Le combat sans fin de Claire Maximova, ex-carmélite qui veut être reconnue victime de viol par l’Église

Mercredi 21 octobre 2020

Après la publication d’un livre dans lequel elle affirme avoir été violée par un prêtre lorsqu’elle était soeur au Carmel, Claire Maximova a été déboutée aussi bien au pénal que face à la justice canonique en 2019. Récit d’un combat harassant, dont elle dénonce les non-dits et zones d’ombre.

Nous l’avions rencontrée début 2019, à la sortie de son livre, La Tyrannie du Silence*. Dans ce récit poignant, Claire Maximova, ex-soeur carmélite, affirme avoir été violée pendant un an et demi par son prêtre référent, son « Frère », dans un Carmel en Aquitaine, au début des années 2010.

Leur relation de proximité aurait versé dans l’abus spirituel, puis physique. Dans des lettres, le prêtre en question lui demande « pardon » pour « l’avoir faite souffrir ». Il est finalement envoyé au Canada par sa hiérarchie, où il se trouve toujours.

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Vos réactions

  • FM 13 février 2022 21:23

    je l’ai connu à Montpellier (Carmel) en 2005-2010 lors d’un accompagnement : manipulations affective et spirituelle et embrassades. J’ai du dégoût, un sentiment de trahison et suis très abîmée spirituellement (méfiance envers les prêtres).

  • Damien 5 mai 2021 18:15

    Je signale l’article récent de La Croix (30/04/2021) sur la visite apostolique en cours à l’Institut séculier Notre-Dame de Vie issu à l’origine du Tiers-ordre carmélitain, fondé vers 1930 par le Bx Marie-Eugène de l’Enfant Jésus (1894-1967) et Marie Pila (1896-1974), co-fondatrice. Visite décidée par la Congrégation pour les instituts de vie consacrée à la réception de plusieurs témoignages et d’une demande de la branche sacerdotale (120 prêtres) qui faisait état de tensions avec la branche féminine (450 laïques consacrées).

    Comme l’article de Céline Hoyeau n’est pas forcément accessible, je relève les principaux éléments (on coche malheureusement un peu toutes les cases) :

    • Des abus spirituels : autoritarisme, situations de grande fatigue voire d’épuisement au nom du "don de soi", abus du vœu d’obéissance, infantilisation, climat de peur et de délation, sentiment de supériorité sur les autres instituts dans l’Église, déficience dans le discernement des vocations et spiritualisation (« surnaturalisation ») excessive, etc. « Pour plusieurs ayant quitté l’Institut, le silence, en 2012, sur la cause exacte du décès - un suicide - d’une jeune Japonaise à qui l’on venait de dire qu’elle n’était pas faite pour Notre-Dame de Vie après plusieurs années dans l’institut a été le point de rupture. »
    • Des tentatives pour alerter dès la fin des années 90 et de nouveaux témoignages sur les cinq dernières années. « Tout cela n’a fait que s’accentuer depuis, malgré des apparences pouvant laisser croire à une certaine ouverture »
    • Une obstruction tant au niveau français que romain : “mais ces tentatives auraient été stoppées à plusieurs reprises par l’un ou l’autre appui de l’Institut à Rome ou dans l’épiscopat.” A noter que 4 évêques français font partie de l’Institut Notre-Dame de Vie selon la page Wikipédia.

    Page Wikipédia qui mentionne par ailleurs la mise en examen en juin 2017 d’un prêtre de l’institut pour des “faits graves d’abus sexuels sur mineure” commis en 2006 selon le communiqué de Notre-Dame de Vie. (Dans la série : attention un train peut en cacher un autre.)

  • marie 28 novembre 2020 21:13

    Bonjour ! Il se trouve que j’ai du lire ce témoignage (il paraît indispensable de le faire pour avoir le droit d’en écrire un commentaire). En outre je connais assez bien le contexte et les nombreuses personnes en question, bien reconnaissables même sous pseudo. Sans mettre en doute les faits elles-mêmes il s’ impose beaucoup de reserve quant à leur interprétation. Contrairement aux espoirs de l’auteur, ce livre ne temoigne pas en sa faveur. Pour quelqu’un d"avisé le problème devient évident dès les premières pages … Les nombreuses contradictions et zones d’ombre que présente ce texte ce n’est pas le plus inquiétant. Cette jeune femme, si pleine de bonne volonté presente un trouble sévère de dépendance affective du au fait d’être abandonnée avant sa naissance par son père. Les problèmes dans ces relations avec des hommes (et pas seulement) ont leur racines là et pas ailleurs. On vois assez bien que de l’un à l’autre ça va en s’ agravant…jusqu’au drame qui devait de toute façon arriver un jour, que ce soit avec l’un ou avec l’autre. Ce qui est inquiétant que non seulement elle ne se prend pas en charge et ne se remet en question à AUCUN moment, elle tourne dans un cercle vicieux en accusant toujours les autres - une illustration haute en couleurs de ce qu’on appelle le Triangle de Karpman. Certes, le comportement de ce malheureux prêtre, qui manifestement n’est pas à sa place est inadmissible, cependant on ne peut à aucun moment parler du phénomène d’emprise, qui obscurcit la conscience de la victime (ce qui n’est pas le cas ici) - c’est plutôt lui qui a eu fort à faire pour se degager d’elle et c’est dès le debut (la jeune femme ne comprend ni respecte la liberté de l’autre et parfois ne dédaigne pas à manipuler elle -même avec des motifs pseudo-spirituels). On ne peut non plus qualifier les faits de viol, qui est une notion précise dans la jurisprudence : la jeune femme explique de façon très…détaillée que le type en question était impuissant. Bref ! Impossible de tout commenter dans un simple message. Je rajouterais juste que plutôt que courir les tribunaux, ou elle obtiendra tout au plus pas gran’chose,elle emploierait bien mieux l’argent en trouvant un bon psychopraticien qui lui aidera se remettre debout dans la vie. Sinon le pronostic ne peut être enthousiaste, pour le moins qu’on puisse dire.

    • @ Marie

      Bonjour Marie, je vous remercie pour votre commentaire.

      J’ai souvent entendu des propos comme les vôtres. Attaquer la victime pour protéger l’institution me semble être une attitude indigne et profondément anti-chrétienne.

      Vous laissez entendre que Claire Maximova est en réalité celle qui porte la plus grande responsabilité dans le drame qu’elle a subi. Elle aurait donc allumé un pauvre prêtre et n’aurait donc pas le droit de se plaindre d’avoir été abusée sexuellement par ce dernier.

      Or, ce n’est absolument pas le cas. Et l’accuser d’être à la recherche d’un père me semble être un mauvais procès d’intention.

      Il faut d’abord remettre les choses dans leur contexte : elle vient d’un pays où elle a connu la misère et la faim. Elle a vécu pendant toute son enfance dans un univers clos, matérialiste et policier. La découverte de la foi et de la liturgie catholique va la saisir entièrement. Je trouve que cette partie de son témoignage est absolument magnifique. Un très beau témoignage.

      Elle part en France et rejoint « Jeunesse Lumière », une formation destinée à des jeunes désireux de donner une année de leur vie à l’évangélisation. Je connais un peu ce milieu très particulier, et je sais que cet environnement, en apparence extrêmement fervent, a tendance à inculquer une vision édulcorée et sensationnelle de la foi chrétienne. Quand elle rentre dans la vie religieuse, pour suivre l’exemple de Sainte Thérèse de Lisieux, qui avait bouleversé sa vie, elle est en réalité très peu structurée. Trop simple, trop généreuse, sans filtre. Elle est en réalité très immature (elle le reconnaît volontiers aujourd’hui), mais sa foi vive la guide.

      On est en droit d’attendre d’un prêtre bien formé qu’il sache accompagner correctement une jeune religieuse immature, qu’il sache mettre des distances… et pas qu’il profite de la fragilité évidente de cette jeune femme pour abuser sexuellement d’être.

      Concernant le phénomène d’emprise, je ne suis absolument pas d’accord avec vous. Le problème de l’emprise, c’est qu’il s’agit d’une phénomène invisible et sournois, un mécanisme tissé par le prédateur sur sa victime, et qui fonctionne encore mieux lorsque la victime n’a pas les outils pour se défendre.

      Ce qu’a fait cet homme est gravissime. Je connais suffisamment bien Claire pour me porter garant du fait que son intention première n’a jamais été d’obtenir quoi que ce soit pour elle, mais bien d’agir pour que cet homme – qui s’est rendu coupable d’un crime odieux – soit écarté de sa charge sacerdotale et religieuse. Cet homme est clairement déséquilibré et pervers, et n’a rien à faire dans le ministère !

      En ce qui me concerne, je trouve la démarche de Claire Maximova extrêmement courageuse, et je trouve que vous devriez avoir honte de porter de tels propos diffamatoires à son endroit.

      Xavier Léger

      • Bonjour Marie. Je trouve votre commentaire particulièrement méprisant et assez insoutenable, bien que cette façon de voir les choses soit, hélas, encore répandue.

        Claire M n’a jamais caché ses zones de fragilité. D’ailleurs, qui n’en a pas ? Moi, j’en ai. Vous en avez sans doute, et sans doute pas les mêmes puisqu’apparemment vous ne seriez pas entrée dans ce type de relations.

        Depuis quand faut-il avoir fait un long travail sur soi pour entrer dans une vie spirituelle, guidée forcément par un homme (eh oui, toujours le machisme de l’Eglise) ? Cet homme lui-même n’aurait-il pas dû maîtriser ses pulsions et se faire aider pour y arriver ? (Claire M ne l’a d’ailleurs jamais provoqué sur le plan sexuel, bien au contraire.) Si cet homme, qui ne s’était jamais fait soigner, et pourtant confessait, guidait, était maître des novices ou prieur si je me souviens bien - bref, avait charge d’âmes et de vies, était incapable de maîtriser son affectivité, ses pulsions… au moins ses supérieurs, au moins toute la hiérarchie auraient dû protéger la jeune femme.

        L’Eglise est vraiment en piteux état pour avoir ainsi oublié l’Evangile. Et il me semble qu’au lieu d’enfoncer encore cette jeune femme, alors sans repères, sans appuis, et personne éminemment « vulnérable » comme l’est par définition une religieuse - cela a été mis en lumière par la Ciase au fur et à mesure des auditions -, elle pourrait, si elle a été incapable de la soutenir à l’époque, au moins à présent reconnaître le mal immense qui a eté commis. Atteinte au corps, au psychisme et à l’âme, toutes choses dont Claire M n’avait vraiment, vraiment pas besoin. Et maintenant, on la nie en quelque sorte.

