant à notre catholicisme spécifiquement, voir le clergé confier les clés à un groupe d’opportunistes abuseurs et criminels, montre bien que le système clérical pour perdurer est prêt à toutes les forfaitures et les crimes. Le clergé avait déjà brillé dans le système criminel depuis ses débuts. Mais là, je dois dire qu’on arrive à la crème de la crème. Ca devrait faire un peu tilt sur ce qui mobilise réellement le clergé. Non pas le message christique. Mais une survie économique dans un système totalitaire par tous les moyens possibles et imaginales.

                    Ce qui n’a strictement rien à voir avec Dieu et encore moins avec le message de Jésus.

                    Précision concernant l’islam. Il me semble que Moulana se rapproche bien du Dieu Père. C’est le Dieu providentiel chez les musulmans. Celui qui veille et protège et assiste. Donc on a aussi cette figure même si le terme spécifique de père n’est pas utilisé.

                    Cette image du dieu père ou mère est lié au paganisme. Au départ on est sur une déesse mère, la terre. Là où nous marchons. La terre nourrit, elle permet de construire un abri, un four pour cuire les aliments, dans ses failles, il y a de l’eau qui désaltère. Le dieu père est lié au ciel à la foudre, au tonnerre, à la pluie, au vent, au soleil. C’est cette alliance qu’on va retrouver bien plus tard dans les religions polythéistes et monothéistes aussi. Ce qui est logique. Nous vivons sur terre et ne sommes pas de purs esprits.

                • Réponse à Marie-Christine 15 mai 2020 20:19

                  Prose par trop prolixe, Françoise, mais je réagis sur les deux premiers paragraphes, car vous faites vraiment fausse route. 1er - "C’est curieux mais j’ai l’impression qu’il y a confusion. J’ai dit que les religions ont toujours été les collaborateurs zélés des rois, des empereurs, des puissants, donc d’un pouvoir matériel qui vise la domination totalitaire des individus. Et c’est toujours le cas. 2e - Si cette réalité que chacun peut constater au quotidien en ouvrant un simple livre d’Histoire, vous paraît similaire à la littérature de gare…y a vraiment du souci à se faire pour vous en terme de compréhension."

                  Le 1er point : la religion catholique n’a jamais été collaboratrice zélée des rois and Co. C’est très exactement l’inverse qui s’est passé, les rois ont toujours été au service de Dieu et donc protecteur de l’Eglise Une Sainte Catholique et Apostolique.

                  L 2e point : les livres d’histoire ont tous été réécris après 1789, par les protestants, les FM et tous ces républicains qui haïssent Dieu au plus au point. Alors, révisez vos sources. Cela n’est donc pas étonnant que vous racontiez tout et son contraire si là sont vos sources. D’où le non intérêt de votre « littérature » de hall de gare.

                  • Réponse à Marie-Christine 30 mai 2020 17:20, par Françoise

                    Non, les rois se sont convertis par opportunisme pour des raisons politiques et territoriales. Toujours. Les abbayes disposaient de larges propriétés et territoires et dominaient parfois toute une région en terme de pouvoir et d’établissement. Il était donc important pour en disposer de se convertir religieusement au moins de façade. Les religions ont servi les rois la plupart du temps et leurs appétits pour disposer d’une part de pouvoir temporel. Le clergé justifie le roi et le roi justifie le clergé. La création cléricale (dès les religions d’état comme la religion grecque) n’est motivée que par l’envie d’un pouvoir matériel sur les consciences et les corps. Le christianisme n’échappe pas à cette ambition. La protection court dans les deux sens : le roi protège le clergé et le clergé protège le roi. C’est un système de dépendance et d’échange de services durant de longs siècles. Se sont de toute façon des amis puisque le haut clergé comme la royauté appartiennent à la même classe sociale donc aux mêmes intérêts politiques et sociaux. Il est donc naturel qu’ils se protègent l’un l’autre. Ils appartiennent au même clan.

                    On est dans une trilogie dans certains pays en terme de pouvoir : roi en terme de représentation, armée au pouvoir et religion d’état. Là aussi mêmes intérêts, même classe sociale de départ, même fonctionnement et idéologie totalitaire.Et on rajoute un quatrième avec la propriété privée étendue, grands propriétaires terriens.

                    C’est pas un hasard que les nobles familles mettaient l’aîné propriétaire des biens, puis le second ou à l’armée ou au clergé. Se sont des pouvoirs temporels importants. Un moyen de contrôle social global. Qui doit être reproduit. D’où la puissance patriarcale et l’absence de choix. Et la reproduction du système. Qu’on retrouve encore aujourd’hui mais déportée sur la grande bourgeoisie. Avec encore trois dynamiques de pouvoir supplémentaire : le contrôle média, le contrôle judiciaire et le contrôle financier. Regardez qui travaille à la Cour des Comptes, dans les tribunaux, les grands journaux ? C’est pas le fils ou la fille d’ouvrier ou le fils ou la fille d’agriculteur la plupart du temps…

                    Faites le tour des grandes familles : vous allez retrouver ce type d’organisation de façon quasi systématique. C’est un grand classique de la sociologie et là encore, ça ne tient en rien du hasard.

                    Pour ce qui est de la réécriture des livres d’Histoire après 1789, je crois que j’ai répondu dans le message précédent. Je crois que là, c’est sans doute ce qui dans votre message m’a fait le plus rire. Je me suis crue chez les extrémistes de St Nicolas du Chardonnet et dans les écoles intégristes hors contrat. Je ne sais pas qui vous a enseigné l’Histoire à l’école, mais les profs devaient être uniquement intégristes. Parce que le discours que vous me tenez, franchement, en relève. Je comprends mieux votre révérence au roman clérical. Ouvrez les fenêtres, Marie-Christine. Je vous promets, le monde réel laïc et non religieux ne mord pas ! 😉

                    • Réponse à Marie-Christine 31 mai 2020 22:09, par Marie- Christine

                      Bonsoir Françoise, Ce message anonyme n’était pas de moi. Donc merci de ne pas me considérer comme une adepte de St Nicolas du Chardonnet etc…etc…etc…

                      • Réponse à Marie-Christine 4 juin 2020 19:50, par Françoise

                        Désolée de vous avoir confondue avec un anonyme mais comme les sujets étaient similaires, je me suis dit que vous aviez simplement oublié de préciser votre nom. Merci d’avoir précisé que ce n’était pas vous.

                        • Réponse à Marie-Christine 6 juin 2020 17:14, par Marie-Christine

                          Oui, Et comme ce message sur l’écriture de l’histoire n’était pas de moi, votre lecture en est devenue biaisée.

                          Pour ce qui concerne l’enseignement du fait religieux à l’école ( demande parce qu’il faut bien quelques connaissances religieuses aux élèves pour comprendre les textes littéraires ou philosophiques ), dont le projet a été abandonné bien avant les attentats islamistes, la raison de cet abandon n’a pas grand chose à voir avec ce que vous dites. Cet abandon est dû à de multiples causes très différentes les unes des autres, les unes apparentes, les autres plus cachées, dont, entre autres, le doublon avec l’enseignement de l’histoire ( ou la Chrétienté est abordée ) et de la philosophie ou la notion de religion est étudiée. Il y a eu aussi la peur des « milieux laïques » qu’il se transforme en « propagande « religieuse, voire en conflits entre religions et la difficulté de savoir à quelle discipline au juste le confier ? La nature de son contenu ? Car qu’est ce que le « fait religieux «  ? Il n’est donc ni rationnel ni raisonnable de passer tout événement quel qu’il soit par le crible d’une unique interprétation et de tordre les faits pour qu’ils coïncident avec ce schéma préétabli. C’est substituer au « roman clérical » un autre roman.

                          Ce qui frappe dans vos écrits, c’est la multitude de domaines divers abordés, d’exemples eux aussi très divers, de remarques répétitives, pour aboutir encore et toujours à la même conclusion. C’est le signe que vous partez d’un a priori. Et qu’ensuite vous n’avez bien entendu aucune difficulté à sélectionner les faits ou à les réinterpréter en fonction de cet a priori. Fausse manière de raisonner bien connue dans le domaine historique et dont il faut absolument se méfier. Présenter des hypothèses comme des certitudes absolues n’est pas non plus recevable du point de vue de la raison. Pas plus que répéter sans cesse les mêmes choses ne les rend plus crédibles pour autant.

                          Par ailleurs, en croyant faire des révélations sur des choses bien cachées jusque là au « « menu peuple » ( ressort de toutes les théories du complot ), vous enfoncez de nombreuses portes ouvertes, par exemple à propos de la christianisation de lieux ou de cultes païens etc…

                          Autre chose : l’intelligence du Judaisme consiste justement à ne jamais fermer l’interprétation et donc à relire sans cesse les textes. Ce qui évite le dogmatisme. Et je ne pense pas qu’aujourd’hui un juif soit plus que cela troublé parce que ses « ancêtres « n’auraient pas été esclaves des Égyptiens, voire n’auraient pas du tout été esclaves à cette lointaine époque ; le sens étant à chercher ailleurs.

                          Quant a l’Islam orthodoxe sunnite, il est bel et bien un farouche monothéisme, même si le culte des marabouts y est toléré.

                          La pensée grecque à laquelle je faisais allusion et dont nous sommes en grande partie tributaires ne se réduit absolument pas à la religion grecque mais englobe les domaines de la science et de la philosophie.
                          De même, la notion d’interiorite individuelle qui suppose autonomie par rapport au clan, à la tribu, à la cité au sens grec du terme, s’est bien développée, en Occident, avec le Christianisme qui fait du Chrétien aussi un citoyen du « Ciel »…D’où la suspicion des autorités païennes. Et il n’est pas question de nier que les hommes aient toujours eu une spiritualité, même si on ne peut faire que des hypothèses sur la nature de cette dernière.Et que les peuples dits « primitifs « n’aient eu une civilisation…

                          Pour finir, si je ne me permets pas de juger de la valeur de votre foi, comme de la foi de quiconque, contrairement à ce que vous affirmez, je me demande bien cependant comment vous est parvenu le message Christique auquel vous adhérez ( et qui découle bien d’une religion : le Judaisme puisque Jesus était juif et quelle est la nature de ce dernier pour vous ? Je ne comprends pas plus ce en quoi vous croyez au juste ? Un Dieu transcendant ? Les forces de la Nature ? Ou de la Vie ?

                          Je ne pensais pas vous répondre mais vos remarques sur l’abandon de l’enseignement du fait religieux m’ont paru significatives de votre manière de raisonner et une chose en entraînant une autre…

                          • Réponse à Marie-Christine 11 juin 2020 02:47, par Françoise

                            Bonsoir Marie-Christine

                            L’enseignement du fait religieux n’est même pas superficiellement abordé durant les cours d’Histoire. Il n’est pas abordé du tout. Ce n’est pas quelques commentaires sur l’art byzantin, les croisades, la conversion de Charlemagne, les guerres de religions qui travaille réellement la question. Si le fait religieux était enseigné à l’école, nul doute que bien des petits musulmans n’ignoreraient pas que leurs camarades juifs sont circoncis comme eux et ont des prescriptions alimentaires proches. Tout comme d’autres enfants n’ignoreraient pas les fondements du monothéisme et la parenté qui existe entre différentes religions y compris des religions polythéistes. La philosophie n’aborde guère la question non plus, à moins de s’en tenir à quelques auteurs. Rares sont les jeunes qui au sortir de la classe de terminale ont une culture du fait religieux. Hormis sur leur pratique religieuse s’ils en ont une.

                            Les historiens des religions ont toutes les compétences pour enseigner le fait religieux à l’école sans tomber dans le roman national ou religieux (la plupart ne sont pas croyants, leur approche est extérieure). Mais encore faut-il la volonté politique pour cette mise en place d’intervenants historiens des religions. Qui n’arrange ni les théologiens ni les religions, ni certains politiques. D’où le blocage persistant vis à vis de cet enseignement dans un cadre scolaire primaire, secondaire. Désolée mais c’est Najat Vallaut-Belkacem qui suite aux attentats, propose ce type d’enseignement en plus à l’école, pour justement éduquer les jeunes et les sortir de logiques communautaristes et de glissement dérivant sectaire. Or, cette belle intention ne sera pas suivie d’effet tout simplement parce qu’il y a opposition massive politique et religieuse à ce type d’enseignement.

                            J’aborde différents domaines car ces domaines sont la plupart du temps oubliés, balayés dans les discussions. C’est pourquoi j’en parle. Je n’ai pas d’à priori. Mais quand je lis certains commentaires, dont les vôtres, je trouve souvent en terme de contenu, une vision très restrictive et limitée au religieux plutôt qu’une vision ouverte et réellement spirituelle.

                            Si les choses que je décris étaient si connues, alors pourquoi personne n’en parle ni au plan clérical ni chez les croyants ? Pourquoi uniquement ne voir la civilisation et la culture que sous l’angle religieux institutionnel ? C’est quand même très intriguant cette façon de réduire le champ de la spiritualité et de la foi aux seules religions institutionnelles. Comme si avant, c’était le néant total…Comme si en dehors des religions monothéistes, rien n’existe en terme de civilisation, de culture, de comportement spirituel.

                            Ce type de discours réducteur religieux, et je m’en rends compte en discutant avec des personnes très différentes croyantes comme non croyantes, est dominant. Mais quand on creuse pour savoir si les gens connaissent un peu les origines de la spiritualité, d’objets religieux, de rites, c’est la plupart du temps, le silence et l’ignorance. S’il y a des personnes qui savent, elles se gardent bien de diffuser ces informations hormis à un cercle restreint. Ce que je trouve particulièrement dommageable pour l’édification de tous. Le manque de curiosité fait aussi beaucoup pour le maintien de l’ignorance. Moins maintenant à l’ère internet, mais tout de même.

                            Détrompez-vous concernant le judaïsme. Ce n’est pas pour éviter le dogmatisme que la discussion est sans cesse argumentée et commentée. C’est pour la passion du verbe et de la contradiction. Et je vous le dis en connaissance de cause pour avoir eu une partie de ma famille de cette confession (sans doute suis-je à ce titre tout à fait dans l’esprit de cette parenté quand je m’exprime sur ces sujets). Je ne vous raconte pas les discussions durant les repas de famille, hautes en couleurs. Mais c’était passionnant aussi. Les lettres d’Elephantine sont par exemple quelque chose qui reste très dur à avaler pour pas mal de juifs religieux et la plupart du temps c’est un document ignoré d’une majorité de croyants juifs (et encore plus ignoré de chrétiens). Parce que ça pose le judaïsme comme ayant sa base non sur le roman religieux monothéiste mais sur le polythéisme qui a évolué progressivement en monothéisme. Autre chose : que l’Ancien Testament ait pu être écrit de par nombre de documents antidatés et par une cohérence de style et d’écriture par un seul et même homme aux alentours de -200 avant JC pour contrer la culture grecque, pose encore aujourd’hui un gros problème à pas mal de juifs très religieux. Alors que c’est un sujet abordé par différents historiens des religions, documenté par différentes sources archéologiques et historiques. Je ne vous raconte même pas la crispation chrétienne sur le sujet…elle n’est même pas envisageable en terme de discussion ni même d’éventualité. Le jour où l’on invitera des historiens des religions et non des théologiens sur ce type de sujet sur Arte ou sur une chaîne TV à diffusion nationale, il fera très beau. Mais je doute que ça soit pour demain. De même je doute qu’un jour au catéchisme, les enfants reçoivent un enseignement sur comment le christianisme s’est réellement implanté et comment les enfants étaient acheté par le clergé pour servir de domestiques mais aussi de petit personnel dans les abbayes, couvents, etc.

