Marthe Robin, sainte ou tricheuse ?

Mardi 13 octobre 2020

Excellent article d’investigation d’Emilie Lanez, à lire sur le site de Paris Match : Marthe Robin, sainte ou tricheuse ?

Vos réactions

  • Isabelle 18 novembre 2020 11:10

    La Vérité sur ce livre uniquement à charge et la désinformation sur Marthe Robin !

    lien : https://sosdiscernement.org/note-a-propos-du-livre-a-paraitre-du-p-conrad-de-meester-la-fraude-mystique-de-marthe-robin/

    • Marthe Robin, sainte ou tricheuse ? 18 novembre 2020 19:13, par Marie-Christine

      Ayant lu attentivement le document dont vous faites part, je ne suis pas du tout convaincue par ce dernier ;

      D’abord, si la renommée et la sainteté de Marthe Robin proviennent de phénomènes miraculeux ; genre inédit, stigmates etc…, alors il y a du souci à se faire, car tout ceci n’a jamais été vérifié en milieu neutre et indépendant. Ce qui aurait coupé court à tout doute possible, alors même que les miracles de Lourdes ne sont reconnus qu’une fois toutes ces précautions prises. Et, étant donné la longévité de M. Robin, on avait largement le temps et les moyens de le faire sérieusement.

      Ensuite, le livre de C.de Meester que j’ai lu est fait de manière très rigoureuse. Il ne s’agit pas d’accusations fantaisistes non fondées emanant d’un anticlérical forcené. Donc, même si ce dernier est de parti-pris, il aurait été plus prudent de tenir compte de son avis étayé et de répondre sérieusement à chacun de ses arguments. Car M. Robin ne recopie pas des extraits d’autres mystiques : ce qui serait compréhensible…Elle se les attribue comme si elle les vivait personnellement !

      On peut aussi s’interroger sur le fait que nombre de fondateurs / trice qui se sont révélés coupables d’abus graves aient été encouragés dans leur démarche par M. Robin, même si, bien évidemment, elle a pu se tromper ou être trompée ou encore si ces derniers n’ont pas rapporté exactement ses paroles. Mais la encore : prudence…

      Pour finir, à la suite de ce document, le témoignage d’une ancienne élève favorable à M. Robin, expliquant que le Père Finet, ayant affaire à des dévergondées « ( sic) insistait bien, en confession, sur des questions très intimes ayant trait à la sexualité, m’a laissée plus que dubitative… Pourquoi cette insistance sur ce point ? De quelle obsession cela relève t il ? Bizarre…

      _

  • isabelle 18 novembre 2020 00:00

    Encore un article « soi-disant » d’investigation lamentable et erroné sur Marthe Robin.

    C’est pathétique de relayer de telles intox en vantant leur « excellence ». Mais c’est peu étonnant sur ce site qui n’a aucun filtre de discernement sérieux.

    Evidemment, on retrouve les indéboulonnables, telle une certaine Francoise omniprésente.

    Que cette grande mystique puisse prier pour vous. Elle est très certainement dans la béatitude et doit sourire face à tant de mauvaises langues et de mauvaises plumes !

  • Luciole 17 octobre 2020 14:30

    Ma première pensée ne va pas vers le sujet de l’ouvrage mais vers son auteur, à qui j’ai envie de dire : Bedankt Pater Koen !

    Ce père carme est une sommité, bien connu dans le milieu carmélitain. Et pourtant c’était un homme jovial, accessible, humble. Il a accompli un travail phénoménal, et je ne parle pas seulement de ce dernier ouvrage.

    Je dois dire que le personnage de Marthe Robin ne m’a jamais emballée. Je n’ai jamais été attirée par ces personnages à qui il arrive des choses extraordinaires, sujet à des phénomènes hors normes. Et la spiritualité doloriste qui sous-tend tout ça me fait fuir à toutes jambes.

    J’avais déjà entendu parler de l’histoire des chaussons, de possibles déplacements nocturnes pour aller se nourrir …il m’est difficile croire que quelqu’un peut survivre sans manger pendant plusieurs décennies.

    Pater Koen (prononcez Pâteur Coune) a fait un travail de fourmi … un travail fourmi-dable. Lui qui se penchait avec une loupe sur l’écriture indéchiffrable d’Elisabeth de la Trinité n’a pas mis longtemps à se rendre compte de l’œuvre de faussaire de Marthe Robin. Malgré les écritures déguisées, les mêmes caractéristiques, les mêmes fautes d’orthographes, aucune trace des supposées secrétaires qui auraient retranscrit les plagiats de Marthe.

    Comment la postulatrice de la cause peut-elle soutenir qu’il n’y a pas plagiat parce qu’il n’y a pas volonté de publier, alors que la « stigmatisée » était censée confier sa vie intérieure à son confesseur ? Comment pourrait-on allier une vie de mensonge avec une vie de vertu ?

    Le témoignage du père capucin qui l’avait accompagnée lors de son entrée dans le tiers-ordre et qu’il avait consigné par écrit est percutant . Il a démasqué la supercherie et s’est retrouvé écarté. Dommage que sa mort prématurée l’ait empêché de se faire entendre ultérieurement.

    Je ne suis pas étonnée qu’on ait tenté d’étouffer les conclusions du père carme. Mais être canonisée de son vivant, c’est rarement bon signe. La saintoune fait recette, elle attire encore du monde, il faut être courageux pour assumer en face la vérité et risquer de décevoir les foules.