        Mais vous savez ce que c’est ? Il faut avant tout protéger le prêtre, à n’importe quel prix car, des prêtres on n’en a pas assez. Tandis que des jeunes femmes candides (bon, elle ne l’est plus), ça il y en a à la pelle. On en prend d’autres et on recommence.

        Personnellement, je remercie Claire M de mener ce rude combat qui a le mérite de déranger un tout petit peu ces messieurs enfermés dans leur fonctionnement institutionnel, leur vanité, le fameux « cléricalisme » (aidés en cela par tant de laïcs) au point d’avoir complètetement oublié qui ils servent.

      • Xavier, je reconnais tout à fait que mes propos ne sont pas faciles à recevoir. J’ai réfléchi pendant plus d’un an avant de prendre la parole et après avoir entendu l’avis des autres victimes, fort perplexes au sujet de ce livre. Il se trouve que je connais bien le pays et le contexte d’où vient CM (peut-être même mieux en étant plus âgée), qui diffère sur tout les point de l’Occident en général et de la France en particulier). Je connais aussi un bon nombre des abus de toutes sortes. Et si vous saviez ce que j’ai vécu moi-même….. Mais ce n’est pas le sujet. C’est juste pour dire que je n’ai suis pas moins consciente que vous de l"état où se trouve l’Église et l’institution, et je le dis haut et clair là où je peux : aujourd’hui on est arrivé au point où on ne peut plus compter sur les évêques, surtout en ceux qui concerne la vie consacrée. Je suis aussi sans illusion sur les communautés et les mouvements qui se nourissent dr l’enthousiasme émotionnel des jeunes et même si on peut y vivre des chpses qui sont bonnes (et même nécessaires) en elles-mêmes, ces milieux ne préparent pas de façon efficace à faire face aux défis de la vie (y compris de la vie intérieure). Je trouve aussi que les carmes polonais de la paroisse de CM étaient d’une imprudence sidérante, à peine croyable (à mon avis ce sont eux les premiers fautifs qui endossent une large part de responsabilité), en envoyant une jeune convertie à l’autre bout du monde et c’est alors qu’ils savaient que les tous les Varmels féminins ne se valent pas et que le Général de l’Ordre chantait sur tous les tons : « N’envoyez pas les jeunes en première formation ni les religieux (ses) isolés dans le contexte trpp différent de celui où ils ont vécu. Ça se termine très rarement bien, les nombreux exemples à l’appuie ». Si j’interviens aujourd’hui, ce n’est pas pour juger ou pour désigner au doigt qui est noir comme un demon et qui est blanc comme une colombe. Ce serait trop simpliste. J’ai voulu juste apporter un point de vue plus nuancé et sous un aspect différent, car je trouve que pour chercher ce qui est juste il est important à savoir faire les tri du fait de la complexité de la personne humaine. C’est pourquoi sans vouloir allumer une polémique je trouve utile de préciser mes propos. Dans mon message j’ai dis clair que le comportement dr ce prêtre est inadmissible et qu’il n’est pas à sa place (sous entendu - dans le sacerdoce).Je n’ai pas dis que CM a eu tort des porter plainte. C’est un autre aspect du sujet. J"ai voulu juste attirer attention que ce qui est arrivé à cette personne n’est pas le friit du hasard dans sa vie. Le trouble de dépendance affective n’rsy pas une faute morale, pour cela il ne s’ agit pas d’un procès d’intention (elle n’a pas cherché ou voulu ce qu’elle a subi) Nous sommes tous porteurs d’une problématique, telle ou autre, plus ou moins grave, plus ou moins consciente. Mais si nous ne sommes pas coupables de ce que nous avons du endosser ou subir par la faute de quelqu’un d’autre, nous sommes responsables qu’est ce qu’on en fait. Et ça ne concerne pas seulement les démarches juridiques, mais aussi un travail sur soi qui est irremplaçable. Pour être précise : un jeune prêtre de la paroisse, entrée fofolle et engagement (!) dans un enclos…hm ! étonnant, un dresseur des chiens, prêtres de N.D. de Vie ect.ect. Il y avait suffisamment des points peu banales qui sont comme les pousses d’une même plante, pour qu’un voyant rouge s’ allume, d’autant plus que les autres le lui disaient plus ou moins adroitement et conseillaient ce qui est juste : à quitter les milieu malsain et rompre les relations ambiguës. Mais paraissait toujours savoir mieux que personne…. A préciser que le porteur d’un trouble affectif sévère, s’ il n’attrape pas à temps le taureau par les cornes, finit le plus souvent victime d’un pervers (qu’il s’ agit d’un prêtre ou pas, balayeur ou PDG ). La vérité sur nous mêmes et parfois dure à decouvrir et à assumer, mais les seules démarches en justice (qui n’aboutissent d’ailleurs que très rarement) ne suffisent pas pour aborder et resoudre le problème, je dis - le problème en son entier). Peut-être nous trouverons-nous brutalement secoués par la découverte qui nous est ainsi imposée. Mais n’est-ce pas l’unique voie pour nous remettre sur le bon chemin ? !

        • @ Marie

          J’avoue alors ne pas très bien comprendre le sens de vos propos. Avez-vous des comptes à régler avec Claire ?

          Bien sûr que la réalité est complexe et que Claire s’est retrouvée dans une dépendance affective avec cet homme. Et après ?

          Encore une fois, j’ai l’impression que vous cherchez à noyer le poisson, à repousser le centre de gravité du problème sur Claire. Et au fait, qui vous dit qu’elle ne se soigne pas déjà ?

          Je vais vous dire une chose : c’est un problème que j’ai maintes fois rencontré, et que j’ai subi moi-même dans l’affaire des légionnaires du Christ. Combien de fois des gens m’ont dit et fait comprendre : « qu’il fallait que je pardonne. », « Que je devais me faire suivre pour traiter ma colère », etc. Comme si, au fond, le fond du problème, c’était moi… et pas cette communauté que je dénonçais ?

          Bien sûr qu’il est important de se faire accompagner, mais la clé de notre guérison passe d’abord et avant tout par la vérité et la justice.

          En ce qui me concerne, j’ai retrouvé la paix intérieure le jour où j’ai décidé de dénoncer toutes les horreurs que je portais sur la conscience. Si Claire se bat aujourd’hui, et a fait le choix de médiatiser son histoire, c’est parce que son agresseur bénéficie au sein de l’Eglise d’une absolue impunité et d’un réseau de protection absolument scandaleux. Ces Carmes, au final, fonctionnent comme une vraie mafia. N’a-t-elle pas le devoir de dénoncer cela ? N’est-ce pas même ce que le Bon Dieu peut attendre d’une fidèle catholique honnête et juste ?

          Heureusement qu’il y a des victimes qui, malgré leurs propres fragilités, arrivent à surpasser leur honte et leur culpabilité, pour agir. C’est en cela que leur engagement est héroïque : ils n’ont pas peur de se voir trainer dans la boue car ils considèrent la justice comme un bien supérieur à leur propre réputation.

          • A Marie et Xavier Le problème, dans ces histoires, toujours les mêmes, c’est que les responsabilités ne sont pas égales. Il s’agit en effet de jeunes femmes, (plus rarement de jeunes hommes), assez souvent sans repères, assez souvent aussi sans père, et qui reçoivent ou croient recevoir un appel. En face, c’esf toujours un homme ayant autorité, avec tout le poids de l’Eglise et de la tradition, plus âgé et ayant accès à la conscience, à toute l’intimité de la jeune femme et ayant donc barre sur sa vie.

            Je serais tentée de dire que dans ces tristes histoires, ce n’est pas seulement le prêtre qui n’est pas à sa place (très immature lui-même, y compris sexuellement) et qui abuse, c’est toute la hiérarchie derrière, qui le soutient mordicus en rejetant la personne « fauteuse de troubles » et en la niant.

            C’est ignoble, quelle que soit la personnalité et les torts de la jeune personne en question, qui se trouvait dès le départ - c’est l’institution qui produit cela - dans une relation totalement déséquilibrée.

            Il ne faut pas accepter cela, il faut l’expliquer et le dénoncer sans relâche, pour soi-même et pour les autres, afin que les choses aient une toute petite chance d’évoluer. Accepter de se dire victime et mettre les autorités en face de leurs responsabilités est de toute façon déjà une thérapie puisque cela redonne l’estime de soi-même.

            Quant aux blessures profondes de la victime, c’est en effet à elle de les prendre en charge mais ce n’est pas le sujet. Le sujet, c’est que tout le monde a profité de ses faillles pour la manipuler, ce qui est indigne pour des hommes (et parfois femmes) soi-disant donnés à Dieu et au prochain et qui ont normalement plus de cartes en mains pour le comprendre, ainsi que l’immense force du groupe derrière eux.

            • Anne +1000 Il faut cesser de rendre les victimes responsables des agressions qu’elles subissent ! c’est ça la perversion !

              • A Christophe,

                Vous devez vraiment vous tromper de personne. Je dis au contraire que les victimes ne sont pas responsables des abus qu’elles subissent. Vous avez mal lu mon nom ou mes messages.

                • @Anne

                  Je crois que c’est un malentendu, le message de Christophe allait totalement dans votre sens. C’est ainsi que je comprends sa tournure télégraphique « Anne +1000 » = vous avez 1000 fois raison de le dire.

                  Pour ne pas simplement ajouter du « bruit » à la discussion, je signale que le magazine Marie-Claire a accordé il y a quelques jours un entretien à la journaliste Constance Vilanova qui a publié en octobre dernier un ouvrage chez Artège intitulé Religieuses abusées, le grand silencequi est , je cite l’article, « un livre-enquête rigoureux et documenté, dans lequel elle donne la parole à de nombreuses victimes avec beaucoup d’empathie, venant de différents pays. Elle rencontre également des lanceuses d’alertes que personne n’a écouté il y a vingt ans, et confronte des dignitaires du Vatican à leurs responsabilités. »

                  Une réponse de l’auteur dans l’interview va, hélas, dans le sens de Xavier quand il écrit, de manière incisive, que "ces Carmes, au final, fonctionnent comme une vraie mafia."

                  « Je pensais enfin qu’il y aurait plus de victimes dans les communautés nouvelles du Renouveau charismatique, et en fait, pas du tout. J’ai eu des échos similaires de communautés historiques. »

                  On découvre au fur et à mesure que le mal n’est pas circonscrit à quelques communautés plus ou moins nouvelles, plus ou moins déviantes et sectaires, comme on pouvait se le représenter jusque là, mais qu’on le trouve disséminé un peu partout dans l’Eglise, ce qui ne laisse pas d’interroger.