                            Vous me faites rire car vous dites que vous ne jugez pas la foi des uns ou des autres mais vous mettez en doute ma foi. Ce que je trouve très drôle parce que très contradictoire. Mais c’est pas grave du tout. Je ne me formalise pas car la contradiction est le propre de l’humain. C’est juste que ce paradoxe me fait rire.

                            Pour répondre à votre question, j’ai été baptisée bébé, suivi le catéchisme et un parcours religieux familial catholique. Jusqu’à 19 ans, j’avais une pratique religieuse et une foi ancrées dans le roman clérical. Et puis, à 19 ans ou presque, j’ai un grave problème de santé qui va me conduire à un arrêt cardiaque et à un coma dépassé générateur d’une expérience de mort imminente.

                            Au cours de cette expérience, j’ai eu une espèce de mise à niveau spirituelle et religieuse qui m’a fait réaliser et comprendre différentes choses. On va dire que ça m’a provoqué un discernement en accéléré, digéré ensuite très lentement car la compréhension de l’âme hors du corps terrestre est beaucoup plus rapide qu’une fois le corps réintégré.

                            Ce qui correspond pour moi à un éveil spirituel profond mais très différent de l’approche éducative religieuse que j’ai reçue au départ. Cheminement personnel spirituel qui m’a permis d’ouvrir ce domaine en ne le réduisant pas à la culture religieuse que j’avais reçue, mais à me documenter sur la spiritualité en général , de façon large. Ce qui m’a poussée à vivre réellement la foi de façon intime et personnelle plutôt que me fier au monde religieux quel qu’il soit.

                            Pourquoi ? Parce que durant cette expérience, ce que j’ai appris sur Dieu fait que je ne peux plus considérer comme véridiques des dogmes, des croyances. Qui appartiennent davantage à une adhésion et à une soumission cléricale qu’au registre de la foi en Dieu dans ce qu’il y a de plus authentique et de concret.

                            La réalité divine que l’on rencontre durant ce type d’expérience, permet de comprendre les différences entre cette réalité divine concrète vécue, qui est et qu’on ne peut pas nier tellement elle est vécue sur tous les plans en même temps (physique, psychique, émotionnel, subtil, mémoriel, sensible, spirituel) et les croyances religieuses.

                            Ce qui permet de comprendre qu’aucune religion ne détient la vérité. Qu’il y a parfois des choses justes au plan spirituel mais aussi beaucoup de choses qui relèvent des fausses croyances et de l’absurde, du contresens parce que la réalité divine n’est pas comparable ni compréhensible à l’échelle humaine. C’est d’une toute autre nature sans que l’humain puisse poser des repères dessus que ça soit en terme de temporalité, d’expression, de verbalisation, de localisation, d’espace, de géométrie, de physiologie…Ca relève du tout autre. Ce n’est comparable à rien de connu sur terre. On ne peut donc pas y plaquer des concepts humains. Quand on en fait l’expérience concrète, on se rend compte immédiatement que ce serait ridicule. C’est autre. Et il n’y a pas de mot humain pour le définir.

                            Le contenu de l’expérience de mort imminente que j’ai faite durant le coma dépassé, nourrit ma foi depuis 30 ans et m’a permis d’immenses découvertes à la fois intimes et spirituelles, mais aussi d’apprendre énormément de choses culturelles, scientifiques, historiques, sociologiques. Vers lesquelles je ne serais jamais allée me documenter ni même n’auraient pu m’intéresser si j’en étais restée à la culture religieuse et spirituelle que j’avais avant mon coma.

                            L’approche du Divin que j’ai depuis 30 ans n’est pas du tout la même que celle que j’avais avant mon coma. La connaissance que l’on a de Dieu, de la Parole de Jésus non plus n’est pas pareille après. Elle ne se fait pas du tout sous le même angle du fait de la sortie hors du corps, des informations reçues durant l’expérience et des connaissances apprises durant cette expérience. Et qui se trouvent prolongées et étoffées, digérées très lentement après le retour à la vie normale, au rythme que l’on souhaite (sans jugement de Dieu) et suivant les particularités vécues durant le coma.

                            Pour résumer, c’ est comme avoir eu une première vie avec un certain environnement relativement limité en terme de connaissances, d’apprentissages, d’expériences mais dont vous pensez que c’est la seule vérité en terme de spiritualité, de rapport concret au Divin.

                            Et avoir une seconde vie complètement différente après, parce que lors de la dissociation de l’âme d’avec le corps, il y a eu une mise à jour complète du système, des croyances, du fonctionnement avec un élargissement total en terme de repères, de connaissances, de pratiques, de ressentis. Une telle expérience spirituelle mais aussi physique (qui sort du cadre et des limites habituelles) pousse sur un chemin très particulier, à travailler l’unité en soi et à s’ouvrir dans tous les sens du terme, ce qui suppose des approches très différentes mais aussi de se documenter différemment. Et amène la prise en compte de tout ce qui existe depuis la nuit des temps en terme de spiritualité. Pas juste à se cantonner au religieux.

                            Ce que je vis spirituellement au quotidien n’est pas ancré dans le discours ou le texte religieux ni dans une pratique rituelle religieuse mais dans un lien profond, intime, personnel avec Dieu qui me guide dans ma vie et dans mon rapport aux autres et dont je ressens la présence et l’énergie chaque jour. C’est cette présence et cette énergie qui me poussent et m’amènent à ouvrir mon regard, à comprendre le Divin non en terme d’adhésion à des textes religieux, mais à le chercher dans le silence, dans l’amour, dans un paysage, dans la contemplation, dans la prière, dans l’équilibre de l’ombre et la lumière, dans un sourire, dans un partage, une discussion, dans l’intuition, la création artistique sous toutes ses formes, la transmission, les synchronicités de faits, de rencontres, d’évènements, l’interdépendance des humains avec l’ensemble du monde vivant et de l’environnement.

                            Voilà sur qui et quoi s’appuie ma foi. Ca se vit dans l’intimité ordinaire, uniquement sur du vécu personnel. Il y a sans doute dans ce cheminement quelque chose de proche d’une expérience spirituelle d’ermite. Mais sans appartenance ni dépendance religieuse. Ni à un groupe ni à un clergé ni à un gourou ou je ne sais quel bonimenteur de foire. Ni coupure avec le monde extérieur mais au contraire intégration pleine et entière dans le monde.

                            L’intériorité, c’est à dire l’âme, la reconnexion à son âme et aux aspirations de son âme lorsqu’elle s’unit à Dieu et en Dieu, s’accepte dans son intégralité qui comprend aussi le corps qui la reçoit et ses interactions, est un chemin long, lent tout au long de la vie et est balisé par tout un tas d’étapes et de prises de conscience. De doutes réguliers, de nuits noires de l’âme aussi. Ca fait partie de la foi vécue, du parcours. Avec la certitude cependant que Dieu ne nous lâchera jamais. Qu’Il sera toujours là.

                            Je trouve que ce type d’expérience et de parcours permet un recul vis à vis du monde religieux quel qu’il soit. Et une analyse nourrie d’une documentation davantage historique, sociologique sur le sujet, en parallèle avec ce que l’on comprend post expérience de mort imminente au sujet du Divin et avec ce qu’est réellement la foi.

                            • Réponse à Marie-Christine 17 juin 2020 22:30, par Marie-Christine

                              Françoise

                              Dernière mise au point car notre discussion n’a pas grand chose à voir avec les sujets abordés par ce blogue.

                              Desolee aussi ; c’est Regis Debray qui, le premier, a élaboré le projet d’un enseignement du « fait religieux » à l’école. Et, outre des perspectives historiques bien evidemment abordées dans le cadre du programme d’histoire, un chapitre du programme de Terminale en Philosophie porte explicitement ce titre. Mais, il est en fait, à mon avis, bien difficile de s’accorder sur la définition de ce que l’on entend par ce terme bien vague de « fait religieux » susceptible de multiples interprétations. De toute façon, les critiques de Nietzsche ou Freud ou Marx sont bien plus radicales et plus intéressantes, dans leur complexité même, que toute démolition de ce que vous appelez le « roman clérical « . Et cela commence avec les penseurs des Lumières ( voir « la religion civile », « la religion dans les limites de la simple raison » etc…) et encore, bien auparavant, avec « les matérialistes de l’Antiquite » qui sont enseignés depuis fort longtemps.

                              Par conséquent, ce ne sont pas les autorités catholiques qui se sont opposées, contrairement à ce que vous affirmez avec une certitude absolue, à cet enseignement. Au contraire, puisqu’elles le pensaient a priori comme la réhabilitation de la pertinence du discours religieux. Voir des complots partout, amalgamant dans un même camp et avec les mêmes intentions, toutes les autorités religieuses et politiques, n’est pas sérieux. Car cet enseignement, dans le cadre de l’école secondaire, comporte des questions de légitimité et de contenu beaucoup plus sérieuses et complexes que ce que vous en dites et a suscité, a juste titre, de nombreux débats.

                              Par ailleurs, les recherches sur l’écriture et la composition des livres de la Bible comme des Évangiles se sont faits jour et se poursuivent encore. Même chose pour l’evolution du Judaisme et de ses différentes composante etc…C’est pourquoi j’ai écrit que vous enfonciez des « portes ouvertes »

                              De même , contrairement à ce que vous affirmez, il y a bien eu sur Arte ou d’autres chaînes de Télévision, des émissions dont le moins que l’on puisse dire est qu’elles n’allaient pas dans le sens du « roman clérical « ( voir la série « Corpus Christi ») ou, dans un autre domaine, le succès des livres de M.Onfray ( voir son « traité d’atheologie « ) ou de F. Lenoir : ( « Comment Jesus est devenu Dieu »).

                              Denier point : encore une fois, il n’a jamais été question pour moi de juger la valeur de votre foi mais de comprendre son contenu : ce qui n’est pas du tout la même chose. Entre parenthèses, je n’ai toujours pas compris comment aurait bien pu vous parvenir le « message christique » et, encore moins, en quoi il consiste pour vous ? Votre expérience de mort imminente, incommunicable par définition, vous appartient exclusivement. Il n’y a donc rien à en dire. En revanche, il est légitime que vous laissiez aux autres la liberté d’avoir eu de tout autres expériences, y compris spirituelles, une tout autre histoire, tout aussi valables que la vôtre, et qu’ils ne soient pas prêts à entrer dans votre simple et unique grille d’interprétation, surtout assénée comme la vérité définitive et absolue sur tous les phénomènes abordés. Il serait légitime aussi que vous laissiez aux autres la liberté de leurs propres réactions par rapport à ce qu’ils ont vécu en Église ou ailleurs.

                              • Réponse à Marie-Christine 21 juin 2020 17:12, par Françoise

                                Entre l’époque Régis Debray début des années 2000 et l’époque Najat Vallaut Belkacem…il y a eu de l’eau sous le pont si je puis dire. Dans les faits les plus avancés et non juste dans l’idée, c’est très récent. Et désolée, mais les autorités religieuses (pas seulement catholiques) se sont justement opposées à cet enseignement puisqu’il n’a pas pour but de valoriser le discours religieux ni de le réhabiliter mais de proposer une réflexion relativement critique et scientifique des religions et dans un cadre laïc. Quand vous savez les crispations identitaires religieuses et pas seulement cathos, vous comprenez très vite le pourquoi du comment. Et ça n’a rien d’un complot du tout. Ca va avec des religions qui se radicalisent et qui ne veulent pas d’un enseignement du fait religieux critique (au sens sciences religieuses du terme) à l’école. Ce n’est pas en classe de terminale avec quelques citations de Nietszche, Marx et Freud, Kant qu’on peut se dire que cet enseignement est fait. Franchement…on est loin du compte. Et en Histoire aussi. En Histoire de l’Art (qui correspond aujourd’hui essentiellement à l’ enseignement de ce qui était Arts Plastiques au collège faute d’enseignants diplômés au plan technique artistique en école secondaire), c’est un tout petit peu plus possible, mais ça reste très limité et peu d’enseignants s’y aventurent. J’aborde ce chapitre avec mes apprentis dans le cadre de l’enseignement architectural mais aussi de l’histoire de la mise en pages, mais ça reste quelque chose de très limité là encore. Dans un programme d’enseignement secondaire, qu’il soit professionnel ou général, c’est peanuts. D’où la pertinence d’avoir des enseignants spécialisés de l’Histoire des Religions (sciences religieuses). Et pas du soupoudrage à la petite semaine par le prof d’Histoire-géo, le prof de philo et celui d’Histoire de l’Art.

                                Vous citez Frédéric Lenoir et Onfray, que j’appelle des opportunistes de la pensée sur ces thématiques. Et c’est rien de le dire que ce soit chez l’un comme chez l’autre. Ils ne sont surtout pas des références en la matière. Lenoir a été lié aux groupes dérivants sectaires (Communauté St Jean et Marie-Dominique Philippe) et lié au plan de la famille politique et idéologique à Giscard, ce dernier étant lié à l’Opus Dei. Quant à Onfray…au vu de la dérive extrême droite que nous observons du monsieur, franchement…pas de quoi pavoiser.

                                Les recherches bibliques ne sont diffusées au grand public que lorsque ça concerne une recherche théologique et archéologique. Très peu sur ce qui concerne l’Histoire des Religions.

                                Un des seuls qui est admis parce qu’il est croyant et défend une vision plutôt théologique qu’historique et critique, c’est Odon Vallet. Médiatiquement, c’est sur lui que se braquent les caméras et les micros. Derrière et relativement loin derrière, vous avez Jean Baubérot. Mais justement parce que son discours est plus laïc que pro-religieux, regardez ce qui se passe médiatiquement le concernant. C’est assez exemplaire à voir. Essayez d’aller voir si on parle de Bernard Barc, c’est déjà plus compliqué. Parce que cet historien des religions n’est surtout pas mis en avant. Le principe de la double hauteur des écrits bibliques n’est pas précisément médiatisé ni expliqué. Combien de croyants sont au courant de cela ? Très très peu. Et au sein du clergé, je ne suis même pas sûre que ça soit tant que ça étudié. Et encore moins médiatisé auprès des croyants. Alors les portes ouvertes, hum hum…

                                Le documentaire Corpus Christi d’Arte n’était pas précisément super critique. Avec des intervenants des universités hébraïques et catholiques principalement, c’était pas franchement le propos. Ca reste davantage en phase avec un discours relativement proche du versant théologique.

                                Je crois m’être expliquée suffisamment sur le contenu de ma foi et du message christique dont j’ai fait profit sans devoir y revenir. Ca continue de me guider au quotidien dans une dimension particulière liée à mon expérience de mort imminente. Qui m’est donc personnelle.

                                Relisez s’il y a des éléments qui vous manquent. En quoi est-ce que j’entrave la liberté des uns ou des autres ? J’aimerais comprendre. Je respecte les parcours spirituels des uns et des autres. Chacun fait comme il peut, à la mesure de son histoire. Si tout le monde avait le même parcours, ce serait un peu monotone.

                                Ici sur ce site, j’explique certains processus, certains liens qui existent entre différents acteurs cléricaux et certains groupes politiques, entre différents groupes dérivants sectaires et les objectifs matériels qui portent les uns et les autres sous couvert de spirituel. Le dessous des cartes en quelque sorte. Ca me paraît important au plan informatif et éducatif. Et c’est très facilement vérifiable au plan bibliographique et médiatique.

