Les deux expertises ou l’inventaire des décombres - Le billet du père Vignon

Jeudi 12 mars 2020 — Dernier ajout jeudi 5 mars 2020

Le provincial de France des Dominicains a annoncé le 22 février dans un communiqué officiel qu’il créait deux groupes de travail interdisciplinaire pour mettre à jour d’une part l’historique de l’affaire Philippe-Vanier et d’autre part les dérives théologiques qui ont permis de créer un tel scandale. On ne peut que saluer cette initiative et encourager les experts à investiguer en profondeur.

Il est vrai qu’avec l’affaire Jean Vanier le scandale est total. Beaucoup parlent d’un tsunami mais c’est en fait bien pire parce que, dans le cas, il ne s’agit pas d’eau. Le « saint » avait réussi un parcours sans faute sur terre et puis voilà, on ne se méfie jamais assez des anges, il a loupé le dernier barreau de l’échelle du Paradis. Et patatras, tout tombe par terre, le bien comme le mal. L’heure est donc au travail des experts dans les décombres.

On a déjà beaucoup de renseignements dans la biographie très fouillée de Marie-Dominique Philippe par Marie-Christine Lafon parue en 2015. Certains soupçonnent ce livre d’être un ouvrage de commande de la part des responsables de la communauté Saint-Jean pour fournir un socle sérieux d’information afin d’éviter d’aller chercher trop loin. Ce livre est en effet bien documenté et c’est précisément ce qu’il va maintenant permettre aux chercheurs : aller plus loin. Déjà l’historien Etienne Fouilloux donne des éclaircissements précieux mais il est dépendant de l’accès aux archives. Il paraîtrait que le pape François aurait donné son accord de principe pour l’ouverture du fonds de l’ancien Saint-Office au sujet du fameux procès canonique de 1952 à 1956.

On pourrait faire un jeu des sept familles avec la famille Philippe. Et on commencerait par se faire donner la carte du grand-oncle, le dominicain Pierre-Thomas Dehau (1870-1956), qualifié par Jean Vanier de « Patriarche secret ». Que peut-on dire de cet homme et de l’influence qu’il a exercée sur l’ensemble de ses neveux et nièces ? Thomas Philippe était son préféré et s’est toujours présenté comme son "héritier spirituel". On sait qu’il était pratiquement aveugle et qu’il vivait retiré dans sa famille. Il pratiquait la direction spirituelle sur des âmes d’élite dont une femme belge, une certaine Hélène Claeys-Bouuaert (1888-1959).

L’arrière-petit-neveu du père Dehau, Rémi Pelon, dans un livre de 2006 sur son oncle préfacé par le cardinal Philippe Barbarin, « Invitation à la contemplation, vie et choix de textes du père Pierre-Thomas Dehau », la présente à la page 47. Hélène Claeys-Bouuaert, d’une famille de notables flamands, a eu une révélation qu’elle pensait d’ordre mystique quand elle avait douze ans (Dehau en avait 30) lors d’une retraite prêchée au Pensionnat des Dominicaines de Froyennes à côté de Tournai : « Cette rencontre fut suivie de beaucoup d’autres pendant lesquelles ils se donnaient des conseils mutuels, durant plusieurs décennies. » Mais devant la méfiance des familles « à l’égard des manifestations surnaturelles, qualifiées de superstitieuses, trop ‘‘affectives’’ ou désordonnées », « le père Dehau fut obligé d’aller la voir avec la plus grande discrétion. Il devint à la fois le directeur et le dirigé de cette jeune fille. » « Par prudence et par sagesse, en effet, tout ce qui touchait à cette rencontre était encore plus secret que le reste de sa vie. » Cette femme, « handicapée physique », était considérée par lui comme une « petite âme ».

Dans un remarquable travail fait en 2009 sur les origines de l’Arche, Antoine Mourges nous apprend qu’elle était « l’âme secrète » de l’Eau Vive, l’œuvre que Thomas Philippe, le neveu de Dehau, fonda en 1948 à côté du Saulchoir. Dehau ne pouvant plus assurer la direction de sa protégée, il l’a alors mise dans les mains de son neveu Thomas. Il se servira de ses « révélations » pour annoncer au Maître Général des Dominicains, lors d’une rencontre de 1948, qu’il surgirait près du Saulchoir (le couvent d’études des Dominicains) une œuvre plus grande que celle de Catherine de Sienne !

Si je cite tous ces éléments, c’est parce que je crois y reconnaître un mode opératoire des Philippe. Une âme d’élite, qu’on tient dans le secret, dont on est à la fois le directeur et le dirigé, maintenue dans un climat d’illuminisme total. On comprend que dans un tel contexte gnostique et millénariste toutes les dérives soient possibles. Qui dit gnose dit connaissance par initiation et donc dérive sectaire. Un sujet « d’élite » initié à de telles connaissances supérieures auxquelles les autres n’ont pas accès ne ment pas lorsqu’il ment pour la Cause ! Et il ne pèche pas non plus lorsqu’il viole allègrement les commandements de Dieu qui sont bien entendu réservés aux autres. Je tiens à le préciser : il s’agit d’une intuition et les éléments me manquent pour l’affirmer nettement. Mais au stade de ce que l’on sait, on peut se poser légitimement la question. C’est ce que j’espère approfondiront les experts. L’enquête historique poussée, très précieuse, fournissant à l’enquête théologique les éléments pour décrire la gnose Dehau-Philippe-Vanier qui est devenue au fil du temps un véritable cancer dans l’Église.

