Légion du Christ : Etat des lieux avant le Chapitre Général

Mardi 31 décembre 2013 — Dernier ajout jeudi 2 janvier 2014

Nous publions aujourd’hui un article saisissant, sans doute rédigé par un membre tout juste sorti de la congrégation, et très bien informé. Les éléments décrits dans cet état des lieux corroborent toutes les informations que nous recevons par ailleurs. Le site sur lequel cet article avait été publié ayant mystérieusement disparu, nous avons mis en dessous la version originelle, en anglais.

La Légion du Christ s’effondre-t-elle à l’approche du Chapitre Générale ?



23/12/2013

Dans sa récente lettre de Noël adressée aux légionnaires du Christ, le père Heereman trouve quelque chose de divinement providentiel dans le fait que la date choisie pour le début du Chapitre général soit si proche de la période de Noël.



L’œuvre du père Maciel, avec sa manie obsessionnelle de vouloir tout contrôler, a une histoire peu glorieuse de manigances, de complots et d’intrigues, et autres techniques destinées à attribuer tous les résultats de la Légion du Christ à l’intervention divine. C’est ainsi que quand un supérieur a quelques prémonitions sur les rouages ​​mystérieux de la Providence de Dieu, cela permet surtout de clouer le bec à n’importe quel observateur impartial. Il est particulièrement choquant - ou terriblement naïf - de la part de Heereman d’invoquer la « providence » à propos de ce Chapitre, dont la chorégraphie été soigneusement élaborée à tous les niveaux. On pourrait ainsi objecter, avec raison, que la Légion a fait tout son possible pour empêcher qu’une intervention divine n’altère sa victoire prochaine, craignant sans doute que les voies de Dieu ne coïncident pas tout à fait avec ses propres plans.



Pour ce chapitre, la Légion du Christ s’est donnée deux objectifs : élire un nouveau groupe de supérieurs et approuver une nouvelle version des Constitutions. Une fois cela fait, le monde verra et applaudira une nouvelle Légion irréprochable, brillante, dénuée de tout scandale, et résistante à toute critique. L’Église émettra un profond soupir de soulagement en voyant son fils de prédilection, dont la réputation a été temporairement ternie, revenir à la maison et reprendre son rôle d’ultime espoir de l’humanité. Pourquoi, alors qu’on est sur le point d’assister au miracle divin annonçant la nouvelle naissance de la Légion du Christ, voit-on si peu d’enthousiasme, et comme une certaine appréhension, dans les rangs de la congrégation ?



Plusieurs facteurs permettent d’expliquer ce sentiment généralisé d’angoisse chez les membres de la Légion du Christ et du Regnum Christi qui ont tenu si longtemps. Certains sont assez évidents.



Tout d’abord, en ce qui concerne l’organisation du Chapitre lui-même, il semble que ses objectifs aient été entachés et faussés dès le départ. Le jeu des chaises musicales avec les supérieurs a commencé quand la Légion du Christ ne pouvait plus jouer à la sourde oreille devant la clameur générale qui exigeait un renouvellement de l’ensemble des dirigeants, différents de tous les sbires installés par le père Maciel lui-même. Des listes ont été établies, et les vestiges les plus notoires de la vieille garde ont été écartés pour faire place à des remplaçants fiables, et souvent plus jeunes. Pourtant, le critère suprême pour assumer un rôle réel dans le gouvernement de la Légion continue d’être la « loyauté » : en d’autres termes, une fidélité inconditionnelle à la légende, à la version officielle de l’histoire et aux convictions fondamentales transmises par Maciel à ses disciples au fil du temps. Toutes les changements effectués jusqu’à présent par la liste des supérieurs actuels ont été, au mieux, cosmétiques.



Cette « réorganisation du mobilier sur le pont du Titanic » était le prélude à l’élection des participants au Chapitre. Il y a ceux qui participent au Chapitre en raison de leurs positions dans la hiérarchie. Aucune surprise de ce point de vue là. Par contre, regardez bien la liste de ceux qui ont été élus : dans leur majorité, il s’agit de supérieurs nommés récemment ou de supérieurs venant tout juste de perdre leur poste. Simple coïncidence ? Providence divine ? Il n’y a pas un seul participant de ce chapitre qui offre le moindre espoir d’une pensée indépendante, et capable d’auto-critique. Et encore moins de dissidence courageuse. Comment la nouvelle Légion qui sortira du Chapitre, pourrait-elle être véritablement différente de celle qui s’apprête à y entrer, en boitant ?