                  • J’ai à plusieurs reprise constaté la tendance à estimer que les abus seraient, dans leur ampleur, une question récente, notamment au sein de communautés dites nouvelles. Merci à Damien d’avoir cité Constance Vilanova qui estime qu’il n’y a pas à faire de différence avec les anciennes communautés. Il est manifeste que, faute de preuves et même contre des preuves, s’échiner à « faire la différence » est juste de la com, il s’agit de faire croire. Le même procédé malhonnête a tenté d’accréditer l’idée que la pédocriminalité de la part de clercs et autres personnes « liées » à l’Institution, serait récente et due au « relâchement des mœurs » incarné par l’époque « printemps 1968 ». Les huit membres de l’académie catholique de France ont utilisé le même procédé et ont réussi à tromper la Curie et, jusqu’à preuve du contraire, le Pape. Brèves réflexions sur la fausseté systémique :

                    • Beaucoup de monastères/abbayes jumeaux, rien qu’en France : hommes, femmes (à moins d’une journée à cheval). Cluny/Marcigny (dès le 11e), le Bec Hellouin… un sujet d’étude sur toute l’Europe.
                    • Ai eu personnellement à agir envers un ordre créé au 19e, pour maltraitance de religieuse âgée.
                    • Les déviances et abus commis par des membres et des proches de la famille Philippe (Jean Vanier, Marthe Robin, FSSPX…) ont pour racine le catholicisme royaliste rural de l’ancêtre Félix Dehau maire de Bouvines pendant 60 ans et député, père de Thomas Dehau l’oncle dominicain.
                    • Sur le caractère traditionnel de la fausseté.. L’institution ne peut pas reconnaître au moins 16 siècles d’erreurs théologique majeures et magistralement entretenues et développées sur la nature humaine. C’est la démonstration que fait Uta Ranke-Heinemann (1927-2021, première femme à laquelle l’institution ait confié une chaire de théologie en 1970). dans « Des eunuques pour le royaume des cieux - L’Église catholique et la sexualité » publié en 1988, traduit dans toutes les langues, en français en 1990 (Robert Laffont). La racine est pour elle l’invention du péché originel par les « Pères de la déviance de l’Eglise » dont les principaux, loin d’être les seuls, sont Saint Augustin, le pape St Siricius (320-399, névrosé sexuel pour l’auteure : https://delphipages.live/fr/divers/saint-siricius) et St Thomas d’Aquin. Récemment, Paul 6 et St Jean-Paul 2 ont confirmé les verrous antiques.
              • Bonjour Anne,

                Au contraire, j’abonde dans votre sens : comme vous, je pense qu’il faut cesser de rendre les victimes responsables de leur agression, car cette inversion de culpabilité est une perversion inacceptable.

          • Xavier, je n’ai des comptes à régler avec personne et je n’ai jamais rencontré CM. Moi non plus je ne comprends pas pour quelle raison vous m’attribuez les intentions malveillantes et les paroles que je n’ai jamais dites, même en pensée ? - Parler du pardon dans ce genre des circonstances je trouve très déplacé. C’est l’instrumentalisation de l’Évangile. Tout comme vous j’ai été saisie d’horreur en entendant cette histoire en quelques mots. Tout comme tant d’autres personnes (y compris les juges qui doivent être impartials) je cherchais de comprendre d’où vient qu’une femme adulte, qui ne paraît pas être imbecile se laisse abuser par un prêtre (qui n’avait pas d’autorité sur elle - à noter !) et c’est dans la durée assez longue. Comment peut-on arriver là ?! Car s’ il s’ agissait d’un abus (le viol n’avait pas lieu), il faut le prouver et établir la mesure de responsabilité de l’accusé, ce qui n’est pas aisé… Comme CM renvoyait tout le monde à son livre, j’y suis allée, en le lisant plusieurs fois et ça n’était pas pour mon plaisir, croyez- moi. En effet, parfois les petits détails qui paraissent anodins ont beaucoup de poids. Un exemple ? - en préparant son voyage en France CM commence l’apprentissage de la langue française en apprenant par cœur les noms et les titres de Mademoiselle de La Valliere (pour « épater ses amies ») .Curieux comme méthode…Ce qu’elle n’a pas retenu c’est son nom ultime - soeur Louise de la Miséricorde, qui a vécu la seconde partie de sa vie dans une grande ferveur alors que si quelqu’un aurait pu se plaindre d’avoir été abusé c’est bien elle… Oui, au cours de son récit CM ne cache pas ses défaillances, mais est-ce qu’ele en est vraiment consciente ? Par ex. cette obsession qui traverse toute sa vie :avoir un grand frère, ce qui révèle en effet un manque foncier de sécurité et une recherche de protection (ou, plus exactement, d’un sauveteur). Et le malheureux élu (en fait au pluriel) a beau de le refuser…. Et pour le justifier elle n’hésite pas instrumentaliser Thérèse de L’Enfant Jésus pour qui avoir un frère spirituel c’était tout autre chose. Thérèse, qui était d’une lucidité « à faire peur », voici ce qu’elle en dit à sa sr Agnès au cours de sa dernière maladie : « Elle me prévient que, plus tard, un grand nombre de jeunes prêtres, sachant qu’elle a été donnée comme soeur spirituelle à deix missionnnaires, demanderont ici la même faveur. Elle m’avertit que cela porrait devenir un grand danger. » C’est par la prière et le sacrifice qie nous pouvons seulement être utiles à l’Eglise. La cirrespondance doit être très rare et il ne faut pas la permettre du tout à certaines religieuses qui en seraient préoccupées, … e et ne feraient en réalité que blesser leur âme et tomber peut-être dans les pièges subtils du demon." Insistant davantage : Ce que je viens de vous dire est bien important, je vous en prie ne l’oubliez pas plus tard." Thérèse d’Avila en parle à plusieurs reprises avec une grande fermeté. Quant à CM elle inverse curieusement les rôles… Qu’elle se fasse accompagner par un spécialiste, je le lui souhaite de tout cœur (non se soigner car la dépendance affective n’est pas une maladie, mais un trouble qui ne concerne pas juste une relation avec quelqu’un mais le mode de fonctionnement en général). Mais pour le moment, malheureusement, rien ne le prouve… Les vrais victimes, il y en a, je ne nie pas car j’en connais en certain nombre et ils ont tout mon soutien . Quant à vous Xavier, votre réaction me rappelle celle des certaines communautés à la dérive : "Toc-toc-toc. Vous savez, il y a un problème chez vous…
             Ah bon ?! Tout le monde a des problèmes et vous aussi, sans doute ?! Et qui vous a dit qu’on ne cherche pas à faire mieux ?! Ou est-ce que vous (« il » ou « elle ») avez des comptes à régler avec nous ?! ect.ect". Quand on aborde un tel barrage manichéen, un flots des arguments qui n’en sont pas, c’est déjà le signe que quelque chose ne tourne pas rond… Dans ce cas il n’est pas possible de poursuivre la discussion. Bien à vous !

            • Avant même la réponse de Xavier Léger, j’ose avancer, bien que je ne dispose pour cela que de la lecture du livre et des interviews, ne connaissant ni C.Maximova, ni les protagonistes en question, donc voyant les choses d’une manière extérieure :

               que C. Maximova, étant en dépression, comme elle l’a dit récemment dans une interview à la télévision, se fait bien évidemment soigner.

              • qu’elle reconnaît qu’elle a toujours voulu un frère, et dans le livre, et dans l’interview
              • que le carme, étant prêtre et religieux plus âgé, était dans une position d’autorité spirituelle, même s’il n’avait pas « officiellement « autorité » sur elle. Celui qui a un statut supérieur a necessairement plus de responsabilités et doit donc être plus au clair avec lui-même.
                 que, comme C.Maximova aurait dû mieux comprendre les écrits de Ste Thérèse de Lisieux, celui-ci aurait dû aussi mieux comprendre ce qu’est un véritable père ou accompagnant spirituel.
                 qu’il y a bien d’autres exemples de femmes adultes qui ne sont pas des imbeciles ( mais qui souffrent d’un manque de pere, de frère ) qui se sont laissés abuser, et ce, pendant très longtemps.
                 que je ne vois guère ce que vient faire ici l’allusion à la façon dont C. Maximova a appris le Français et, encore moins la comparaison avec Louise de la Miséricorde, hors sujet ( autre contexte, autre époque ).
            • @marie

              Une parabole. Il était une fois une jeune fille. Elle vivait dans une forêt, à côté d’un ruisseau peu profond. Un jour le vent a apporté devant sa porte une image d’un immense bateau et l’annonce : « Titanic, l’insubmersible, vous amènera, pour le prix modique, dans un pays où ruissellent le lait et le miel. » La jeune fille, qui n’était pas stupide (le preuve – elle savait lire !) a pensé "c’est trop beau pour être vrai" : le seul ruisseau qu’elle avait vu jusque-là était celui à côté de sa cabane – simple eau ; ni le lait, ni le miel. Mais elle n’a jamais vu de grands bateaux non plus. La jeune fille s’est alors rendue dans le port et vu le Titanic de ses yeux, ce qui l’a rempli d’une immense joie et de l’assurance que les ruisseaux de lait et du miel existent bel et bien. Elle a vendu sa cabane, a dépensé tout l’argent de la vente pour s’acheter un billet et s’est embarquée dans l’aventure. Une fois en pleine mer, elle découvre, stupéfaite, que pour pouvoir manger, elle doit travailler seize heures par jour (alors même qu’elle a déjà payée ses repas). La suite de l’histoire est connue : un incendie dure plusieurs jours dans la salle des chaudières n°5 du paquebot. Le radio- télégraphiste a reçu des messages lui signalant des avis de glace, mais personne n’y prête attention. Le veilleur n’a pas les jumelles et ne voit pas l’iceberg à temps. Quand le navire heurte l’iceberg, on se rend compte qu’il n’y a pas assez de canots de sauvetage. Les passagers de la troisième classe voient les grilles fermées. Par chance , notre jeune fille parvient à s’échapper et tombe dans l’eau en plein océan. Elle s’accroche à une planche, reste des heures dans l’eau glaciale, est repêchée avec les cadavres et par miracle, n’est pas enterrée et survit.

              La suite est intéressante aussi : la jeune fille écrit son histoire et le livre tombe entre les mains d’une « marie ». Cette dernière est stupéfaite et indignée : « Mais la jeune fille ne se remets en question à AUCUN moment ! Elle accuse les autres, alors que tout ce qu’elle a vécu c’est uniquement parce qu’elle n’a pas appris à nager ! Et puis, elle était tellement disgracieuse quand elle essayait de s’accrocher à des débris ! Et elle ne respectait pas la décision de ceux qui était dans leurs canots de sauvetage de la laisser se noyer. Et elle essayer de les manipuler en faisant appel à leur sentiments chrétiens ! Elle n’est donc pas une vraie victime ! Il faut qu’elle apprenne à nager, car « pour le moment rien ne le prouve ».