Car ces illuminés ne se contentaient pas de vivre leurs secrets entre initiés. Il leur fallait faire de l’apostolat. Et c’est l’affaire de l’Eau Vive de 1948 à 1956. La fondation Félix Dehau (dans la famille Philippe, donnez-moi le grand-père) achète à côté du Saulchoir une grande propriété destinée à former les élites de l’avenir. Le bottin mondain de l’époque se penche sur sa création. Maritain se fait prendre et s’y réinstalle jusqu’à ce qu’il comprenne qu’il lui faut se retirer de cette pétaudière « mystique » dans laquelle il est tombé. On a les commentaires savoureux de Jean-Marie Paupert (1927-2010) qui y résida plusieurs années dans son livre de 1966 « Peut-on être chrétien aujourd’hui ? » : « caravansérail rempli de psychiatres avides de merveilleux » ; « mariolâtrie » ; « mépris cathare de la matière et de la chair… ».

Dans le cerveau de Savant Cosinus de Thomas Philippe, tout se mêle : la psychologie telle qu’il la comprend, la philosophie et la théologie néothomistes, système fermé de pensée s’il en est (pardon à saint Thomas pour ce que ses disciples lui ont fait subir après sa mort), la spiritualité et la mystique. Le « saint » homme est donc mûr pour se prendre pour une nouvelle sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus lors de sa fameuse grâce mystique de 1938 dans la chapelle mariale Mater admirabilis des Dames du Sacré-Cœur à Rome. Le « saint homme » comprend là la nouvelle façon voulue par la Vierge Marie de la toute-petitesse dont il est le prophète.

Il y a, à mon avis, dans cette expression, un quiproquo fondamental. C’est la partie présentable du système des Philippe que va reprendre Jean Vanier et dans lequel il va forcer l’admiration de tous. A juste raison, à condition de ne pas en faire un absolu. J’ai toujours été frappé, dans les milieux de l’Arche, de la façon dont on vous regardait lorsque vous parliez d’un minimum de logique. La réponse consistait dans un regard compatissant qui avait l’air de vous dire : cesse de réfléchir, aime ! Et comment ne pas se reconnaître coupable dans une telle situation ? Sauf que c’est le système fondamental de l’arnaque. Pendant que vous vous relâchez sur l’exigence logique de votre raison, on vous roule tout bonnement.

Il semble bien, de mon point de vue en tout cas, qu’il y a unité de l’ensemble. La pièce a deux côtés mais il s’agit d’une seule pièce. Pour l’endroit qui est présenté, on s’occupe admirablement des tout-petits en les aimant et en vivant avec eux. Pour l’envers, auquel n’ont accès que les « élu(e)s », on entre dans les arrhes du Paradis qui sont versées à ceux qui en sont dignes. Et là le discours des Philippe et consorts est bien rôdé : « N’ayez crainte, mon enfant, nous ne forniquons pas comme des esprits grossiers et matérialistes pourraient le penser ; nous vivons par anticipation les grâces du Ciel où les bas organes de la terre seront sacrés ! » Connaissez-vous sur terre meilleurs bonimenteurs ? La technique de séduction des enfants de Marie est totalement au point. Elle mériterait l’admiration du syndicat des maquereaux réunis.

Dans tout ce fatras qui vient de s’effondrer sous nos yeux, qu’y avait-il de bon ? Bien malin qui pourrait le dire aujourd’hui. Il y en a, à l’évidence. S’agit-il de délire mental, de système d’une hypocrisie rare, de choses bonnes au départ qui ont dérivé en cours de route, et pour quelles raisons ? Ces questions et bien d’autres méritent d’être posées car le jeu des sept familles continue d’être utilisé, en particulier dans nombre de communautés dites nouvelles qui ont repris ces vieilles ficelles à leur compte. La filiation doit être établie. Sans oublier le fait que les condamnations du Saint-Office n’ont pas été mises en application par les autorités diocésaines et religieuses et ont permis de rejouer l’affaire de l’Eau Vive à l’Arche.

Ce combat des tenants d’un thomisme baroque, romain et intransigeant, comme le dit si bien Antoine Mourges, contre un thomisme ouvert des penseurs Chenu et Congar et du Concile Vatican II, n’aura pas seulement détruit le dynamisme créatif de l’Église de France au XXe siècle mais marque encore toute l’Église en particulier dans l’opposition à la Réforme du Pape François. Il suffit de se rappeler que Jean-Paul II a fait son doctorat avec l’un de ses plus féroces tenants, condisciple et ami de Dehau, Réginald Garrigou-Lagrange.

Mettre à jour les bases historiques et théologiques de l’affaire Dehau-Philippe-Vanier contribuera à assainir les motivations des œuvres caritatives paternalistes, celles du traditionalisme soutanier et des nonnes et moinillons encapuchonnés, sans omettre celles des tenants de l’évangélisation par la transe qui occupent actuellement le panorama de l’Église de France. On ne peut que souhaiter beaucoup d’allant et de cœur à l’ouvrage aux experts qui vont devoir s’atteler à une tâche aussi ingrate mais qui sera hautement salutaire : faire le diagnostic de ce cancer de l’Église, le guérir et en éviter la réduplication.