    Pourtant la vérité rend libre. Maintenant que l’ouvrage a été publié, l’appareillage vaticanesque va-t-il oser aller plus loin ? Ce serait perdre tout crédit.

    • Marthe Robin, sainte ou tricheuse ? 18 octobre 2020 12:09, par Françoise

      Plus que de décevoir les foules, les intérêts en jeu au plan financier sont beaucoup trop importants pour être remis en cause. La béatification se poursuivra donc. Elle garantira ainsi au groupe idéologique qui a instrumentalisé Marthe Robin, de ne pas être trop inquiété au pénal. C’est toujours le remède utilisé pour limiter les dégâts et les risques de procès. Ca s’est produit pour les couvents-prisons et leurs fondateurs, fondatrices pour éviter aux congrégations mises en cause pour tortures, traites d’enfants et exploitation de jeunes et de femmes sans vergogne de n’être pas trop inquiétés par la justice pénale, de pouvoir revendre les biens immobiliers sans perte d’argent. Ca s’est produit pour Mère Térésa qui avait monnayé sa béatification avant même son décès pour maintenir l’argent qu’elle plaçait à l’IOR et garantir au Vatican des bénéfices. Alors pourquoi ça ne se produirait pas pour Marthe Robin ? Les groupes dérivants sectaires charismatiques ont misé un gros pactole. Ils ont obtenu Charis, l’ICCRS, le contrôle de toute la pastorale dans pas mal de diocèses et de paroisses en échange et d’épiscopats, d’établissements scolaires également, une protection et un appui juridique dans les affaires au pénal et un certain laisser-faire sur les retraites psycho-spirituelles (avec limitation des poursuites pénales que voulait engager la MIVILUDES ainsi que différentes familles de victimes), la main-mise sur tous les sites « saints » et sanctuaires, bientôt peut-être une prélature comme l’Opus Dei…Vous ne croyez tout de même pas qu’ils vont s’arrêter en si bon chemin !

    • Marthe Robin, sainte ou tricheuse ? 27 novembre 2023 15:17, par Chavand

      Je vais être très clair. J’ai beaucoup appris du Foyer de Charité de Châteauneuf. J’ai fait plus de 5 retraites « fondamentales » prêchées par le Père Finet, j’ai vu personnellement Marthe Robin une dizaine de fois, j’ai passé une année scolaire à l’école de Saint Bonnet « à sa demande expresse », je me suis beaucoup appuyé sur elle dans mon évangélisation… Jusqu’à ma lecture du livre dénonçant la fraude. Très choqué, mais en esprit de vérité, j’ai cherché des réponses contredisant les arguments de l’auteur. Pire encore que cette absence de réponses sérieuses, j’ai découvert une foule d’imprécations confuses et scandalisées de la part de « proches » de Marthe. MAIS AUCUN CONTRE-ARGUMENT SÉRIEUX. Je me limiterai à deux faits percutants. 1) pour moi, endosser, en dictant ou écrivant, ce qu’écrivent d’autres personnes, c’est mentir. Mentir sur une telle durée, c’est appartenir au Prince du mensonge. 2) Bizarrement, il me semble avoir entendu souvent, et de plusieurs personnes à commencer par le Père Finet, qu’un examen « médical » de 15 jours 24/24 avait eu lieu dans la chambre de Marthe en présence de deux religieuses qui ne la laissaient jamais seule. J’apprends par ce livre que cet examen n’a jamais eu lieu, au point que c’est Monseigneur Didier Léon Marchand qui demande à le reprogrammer…en 1986 : elle « décède » quelques jours avant… Franchement, soyons sérieux. Le travail du Père Conrad est très sérieux. Qui de sérieux pourra le réfuter au même niveau ? Il y va de la crédibilité de l’Église de Jésus Christ.

  • Clara 14 octobre 2020 13:51

    Voici que j ai lu le livre de Conrad de Meester : la défenseur de la cause de Marthe Robin, Sophie Guex balaie d un revers de la main les arguments du Pere Conrad.

    Mais ca fait mal.. Etant née près de chanteauneuf, ayant vu Marthe depuis la petite enfance et ayant passe 8 ans à l école de chateauneuf qd Marthe était encore vivante.

    Je me souviens parfaitement que Marthe était paralysée, qu elle ne pouvait pas meme bouger la tete, pas voir, pas écrire. Je me souviens de la peur effrayante du Diable ds laquelle ns étions et qu il a fallu du temps pour dormir tant ca faisait peur tout ca.

    Et la, il faut encaisser d un coup que, en fait, elle était handicapée, qu elle a pu se déplacer, écrire donc voir.. et qu elle est morte les pantoufles aux pieds… Curieux n’est-ce pas, d avoir fondé les foyers de Charité de Lumière et d Amour non sur une mission donnée a Marthe mais sur l idee et l intuition d une lyonnaise ..

    Alors ce qui fait mal n’est pas forcement que Marthe soit Sainte ou pas. C est l accumulation de petits mensonges arrangés au fil de toute sa vie et après, et qui nous sont été donnés comme des vérités vraies. Ce qui fait mal, c est encore une fois, les petites trahisons, les arrangements, les fausses vérités pour faire de Marthe la super heroe des rares stigmatises reconnues saints et saintes par l Eglise. Marthe en avait elle besoin ? non bien sûr…

    Je me souviens des confessions au Pere Finet qd nous étions aux foyer : dire la verite, la verite vraie et crue d un bloc et meme être questionnée qd on a juste 11 ans sur des choses intimes et personnelles..