                                Je ne vois pas en quoi ce type de démarche dévalorise les parcours spirituels des uns ou des autres. Ca les éclaire sur des plans que la plupart n’avaient pas du tout réalisé au moment de leur engagement dans des communautés dérivantes sectaires. Ca leur permet de faire des connexions entre différents évènements, différents moments de leur vie communautaire et les objectifs financiers, politiques, idéologiques de la communauté sectaire à laquelle ils ont adhéré quelques années. Après, à chacun de voir midi à sa porte. Je n’ai pas pour habitude de dénigrer les parcours des intervenants ni de mettre en doute leur foi ni leur demander se justifier à ce sujet. Ca me paraîtrait intrusif.

                                Par contre, très souvent, j’ai dû me justifier sur mon parcours aussi bien de vie que spirituel. De votre part également. Comme si je n’avais aucune légitimité à m’exprimer, simplement parce que je pose un regard critique sur ma religion, sur les religions en général et que j’explique le comment du pourquoi. Alors, je m’interroge quand vous prétendez que je ne respecterais pas la liberté et le parcours des autres… Qu’est-ce qui vous fait si peur, Marie-Christine ? Si véritablement vous avez la foi, que ce lien en Dieu est puissant et quotidien, en quoi ce que je peux dire sur les dérives cléricales et religieuses va porter atteinte à votre foi ? Ces dérives cléricales et religieuses n’ont strictement rien à voir avec Dieu. Mais avec le registre du pouvoir au sens politique et matériel, avec la recherche de l’emprise psychologique, morale. Dieu n’est pas du tout dans ces registres. Il n’a jamais été dans ce genre d’entreprise. Il a juste servi de paravent et de vitrine à des entreprises davantage matérielles que spirituelles. Et c’est encore le cas aujourd’hui. Ca ne devrait surprendre personne. Ni perturber les croyants. Ce type d’instrumentalisation de Dieu est logique. Il va avec la civilisation des empires qui est en train de s’effondrer. En quoi ces gesticulations et errances ont rapport avec un lien profond et personnel avec Dieu ? Le lien à Dieu est tout autre. Il va avec l’intimité de chacun. Et ne se discute même pas. Ce n’est pas l’objet.

                  • Réponse à Marie-Christine 31 mai 2020 15:04, par volubilis

                    madame Françoise n’oubliez pas parmi l’angélisme des primitifs les papous cannibales . amicalement vautre .

              • Réponse à Françoise 31 mai 2020 19:24, par Daniel

                Je vous cite « Un attouchement est un crime sexuel. Ce n’est pas moins grave qu’un viol. » Je me demande quel genre de sévices vous avez subis dans votre enfance pour écrire pareille ineptie. J’ai subi des actes de barbarie de la part de ma mère ( je ne vous parle pas de la famille « Bidochon » , je vous parle de ruralité française dans les années 1970 : ma mère ne buvait pas d’alccol et nous menions grand train de vie) Cétait une femme autoritaire avec juste ce qu’il faut d’autoritarisme « protestant » à la sauce de flamande pour devenir une parfaite sadique ( pour plus d’explications sur ce sujet voir Adorno et la question de l’autoritarisme allemand ). N’ayant trouvé aucune aide dans ma famille et incapable de dénoncer ma mère à la police ( dans les années 70 il n’y a pas que dans l’Eglise qu’on se voilait la face………), je suis resté très sensible aux témoignages d"enfants violentés. Le lieu de ces violences était le foyer familial et le local professionnel de ma mère (et non le confessionnal). Vous me faites bien rire avec vos attouchements. Je ne voudrais pas entrer dans une concurrence victimaire sordide mais vous êtes vous déjà figuré ce que représente au plan émotionnel un tabassage d’un enfant par un de ses parents qui n’a pas l’excuse de boire ? Ou pire encore des actes de torture ? J’ai eu la chance de trouver une consolation temporaire dans le christianisme. Freud aurait répondu que je reportais sur la Vierge tout l’amour qu’il m’était impossible de donner à ma mère et il est probable qu’il en fut ainsi. Personnellement j’aurais adoré un peu plus de marques d’affection et d’amour ( paedo -philia = amour des enfants ) de la part de ma mère à mon égard. Dernière remarque : votre critique des institutions laisse étrangement de côté l’institution de la famille, que le Christ ne portait pas particulièrement dans son cœur (contrairement à l’Eglise qui l’a portée au pinacle à partir du IIIe siècle ). C’est pourtant votre famille qui est la première responsable de votre évident mal-être. Dommage que vos expériences ne vous ait pas ouvert les yeux sur ce sujet.

                • Réponse à Daniel 4 juin 2020 19:17, par Françoise

                  Nous sommes de la même génération alors. J’ai été aussi tabassée régulièrement en plus des attouchements et des viols, une tentative de meurtre sur ma mère, une autre sur ma soeur et moi un soir de Noël. Ca a démarré j’avais 5 ans. Et ça s’est terminé j’avais 19 ans. 17 concernant les crimes sexuels. Dans un petit village. Le rural profond. Et pas d’alcool non plus chez mes tortionnaires familiaux. Abuser sexuellement d’une gamine de 5 ans quand on est une vieille femme de 75 ans, je pense que c’est un crime aussi grave qu’un viol. Ca détruit tout autant. Ca handicape tout autant dans la vie et durablement. D’autant que ça a duré plusieurs années me concernant, chaque dimanche après-midi ou presque. Après ça, mon père m’a violée et tabassée, comme il l’a fait sur ma soeur et ma mère. Avant les tentatives de meurtre, dernier acte de sa violence avant rupture familiale définitive.

                  Pendant des années, je n’ai pas pu m’asseoir sur un siège de toilettes. Des problèmes à chaque visite médicale. Gynéco, c’était pire encore. Je n’ai pas pu envisager une grossesse durant des années et des années. Il m’a fallu des années de thérapie pour soigner, traiter les traumatismes et attendre la quarantaine pour enfin me lancer dans un projet familial. Et j’ai compris que pour ce qui concerne le crime sexuel, l’abus sexuel régulier perpétré sur moi par ma grand-tante paternelle durant mon enfance avait fait autant sinon plus de dégâts sur moi que les viols, humiliations et coups paternels sur mon corps d’adolescente. Et pour avoir discuté avec nombre de victimes d’abus et de viols dans un cadre associatif, j’ai constaté que nous étions une majorité dans ce cas. Je dis donc très clairement qu’un attouchement est un crime sexuel aussi grave qu’un viol. D’autant que nous autres victimes avons tendance rapidement à relativiser, à nier la portée traumatique de ces abus par rapport à d’autres violences sexuelles et non sexuelles subies. Mais c’est en réalité ces abus qui ont le plus de mal à être traités et guéris. Parce que nous avons du mal à en reconnaître la gravité. Donc tendance à minorer ces actes, ce qui perpétue encore plus le traumatisme initial. Le jour où véritablement on traite le problème en thérapie psy, alors on comprend qu’il faut le traiter autant et aussi longtemps que le reste parce que c’est aussi grave. Donc pénalement, il devrait être traité de façon aussi dure que le viol. D’autant plus sur des mineurs.

                  Ma critique de l’institution cléricale, je pourrais l’appliquer aussi à la famille. Je suis la première à dire qu’elle n’est absolument pas protectrice de ses membres, mais souvent le premier lieu de souffrance profonde d’un individu. Je suis en lien depuis des années avec des associations de victimes d’inceste et de victimes de violences intrafamiliales. Ca n’a rien d’un hasard.

                  Ceci étant dit, la famille ne prétend pas être Dieu à la place de Dieu ni incarner la vérité avec un grand V. Ce qui permet de pouvoir s’en extraire et de se reconstruire sur des bases différentes quand la famille est toxique, déficiente et violente. Pour ce qui concerne le clergé, on est sur un registre spirituel. Quand un clergé est abusif et criminel sexuel, manipulateur, parce que ça touche aux croyances, à la spiritualité, l’emprise est d’un autre ordre que familial. Ca touche à la transcendance. Si on a de lien à la spiritualité que par le biais du roman clérical et pas de lien personnel à Dieu, tout ce qui relève de la spiritualité s’effondre. Pour s’en sortir, il faut dissocier foi et religion. Travailler sur la foi et non sur la dimension religieuse. Mais ça ne peut se faire qu’en comprenant précisément le rôle et l’histoire des religions.

                  Vous avez déporté votre manque d’affection et vos traumatisme en investissant Marie. C’est une solution que vous avez pensé préférable à la thérapie. Mais ça ne remplace pas une thérapie psy. J’ai un lien profond et personnel à Dieu, à Jésus. Je prie chaque jour et vis quelque chose de très très fort au plan spirituel dans le cadre de ma foi. Pour autant, ça ne remplace pas une thérapie psy. Et heureusement que j’en ai fait une pour comprendre, travailler et dépasser mes traumatismes. Ce travail psy m’a permis de pouvoir réaliser les projets qui me tenaient à cœur. C’est un cadeau que l’on s’offre à soi-même. Même si ça demande du temps, du travail sur soi. Mais c’est la base pour aller mieux. Marie, Jésus, Dieu Père ne feront jamais le travail thérapeutique d’un psy. Ni ce travail à notre place. Et ce travail est nécessaire pour aller mieux. Et s’autoriser à être heureux, heureuse de façon pleine et entière aussi. Lâcher ses grosses valises et ne pas les faire porter à la génération suivante aussi. Car ce qu’on ne traite pas en thérapie psy se reporte sur la génération suivante. Qui aura en plus de ses propres soucis, le devoir de traiter ce qui n’a pas été traité par les générations précédentes. Ce qui, de mon point de vue, n’est pas normal ni souhaitable. C’est pourquoi d’ailleurs avant d’avoir et de concevoir des enfants, j’ai entrepris tout le parcours thérapeutique psy. Je n’avais pas envie que mon enfant porte tout ce vécu traumatique. Ca me paraissait injuste et une forme d’abus également.

                  Dernière précision : je n’ai plus de mal-être. C’est fini, grâce aux longues années de thérapie psy que j’ai entreprises. J’ai une vie très heureuse et très alignée depuis une bonne vingtaine d’année entre mon métier qui est aussi une vocation, mon couple et ma petite famille. Des passions également. Je suis sortie de ce passé et j’en suis heureuse. Une belle victoire. Par contre, je reste très sensible à ce qui touche à ces questions d’abus, de crimes. Et je peux réagir de façon épidermique quand un propos me choque sur ces questions.

            • Communiqué de presse concernant le père Georges Finet 11 juillet 2020 06:46, par Cornic Jean-Pierre

              .dans ce que vous dîtes, il y a du vrai et de l’excessif et donc du faux. Mais attention c’est la tactique du diable…mélanger le vrai et le faux pour troubler son monde. Pourquoi accusez vous les religions ?? Mao, Polpot.,la Corée du nord ont largement fait aussi bien… et sans religieux…quand un déséquilibré entre dans une institution, il ne faut pas supprimer cette institution à cause de celui-ci. J’étais athée jusqu’à 21 ans, et je suis entré dans l’Église et cela a été pour moi une libération même si je sais qu’il y a des tordus dans l’Église. Je suis prêtre, un pauvre prêtre et je sais que Dieu existe et que les humains ont besoin d’être nourris par lui, et avec mes petits moyens, j’essaie de porter la foi autour de moi. Jésus a choisi 12 apôtres dont un qui allait le trahir, pourquoi ? Pour nous faire comprendre qu’il y aurait toujours des judas dans l’Église qui trahiraient le message du Christ et de l’Église à chaque génération, c’est malheureusement vrai. Mais contrairement à ce que vous dîtes dans vos propos outranciers, les onze autres apôtres sont de bons disciples humbles et fidèles. Père Jean-Pierre

              • Communiqué de presse concernant le père Georges Finet 12 juillet 2020 17:29, par Françoise

                Bonjour Jean-Pierre

                Je ne sais pas si c’est à moi ou pas que vous vous adressez mais si c’est à moi, merci de ne pas me diaboliser. Pour quelqu’un qui se dit prêtre et chrétien, commencer à diaboliser d’entrée son interlocutrice, ça la fiche rudement mal. Ca ne me viendrait jamais à l’idée de le faire, même si je ne suis pas d’accord avec la personne avec laquelle j’échange. Alors pourquoi le faites-vous ?

                Pour revenir à votre question : j’accuse les religions parce que dans le sujet qui nous occupe, il s’agit à la base d’un totalitarisme religieux qui amène et crée des crimes et des dérives sur la base d’un chef tout puissant et d’une poignée d’hommes se prétendant supérieurs au reste de l’humanité et prétendant modeler l’humain selon leurs intérêts particuliers ou l’exterminer s’il fait opposition à leur projet. Comme tout totalitarisme, Pol Pot et autres compris. Les totalitarismes se ressemblent tous. Ils font tous autant de mal à l’humain. Tout en prétendant pourtant en faire une espèce de surhomme, d’être parfait.

                Jésus n’a jamais souhaité créer de religion, pas de système totalitaire, Dieu non plus. Le texte de la passation de Pierre n’a jamais été prononcé par Jésus mais écrit par le diacre Philippe (rédacteur de l’évangile de Matthieu) pour mettre Pierre en avant (il le reconnaît ainsi comme chef) et le remercier de l’avoir fait diacre et de lui avoir confié la rédaction de cet évangile. Peut-être l’ignoriez vous mais c’est la réalité. Ca n’est qu’un échange de politesses, qui malheureusement, a été utilisé comme un pilier dogmatique religieux. Pourquoi ? Parce qu’il y a eu une lutte sans merci après la mort de Jésus pour diriger le groupe. Et puis parce que l’idée d’un Jésus sans institution, sans pouvoir, qui ne cherche pas le pouvoir, qui n’est pas dans une démarche de pouvoir, ne sert pas une vision totalitaire.

                Or, pour faire rentrer Jésus dans une dimension totalitaire et justifier aussi la création religieuse institutionnelle, il était nécessaire de prétendre qu’il avait nommé un chef institutionnel et appelé à la création d’une nouvelle institution religieuse. Sauf qu’il ne l’a pas fait. Tout au plus, avait-il indiqué que lui mort, c’est son demi-frère Jacques qui guiderait le groupe de disciples. Mais il n’a jamais désigné Pierre. Le fait que les différents courants chrétiens institutionnels se soient mis d’accord sur ce chapitre, ne rend pas pour autant l’écrit vrai. Jésus n’avait aucune ambition religieuse ni de sortir du judaïsme, ni de fonder une religion différente. Juste faire progresser spirituellement et humainement, relationnellement ceux et celles qui le souhaitent. Ce qui est une toute autre démarche. Spirituelle mais pas religieuse. Cette dimension spirituelle peut être vécue par tous, peu importe son contexte de vie, sa religion, sa culture. C’est sa dimension spirituelle et non religieuse qui fait l’universalité du message.

                Jésus nous a transmis un message d’amour et de paix. Un message qui doit permettre à chacun de s’émanciper au plan spirituel, d’avancer dans sa vie en conscience, en joie, en paix aussi bien avec soi qu’avec les autres.

