Homosexualité, pédophilie dans l’Eglise… L’ex-conseillère du pape réagit

Mercredi 29 août 2018

Catherine Bonnet, 74 ans, pédopsychiatre et ancienne conseillère du pape sur la lutte contre la pédophilie, réagit après les déclarations du pape François.

Durant 4 ans, la pédopsychiatre Catherine Bonnet, qui se bat depuis plus de trois décennies aux côtés des victimes d’abus sexuels, a été membre de la commission pontificale pour la protection des mineurs instaurée par le pape François et chargée de le conseiller en matière de lutte contre la pédophilie.

Les propositions qu’elle défend n’ayant pas été entendues, elle a présenté sa démission en juin 2017. Le souverain pontife l’ayant refusée, cette croyante qui n’est « plus pratiquante depuis des années » a finalement quitté, très déçue, l’institution en février dernier, au moment de son renouvellement.

Que pensez-vous, en tant que pédopsychiatre, des déclarations du pape préconisant le recours à la psychiatrie lorsque des parents constatent les orientations homosexuelles de leurs enfants ?

CATHERINE BONNET. Je ne comprends pas, je trouve ça choquant d’en arriver à un tel raccourci. Je pense qu’il devrait s’informer avant de tenir de tels propos. L’homosexualité n’est pas une maladie psychiatrique !

François est également attaqué ces derniers mois sur sa gestion des scandales pédophiles. A-t-il failli dans sa lutte contre les abus sexuels au sein du clergé ?

Suite de l’article ici

Voir en ligne : http://www.leparisien.fr/societe/ho…

Vos réactions

  • Vik 10 mars 2019 17:37

    Maintenant, je suis d’accord toute personne humaine est précieuse et doit etre aimée mais en vue de son salut éternel. Le Christ a souffert pour chacun de nous. Que la Vérité triomphe.

  • Vik 10 mars 2019 17:30

    Franchement, je me demande où on va quand même la conseillère spéciale du pape, ne prend pas l’homosexualité pour ce que c’est, un desordre dans la création telle que Dieu l’a créée. Lisez st Paul, les pères, les propheties des saints sur les derniers temps, tous disent en vérité que l’homosexualité est un péché. Maintenant on ne peut plus dire ce qui est sans avoir à rendre des comptes à la justice des hommes. Soyons vaillants et préférons la Loi de Dieu. Il en va de notre survie, celle de nos âmes.

  • Françoise 16 septembre 2018 12:55

    Les pédophiles qu’ils appartiennent ou pas au clergé s’attaquent aux deux genres, Agapé. Ce n’est pas le genre de l’enfant qui les attire, c’est plutôt leur isolement, le fait qu’ils ne puissent se défendre face à l’adulte.

    Et concernant le suivi psy post prison, il y a des structures qui existent pour ça. Mais il faut faire appliquer l’obligation de soins étant donné le côté incurable.

    L’association l’Enfant Bleu en France reçoit aussi bien des victimes que des pédophiles. Et ça fait des années que l’association demande des relais en région pour aider aussi bien victimes que pédophiles. Au sein de l’association, il y a des psy engagés sur ces questions. Il existe aussi des traitements médicamenteux pour apaiser les crises des pédophiles. Et dans le cadre de l’obligation de soins, des piqûres à effet retard, comme pour les psychotiques qui ne peuvent pas se raisonner suffisamment pour prendre leur traitement quotidiennement.

    Après, peut-être y a-t-il des structures spécifiquement religieuses à recréer, un peu comme les centres du Paraclet, pour que religieusement, il y ait un soutien pour les clercs pédophiles (démis de leurs fonctions bien évidemment et sans contact avec les enfants), des espaces de partage, de parole, peut-être aussi de soutien social et économique pour les plus en difficultés. Les clercs non pédophiles les plus en pointe sur ces questions peuvent se réunir et partager leurs expériences pour mutualiser les savoirs et créer tous ensemble des espaces adaptés, éventuellement avec l’appui d’associations déjà spécialisées. Et l’ordre des serviteurs du Paraclet peut aussi remettre en activité les conseils de Fitzgerald.

    Les ressources sont là. Après, comme pour n’importe quoi, c’est la volonté politique qu’il faut pour agir vraiment.

    Mais il faut déjà que les archives de la CDF soient ouvertes, que tous les dossiers soient traités. C’est un travail pharaonique qui s’annonce. Mais qui devra être fait. Sinon, c’en est fini de l’institution.

    Et il faudra traiter aussi les congrégations criminelles abusives. Pas attendre que les dernières victimes survivantes de ces institutions soient décédées. Je pense en écrivant cela à différentes congrégations qui ont géré des orphelins, des garçons, des filles et qui les ont torturés, abusés, utilisés comme esclaves… Dernièrement sortait un énorme scandale sur une série d’orphelinats US de la congrégation de la Providence, avec des témoignages aussi effroyables que ceux qu’on a pu lire au Québec via les victimes orphelins de Duplessis ou ceux de Suisse comme le témoignage de Louisette Buchard Molteni ou ceux d’Irlande (Mother and babies homes, couvents prisons, écoles industrielles).

    https://www.nouvelobs.com/monde/20180829.OBS1535/etats-unis-les-recits-glacants-des-survivants-d-un-orphelinat-de-l-horreur.html

    Là aussi il s’agit de politique globale institutionnelle. De crimes sur enfants qui sont les mêmes d’un pays à l’autre. Dans ce cadre, par contre, il y a coresponsabilité des états et de l’institution cléricale romaine, des congrégations. Ce qui demandera un jugement pénal triple. Et des réparations triples également. Parfois quadruples comme pour l’exemple des orphelins de Duplessis au Québec puisque l’ordre des psy était impliqué aussi.

