L’envers du décor : le rapport de la CIASE sur la pédocriminalité dans l’Église est sorti !

Mardi 5 octobre 2021 — Dernier ajout mercredi 6 octobre 2021

Avec la sortie du rapport de la CIASE ce 5 octobre 2021, « l’heure des comptes » a enfin sonné pour toutes les victimes de l’Église trop longtemps oubliées…

Le temps est désormais venu de mettre en lumière les innombrables victimes du clergé. Après l’omerta et le déni de l’Église, place à la vérité, seule, qui libère et à la réparation financière indispensable…

Non seulement pour les enfants tellement vulnérables, mais aussi pour les innombrables victimes majeures, les religieuses abusées, les femmes « dirigées » par les prêtres et victimes d’abus sexuels…

Et, comme le dit si justement François Devaux, qui en connaît un rayon sur les dérives, en tant que victime d’abus sexuels de la part de Bernard Preynat et qu’ex-Président de la Parole Libérée :

« Le chemin sera long et laborieux. La question ultime que je vous pose : peut-on raisonnablement penser que l’Eglise est capable de porter un tel programme de réformes fondamentales ? Le doute restera entier tant que le système restera défaillant. En attendant que la rédemption vous traverse éventuellement un jour, le mieux que vous auriez à faire serait encore de vous taire et de commencer à vous exécuter avec ardeur et célérité. »

Et «  Vous. Devez. Payer. Pour. Tous. Ces. Crimes.  », assène François Devaux…

Parce que OUI : « J’ai eu la chance de vous observer, dit-il à l’adresse de la Ciase. Je n’ai aucun doute sur ce que ce rapport va révéler. Je le sais, c’est de l’enfer que vous revenez. Vous avez exploré les détails les plus sombres et abjects que l’homme sait parfois engendrer dans sa névrose. C’est dans les méandres les plus insupportables que vous êtes descendus, dans ce qui ressemble à une fosse commune des âmes déchiquetées de l’Église. »

Merci de soutenir les victimes via la pétition en ligne sur Change.org https://www.change.org/p/abus-sexue...

Après deux ans et demi de travaux, la Commission indépendante sur les abus sexuels dans l’Église, installée depuis le 8 février 2019, a rendu public son rapport le 5 octobre 2021 :

https://www.ciase.fr/rapport-final/

Sous oublier l’intégralité de l’entretien en vidéo :

  • 0:00:00 Introduction d’Olivia Mons, porte-parole de la Fédération France Victimes et de Jean-Marc Sauvé, président de la CIASE
  • 0:03:40 Prise de parole d’Alice Casagrande, membre de la CIASE
  • 00:12:44 Prise de parole de François Devaux, président de La Parole Libérée
  • 00:27:10 Présentation du rapport par Jean-Marc Sauvé
  • 01:18:19 Remise du rapport de Jean-Marc Sauvé aux deux mandants : Mgr Éric de Moulins-Beaufort, président de la Conférence des évêques de France (CEF), et sœur Véronique Margron, présidente de la Conférence des religieux et religieuses de France (CORREF)
  • 01:20:28 Prise de parole de Mgr Éric de Moulins-Beaufort, président de la Conférence des évêques de France
  • 01:31:15 Prise de parole de sœur Véronique Margron, présidente de la Conférence des religieux et religieuses de France (CORREF)
  • 01:41:10 Conférence de presse, questions-réponses avec Jean-Marc Sauvé et des membres de la CIASE

À vous les victimes innombrables de l’Église, enfin la Reconnaissance, le droit absolu à la Parole et à une nécessaire Réparation !

Parce qu’au moins 330 000 personnes mineures ont été victimes d’agressions sexuelles au sein de l’Église en France depuis 1950.

À vous désormais la légitime parole trop longtemps tue…

N’hésitez pas à vous tourner vers les Associations d’aide aux victimes, telle l’Avref par exemple.

bougie

Vos réactions

  • interressant

    https://fsspx.news/fr/news-events/news/le-rapport-sauve-ou-labus-dabus-2-70083 A la recherche d’explications véritables

    Le droit canon en cause

    Si l’on recherche les causes véritables, il faut d’abord se pencher sur le Code de 1983. Qu’il ait montré des insuffisances criantes par rapport à la question des abus …

  • Un rapport indispensable mais qui reste incomplet tant sur la question pédocriminelle cléricale que l’exploitation, l’humiliation, les sévices et tortures du clergé sur des enfants. Qui n’ont pas attendu 1950 pour être exercés par le clergé et subis par les enfants. Mais ont démarré depuis la création de l’institution cléricale romaine.