              Autrement, « marie » est une personne au cœur chrétien qui connait des « vraies » victimes et qui sait que Thérèse d’Avila a « parle à plusieurs reprises avec une grande fermeté » au sujet de Thérèse de Lisieux qui vivra juste quelques siècles plus tard. "marie" n’essaie manipuler personne.

              Merci, « marie ». Vos interventions donnent envie de devenir catholique. Non, c’est une blague. En réalité, elles donnent une autre envie.

              • Message solidaire 10 janvier 2021 13:54, par Sylvie

                Je ne réponds à personne en particulier mais remercie tous les intervenants. J’apprécie beaucoup le conte du Titanic. Comme je viens de lire le livre de cette jeune femme, je veux juste apporter mon sentiment. Cet ouvrage m’a profondément émue et a aussi bouleversé ma vision de l’Eglise aussi bien que ma foi chrétienne. Même si je ne suis pas un perdreau de l’année et que mon propre itinéraire spirituel a nombre de points communs avec celui de Claire pour laquelle j’ai un grand respect et pour laquelle, sans la connaître autrement que par sa confession à la fois intime et profonde, je ressens une forme d’amitié. Donc pas de polémique même enrichissante pour ce qui concerne ce livre mais une grande tristesse à l’égard d’un être humain aussi rare que précieux que des hommes ont écrasé sans scrupules et chassé de leur vie si « apostolique et indispensable » comme on chasse, d’une main lasse, une mouche importune. …Et cela par deux ou même trois fois puisqu’elle fut déboutée sur tout. Ont-ils eu connaissance de son livre ou bien l’ont ils d’emblée écarté ? what a pity ! Quelle tristesse ! Pauvre Claire…

                Donc

            • Bonjour Marie

              J’aimerais à la suite de vos interventions, vous faire part de mon ressenti vis à vis de ce que vous écrivez.

              1/ Concernant la « lucidité à faire peur » de Thérèse de Lisieux, contrairement à vous, j’ai plus que des gros doutes à ce sujet.

              Car si vous lisez des biographies non romancées de cette dernière, vous constaterez que Thérèse était aux prises avec des problématiques personnelles et familiales graves. Dont celle de la dépendance affective dont vous culpabilisez Claire. Et qui explique en partie son engagement religieux et le discours infantile qu’elle utilise dans la plupart de ses écrits. Contrairement à Claire,Thérèse n’avait pas accès à des soins psychothérapeutiques, hors des moyens financiers paternels mais aussi hors des progrès médicaux et scientifiques dans le traitement des psychoses et notamment au plan médicamenteux. Son papa fut d’ailleurs seulement interné, sa psychose ne fut pas traitée comme elle aurait pu l’être aujourd’hui.

              2/ Vous culpabilisez Claire et insistez lourdement sur sa dépendance affective mais vous dites en même temps avoir subi les mêmes abus qu’elle. Alors j’aimerais comprendre comment ayant subi les mêmes horreurs voire pires (d’après ce que vous écrivez), vous pouvez admettre et soutenir, si vous-même avez suivi une thérapie psy, l’idée qu’une victime d’abus, de crimes sexuels, puisse être responsable des sévices subis ?

              Parce que s’il y a bien une chose que vous devriez avoir appris et que l’ensemble de la société devrait savoir aussi, c’est qu’une victime de crimes sexuels quel que soit son âge, son contexte, son habillement, ses origines, son histoire, n’est JAMAIS responsable des sévices et crimes sexuels qu’elle a subis. Seul(s) son ou ses agresseurs ainsi que les institutions éventuelles qui les ont protégés et leur ont permis d’exercer leur emprise criminelle, sont responsables pénalement.

              Ancienne victime d’inceste double, ayant dénoncé mes agresseurs familiaux, s’il y a bien une chose que j’ai apprise et sur laquelle j’ai travaillé très tôt en thérapie psy de reconstruction, c’est que toute victime de crime sexuel n’est JAMAIS responsable de ce qu’elle a subi.

              C’est quelque chose sur laquelle toutes les associations de victimes de crimes sexuels insistent aussi, ainsi que les victimologues et les psys.

              Alors je ne sais pas si vous avez fait une thérapie post abus, sévices, mais manifestement, pour tenir le propos culpabilisant que vous tenez sur Claire, ce n’est pas du tout quelque chose que vous avez abordé en thérapie.

              Et ça me paraît grave par rapport à ce que vous dites avoir subi. Car ce manque fait que vous avez intégré comme légitimes les abus et sévices subis en reportant la responsabilité de ces horreurs non sur votre agresseur mais sur vous-même.

              Ce qui explique la teneur de votre discours culpabilisant vis à vis de Claire.

              Est-ce que vous réalisez à quel point c’est atroce et constitue une auto-mutilation qui perpétue l’emprise et la dépendance psychologique vis à vis de systèmes et de personnes abusives, perverses, toxiques ?

              Personnellement, en vous lisant, j’ai mal. J’ai envie de pleurer parce que vous êtes encore persuadée qu’une victime de viol, d’abus sexuels est fautive pour tout un tas de raisons. Et que c’est à elle seule de gérer la situation, le problème criminel. Pas au violeur, à l’abuseur, au pervers. Pas à celles, ceux qui l’ont protégé, caché, jamais dénoncé.

              Ce qui est terrible dans un crime sexuel, c’est que la victime y compris un enfant, doit encore prouver le crime subi et s’accuser de tous les maux pour être jugée acceptable socialement, médiatiquement. C’est une honte de devoir s’auto flageller ainsi. Ca ne devrait pas exister.

              On peut avoir tous les contextes existentiels : les plus difficiles, les plus sordides, des plus complexes aux plus fastueux et confortables, mais RIEN, absolument RIEN ne justifie un viol, des abus sexuels.

              Il est urgent que déjà l’ensemble des victimes comme des simples citoyens sorte de ce que l’on appelle la culture du viol. Et comprenne qu’à partir du moment où le consentement n’a pas été donné explicitement et oralement par la personne, c’est un viol, c’est un abus sexuel. Et c’est puni comme crime ou à minima comme délit au pénal.

              Sur cette base, aucun mineur (quel que soit son âge) ne devrait avoir à prouver devant un tribunal qu’il n’était pas consentant au rapport sexuel avec un adulte ou quelqu’un en situation d’autorité ou d’aînesse.

              De la même façon, toute personne (enfant, adulte, vieillard) en situation de handicap physique comme psychiatrique ne devrait pas avoir à prouver devant un tribunal qu’elle n’était pas consentante au rapport sexuel avec un adulte ou quelqu’un en situation d’autorité ou d’aînesse.

              Concernant les femmes adultes, à partir du moment où elles sont en situation de faiblesse, de dépendance financière, psychologique, affective vis à vis de l’agresseur, qu’il n’y a pas de consentement explicite au rapport sexuel, on est dans du viol, dans de l’abus sexuel et cela relève du pénal.

              Ce qui est la situation subie par Claire. Donc qui ne devrait même pas être contestée.

              Les problèmes personnels sont une chose. Importante pour comprendre l’histoire et le parcours de quelqu’un. Mais ils ne sont et ne seront JAMAIS la cause, la raison ni la justification de violences sexuelles.

              Rien ne justifie le viol, les abus sexuels. JAMAIS.

              C’est quelque chose que nous avons il y a encore quelques jours martelé médiatiquement lors de la Journée Internationale contre les violences faites aux femmes et aux filles, mais aussi lors de la marche virtuelle des femmes contre les violences le samedi 21 Novembre dernier. Ca me paraît hyper nécessaire de le rappeler dans cet échange au regard de ce que j’ai pu lire. En toute sororité et affection.

              Prenez soin de vous. Et courage à Claire dans toutes ses démarches.

              • Françoise,

                En étant tout à fait d’accord avec vous sur l’essentiel de vos propos, je ne saurais pourtant l’être sur deux points.

                • En ce qui concerne d’abord Thérèse de Lisieux

                Cette dernière ne souffrait pas d’une psychose mais d’une névrose ( due au traumatisme du décès de sa mère alors qu’elle n’était qu’une enfant) : névrose sans doute résolue au mieux, selon les possibilités qui lui étaient offertes par son engagement religieux. Ce qui ne l’a pas empêchée d’acquérir beaucoup de maturité, de lucidité sur la psychologie des uns et des autres. C’était une femme intelligente et forte d’un immense courage et non une gamine. Ses écrits peuvent paraître certes dans un premier temps mièvres et infantiles, selon la piété du temps. Mais, à un second niveau, ils sont très profonds. Sa famille était aisée, contrairement à ce que vous affirmez. Et son père a souffert, non d’une psychose mais d’une attaque cérébrale.

                • En ce qui concerne « Marie », vous vous avancez trop à « deviner » ce qu’elle même aurait subi parce qu’elle ne le précise pas. Donc ne parlons pas à sa place.

                Tout ceci n’est pas le sujet. Mais je tenais à vous le dire car ces deux points me heurtent, tout en desservant la cause que vous défendez.

                • Bonjour Marie-Christine

                  Je vous invite concernant le cas Thérèse de Lisieux, à lire les ouvrages de Véronique Donard. Si je ne partage pas tout (loin loin s’en faut) ce que cette dame peut avancer sur les problèmes familiaux et de santé de Thérèse, son approche biographique de la famille Martin-Guérin est beaucoup plus rigoureuse et exacte que tout ce que j’ai pu lire de biographies romancées et idéalisées sur la sainte. Vous y verrez que Mr Martin y a été interné pour bipolarité, qui est une psychose. Quant à la fortune de la famille, elle était celle de l’oncle Isidore Guérin. Mr Martin du fait de sa bipolarité a progressivement été défaillant dans tout ce qui était gestion matérielle et financière familiale. L’oncle Isidore palliait aux difficultés jusqu’à l’internement de son beau-frère lorsqu’il n’était plus en capacité d’être gérable ni autonome. Ce qui correspond d’ailleurs à l’entrée en religion de Thérèse. Quant à Thérèse elle-même, elle était atteinte de ce que l’on appelle puérilisme mental, qui était une décompensation psychotique survenue après plusieurs chocs successifs graves : mort de sa mère, départ au couvent de sa soeur aînée qu’elle avait investie comme nouvelle maman, maladie du père qui commence à se faire jour et insécurise l’ensemble de la famille, difficultés matérielles et relations houleuses avec l’oncle Isidore (je précise cependant que je ne partage pas l’approche analytique de Donard sur ce point). Parler de maturité la concernant me paraît donc assez peu réaliste compte tenu de la situation. Qu’elle ait su trouver malgré tout, un moyen de pouvoir surmonter l’ensemble de ses problèmes dans l’engagement religieux, est vrai. Et que c’était une âme généreuse, belle et authentique aussi. Et je suis d’accord que ses écrits si puérils ils soient dans leur expression, en rapport avec le puérilisme mental dont elle souffrait, n’en sont pas moins profonds et recèlent une vraie sagesse.