    Avant que tous ces dossiers soient réglés, de longs procès au pénal auront lieu et des mises sous tutelle successives sur ces questions. Et sans doute des réunions internationales aussi.

  • agapé 16 septembre 2018 09:27

    Merci Françoise, Reste à savoir si ce pretre a raison : la pédophilie est elle vraiment incurable et faut il mettre tous les pédophiles sur une ile déserte pour proteger la société ? Dans ce cas là, toute la société serait en tort ? car elle laisse aussi sortir les pédophiles de prison, leur peine étant purgée. Et puis, parmi les éléments à clarifier dans ces différentes affaires dont on entend parler : sommes nous en présence de pédophilie ou de prédation hétérosexuelle et homosexuelle ? En fonction des réponses, les moyens à mettre en œuvre sont à mon sens différents…

  • Françoise 15 septembre 2018 20:15

    Bonsoir Agapé

    J’ai surtout l’impression que se sont les articles les plus généralistes qui ne traitent pas de l’ensemble de la problématique. Mais si vous cherchez bien, vous allez trouver des documents qui expliquent bien la situation.

    Si l’on remonte avant le concile Vatican 2, le Vatican a eu l’opportunité de traiter et de régler le problème en interne avec le concours actif de Gerald Fitzgerald et des Serviteurs de l’Ordre du Paraclet. Sauf que, en 1965, P6 interrompt tout ce qui avait été mis en place au niveau des centres de traitement, des démarches d’internement, de l’achat de l’île de Carriacou (Caraïbes) et il décide, contre les avis de Fitzgerald qui explique depuis 1952 que la pédophilie est incurable et que les prêtres pédophiles sont ultra dangereux pour les enfants, de quand même les maintenir en poste et les déplacer. C’est le documentaire d’Alex Gibeney, Mea Maxima Culpa qui en parle le mieux en français, avec le témoignage de la politique d’après 1965, commentée par un témoin qui a été nommé sur ces sujets, Patrick J Wall et qui a quitté la prêtrise tellement il était écœuré de voir ce qu’on lui demandait de faire (à savoir faire pression sur les victimes et les familles pour qu’elles ne portent pas plainte et les acheter financièrement, diocèse par diocèse). Le documentaire est visible sur Youtube. Vous pouvez le visionner très facilement.

    Tout ça pour dire que le règlement interne et la prévention sont impossibles étant donné que l’institution cléricale refuse de dénoncer au pénal les clercs, refuse de les interner et les isoler des enfants et aussi de les traiter médicalement.

    A partir de là, la seule solution envisageable, c’est déjà un procès pénal international pour responsabiliser le Vatican puisque c’est une politique générale qui a été décidée et appliquée et jamais désavouée par les épiscopats, à aucun moment et encore jusqu’à aujourd’hui.

    Ensuite, il s’agit de mettre le Vatican sous tutelle, tutelle qui ouvrira les archives de la CDF et règlera en collaboration avec le volet financier, toutes les réparations qu’il y a à faire.

    Viennent en complément des procès nationaux des principaux évêques, cardinaux qui ont appliqué cette politique, en parallèle aux procès au pénal qui concernent les pédophiles eux-mêmes.

    Et en terme de prévention, il y a des cellules à monter, une vraie éducation sexuelle au sein du clergé, qui est nécessaire au vu de l’immaturité de la plupart des séminaristes et des clercs et ce sera pas de la tarte ni du luxe. Richard Sipe, bénédictin, a fait des études sur le sujet très précises et donne des appréciations sur la question sur plusieurs livres. Je vous mets un extrait qui a été diffusé par le collectif des prêtres mariés.

    http://www.pretresmaries.eu/pdf/fr/387-Abbate.Sipe.Barbero.fr.pdf

    Sipe est décédé en août dernier. C’était vraiment quelqu’un qui a fait un énorme travail d’analyse de la problématique, qui a remis de nombreux rapports, sans hélas être suivi.

    En fait si on résume bien la situation, le Vatican a eu les moyens humains et financiers de traiter le problème. Il a choisi de ne pas le faire par corporatisme, pour préserver une image de marque au détriment des enfants, des familles et en multipliant le nombre de crimes et de victimes jusqu’à aujourd’hui. Les clercs qui ont dénoncé ces situations, ont été pour la plupart menacés, sont au final partis, écœurés. Ce qui est normal. Ceux qui sont restés ont laissé faire sans jamais rien dire. On arrive à la situation actuelle.

    Et le pire c’est qu’on ne peut pas faire confiance au Vatican puisque même pour les réparations financières, les diocèses maintenant s’organisent pour créer une ruine artificielle en déplaçant l’argent sur un autre diocèse, juste le temps que la justice déboute les victimes. Et hop, dès que les victimes sont déboutées, l’argent réapparaît, comme par miracle. Je l’ai appris via différents articles américains des cabinets d’avocats, notamment celui de Jeff Anderson qui s’est exprimé à plusieurs reprises sur le sujet.

    Quand vous voyez ce genre d’attitude de brigand, vous vous rendez bien compte que le Vatican ira jusqu’au bout dans le non règlement et ne souhaite pas assumer le problème criminel.

    Donc la solution qui se dessine, c’est la mise sous tutelle via des organisations internationales qui ne sont pas du Vatican et qui contraindront l’état et l’institution avec des relais au sein des épiscopats, à livrer la totalité des archives et qui seront derrière pour régler les dus aux victimes et faire arrêter les clercs coupables, les traiter psychiatriquement au moins pour que les symptômes soient plus apaisés chez ces hommes. On ne peut pas agir autrement.