Père Pierre Vignon

Vos réactions

  • phil 13 avril 2023 17:43

    Abus sexuels : Péché mortel dans l’Église Depuis une vingtaine d’années, la contestation grandit contre les abus sexuels commis à grande échelle au sein de l’Eglise catholique. En Allemagne, il a fallu attendre 2010 pour briser le tabou : d’anciens élèves d’un collège catholique berlinois racontent alors avoir été agressés par des pères jésuites. En France, l’Église a fait preuve d’une profonde indifférence à l’égard des victimes, comme l’a illustrée l’affaire Bernard Preynat. Ce dernier, responsable de la formation des scouts en banlieue lyonnaise pendant vingt ans, a reconnu, lors de son procès en 2020, avoir abusé sexuellement de milliers de victimes. Ancien juge ecclésiastique à Lyon, le père Vignon a demandé la révocation du cardinal Barbarin, l’accusant d’avoir laissé agir le père Preynat durant des années. Ce prêtre « rebelle » a depuis été démis de ses fonctions. Program Arte Mardi 11 avril à 20h55 https://www.arte.tv/fr/videos/104423-000-A/abus-sexuels-peche-mortel-dans-l-eglise/

  • Les deux compères 17 avril 2020 13:58, par yon dominique

    Il est en effet probable et vraisemblable que Thomas Philippe n’ait pas été l’unique influenceur de Jean Vanier, mais l’inverse, que Jean Vanier ait influencé Thomas Philippe. Ils se sont influencés l’un l’autre et c’est ce qui faisait leur connivence malsaine, déclarée « accompagnement spirituel ». Ce qui apparaît dans ce qu’on lit ici ou là, c’est que Thomas Philippe ait eu un « esprit faible », une déficience psychologique, et qu’il ait été promu à des responsabilités qui le dépassaient au sein l’ordre dominicain. Ses supérieurs ont remarqué sa défaillance psychologique et ont tenté de le faire soigner après sa mise à pied et sa déposition de ses charges. Jean Vanier, lui, n’était pas « défaillant psychologique », apparemment, mais connivant aux déviances de « son père spirituel » dont il a extrait ce qui allait dans le sens de ses habitudes et de ses convoitises charnelles en en faisant, fallacieusement , un prétendu comportement spirituel. Jean Vanier, en ce sens, est plus responsable que Thomas Philippe parce que plus apte que lui à exercer une authentique lucidité morale ou psychologique. Ce qui est vraiment effrayant dans cette configuration, c’est qu’un homme comme jean Vanier soit tombé, avec ses connaissances approfondies de l’humain, dans de tels embrouillaminis délétères et tortueux. Il faut fouiller dans le passé de Jean Vanier, officier de marine. Aux escales, un marin se détend…comme on dit. Issus de familles très catholiques aux principes rigides, dirigées par des figures morales imposantes, Thomas Philippe comme Jean Vanier ont ressenti le besoin de se défouler d’un climat refoulant le plaisir physique et les besoins affectifs, comme il était de coutume dans ces milieux ; on le faisait « en catimini », sans que ça se sache ni se voie. D’où la cachotterie gardée jusqu’à la mort. Au sein d’un climat de rigidité morale, on trouvait moyen de prendre son plaisir comme on pouvait (par des moyens illicites), mais ça devait rester méconnu et caché. La façade devait être sauvegardée. C’est sur cette base suspecte que se sont rencontrés Thomas Philippe et Jean Vanier, s’influençant l’un l’autre dans un clivage qui était courant dans les familles très catholiques du passé. Il semble que l’hypocrisie soit le principal responsable de cette histoire de l’Arche pour le moins contrastée sinon truquée.

    • Les deux compères 27 avril 2023 17:21, par Lorraine Combellas

      Eh bien, on peut dire qu’avec la vision édulcorante que vous présentez ici, sans aucun mot concernant les victimes de ces « deux compères », les choses vont avancer vite ! Compère Ours et compère Lapin se seraient juste détendus aux escales pour avoir eu, les pauvres, des éducations bien trop rigides concernant les plaisirs charnels. Tout cela se faisait en secret, et il fallait conserver la façade. Juste un peu d’hypocrisie en somme. Quant à Thomas Philippe, il était atteint psychiquement, et sa pauvre hiérarchie aurait pourtant essayé de le réfréner…que d’indulgences ! Atteint psychiquement, certes, mais pas au point tout de même, de ne pas calculer les choses quand il s’agit d’organiser leurs rencontres secrètes avec des femmes sous influence, et de dicter la marche à suivre dans les moindres détails, comme par exemple le fait qu’il enfilerait un vêtement de motard pour se faire plus discret, à la nuit tombée. Oui, à peine croyable, ces faits mentionnés dans le rapport de 900 pages paru dernièrement sur l’Arche. Bref, globalement un profond mépris pour les gens abusés, dans cette culture du viol, dont vous me semblez faire presque l’apologie ici.

  • Ai été surpris que l’éditorial d’Etudes d’avril relaie l’idée d’une emprise de Thomas Philippe sur Jean Vannier, alors que des témoignages de l’époque « l’Eau Vive » indiquent que le contraire a été observé. Ainsi, le secrétaire de la congrégation romaine des réguliers, le dominicain Paul Philippe a écrit le 20 juin 1956 au provincial des dominicains que Jean Vanier, Marie-Do et Cécile Philippe étaient les « maîtres » de Thomas qualifié d’irresponsable (rapport de l’Arche, p 10). Par ailleurs, dans Journal d’un théologien Y. Congar évoque, p 52 à 55, l’évolution de ses relations avec son condisciple Thomas P. de l’avant à l’après-guerre, en des termes qui donnent à penser à un défaut de maturité et d’équilibre de ce dernier. En espérant que ni les investigations de l’Arche Internationale ni celles des Dominicains ne soient biaisées. J’ai signalé mon étonnement à la rédaction d’Etudes et informerai de la suite s’il en est donné une.