Ajoutez à cela les quelques intrigues embarrassantes qui se sont enchaînées au cours des dernières semaines : De Guedes qui s’en va en claquant la porte, Izquierdo et d’autres supérieurs qui se retrouvent impliqués dans une affaire d’abus sexuels, Sabadell qui écrit une lettre publique de repentir qui embarrasse la congrégation à cause de tout ce que cette dernière n’a pas fait, et le feuilleton entre Ortega et Sanchez dont on ne sait pas très bien s’il vaut mieux en rire ou en pleurer… Ces hommes sont donc les hérauts de la réforme ? Est-ce que quelqu’un à l’intérieur ou à l’extérieur de la Légion pense vraiment que le Chapitre sera capable de prendre les décisions profondes et drastiques dont la congrégation a absolument besoin pour se débarrasser enfin de l’esprit et de l’emprise nauséabonde du Père Maciel ?



De même, le deuxième objectif du Chapitre, à savoir l’approbation de nouvelles constitutions, a été préparé par un processus qui pose question. Une commission a été nommée pour réviser ce texte, qui est la règle de vie de la Congrégation. Elle s’est réunie à huis clos et a rédigé un nouveau texte, à partir du document originel, qu’elle a ensuite envoyé aux différentes communautés de la Légion du Christ, pour une « discussion ouverte ». Les légionnaires étant libres de rajouter, de supprimer ou de suggérer ce qui leur semblait approprié. Cela paraît légitime, non ?



La lettre de présentation qui accompagnait le projet et ses abondantes notes explicatives sont un mélange mystérieux de candeur et de camouflage. Curieusement, la lettre reconnaît que la tâche qui avait été initialement définie comme une simple « révision » des Constitutions allait plutôt être une réécriture complète des Constitutions, du début jusqu’à la fin. On ne sait pas exactement ce qui, dans la procédure initiale de la commission, a convaincu De Paolis d’adopter une méthode plus radicale.



La « discussion ouverte » des communautés consistait surtout en une série de réunions sous l’œil vigilant des supérieurs. Au cours de ces réunions, certains numéros du texte étaient soumis, ou non, aux commentaires. Ce processus a été fondamentalement compromis par un manque d’information et de transparence.



Imaginez-vous un instant à la place d’un légionnaire lambda, invité à faire une relecture critique de ses Constitutions. Comment une telle chose serait-elle possible ? Hier encore, les Constitutions étaient considérées comme l’expression incontestable de la volonté divine, réglant tout, depuis vos motivations personnelles jusqu’à vos moindres gestes… Hier encore, les constitutions étaient solennellement déposées à côté du Saint-Sacrement tous les 29 juin, pour y être vénérées (nous devions même embrasser le petit livre rouge en quittant la chapelle !)… Hier encore, notre Fondateur prophétisait solennellement : « Si me buscan, me encontrarán en las Constituciones » (Si vous me cherchez, vous me trouverez dans les Constitutions)… Hier encore, vous étiez absolument convaincu que la fidélité aux Constitutions était l’épreuve cruciale de tout vrai co-fondateur…. Et aujourd’hui, on vous demande d’en faire une relecture critique ? Est-ce un piège ? Et d’ailleurs, il est où le problème ? Hier, on nous assurait que c’était la volonté de Dieu et aujourd’hui, il faudrait tout ré-écrire ?


La vérité c’est qu’on n’a jamais expliqué aux légionnaires ce qui n’allait pas dans la Légion. (Ce qui ne veut pas dire qu’ils ne soient pas capable, pour la plupart, de comprendre par eux-mêmes…) Officiellement, le père Maciel était le seul problème. Mais il est parti… n’est-ce pas ? Alors, pourquoi devrions-nous changer les Constitutions ?



La racine du problème, à savoir de l’incapacité des légionnaires à faire des commentaires pertinents pour changer leurs Constitutions, c’est que les résultats de la visite apostolique n’ont jamais été rendus publiques… pas même sous une forme résumée ou expurgée. Si vous me dites ce qui ne va pas avec un texte et à quoi la version finale devrait ressembler, je peux prendre le texte, supprimer ou modifier ce qui a été diagnostiqué comme problématique et proposer des suggestions qui permettront de mieux approcher l’idéal. Sans cette information, à quoi servent mes commentaires ? Par où dois-je seulement commencer ?



La seule chose qu’on puisse espérer, c’est que la commission chargée de rédiger le projet actuel des Constitutions ait vu les résultats de la Visite Apostolique, et ait reçu des indications suffisamment claires sur ce qu’il fallait changer. Il ne nous reste qu’à espérer qu’ils ont pris ces indications au sérieux… mais je dois avouer que j’ai de sérieux doutes. Une trop grande partie de ce qui reste des Constitutions, et qui sera bientôt ratifiée par le Chapitre, est encore rédigée dans la langue du père Maciel… ses expressions, sa façon insidieuse de manipuler les cœurs et les esprits, sa vision particulière de l’Église et de la Légion… Tout ça continue à lui ressembler beaucoup trop.



On trouve même une note inquiétante, dans la partie qui traite du vœu privé, dans laquelle on évoque la possibilité de réintroduire le « vœu de charité », celui-là même qui avait été supprimé par le pape Benoît. L’une des armes les plus destructrices de l’arsenal de Maciel pourrait ainsi revenir un jour ou l’autre dans la congrégation !