                  Voici un extrait du travail de Donard :

                  https://www.cairn.info/revue-adolescence-2010-3-page-667.htm

                  Elle précise avec les dates et les motifs l’internement psychiatrique de Louis Martin à Caen à la demande d’Isidore Guérin, ce qu’on appelle HDT (hospitalisation à la demande d’un tiers), du fait de la bipolarité et de sa dangerosité tant pour lui-même que le reste de la famille.

                  Concernant Marie, je ne devine rien. C’est elle-même qui a écrit avoir subi les mêmes abus que Claire et plus graves encore ajoute-t-elle. Je ne m’appuie donc que sur ce qu’elle a exprimé. Et je m’étonne avec tristesse de ce qu’elle puisse encore croire qu’une personne abusée, violée puisse être responsable, de par son histoire, ses problèmes des abus sexuels, des viols subis. Parce que c’est ce que Marie dit de Claire. Que Claire est responsable de par son histoire et ses problèmes, des abus subis. Or, c’est une fausse croyance. Qui fait partie de la culture du viol. Et qui fait qu’encore aujourd’hui, beaucoup de gens pensent à tort, qu’une personne violée, abusée sexuellement, l’a bien cherché ou que cela provient d’une histoire personnelle particulière, d’un problème.

                  Ce qui me fait vraiment mal, c’est que si comme l’écrit Marie, elle a vécu des souffrances similaires à Claire, elle est toujours persuadée qu’avoir subi viol, abus sexuel, c’est de sa faute, c’est particulièrement terrible.

                  Et je comprends pourquoi alors elle culpabilise Claire. Si elle-même est persuadée qu’elle est responsable des violences subies, elle ne peut que rendre Claire responsable de ce qui lui est arrivé aussi. Maintenant, j’ose espérer que Marie sortira de cette fausse croyance et de cette auto-mutilation. Sans aller jusqu’à mettre au pénal son agresseur comme l’a fait Claire courageusement, au moins que Marie sorte de cette auto-culpabilité préjudiciable à sa propre estime d’elle-même comme de sa dignité. Et qu’elle ne la plaque plus sur d’autres victimes de violences sexuelles. Car cette culpabilité n’a pas lieu d’être. Elle relève de la seule responsabilité des agresseurs et de la hiérarchie institutionnelle qui les maintient en poste, les protège et les soustrait à leurs responsabilités pénales.

                  Bon week-end et prenez soin de vous.

            • @ Marie

              Bonjour Marie,

              vos propos m’ont poussée à relire le livre de Claire Maximova, et je vous en remercie. Contrairement à vous, je trouve le livre bien écrit et agréable à lire, ce n’était donc pas une corvée. Même à la relecture, je n’ai pas trouvé ni les contradictions ni les zones d’ombre qui, d’après vous, seraient « nombreuses » et inquiétantes.

              En tout cas, certainement pas plus que les écrits de Thérèse de Lisieux, à qui vous attribuez une lucidité « à faire peur » ; je ne suis pas spécialisée dans sa biographie, mais il me semble qu’elle dit quelque part qu’après la « grâce de Noël » elle n’a plus jamais pleuré et, ensuite, elle raconte d’avoir versé de fleuves de larmes pour être acceptée au Carmel à l’âge de 15 ans.

              Il n’y a pas de preuves que Claire Maximova savait ce que Thérèse de Lisieux aurait « dit à sa sœur Agnès au cours de sa dernière maladie » ; on ne peut donc pas dire qu’elle « n’hésite pas instrumentaliser Thérèse de l’Enfant Jésus » ni qu’elle manipulait qui que ce soit, encore moins consciemment. En revanche, je laisse à votre appréciation le dégrée de probabilité qu’un prêtre et religieux, son ainé de dix ans et prieur de sa communauté, pouvait ignorer ce que son vœu de chasteté exige.

              D’ailleurs, « ce malheureux prêtre », contrairement à ce que vous avancez, accepte le rôle de frère immédiatement. (p. 142) Il « se dégage d’elle » très efficacement au moment où il craint pour sa réputation à lui suite à la tentative d’embrasser la moniale sur la bouche mais revient quand il estime que la victime est bien prête à être consommée.

              Je suis étonnée que, malgré plusieurs lectures, vous n’avez pas relevé ce détail. De même, il ne semble pas qu’il y avait de « malheureux élu (au pluriel) » dans la vie de Claire, car le jeune prêtre de sa paroisse ne parait pas malheureux. Vous avez d’autres informations à ce sujet ?

              De même, vous semblez croire que le viol peut être commit uniquement par un homme qui n’est pas impuissant. Je vous invite simplement de vous renseigner sur la définition du viol par la loi française.

              Je suis vraiment étonnée de votre lecture sélective et votre interprétation des passages du livre. Qui sont « les autres » (au pluriel !) qui conseillait à Claire « à quitter les milieu malsain » ? Pour ma part, je n’ai trouvé que le Père Tinat. Les prêtres de N.D. de Vie lui « conseillait » non pas de « rompre les relations ambiguë » mais de renoncer à ses vœux et sortir avec des garçons dans les boites. Vous attribuez l’existence même de ce genre de conseils de la part d’un prêtre au fait que Claire était abandonnée par son père avant sa naissance ? Votre « lucidité » fait peur…

              A vous écouter, les premier fautifs et les responsables sont les carmes polonais, puis le père de Claire, puis Claire elle-même, qui serait, d’après vous, manipulatrice. L’agresseur, quant à lui, est le « malheureux (qui n’avait pas d’autorité sur elle à noter !) ». Son comportement est « inadmissible » mais ce qui vous inquiète ce n’est pas qu’il puisse être réélu prieur et protégé par son provincial qui était bien au courant du viol (p.16) ; ce qui vous inquiète c’est que Claire puisse ne pas être consciente de ses blessures profondes. Rassurez-vous, quelque soient les blessures et les manques de jugement de Claire Maximova, elle n’a aucune responsabilité dans l’Eglise. En revanche, ceux qui violent, ceux qui manipulent, ceux qui abusent sont, pour leur part, toujours aux commandes, disent les messes, confessent et dirigent les âmes.

              J’aimerais bien croire que votre but n’est pas de faire un procès d’intention à Claire, mais à vrai dire, j’ai beaucoup du mal à le croire. J’ai trouvé le passage où elle parle de « la langue de Molière » ; j’ai lu « mes amis sont épatés » mais pas « pour épater mes amis » - puisque vous prêtez attention aux détails, pourriez-vous le faire de façon précise, s’il vous plaît ? Et qu’est ce qui vous fait dire que Claire « n’a pas retenu le nom ultime » de sœur Louise de la Miséricorde ? Vous savez comment le livre a été rédigé et ce qui a décidé de garder cette phrase ?

              J’aimerais bien penser que votre intention est « d’apporter un point de vue nuancé », mais je n’arrive pas à me défaire du malaise à la lecture de vos messages. Vous connaitriez bien le pays de Claire, « (peut-être même mieux en étant plus âgée) » comme si d’être plus âgée vous garantit une connaissance supérieure à celle de Claire qui y a vécu. Vous connaitriez beaucoup de victimes (de quoi ? des attentats terroristes ? des AVCs ?) qui seraient de « vraies victimes » mais sans aucune faille (comment sont-ils devenus des victimes alors ?) Et vous terminez par la tentative de retourner la culpabilité et comparez la réaction de Xavier à celles des communautés à la dérive, comme si défendre Claire, qui est victime, était comparable à la justification des abus et des agression sexuelles par ce qui sont chargés à veillez sur l’Eglise.

              A ma connaissance, chercher un frère n’est pas un péché. Chercher un père n’est pas un péché. Au contraire : l’Evangile promet à ceux et celles qui quittent leur père, leur mère ou frère ou sœur pour le Royaume de Dieu de recevoir, dès maintenant, au centuple, des pères, des frères et des sœurs. Claire Maximova était assez naïve pour croire que dans l’Eglise elle trouverait cette famille. Naïveté (même celle de Claire) n’est pas un péché. Le viol, quant à lui, est un crime. Sans besoin de rappeler qu’il était commis par un prêtre.

      • Mais exactement, on disculpe le prédateur en enfonçant la victime. c’est normal qu’il lui soit arrivé ça ou ça , elle était fragile, naïve. Mais pour moi une chose est sûre, les prédateurs ne s’attaquent qu’à des proies dont ils repairent les faiblesses. Alors on s’en écarte, on la distancie, elle nous met mal à l’aise. On l’accuse « oui mais quand même elle l’a cherché ! » j’ai entendu cela de la part de parents maltraitants. La victime est un objet de persécution qui va dédouaner les mauvais traitements. Alors non ! Il faut continuer à les défendre. Toutes ces vies gâchées, c’est terrible. Tout cela au nom du Christ ! Je suis horrifiée.

        • Pas toujours, Catherine.

          En réalité, les prédateurs sexuels ne s’attaquent pas qu’à des personnes en situation de faiblesse. Aussi curieux que ça paraisse, beaucoup s’attaquent aussi à des personnes qui sont faibles sur le moment, mais sont plus que d’autres, en capacité psychique et force de caractère, à plus ou moins court voire très court terme, de les dénoncer.

          Pourquoi ? On va dire que c’est comme une forme d’appel au secours qui ne dit pas son nom chez ces prédateurs. C’est aussi un stimulus d’excitation sexuelle supplémentaire pour eux. Parvenir à contraindre, dominer quelqu’un de beaucoup plus résistant, de plus rebelle, constitue chez ces criminels, un sommet de jouissance.