    Et ce sera le moindre mal, parce que honnêtement au regard de l’amplitude criminelle depuis ne serait-ce que 1965, il y aurait de quoi décréter la fermeture totale de l’institution pour crimes répétés et décidés au plus haut niveau sur enfants.

    Les victimes de toute façon, comme la société civile iront jusqu’au procès pénal international. Et réclameront la mise sous tutelle sur ces questions. L’ampleur est telle, les dégâts aussi, le nombre de victimes si important, qu’on ne pourra pas agir autrement.

    Après, bien sûr, ce n’est que mon opinion personnelle au regard de la situation et au vu de ce que j’ai appris et apprends encore aujourd’hui sur le sujet. Je ne crois pas que le pape ait envoyé la lettre par hasard à l’ensemble des croyants s’il n’avait pas compris qu’il n’était pas possible d’agir en interne. Donc la société civile va devoir se charger du problème avec les victimes et les tribunaux internationaux. Après, Sipe a laissé énormément de conseils, de travaux pour faire de la prévention en interne. Vous avez des tas de psy qui ont écrit sur la question aussi. Il y a de quoi créer un programme d’éducation et de formation pour éviter ces situations. Après c’est une question de volonté politique.

  • agapé 14 septembre 2018 23:12

    Evidemment que ce sont des crimes et qu’ils sont scandaleux, on ne le dira jamais assez. Ensuite chacun est libre par rapport à sa relation à l’Institution. Mais l’indignation ne suffit pas pour éradiquer ces phénomènes. Il faut pour les prévenir un diagnostic rigoureux et comme je vous l’ai dit précédemment, les éléments auxquels les médias nous donnent accès actuellement , ne sont pas suffisants pour me donner une idée de ce qu’il faut faire. PS Merci pour le site que vous m’avez communiqué.

  • Françoise 14 septembre 2018 14:30

    Bonjour Agapé

    Si en théorie je peux être d’accord avec vous, j’ai envie de vous dire quand même, tout est politique. Vous mangez, vous dormez, vous vous lavez, c’est politique. Vous échangez des savoirs avec quelqu’un c’est politique. La moindre chose l’est. Et ça il me semble que ça devrait faire partie d’un niveau de conscience général dans la population, peu importe où l’on se place et d’où l’on parle. Une fois qu’on a dit ça, il y a derrière ces questions un immense cri de justice. La pédophilie qu’elle s’impose dans un cadre familial, scolaire, religieux, sportif est un crime qui ravage la personne qui la subit de façon durable et au moins en partie définitivement. C’est un crime contre l’humanité et qui s’exerce sur des enfants. Donc des êtres en devenir que des adultes sciemment, vont handicaper à vie, mutiler, pousser au suicide et à diverses addictions par les crimes sexuels. C’est donc quelque chose d’extrêmement grave. Ca a des répercutions dans toute l’existence, jusqu’au moindre geste quotidien.

    L’institution manifestement, a fait le choix en 1965 et contre l’avis de Gérald Fitzgerald, d’opérer une politique de dissimulation et de protection des prêtres pédophiles partout dans le monde. C’est un choix délibéré. Personne n’a poussé P6 à prendre cette décision et à l’imposer partout et dans tous les épiscopats du monde. Il a pris la décision seul. Et les successeurs dont le pape actuel ont tous appliqué sciemment cette politique sans à aucun moment en parler vraiment et la remettre en cause et en question. Bien au contraire, les faits montrent que cette dissimulation et protection a été suivie et est encore suivie par tous les épiscopats de façon militaire ou presque et avec un cloisonnement très important pour que le moins possible d’informations sur ces sujets sorte, soit porté à la connaissance de tous.

    Rien que par rapport à ça, l’institution devrait encourir un procès pénal international.

    Comment l’institution peut nous sortir un discours de protection de la vie, des enfants et en même temps organiser sciemment la poursuite de crimes et la démultiplication des crimes sur enfants et des criminels, presque encouragés et soutenus pour violer, abuser, torturer des enfants ? Ca voyez-vous, c’est quelque chose de tellement contradictoire, de tellement criminel, qu’il n’y a plus de mots pour en parler.

    Tous les cardinaux savent tout ça. Ils ne sont pas ignorants. Ceux qui ont bossé au St Office (CDF aujourd’hui) encore moins. Ils reçoivent tous les dossiers qui concernent ce domaine. Toutes les réclamations, toutes les plaintes, toutes les alertes atterrissent là. Ils les lisent, ils en parlent. Ils les classent et font des rapports aux papes. Ils voient bien l’évolution, épiscopat par épiscopat, la gravité des crimes, le nombre de victimes qui augmente.

    Comment continuer à feindre l’ignorance et l’absence d’informations sur ces sujets, le côté récent de ces crimes ? On atteint des sommets d’hypocrisie qui sonnent comme un immense mépris ironique, une sorte de doigt d’honneur géant envers les croyants, les victimes et toutes les autorités qui luttent pour essayer de traiter ce problème criminel pédophile.

    Et ça, c’est terrible.

    Pour répondre à votre question sur les tenants et aboutissants sur ces dossiers, on commence à avoir une petite idée au moins pour certaines affaires de pédophilie cléricale. On sait que sur certains cas, il y a une co-responsabilité d’état. Sur d’autres, uniquement une responsabilité institutionnelle cléricale.

    Quelques exemples concrets :

    http://plus.lapresse.ca/screens/d2041ce0-f8c7-49bc-8f82-725ceecb5a61__7C__d32I0ooCiEri.html

    https://blogs.mediapart.fr/monkeyman/blog/060318/humour-le-pape-decouvre-son-palais-desclaves

    Rien que cela devrait montrer à l’institution dans son ensemble le côté insupportable de violence, d’injustice, de mépris accumulé.