                Ce message, chacun le reçoit différemment, parce que nous sommes tous différents et que Dieu s’adresse à nous en tenant compte de notre spécificité d’âme, de notre rythme, de notre capacité d’écoute, de réception, de notre cheminement. Il n’y a personne d’autre que soi qui peut avancer dans ce chemin. Et nul ne peut prétendre guider les autres sur ce chapitre de la foi, du domaine spirituel. Dieu n’est pas une technique, ce n’est pas un savoir-faire artisanal avec une gestuelle à reproduire. Dieu est immatériel. Et ce qu’il nous transmet à nous personnellement, n’est pas ce qu’Il transmet au voisin, à la voisine. Et ce que Dieu nous donne est toujours de l’immatériel. Donc pas du tout quelque chose de matériel. Un bien matériel se transmet. Ce qui relève de l’immatériel reste immatériel et personnel. Ce n’est pas transmissible.

                Dans la foi, tout au long de notre vie terrestre, chacun est seul(e). Et nous sommes chacun individuellement appelés dans cette solitude qui est la demeure de notre intériorité, à être capitaine de notre âme. Nullement capitaines d’autres âmes. Même si pour autant, nous sommes interdépendants les uns des autres. C’est déjà quelque chose d’extrêmement difficile que de parvenir à une certaine harmonie en soi et avec les autres (ce qui peut prendre toute une vie), alors vouloir en plus guider les autres…ça paraît plus que mission impossible rapport à tout ce qu’il nous faut apprendre, traiter, surmonter, dépasser, soigner ne serait-ce que pour nous-même individuellement.

                On ne peut que rappeler le message christique, en essayant soi-même de le vivre du mieux qu’on peut avec qui l’on est. Mais partager le message christique ne donne aucun savoir ni aucun pouvoir supplémentaire par rapport aux autres. Nous sommes tous autant que nous sommes aussi démunis, aussi pauvres, aussi ignorants par rapport à Dieu. Ce que malheureusement, l’institution cléricale, les religions au plan institutionnel, ont oublié. Se pensant Dieu à la place de Dieu. D’où les dérives, crimes, abus sordides que nous déplorons tous et toutes.

                Et ce n’est pas seulement le fait d’une poignée d’individus. Quand l’institution dans son ensemble cautionne des dictatures, utilise des milices pour tuer, opprimer, terrifier des personnes, pour dépouiller financièrement, pour réduire en esclavage qu’il soit domestique ou sexuel, et que tout cela est caché, les documents inaccessibles, qu’il n’y a pas de justice pénale pour punir ces crimes, mais une impunité constante, et que tout le clergé travaille à cacher ces crimes, atrocités durant des siècles avec un discours lénifiant comme écran de fumée, vous appelez ça comment ? Juste le fait d’une minorité ? Ou alors le fait d’une institution totalement corrompue à tous les niveaux ?

                Il y a un moment où il faut quand même appeler un chat un chat. Admettre les faits tels qu’ils sont. C’est une base. Sinon aucune confiance n’est possible.

                Il va sans dire qu’en 1980, quand vous êtes devenu prêtre, vous ne saviez pas le dixième de ce que nous savons tous et toutes aujourd’hui sur l’institution en terme de crimes et d’atrocités. Parce que l’omerta était encore très importante et l’institution disposait encore d’une forte emprise sur la société. Et la plupart des prêtres, religieux, religieuses ignoraient tout de cette dimension criminelle institutionnelle. Beaucoup ne la découvraient jamais de toute leur vie tellement le formatage idéologique et le peu d’ouvrages critiques accessibles leur rendaient impossibles ces découvertes. Depuis une bonne vingtaine d’années, cette documentation est de plus en plus accessible à tous, par voie numérique. Si peu qu’on sache taper les bons mots-clés et trouver les bons espaces documentaires, sérieux et non fantaisistes, on découvre des tas de choses au plan historique et politique et social et judiciaire sur l’institution cléricale. Sans même parler des affaires criminelles récentes. Ce qui n’était jusque là connu que d’un petit nombre au sein du haut-clergé (savamment confiné et mis au secret au St Office) peut être connu de tout le monde, même sans appartenir au clergé. Il n’y a donc plus la possibilité de cacher les faits criminels. Qu’ils soient récents comme plus anciens. Et c’est bien ce qui embarrasse l’institution qui a toujours misé sur le fait que jamais ses crimes ne seraient découverts ni mis en lumière. Que tout serait toujours caché, dissimulé et donc ignoré de la population.

                Sauf que ce temps est révolu. Et que le minimum est d’admettre les faits. Pas de continuer à prétendre que c’est faux. D’une, ça ne sert pas la réalité des faits. De deux, ça ne grandit pas l’institution mais en fait un système voyou, criminel, abusif. Une mafia religieuse… Et de trois, ce déni, ce refus d’admettre la réalité criminelle est en train de précipiter la fin de l’institution.

                On le voit depuis les années 70 par la diminution constante de vocations religieuses aussi bien monacales que pastorales. On le voit par la radicalisation religieuse qui s’exprime au niveau idéologique clérical. On le voit par les passe-droits accordés à des communautés dérivantes sectaires qui ont de plus en plus d’emprise dans la pratique communautaire et dans les responsabilités cléricales. On le voit par la désaffection de plus en plus grande des pratiques communautaires. On le voit par le dévoilement de plus en plus régulier d’affaires criminelles internes.

                Se sont des situations et des expressions qui montrent la fin d’un système totalitaire. Qui se « sectarise » de plus en plus, à mesure que la population conquiert par l’accès à l’information et à l’éducation scolaire, de nouvelles connaissances sur l’Histoire, la politique, les sciences, les religions, etc.

                Ce qui ne veut pas du tout dire la fin de la foi. Au contraire, plus nous avançons dans le temps, plus les gens ont la foi. Même des gens très pragmatiques, très scientifiques. Sauf que la foi se vit et s’exprime de plus en plus hors du contrôle des religions. Et qu’elle se vit davantage dans une démarche individuelle, personnelle, privée. Pas dans une démarche collective ni communautaire. Ce qui en réalité est logique. La foi relève du domaine spirituel au sens large, pas du seul domaine religieux. Ce que ne veulent surtout pas admettre les institutions religieuses.

                • Faux ! le langage, l’écriture, les connaissances scientifiques, techniques, les formules de politesse, l’ensemble des valeurs morales, les manieres de se comporter en société etc..qui ne sont pas des biens matériels se transmettent bien d’homme à homme, sinon aucun progrès n’aurait été et ne serait possible, et aucune humanité non plus. Et il n’y aurait nul besoin d’école et d’éducation au sens large du terme.

                  On ne se fait pas seul par génération spontanée. On construit sa personnalité comme ses valeurs et ses croyances par l’entrelacement de différentes influences qu’on les accepte ou qu’on les rejette. Sinon, la liberté serait la liberté du « vide » et la pensée personnelle ne serait que du néant.

                  La transmission est donc le propre de l’humanité bien qu’elle ait déjà lieu, de façon restreinte, chez l’animal. Et transmettre n’est pas nécessairement imposer mais donner quelque chose de soi-même que l’on estime bon, à tort ou à raison. La transmission peut donc être don gratuit et non captation de la liberté de l’autre.

                  Quand on explique un théorème de Mathématiques à quelqu’un, on lui transmet bien un bien immatériel. Et quand ce quelqu’un le comprend, il se l’approprie librement car sa propre raison est sollicitée. Donc quand on propose la foi par sa parole ou par sa manière de vivre, il arrive que cela éveille quelque chose dans l’âme de l’autre qui ne demandait qu’à émerger.

                  • Communiqué de presse concernant le père Georges Finet 14 juillet 2020 12:43, par Françoise

                    Ce que vous décrivez relève du matériel. Pas de l’immatériel. Le langage écrit, verbal s’apprend. Procède d’une technique, d’une gestuelle. Les valeurs relèvent d’un apprentissage de comportement en rapport avec des besoins essentiellement matériels, donc d’une certaine manière d’une technique. Le raisonnement mathématique est une compréhension matérielle pour raisonner un espace, du chiffre, du temps.

                    Ce n’est pas de l’immatériel, mais du matériel.

                    L’immatériel relève de l’âme, du ressenti profond intérieur, de ce qui se passe dans le secret de l’intimité de chacun.

                    L’école n’apprend pas à sentir, ni à ressentir ce qui se passe dans notre âme, mais à apprendre des méthodes de travail, des techniques, des connaissances matérielles, à les verbaliser et à les écrire pour disposer d’un bagage suffisant matériel intellectuel au service de notre survie matérielle.

                    Par contre, elle va fournir quelques outils matériels pour nourrir l’immatériel. Savoir lire va permettre de découvrir la poésie, la littérature qui sont des supports d’immatériel, c’est à dire de ressentis profonds qui nourrissent l’âme, créent une palette d’émotions, de la sensibilité, des réflexions qui vont vous faire évoluer et pas seulement matériellement mais spirituellement.

                    Par contre,quand vous allez vous promener dans la nature, la façon dont vous mobilisez votre regard sur votre environnement, l’attention que vous portez à la lumière, aux ombres, aux couleurs, aux matières, va nourrir votre âme. Ce n’est pas un savoir matériel que vous allez engranger (à moins que toute votre promenade consiste en leçon botanique, géologique, géographique) , mais des émotions, des ressentis profonds qui n’appartiennent qu’à vous et qui n’ont rien à voir avec un apprentissage ou raisonnement quelconque. Ce que vous allez en retirer en terme de compréhension intérieure, de sensibilité, d’émotion relève de l’immatériel. N’est pas transmissible parce qu’aucune autre personne que vous n’aura ces ressentis. Et tout se passe dans le secret de votre âme.

                    Ce qui fait qu’une chanson, qu’une musique, un tableau, une sculpture, une photo, un film, une chorégraphie vous touche, ne relève pas uniquement d’une technique matérielle, d’un discours explicatif intellectuel, mais se base principalement sur l’émotion, la dimension sensible que vous éprouvez à son contact. Cette dimension sensible est immatérielle et ne s’explique pas. Et c’est elle qui va donner de la valeur à l’œuvre d’art pour vous. Et pas pour quelqu’un d’autre.

                    Cette sensibilité, cette émotivité, ça ne s’apprend pas. Ca se vit d’une façon naturelle. Si on peut les nourrir matériellement en allant voir des expositions, des spectacles, des concerts, des films, en lisant des livres, le fond du fond sensible restera unique à chacun et intransmissible.

                    La foi, c’est pareil. Vous pouvez la nourrir matériellement, religieusement. Mais ce qui se passe au fond de votre âme entre Dieu et vous depuis votre naissance, n’est pas transmissible. C’est votre trésor à vous, votre intimité avec Lui, votre essence pure. Aucun humain n’aura la même approche, le même ressenti que vous dans cet échange. Ca dépasse la seule croyance religieuse. Car une croyance peut toujours être mise en doute et démontée. La foi c’est autre chose. Et ça n’a rien à voir avec la civilisation, la société, la religion. C’est un espace intime.

                    Pour moi (et ça n’engage que moi), Jésus nous appelle à travailler cet espace intime et personnel immatériel et à le nourrir, le développer aussi pour être en harmonie en nous et avec les autres. A guérir les blessures de notre âme, à découvrir et épanouir pleinement qui nous sommes en tant que personnes et âmes. Il nous appelle à explorer cette intériorité tellement méprisée et recouverte par tout un tas d’activités, de paroles, de bruits, de mouvements chaque jour.

                    Et chacun a sa façon unique d’être dans la foi. Ce que Dieu vous murmure à l’âme est unique. Personne ni avant ni après vous n’aura la même compréhension ni le même ressenti. Les religions pensent pouvoir tout fournir en la matière, être la seule porte d’entrée, la seule nourriture. Mais c’est de mon point de vue (qui n’engage que moi) une illusion égotique. Une espèce de fantasme de toute-puissance puisque les institutions religieuses, comme les sectes se pensent Dieu à la place de Dieu et donc font de la foi un instrument de soumission à leur pouvoir bien matériel sous couvert de spirituel.

                    Alors que la foi s’opère dans un lien direct à Dieu sans intermédiaire. Et se nourrit, se développe véritablement hors du champ matériel religieux, de multiples façons : par l’amour, l’amitié, la camaraderie, la coopération entre les humains, l’art sous toutes ses formes, la contemplation et le lien à la nature (jardinage, promenade), différentes activités de partage, la prière.

                    C’est pourquoi jamais la foi ne peut disparaître. Elle est le véhicule de notre âme. L’âme humaine ne pourrait pas survivre dans cette matérialité sans foi (que cette foi relève de la conscience ou de l’inconscient). C’est un cadeau qui est reçu par tous les humains à la naissance. Et offert aussi à toutes les plantes, tous les minéraux, animaux. A chacun d’éprouver, de découvrir ou pas cette dimension intérieure, chacun à sa façon au cours de cette vie terrestre.

                    Vous vous rappelez cette parole de Jésus : Dieu a créé les petits oiseaux pour qu’ils chantent et ils chantent. Il a créé les hommes pour l’aimer mais ils ne l’aiment pas. Et pire, les humains la plupart du temps ne s’aiment pas. Comment pourraient-ils alors aimer les autres et aimer Dieu ?

          • Communiqué de presse concernant le père Georges Finet 11 juillet 2020 06:03, par Cornic Jean-Pierre

            J’ai suivi une retraite avec le père Finet en octobre novembre 1980. En dehors du fait que c’était très édifiant, il a abordé à la fin de la retraite les questions de sexualité d’une façon très équilibrée, c’était vraiment dans la clarté. Ceci dit, j’ai ensuite rencontré Marthe avec le père Finet. Et ma vocation de prêtre m’est apparue avec une grande clarté, et une très grande joie. Ceci dit je ne suis pas spécialement émotif ni charismatique… je suis sorti de la chambre de Marthe, en ayant vécu une expérience spirituelle déterminante pour moi. Quand j’entends ce qui se passe, tout ce que je peux dire c’est que Dieu était vraiment présent, vraiment là ce jour là à Châteauneuf de Galaure. Malgré tout le prince de ce monde essaie de tout gâcher, il est capable d’obscurcir bien des jugements. Mais Dieu restera dans son Église jusqu’à la fin des temps…malgré la Turpitude de certains hommes ou femmes( d’Eglise ou autres). Je ne suis pas juge mais le père Finet a fait beaucoup de bien. J’en suis témoin. Beaucoup de bien s’est fait à Châteauneuf de Galaure. Père Jean-Pierre

      • La commission ne possède pas la vérité en affirmant cela. Ces membres n’ont ni les compétences et le mandat pour mener une procédure judiciaire( théologienne, membres de foyer de Charité). Et ce n’est pas la première fois ni la dernière que des enquêtes auront été faites de manière légère et partiale, malgré la gravité de l’enjeu. Si vous lisez les nombreux témoignages qui évoquent les abus sexuels commis par des prêtres, ils vous diront que c’est dans le cadre de confessions, quant au mode opératoire, il n’y a pas 36.000 modes opératoires possibles malheureusement dans ce type d’agressions sexuelles. D’autre part, on ne sait pas comment on été mené les entretiens par des personnes inexpérimentées, ce qui a été induit dans les questions posées. Les professionnels qui sont chargés des enquêtes lors des plaintes d’abus sexuels , à la brigade des mœurs , sont des agents déjà expérimentés formés à ce type d’entretien particuliers et délicats. Le communiqué de l’institution dit lui m^me que les responsables étaient dans une logique de réforme depuis quelques temps déjà et effectivement cette enquête vient à point nommé.