    Que deviennent même en 1950 des enfants en colonies pénitentiaires, bagnes religieux et autres couvents prisons ? Parle-t-on des enfants vendus par les clercs mercenaires français aux usines de la verrerie et aux mines de charbon, également victimes de pédophilie mais aussi de tortures ? Parle-t-on des enfants maltraités puis vendus, et volés à leurs jeunes mères enfermées en couvent-prison ? Je doute qu’ils soient comptabilisés dans le chiffre proposé. Il faudrait répertorier l’ensemble de la pédocriminalité et des sévices imposés aux enfants par le clergé au moins jusqu’au 19e siècle en France, sachant qu’avant, certains dossiers ont disparu durant la période du Directoire, du Premier Empire juste après 1789. Mais ce serait plus honnête, plus rigoureux, même si ça prend encore du temps. Il y a suffisamment d’archives au Ministère de la Justice avec différents procès ayant trait à ces questions pour avoir il me semble, une vision d’ensemble plus nette et moins partielle.

    Ce qui permettrait de comprendre :

    • Que les clercs ne sont pas les seuls à abuser, violenter, martyriser des enfants au sein du clergé.
    • Que les victimes sont autant filles que garçons. Et qu’ils appartiennent sociologiquement aux classes sociales les plus modestes, celles qui ne peuvent pas se défendre.
    • Que s’opère entre le 19e et le 21e siècle une entente et une double exploitation clergé- laïcs de la bourgeoisie et notables sur les enfants. Les premiers prostituant les les enfants pour eux-mêmes et aux seconds, et le clergé vendant la force de travail des enfants à la bourgeoisie industrielle (travail d’usine dès l’âge de 3 ans au sein des couvents prisons et bagnes enfantins) et aux notables (domesticité enfantine). Auquel se rajoute la pédophilie à l’intérieur de ces établissements sensés rééduquer dans le sens des valeurs chrétiennes les enfants mais contribuant surtout à les soumettre par la terreur (qu’elle s’exerce par une exploitation sexuelle, comme une exploitation par le travail).

    Si je salue le travail déjà effectué, qui marque un début de prise de conscience cléricale, il reste trop succinct par rapport à l’ampleur et la diversité des lieux d’exploitation criminelle et par rapport à la mixité criminelle cléricale, comme de la mixité des victimes.

    En espérant que ce rapport ne soit qu’une première étape, suivie de beaucoup d’autres rapports pour véritablement constituer un document complet sur le sujet.

    Car la pédocriminalité au sein du clergé catholique romain s’est toujours accompagnée d’une exploitation tous azimuts des enfants. Elle est restée une forme de dressage et de moyen d’exercer une domination totalitaire comme elle l’a été dès les débuts de l’institution cléricale romaine.

    Tant que cela ne sera pas dit et admis, l’institution restera dans un déni partiel.

  • Rectificatif : Il s’agit de « l’absolution du complice » et non de « du complice de l’absolution ». Mais au fond, cela signifie la même chose : la victime est une tentatrice diabolique contre la sainteté du sacerdoce.

  • Au Rapport de la commission proprement dit se greffent des Annexes. Parmi elles, le rapport de l’Ecole Pratique des Hautes Etudes (EPHE), de 612 pages, très détaillé et donc beaucoup plus complet que le Rapport lui-même. J’ai commencé la lecture de cette longue « annexe » qui apporte une analyse « socio-historique » du traitement par l’Eglise des « prêtres en difficulté » ( à partir de la page 283, Partie 4, « Soigner, le traitement des protagonistes »). Son approche scientifique, en tous les points, rejoint les témoignages des personnes victimes publiés sur ce site ou d’aures ( l’Avref, et les « livres noirs »). On se souvient ici de pénibles commentaires dénigrant et accusant cette parole de vérité sur les crimes subis. Sauf à être de mauvaise foi ou à verser dans un complotisme délirant, ce n’est plus possible. Quoique tout soit possible dans le n’importe quoi : l’Histoire le démontre largement Une annexe est jointe à ce rapport de l’EPHE, page 583, « Entretiens avec des ecclésiastiques abuseurs ». Il est frappant de constater combien l’euphémisation des termes usités par le langage canonique et ecclésiastique ainsi que le fait de considérer comme le plus grave de tous les « péchés » une relation sexuelle avec une femme, même consentie, ont contribué à un complet dévoiement moral. Ce discours, promu par l’Institution, n’ a fait que geler un état des faits. Ces abuseurs, sauf un, s’ils peuvent reconnaître, bien partiellment, des souffrances psychologiques aux victimes, semblent cependant toujours incapables d’en admettre la portée moralement criminelle. Quant à la portée spirituellement criminelle, elle est totalement absente. Certains se dédouannent d’ailleurs en précisant qu’ils ont abusé en dehors du cadre des offices sacerdotaux strictement dits. Ce qui montre, mieux que tout, le gouffre abyssal entre réalité et perception de leurs crimes. Le fidèle lambda a-t-il jamais su que masturbation, attouchements et viols étaient mis sur le même plan que « l’adultère », la fameuse « atteinte au sixième commandement » ? Et que la victime est qualifiée « complice de l’absolution », car partie prenante, si j’ose dire, de la scène de crime ? Comme tout ce qui est aberrant, on peine à le considérer central. Or ça l’est. On ne peut que se féliciter que le 8 décembre, ces crimes et délits sexuels quittent leur confortable « atteinte au sixième commandement » pour passer à celle, explicite, au « tu ne tueras pas ». J’avoue que partager ici mes premières impressions de lecture me fait du bien, car franchement il faut s’accrocher comme on dit. D’autant que je ne suis pas convaincue d’une totale et impérative mobilisation de tous les diocèses.

