Communiqué des victimes de Tony Anatrella

Samedi 14 juillet 2018

Nous sommes des victimes des thérapies déviantes du prêtre Tony Anatrella et avons accueilli de façon très positive, le courage de Mgr AUPETIT de sanctionner ce dernier, alors que depuis 2006, plusieurs cardinaux se sont succédés sans réagir, ils étaient pourtant informés des faits commis, y compris le président de la Conférence des Evêques de France.

Cette procédure initiée par l ‘Eglise elle-même, reconnaissant par là-même la part de sa propre responsabilité, n’a de sens que si elle permet aux victimes de se reconstruire. Or, en l’espèce, nous souhaitons encourager Mgr AUPETIT à aller plus loin :

En effet nous regrettons :

1) l’absence de reconnaissance par Tony ANATRELLA des faits commis, nous permettant ainsi de poursuivre notre processus de reconstruction, car nous considérons que sa pratique de caresses, baisers, masturbations, et fellations sur ses patients constituent non seulement des délits mais aussi une aberration thérapeutique et n’appartient à aucune école.

Nous sommes donc choqués du recours de Tony ANATRELLA en suspension des sanctions prises à son encontre, qu’il fonde principalement sur des conclusions de l’abbé CAMBON, enquêteur, dépendant de l’Officialité de TOULOUSE, dont la neutralité est sujette à caution, dont les victimes n’ont pas été destinataires et qui semblent ne pas avoir servi de base à la décision prise.

Tony ANATRELLA reste avant tout prêtre, y compris lors de ses séances thérapeutiques. Son état clérical lui interdit ces actes à caractère sexuel. Il en a joué pour nous manipuler, plaçant la sexualité sur un plan inhabituel. Nous en appelons donc à sa conscience, sa responsabilité et son engagement de Chrétien et de prêtre consacré.

Par ailleurs, la reconnaissance par Mgr AUPETIT de la responsabilité de ses prédécesseurs dans le traitement de cette affaire aurait été aussi opportune.

2) L’absence de restitution de nos frais de thérapie ce qui aurait permis symboliquement et concrètement de favoriser une réconciliation intérieure alors même que celle-ci est loin de représenter l’indemnisation de l’intégralité de notre préjudice. Rappelons sur ce point que non seulement Tony ANATRELLA a eu un comportement fautif à notre égard, en abusant de notre fragilité, mais qu’il en a tiré un profit financier.

Or pourtant, le canon 128 dispose que celui qui cause illégitimement un dommage à autrui notamment par faute est tenu par l’obligation de réparer le dommage causé.

C’est ce que nous attendons de la part de Tony ANATRELLA.

3) L’absence de mention relative à l’issue de la procédure pénale – un délit est-il constitué ou non ? Car nous n’avons aucune information à ce sujet – Il faut dire que nous déplorons la complexité de la procédure canonique à laquelle nous n’avons été que très partiellement associés.

C’est pourquoi, nous venons de rédiger un mémorandum afin que les sanctions prises à l’encontre de Tony ANATRELLA, qui n’excluent pas la continuation de la procédure pénale canonique, soient complétées par des mesures de réparations. Celles-ci étant nécessaires à la reconnaissance de notre situation de victimes. Au regard des faits, Il nous est apparu aussi évident que son titre honorifique lui soit retiré.

Nous encourageons Mgr AUPETIT à compléter sa décision initiale en ce sens, éventuellement en présentant cette demande aux autorités romaines qui pourront juger.

Source : La Parole Libérée https://drive.google.com/file/d/1BHarrFLAO_ixurXBF8aqRNOqjh0_7GS_/view

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