      • Dans les longs paragraphes qui restituent l’enquête je ne vois pas de preuves. Vous en voyez, vous ? Vous dites qu’il est présomptueux d’affirmer où se situe l’Esprit Saint ; Mais en présentant ces accusations comme des faits avérés cette commission se situe comme ayant la Vérité sur le bien fondé de ses accusations. Et dans faisant cela elle contriste l’Esprit Saint ;

    • Il faut également rajouter le rôle qu’a joué Jean Guiton (parmi tant d’autres) dans toute cette affaire !! Et, semble-t-il très fortement, son rôle d’intermédiaire entre Marthe Robin et le Vatican, pour être plus précis, avec Paul VI et Jean Paul II. Tout ceci est vertigineux, mais hors de l’Eglise, point de Salut !!

      Cela signifie également que les cahiers de Marthe Robin (je n’ai lu que le premier tome) sont faux, il ne faut pas oublier qu’avant sa mise en quarantaine dans sa chambre elle a dévoré tous les mystiques qui lui tombaient sous la main… et avait donc matière à acquérir un langage à vernis mystique.

      • Jean Guitton est en effet central dans cette affaire. Et ce qui est très intéressant, c’est comment son implication a rapporté tant à lui permettre de survivre politiquement, matériellement, intellectuellement après sa condamnation pour intelligence avec l’ennemi durant la seconde guerre mondiale, même si l’on sait que l’épuration en France n’a pas eu lieu (les archives ouvertes nous le démontrent depuis quelques années). Mais aussi comment cette affaire a permis une certaine coordination entre les différents groupes ultra conservateurs et dérivants sectaires (en pôle position aujourd’hui au sein du catholicisme romain) pour faire pression et alliance avec les ultras conservateurs du Vatican à partir de l’époque Paul VI. Guitton a été une sorte de diplomate-relais-propagandiste, comme il l’avait fait d’une certaine façon sous Pétain et pour les intérêts nazis et miliciens. Et comme il avait appris à le devenir lorsqu’il était au côté de Jean de Fabrègues. Beaucoup de croyants n’ont de Guitton qu’une image très édulcorée, très paternaliste et bon enfant : le gentil intellectuel catho si dévoué. En lien avec les adaptations des ouvrages d’Agnès Richomme abondamment illustrés sur les vies de saints et saintes. Je le dis avec d’autant plus d’ironie que j’ai longtemps eu cette image très idéale de Guitton. Avant de découvrir qui réellement était ce monsieur et d’où il parlait concrètement. La plupart d’entre nous n’avons pas du tout la dimension réelle du personnage, beaucoup moins sympathique et beaucoup plus cynique et opportuniste. Au moins, avec ces révélations, les masques tombent. Mais c’est terrible que ça arrive si tard. Par contre, c’est là que vous voyez l’importance de la « propagande »mystique et combien de temps il a fallu pour qu’enfin, cette mythologie s’effondre. Parce que le Vatican a aussi largement contribué et pas que sous l’ère JP2 mais déjà avant, à entretenir cette mythologie. Et médiatiquement aussi. On se souvient de Guitton invité en radio comme en télévision, comme dans les grands journaux comme référence absolue du catholicisme bon teint et comme intellectuel sérieux… Ca en dit long sur le déni, le mensonge, la manipulation et l’ignorance aussi.

        L’aspect positif de ces découvertes, c’est que ça apprendra peut-être un peu, un tout petit peu aux croyants à sortir du mysticisme et du roman clérical. C’est du moins mon espérance.

        Concernant les cahiers, vous avez eu au 19e siècle une affaire mystique semblable dont les cahiers étaient pur produit poétique, non de la mystique mais d’un poète nommé Clemens Brentano qui, fasciné par les délires mystiques de cette religieuse et gouvernante personnelle d’un prêtre français (Anne Catherine Emmerick), ira, sous couvert de prendre en note ses visions, lui fabriquer une légende qui pendant un temps, servira aussi bien le poète pour faire connaître son œuvre et le faire manger mais aussi contribuera à servir les intérêts cléricaux du moment. Dans ces affaires, c’est avant tout l’argent qui compte. Et de l’argent, il y en eut grâce à la diffusion des cahiers de Brentano.

        Cependant, ces écrits étaient tellement dans le style romantique échevelé c’est à dire lyrique noir et gothique, propre au 19e siècle et au romantisme allemand appelé Sturm und Dran (alors que Anne Catherine Emmerick n’avait pas deux sous d’instruction (4 mois en tout d’école dans toute sa vie), que la plupart des papes renoncèrent à béatifier la mystique puisque les dits carnets n’étaient en rien authentiques.

        Mais JP2 le fit. Pourquoi ? Eh bien, ça faisait les affaires de tous les passionnés de mysticisme au sein du Renouveau Charismatique en Europe qui lui avaient promis en échange des conversions, de l’argent et des vocations sacerdotales en pagaille. Est-il besoin de souligner la récupération de pas mal de sanctuaires et personnalités mystiques catholiques par les groupes charismatiques, en appui des évêques conservateurs et de JP2 également ?

        Vous savez bien que les JMJ sont un pur produit des groupes dérivants sectaires avec une majorité d’animation et de promotion issues du Renouveau Charismatique. Et avec les pèlerinages jeunes, les JMJ sont un moyen de promotion, de propagande et d’embrigadement-recrutement des jeunes pour ces groupes dérivants sectaires.

        Mais comme ça ne suffit pas et qu’il faut encore plus d’argent et de nouveautés pour séduire et embrigader la jeunesse, le Renouveau a rajouté des camps de redressement pour homosexuels, des camps masculinistes, des retraites psycho-spirituelles, et tout récemment des ralliements avec des mouvances sectaires non chrétiennes de type New Age mais aussi liées aux sectes antivaccins (notamment la Biologie Totale qui prétend que les cancers ne se soignent qu’en résolvant ses conflits intérieurs) et aux sectes proches des milieux végans (Crudivorisme).

        Comme disait le sapeur Camembert, quand les limites sont franchies, il n’y a plus de limites. Et effectivement, au nom de l’argent et pour profiter à fond des peurs et des angoisses, ces sectes ne reculent devant aucune énormité.

        Prochainement, vous verrez ces groupes faire alliance avec les Enfants de Dieu, secte qui a le plus prostitué les enfants et fait d’inceste dans les familles, la secte Moon ou les adeptes du respirianisme. Du moment que ça peut rapporter des espèces sonnantes et trébuchantes et berner un maximum de gens, tout est bon. Et encore plus en période de crise sanitaire, politique, économique et religieuse.

        • A Françoise,

          Vous jouez un drôle de jeu, à chaque fois que vous intervenez. Vous partez d’éléments troublants réels, pour faire un amalgame nauséabond, sulfureux à toutes les sauces. Votre but est où ? Tout détruire de l’œuvre de Dieu ? Vous mettez quoi à la place ? Le monde de satan ? Alors, stop, plus un mot sur cette si chère Anne-Catherine Emmerich, ma sœur en Notre Seigneur Jésus-Christ !!! Touchez pas à notre Famille !!

          • Mon but est d’informer et de vous permettre de comprendre que ce genre de méthode et d’emprise, de supercherie mystique et spirituelle n’est pas quelque chose de récent et moderne mais s’est déjà opérée dans le passé.

            Alors forcément, ça déplaît quand on a cru en tous ces débordements mystiques et dans le roman clérical. Et qu’on a adhéré voire qu’on adhère encore à toute cette mythologie. C’est dur de prendre conscience que l’on s’est fait avoir dans les grandes largeurs et manipuler. Mais c’est le cas. Anne Catherine Emmerick a été elle aussi bien instrumentalisée autant par Brentano que par le clergé qu’elle servait comme gouvernante. Vous avez suffisamment d’ouvrages sérieux documentés à ce sujet.

            Beaucoup de femmes et de jeunes filles ont vécu ce type d’emprise et de manipulation tout au long de l’Histoire. Pour justifier des projets politiques, des affaires commerciales juteuses, des orientations religieuses. Les femmes et les enfants ont été exploités jusqu’au trognon pour asseoir le pouvoir politique et religieux. Toutes religions confondues et à toutes les époques jusqu’à aujourd’hui. Ca vous pose pas question de voir des religions, des institutions cléricales agir comme ça soit disant au nom de Dieu ? Le Dieu d’Amour Inconditionnel dans lequel nous croyons tous et toutes, vous pensez vraiment qu’Il est d’accord avec cette manipulation, cette instrumentalisation, cette exploitation des individus et à fortiori des femmes et des enfants, des personnes malades et handicapées ? Personnellement je ne le pense pas.

            Maintenant, peut-être que pour vous, cette exploitation, cette instrumentalisation, cet abus de faiblesse est quelque chose de normal et de positif. Pour moi, cette exploitation, cette instrumentalisation, cette manipulation sont des crimes. Qui relèvent de l’escroquerie, de l’abus de faiblesse, de la manipulation mentale et donc du pénal et des tribunaux. Et qui n’ont rien à voir avec Dieu.

          • Françoise est cohérente avec sa pensée ; Vous dites « pas touche à ma famille ! »mais, vous,en cautionnant comme vous le faites avec tant d’autres, des simulacres de procès et des dénis de justice contre des prêtres et des consacrés vous ne faites que lui donner raison. Pas besoin ensuite de prendre des airs outrés parce qu’on s’en prend à une mystique que vous aimez ! On s’en prendra à elle comme on s’en est pris au père Finet et à Marthe Robin. On va s’en prendre à tous les saints, et à la notion même de sainteté. Et les vocations sacerdotales vont s’éteindre ; Qui encouragerait son fils à être prêtre aujourd’hui ? Pour être l’objet du soupçon des fidèles. Pour ne pas avoir droit à la présomption d’innocence comme tout autre justiciable.

            • A Françoise, Agapé, Demarle etc,

              C’est Dieu que j’aime qui nous parle à travers ses mystiques !! Vous prenez des prétextes d’horreurs de personnages infiltrés dans notre Eglise pour casser tout, aux ordres de satan, pour justifier votre haine de la Foi catholique. Car ce que font ces ordures dans Notre Eglise (et en dehors c’est bien pire) ce n’est qu’aux ordres de satan en personne. Cela est un constat facile à faire.. Vous me prêtez des idées que je n’ai pas, je ne cautionne aucune de ces crapules diaboliques, bien au contraire, je vous ai même écrit que dès le début, il y a 30/40 ans, je savais qu’ils étaient des pions infiltrés dans l’Eglise. Mais beaucoup de personnes (dont vous semble-t-il) se sont laissées avoir par leurs « beaux discours ». Vous vous êtes fait avoir, mais ne rendez pas responsable Dieu et Son Eglise et ses membres intègres, et ses porte-paroles (les vraies mystiques, c’est à dire ceux avec qui Dieu communique et se communique).

              Vous n’êtes donc pas très honnête et ne cherchez pas à aimer Dieu mais à détruire les œuvres de Dieu. Ce n’est qu’en restant avec Dieu, dans Son Eglise que l’on peut combattre et non en dehors, au sein de ce monde aux mains du prince de ce monde.

              • Bonjour,

                Oui, j’ai été trompé. Mais ce n’est pas Dieu qui m’a trompé, c’est l’Eglise !

                Vous parlez de ne pas détruire les œuvres de Dieu. Une Eglise qui couve et protège des prêtres pédophiles, qui cautionne des abus sexuels et des abus spirituels est une œuvre de Dieu pour vous ? PAS POUR MOI !

                Contrairement à ce que vous dites, je cherche à aimer Dieu. Mais, certainement pas l’Eglise qui est devenue l’œuvre du Diable !

                MR DEMARLE

    • Avez vous déjà envisagé que Marthe ait pu subir le même type d’emprise et d’abus que ces jeunes filles ? Comment une personne, de surcroit handicapée, sous emprise d’un agresseur et manipulateur peut de façon clairvoyante comprendre la gravité de l’emprise et la dimension criminelle des violences subies, présentées la plupart du temps comme des actes d’amour et d’étreinte divine ? Vous savez déjà que sans handicap, la victime sous emprise d’un agresseur sexuel est comme anesthésiée dans ses ressentis et sa compréhension. Elle n’a pas accès à la compréhension de ce qui se passe réellement et de la gravité des gestes de son agresseur. Sans doute pour se protéger de l’implosion totale.

      Le seul qui semble avoir réalisé l’horreur et la dimension criminelle de cette emprise, c’est le frère. Et vous savez ce qu’il a fait. Dans ce genre de famille, quand l’honneur est à ce point bafoué, le geste est à la hauteur de l’affront, si je puis dire. Et c’est ce geste fatal, qui a troublé fortement Marthe, qui a presque eu un déclic et a coupé un moment le contact avec Finet, avant de replonger. Parce que simplement pour sa survie, elle n’avait pas d’autre choix et la machine était déjà tellement enclenchée…

      Quand je disais il y a deux ans je crois, que Marthe a été complètement instrumentalisée à différents niveaux, je le maintiens. Et je constate via ces révélations que ce que j’ai compris il y a longtemps de cette emprise, s’est aussi déporté sur d’autres, toujours avec le même agresseur.

      Et ceci n’est que la partie émergée. Parce que derrière cette emprise, il y avait aussi tout un projet politico-religieux né au début des années 20, autour de Jean de Fabrègues et des frères Guitton, en lien avec la contre-révolution catho ultraconservatrice des années 1900 et le fantasme d’instaurer un gouvernement assez proche du modèle franquiste. J’en avais je crois évoqué les contours en citant l’excellent livre de Véronique Auzepy Chavagnac « Jean de Fabrègues et la Jeune Droite Catholique. Aux sources de la Révolution nationale ». Il y a dedans énormément d’informations qui permettent de comprendre pourquoi la zone géographique où vivait Marthe, au regard des organisations politico-religieuses présentes et actives, était stratégique. Et aussi comment des groupes similaires politiques en Europe, ont eu recours au même type d’emprise mystique pour justifier leur projet.

      Après, c’est sûr que ça demande d’envisager la question sous des aspects complètement différents de la dimension spirituelle. Aspects qui en réalité, pèsent d’un poids conséquent dans l’établissement économique, politique et religieux du Renouveau Charismatique au sein du catholicisme français. Et quand on additionne cette documentation avec ce qui progressivement est révélé, avec ce qui a été présenté en façade, on s’aperçoit que la dimension mystique est surtout là pour fasciner les foules quand la réalité du projet est essentiellement matérialiste sous couvert de spirituel. Ce qui est le propre de toute organisation sectaire.

  • Françoise 11 mai 2020 15:39

    Dramatique pour ces jeunes filles traumatisées. Qui se sont retrouvées abusées à plusieurs niveaux et sans pouvoir désormais faire confiance à un prêtre. Et qui resteront marquées à vie par ces violences. Dramatique aussi le silence persistant autour de ces actes criminels, qui ne sont dévoilés que très tard, sans doute trop tard pour la plupart des victimes.

    Ces révélations posent aussi des questions sur le comportement de Finet avant les Foyers de Charité. Et déjà dans le cadre de sa relation particulière avec Marthe Robin. Dans ce genre d’affaire malheureusement, quand on découvre un élément criminel comme celui-là en périphérie d’une situation d’emprise psycho-mystique, on en découvre d’autres puisque la personnalité pédocriminelle et abusive ne se matérialise pas brutalement sur le tard, mais se vit très tôt.

    Maintenant, est-ce que l’enquête sur Finet ira au bout, sachant que cela ferait s’effondrer non seulement les Foyers de Charité mais tout un pan du catholicisme dérivant sectaire en France, à savoir tout ce qui relève du Renouveau Charismatique. J’ai bien peur que l’enquête se cantonne au minimum comme pour la plupart des cas criminels similaires, pour préserver autant que faire se peut le fonds de commerce. Ce qu’on appelle sauver les meubles.