          La plupart des prédateurs sexuels savent qu’ils ont un grave problème comportemental, relationnel compulsif et addictif (aussi bien ceux qui restent passifs que ceux qui sont passés à l’acte). Souvent aussi des problèmes d’impuissance face à un partenaire adulte consentant dans une relation amoureuse classique, en non situation de faiblesse ni de dépendance. Ce qui les complexe énormément. Ce qui explique aussi pourquoi ils vont avoir besoin d’avoir une sexualité criminelle de domination, puisqu’ils ne parviennent pas à avoir une sexualité classique de consentement et d’amour. Ils ont conscience d’être criminels. Et ils en sont par période, pétris de culpabilité et de honte, sans pour autant oser affronter la situation, se dénoncer et engager une thérapie. Ce qui va les amener progressivement, comme pour se dédouaner mais aussi se mettre en danger, à des « choix » (je mets des guillemets car ça relève chez eux plus du pulsionnel que d’un choix véritablement conscient) de victimes qui pourront relativement rapidement les dénoncer. Une part d’eux, la part intuitive, le sait qu’il y a ce risque. C’est à la fois un défi, un sommet d’excitation qui va avec le fantasme de toute-puissance infantile dont ils ne sont jamais sortis, qu’ils n’ont jamais dépassé. Et c’est aussi, quand la dénonciation arrive et les place face à leurs crimes, une forme de soulagement, même s’ils affichent extérieurement un profond déni ou une absence de réaction. Cette dénonciation qu’ils ont à la fois redoutée et espérée, leur permet de mettre un coup d’arrêt définitif ou au moins durablement temporaire à leur activité criminelle, qu’ils n’ont pas d’eux-même la force de stopper mais dont ils mesurent pleinement néanmoins la gravité et la violence.

          On l’observe dans différentes affaires criminelles impliquant des prédateurs sexuels. Y compris chez les prédateurs sexuels cléricaux. Le cas Pierre-Etienne Albert des Béatitudes, notamment.

          Vous retrouvez aussi ce type de « choix » chez des tueurs en série. Ca fait partie des paradoxes. Mais montre aussi très bien que ces criminels savent parfaitement les risques qu’ils prennent quand ils violent, abusent, agressent physiquement, tuent d’autres personnes.

          Mais le « choix » des victimes relevant du pulsionnel la plupart du temps, n’est pas toujours en lien avec l’état de faiblesse ou de dépendance complet de la victime. Surtout chez des prédateurs qui ont une longue pratique criminelle ou seulement très très occasionnelle.

          Les victimes qui dénoncent leur(s) agresseurs (10% des victimes de crimes sexuels) font partie des personnes rebelles et donc suffisamment fortes pour briser la spirale criminelle des prédateurs. Les criminels, les institutions qui ont protégé ces criminels, celles qui ne prennent pas le dépôt de plainte policière (pratique illégale mais éminemment classique et courante dans les cas d’agressions physiques et sexuelles lorsque les victimes viennent porter plainte), certains médias, politiques, magistratures ont donc tout intérêt à faire passer ces victimes courageuses pour faibles, consentantes, menteuses, manipulatrices, afin d’inverser la culpabilité tant de l’agresseur que de la société civile qui savait mais n’a pas su prendre la mesure du problème criminel et de la détresse des victimes.

          Les prédateurs sexuels étant à grande majorité des hommes (mais il y a aussi quelques femmes), dans une société marquée par le patriarcat, donc la domination masculine, il est très difficile d’entrer en critique et de punir au pénal des hommes pour ce qui relève d’un crime sexuel. Ca constitue pour beaucoup d’hommes et d’autant plus des hommes qui disposent d’une fonction importante de représentation et de pouvoir, une forme d’atteinte à leur intégrité et leur dignité. D’où la difficulté de pouvoir parvenir à une réponse pénale adéquate face aux crimes sexuels. Ce qui requiert d’autant plus de force morale et psychologique chez les victimes, sachant le contexte qui leur est défavorable et l’issue plus qu’improbable d’une réponse judiciaire correcte face au crime subi.

          Beaucoup de crimes sexuels passent de crimes à délits parce que sont traités par le tribunal correctionnel et non le tribunal des Assises. L’argument qui prévaut est qu’ainsi, justice est plus rapidement rendue. Sauf que, le crime, car le viol est un crime, devient un délit. Il est donc relativisé au rang du vol dans un magasin. Alors que ça n’a rien à voir. C’est une atteinte à l’intégrité physique, psychique, sexuelle, affective. C’est une désintégration de l’intimité. On est donc face à un relativisme particulièrement destructeur quand le viol est requalifié en simple délit. Vous imaginez à quel point ça constitue une violence supplémentaire pour les victimes ? Et ça induit pour beaucoup de prédateurs sexuels que dans ce type d’acte, la plupart du temps, ils resteront impunis. Parce que l’acte s’il est dénoncé sera jugé en simple délit. Et que si la victime n’a pas la carrure pour gérer, elle ne portera jamais plainte. Les prédateurs peuvent donc continuer à violer en quasi toute impunité.

          C’est encore plus compliqué en cas d’inceste, puisque entrent en jeu la dimension affective et de dépendance physique et matérielle avec le ou les agresseurs familiaux. Et là encore, pour les partisans politiques d’une famille idéalisée et jugée intouchable (d’autant plus si issue de milieux aisés, bourgeois et de bonne réputation), les victimes qui dénoncent leurs parents sont vus comme dangereuses et transgressives par rapport aux valeurs sociales et familiales. La justice pénale peine donc à punir les criminels incestueux encore plus que le reste des prédateurs sexuels .

          Systématiquement, des projets de loi pénale spécifique concernant l’inceste sont régulièrement combattus. Et lorsque en vigueur quelques années, ils sont retoqués régulièrement par le conseil constitutionnel pour éviter des condamnations en justice trop nombreuses et lourdes.

          Face à ces obstacles majeurs à différents niveaux, ces procédures lourdes, il faut donc énormément de courage, de ténacité, de résistance et de résilience aussi pour gérer à la fois sa propre reconstruction par thérapie, formation éventuellement, mais aussi tout ce qui relève des entretiens et démarches judiciaires.

          Claire est donc extrêmement courageuse d’avoir engagé tout cela dans un contexte qui n’est surtout pas simple ni sécurisant pour elle. Je lui souhaite de réussir dans toutes ses démarches et de garder force et détermination quoi qu’il arrive.

    • @Marie Je suis effarée de lire de pareils propos où la personnalité de la victime devient le problème. Et où on estime que techniquement ce n’était pas vraiment un viol… C’est vraiment monstrueux.

      Le plus grave, à mes yeux, est combien l’institution couvre ce genre de prêtres, pas même dans leur intérêt non, mais dans son intérêt à elle, toujours.

      C’est trahir le Christ que d’agir ainsi.

      « Mais celui qui scandalisera un de ces petits qui croient en moi, mieux vaudrait pour lui qu’on lui suspende une meule à âne autour de cou et qu’on le précipite au fond de la mer. » Matthieu 18, 1 - 6

      Courage à Claire et merci à elle d’avoir livré son témoignage car il ouvre des chemins pour d’autres.

  • Françoise 14 novembre 2020 01:40

    Ce qui me paraît évident, c’est que le crime de viol lorsqu’il s’exerce au sein d’une institution religieuse, s’inscrit dans le même profil que l’inceste intrafamilial. Puisque l’institution religieuse via l’ordre religieux, la communauté, se prétend être un espace familial et moral sécurisant tout en étant certainement, du fait de la subordination et de l’exercice extrême de domination qui s’y pratique (sous couvert d’ascèse et de sainteté), et d’autant plus sur les femmes en religion, un espace abusif et totalitaire.

    Si autrefois, il n’était pas possible de dénoncer viols, abus sexuels, tortures, prostitution, traite d’enfants, réduction en esclavage, embrigadement, humiliations, c’est chose possible aujourd’hui, y compris pour des femmes ayant été victimes de crimes et d’abus dans le cadre de leur vie religieuse. Et c’est très bien ainsi. Cela permet de comprendre que les religions en tant qu’institutions cléricales ne sont pas une création divine mais bien humaine, et où s’exercent autant d’abus et de crimes que dans le reste des activités et groupes humains. Que ces institutions cléricales relèvent donc du jugement pénal au même titre que le reste des institutions humaines. Qu’il n’y a pas d’exception.

    C’est difficile à admettre pour certains croyants qui réduisent la foi à une sacralisation cléricale assortie de servilité. Mais la démarche pénale vis à vis des crimes religieux est nécessaire pour que l’humanité puisse comprendre la dimension aliénante, criminelle et totalitaire qui peut se vivre et s’exercer parfois dans le clergé et les ordres religieux. En grande partie dans une perspective de domination et d’exploitation de l’individu (dans le cadre du travail ou d’un service sexuel) avec la justification souvent exaltée que cela est une grâce divine. C’est d’autant plus facile à imposer que la vie communautaire et cléricale prolonge une sorte d’infantilisation de l’individu, complètement dirigé de A à Z dans ce qu’il doit faire, penser, croire, au quotidien. Le clergé comme les communautés s’acharnent à repousser toujours plus les limites physiques, psychiques de leurs personnels. Au nom de Dieu la plupart du temps. Alors qu’il s’agit de justifier un pouvoir autoritaire bien humain et des intérêts particuliers.

    Dans le cas précis de l’institution romaine, le problème est qu’elle prétend se dissocier des criminels qui sévissent, tout en faisant toujours le maximum pour qu’ils ne soient ni dénoncés publiquement ni jugés au pénal. Il y avait eu entre 1947 et 1965, une tentative de créer des centres de traitement pour clercs et religieux criminels, financés par le Vatican (les Serviteurs du Paraclet sous la houlette du père Gerald Fitzgerald qui avait identifié la problématique criminelle et surtout la gravité et l’irréformabilité des clercs violeurs et abuseurs). Mais c’est Paul VI qui arrêtera cette expérience en trouvant plus commode de simplement déplacer d’une région ou d’un pays à l’autre les clercs criminels dénoncés sans pour autant les livrer à la justice ni cléricale ni pénale. Et c’est encore la politique pratiquée aujourd’hui en pareil cas, même si la vitrine vaticane qui s’affiche prétend que cela a changé.

    Les victimes de clercs violeurs sont donc en droit de mettre au pénal non seulement leur agresseur, mais aussi l’institution cléricale, partie prenante dans la dissimulation et la protection des agresseurs sexuels, tout autant que dans l’intimidation des victimes et de leur famille.

    Porter plainte contre une institution n’est pas facile. D’autant plus contre une institution dans laquelle on a cru et où l’on avait placé ses espoirs, ses idéaux. Mais c’est une démarche saine de justice, pour que le crime subi ne se perpétue pas sur d’autres. Car tant que l’institution ne sera pas inquiétée au plan pénal, elle continuera à protéger clercs et religieux criminels comme elle l’a toujours fait depuis les débuts de l’institution.

