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Le père Bernard Peyrous démis de ses fonctions

Le mardi 14 novembre 2017

Bonsoir Agapé

Je ne l’ai pas rencontrée (Marthe est morte j’étais encore une enfant et mon père à l’époque n’était pas encore très engagé dans ces réseaux) mais je constate que :

  • Marthe a cessé l’école tôt parce que malade dès l’âge de 16 ans. Elle n’a donc pas pu entamer un parcours éducatif suffisant faisant émerger une dimension critique et un discernement. Son éducation scolaire n’a pas été poussée jusque là.

 L’encéphalite particulièrement invalidante et dure, psychologiquement, physiquement, évoluant par crises avec à chaque fois une dégradation physique supplémentaire, ne lui permettait pas de mesurer l’entourloupe intégriste du groupe autour d’elle dès 1928 (avec les premières visites des capucins) puis en 1936, qui sont tous liés à des idéologies maurrassiennes et engagés dans des idéologies d’extrême droite.

Enfermée et confinée chez elle comme elle l’était, elle n’était pas en mesure de découvrir tout cela. Elle ne s’appuyait que sur l’identité catholique, mais aussi sur la foi affichée de ses interlocuteurs,ce qui n’était pas un label suffisant pour savoir de quoi il retournait vraiment.

Et quand une personne est à ce point diminuée physiquement, que la maladie est aussi ravageuse et dure, elle rend particulièrement fragile et désarmée psychologiquement. 1928 fut une année bascule où les idéologies de l’Action Française inspirent en partie la création de l’Opus Dei en Espagne. Mais aussi où l’Action Française, désavouée par Pie XI, se cherche une nouvelle légitimité via des groupes comme la Cagoule mais aussi des figures intellectuelles régionalistes (attachées au mythe de la grande France royaliste), mais aussi des figures mystiques qui la remettraient en selle et en scène vis à vis de l’épiscopat. Les religieux proches de l’Action Française sont donc en pleine quête et reconquête. Marthe tombe à pic, si je puis dire.

 Son milieu familial défini par Bernard Peyrous lui-même comme frustre, peu instruit, ne pouvait lui être d’aucun secours pour empêcher cette instrumentalisation ou du moins la repousser, tâcher de la mettre en garde. Le contexte de l’époque entre 1928 et 1936 en France, vu du monde rural, ne permet pas non plus d’avoir une idée très nette des enjeux qui agitent une bonne partie du patronat et des milieux dits conservateurs en lien avec l’institution cléricale.

Ces trois aspects montrent la difficulté contextuelle et personnelle de Marthe pour pouvoir résister à une emprise religieuse qui lui permet par delà la maladie d’exister, de communiquer, de faire sens à ses souffrances, tout autant qu’elle l’oriente selon son propre agenda politico-religieux et ses besoins.

Le « on », englobe le groupe religieux et laïc qui dès 1928, comprend le parti qu’il y a à tirer de cette jeune femme de 26 ans, très malade et dont la maladie lui donne des hallucinations mystiques. Vous trouvez ensuite le père Finet dont les idées maurrassiennes apparaissent dans les biographies de Marthe Robin, notamment quand il s’inquiète en 1947 que la France soit « foutue » à cause des grèves ouvrières. Vous retrouvez ces mêmes considérations réactionnaires dans les milieux contre-révolutionnaires catholiques…Et vous trouvez bien sûr Guitton et MD Philippe qu’on ne présente plus sur ces idéologies. Puis le monde charismatique (en tête l’Emmanuel) qui prendra la succession du groupe initial et qui lui aussi est lié aux mêmes idéologies.

Paray est depuis devenu, sous leur houlette morale, intellectuelle, politique et religieuse, le centre névralgique d’une gigantesque pieuvre identitaire en lien avec cette instrumentalisation de Marthe Robin, qui va de l’exploitation religieuse, à l’exploitation commerciale et politique.

La LDH (Ligue des Droits de l’Homme) locale récemment l’expliquait et s’en inquiétait. Une conférence débat a été tenue à Paray (fin octobre) avec des responsables catholiques conciliaires, pour s’inquiéter des multiples dérives idéologiques, religieuses constatées sur place. Et idéologiquement, là encore, sont dénoncées les références constantes à une idéologie maurassienne, à un catholicisme identitaire lié à l’extrême droite et à la droite dure, vécu comme une contre-culture, et des dérives sectaires, une tentation totalitaire. Vous pouvez consulter la page Facebook de la LDH de Paray. Elle est explicite à ce sujet. Anne Soupa, intervenante de la conférence débat, a fait une analyse remarquable du glissement intégriste.

Et je reprendrai les qualificatifs et les explications de Matthieu Langaerd (ancien blogueur au journal la Vie), remarques qui au départ concernaient uniquement la communauté St Martin mais qui s’appliquent tout aussi bien à l’entourage idéologique autour de Marthe Robin comme à la communauté de l’Emmanuel et à un de ses idéologues, Bernard Peyrous :

http://www.lavie.fr/blog/matthieu-langaerd/?id=1511&annee=2015&mois=04

Bernard Peyrous qu’on retrouvait en janvier 2013 dans la fameuse grande réunion droite-extrême droite à Paray le Monial et des stratégies communes à adopter via la Manif Pour Tous et d’autres projets (Espérance Banlieues par exemple) …

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