    • Anne,

      Je vous rejoins totalement.

      Je dois dire que j’ai découvert, il y a très peu de temps, que la contraception, la masturbation, le viol, sur mineurs ou majeurs, étaient mis dans la même catégorie d’atteinte au 6 eme commandement concernant l’adultère et que la victime était appelée « complice » dans certains cas. Sans parler des procédures aberrantes en vigueur dans les procès ecclésiastiques ( uniquement par écrit et sans que la victime soit jamais tenue au courant des décisions prises ).

      Oui ! Tout cela est effarant. Et on se demande même de quels cerveaux « malades « ont pu surgir de telles assimilations. Quand on ne sait pas distinguer la masturbation du viol, quand on ne sait pas distinguer un acte sexuel entre personnes consentantes d’un crime pedophile et qu’on englobe le tout sous le « péché d’atteinte à la chasteté « , il y a effectivement du souci à se faire pour l idéal moral et spirituel que l’on est censé représenter.

      Et s’il n’y avait que ces aberrations la…

      De même donc il ne semble pas que l’episcopat soit prêt à faire le geste qui s’impose pour réparer financièrement les dommages subis et à entreprendre une quelconque réforme permettant d’éviter des victimes futures.

  • Bonjour,

    Enfin, l’Église s’est décidée à descendre dans les méandres les plus sombres de l’âme de ses prêtres pédophiles.

    Enfin, elle prend conscience des dégâts. 330000 victimes, peut être plus, qu’elle honte !

    J’espère que parmi ce nombre de victimes il y est compté celles des communautés nouvelles ? Je rappelle que plus de 50 enfants ont été abusés au sein de la Communauté des Béatitudes.

    Il serait intéressant aussi de créer une commission indépendante concernant les abus spirituels, très liés avec les abus sexuels, car ils ont fait, eux aussi, des dégâts considérables.

    L’Église accéléra-t-elle enfin ses réformes structurelles ? Je ne le crois absolument pas !

  • La meilleure réaction que j’ai lue à ce rapport et celle de Philippe Arino :

    https://www.araigneedudesert.fr/category/phil-araignee/ https://www.araigneedudesert.fr/category/phil-araignee/

    Dans l’Eglise, comme dans la société, comme dans ce rapport le présupposé est le suivant :
     La pédophilie est un mal (ce qui est vrai)
     L’homosexualité est un bien et l’homophobie est un mal, le péché suprême Que 80% des victimes dans l’Eglise soit des garçons est un indice que la frontière entre pédophilie, éphébie, homosexualité n’est aussi tranchée que l’on voudrait le croire. On dit révéler un tabou (les victimes dans l’Eglise) pour en cacher un autre, sa véritable origine l’homosexualité et le lobby gay dans l’Eglise : il faut lire Sodoma de Philippe Martel.

    • Sauf que la distinction est tout à fait opérée entre pédocriminalité et homosexualité. Vous pouvez écouter l’entretien sur Radio Notre-Dame de Paul Ariès : https://radionotredame.net/2021/actualite/ciase-outre-lexcellent-travail-statistique-le-rapport-vise-encore-trop-bas-selon-paul-aries-344569/

      Quant à Sodoma, il s’agit bel et bien d’homosexualité entre adultes, pratiquée de manière dissimulée par des clercs ou religieux. Sodoma dévoile les arcanes de cette dissimulation.