    Ce qui est quand même assez troublant si on rassemble les différentes enquêtes criminelles de ces dernières années, c’est de constater que tout ce versant dérivant sectaire charismatique est à sa base constitué de personnalités pour le moins inquiétantes, manipulatrices et abusives, présentées quasi comme saintes et dont la légende a été entretenue durant des décennies pour pouvoir asseoir et justifier le versant dérivant sectaire catho le temps qu’il ait une assise solide au Vatican, dans les diocèses et les paroisses. Maintenant que l’emprise est suffisante et a suffisamment rapporté, on peut démonter les mythes, non par égard pour les victimes ni par souci de faire la lumière sur les crimes commis, mais parce que quoi qu’il arrive désormais, la mouvance a suffisamment de ressources et d’appuis matériels, politiques, économiques et religieux pour continuer. C’est ce cynisme auquel l’institution participe, qui peut-être est le plus affligeant.

    Même si ça reste un comportement déjà vu concernant d’autres affaires criminelles « religieuses ». On l’a vu pour les bagnes pour adultes et enfants tenus pour des religieux et religieuses, certains instituts et orphelinats, les fameuses écoles industrielles irlandaises, les couvents-prisons européens et canadiens, dont les scandales n’ont été révélés qu’il y a une vingtaine d’années, quand ces établissements avaient déjà cessé leurs activités depuis longtemps et réinvesti d’autres secteurs plus rentables (sans indemnisation des victimes pour la plupart). On le constate encore tout récemment pour ce qui concerne les réseaux de protections vaticans des criminels nazis, oustachis et les silences coupables de Pie XII (confirmés par les archives ouvertes). Et on le voit aussi pour ce qui concerne la réduction en esclavage prostitutionnel et domestique de religieuses, signalée il y a 20 ans par une religieuse, documentée en 2010 une première fois par Serge Bilé et seulement admise au plan institutionnel il y a 1 an.

    La question que je me pose c’est jusqu’à quand certains croyants vont-ils accepter ce genre de comportement cynique et jusqu’à quand vont-ils passer l’éponge ? Parce que l’addition des actes criminels commence à peser un poids considérable. Comment continuer à accorder sa confiance à l’institution cléricale dans ces conditions ?

    • Bonjour Françoise,

      Je suis assez d’accord avec vous : pourquoi si tard ? D’autres fondateurs de Foyers de charité (la plupart en fait) sont également les auteurs d’actes d’agression sexuelle fondés sur un abus de pouvoir et d’autorité. Et comment interpréter que les deux rédacteurs d’une biographie de Marthe Robin soient eux aussi les auteurs de tels actes ? Même si, dans le cas du père Peyrous, les actes ne sont pas (encore) qualifiés car les victimes, majeures au moment des faits, ne souhaitent pas porter plainte (paraît-il). Il faudrait également, dans les enquêtes, tenir compte du lien entre les Foyers de Charité et les mouvements qui s’implantent à ses côtés, d’autant que le postulateur de sa cause était jusqu’en 2017 le père Peyrous. Et elle a reçu de nombreux « fondateurs » de communautés qui, curieusement, figurent en bonne place sur la liste de l’AVREF. Là encore, il n’y a pas une personnalité isolée, mais bien toute une toile d’araignée dont le tissage doit être mis au jour. j’ai de plus en plus mal à mon Eglise : faut-il la quitter pour que la douleur cesse ?

      • Oui, cela fait longtemps que nous avons compris cette toile d’araignée dans notre Eglise (et nous ne voyons qu’un milliardième des choses) , mais il s’agit plus du filet de Satan qu’il a tissé sur le monde entier. Hors de l’Eglise existe la même toile et encore bien plus virulente. Quitter Notre Eglise, c’est se mettre pieds et poings liés sous la coupe directe du prince de ce monde. Nous soufrons énormément dans Notre Eglise, mais souffrons en Dieu et avec Dieu ; Lui souffre bien plus que nous. Aujourd’hui où tous les clercs nous abandonnent, à quasi 100% cela est plus qu’infernal, mais il nous faut tenir bon, nous avons Dieu Trine en nous, il faut tenir jusqu’au bout, qu’elle qu’en soient les conséquences pour nos misérables vies (charnelles).

        • Bonjour,

          Je crois justement que la toile tissée au sein de l’Eglise est dangereuse dans la mesure où nous voyons l’Eglise comme le lieu du Salut. Certes, le Mal est à l’œuvre dans la monde, mais les abus ont justement lieu dans l’Eglise parce que la garde y est baissée par les victimes : s’il y a bien un lieu où on est en sûreté, c’est l’Eglise ! c’est sur cette croyance, qui a longtemps été la mienne, que peuvent prospérer les prédateurs. Le pire ensuite, c’est quand l’Eglise comme institution se mobilise pour dissimuler les prédations et faire taire les victimes. Lorsque c’est l’institution qui réagit ainsi, et non pas des moutons noirs isolés, en quoi est-elle « moins pire » que le monde ? Lequel ferait bien, en effet, de se pencher sur ce qui se passe dans les milieux de jeunesse non confessionnels. Mais encore ne nous sert-il pas de leçons de morale sexuelle sur un plateau. (Re)lisez Le Dieu pervers : pour moi tout s’y trouve très bien décrit, alors même qu’on en savait beaucoup moins il y a 40 ou 50 ans.

        • Bonjour,

          Bla bla bla. Quel baratinage !

          L’Eglise Catholique Romaine nous a tous trompé et trahi. J’ai moi-même été victime de la Communauté des Béatitudes qui n’est qu’une secte.

          Oui, le Renouveau Charismatique est une secte qui a noyauté l’Eglise. Et celle-ci a cautionné.

          Concernant Marthe Robin, elle est une usurpatrice ! Beaucoup de fondateurs de communauté nouvelles, comme Gérard et Josette Croissant, se sont référés à Marthe Robin afin de justifier leurs perversions et leur dérives sectaires et sexuels !

          Je trouve donc inadmissible votre légèreté.

          Quant à moi, je pense sérieusement à renoncer de nouveau à mon baptême. L’Eglise n’est plus crédible. Elle n’apporte plus de repères. Elle est en faillite doctrinale mais aussi spirituel et financière. Elle est devenue la Babylone du livre de la Révélation.

          Vous dites que quitter l’Eglise s’est se mettre sous la coupe de Satan prince de ce monde. Vous parlez comme un charismatique ! Le monde n’est pas parfait ! Mais, c’est l’Eglise qui fait perdre la Foi car elle est habitée par Satan et par le seconde bête du livre de la Révélation : le Renouveau Charismatique !

          Je suis en colère et révolté. Mais surtout, je suis déçu, déçu, déçu.

          MR DEMARLE

          • Oui, Mr Demarle, je suis entièrement d’accord avec vous, l’Eglise fait perdre la Foi à beaucoup, à énormément de personnes. Mais vous savez aussi que notre combat à tous est contre des esprits maléfiques et non des êtres de chaire, qu’ils soient introduits dans Notre Eglise ou hors de Notre Eglise. Cela fait plus de 30, 40 ans que je sais qui sont ces charismatiques que je n’ai jamais fréquenté d’ailleurs sachant très que le malin était derrière ces mouvements, permis par Vatican II et bien d’autres personnages « illustres ». Je m’efforce de fuir les œuvres de Satan en toutes circonstances. Mais comme vous le savez le bon grain pousse au milieu de toute cette saleté, le bon grain pousse au milieu de l’ivraie, et seul Dieu Lui-même peut y faire un tri. Mais l’humanité est totalement libre, et de cela Dieu ne dérogera pas, aussi, il n’intervient jamais définitivement. (bien qu’il le fasse de temps à autres, mais jamais définitivement) car du moment qu’il reste une âme à sauver, cela vaut le coup de continuer. Nous devons donc vivre au milieu de toute cette saleté, nous n’avons pas le choix, sauf à se révolter contre Dieu. Et c’est aussi (et surtout) cela a voie de la sainteté. C’est une torture continuelle, c’est un martyre, mais pour un but final si magnifique ! Renoncer à son baptême (même si cela est de l’ordre de l’impossible au regard de Dieu et justement à cause de cela), c’est être parjure, apostat et donc risquer l’enfer. Ce n’est donc pas la bonne solution. Il faut combattre le MAL de l’intérieur c’est le seul moyen pouvant être d’une quelconque efficacité. Et puis avoir la Foi, cela ne vient pas de nous, c’est un don gratuit de Dieu. Nous ne pouvons refuser ce don de Dieu.

            • Bonjour,

              Vous dites que renoncer à son baptême, c’est aller directement en enfer.

              Mais Monsieur, ou Madame, c’est l’Eglise qui m’a damné ! Elle m’a fermé la Porte du ciel ! Pourquoi ? Parce qu’aujourd’hui, pour aller au Paradis il faut être un pédophile, un pervers sexuel, un pervers narcissique, un manipulateur, un psycho-mystique, un pseudo-mystique, une personne corrompue par le Pouvoir l’argent et le sexe ! C’est cela le Concile Vatican II. C’est cela la Nouvelle Evangélisation. C’est cela la théologie de l’Eglise Catholique Romaine ! Car l’Eglise est prête, pour avoir des saints à tout prix, à canoniser les plus pervers et les fous !

              CHOSE QUE JE NE SUIS PAS ! Donc j’irai en enfer. Mais, je vous rassure ! Je ne serai pas seul à y aller. Tous ces prêtres de pacotilles qui ne sont que des clowns autour d’un autel, tous ces religieux et religieuses, moines et moniales mais aussi laïcs et laïques pédophiles ou non, et qui ont couvert toutes ces corruptions et perversions, se retrouveront aussi en enfer !

              Alors, garder vos réflexions. Ancienne victime de la Communauté des Béatitudes, je ne me fais plus d’illusions.

              Pour moi, c’est la fin d’un système perverti. C’est la fin de la Papauté voir même de l’Institution Catholique devenue la Babylone du livre de la Révélation !

              Alors, oui, je suis prêt à renoncer une seconde fois et de manière définitive à mon baptême !

              MR DEMARLE

              • Je crois que vous ne m’avez pas compris. Refuser son baptême est refuser Dieu, tout simplement. Et comme vous le savez, l’enfer est peuplé des âmes ayant refusé Dieu, c’est aussi simple que cela. Alors éloignez-vous de l’Eglise, certes, mais ne reniez pas Dieu. Vous êtes une victime et non un criminel. Vous êtes comme un martyre, digne du Ciel et on de l’enfer, alors ne perdez pas cet avantages énorme que vous avez sur tous ces criminels.

                Ce n’est pas parce que satan a mis ses pions dans l’Eglise que tout est fichu, loin de là. Et ce n’est pas la première que cela arrive dans l’histoire religieuse en 2000 ans.

                • on ne peut renier son baptême , mais en causer permet de briser le silence , ce silence que l’on devait suivre sous peine d’excommunication . Refuser son baptême Dieu le sait = cracher sur l’excomunnication = bonne action qui fait avancer LA Vérité

                  http://www.aquarelles-expert.be/ledeni266-267.pdf

                  3. Cardinal Ottaviani, Crimen sollicitationis, Lettre à tous les Patriarches, Archevêques, Evêques et autres Ordinateurs locaux, dont ceux de rite oriental, « Instruction sur la manière de procéder dans les causes impliquant les crimes de sollicitation », 16 mars 1962.Extrait du livre Le Déni -Enquête sur l’Eglise et l’égalité des sexes de Maud Amandier et Alice Chablis Préface de Joseph Moingt (édit. Bayard, 2014, p. 266-267)LE SECRET IMPOSÉAUX VICTIMESL’Eglise se préoccupe pourtant des crimes de pédophilie en son sein depuis le début du XXe siècle, mais toujours dans le secret. En 1922, un document est adressé confidentiellement aux évêques.Il s’agit du code de droit canonique de 1917, qui condamnetout abus sexuel sur mineurs. Quarante ans plus tard, le code canonique est complété par le rapport du cardinal Ottaviani, publié en 1962, Crimen sollicitationis, qui établit les procédures à suivre contre les clercs en cas d’homosexualité, de zoophilie et de pédophilie. S’il y a procès, le coupable comme la victime doivent « promettre d’observer sans faute le secret sous peine d’excommunication3 ». Les évêques doivent mener leurs enquêtes « avec le plus grand secret » et « dans un silence perpétuel ». Unserment de silence éternel doit être tenu par tous les participants au procès, les membres du tribunal, les dénonciateurs du prêtre, les témoins éventuels et le prêtre accusé lui-même : « Je promets, fais vœu et jure que je maintiendrai inviolé le secret pour tout ce qui viendra à ma connaissance dans l’exercice de mes fonctions, excepté seulement ce qui pourrait être légalement publié et exécuté lorsque ce procès sera terminé. » Ce document, utilisé jusqu’en 2002, promettait l’excommunication, c’est-à-dire la plus grande des peines, aux personnes qui violeraient le secret –les coupables comme les victimes. Violer le secret, sortir du silence, accéder à la vérité était donc beaucoup plus grave que les abus eux-mêmes, car de telles peines d’excommunication n’étaient pas prévues pour les pédoph

                • Bonjour,

                  Refuser son baptême, ce n’est pas refuser Dieu.

                  C’est refuser une Institution religieuse qui est corrompue par le Pouvoir (abus spirituels) l’Argent (trafic de drogue, blanchiment d’argent) et le sexe (pédophie, prostitution, abus sexuels) !

                  J’ai longtemps cru que l’Eglise Catholique Romaine était la Vraie Eglise du Christ, l’Epouse du Christ. Aujourd’hui, je m’aperçois qu’elle est devenue la Grande Prostituée !

                  J’ai été victime de la Communauté des Béatitudes il y a 21 ans. Elle m’a même poursuivi en diffamation, il y a 8 ans, à cause de mon témoignage à la TV et dans les journaux régionaux ! L’Eglise m’a-t-elle aidée ? NON ! M’a-t-elle tendu la main ? NON ! Aujourd’hui, maintenant que l’Eglise, par le Pape François, se veut transparente, me reconnaît-elle comme victime ? NON ! On parle de réparer l’Eglise. L’Eglise me répare-t-elle ? NON ! Me reconstruit-elle ? NON !

                  Dans ce cas pourquoi rester dans une telle Eglise inhumaine, obscurantiste, intégriste et corrompue ?

                  C’est l’Eglise qui me mène vers l’enfer ! Donc oui, je pense à renoncer une seconde fois à mon baptême de manière définive ! Il n’y a pas besoin d’être baptisé pour être sauvé par Jésus. Seul la Foi en Christ sauve !

                  MR DEMARLE

                  • Mr Demarle,

                    Ce n’est pas l’Eglise qui vous baptise, mais Dieu Lui-même ; Ce n’est pas l’Eglise qui vous choisit come son enfant, mais Dieu Lui-même. Les Béatitudes et compagnie, cela ce n’est ni l’Eglise du Christ, di de Dieu. Je ne voie pas ce que Dieu vient faire là-dedans et donc son institutions spirituelle voulue par Lui-même en personne.

                    « Il n’y a pas besoin d’être baptisé pour être sauvé par Jésus. Seul la Foi en Christ sauve ! » Ce sont les protestants qui prétendent cela et comme vous le savez, Luther n’était rien d’autre qu’un pourvoyeur d’âmes pour l’enfer.

                    • Bonjour,

                      Je suis d’accord sur un point : Dieu n’y est pour rien.