  • Véronique 7 avril 2020 11:48

    Ce que vous évoquez : le rapport ambiguë « directeur/dirigé », me rappelle la relation étrange qui existât entre le père Marie-Do Philippe et Tünde Szentez, alias mère Myriam, fondatrice, des sœurs mariales d’Israël et de saint Jean. Qui, soit dit en passant, existent toujours, mais hors de contrôle puisque rayées de la carte d’un coup de stylo par mgr Barbarin. Il avait oublié qu’il y avait des personnes humaines dans cette communauté …

  • dominque yon 25 mars 2020 11:40

    Le P.Vignon a entièrement raison. Il s’agit bien d’une adhésion sectaire (occulte) à une doctrine perverse qui a diffusé par l’intermédiaire des philippe chez Jean Vanier et les communautés de l’Arche et de St Jean (probablement aussi chez les soeurs de Bethléem). Que cela soit mis à découvert est encourageant : la vérité finit pas être découverte. Que cela ait mis plus d’un demi-siècle, avec tant de dommages collatéraux, est un peu effrayant. Bien sûr, un certain bien a été fait, mais moyennant tant de dommages subis chez tant de personnes qu’un juste bilan est impossible à faire à ce jour. Les « grands » Philippe se présentaient comme des intellectuels de haute volée, en réalité, plus ou moins marginaux, et d’autant plus adulés par leurs nombreux disciples qu’ils étaient revêtus de l’aura des « justes injustement persécutés » pour leur rigueur doctrinale (thomiste) sans faille. C’est sous cet aspect qu’ils ont ralliés des adeptes de la vieille France secrètement affligés d’avoir perdu leurs anciennes prérogatives dans la société actuelle. En fait, la prétendue rigueur doctrinale n’était que banalités peu élaborées et non recyclées, opposées à tout ce qui pouvait sembler de prés ou de loin modernisé. Les écrits de M.D.Philippe ne valaient pas tripette sauf sur l’« amour d’amitié »où ils prenaient feu comme les hérésies les plus abracadabrantesques et délirantes. Et c’est ainsi que les Philippe entendaient renouveler l’Eglise de France (et même du monde) ! On sait que Thomas Philippe passait pour un grand érudit, alors qu’il a passé la majeure partie de sa vie à ne plus rien faire intellectuellement sinon des accompagnements spirituels avec exercices corporels à l’appui, ce qui ne devait pas le fatiguer plus que ça . Quant au milieu Jean Vanier, que j’ai personnellement fréquenté, les termes dithyrambiques qui avaient cours relativement aux personnes handicapées revêtaient une insidieuse exclusive. Si on ne témoignait pas de sentiments aussi extasiés, on passait pour n’avoir rien compris de ce qu’ eux avaient compris. Cet exclusivisme m’avait mis la puce à l’oreille et je m’étais éloigné de ce milieu à cause de cela. Tout cela dénotait qu’ils croyaient pouvoir changer l’Eglise tout en gardant par devers soi, bien cachées, des thèses et des pratiques sulfureuses qui les mettaient au-dessus des autres, alors que, tout simplement, ils les trompaient et avec eux tous ceux qu’ils engageaient dans leur sillage, beaucoup de monde.

    • Toute l’Eglise (du moins chez nous) est infectée par tous ces prédateurs, que ce soient les mouvances des Philippes, ou celles des Gérard Croissant, Fourchaud etc…, le filet diabolique s’est étendu dans tant et tant de coins er recoins de l’Eglise (jusque dans les plus petites paroisses de France et de Navarre) qu’il est impossible que cela soit « naturel ». Il s’agit bien d’une vaste machination spirituelle, qui ne peut venir que des abysses infernaux. Nous sommes bien dans La période des plus intenses ténèbres (annoncées dans la Bible et par bien des envoyés de Dieu), où les yeux sont recouverts du voile de l’horreur. Cette soi-disant pandémie que nous vivons est avant tout une pandémie spirituelle : et nous vivons cette période où la bête et tous ses esclaves, qui sont légions, ripaillent sur cette terre. Alors, oui, des choses sont mises à la vue du public, mais cela peut-il changer quelque chose à ce monde sous l’emprise de l’Ennemi acharné de Dieu Trine ?

  • 16 mars 2020 12:17

    Peut-être les pères dominicains pourraient-ils aussi investiguer sur les origines de la communauté de Bethléem ?

    • puisque les sœurs ont été dominicaines pendant vingt ans, ce qui n’est pas rien,
    • puisque la communauté a pris naissance dans les années 50 (1951 exactement),
    • puisque le Père Ceslas Minguet, Dominicain à l’origine de la fondation, a rapidement disparu de la circulation et qu’on ne sait à présent plus grand-chose de lui,
    • puisque c’est le Père Marie-Dominique Philippe, le père spirituel de Sœur Marie, qui l’a poussée à s’embarquer dans cette fondation dont les contours étaient des plus flous,
    • puisque la pensée du Père Marie-Dominique Philippe a forcément eu une incidence sur celle de Sœur Marie, notamment en matière d’obéissance, ainsi que sur son parcours personnel et sur sa manière de conduire la communauté.
    • Dans la famille Philippe on demande la cousine ! CLIC