    Vous comprenez pourquoi en suivant, on peut avoir envie d’en finir avec une institution et tout ce qu’elle contient et qui par son attitude empile crime sur crime sur crime…Dans une espèce de frénésie no-limites. C’est à dire faisons croire que nous traitons le problème tout en continuant de ne pas le traiter et continuant de protéger les criminels impliqués, d’empêcher que justice leur soit rendue.

    Comment voulez-vous qu’en apprenant tout cela, le Peuple de Dieu ne soit pas non seulement indigné au plus haut point, au bord de vomir, mais ne se sente pas hautement trahi par l’institution en qui les croyants pensaient pouvoir placer leur confiance ?

    Quel sens peut avoir encore l’institution quand elle commet de telles atrocités sciemment tout en prêchant amour, paix et protection des plus faibles ?

    Vous voyez bien que l’on est loin de l’idéologie, et même de la politique devant ces faits criminels. On est dans le non-sens le plus absolu.

    Qu’aucun croyant sincère ne peut cautionner. C’est plus possible.

    Après comment essayer de retrouver du sens ? Peut-être déjà en ouvrant les archives de la CDF, toutes les archives. Et en demandant une mise sous tutelle pour traiter le problème pédophile au plan institutionnel. On y arrivera je pense que comme ça. Et peut-être au bout de quelques années, il y aura peut-être un semblant de confiance à nouveau.

    En attendant, au regard de tout ce qui est dévoilé, c’est impossible. La seule chose qui monte au cœur de tous ceux et celles qui découvrent tout ça c’est …Justice…justice pour tous ces crimes.

  • agapé 13 septembre 2018 23:52

    Bonsoir Françoise, Je n’accuse absolument pas les associations de victimes. Je pense qu’il y a eu (ou il y a )des prédateurs qui se soutiennent entre eux et que si certains tombent, c’est souvent parce qu’ils sont lâchés par d’autres ou même parfois injustement accusés pour couvrir d’autres….. On parle beaucoup de tous ces scandales mais nous avons peu d’informations concrètes. On nous parle de nombreux scandales, dans différents pays, mais pour agir sur les causes, il faut connaitre toute la complexité de ces réalités qui sont peut etre localement différentes. Ainsi, j’ai de nombreuses questions sans réponse : ces agressions ont elles été commises dans le cadre d’institutions éducatives ( type internat, ou école) ou dans des paroisses…. Nous manquons de précisions sur l’age des victimes, leur sexe, leur milieu social…..Ainsi que sur la nature et la récurrence de ces agressions, celles commises aujourd’hui sont elles les m^mes que celles commises dans les années 40 ? Comment ces affaires ont elles été étouffées ? Qu’en disent ce qui l’ont fait ? Il y a bien d’autres questions. Il me semble que sans un examen concret de cette réalité , tenant compte de toute sa complexité nous tomberons dans des commentaires moralisateurs ou idéologiques. Nous voyons bien comment se développent actuellement les différents commentaires : de ceux qui veulent, tel Vigano, revenir au rigorisme moral ( et remettre en question la politique du pape actuel) de ceux au contraire qui trouvent dans ces scandales un moyen de délégitimer les paroles que l’Eglise prononce au niveau éthique, désavouer la hiérarchie institutionnelle, remettre en cause le célibat consacré etc… Toutes ces postures idéologiques tirent trés rapidement des conclusions sur ce qui devrait être fait ou non par l’Eglise pour prévenir d’autres crimes, idem pour les les prélats qui se revêtent de cendre….. Mais je pense que la seule prévention commence par une prise en compte réelle des choses en laissant de côté tout à priori politique et idéologique.

  • Françoise 10 septembre 2018 13:39

    Bonjour Agapé

    J’aimerais comprendre alors si Pierre Vignon n’est pas en cause, si vous accusez les associations de victimes d’opportunisme quand leurs présidents, membres réclament la démission de Barbarin, dans le but selon vous de cacher d’autres crimes ? Mais cacher d’autres crimes de qui ? Des crimes commis par les victimes ? Des crimes qui n’ont rien à voir avec le clergé ?

    J’aimerais comprendre le fond de votre pensée à ce sujet.

    Pour ce que nous savons tous, les deux associations ont été fondées par des victimes à la suite de crimes avérés de clercs, religieux, religieuses dans l’exercice de leurs fonctions. Quand ces associations, aux côtés de Pierre Vignon réclament la démission de Barbarin, il y a un précédent judiciaire et criminel. Ce n’est pas une demande en l’air. Et cette demande n’est pas différente non plus de ce qui se passe dans d’autres pays en pareil cas : vous pouvez prendre l’Australie, l’Argentine, le Chili, les US.

    Si l’on part du postulat que tout enfant croyant doit pouvoir dans un cadre religieux et en l’occurrence catho romain, pouvoir évoluer sans crainte d’agression physique, psychologique ni sexuelle, alors le clergé logiquement doit pouvoir assurer et s’engager à préserver leur sécurité et ne pas attenter à leur intégrité physique, psychique, sexuelle. Le Vatican a ratifié il me semble les droits de l’enfant au plan international, alors même que l’Etat ne comptait sur son sol que 16 enfants. Il s’est donc engagé et par delà l’Etat, via l’ensemble de sa hiérarchie religieuse, à respecter ces droits fondamentaux de l’enfant. Quand donc des hauts prélats protègent des clercs pédophiles, dissimulent leurs crimes, promotionnent les dits criminels pédophiles, organisent leurs déplacements de diocèse en diocèse, de région en région sans jamais les dénoncer à la justice au mépris des victimes et des risques pour les enfants des diocèses et régions, ils bafouent les engagements signés par le Vatican et participent à la démultiplication des victimes et des crimes pédophiles.