    Alors, cette verite vraie, pourquoi l avoir arrangée ? pourquoi n avoir pas dit que Marthe était handicapée et non paralysée entièrement ? pourquoi avoir omis de dire qu elle est morte les chaussons aux pieds ? qu elle pouvait écrire se mouvoir ?

    Nous sommes les chrétiens, les petits sans prétentions qui tissons au mieux notre relation à Dieu au cours d une vie terrestre parfois ébranlée de drames.

    Je crois que la deception est immense pour les bobards racontés sur Marthe… Il y en a tant eu des bobards ds l église ! Cela nous déçoit, nous épuise. Alors sur Marthe, que ns aimions de tout notre cœur de petit, d enfant a genou en bas de son lit depuis toujours, vraiment, ce n était pas la peine de nous en brosser un portrait accentué (paralysée sans manger rien sans voir sans se mouvoir sans bouger les bras), pour, aujourd’hui, d un revers de manche dire que tout ces petits mensonges n étaient pas graves.. et que le pere Conrad est un rancunier…

    A nous qui avons été les petits au pied de son lits, ces petits arrangements pour rendre les miracles plus grands et l histoire plus extraordinaire, ils pèsent comme une trahison lourde et qui a durée des années jusqu’à ce jour.

    On est meurtris que les foyers, le pere Finet, Melle Gilles, aient romancé la stricte verite. Bien sur, les retraites ont fait du bien . Bien sur, comme pour les beatitudes, Efraim et Jo Croissant qui ne vivaient pas ensembles et ont écrits des livres spirituels, comme pour MD Philippe qui ns a abreuve de livres sur l Amour d Amities.. bien sur certaines âmes ont été converties.

    Mais pour d autres, la trahison est une blessure et elle creuse un manque de confiance ds une église de pouvoir, d argent et de petits arrangements .. C

    • Marthe Robin, sainte ou tricheuse ? 15 octobre 2020 19:26, par Marie-Christine

      Un grand merci pour votre réaction !

      D’après ce que vous dites, on comprend que le Père Finet interrogeait une enfant de 11 ans !, qui, plus est, en insistant. sur « des questions intimes et personnelles ». Mais ou ce prêtre avait il la tête et qu’avait-il dans la tête exactement ? On ne force pas ainsi les consciences. Revoltant et malsain !

      Et pourquoi se préoccuper autant de sexualité en confession ou l’on se situe d’emblée dans le registre de l’aveu d’une faute ? Il ne s’agit pas alors d’éducation sexuelle tout à fait necessaire mais d’une obsession et d’une curiosité malsaines qui peuvent causer beaucoup de dégâts psychiques, surtout à l’âge de l’enfance et de l’adolescence. Le Père Finet avait il fait des études sur la psychologie de l’enfant et de l’adolescence ? Oubliait il qu’il était un homme adulte s’adressant, du haut de son prestige de prêtre enseignant le bien et le mal, le permis et le défendu, a des petites filles et à des adolescentes ?

      A l’âge de 11 ans-je savais ce qu’il en était des relations sexuelles- un prêtre m’a demandée si je n’avais pas de « pensées impures « . J’avoue que je n’ai pas compris la question. Il n’a pas insisté, fort heureusement. Mais son attitude m’a troublée fortement et pour longtemps.

      Par ailleurs, on comprend aussi, d’après ce que vous dites, que l’on vous faisait vivre dans une atmosphère terrorisante. Et que l’on vous emmenait voir régulièrement une stigmatisée, clouée dans son lit, dans une pièce obscure. Des enfants n’ont pas à être élevées dans ce genre d’atmosphère.

    • Marthe Robin, sainte ou tricheuse ? 16 octobre 2020 09:22, par clara

      Je ne dis pas qu il y ait une volonté de terrifier, le mot demon lui meme , ds le contexte d il y a 40 ans en arrière, dans la sensibilité et l imaginaire d une enfant, fait peur . J’exprime bien que, pour moi, cela a créer des terreurs nocturnes . Concernant le pere Finet, les dossiers sont en cours. J exprime ma tristesse profonde de devoir re-ajuster la réalité de Marthe telle qu elle ns ai presentee aujourd’hui, à celle dans l ombre de laquelle ns avons vécu, il y a 40 ans. Sachant que j ai quitte la france presque 10 ans et que je viens de rentrer, j ai visiblement manqué des ajustements concernant le quotidien de Marthe.. et les choses ne collent plus avec ma memoire sur des points tres précis…

  • Damien 13 octobre 2020 21:24

    Même si ce document publié en avril 2015 émane d’un mouvement très controversé et qu’il est à prendre avec le recul nécessaire, il est néanmoins intéressant, en tout cas précurseur des controverses actuelles.

  • Gérard S. 13 octobre 2020 16:24

    Je ressors effaré de cette lecture « la fraude mystique de Marthe Robin ». Il y a des livres qui nous tombent des mains, celui-ci y reste collé, on ne peut s’en détacher. On lit et relit, tant c’est incompréhensible, incroyable, énorme. Une imposture.