    • Un autre lien entre Odile Dupont-Caillard et les frères Philippe que je découvre et qui peut être intéressant. Juste avant de fonder l’embryon de la famille monastique de Bethléem en 1951, Marie Odile-Dupont Caillard, après être entrée au couvent des Tourelles de Montpellier en 1948, a passé un an en 1950 chez les dominicaines de l’Epiphanie à Soisy-sur-Seine, à deux pas de la communauté de l’Eau vive, près du Saulchoir d’Etiolles. Cela apparaît dans un document publié par les soeurs de Bethléem en 2015 : « Après une année dans le Monastère des Dominicaines de l’Epiphanie à Soisy-sur-Seine, elle décida de commencer une vie de solitude et de silence dans une maisonnette à Chamvres, entourée de deux autres femmes. Cette communauté de trois sœurs à l’origine commença a rassembler des jeunes filles intéressées par ce mode de vie. Cette communauté prit le nom de "Petites Sœurs de Bethléem". »

      https://fr.slideshare.net/petitessoeursdebethleem/soeur-marie-dupont-caillard

      Cf. E. Fouilloux : « L’Eau vive accueille également parmi ses résidents, depuis le printemps 1947, des femmes laïques ou religieuses qui logent chez les dominicaines de l’Épiphanie, de la congrégation des Tourelles, installées elles aussi à Soisy. Le père Philippe a en outre des liens privilégiés […] avec un autre couvent de moniales dominicaines proche, celui de la Croix et de la Compassion d’Étiolles, où l’une de ses sœurs, Cécile, joue un rôle important : il en est le prédicateur attitré et assure la direction spirituelle de plusieurs moniales. »

      https://journals.openedition.org/dominicains/1475

      On connaît la nature de ces "liens privilégiés" entre Thomas Philippe et les religieuses d’Etiolles et de Soisy : « L’ouverture récente des archives des dominicains a permis de découvrir que sa sœur, dominicaine elle aussi, mère Cécile, est également condamnée pour complicité, débarquée dans l’heure de sa charge et déplacée au couvent de Langeac (Haute-Loire). Elle aurait couvert ce qui se jouait entre son frère et des religieuses de son ancien couvent, le monastère de la Croix et de la Compassion, installé à côté de l’Eau vive, dont le père Thomas était prédicateur et directeur spirituel. »

      https://www.la-croix.com/Religion/Enquete-freres-Philippe-annees-dabus-toute-impunite-2021-02-22-1201141952

      Dominicaines de l’Epiphanie de Soisy, monastère de la Croix et de la compassion d’Etiolles, fondation de l’Eau vive unis dans une même mystique frelatée. Cf. E. Fouilloux : « Tout ce microcosme dominicain d’Étiolles et de Soisy, qui mériterait une cartographie précise, vit dans l’exaltation mariale sous son ascendant : les pénitents et pénitentes se pressent dans le couloir d’accès à son bureau, quitte à y faire le pied de grue plusieurs heures. »

      Quelle place la fondatrice de "Bethléem" tenait-elle en 1950 dans ce microcosme autour de Thomas Philippe et de ses "disciples" les Marie-Dominique Philippe, Cécile Philippe et Jean Vanier ? A-t-elle participé elle-même du climat d’illuminisme et d’immoralité qui régnait dans les parages d’Etiolles et de Soisy-sur-Seine ? Toujours est-il qu’à la manière d’une Cécile Philippe, « qui avait quitté Soisy pour devenir prieure du monastère fondé en 1945 à Bouvines, dans la propriété Dehau », son passage là-bas en 1950 prélude à la fondation de sa propre communauté en 1951 en terre bourguignonne.

      Parallèle qu’on ne peut manquer de souligner tant paraît de plus en plus évidente l’influence majeure des Philippe sur nombre de communautés :

      https://www.la-croix.com/Religion/Linfluence-freres-Philippe-communautes-nouvelles-2021-02-22-1201141962

      • Toutes ces informations qui relèvent cette fois bien plus de l’histoire que de la polémique si souvent aveugle sont très intéressantes. On remonte aux années 1950, lorsque les prémisses de la crise des vocations se font jour, lorsque la guerre froide et le communisme obsèdent des élites cathloiques. On voit aussi un microcosme, porté par un imaginaire virginal et marial. Je suis frappée par la lucidité du Saint-Office quant au caractère gnostique de la spiritualité de l’Eau Vive et la rapidité des sanctions frappant alors Thomas Philippe ( comparé à notre présent tout à fait contemporain). Il est troublant, je trouve, que ces gnoses propres à Saint-Jean et à Bethléem, leur dangerosité soient réduites à quelques errements alors qu’elles suffisaient largement à une dissolution de ces communautés. Ce qu’on appelait l’hérésie, ici ces gnoses, l’Institution semble s’en accomoder, avec ce sempiternel appel au « charisme » qu’il faudrait réexprimer. C’est faire du neuf avec de l’ancien, ce qui, à terme, ne peut tenir. Sans oser non plus renvoyer dans des ordres « traditionnels » les plus proches de leur sensibilité, moines et moniales désireux de poursuivre leur vie religieuse. Sur une durée de 70 ans, deux générations en gros, voir le cheminement d’« hérésies » est très éclairant. Pourquoi n’ont-elles pas été condamnées comme telles, c’est une grande question. En dissociant aujourd’hui le fondateur de sa communauté, par le biais de la théorie du « charisme », ces gnoses sont des chevaux de Troie. J’exprime là mes idées car je cherche à comprendre par quels mécanismes historiques et idéologiques une telle situation a pu se mettre en place. Si vous avez une idée de livre à conseiller, merci de donner le titre !