    Quelle crédibilité peut avoir un tel responsable religieux après mise en lumière de ces faits criminels et de sa part de responsabilité dans ces affaires ? Comment prétendre lutter contre la pédophilie cléricale quand le plus haut prélat français a organisé la dissimulation et la protection de clercs pédophiles ? Ca paraît très compliqué.

    Pour qu’une telle politique de lutte soit possible, il faut que le responsable épiscopal donne l’exemple. S’il fait contre-témoignage, comment voulez-vous pouvoir lutter efficacement contre ce fléau ?

    Nous sommes loin d’avoir le niveau de coordination et de lutte de nos voisins suisses par exemple. La moindre des choses serait d’avoir des prélats qui ont une parole réellement claire sur ce sujet, comme on peut les lire et les entendre chez Mgr Charles Morerod ou bien chez Gabriel Ringlet par exemple.

    https://abus-sexuels.cath.ch/

    C’est pourtant au départ, la même culture religieuse, les mêmes organisations hiérarchiques, les mêmes problématiques criminelles qui se posent. Avec en plus, les crimes commis contre les enfants placés, ceux concernant des internés administratifs, et ceux concernant les Jenisch. Et la Suisse a aussi le handicap des langues différentes pour communiquer : suisse romand, suisse allemand, suisse italien, dialecte Jenisch.

    Pour autant, ça a l’air d’être plus facile en Suisse depuis quelques années de parler clair et vrai de la pédophilie cléricale. Et de dire que c’est un crime très grave, inacceptable, de prendre des mesures concrètes à ce sujet tant au niveau réparation financière que discours, que protection des enfants.

    Qu’est-ce qui fait blocage chez nous en France au plan clérical et épiscopal pour traiter le problème ?

    Pourquoi c’est si compliqué pour des évêques français de parler de pédophilie en tant que crime ?

  • agape 9 septembre 2018 09:50

    Je ne parle pas du père Vignon car je ne le connaîs pas. Je pense que certains scandales sont cachés et tus puis montés en épingle ou même parfois inventés pour en cacher d’autres et protéger des réseaux Les analyses peuvent tendre à encourager le retour d un rigoriste moral qui a pourtant fait tellement de mal d un puritanisme ou au contraire du laxisme . C est pour cela que je me méfie d analyses sans nuance…

  • Françoise 8 septembre 2018 13:28

    Bonjour Agapé

    Je doute fortement que Pierre Vignon ait fait sa pétition pour dédouaner l’institution de crimes plus grands. Et la Parole Libérée n’est pas du tout non plus sur ce registre. Sinon, croyez-vous qu’elle aurait rejoint la structure internationale pour justement mettre en demeure toute l’institution et l’état du Vatican ?

    Que le dossier soit complexe, oui. Mais il y a quand même si on observe l’institution et qu’on lit aussi bien les travaux de Richard Sipe, que ceux de Patrick J Wall, que les constats qui ont été faits par le groupe Spotlight, ceux établis par Nuzzi aussi via des témoignages internes d’institutionnels, une réelle volonté de ne pas traiter le dossier pédophilie. Alors même que l’institution entre 1947 et 1965 pouvait le traiter et empêcher des tas de prêtres pédophiles de faire des milliers de jeunes victimes. Les victimes de Preynat, de Grassi, de Pell et de tas d’autres prêtres pédophiles n’auraient jamais été victimes de ces clercs si l’institution avait suivi les conseils de Gerald Fitzgerald.

    C’est cela le plus révoltant, avec le silence institutionnel total et cette rétention volontaire d’information sur des affaires criminelles aussi atroces. Car tous les hauts prélats sont au courant. Tous appliquent manifestement sans discernement, cette politique de dissimulation et de protection des prêtres pédophiles. Parce que cette pédophilie contribue à asseoir la domination, l’emprise institutionnelle sur le reste de la population. Et ce depuis les débuts de l’institution et le recrutement enfantin pour remplir couvents, monastères, abbayes, séminaires.

    Et c’est cela qui est insupportable. Qu’on soit victime comme les adhérents de la Parole Libérée ou simple clerc comme Vignon constatant ces atrocités et le comportement des supérieurs hiérarchiques dans ces affaires criminelles, ou simple croyant non victime comme la plupart des signataires de la pétition.

  • agapé 6 septembre 2018 23:06

    Bonsoir, Françoise, Son tweet date du 28/08/2018, mais peu importe…. Caroline FOUREST ne dédouane pas l’Eglise, ni François mais dit que les choses sont complexes. Et là, je suis totalement d’accord avec elle. Mes réserves ne portent pas sur la culpabilité de l’Eglise. Je pense m^me que l’Eglise est beaucoup plus coupable que ce dont on l’accuse. Malheureusement, le prince du mensonge s’ingénie à brouiller les cartes, et ceux qui accusent peuvent par exemple le faire pour se disculper eux même ou pour cacher de plus grands crimes. Je veux dire que je ne conteste pas la gravité des faits mais plus leur analyse qui ne souligne pas assez cette complexité.