                      Je n’ai rien contre Dieu. Je suis même convaincu du Christ.

                      D’ailleurs, ce qui est paradoxal, je suis très marial (NON MARIOLÄTRE). Je considère en effet Marie comme la Nouvelle Ève, l’Immaculée Conception, Médiatrice, Avocate, Reine de tous les peuples, et même Co-rédemptrice (Marie ne sauve pas mais participe au Salut. Elle est la mère du Salut c’est-à-dire du Christ).

                      Mais, le problème est que l’Eglise est criminelle. Elle cautionne la pédophilie, la prostitution, les abus sexuels sur des religieux et des laïcs, le blanchiment d’argent, le trafic de drogues, les abus spirituels et le Nouvel Âge qui s’est infiltré dans l’Eglise.

                      De plus, je trouve que l’Eglise n’écoute plus Dieu. Exemple : la demande de consécration de la Russie par la Vierge Marie. Certe, la Russie a été consacrée mais trop tardivement. Le communisme a eu le temps de répandre ses erreurs. Et les nazis auraient fait beaucoup moins de dégâts !

                      Le troisième secret de Fatima n’est pas l’attentat de Jean-Paul II. Il faut l’interpréter non pas littéralement mais symboliquement. C’est la fin d’un système. La fin de l’Institut Catholique. Comme disait Teilhard de Chardin, l’Eglise devrait être le moteur de l’humanité. Elle ne l’est pas.

                      Ce qui est paradoxale est que l’Eglise condamne à tort des mystiques comme Teilhard de Chardin, Marguerite Porete (qui a commis des maladresses dans son œuvre mais qui a été condamnée plus pour des raisons politiques), ou encore Maître Eckhart (qui lui aussi a commis des maladresses). Par contre, elle cautionne, en plus des abus, des pseudo-doctrines comme l’Ennéagramme, la psychogénéalogie chrétienne, le développement personnel chrétien (mélange entre le spirituel et le psychologique), ainsi que la dictature de l’émotionnel et du délire psycho-mystique (comme Marthe Robin) ! Ce n’est pas sérieux. L’Eglise a perdu la Raison.

                      Alors, où est la Vrai Eglise ? Comment voulez-vous que l’on trouve nos repères puisqu’elle n’est plus crédible ? L’Eglise ne devrait-elle pas me reconnaître comme victime ? Ne devrait-elle pas me réparer ?

                      Je crois sincèrement que Dieu sort de son confinement pour faire du ménage.

                      En tous les cas, je n’ai rien contre Dieu ni contre la Vierge Marie. Mais aujourd’hui, je ne peux plus continuer à aller à la messe. Je me détourne des sacrements. J’ai cru pouvoir trouver le Christ dans l’Eglise et j’y ai trouve Satan !

                      MR DEMARLE

                      • Mr Demarle,

                        D’accord avec sur bien des points, y compris sur Fatima et ce rôle plus qu’étrange de ces membres de l’Eglise. (mais il était de même pour La Salette, par exemple, alors que les papes de l’époque approuvaient à pleine main). Mais tout cela vient de membres de l’Eglise et non de l’Eglise elle-même, déjà du temps de Saint Paul tout ceci existait déjà ; ce n’est pas nouveau. Satan fait tout, depuis le tout départ, pour tout diviser, tout détruire afin de récolter ses propres fruits (et donc ces criminels au sein de Notre Eglise sont ses fruits). Par contre je ne puis être d’accord avec ce que vous écrivez sur ce théoricien de l’évolution ; « Ce qui est paradoxale est que l’Eglise condamne à tort des mystiques comme Teilhard de Chardin, ». De plus ce personne plus que trouble n’a jamais été mystique, loin s’en faut.

                        Quant à Marguerite Porete, je ne connais pas cette béguine, je n’ai rien lu elle. Je ne peux donc me prononcer.

                        • Bonjour,

                          Vous dites cela car vous êtes membre d’une Eglise lefebriste !

                          L’œuvre de Teilhard de Chardin peut en effet être lue et interprétée n’importe comment ! Comme la Bible !

                          Il est vrai aussi que l’œuvre de Teilhard de Chardin est compliquée à lire !

                          Cela dit oui, il était un mystique. Il était capable de faire preuve d’intuition et de raison. C’était un homme d’expérience et de grande foi qui a su réconcilier la Foi et la Raison ! Il était très humain et un prêtre authentique ! Je suis même convaincu que Teilhard de Chardin peut apporter un renouveau théologique.

                          Teilhard de Chardin n’est donc pas une personne trouble. S’il l’est pour vous c’est parce qu’il a été beaucoup instrumentalisé par les mouvement du New Age. Il est une personne mal comprise encore aujourd’hui. Il n’était ni un gnostique ni un ésotériste, mais un chrétien authentique. On peut le voir pas ses écrits à la condition qu’ils soient lus à la lumière de la Foi Chrétienne et de la Raison.

                          MR DEMARLE

                • Bonjour,

                  J’ai oublié de dire aussi que Jésus-Christ a pris ses distances avec le clergé du peuple juif.

                  Donc, on peut croire en Jésus-Christ Sauveur et même être marial (Marie est bien vénérée dans les autres religions) sans Eglise !

                  MR DEMARLE

      • La plupart du temps, Christophe, quand vous constatez une emprise psycho-mystique, vous découvrez autour tout un tas de personnes avec le même profil abusif et criminel qui vont agir de la même façon. Ce n’est pas surprenant. C’est au contraire classique. C’est comme les mouches sur un pot de confiture. Quand il y en a pour une, vous avez toute une bande de copines qui débarquent et veulent profiter aussi de la même gourmandise au même endroit.

        Mais dans le cas précis du Renouveau et de l’instrumentalisation mystique de Marthe Robin, il y a derrière aussi non seulement des fondateurs d’autres communautés pareillement criminels (avec un profil psychopathologique assez proche sinon identique), mais qui ont aussi un même projet politique et religieux totalitaire laïc (constitué principalement d’hommes issus de grands patrons, banquiers, industriels et officiers de l’armée) animé et soutenu par le clergé le plus ultra conservateur et réactionnaire. Un projet politico-religieux totalitaire qui remonte à la Contre-Révolution catholique des années 1900.

        Et vous retrouvez la même stratégie un peu plus tôt en Allemagne avec le même type de groupe laïc catho réac, les mêmes acteurs issus de la même classe sociale, et le même objectif de projet politique totalitaire avec l’instrumentalisation d’une personne handicapée qui a des délires mystiques, à savoir Thérèse Neumann . Moi, c’est cette similitude qui m’interpelle aussi. Et j’ai pu constater qu’on retrouvait aussi cette même stratégie en Italie, en Suisse. Avec des spécificités propres aux territoires italiens et suisses.

        Alors pourquoi si le projet charismatique était déjà en préparation dans les années 30 et pas qu’en France, que les visions de Marthe et l’emprise Finet démarrent dans ces années là, pourquoi le Renouveau Charismatique dans sa forme communautaire ne démarre réellement que dans les années 60 ?

        Eh bien ces groupes laïcs politico-religieux au moins en France, ont soutenu largement militairement et politiquement Pétain avant la seconde guerre mondiale et ont soutenu la collaboration et l’idéologie pétainiste durant la seconde guerre mondiale. Ils espéraient donc que le gouvernement Pétain réaliserait complètement et de façon permanente leurs espérances politiques et religieuses.

        Sauf que, Pétain échoue, que la guerre est gagnée par les opposants au nazisme. Donc l’espoir de voir leur projet politique et religieux vainqueur s’éteint. Et leur guide intellectuel Guitton, formé par Jean de Fabrègues, est condamné pour intelligence avec l’ennemi, collaboration.

        Le groupe se fait donc oublier jusqu’à la remise en selle de Guitton en 1954. Et ne va véritablement acter la création communautaire générale charismatique qu’en réaction à Vatican 2 (donc dans les années 60), concile qui là aussi, menace selon eux leurs idées d’emprise religieuse et politique totalitaire et l’idée d’un catholicisme politique et militaire triomphant et pas seulement au Vatican mais dans tous les pays de culture catholique. Et pour achever son projet, ces personnalités vont en grande partie importer de leurs voyages aux US les techniques sectaires des sectes protestantes évangéliques et pentecôtistes. Qui ont les mêmes idéologies totalitaires, le même fantasme d’une dictature religieuse chrétienne, dans le versant protestant US.

        Je l’ai déjà dit je crois ici même. Tous ces groupes dérivants sectaires sont majoritairement opposés à Vatican 2. C’est pourquoi on voit fleurir et démarrer tous ces groupes au moment du Concile. En réaction. Et pour ratisser large, différents gourous vont fabriquer une vitrine très hippie, sympathique et bon enfant avant d’opérer une mutation ultra réactionnaire dans les années 80-90.Ce qui d’ailleurs amènera les premiers départs, les scandales, les dérives, etc, etc.

        La désillusion, je n’attends pas aujourd’hui pour l’avoir. Je l’ai depuis longtemps en me renseignant sur ces groupes autrement qu’avec les outils promotionnels des librairies religieuses. Mais avec des documentations historiques et sociologiques sur des bases numériques sérieuses telles Cairn, Persée, le centre de ressources documentaires judiciaires de Philippe Poisson, des documentaires spécialisés d’Arte, des consultations d’archives ouvertes Hals. mais aussi des analyses documentées sur des projets politico-religieux réactionnaires dans toute l’Europe depuis la fin du 19e siècle jusqu’à nos jours. Toute cette documentation mise bout à bout permet de comprendre de quoi il retourne vraiment et de démasquer ces communautés. Qui de toute façon ne se cachent même plus. Et qui s’affichent politiquement sans complexe depuis les années 2000 dans les rassemblements d’extrême droite et de droite dite dure. Et qui maintenant ont leur presse, une audience sur pas mal de médias mainstream et des relais actifs, une main mise sur toute la pastorale dans chaque paroisse et chaque diocèse. Avec la bénédiction du Vatican. Alors penser pouvoir continuer de vivre la foi en Eglise dans une telle configuration me paraît plus dangereux que réjouissant.

        Pour conclure sur votre dernière question, je vous réponds ceci : vous êtes un adulte, Christophe, plus un enfant. Spirituellement vous savez que Dieu vous aime et vous accompagne chaque jour sur le chemin existentiel. Ca vous suffit pas comme certitude pour avancer spirituellement et vous sentir bien avec vous-mêmes et les autres ?

        L’institution de toute façon n’a pour projet que de placer ces groupes dérivants sectaires à la direction vaticane. C’est le dernier coup de poker d’une institution (projet décidé et mis en place par JP2 et que F1 comme B16 ont continué d’appliquer scrupuleusement) qui sait qu’elle n’a plus les moyens de renouveler son personnel ni de faire entendre son discours, et qui s’est couverte de scandales et de crimes depuis ses débuts sans jamais s’être amendée d’une quelconque façon. Qui a soutenu les pires dictatures et qui continue de le faire du moment que ça lui rapporte. Qui pour de l’argent et du pouvoir et de l’emprise,est prête à toutes les compromissions, toutes les corruptions, tous les parjures et tous les crimes. Et qui se prétend malgré tout l’exemple à suivre spirituel.

        Personnellement, je n’ai pas envie d’être dirigée spirituellement par ce genre d’institution ou de groupe communautaire. Je préfère vivre ma foi tranquille à la maison dans la prière personnelle, le lien convivial fraternel familial, professionnel et amical plutôt que de me soumettre à une direction religieuse que je considère complètement dévoyée, criminelle, immature, manipulatrice, opportuniste, fasciste et sectaire. Il y a certes des exceptions et j’en connais, les apprécie énormément. Mais ça ne suffit pas à racheter l’institution.

        Je pense qu’il y a matière à vivre sa foi bien plus sereinement et joyeusement dans une certaine autonomie (hors tout ralliement sectaire ou religieux). Autonomie spirituelle qui de toute façon était souhaitée pour chacun par Jésus lui-même (et on peut dire qu’il avait pris ses distances d’avec le clergé juif de son temps).

        Dieu n’a pas attendu les religions institutionnelles ni les clergés pour se révéler à chacun depuis la Préhistoire. Alors en avant !

        • On ne peut exclure que sous le terme de « nouvelle pentecôte d’amour », que le Père Finet a utilisée, se cache le travestissement spirituel d’une volonté politique de restauration de la part d’une certaine droite catholique. Le lien que vous établissez avec Jean de Fabrègues est à cet égard intéressant. Que des fondateurs de communautés déviantes, déviants eux-mêmes, aient pu instrumentaliser leur relation à Marthe Robin pour se donner une aura de sainteté n’est guère douteux.

          Mais on sait que Marthe Robin, bien avant de rencontrer le P. Finet en 1936, a connu une transfiguration intérieure de sa souffrance physique et morale de handicapée après s’être confessée à un père capucin lors d’une « mission » dans son village en 1928. Elle écrit dans son journal :

          « Lundi, je me suis confessée au père Marie-Bernard puis entre ma confession et ma communion, ma page restera blanche et l’on ne saura qu’au Ciel ce qui s’est passé. »

          D’elle, Jean Guitton a pu écrire : « Marthe disait que les souffrances d’ordre physique ne pouvaient se comparer à sa souffrance d’ordre moral. Elle avait l’impression d’être réprouvée. Elle était désolée, au sens le plus fort de ce mot. Elle participait à la grande ténèbre. Elle se croyait rejetée. L’épître aux Hébreux, qui est une méditation sur la Passion, dit que le Christ s’est fait péché, et qu’il a pris sur lui non la culpabilité mais la peine des péchés. Marthe se sentait devenue péché. »

          Nous le comprenons mieux maintenant qu’elle a été faite péché à nos yeux au contact d’hommes que l’on a cru saints à cause d’elle, mais qui étaient gravement pécheurs. Elle nous apparaîtrait même comme leur instrument dans le mal, voire leur complice.