    Avant de parler du fond, la forme : « Jésus m’attira à lui(..) soulevée de terre entre les bras tout-puissants de son Dieu (..) (mon âme) si indigne des ravissantes caresses de ce divin Roi(..) Mon Dieu voulant m’inonder de plus d’amour encore (…) Jésus me dit : c’est toi que je veux(..) me pénétrant de son regard (..) il daigna, ce Dieu si doux, poser longuement ses lèvres sacrées sur les miennes, m’enivrant d ’amour (…) Dieu m’a gardé longtemps dans ses bras et dans ses baisers. » Cette vision, à la limite du rêve érotique autant par l’emploi des mots que celui des images utilisées, me laisse plus que dubitatif sur la maturité de ceux qui les ont recueillis et de ceux qui depuis relayent ce genre de littérature érotico-extatique. L’exemple cité nous est transmis naïvement par le premier confesseur, le père Faure remplacé en 1936 par le père Finet. Comment ne pas penser plutôt à un délire qu’à une vision mystique ? Comment l’Eglise peut-elle se reconnaitre dans ces élucubrations plus charnelles que théologiques, dans ces images pieuses d’une naïveté aussi confondante que risible et en faire un exemple de sainteté. L’Eglise déclare vénérable quelqu’un qui se sent caressée par le Divin Jésus !

    Jésus donc en 1930, puis dans les années qui suivent jusqu’à la guerre, n’a rien d’autre à faire que de prendre dans ses bras la petite Marthe et d’en faire « sa véritable épouse » et de l’enivrer « d’amour et de délices inexprimables ». Pendant ce temps-là s’écrivent en Allemagne les lois qui serviront bientôt à exterminer les sœurs et les frères de ce même Jésus, mort juif sans avoir malheureusement l’opportunité de se convertir au catholicisme. Et pourtant il ne souffle mot à Marthe de ce qui se trame outre-Rhin. Je l’ai connu plus clairvoyant dans d’autres écrits qui nous parlent de lui.

    Cette concordance des temps m’apparait évidente, choquante aujourd’hui. 1942, on est en guerre, les cheminées fument dans les camps, Dieu, Jésus, Marie et tous les saints passent par la chambre de Marthe. N’auraient-ils pas été plus inspirés de passer par les bureaux des évêques et du pape afin qu’ils ouvrent leurs fenêtres et hument l’odeur âcre des corps des coreligionnaires de Jésus qui brulent dans les fours ? En 1942 toujours, deux médecins acquis à sa cause, constatent qu’elle est entièrement paralysée et presque aveugle, ne mange, ni ne boit, ni ne dort. C’est ce qu’elle dit. On la croit. On voit du sang séché sur son visage, mais pas de blessures. On voit des hématomes dans ses mains, ce sont des stigmates. La cause est entendue, on referme vite les volets, la pauvre aveugle ne supporte ni la lumière, ni qu’on la touche (chaque palpation lui est douloureuse), l’examen est terminé. Phénomène inexplicable par la science. Fermez le ban ! il n’y aura plus d’examen médical jusqu’après son décès en 1981.

    Le livre de Conrad de Meester est impitoyable. Marthe n’est pas celle qu’on décrit depuis 90 ans. Marthe ment. Marthe a plagié sans vergogne toute la littérature mystique accessible à son époque. Elle était avant l’heure la spécialiste du copier-coller de la littérature religieuse sans jamais, sauf pour sainte Thérèse de l’Enfant Jésus, faire référence à ses sources. Mot à mot, par phrases entières, elle donnait à son public un spectacle édifiant de piété entièrement plagié. Un public qui n’y a vu que du feu.

    Le problème n’est pas que Marthe Robin ait cherché son inspiration dans la littérature mystique existante puisque c’était « sa tasse de thé », ni même qu’elle ne cite jamais les auteurs. Mais qu’elle entre dans leurs rôles, dans leurs peaux. Lors de ses « passions » hebdomadaires du vendredi (où elle revivait avec souffrance le calvaire et la mort du Christ) elle balbutiait des prières que les témoins pensaient être de son cru, ou même soufflées par Jésus. Ces prières que l’auditeur ne pouvait comprendre tant elles étaient chuchotées, balbutiées, à peine audibles sous le poids de la douleur, étaient apprises par cœur. Le texte en était redonné le lendemain, texte supposé écrit par un scribe dont elle cachait le nom, Marthe ne pouvant de ses doigts immobiles qu’égrener le chapelet. Ces prières sont consignées dans des recueils vendus aujourd’hui, sans droits d’auteur aux auteurs originaux !

    Marthe ment. Elle déguise son écriture, elle recopie, elle manipule. Elle écrit, elle qui ne peut bouger les doigts. Elle très intelligente, elle lit beaucoup, elle écoute tout autant ces visiteurs illustres qui défilent chez elle. On dit que 100 000 personnes sont passées par sa chambre. Elle s’est constituée une profonde culture humaine et spirituelle, qui lui a permis de faire croire à tant de personnes qu’elles étaient face à une grande âme. Elle a joué à être celle que l’on désirait qu’elle soit. Le besoin de merveilleux, le goût du surnaturel, le mysticisme qui n’a pas besoin de preuves tangibles, qui permet toutes les tartufferies, tous les artifices, ont aveuglé des générations de visiteurs et de membres des foyers de charité. Conrad de Meester plaide toutefois pour l’innocence du père Finet, berné par Marthe Robin. A vérifier.