  • Françoise 5 septembre 2018 23:19

    Les victimes quand des psychiatres ont fait de faux diagnostics de débilité mentale sur elles comme au Québec, les victimes ont mis en cause aussi les psy, le gouvernement, pas que l’institution cléricale québécoise. Si vous avez regardé le documentaire, l’ordre des psy a failli reconnaître ses responsabilités mais s’est rétracté pour ne pas avoir à indemniser les victimes. Et le pire du pire, c’est que pour obtenir réparation du préjudice, les victimes québécoises ont dû signer un papier dans lequel elles s’engagent à ne pas poursuivre au pénal l’institution cléricale romaine comme le gouvernement québécois. Vous imaginez l’horreur sur des personnes qui ont passé toute leur enfance dans des hôpitaux psy alors qu’elles n’étaient pas malades ni débiles, ont été violés, abusés, utilisés comme domestiques corvéables à merci pour religieuses, clercs, psy, réduits à la misère à leur sortie, qui ont vécu toute une vie d’adulte complètement marginalisée et misérable et à qui l’Eglise et le gouvernement disent : pour avoir réparation financière, tu signes pour ne pas dénoncer les crimes dont tu as été victime. Vous trouvez pas ça pervers et ultra violent ?

    Dans le cadre de l’institution cléricale, il s’agit de dispositifs récents et que tous les diocèses n’appliquent pas forcément. C’est bien pour ça qu’il y a la pétition qui est une protestation d’un clerc et des associations catholiques qui reçoivent des victimes qui n’ont pas bénéficié de cette prise en charge. Et qui voient toujours l’institution continuer une politique de déplacement, de dissimulation des clercs pédophiles.

    Cette politique institutionnelle, elle date de 1965. A partir du moment où P6 a décidé de ne plus traiter le problème pédophile clérical, malgré les rapports alarmants de Gerald Fitzgerald de l’Ordre des Serviteurs du Paraclet (qui gérait les centres de traitement pour prêtres pédophiles depuis 1947) et du projet que Fitzgerald avait d’enfermement sur une île des Caraïbes, parce qu’il savait que les clercs pédophiles étaient incurables et qu’il fallait les mettre hors d’état de nuire et ne pas les mettre au contact d’enfants.

    Cette information se trouve dans le documentaire d’Alex Gibeney qui s’appelle Mea Maxima Culpa et qui traite de l’affaire pédophile Lawrence Murphy. Le passage sur Fitzgerald est à 36:10 minutes du documentaire, que vous pouvez trouver en français sur Youtube. Patrick J. Wall ancien prêtre, Richard Sipe, spécialiste sur le sujet pédophilie cléricale parlent de cette politique et de Fitzgerald.

    Le souci, c’est que à aucun moment, notre épiscopat qui pourtant sait tout ça n’en parle ouvertement. A aucun moment un pape n’a parlé de cette politique vaticane qui s’est répercutée jusqu’à aujourd’hui et a démultiplié le nombre de victimes et de crimes pédophiles sur des enfants qui n’avaient pas à vivre ces horreurs.

    Tous les épiscopats ont reçu ces directives vaticanes de P6 et ces dernières n’ont été contestées par aucun haut prélat, aucun épiscopat. Et tous les hauts clercs connaissent l’histoire de Fitzgerald et sa tentative de traiter le problème entre 47 et 65. Le St Office aussi. Les papes aussi. Mais personne ne dit rien. Les croyants, la société civile doivent enquêter sur le sujet pour découvrir ces réalités et quand l’info sort, nos institutions religieuses, les médias religieux ne parlent surtout pas de tout ça.

    Pourquoi ? J’aimerais comprendre.

    Si vraiment ils avaient à cœur de lutter contre ces crimes, vraiment dénoncer les collègues quand ils commettent ces crimes et faire en sorte que jamais ces dits collègues puissent se retrouver en poste avec des enfants, ou disposent d’un poste clérical, vous croyez pas qu’ils auraient dévoilé tout ça ?

    Mais non. Il faut des scandales retentissants dans des tas de pays de culture catho, des milliers de victimes pour qu’acculée, l’institution commence à agir un tout petit peu. Et encore, faut la pousser à agir régulièrement. Parce que tout est fait pour faire croire qu’il y a du progrès, mais ça reste plus souvent dans le discours que les actes.

    Pourquoi c’est si grave ? Parce qu’il n’y a pas que les viols physiques, il y a la trahison spirituelle, le viol spirituel. Certaines victimes n’hésitent pas à parler d’inceste spirituel, ce qui est doublement grave.

    Si Barbarin n’est pas capable de mesurer la gravité de ces crimes et la durabilité dans le temps des traumatismes, la gravité de ne pas avoir dénoncé à la justice pénale ni viré Preynat, s’il est incapable d’admettre qu’il a participé à la perpétuation de ces crimes, il doit démissionner.

    Parce que vu que c’est lui le chef de l’épiscopat, il doit donner l’exemple. S’il n’agit pas pour protéger les enfants, comment voulez-vous que les diocèses décident de le faire, d’appliquer une politique de sanction si Barbarin ne le fait pas lui-même ? Ce type de comportement bloque toute évolution au sein de l’épiscopat, et spécifiquement sur ce dossier concernant la pédophilie cléricale. D’où la pétition et la demande de démission du cardinal. Qui a été opérée aussi en Australie, au Chili. Barbarin n’est pas le bouc émissaire. D’autres hauts prélats qui ont agi comme lui ont été confrontés aux mêmes procès, aux mêmes demandes de démission. Et certains ont démissionné. Ce n’est donc pas une exclusivité demandée à Barbarin mais cette démarche s’inscrit dans les mêmes procédures que d’autres pays où les hauts prélats ont choisi de dissimuler sciemment les crimes pédophiles cléricaux et protéger leurs auteurs.