    Le viol, l’abus sexuel ont toujours fait partie des logiques de domination pour mieux soumettre les individus, d’autant plus jeunes, handicapés, en situation de dépendance et d’isolement. Pire, certains religieux et clercs considèrent ces crimes comme des privilèges liés à la fonction d’autorité religieuse et cléricale. Il est donc d’autant plus compliqué pour le Vatican d’attaquer ce que beaucoup de ses membres masculins principalement, considèrent comme des acquis et pas du tout comme des crimes.

    Claire Maximova ne pourra gagner sa lutte judiciaire qu’avec l’association internationale des victimes de clergés et religions. C’est une démarche globale citoyenne et internationale qu’il faut engager. Qui dépasse l’affaire criminelle la concernant.

    Ce n’est qu’ainsi qu’il pourra y avoir réussite et véritable changement politique sur ce chapitre précisément.

  • « C’est la honte au cœur que je reconnais le poids des souffrances inscrites à jamais dans le corps et le cœur de personnes victimes de violences sexuelles dans leur enfance au sein de notre Église », a déclaré Mgr François Jacolin dans ce long texte, qu’il a lu vendredi lors d’une conférence de presse vendredi, après avoir laissé la parole à plusieurs victimes.

    Ces vingt dernières années, des témoignages de victimes, évoquant des faits de pédophilie de grande ampleur au petit séminaire de Chavagnes-en-Pailler (Vendée), sont arrivés au diocèse, particulièrement après la parution en 2018 du livre de Jean-Pierre Sautreau « Une croix sur l’enfance ». Lors de cet acte de repentance, l’évêque a dénombré 65 victimes de violences sexuelles des années 1940 à aujourd’hui, dont 12 femmes. Trente-deux victimes ont été agressées au petit séminaire de Chavagnes ou lors de journées préparatoires de rentrée, entre les années 1956 et 1975. 43 agresseurs connus du diocèse

    Le diocèse fait état de 43 agresseurs connus du diocèse, dont 36 prêtres, 5 frères issus de congrégations religieuses et 2 laïcs (un instituteur et un moniteur). « Ces faits se déroulaient très souvent lorsque les enfants venaient se confesser, ce qui rend plus abominable encore l’abus sexuel », a déclaré l’évêque.

    Une plaque portant une longue déclaration de repentance à l’égard des victimes de pédophilie, formulée vendredi 23 octobre par l’évêque de Luçon (Vendée), sera posée dans la cathédrale de Luçon le 22 novembre lors d’une cérémonie religieuse, a annoncé le prélat à La Roche-sur-Yon.

    https://www.lefigaro.fr/flash-actu/pedophilie-une-declaration-de-repentance-figurera-dans-la-cathedrale-de-lucon-20201023

    Une somme de cinq millions d’euros a été provisionnée, mais un appel aux dons est prévu pour alimenter le fonds.

    https://www.ouest-france.fr/pays-de-la-loire/la-roche-sur-yon-85000/abus-sexuels-dans-l-eglise-en-vendee-un-collectif-de-victimes-reagit-aux-annonces-6600535

  • Sébastien 31 octobre 2020 20:54

    @Suricate : vous ne le réalisez peut-être pas mais vos remarques confinent à l’odieux. Je vous conseillerais d’écouter ce que Jean-Marc Sauvé, qui connaît quand même le sujet, a à dire dans son interview à La Croix « L’abus sexuel sur des personnes majeures a sa perversité propre ». Il explique bien que ces abus sexuels sont toujours mêlés à des abus spirituels, souvent en confession. C’est comme ça que se développe une relation d’emprise qui fait que toutes les défenses tombent. De plus, beaucoup de ces religieuses sont entrées jeunes et naïves au couvent. Les clercs pervers ne sont pas fous, ils choisissent leurs victimes et les emprisonnent. Echapper devient ensuite très difficile. Surtout quand on s’expose de surcroît à des réactions comme les vôtres.

  • benoite 24 octobre 2020 15:25

    « Violée par l’Eglise » le terme est involontairement bien choisi. J’ai lu son livre. Le carme est tombé amoureux et il a cru que c’était réciproque. Ca ne l’était pas mais sa victime n’osait pas le dire car elle avait peur de « représailles », ayant tout abandonné pour le Carmel. Il l’a plaquée finalement, comme bien des religieux plaquent leurs conquêtes, torturés eux-mêmes par leurs voeux intenables, dégoûtés par tout ce qui peut leur rappeler leurs « chutes » (avant de rechuter, encore et encore, jusqu’à ce que jeunesse se passe complètement). C’est bien l’Eglise qui viole la conscience des religieuses, les empêche de parler, car elle les met sous sujétion. Pourquoi les religieuses se retrouvent-elles dans cette galère ? Parce qu’elles croient, en entrant dans une communauté, qu’elles y trouveront les valeurs évangéliques. Le décalage entre ce qu’on leur fait miroiter et la réalité, les sidère et les tétanise. Le flirt, le sexe entre un « frère et une soeur », d’aucuns pourraient le lire comme un inceste en plus d’une transgression des voeux (ceux-là qui croiraient en l’existence de sentiments fraternels entre religieux, ce qui n’est pas toujours évident). Et les religieuses ont perdu en « entrant » dans leur communauté les quelques appuis qui pourraient exister à l’extérieur. Pour dire qu’on part de loin, le prêtre dans cette affaire ne doit pas se remettre d’avoir appris que c’est la sidération et non pas sa séduction, qui avait opéré !

    • Je ne mets pas en doute le témoignage de cette dame (je ne lis pas ce genre de livres étalant sa vie privée), mais à sa place qu’aurions-nous fait ? Aurions laissé une seconde quelqu’un nous « entreprendre » sans notre consentement ? Et durant plus d’un an ?? En tout cas, jamais je n’aurais laissé ce type (ou autre) poser une seule patte sur moi. Cela ne tient pas la route, c’est évident.

      • Bien ! Mais si vous ne voulez pas lire ce livre ( donc aucune autobiographie dans laquelle quelqu’un étale nécessairement sa « vie privée « ), comment pouvez - vous donc juger, de façon aussi expéditive, que cela « ne tient pas la route « ?

        Que savez- vous alors des circonstances qui peuvent conduire quelqu’un seul, démuni, en grande détresse psychologique et spirituelle à accepter que l’on mette la main sur lui, d’abord psychologiquement puis physiquement ?

        L’emprise décrite par tant de livres et de témoignages que vous ne voulez pas lire existe pourtant. Et vous oubliez qu’il ne s’agit pas d’une relation égalitaire mais d’une relation ou l’un, en fonction de son statut de prêtre et de guide spirituel, a plus de responsabilités que l’autre…et ne doit pas se servir de ce statut pour faire de l’autre un objet à sa disposition, surtout en prétextant des motifs spirituels.

        • Ce que vous décrivez, n’est pas un appel de Dieu à être épouse du Christ. Mais ce sont des personnes ayant des problèmes psy, comme on les appelle, qui n’ont rien à faire dans une communauté religieuse. Bien entendu, ceux qui sont pervers et en profitent sont les pires crapules, surtout vis à vis de Dieu ; c’est l’enfer assuré pour eux s’ils ne font pas de profonds actes de repentance pour toutes leurs vies. Mais ce témoignage montre, que d’une fausse vocation lié à un pervers, on fait un amalgame de l’Eglise de Notre Seigneur, Eglise de la TSVM. Cette personne s’est donc laissée tripotée durant plus d’un an !! Vous vous seriez laissé faire ? Cela m’étonnerait.

          • A Suricate,

            En vous lisant, on comprend pourquoi les victimes de l’Eglise hésitent tant à témoigner.

            Vous faites un discernement à l’emporte piêces, vous posez un diagnostic arbitraire. Ce faisant, vous cataloguez, vous jugez et c’est plié. La vie est simple.

            Vraiment, l’Eglise et ses fidèles ont encore beaucoup de chemin à parcourir pour commencer à sortir de leurs a priori et certitudes. Seule façon pourtant de se pencher enfin sur l’humain. Toutes ces réactions stéréotypées sont malheureusement un contre témoignage formidable de l’Evangile.

          • Il y aurait beaucoup de points à relever dans votre message.

             d’abord la notion d’épouse du Christ, même si elle est traditionnelle, peut être discutée Car, alors, que sont les religieux ? Des époux de la Vierge Marie ?, comme l’ont cru certains pervers qui, eux n’ont plus, n’avaient rien à faire dans une communauté religieuse et y ont quand même prospéré pendant des décennies…

            • ensuite, si quelqu’un a des problèmes psy, comme vous dites, c’est à la communauté qui l’a accueillie de faire son travail de discernement et pas à la personne elle-même, qui en est bien incapable, surtout si elle a des « problèmes psy« .

            Par ailleurs, vous mettez les gens en enfer bien facilement ! Laissez donc Dieu juger ! C’est le culte à lui rendre si on est croyant : ne pas se mettre à sa place !

             troisièmement, quand on n’est pas l’autre avec son passé, ses failles, ses blessures dues à son histoire personnelle, il est donc très facile de juger. C’est à mon avis, du pharisaïsme et non du christianisme ! Vous voyez le Christ accueillir, comme vous le faites, une personne malheureuse, sans même l’écouter ? Moi, je ne vois pas.

            Et la question ne se pose même pas de savoir si on se serait laissée faire ou non car justement on n’est pas l’autre. La même fin de non recevoir à été faite pendant très longtemps aux femmes violees ou battues :« A sa place, je ne me serais pas laissée faire.« 

            Enfin, comme chacun le sait, l’Eglise est composée de pêcheurs, et parfois de grands pecheurs. Alors si cette dernière, malgré les péchés ou délits ou crimes commis par les siens, n’est pas capable de les reconnaître, elle n’est plus digne de transmettre le message dont elle se revendique…et a à se convertir.

      • Chère intervenante (car vous êtes une femme semble-t-il) anonyme,

        Quant à vous, vous n’auriez jamais laissé ce type mettre la patte sur vous. CQFD : l’histoire de Claire Maximova ne tient pas la route.

        Mais qu’en savez-vous ?? D’une part vous dites vous-même n’avoir pas pris la peine de lire son témoignage. D’autre part, vous ne vous êtes pas trouvée à sa place. Vous n’avez certainement pas quitté votre famille, vos amis, votre pays, pour vous retrouver seule, sans aucun appui, avec au bout du compte pour unique repère un prêtre - car l’auteure croyait en Dieu et faisait confiance à ceux qui étaient chargés de la guider vers lui - incapable de la respecter autant que de se respecter lui-même.

        Documentez-vous avant d’assener vos certitudes et de poser un jugement aussi péremptoire. C’est beau d’avoir des certitudes telles que les vôtres ! Vous avez de la chance si votre vie se résume à : à moi ça n’arriverait jamais, je suis tranquille.