    Pauvre Eglise qui s’accroche (https://www.vaticannews.va/fr/vatican/news/2020-10/marthe-robin-une-heroicite-des-vertus-etablie-avis-critiques.html) à la légende d’une sainte demandant le martyre pour la rédemption des fautes d’un monde qui s’éloigne de l’Eglise dans une France qui n’est plus digne de son titre de fille aînée de l’Eglise. Cette histoire est d’une tristesse infinie car j’ai vu la confiance infinie que beaucoup de croyants avaient, ont en Marthe Robin, une fierté d’être contemporain d’une sainte, de toucher de près la sainteté par la proximité géographique et temporelle avec elle. Cette foi était, est totale, foi dans l’histoire merveilleuse d’une femme qui ne se nourrit que d’hosties et qui souffre pendant près de 60 ans, paralysée et aveugle. Et qui offre, souriante, ses souffrances, dans cet esprit doloriste de sacrifice, comme l’Eglise nous l’a enseigné à l’exemple de Jésus qui se sacrifie et meurt pour nous. Marthe, la vénérable, souffrait et mourrait chaque vendredi de sa vie. Comme cela faisait, fait du bien à l’âme, au cœur de croire à ce beau mystère.

    Mais faut-il croire à un Dieu qui demande à Marthe de souffrir toute sa vie la crucifixion de Jésus ? : « Je te fais don de la Croix comme je le fis à mon fils bien aimé » (vision du 17 mars 1930). Moi, je crois avec le père de Meester que Marthe a décidé cela toute seule, dans une pulsion masochiste et hystérique de manipulation. Et que ni Dieu, ni Jésus, ni la Vierge Marie, ni François d’Assise, ni Thérèse de l’Enfant Jésus, ni aucun de ceux qu’elle croyait voir, ne sont venus lui rendre visite. Et s’ils l’avaient fait, ils lui auraient botté les fesses en disant : Lève-toi et marche ! Et bien sûr, elle se serait levée et aurait couru vers le frigo de la cuisine.

    • Marthe Robin, sainte ou tricheuse ? 14 octobre 2020 15:52, par Marie-Christine

      Personnellement, que Marthe Robin soit une véritable sainte ou une manipulatrice, soit peut-être d’ailleurs plus manipulée que manipulatrice, étant donné sa maladie, ou les deux, m’indiffère.

      Le problème est que l’on ne base pas une foi authentique sur des phénomènes extraordinaires, défiant, soit-disant, la science. Pour moi, cela a quelque chose à voir avec le paganisme et l’idolâtrie nous détournant du vrai Dieu et du Christ dont le calvaire ne fut pas porté à l’audience admirative des foules. Au contraire !

      Le problème n’est même pas que Marthe Robin ait eu un langage erotico-mystique car la littérature mystique parle bien de « mariage spirituel « ou de « transverberation « ( voir S Thérèse d’Avila et la fameuse sculpture du Bénin sur l’extase de Ste Thérèse )

      Ste Thérèse d’Avila, St Jean de La Croix etc…sont des génies spirituels qui se sont heurtés aux autorités ecclésiales de leur temps. La petite Thérèse passa totalement méconnue de son vivant. Pourquoi donc l’Eglise du XIX eme et du XX eme s’est elle acharnée à promouvoir des figures doloristes « exhibant » stigmates et multiples révélations personnelles, des apparitions de la Vierge à ce point fréquentes et discutables, et ait manqué à ce point d’intelligence, de prudence et de discernement ?

      Marthe Robin aurait dû être examinée par des médecins- dont des psychiatres- dans un lieu extérieur. Ses écrits auraient dû aussi être examinés par les théologiens les plus compétents avec le recul et l’esprit critique nécessaires. Rome dit que cela a été fait. A lire quelques lignes de ce qu’elle a écrit. on vient en effet à en douter. « Le Père a t il fait don de La Croix a son Fils «  ? Théologie sur laquelle on peut s’interroger ?

      • Marthe Robin, sainte ou tricheuse ? 15 octobre 2020 11:31, par Françoise

        Bonjour Marie-Christine

        Je vous rejoins sur la question du paganisme et du manque de discernement. J’y ajouterais toutefois un bémol dans la mesure où l’entreprise de sanctification et de béatification est depuis toujours un marché qui rapporte, comme le fut en son temps le commerce des reliques et articles prétendus issus de Jésus (suaires et morceaux de croix, épines), toutes fausses, et des apparitions (beaucoup très contestables). Ce qui veut dire que la dimension marketing, sensationnaliste et lobbyiste l’emporte sur la qualité, l’analyse, le discernement et la réalité. D’ailleurs, peut-on réellement même en étant clerc, discerner qui est saint ? Ca me paraît d’une présomption et d’une prétention incroyables quand on sait que l’on ne connaît personne complètement et que seul Dieu nous connaît jusqu’à la fine pointe de nos âmes. Comment donc un clergé peut-il vouloir se mêler de dire qui est saint ? On se le demande.

        Par contre, on peut remarquer que depuis des temps immémoriaux,ce marché rapporte énormément d’argent, déplace les foules, fascine, participe à la fabrication d’une mythologie de la croyance. Qu’il permet aussi de faire progresser hiérarchiquement des lobbys, des groupes de pression religieux et politiques, comporte de gros intérêts territoriaux, économiques et financiers. Il constitue donc une poule aux œufs d’or qu’il convient pour l’institution de ne surtout pas tuer ni abandonner.