  • Françoise 5 septembre 2018 22:36

    Bonsoir Agapé

    Je suis justement allée voir sur son compte twitter autant que sur son blog personnel et je n’ai pas trouvé cette réflexion ; donc je ne me demande bien d’où elle sort. Je n’ai vu ce twitt mentionné que sur Causeur. Du coup, je me pose des questions quant à la réalité de ce twitt. A moins qu’elle l’ait supprimé. Ce qui peut aussi être possible. Mais ne l’ayant vu nulle part ailleurs que sur Causeur, j’ai quelques doutes…

  • agapé 4 septembre 2018 13:38

    Je ne comprends pas cet article : les éveques ont depuis longtemps l’obligation de signaler aux autorités judiciaires. La protection de l’Enfance et donc aussi la lutte contre la pédophilie et les abus de tout ordre, en tant qu’assistante sociale, c’est mon travail quotidien. Dans ce cadre, je cotoie régulièrement des pédopsychiatres et psychiatres qui omettent de signaler des faits graves, des présomptions très préoccupantes. Je suis donc étonnée qu’elle ne remettent pas aussi et d’abord en question sa profession. Vous me direz « ne faisons pas d’amalgame » Et vous aurez raison. Mais alors, pourquoi ne pas avoir le m^me regard sur l’Eglise ?

  • agapé 4 septembre 2018 13:17

    Il faut lutter de manière radicale, contre la pédophilie et les abus sexuels, mais il me semble erroné et injuste de se polariser uniquement sur l’institution ecclésiale. C’est une manière d’oublier que les abus sexuels sont un problème de société. La stratégie du bouc émissaire permet aussi de protéger des coupables auxquels on fait du coup moins attention.

  • agapé 4 septembre 2018 13:07

    C’ est sur son compte twitter ,Françoise…..Et la connaissant, si elle avait estimé qu’un journal travestit ses propos, elle l’aurait de suite fait savoir…..

  • Françoise 4 septembre 2018 10:48

    Effectivement, aller voir un psychiatre peut aider. Mais tous les psychiatres vous diront que l’homosexualité ne requiert aucune prise en charge psychiatrique. Ce n’est pas une maladie mentale et cela ne nécessite aucun traitement psy. Par contre que des parents aient besoin de consulter seuls parce que l’homosexualité de leur enfant leur pose un problème psy grave, pourquoi pas.

    Mais ce n’était pas le sens de la phrase du pape qui recommandait aux parents de profiter de ce que l’enfant est mineur et donc sous leur autorité parentale pour lui imposer un traitement psychiatrique. Ce qui veut dire qu’il considère toujours l’homosexualité comme une maladie mentale.

    Et quand on sait un peu ce qui se passe dans certains pays avec ces cliniques clandestines qui sont de véritables centres de tortures pour jeunes homos, jeunes que leurs propres parents font enlever par des policiers corrompus pour les placer dans ces cliniques et tenter de les faire devenir hétéros par la torture, le propos papal est vraiment odieux.

    Maintenant, peut-être que ces cliniques, vous trouvez ça très bien, les tortures qui s’y pratiquent aussi. Que des enfants de 10 à 12 ans s’y trouvent enfermés par leurs propres parents, vous trouvez ça formidable aussi. Moi pas. Et que le pape vienne appuyer ces atrocités dans son discours, sachant que déjà sur les couvents prisons, l’institution cléricale prétendait réformer les filles enceintes hors mariage (par la torture, le travail forcé et le vol et la vente de leurs bébés) mais aussi les enfants définis pour la plupart par l’institution de déficients mentaux (certains enfermés avec de véritables malades mentaux et traités comme eux, notamment au Québec ou en Suisse), me choque au plus haut point. Se sont toujours les mêmes formules alambiquées, et concrètement, les mêmes atrocités, les mêmes abus et les mêmes crimes derrière.

    Ci-joint, le documentaire québécois sur les Orphelins de Duplessis qui illustre bien le glissement vers l’internement d’enfants tout à fait normaux définis par l’Eglise comme déficients mentaux parce que de familles pauvres.

  • Françoise 4 septembre 2018 09:50

    Je n’ai trouvé aucune déclaration de Caroline sur le sujet, hormis un truc sur un article de Causeur (extrême droite) qui prétend rapporter un tweet qu’elle aurait posté. Mais quand on clique pour aller y voir de plus près, on ne trouve aucune déclaration de la dite Caroline sur le sujet. Bizarre, vous avez dit bizarre ?

  • agapé 3 septembre 2018 20:17

    Je me demande si nous avons lu la même interview, même Caroline FOUREST qui n’a jamais été tendre envers l’Eglise invite à relativiser et à resituer ces paroles dans leur contexte.

  • 3 septembre 2018 09:37

    J’aime bien votre post, Luciole. Je voudrais seulement y ajouter que le recours à un psychiatre n’est pas un opprobre. Le psychiatre aide à surmonter les difficultés. Or, l’apparition et/ou la révélation de tendances homosexuelles constitue très généralement une difficulté pour la personne concernée comme pour sa famille. Le recours à une aide compétente ne paraît pas superflue dans un tel cas.

  • Françoise 1er septembre 2018 11:49

    Bonjour Luciole

    Qu’on prenne le texte issu de Libération ou qu’on écoute simplement F1 dans l’avion, le propos est aussi choquant et détestable.

    D’autant plus grave que F1 venait de rencontrer des victimes de couvents prisons, des enfants survivants de mother and babies homes, d’écoles industrielles, qui ont subi des maltraitances de la part de religieuses, de prêtres et qui ont été étiquetés comme des malades mentaux, simplement parce qu’issus de familles pauvres ou à problèmes. Et l’Eglise à l’époque demandait à ces familles de leur confier leurs enfants, pour les réformer, les stigmatisait aussi au plan psychiatrique. On sait ce qui s’y passa dans ces établissements où les mêmes enfants ont été pour certains tués, d’autres vendus, d’autres encore violés, abusés, torturés, ont subi le travail forcé, des humiliations quotidiennes et que ces crimes restent totalement impunis et que cela a rapporté un argent fou au Vatican et à ces congrégations.