    • Sur le père Ceslas Minguet : il a fini sa vie à la Fraternité de Marie, Reine immaculée et est enterré dans le cimetière de Bois-le-Roi, au côté de Clémence Ledoux. Sur la fin de sa vie, il s’était lié d’amitié avec le père Claude Masurel, fondateur de cette communauté, et le père Marie-Pierre Faye, qui en fut le second modérateur, fils spirituel du père Marie-Do et l’un des tout-premiers frères de st Jean. Il avait demandé à finir ses jours là, accompagné d’une femme qui lui était toute dévouée et dont je ne sais plus le nom… Ayant moi-même fait partie de la FMRi pendant 20 ans, c’est dans ce cadre que je l’ai connu. Il faudrait donc enquêter aussi de ce côté-là, car on y retrouve là encore tous les mêmes fonctionnements systémiques déjà observés che les Philippe, en particulier une mystique douteuse - ici incarnée par Clémence Ledoux, condamnée par le Cardinal Liénart en 1935 - cet élitisme des initiés surfant sur la vague des martyrs de l’Eglise, et cette prétention à réformer l’Eglise…

  • Françoise 15 mars 2020 00:04

    Soyez clair, Pierre. En gros, vous nous dites que l’oncle Dehau avait une liaison mystico-sexuelle avec une petite handicapée de 12 ans alors qu’il en avait 30, c’est ça ? Il faudrait préalablement parler de l’emprise qu’il avait sur sa propre soeur, la mère de Thomas et Marie-Dominique. Emprise psychologique et au moins incestuelle, décrite par Marie-Dominique lui-même dans l’ouvrage de Marie-Christine Lafon. Lien dérivant qui est sans doute à l’origine de la problématique criminelle. Cette relation incestueuse mêlée de religiosité, vécue certainement dans le secret et la culpabilité, dans la manipulation aussi, constitue le cœur du système pervers que Dehau va reproduire dans et à l’extérieur du cercle familial, car ce système de domination et de contrôle totalitaire lui permet d’exister pleinement et de dominer la famille complètement et à tous les niveaux.

    Qu’il ait ensuite élaboré un système parallèle et similaire avec une petite jeune fille handicapée (orpheline de père), avec laquelle il reproduit ce qu’il a déjà expérimenté avec sa propre soeur, l’ascendant, une liaison mystico-sexuelle, ne serait que logique.

    Et qu’il répète ce système avec ses neveux et nièces aussi, montre bien qu’il a un fort besoin de renouveler mais aussi d’étendre cette domination totalitaire de type incestueuse sur différentes personnes jeunes. Qu’il érige en principe idéologique religieux par l’intermédiaire de ses neveux les plus soumis.

    Son système idéologique et religieux sexualisé, me fait fortement penser aux mystères d’Eleusis (culte grec ancien), initiations et culte à mystères se pratiquant durant l’Antiquité, qui cumulaient rites religieux, mysticisme et pratiques sexuelles sensées apporter le secret de l’immortalité à ses pratiquants.

    On retrouvera ce principe dans le paganisme celte avec les fêtes rituelles de Beltaine et l’union sexuelle de Cernunnos (le dieu cerf) et de Gaïa (la déesse mère). Ce type de rite fut d’abord condamné (essentiellement pour récupérer les lieux de culte païens et en faire des lieux de culte catho) puis récupéré par l’institution cléricale catholique comme un outil de domination des jeunes recrues, mais aussi pour proposer à de riches seigneurs et hauts-clercs moyennant finances, des divertissements sexuels à l’abri des regards indiscrets. On le retrouve décrit par différents écrivains et à différentes époques.

    Le dernier à en parler fut Carmelo Abbate dans son ouvrage Sexe au Vatican, qui évoque le mélange de paganisme et de mysticisme et le vécu sexuel dans le cadre clérical comme rite initiatique ultime. Ce qui montre bien que cela dépasse largement le cadre sectaire.

    Ce qui explique aussi la difficulté vaticane et cléricale à condamner et à rejeter complètement ce type de dérive criminelle. Puisque d’une certaine façon, elle fait partie des traditions cléricales et qu’on la retrouve aussi bien dans les organisations sacerdotales que monastiques.

    Il y a dans ces systèmes dérivants, l’idée d’une conquête de l’immortalité au travers de rites sexuels mis en scène d’un prêtre initiateur (hiérophante dans le rite grec) et d’un ou d’une initié(e), choisi(e) par ce prêtre pour y incarner soit un dieu où une déesse symboliquement, qui doit s’accoupler avec le prêtre. En fait d’immortalité, il s’agit surtout de l’affirmation d’un contrôle absolu par un personnage qui se définit comme dominant et autoritaire sur une personne qui est choisie pour être dominée sexuellement,en lui faisant miroiter qu’elle participe à une élévation spirituelle de premier plan, qu’elle est élue entre toutes, fait partie d’une élite mystique.

    Ce type d’argument en milieu religieux ne peut fonctionner que sur des personnes en situation de détresse, d’isolement, de faiblesse, de dépendance mais aussi très dévotes. Ce qui est le cas des victimes du monde religieux. C’est vrai aussi bien dans le cadre clérical classique, que dans le cadre des groupes dérivants sectaires.

  • James-iko 13 mars 2020 22:26

    Agapé, j’admire votre énergie, votre constance et votre endurance.

    Votre pensée également, qui s’exprime beaucoup dans des points de suspension qui en disent long sur … pas grand chose.

    La vie est ailleurs, dites-vous. Allez-y, n’hésitez pas. Ailleurs.

  • James-iko 13 mars 2020 22:23

    Merci de ce billet.

    A propos de « laisser son esprit logique de côté », une chose que je n’ai jamais comprise, c’est que les écrits de MD Philippe (le seul parmis les personnes citées dans l’article dont je connaisse un peu la pensée) puissent être encensés par des personnes intelligentes. En effet, ça ne valait rien. J’en ai relu récemment, pour m’assurer d’une impression que j’avais déjà eu il y a 15 ou 20 ans : même impression très vive aujourd’hui : ça ne vaut rien. Que ce soit du point de vue intellectuel, philosophique ou théologique, la supercherie est patente. Pour le dire autrement : du pipi de chat.