        Concernant l’aspect doloriste :

        L’intégrisme catholique a toujours eu un penchant pour le dolorisme. C’est en quelque sorte sa marque de fabrique. Depuis le Moyen Age. Tout ce qui relève de la piété pour ce groupe de pression institutionnel comme laïque, doit avoir une dimension masochiste et sadique aussi.

        Hors de ce dolorisme, point de salut. Le symbole de la croix est central et chaque croyant est un pénitent qui s’ignore mais qui doit supporter le pire. On retrouve ça dans différents couvents et monastères où chaque engagé religieux est appelé à revivre chaque vendredi la passion du Christ physiquement. Et on retrouvera cela dans ces défilés de pénitents si connus en Espagne. Manger de la cendre, de la corne, se fouetter, porter un cilice, dormir sur une planche, se faire humilier publiquement, viols collectifs quelquefois aussi. Tout cela a à voir avec la domination, la soumission à une autorité cléricale qui ne doit jamais être mise en doute ni contestée. On retrouve d’ailleurs cela dans tous les groupes dérivants sectaires et notamment les plus réactionnaires et conservateurs. Dans ce délire doloriste, on cherche l’extase, le plaisir suprême orgasmique, l’illumination spirituelle. Ce qui d’ailleurs amènera à la création des cercles libertins dont les fameux donjons, qui naissent dans certains monastères et châteaux pour des activités très privées et très orgiaques sous couvert de purification et de mortification. Bien avant le marquis de Sade, d’ailleurs.

        Dans ce type de comportement, l’institution n’y voit que de la soumission et une révérence normale à son autorité qu’elle confond avec l’autorité divine et royale. D’où d’ailleurs cette auto-sacralisation qui aboutit à tant de dérives et de crimes… Comment donc voulez-vous qu’elle puisse voir dans ce type de phénomènes morbides et pseudo mystiques chez certains croyants, religieux, quelque chose de négatif ou de suspect ?

        Cela au contraire valorise une image de comorbidité qu’elle transporte comme une vérité de foi. Et c’est très vendeur. Vivre la foi de façon joyeuse et sereine n’attire pas le regard sur soi. Mais vivre la foi de façon doloriste et souffrante attire davantage l’attention. Donc favorise l’argent, impressionne, exerce une fascination quasi obsessionnelle… Ne pas chercher plus loin, je pense sur les raisons du manque de discernement.

        L’aspect lobbyiste et financier achève de boucler la boucle. La vérité est moins importante que ce que l’on peut tirer en espèces sonnantes et trébuchantes et en pouvoir pour certains groupes, promoteurs de ces « mystiques ». Et on peut dire que concernant Marthe Robin, le groupe lié à Jean de Fabrègues emmené par Jean Guitton, a mis « le paquet ».

        Au 19e siècle, l’Europe traverse une période romantique, gothique diraient certains où la mort mise en scène avec désespoir et lyrisme est omniprésente. La religion récupère ce Sturm und Dran avec toute une kyrielle de mystiques doloristes et de systèmes pénitentiaires. C’est l’ère des couvents prisons, des colonies pénitentiaires religieuses, des bagnes qui dureront pour certains établissements plus d’un siècle. Dirigés d’une main de fer par des congrégations convaincues et éduquées à penser que la torture et la violence sont éducatrices. Il faut que les enfants, les femmes, les hommes pauvres expient le fait d’être nés dans les mauvaises familles, d’avoir de mauvais comportements, de mauvaises pensées. Il faut les dominer, les briser complètement pour les forcer à la soumission voulue par le clergé et les pouvoirs autoritaires politiques en place. La religion catholique intervient dans les affaires judiciaires et applique les châtiments corporels et psychiques avec un sadisme particulièrement redoutable dans différentes congrégations (à qui les gouvernements versent une rente confortable et des avantages non négligeables), mais qui paraît pour l’époque tout à fait bénéfique et éducatif. L’institution cléricale romaine est tout à fait justifiée dans ce type de comportement par l’époque romantique, la littérature, l’art, la politique aussi. Il s’agit de dominer les passions, de les combattre et de les expurger des individus, quitte à les tuer pour sauver l’âme de ces personnes. On est vraiment dans une vision complètement torturée de la foi, du rapport à Dieu, qui va avec le contexte culturel et politique de l’époque.

        Par système de vases communicants, si le clergé est comme cela, il transmettra cette vision de la foi aux croyants. Qui vont imiter et répercuter une éducation religieuse doloriste et violente. Il est donc logique de trouver à cette époque tout un tas de croyants et de saints baignés dans des idéologies et visions mystiques doloristes. Ca fait partie intégrante de l’époque.