          Mais on ne peut écarter si facilement l’idée, chrétienne au fond, qu’elle a aussi souffert par avance et tout au long de sa vie en se chargeant devant Dieu d’une partie des fautes de ces hommes et du poids de souffrance de leurs victimes. Ainsi son espérance initiale n’aura-t-elle pas été trompée :

          « Plus ma vie sera soumise à Dieu et conforme avec celle du Rédempteur, plus je participerai à l’achèvement de son œuvre. Ainsi, unissant à l’oblation de la victime infinie mon travail obscur, mes pauvres petites actions, mes prières inconnues des hommes, tous mes sacrifices, toutes mes souffrances et toutes mes immolations, et même la stérilité apparente de ma vie, je suis sûre, non seulement de travailler à ma propre sanctification, mais de donner à Dieu une immense couronne d’élus. »

          • Communiqué de presse concernant le père Georges Finet 27 mai 2020 16:30, par Marchal cecile

            La lecture de tous ces commentaires m’a donné le vertige. la seule chose que je demande pour savoir si le père Finet est coupable de faits qui s’il était vivant seraient qualifiés « d’agressions sexuelles » au sens pénal du terme c’est que le rapport soit rendu public dans son intégralité ou a défaut qu’il puisse être examiné par des personnes dont c’est le métier et que ces dernières confirment la culpabilité du père Finet. Des juges d’instruction réputés pour leur sagacité et leur impartialité seraient tout désignés. Tant que cela ne sera pas fait j’aurai des doutes sur sa culpabilité et je serai profondément choquée que l’on puisse détruire l’honneur d’un homme décédé depuis 30 ans qui ne peut donc pas se défendre et que ni ses héritiers tant biologiques que spirituels ne pourrons jamais défendre car tout peut être dit sur un mort y compris les pires mensonges. Je ne cherche pas à défendre le père Finet mais à connaître la vérité Cécile

            • Bonjour Cécile, Des juges ne peuvent juger un mort ni donc instruire un dossier. En revanche, vous pouvez lire la synthèse du rapport : https://www.lesfoyersdecharite.com/custom/uploads/2020/05/2-FR-Synthe%CC%80se-rapport-commission-FDC.pdf Croyez-vous que le modérateur des Foyers aurait intérêt à relayer des propos calomnieux ? Quel intérêt des victimes présumées ont-elles à parler plus de 30 ans après les faits ? C’est l’effet de la parole qui se libère… Et elles aussi ont un honneur, une dignité. Ce qui me porte à accorder du crédit à ce rapport c’est que 1) on peut penser que, comme pour l’affaire Preynat (et St Jean, et les LC…) c’est la médiatisation et la prise de parole des victimes qui ont obligé l’Eglise à bouger. Donc si cela ressort 30 ans après la mort du père Finet, c’est peut-être que « ça » se savait depuis longtemps mais que les responsables (je parle de ceux qui savaient et se sont tus) n’ont plus le choix et ont préféré prendre les devants face au scandale annoncé. Et 2) comment des victimes ayant connu le père Finet à des années voire des périodes différentes auraient-elles pu se concerter, sans se connaître, pour décrire un même mode opératoire ? Je comprends que vous soyez triste et choquée : tout cela n’est pas croyable, alors si on nous dit que c’est factuellement vrai, cela secoue. Je vous souhaite de ne jamais, jamais avoir affaire à l’inertie d’une congrégation (ou des autorités diocésaines) qui sait par exemple que votre enfant (si ce n’est pas vous-même) a subi un acte pénalement répréhensible sous sa responsabilité mais préfère se taire. On ne s’en relève pas comme ça.

              • Communiqué de presse concernant le père Georges Finet 28 mai 2020 15:58, par Cecile Marchal

                Je ne suis pas peinée, je ne vois aucun inconvénient à ce que le père Finet soit coupable des faits qu’on lui reprochent mais à condition que ces faits soient prouvés selon les règles du droit pénal et que la présomption d’innocence soit respectée et j’estime que ce qui est rapporté dans la Presse ne m’apporte aucune certitude.

              • Communiqué de presse concernant le père Georges Finet 23 juin 2020 21:26, par Roland Defrance

                à Christophe,

                non, je pense que c’est vraiment Cécile Marchal qui a raison. Désolé mais toute condamnation fondée seulement sur l’accusation n’a aucune valeur juridique. C’est du lynchage. Toute ces condamnations médiatiques et successives de fondateurs morts, sans aucunes plaintes enregistrées, sans aucune enquête, aucune défense, aucun procès, aucun juge habilité, relèvent de l’hystérie, de la sidération médiatique et de la chasse-au-sorcières. Non, tout accusateur n’est pas nécessairement une victime. Non, toute accusation n’appelle pas nécessairement une condamnation. Si les pervers existent bien, les faux-témoins existent tout autant, renseignez-vous. Exemple, Cardinal Bernardin accusé à tort et acquitté. Daniel Ange accusé à tort. Canon James Wilson accusé à tort. Cardinal Pell accusé à tort… etc. Les raisons de mentir, d’être manipulé ou de se tromper (ça arrive) sont infinies : règlements de compte personnel, politique ou idéologique avec des militants homosexuel, anticléricaux, ou autres… et jusqu’à la cupidité même, surtout quand les diocèses américains déversent plus d’un milliard de dollars en dédommagement aux victimes ! ça donne envie d’être une victime !

                C’est la Loi : quand un prévenu meurt au court d’un procès, toute la procédure pénale s’arrête automatiquement, « l’accusation s’arrête quand la défense ne peut plus se faire entendre. » On ne peut donc condamner un mort. Il restera seulement les témoignages favorables convergeant pour s’opposer aux défavorables convergeant… c’est la vie. Dans le doute il faut un procès, toujours un procès… sans procès c’est la chasse-aux-sorcières.

                Un autre jour peut-être, si vous le souhaitez, j’expliquerai le processus qui pousse les responsables de communautés à balancer en cascade leurs fondateurs.

                • Communiqué de presse concernant le père Georges Finet 25 juin 2020 00:23, par Marie-Christine

                  Eh bien moi aussi, comme Christophe, je vous souhaite de ne jamais avoir affaire à une communauté ou une structure ecclésiale qui, malgré tous les signaux d’alerte émis, parfois depuis des décennies, les témoignages auprès des autorités, enfouit les dossiers par lâcheté, naïveté, incapacité à saisir la gravité des dommages subis, ou vous demande de vous taire pour ne pas « abîmer « l’Eglise face à ses « ennemis ». Donc je vous souhaite de ne jamais connaître le « bonheur d’être une victime ! » ou de voir un de vos proches l’être. C’est un vrai parcours du combattant d’abord pour se reconstruire, ensuite refaire sa vie , trouver ou retrouver une insertion professionnelle, sociale etc… Et, comme les autorités ne veulent pas voir, pas entendre, il arrive que les choses traînent ou qu’on les fasse traîner jusqu’à la mort du fondateur ou de la personne en question.

                  Il arrive aussi que les victimes ne trouvent la force de parler qu’après la mort de l’abuseur, surtout si ce dernier était déjà vénéré comme un « saint « de son vivant.

                  Alors que faut-il faire ? C’est un grave problème moral et spirituel et pas seulement juridique : un problème de conscience qu’aucune loi ne peut encadrer. Doit-on en effet laisser continuer à vénérer une personne dont on a la certitude (même si juridiquement on ne peut l’établir dans les règles ) qu’il a commis de graves abus comme un saint ? Et s’il s’agit d’un fondateur, car tous les cas cités ne sont pas semblables, le problème est encore bien plus grave.

                  Car un fondateur ( ou fondatrice) , par définition , laisse derrière lui une œuvre qui lui survivra, des disciples qui se nourriront de son exemple et de son enseignement, et peut avoir établi une communauté sur des bases malsaines qui risquent de se perpétuer bien après sa mort. Donc on laisse faire d’autres victimes presentes ou futures ? On laisse s’établir une fausse vénération ? Des exemples cités sur ce site, très précieux pour les témoignages et les analyses qui y sont faites, et d’autres reconnus tout à fait officiellement, le prouvent.

                  Bien sûr qu’il ne suffit pas d’être accusé pour être nécessairement coupable et qu’il peut y avoir de faux accusateurs. Mais je ne pense vraiment pas que cette possibilité doive empêcher de prendre au serieux les cas, tant il faut de courage et de ténacité pour se faire connaître et reconnaître comme une victime, surtout d’abus sexuels. Et l’argument des dédommagements est bien mesquin face à la gravité des dommages causés sur tant et tant de personnes. Il est vrai que l’on est passé de l’omerta généralisée à une médiatisation que l’on peut juger ‘ hystérique « Si on pense ainsi ; c’est que l’on n’a pas été une victime parfois enfermée, depuis des décennies, dans la honte et la culpabilité, le plus souvent pas crue, pas entendue. Et l’expérience prouve qu’hélas seule la médiatisation est efficace.

                  Les communautés ne jettent pas leurs fondateurs en pâture pour le plaisir. Prises de panique à l’idée d’être tenues pour responsables ou complices des abus commis( et souvent certains de leurs membres le sont bien ), elles prennent les devants avant que les choses ne soient révélées au public par d’autres moyens. Ou encore parce qu’une procédure de canonisation est envisagée et que le pot aux roses risque alors d’etre découvert.

                • Communiqué de presse concernant le père Georges Finet 26 juin 2020 13:06, par Christophe

                  Je ne prétends pas condamner le père Finet ; l’enjeu pour moi est que les victimes présumées soient entendues et reconnues. Accuser et condamner n’est pas la même chose. Prétendre qu’il faudrait un procès pénal pour qu’elles soient entendues revient à dire qu’on ne peut parler du mal présumé commis par un mort. C’est un sophisme. Par ailleurs, évoquer le seul pénal n’est pas suffisant : l’Eglise ou plutôt son fonctionnement est régie par droit canon, et ces questions peuvent et doivent aussi être réglées au sein de l’Eglise. Pour les cas à venir, que l’Eglise les traite du vivant de l’auteur présumé mettrait tout le monde d’accord : pour les uns il aurait le droit de se défendre ( et en sortirait bien sûr blanchi) pour les autres il serait jugé et donc condamné. Finalement, nous nous retrouvons les un.e.s les autres dans ce besoin de justice. En attendant, écouter des victimes présumées et reconnaître que des témoignages émis par des personnes qui ne se connaissaient pas concordent, il me semble que c’est factuel. Après, on peut s’interroger sur les raisons qui font que tel rapport tombe à tel moment. Ici encore, tout le monde peut y lire sa propre théorie (complotiste ?) : un ordre qui sait que l’orage va éclater prend les devants avec des décennies de retard pour « prouver » sa transparence, d’autres verront un mensonge visant une sainte victime, par un responsable « complice » -de la franc-maçonnerie, des anti-cléricaux, que sais-je. Pourquoi autant de révélations maintenant ? Mais tout simplement parce que la parole commence à se libérer. Et je suis convaincu que d’autres institutions feraient bien d’en faire autant. J’ai suivi récemment une formation sur les violences existes et sexuelles dans mon lieu de travail, les confidences/témoignages recueillis par les participantes et participants font froid dans le dos. Je pense que l’Eglise n’a pas le monopole des agressions, qu’elle n’est pas la seule à avoir tenté de les masquer, et même qu’elle évolue plus que d’autres sur ce point. Ce qu’on peut lui reprocher de spécifique, c’est l’écart entre sa morale sexuelle, ses exigences pour les fidèles, et la réalité vécue par certains pasteurs, couverte par la hiérarchie.

          • Damien

            Pour avoir été moi-même abusée sexuellement et violée aussi, je trouve particulièrement odieux l’idée que le viol, l’abus sexuel pourrait être une épreuve voulue et envoyée par Dieu et que certains, certaines auraient à vivre et à subir sans rien dire pour Sa Gloire, donc comme des sacrifiés perpétuels. C’est même révoltant de pouvoir une seconde adhérer à ce genre d’horreur. Dieu tel que je le connais et le pratique tous les jours n’est pas sadique. Les humains le sont parfois. Comme certains peuvent être masochistes. Mais pas Dieu. Marthe handicapée n’avait pas les mots ni la réflexion suffisante pour pouvoir se défendre de ce type d’attaque. Et déjà quelqu’un qui subit cela non handicapé ne trouve pas les mots tellement la destruction est totale. Instrumentaliser, violer, abuser de personnes handicapées est quelque chose de facile car ces personnes peuvent moins se défendre que les autres. Et se sont toujours les victimes les plus classiques avec les enfants et les vieillards aussi. Les plus petits, les plus faibles, les moins en capacité de se défendre sont systématiquement attaqués. Parce qu’ainsi leurs tourmenteurs ne seront jamais identifiés comme criminels.

            Ce que j’ai pu remarquer, c’est qu’il y a toujours des choix particuliers en terme de victimes, sauf cas très particuliers où la pulsion l’a emporté sur le calcul. Je pense en écrivant cela par exemple à Melle Kampusch en Autriche qui a pu échapper à son agresseur. Mais la plupart du temps, l’agresseur sait qu’il sera impuni et qu’il peut profiter de sa victime et de son crime en toute impunité. Sa jouissance est dans la domination de façon totalitaire et impunie. La victime est persuadée de ça très rapidement durant l’acte sexuel imposé. Même toute enfant, la victime se rend compte de cela. Même sans mots. Ce qui rend la rébellion d’autant plus lente et complexe et la sortie d’emprise d’avec le ou les agresseurs d’autant plus difficile aussi.

            Et dans le cadre d’un handicap physique et mental, c’est plus facile de transformer cela en mysticisme doloriste (ce qui permet de s’évader hors de la réalité sordide) plutôt que d’affronter l’horreur du quotidien. Au départ, tout croyant qui vit ça, a tendance à rentrer dans ce schéma. Avant de comprendre que cela sert uniquement les intérêts de son ou ses agresseurs. Ce que ne pouvait que très peu réaliser Marthe.

            On peut espérer pour elle que maintenant que la vérité de ce qu’elle a souffert apparaît au fil du temps, elle ait enfin raison de ses tourmenteurs et manipulateurs. Et nous savons que Dieu heureusement l’a assistée toute sa vie. Mais n’en faisons pas une martyre volontaire. Non. Je vous en prie…Je peux comprendre qu’on soit tenté de le faire, mais personnellement en sachant la réalité de ce qu’est un abus sexuel et un viol commis de façon répétée durant des années et des années, je ne peux pas envisager cela sous cet angle. Ca me donne envie de vomir. Parce que pour moi, cette croyance fait le jeu précisément de ces prédateurs sexuels et manipulateurs. C’est encore une fois leur donner raison et encore plus de façon spirituelle, d’avoir violé et abusé ces personnes. Et ça…c’est particulièrement atroce et pervers. Dieu n’a jamais voulu que nous subissions ces horreurs. Il est hors de ces schémas destructeurs et violents. Définitivement.

            Je vous le dis en toute cordialité. Je ne dis pas ça contre vous personnellement. Mais contre l’idée générale qui pourrait faire croire à ça. Et qui est particulièrement odieuse au regard du calvaire que représentent les crimes sexuels pour les victimes.

            • A Françoise

              La question du mal pour un chrétien ne peut se résumer en quelques lignes et surtout pas en plaquant sur lui je ne sais quel schéma préétabli révoltant pour la raison. Je m’en garderai bien. Je ne peux que vous conseiller, si vous ne l’avez pas lu, le livre du père Jean-Miguel Garrigues (o.p) Dieu sans idée du mal : méditations sur la miséricorde.

              Courage à vous.

              • Communiqué de presse concernant le père Georges Finet 1er juillet 2020 10:25, par Françoise

                Bonjour Damien

                Il me semble qu’à partir du moment où l’on a une vraie relation personnelle de confiance et de partage avec Dieu, il est facile de comprendre qu’Il ne peut pas placer l’humain dans une situation d’oppression, d’abus, de violences ni encourager de quelque manière que ce soit ce type d’atrocité non plus qu’un comportement sacrificiel. Nul besoin d’un théologien pour ça. C’est une question de pratique spirituelle au quotidien qui le fait réaliser. Si pour ça, on a besoin d’un théologien, c’est que la relation à Dieu n’existe qu’au travers d’une relation cléricale. Ce qui créée une distorsion de compréhension, puisqu’il ne s’agit pas d’un constat personnel vécu, expérimenté mais seulement d’une adhésion théorique à des idéologies extérieures formulées par d’autres. Dieu est tout à fait capable de vous expliquer la réalité personnellement. Il n’a pas besoin de théologien pour parler à sa place. Mais il ne peut le faire que si vous lui laissez l’espace et le temps de vous le dire.

                Le courage est nécessaire aux personnes victimes qui n’ont pas encore trouvé le moyen d’affronter et de traiter au plan thérapeutique les polytraumatismes liés aux abus et viols. Moi, c’est fait depuis longtemps. Et heureusement. Sinon, jamais je n’aurais pu construire ni vie de couple, ni vie de famille ni vie professionnelle ni être heureuse. Et je ne pourrais pas témoigner comme je le fais.

                Bonne continuation.

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