La lutte contre la pédophilie dans l’Église cause décidément bien des remous au Vatican. Le pape vient d’annoncer le renouvellement de plus de la moitié des membres de la Commission pontificale sur la protection des mineurs, après trois ans de fonctionnement.
Dès juin dernier, la pédopsychiatre française Catherine Bonnet, spécialiste des violences sexuelles sur mineurs, avait présenté de manière confidentielle sa démission au pape. Avant elle, deux autres membres de l’instance et ex-victimes, le Britannique Peter Saunders et l’Irlandaise Marie Collins, avaient claqué la porte de façon tonitruante. Catherine Bonnet, explique les raisons de son retrait.
Pourquoi avoir présenté votre démission au pape ?
Catherine Bonnet. Je plaidais à titre personnel pour que les évêques et les supérieurs des ordres religieux aient l’obligation de signaler des suspicions de violences sexuelles sur mineurs aux autorités civiles, ce qui se fait déjà aux États-Unis y compris pour tous les membres du clergé. J’avais des soutiens, mais quand j’ai vu, en juin, que je n’allais pas pouvoir convaincre les deux tiers des membres de la commission, comme le veut la règle, j’ai écrit ma lettre de démission. J’ai demandé au cardinal O’Malley de la transmettre au pape. Lequel ne l’a d’ailleurs pas acceptée.