        Au moment de la Contre-Révolution catholique en France (fin 19e et début 20e), les tenants de ce type de piété veulent prolonger ce système et s’opposent de plus en plus à un versant catholique plus ouvert et moins rigoriste, plus démocratique et moins versé dans la domination. Ce dernier versant d’ouverture va gagner du terrain à mesure que la population sort d’une ignorance certaine en terme de connaissances scolaires et accède à l’information et à l’analyse intellectuelle. A mesure que la gouvernance devient plus républicaine aussi. L’ignorance quasi totale, un gouvernement totalitaire la condamnaient à l’impuissance, à la résignation et à la soumission comme une fatalité. L’accès à l’éducation scolaire, à la réflexion, l’accès à la démocratie, à la laïcité la poussent à la découverte d’une multiplicité de pensées différentes, d’idéologies, de modes de vie aussi, de cultures sans pour autant y mettre du démoniaque dessus. Ce type de contexte va changer complètement la donne pour bien des fidèles qui interrogent leur clergé sur la pertinence d’une approche doloriste qui leur paraît brutalement assez déconnectée du réel.

        Or cette ouverture est largement condamnée par une partie du clergé et de laïcs très attachés au dolorisme et à un système de domination totalitaire, tant religieux que politique. Ce catholicisme doloriste est emmené par une société catholique très bourgeoise mais aussi noble et militaire. Ce groupe n’aura de cesse de trouver et cultiver des arguments en faveur de sa vision totalitaire. La recherche d’égéries incarnant leur approche idéologique et religieuse va se matérialiser de la fin du 19e siècle au début du 20e siècle. On éduque dans l’idée de la revanche militaire les enfants à l’école. Mais aussi dans l’idée que la violence physique est bénéfique. On éduque aussi à la souffrance, au martyr. Au sacrifice suprême. Cela prépare les jeunes à la guerre de 14-18 qui sera une boucherie sans nom. Mais la jeunesse a été bien lobotomisée dans ce sens depuis 30 ans tant par curés que professeurs, que gouvernants.

        Marthe entre complètement dans ce profil, comme Thérèse Neumann avant elle. Elle est handicapée, pauvre, peu instruite. Elle a une encéphalite léthargique qui va provoquer progressivement non seulement différentes paralysies, mais une psychose (aboutissement de ce type d’encéphalite très particulière), et ce par crises. Le groupe issu de la contre-révolution catholique maurrassienne va donc investir Marthe et la façonner par des lectures, pour instrumentaliser son handicap et sa maladie dans le sens qui leur va, une démarche qui va l’aider paradoxalement à supporter tout ce qui lui arrive (perte de l’autonomie physique, dépendance pour sa survie, perte de sens). Mais qui va participer aussi à l’instrumentaliser au service d’intérêts bien particuliers et dont Marthe n’avait aucune idée.

        Du vivant de Marthe, ce que comptent les tenants d’une vision contre-révolutionnaire catho va alimenter la légende dorée autour de sa personne. L’arrivée d’un JP2 au pouvoir institutionnel, fervent partisan de ce type de piété va permettre de suite de pouvoir proposer Marthe comme sainte. Elle meurt en 81. Guitton qui est déjà très en cour auprès du Vatican depuis plus de 20 ans, fait la retape qui va bien, créée des livres sur elle et hop, l’affaire est dans le sac. On le sait d’autant mieux qu’à cette époque, JP2 se lance dans un déluge de nominations de bienheureux, de saints, de martyrs, tous ou presque dans une vision doloriste et morts violentes. Ca va avec le regain du groupe intégriste au sein de la Curie et de la volonté de restauration d’un Vatican plus autoritaire et plus dans le sens d’un conservatisme qui domine, qui impose, qui cadre et qui détruit Vatican 2. Tout aurait été mené rondement si, au sein de ces groupes qui ont créé entre les années 60 et 80 des communautés dérivantes sectaires, tout était resté clos et caché. Sauf que, les dérives sont dénoncées au milieu des années 90, à la faveur notamment des droits internationaux de l’enfant mis en place en 89, mais aussi à différents droits humains fondamentaux élargis. Qui autorisent les victimes adultes à dévoiler le dessous des cartes et les abus, violences subis. L’envers du décor de communautés soit disant saintes et voulues par Dieu, apparaît et lamine l’image si idéale et bonbon rose mystique de départ. Et ça ne va pas en s’arrangeant. Depuis 20 ans, nous sommes spectateurs de scandales de plus en plus avérés et de manipulations mentales encore plus éclatantes. Et tout ce qui avait été mis en place avec un sens du spectacle et du merveilleux apparaît progressivement comme du calcul politique, de l’escroquerie et une immense manipulation. Dont le Vatican est partie prenante.

        Sur des croyants qui n’ont pas basé leur foi sur cela, cela glisse comme l’eau sur les plumes d’un canard. Mais pour les autres, c’est un choc. Car ils pensaient naïvement que tout ce qui venait du clergé était saint et irréprochable. Et ils découvrent à leur grand désarroi, que malheureusement, le clergé est une humanité aussi pervertie et mauvaise que le reste de la société. Qu’il n’y a donc pas une aura ni une grâce divine particulière qui ferait du clergé des saints et du peuple de pauvres erres. Mais qu’il y a de tout dans tout. Et aussi des abuseurs et des malfaisants.

        Et ça, c’est rude à admettre quand toute la foi repose sur une croyance aveugle dans le clergé et dans le discours clérical et dans les « modèles » proposés par ce clergé ou par des communautés religieuses soit disant fondées par des « mystiques » ou directement venant d’une décision divine.