    Et pourtant de plusieurs esprits intelligents s’y sont laissés prendre, j’en suis témoin.

    Pourquoi ? Mon hypothèse, basée sur les personnes que j’ai connu, dans la mouvance de Saint-Jean : conception de l’obéissance aberrante, tordue, qui pousse l’intelligence à aabdiquer devant un semblant de sainteté comprise sans sa dimension essentielle de liberté. On en retire un bénéfice psychologique : le confort d’être un enfant obéissant de l’Eglise.

  • Christophe 13 mars 2020 08:42

    Bonjour Père Vignon,

    Merci de vos posts et des éclairages qu’ils apportent. J’ai une question pour vous : comment situez-vous les communautés « nouvelles » dans le sillage de ces révélations ? J’ai l’impression qu’un toile d’araignée commence à être mise au jour, c’est à dire que plusieurs « cas » considérés comme isolés pourraient très bien être liés.

    Xavier Le Pichon, qui a fait découvrir le Renouveau Charismatique aux futurs fondateurs de l’Emmanuel, était aussi un proche de Thomas Philippe, Georges Finet , très proche de Marthe Robin, est mis en cause, et un prêtre de l’Emmanuel chargé du procès en canonisation de Marthe Robin a « posé des gestes contraires à la chasteté » comme en dit en langue de buis (on remarquera que la chasteté du prêtre pénitent est seule concernée, la victime n’existe pas dans ce type de formulation).

    Actuellement, trois prêtres de l’Emmanuel sont mis en cause, mais la plupart des membres de cette communauté semblent l’avoir découvert dans la presse : les communiqués officiels ne se laissent pas trouver sur le site, il faut passer par un moteur de recherche.

    Une dernière remarque : certains se demandent pourquoi avoir attendu la mort de Jean Vanier, le « pauvre », il ne peut plus se défendre. Personnellement, j’ai plutôt l’impression que l’enquête a été menée le plus tard possible : le « veinard », il a échappé à la justice des hommes ! Je me demanderais plutôt pourquoi elle n’a pas été faite plus tôt.

    J’espère également que la responsabilité des dominicains sera évaluée, quand on voit comment ils ont protégé tel exégète prédateur, on ne serait pas étonné qu’ils aient eu connaissance des faits il y a longtemps.

    • Ce qui se passe pour Jean VANIER, ce n’est pas la justice. De plus lorsqu’on lit l’enquête qui l’incrimine on se rend rapidement compte que la question des abus sexuels soit disant commis par Jean VANIER préoccupe peu les enquêteurs : ce qui compte est de prouver que ces prétendues pratiques sont issues de sa relation avec le père THOMAS….. Jean VANIER n’est qu’un prétexte pour attaquer les m^mes pour arracher de l’ordre des dominicains cette famille que certains dominicains détestent. Pourquoi la déteste t’ils ? Ils ne le savent peut être plus eux même. C’est souvent ainsi dans certaine familles, on se déteste depuis longtemps et cette haine sur des personnes déterminées permet d’apaiser d’autres conflits de respecter certains non dits…. On peut se demander quelle est la fonction de ces boucs émissaires chez les dominicains, quelle vraie crise elle doit éradiquer quelles pratiques nauséabondes elle veut cacher…… Ensuite nous aurons la suite logique : si les pères PHILIPPE ont pondu une théorie justifiant les abus sexuels c’est à cause de leur relation toxique avec leur oncle maternel…Gageons que l’on saura bien trouver des lettres faire des liens compromettants et des interprétations prouvant tout cela ; Et on appellera le résultat de ces « recherches » : « REVELATION »« VERITE INDISCUTABLE » Et bla, bla, bla, et bla, bla, bla……. Bref on appellera les ténèbres « lumière » et la lumière « nuit »

      Heureusement que la Vie est ailleurs !

    • Christophe, Je me pose très exactement les mêmes questions sur ces « renouveaux » charismatiques, qui savent très bien mettre sous l’emprise de satan et ses démons des cohortes de fidèles aveugles. Exemple lors de leurs repos dans l’esprit, ils tombent tous en arrière, et non en avant comme cela se devrait lorsque l’on vénère Dieu trine, tout comme les soldats venus arrêter Notre Doux Seigneurs au jardin de Gethsémanie. Et bien d’autres communautés et mouvements sont inféodés à ST Jean et aux Philippe, je pense en premier à la Fraternité Marie Reine Immaculée, que je connais, mais à des personnes qui plombent la catholicité d’internet pas des fleuves d’hérésies et pire encore, je pense à cet Arnaud Dumouch, (que je connais également) qui a été formé à la FMRI à Bois-le-Roi et par Saint jean et bien d’autres, bien d’autres !! Tous ces gens ont une responsabilité si immense !!

      • J’ai vu récemment une vidéo d’Arnaud Dumouch dont j’ignorais jusqu’au nom. Je ne sais s’il professe des hérésies mais son ton très dogmatique m’a alarmée et il m’a semblé bien « atteint «  J’espère qu’il n’a pas trop d’audience.

        Le Renouveau charismatique comporte quand même des personnes équilibrées et a permis à beaucoup un renouvellement spirituel, en particulier de comprendre Dieu comme proche, quand on ne s’en tient pas seulement aux manifestations spectaculaires de « repos dans l’Esprit » ou autre « chant en langues «  La communauté du Chemin neuf par exemple s’appuie sur la spiritualité ignatienne. De même, la communauté de l’Emmanuel, pour ce que j’en connais, ne me parait pas déviante, même si certains de ses membres ont commis des abus sexuels ou autres.