        Ce ne serait pas si grave au fond si le penser et l’écrire noir sur blanc comme vous le faites ne venait renforcer la souffrance de celle, de toutes celles qui ont peut-être déjà assez souffert sans que vous en rajoutiez avec votre mépris absolument gratuit.

        • J’assume ce que j’ai écrit malgré vos étonnements intempestifs, car il est écrit en tête de ce fil et donc, que vous approuvez tous : « Violée par l’Eglise » le terme est involontairement bien choisi."

          Vous assumez donc cette prétention qui affirme que l’Eglise a violé cette personne, donc en clair que Notre Seigneur Jésus-Christ et si Sainte Mère, la TSVM ont également violé cette dame. Point barre, c’est clair il me semble !! Oui des membres de l’Eglise sont responsables, mais cette dame n’est pas innocente non plus, car il faut tout de même une certaine volonté pour se laisser livrer à ces jeux pervers., dignes d’Asmodée.

          • Décidément, vous êtes expert en enfer et en démons. Pourquoi pas, si ça vous rassure d’y faire ainsi appel…

            L’Eglise n’est pas le Christ. C’est à force de sacraliser l’Eglise qu’on en oublie peu à peu le message du Christ, pour ne plus s’attacher qu’à la morale. Et que nous finissons par nous trouver devant une coquille vide.

            Marie n’est pas l’Eglise. L’Eglise est constituée de pécheurs appelés à devenir saints.

            Peut-être êtes-vous déjà dans la Jérusalem céleste, mais tout montre que ce n’est pas encore le cas. Espérons en tout cas que vous y trouverez un juge plus indulgent que vous ne l’êtes aujourd’hui.

            Pour ma part, je n’ai pas dû comprendre grand-chose aux paroles du Christ : « Aimez-vous comme je vous ai aimés ». C’est évidemment très difficile. C’est même impossible. Et c’est pourtant le seul enjeu qui vaille dans le christianisme.

            .

            . ..

          • En fait, j’ai écrit « involontairement bien choisi » car ce titre m’a choquée comme vous, Suricate. Je l’ai rejeté d’abord. Puis j’ai réfléchi et, j’ai pris sur moi de l’assumer (bien qu’il ne soit pas de moi), d’assumer en tant que catholique ce qu’il implique.

            • Je vous remercie de votre éclaircissement, Benoite. Mais cela ne peut être laissé passer et encore approuvé par qui que que ce soit. C’est certes de la provocation (que je conçois et comprends face à ces scélératesses dans Notre Eglise), mais….on ne provoque jamais Dieu impunément, et surtout par sa Mère, Epouse et Fille, la TSVM. Car au final, c’est Notre Seigneur et sa Mère qui sont accusés dans cette provocation, mais vous aurez compris ma réaction outrée. S’il ne doit rester qu’une poignée de croyants à la Foi vive, brûlante, cela ne sera que l’accomplissement des prophéties données par NSJC Lui-même, mais demeurons fidèles à Dieu Trine, nos lampes toujours allumées en bon veilleurs.

            • Je me suis d’abord demandée d’où venait cette idée d’être violée par l’Eglise avant de comprendre qu’il s’agissait d’une lecture erronée du titre : être reconnue, par l’Eglise, victime de viol.

              Mais sous une forme ou sous une autre ce libellé reste inexact, parce qu’il repose sur une mauvaise compréhension de ce qu’est une Eglise.

              Eglise est un mot qui nous vient du grec, par le latin, et qui veut dire « assemblée ». Une Eglise est l’ensemble de ses fidèles, elle ne se limite pas à son clergé. L’Eglise n’est pas le Christ est sa mère, pas plus qu’elle se limite au pape, aux évêques et aux curés. Dire « Eglise » pour désigner des instances ecclésiales est un abus de langage, courant mais inexact, non pertinent.

              Maxima n’a pas été violée par l’ensemble des catholiques. Maxima est reconnue comme victime par certains catholiques. Ce qu’elle désire, c’est être reconnue de viol par les instances officielles de l’Eglise catholique romaine.

            • Erratum : j’ai écrit Maxima pour Claire Maximova !

              • En effet, il serait dommage de rajouter un abus de langage aux abus de pouvoir, de conscience et sexuels.

                Ceci dit « hiérarchie ecclésiale » signifiant « ordre sacré de l’Eglise », il y a vraiment du pain sur la planche….

                • J’avoue que par moment L’Envers du décor me donne des boutons. Jamais les victimes qui s’expriment - même si j’ai des réserves ici ou là -, mais celles et ceux qui leur font la leçon, ou leur façon de la faire. Là on critique l’expression « violée par l’Eglise » et on finit par ajouter, c’est incroyable de mettre ça sur le même plan, qu’il ne faudrait pas ajouter des « abus de langage » aux abus réels (de pouvoir et sexuels) ! On croit franchement rêver. L’expression en question (« violée par l’Eglise ») n’est pas abusive du tout, elle se comprend parfaitement. Tout le monde comprend que ce n’est pas le pape, ni l’archevêque de Paris, ni le Supérieur général des Carmes qui ont violé ou tenté de violer Claire M. . Mais quand c’est par un Père carme qui est aussi son confesseur (circonstance aggravante !), c’est bien à l’Eglise qui l’a accueillie, qui a accueilli son engagement à travers son représentant (ou la supérieure déléguée) qu’elle a donnée sa confiance, et par qui elle est en droit de se sentir trahie. C’est trop facile de mettre au début de la chaîne l’ Eglise avec un grand E qui vous a accueillie « avec joie » et d’attribuer le désastre au bout, quand il arrive, uniquement à ses mauvais serviteurs et servantes indignes. Qui les a nommés ? Au non de qui exercent-ils leurs fonctions et leurs responsabilités, sinon au nom de l’Eglise, pas seulement hiérarchique mais « mystique » ? Les mêmes qui sacralisent les prêtres sont prêts à tout pour faire oublier que c’est l’Eglise qui les « consacrés ».

                  Là, hier, on apprend les ignominies d’un cardinal McQuarrie, déjà renvoyé à l’état laïc, et le rapport du Vatican, courageux pourtant, ne trouve pas de vrai responsable de ses turpitudes pendant des décennies : CQFD !

                  Au sujet de CQFD, je voudrais dire aussi que je souris en lisant Mme ou Monsieur Suricate, avec ses sigles admirables qu’il me faut toujours retraduire pour les comprendre : le NSJC et la TSVM font partie de quelle marque de bagnoles (BMW ?) , de quelle chaîne de télé (BFM TV ou LCI ?), de quelle marque d’appareils ménagers ? Le nouveau Testament parle d’un certain Jésus et d’une certaine Marie, des noms qui parlent à tout le monde. Pas besoin de traduire. Mme ou Monsieur Suricate parle aussi de l’enfer. Mais c’est toujours de l’enfer pour les autres, bien sûr. Le grand théologien H. U. von Balthasar, qui n’était pas un furieux progressiste, a écrit naguère un joli petit livre à ce sujet…

                  Bon, j’arrête. On va croire que je médis, alors que je suis surtout fatigué.

                  • Merci monsieur Schlegel. Je n’aurais pu mieux exprimer ma pensée et mon indignation.

                    C’est moi qui ai écrit, en réponse aux messages précédents, qu’il serait en effet dommage de rajouter un abus de langage aux autres abus. Mais c’était ironique, tant je trouvais que ce pinaillage a propos de la définition exacte de l’Eglise était vain et éludait le vrai sujet : les abus dans l’Eglise. Sujet dramatique s’il en est et qu’on ne peut balayer à coups de discours mystico-gazeux. J’ai sans doute eu tort d’ailleurs d’ironiser, tout cela est si triste et si lamentable.

                    Je voulais rajouter qu’il se trouve que j’ai lu le livre de Claire Maximova et que je la connais personnellement. Ce n’est en aucun cas quelqu’un qui inspire la pitié. Elle est en colère et veut qu’on lui fasse justice. Elle a le courage de se battre pour elle-même et pour celles que des petits malins « pieux » passent leur temps à discréditer. Ça ne les grandit pas et ça ne grandit pas l’image de l’Eglise.

                    • La parole est d’ argent mais le silence est d’or !Qui n a pas de blessures ?pourquoi toutes ces palabres,sans doute plus ou moins justes ?« Là oû le péché abonde,la grâce surabonde ».. je ne connais pas Claire..je lis sa dėtresse.. Claire,à quoi bon vouloir être reconnue ceci ou cela ?Dieu vous connait,vous aime,et comme vous le savez puisque vous avez été carmélite :« Dieu seul suffit ». Dans L évangile des Béatitudes..tout est dit.. Sur la croix,tout est dit..au tombeau vide aussi..Le disciple que vous voulez être,n’ est pas plus grand que le Maitre".. Je pensais qu une carmélite recherchait une vie cachėe,d’union progressive avec le Bien Aimé ( l oubli de soi est certainement terriblement dur..et je suppose que le couvent n ’est pas un paradis sur terre..Vous souffrez,oui ( je connais assez mal votre histoire)…Cette épreuve devrait se transformer en blessures de lumiére,comme la petite Thérése que vous aimez..Je crois que tous ces commentaires,vous font plus de mal que de bien..Dieu vous reconnait victime de viol,si viol il,y a,..je dis cela car il y a viol,que si la personne n est pas consentantes..majeure et pendant un an ? Je ne sais et ne porte aucun jugement..je n ai pas lu votre livre,donc ?ce que je sais c est que SEUL LE COEUR DE DIEU,CELUI DE MARIE,vous consoleront en vérité et en profondeur..comme Thérése de Lisieux..Et si vous laissiez Jesus combattre à votre place..donnez lui,tout,tout ,tout..Je sais qu il y a bon nombres de problémes,dans l Eglise..elle est composėe d êtres fragiles,vulnérables comme vous,moi,et les autres..c est ainsi..mais enfin,il n ’y a pas que des histoires d alcôves…dont certaines personnes ses raffolent..et c’ est bien dommage !livrons nous à l emprise de L ’ESprit,et demandons à la MERE DE LA VIE de proteger tous ses enfants,les victimes comme les bourreaux..nous sommes tous toutes,l un et l’autre selon les moments..J emploie le vocable Notre Dame de Vie,parce que je lis que cet institut est pas mal,cité ?..Il me semble que c est un ordre séculier carmelitain fondé par un carme,le pére Marie Eugéne..voilà,je vous promets de prier pour vous..le monde religieux masculin comme féminin..Retrouvez la PAIX DE Dieu..MH

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