    Que F1 recommande la psychiatrie pour ces enfants (uniquement pour les mineurs sous autorité parentale) sous entendu l’homosexualité est encore pour lui une maladie psychiatrique et nécessite un traitement médicamenteux comme pour une maladie mentale (le psychiatre délivre essentiellement des médicaments pour des pathologies mentales plus qu’une thérapie par la parole), c’est parfaitement ignoble et violent.

    Depuis les années 90, l’homosexualité a été retirée des maladies mentales et a été donnée comme simple identité sexuelle, aussi respectable que l’hétérosexualité. Elle ne nécessité aucun traitement psychiatrique ni stigmatisation, qu’elle soit parentale ou religieuse ou sociale.

    Malgré cela en Amérique du Sud, notamment en Equateur, les courants chrétiens protestants et catholiques ont créé des cliniques clandestines qui enlèvent sur demande des familles et des prélats, des jeunes homosexuels (notamment beaucoup de jeunes filles), pour les traiter par la torture, le viol collectif, le travail forcé, les humiliations, pour tenter de les faire devenir de force hétéros. Des jeunes filles homos ont témoigné de ces atrocités après avoir réussi à s’enfuir de différents établissements de ce genre. Des reportages, des enquêtes ont été faits pour dénoncer ces pratiques ignobles, malheureusement largement soutenues et encouragées par les prélats et les pasteurs les plus réactionnaires.

    Un petit reportage d’Arte sur le sujet :

    https://www.arte.tv/fr/videos/078537-000-A/equateur-les-cliniques-du-droit-chemin/

    Le pape ne peut ignorer ça. Comme il ne peut ignorer les dégâts des thérapies de conversion prônées par le Renouveau Charismatique toutes tendances, qui rapportent certes énormément d’argent au Vatican et à ces groupes, mais qui procèdent des mêmes méthodes violentes et culpabilisantes, portant atteinte à l’intégrité physique, psychique, sexuelle, morale et affective des jeunes.

    Le pape est donc indéfendable. Je le dis en tant que catho hétéro, mais des homosexuels cathos et des associations cathos comme celle de David et Jonathan disent la même chose que moi. Vous pouvez lire Anthony Favier à ce sujet, coprésident de l’association, catho engagé et fervent. Il s’est exprimé suite à ces déclarations.

    https://www.francetvinfo.fr/monde/vatican/pape-francois/on-ne-peut-pas-laisser-passer-ca-une-association-lgbt-chretienne-decue-des-propos-du-pape-sur-les-enfants-aux-tendances-homosexuelles_2913039.html

    Catherine Bonnet a donc toutes les raisons d’être choquée. Chacun devrait l’être. D’autres psychiatres et pédopsychiatres l’ont été et l’ont dit. On peut toujours essayer de faire passer cette déclaration papale pour une gaffe, une maladresse, mais sachant les réalités criminelles qu’il y a derrière, ça devient quand même très hasardeux comme positionnement.

  • Luciole 31 août 2018 08:39

    « Un tel raccourci » Oui, mais lequel ? Celui dont j’ai pris connaissance au journal télévisé et qui a été dénoncé par maints amis … athées et pas du tout pro-catholiques ?

    Parce que la phrase sur le recours à la psychiatrie peut être prise dans un autre sens une fois remise dans son contexte. Libération serait-il pro-catholique ? Je cite une partie de cet article :

    http://www.liberation.fr/checknews/2018/08/27/le-pape-recommande-t-il-vraiment-la-psychiatrie-pour-l-homosexualite-decelee-a-l-enfance_1674813

    Si le pape a bel et bien tenu ces propos, le verbatim complet, publié et traduit par le média en ligne Brut, montre que le pape insiste également lourdement sur l’importance de comprendre et d’accepter la personne « telle qu’elle est » :

    « Il y a toujours eu des homosexuels, et des personnes avec des tendances homosexuelles. Les sociologues disent, et je ne sais pas si c’est vrai, que dans les époques de changement d’époque, certains phénomènes sociaux et éthiques grandissent, parmi lesquels celui-là. Mais votre demande est claire : "Qu’est-ce que je dirais à un papa qui verrait que son fils ou sa fille a cette tendance ?" Je lui dirais premièrement de prier, ne pas condamner, dialoguer, comprendre, donner sa place au fils ou à la fille, donner une place pour qu’il s’exprime. Et puis à quel âge se manifeste cette inquiétude pour son fils ? C’est important. C’est une chose quand cela se manifeste durant l’enfance. Il y a beaucoup de choses à faire par le biais de la psychiatrie pour voir comment sont les choses. C’est autre chose quand cela se manifeste après 20 ans. Je ne dirai jamais que le silence est un remède. Ignorer son fils ou sa fille qui a des tendances homosexuelles est un défaut de paternité ou de maternité. Tu es mon fils, tu es ma fille. Tel que tu es. Je suis ton père ou ta mère. Parlons. Et si vous, pères et mères, vous ne vous en sortez pas, demandez de l’aide, mais toujours dans le dialogue. Parce que ce fils ou cette fille a le droit à une famille. Il ne faut pas le chasser de la famille. C’est un défi sérieux qui relève de la maternité et de la paternité. »

    La réaction de Catherine Bonnet se fonde-t-elle sur la phrase extraite de son contexte, reprise par les grands médias ou sur la phrase remise dans son contexte ?

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