        Contrairement à de Meester, je ne pense pas que Marthe ait eu les moyens intellectuels de tromper sciemment et de se fabriquer sa propre légende mystique. Mais le groupe qui l’entourait et qui avait intérêt à la promouvoir comme mystique, avait la culture et tous les codes pour cette fabrication et l’a bien briefée dans ce sens. Sans qu’elle-même y voit malice ou bizarrerie. Et c’était facile de pouvoir inciter, diriger les lectures et les références de Marthe, ultra dépendante, handicapée, d’un point de vue religieux, idéologique face au désordre lié à la maladie et aux crises et manifestations étranges liées à cette maladie. Aujourd’hui on définit cela au pénal par abus de faiblesse, manipulation. Et ce type d’emprise y est parfaitement décrit.

        Thérèse Neumann en Allemagne, gérée par le même genre de groupe catholique réac et intégriste, un peu plus tôt dans l’Histoire, avait été identifiée comme non mystique à la suite d’un examen médical hospitalier prolongé qui avait conclu à la psychose et non à la mystique. Démontage en règle du phénomène et du groupe qui avait instrumentalisé la dame. Bien sûr que Guitton et ses amis savaient tout cela. C’était le risque majeur pour le groupe qui avait créé Marthe en tant que mystique. Il était donc hors de question de faire subir un examen de 15 jours à Marthe en milieu hospitalier qui aurait abouti à la destruction des espérances politico-religieuses et de l’égérie. C’était un risque aussi pour Marthe qui se serait retrouvée seule au plan sanitaire et affectif et matériel aussi. Cette peur elle devait l’avoir aussi. Et nul doute que le groupe devait, lorsqu’elle n’était pas assez soumise, lui rappeler cela comme une menace. Les seules assurances médicales sont des certificats de complaisance de médecins uniquement acquis à la cause…Ca ne tient en rien du hasard.

        Le Vatican dit avoir tenu compte des avis de de Meester et de Muizon qui avaient dénoncé une supercherie. Mais en réalité, le Vatican géré depuis plus de 40 ans par un haut-clergé massivement réactionnaire et proche de l’intégrisme, n’a aucun intérêt à détruire une légende mystique dorée comme celle de Marthe. Ca n’entre pas dans ses intérêts financiers, idéologiques et structurels. Resituons les choses dans leur contexte et avec les besoins d’une institution qui a prévu depuis l’ère JP2 de confier le pouvoir clérical aux communautés dérivantes sectaires. Opus Dei et Renouveau Charismatique en tête. Projet jamais remis en cause ni en question. Et qui s’est poursuivi encore actuellement avec la création de Charis.

        Désavouer Marthe, c’est désavouer toute la mouvance la plus réactionnaire de l’institution et d’une société catholique bourgeoise qui rêve d’un grand soir de la contre-révolution de Maurras. Et qui voit depuis 40 ans ses désirs comblés par une institution qui nomme de plus en plus de clercs réacs, qui se radicalise, qui s’acoquine de plus en plus ouvertement avec l’extrême droite internationale…

        Ca dépasse grandement Marthe en tant que personne.

        C’est un combat qui dure depuis plus d’un siècle pour ces familles et leurs intérêts particuliers. Et qu’elles veulent à tous prix gagner. Y compris en achetant les consciences par de l’argent, par des fabrications mystiques, par des services de ci ou de ça…

        On est très loin de la mystique, on est très loin de Dieu dans toutes ces affaires. Mais ça c’est la réalité bien humaine, bien matérielle, bien sordide qui prévaut en ce monde. Et qui ne peut plus être ignorée ni dissimulée.

        Dieu dans tout ça, n’entre pas en ligne de compte, même si ces groupes le mettent à toutes les sauces. Il s’agit d’une toute autre entreprise. Mais qui a besoin de mystifier avec la fabrication de mystiques pour justifier son emprise et son pouvoir.

        Ce n’est pas nouveau. Ca a toujours existé. Et ça continuera tant qu’il y aura des personnes en situation de faiblesse à instrumentaliser et des personnes naïves, éprises de merveilleux.

      • Marthe Robin, sainte ou tricheuse ? 31 octobre 2020 18:01, par catherine

        Oui je me suis souvent posé la question : les apparitions mariales marquent le 19 éme siècle, les voyantes sont des femmes, à forte connotation hystérique. Elle y est toujours décrite avec une cape, un voile, en bleu et blanc comme les statues de l’époque. Personnellement, ça ne rajoute rien à la foi ! Même ça pourrait là détourner …

    • Marthe Robin, sainte ou tricheuse ? 15 octobre 2020 10:32, par van roy Marie

      J’avais déjà de sérieux doutes sur Marthe Robin, trop de dolorisme, Dieu n’est pas un sadique.Les propos de mystiques qui sont normaux aux 19 siècle sont absurdes ,décalés,bizarres, au 20 siècle. Je viens de lire le livre de De Meester.Sa démonstration est évidente,son travail est scientifique, Marthe Robin est une véritable plagiaire et non seulement une personne qui s.est inspirée des mots d.autres auteurs.Pas de translittération posssible a évoquer. Maintenant, si l’Eglise l’a déclare sainte, je vais faire un scandale.

    • Marthe Robin, sainte ou tricheuse ? 18 octobre 2020 20:10, par volubilis

      « pulsion masochiste » Pourquoi pulsion & pourquoi masochiste ? Au contraire les visites lui faisaient de la compagnie & si le bavardage ne lui donnait pas mal au crâne rire & causer avec d’autres atténuait ses douleurs .

Revenir en haut