      Il semble qu’une des pistes d’explication de l’agression à 80% de garçons prépubères par des clercs ou religieux soit un degré psychique d’immaturité s’identifiant à l’âge des garçonnets. Les entretiens conduits auprès d’abuseurs condamnés trahissent d’ailleurs une difficulté, pour ne pas dire une impossibilité, de reconnaître entièrement la responsabilité individuelle de l’acte criminel.

    • Monsieur,

      J’ai survole rapidement votre lien, n’ayant pu, je dois dire, aller plus loin, tant mon effarement pour ne pas dire plus, fut grand. En effet, vous confondez sciemment pratiques sexuelles entre personnes consentantes ( homo ou hétérosexuelles ) et pedocriminite. Profiter de ce rapport produit d’un immense travail, d’une écoute attentive et douloureuse des victimes, pour mener un combat contre l’homosexualité, tout en se gaussant, à peu de frais, des personnes légitimement atteintes par l’ampleur des faits, y compris la très courageuse V. Margron, est malhonnête aussi bien intellectuellement que moralement.

      .

      • Le blog en question est assez obscur. Il semble que son auteur, se revendiquant lui-même homosexuel, regrette l’interdiction des thérapies de conversion en France, au motif qu’elles sont lieu de rencontres et de parole. La pédocriminalité serait l’arbre qui cache la forêt : l’homosexualité cléricale infeste l’Eglise. Voilà, voilà, en tout cas ce que j’ai été en mesure de comprendre de cette prose indigeste. Si l’idée est de venir faire un tour sur l’Envers du décor pour faire de la pub à ce blog particulièrement confus, elle ne peut faire que pschitttt. Inutile de penser pouvoir détourner le fil des discussions sur le rapport de la Ciase et ces 330 000 personnes victimes.

      • Bertrand,

        Se servir du rapport Sauvé pour cracher sur les homosexuels, il faut le faire !

        Je pense qu’il n’est plus à démontrer que la pédophilie et l’homosexualité n’ont pas grand chose à voir, la première étant une perversion destructrice, la seconde une orientation sexuelle non choisie et pratiquée entre personnes adultes et consentantes. Seuls des esprits tordus ou homophobes peuvent aujourd’hui faire semblant de les assimiler. Par ailleurs, si ce sont des garçons, à 80%, qui ont été agressés sexuellement dans l’Eglise, c’est que :

        • dans ce monde masculin, ce sont eux que les clercs avaient sous la main et ils ne faisaient pas les difficiles.
        • Comme le souligne Anne Thoraval, l’immaturité sexuelle de ces clercs les poussent à se tourner vers ceux qui sont leur miroir AVANT la puberté.

        Enfin, comme le dit Marie-Christine, traiter Véronique Margron, qui lutte sans relâche aux côtés des victimes d’abus dans l’Eglise, de « gays friendly » (terme charmant que vous m’apprenez) est sans doute particulièrement insultant sous votre plume. Heureusement, il y a peu de chances pour qu’elle perde son temps à vous lire.

        • Anne,

          Je rajoute que, sans doute, dans le psychisme de ces clercs ou religieux, la femme leur ayant été présentée comme la « tentatrice » suprême, ( toujours le péché premier d’Eve😐), il était peut être moins tabou de s’en prendre à des garçons qu’à des filles, même si des petites filles ou des adolescentes n’ont pas été épargnées et que certaines communautés se soient fait presque une spécialité des agressions sexuelles sur novices ou personnes en accompagnement spirituel ( hommes ou femmes ).

          Il ne faudrait donc pas occulter que le rapport Sauvé traite aussi des agressions sexuelles sur majeurs par personnes ayant autorité, spécialement des religieuses, précédées le plus souvent de la mise en place d’une emprise spirituelle.

          Nous en avons, depuis un certain temps, des témoignages « édifiants « , en particulier sur sur ce blog.

          Quand les lois morales censées empêcher toute atteinte à autrui, de quelque nature qu’elle soit, ne sont plus respectées voire ne sont même plus perçues dans une communauté d’humains, sous des prétextes spirituels, on peut s’attendre à tout…Car le processus sectaire est alors à l’œuvre et toutes les perversions spirituelles, théologiques, sexuelles peuvent se donner libre cours.