        Ne jetons pas le bébé avec l’eau du bain. Ce qui n’empêche pas de faire preuve de vigilance.

        • Je viens de voir une vidéo de ce monsieur sur le Coronavirus

          Elle confirme ma 1re impression. Ce monsieur, qui n’est ni médecin ni spécialiste des épidémies, est totalement irresponsable et très dangereux. De plus, il a des raisonnements faussés en prenant des exemples qui n’ont rien à voir les uns avec les autres.

          Il se prend pour un prophète révélateur de vérités, qu’avant lui, personne n’aurait trouvées ?, soit disant parce qu’il a fait des études approfondies de théologie ( diplômes à l’appui )

          Si c’est ce à quoi lui a servi l’enseignement de Marie-Dominique Philippe : c’est grave, surtout du point de vue de la démarche qui consiste à assener ses propres convictions bien aléatoires comme s’il s’agissait de vérités indubitables.

          • Les diplômes de Dumouch sont faux et archi faux. L’abbé Guy Pagès a essayé de le combattre sur son forum en pure perte, il continue. L’évêque de Liège l’a viré de l’enseignement catholique (il enseignait les religions), certainement pour faute très grave. Oui, il a été formé parce Marie Dominique Philippe, comme bien d’autres malheureusement. Tous ces sataniques ont fait un mal épouvantable à Notre Eglise.

        • Arnaud Dumouch est très très dangereux, un loup déguisé en agneau sirupeux. Oui, il a de l’audience, il sait attirer les âmes en recherche spirituelle, et ce n’est pas difficile, il surfe sur la même vague que toutes ces « communautés » dites nouvelles : il n’y a aucun prêtre apte à diriger les âmes, il n’y a quasi plus rien de rien, aussi, les personnes se tournent vers celles qui leur répondent. Et Dumouch sait y faire. J’ai créé son forum en son tout début avec ce monsieur, et en ait été éjecté comme un malpropre, je tenais des propos catholiques qui ne lui plaisaient pas et encore moins à sa cours qu’il avait instituée lorsque j’ai dû m’absenter quelques mois pour cause de malades très gravissimes. Etant très proche de la spiritualité de Saint Pio (et de bien d’autres) , par exemple, dans le sens de la réversibilité, mes propos étaient vertement et violemment rejetés (mais ce n’est qu’un petit exemple). Donc, pour faire court, vous avez pleinement raison de ne pas fréquenter ce monsieur diabolique. Et ce Dumouch a été formaté à la FMRI de Bois-Le -Roi et à Saint Jean.

    • Il y a un passage dans le mémoire d’Antoine Mourges qui aiderait peut être à expliquerait ce sentiment de "toile d’araignée" liant les communautés issues de la filière Dehau-Philippe-Vanier.

      C’est à la page 63, et c’est un extrait des notes de Maritain. La première partie est souvent citée :

      "Le Père m’a parlé longuement du Père Dehau et de l’âme secrète de l’Eau Vive, révélation de l’âme contemplative que le Père Dehau admire tellement (…)

      Père Thomas Philippe envoyé à Rome par Dehau et cette âme contemplative : elle lui avait dit alors de parler au maître général, de lui dire que près du Saulchoir une œuvre de Dieu surgirait qui serait plus importante que celle de Catherine de Sienne. […] Le Père Dehau m’avait parlé de cette grande œuvre, de cette floraison intellectuelle et spirituelle qui aurait lieu « au prix de fleur de sang ».

      Mais la seconde partie est souvent passée sous silence.

      Cette âme parlait d’une œuvre d’Eglise (non de l’ordre), d’une espèce de congrégation ou d’ordre de la Sainte Vierge, sans forme extérieure ni constitution visible mais où il y aurait son esprit dans la liberté.

      « C’est tout cet ensemble de lumière qui a fortifié le Père Thomas Philippe et l’a poussé à fonder l’Eau Vive. »

      Il est ici question de la création d’une congrégation sans forme extérieure, clandestin. Sans constitution visible. Une entité donc fluide, indéfinissable, insaisissable, hors de l’ordre, hors des institutions. Cachée et donc libre.

      Je ne peux m’empêcher de penser a quel point Jean Vanier a du comprendre l’avantage incomparable de la clandestinité. La franchise étonnant de son mentor s’est soldé par humiliations et moqueries, punitions et angoisses. Bien plus tranquille, la vie en sous-marin ! Cachés et libres, comme la Vierge et le saint Esprit. Cachés et libres, comme des U-Boot !

      N’est-il pas raisonnable de supposer que l’Eau Vive, fondée mais dissoute, n’était que la première des manifestations multiples de cette congrégation invisible ? Que l’Arche, St Jean, les Béatitudes etc., n’étaient que d’autres aspects de cette même congrégation ?

  • agapé 12 mars 2020 21:25

    Si je comprends bien en vous lisant, Mr le lanceur de boules puantes, ici à la botte de la haine de dominicains, les groupes de travail n’ont pas commencé mais les conclusions semblent déjà bien avancées. Cela s’appelle un à priori qui fournira la grille de lecture de cette nouvelle enquête…..J’en connais déjà la conclusion : que le père DEHAU a commencé par abuser de cette personne puis l’a confiée au père Thomas ensuite Jean VANIER a peut être continué le travail. Et si les frères PHILIPPE admiraient le père DEHAU, c’est certainement parce qu’ils étaient sous son emprise. Et c’est lui, l’affreux qui leur a insufflé cette maudite théorie etc……

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