          On peut penser en effet que certaines tendances de la théologie et de la spiritualité catholiques, une certaine conception de la sexualité, du clerc, de l’Eglise, de la souffrance, du pardon etc..favorisent tous les abus au lieu de s’opposer à eux, comme cela devrait être le but d’une morale se souciant d’abord du sort d’autrui. C’est ce que montre aussi le rapport Sauvé. Et c’est extrêmement grave…

          • Jean-Marc Sauvé a tenu à souligner l’extrême importance, sociale et morale, de l’Eglise catholique ; sur ce point, l’avis des membres de la Commission, pourtant de convictions et fois différentes, était unanime.

            Je le pense aussi.

            Vertigineux paradoxe ! Mais cela signifie aussi que ce qui se joue, c’est ni plus ni moins la survie de l’Institution catholique, unique et seule responsable de ce désastre. Par son inaction criminelle enchassée dans ce « corpus » aberrant, mais aussi par un esprit de soumission de la plus grande partie des fidèles, ce qu’il faut se garder d’oublier.

            Une réalité aussi dramatique ne peut se produire sans un contexte général. Ceux qui ont osé dénoncer, s’ils ont été méprisés par les hiérarchies, sont aussi devenus des parias pour les leurs la plupart du temps. Ce qui n’incitait guère les personnes victimes à dire la vérité du crime subi.

            Je vois mal comment les acteurs de la chute pourraient être ceux de la remontée. D’autant que je pense impossibles des réparations financières qui pourraient s’élever à plus de deux milliards d’euros (10 000 euros par victime par exemple, ce qui est en réalité très peu). Les diocèses n’en ont clairement pas les moyens, c’est certain.

            Il est donc possible qu’un temps historique s’achève, qu’une forme institutionnelle s’effondre, pour autre chose.

            • Anne,

              Je vous rejoins sur 2 points.

              • Ne pas oublier en effet la léthargie des fidèles incapables d’entendre ( ou ne voulant pas entendre ) l’impensable.
              • Par ailleurs, toutes les victimes n’ont pas besoin d’une réparation financière et certaines ne le demandent pas car toutes n’ont pas le même âge, la même situation financière.

              L’essentiel est que le principe en soit acquis car qui dit « réparation » dit aussi reconnaissance d’une responsabilité. Ce à quoi l’episcopat se refuse pour l’instant, en n’évoquant qu’une « aide « .Ce qui nous situe toujours dans le registre du don et non de la dette, de la charité et non de la justice.

              • Il ne faudrait pas non plus ( effet pervers ) que les fonds des diocèses soient renfloués par de grandes fortunes ; ce qui les en rendrait dépendants.
  • Il y a tout de même quelque chose de pourri dans la théologie catholique, du moins dans l’interprétation que les théologiens catholiques ont fait des écritures. Là où il est écrit « l’Esprit Saint te couvrira de son ombre. » les théologiens catholiques, du moins certains, traduisent : Marie, fille du Père, a engendré le fils de son père. Nul ne connaît Dieu ce qui n’a jamais empêché l’anthropomorphisme. Dans certains milieux les prêtres sont les représentants du Père. Et leur comportement envers leurs enfants « spirituels »mineurs, même s’il est inspiré par un instinct paternel refoulé et non par la pédophilie-perversion est à vomir. D’autres se prennent pour d’autres Christ et on connait la théologie tout aussi incestueuse des frères Philippe. De quoi faire douter et perdre la foi tant la religion n’est pas seulement l’opium des peuples mais une névrose, voire une psychose lorsqu’elle amène le clerc à la toute-puissance. Un crime est un crime. Et un crime relève des Assises. Un délit de la correctionnelle. Foin des tribunaux ecclésiastiques qui n’ont ni les moyens ni l’indépendance pour juger les crimes et délits sexuels, foin du droit canon qui reste fixé à la scolastique et ignore les sciences humaines.

  • Après audition du rapport, devant un parterre d’évêques et de supérieurs religieux, Véronique Margron a conclu (1heure 31) par une intervention dont « l’adresse » risque d’échapper à l’auditeur.

    Lisez attentivement :

    « Monsieur le Président,

    Mesdames et Messieurs, membres de la CIASE,

    Mesdames et Messieurs,

    Permettez-moi, aujourd’hui, d’en rester à cette adresse :

    Mesdames et Messieurs.

    Pour nous tous ici, si, pour recevoir ces pages de douleur et d’ombre de la mort, nous sommes là, évêques et supérieurs religieux, c’est avant tout dans nos vies de femmes et d’hommes que nous les recevons, depuis ce beau titre souverain qui nous engage, tous et chacun, de ‘’Madame’’ et ‘’Monsieur’’.

    Monsieur le Président, peut-on bien recevoir un désastre ? … »

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