Tout cela ressemble-t-il à un effort sincère pour réécrire les Constitutions ?



Ils devraient être tous en train s’activer pour purger radicalement les Constitutions des vestiges de son infâme fondateur mais, au lieu de cela, ils donnent plutôt l’impression de semer les graines de son éventuelle réhabilitation.



La manière avec laquelle la Légion a préparé son Chapitre Général laisse peu de doutes sur le fait que la dernière chose que veulent tous les participants, c’est d’effectuer le moindre changement. Peut-on blâmer les légionnaires pour leur manque d’enthousiasme devant une telle perspective ?


Une autre raison, peut-être plus concrète, du malaise actuel, qui va du doute à l’indifférence, est relative à la situation personnelle de chaque membre.



La plupart des légionnaires sont fatigués, pour ne pas dire écœurés, par la débâcle qui a dégrossi les rangs et plombé l’ambiance dans la Congrégation depuis les révélations publiques sur la vie secrète du père Maciel et sur les mécanismes indignes, étriqués et utilitaristes de la Légion du Christ.


Pour beaucoup, l’indignation est devenue un véritable problème de conscience, si bien qu’ils ont fait la seule chose saine et noble : ils sont partis en signe de protestation et servent maintenant l’Eglise, avec simplicité et discrétion, de différentes manières, notamment à travers le clergé diocésain. Nous espérons sincèrement qu’un plus grand nombre encore quittera ce bateau ivre lorsque, après le Chapitre, les choses « retourneront à la normale ». (Petit commentaire à l’attention des prêtres légionnaires : Contrairement à la Légion, l’Église a vraiment besoin de vous et dispose de nombreux postes à pourvoir, qui ne nécessitent pas cette soumission erronée que vous avez connue jusqu’à présent. Alors, pensez-y ! Oui : Vous pouvez devenir l’un de ces prêtres, fructueux et fidèles, dont l’Église a tant besoin, sans tout le scandale, la tromperie et l’absurdité narcissique de la Légion !)



Il y a ensuite des légionnaires - peut-être la majorité silencieuse - qui sont bien conscients de ce qui va mal dans la Congrégation, et qui en souffrent. Certains d’entre eux se sont fait leur propre niche et ont trouvé un sens à leurs ministères, qui les fait vivre. La congrégation prend en charge leurs nécessités quotidiennes ; ce sont de bons prêtres, qui touchent de nombreuses personnes… alors la Légion leur fout la paix. Parfois, ils doivent donner à leurs supérieurs un os à moelle, ou même participer à quelques activités de vie communautaire, ce qui reste supportable. Quitter la congrégation représente pour eux une terrible décision, pleine de risques et d’incertitudes. Lorsqu’un membre de la Légion s’en va, il part sans rien d’autre qu’une chemise sur le dos, et se voit vite qualifié par ses anciens compagnons de traitre, ou de lâcheur. Et c’est pourquoi ils restent : ils ne sont ni stupides, ni aveugles, et peuvent être choqués, à titre personnel, de voir comment vont les choses dans la congrégation. Mais ils restent, parce qu’ils n’ont pas d’alternatives. Tout recommencer après avoir passé 15, 20 ou 30 ans dans la Légion, c’est trop leur demander. Il vaut mieux faire profil bas, continuer à faire du bien autour de soi, et espérer que le pouvoir en place ne finisse pas en envoyant tout valser. 
 Parmi ceux « qui ont compris, mais qui préfèrent rester », il y en a quelques uns qui sont un peu cyniques. Ils se sont construits des positions privilégiées, et pensent être intouchables. Ils vont et viennent à leur guise, leurs cartes de crédit n’expirent jamais et personne ne leur demande des comptes. Ils ne sont pas supérieurs. D’ailleurs ils refuseraient certainement d’avoir des responsabilités. Ils ne se font pas d’illusions sur la Légion et sur ses dirigeants, mais ils se battent bec et ongles pour préserver leur petit mode de vie. Ce sont les plus fidèles supporters de la Légion, et, osons le dire, de vrais fayots. En général, ils excellent en manipulation et sont les meilleurs ambassadeurs de la Légion. Lorsqu’on insiste trop sur les aspects critiquables de la Congrégation ou sur le dernier scandale en date, ils ressortent inlassablement l’argument massue, qui met fin à toute discussion : « Le Pape nous a approuvé » [1]. Ils préfèrent esquiver le fait que, depuis 70 ans, la Légion n’a cessé de tromper, d’escroquer et d’embobiner les Papes, les évêques, les fonctionnaires du Vatican et quantité de riches bienfaiteurs… lesquels ont tous « approuvé la Légion ». Il est injuste de reporter toute la faute du désastre légionnaire sur le dos du pape, mais – faute de pouvoir admettre les responsabilités de la Légion - qui d’autre peut-on accuser ?


Quoi qu’il en soit, la majorité des légionnaires, qui veulent « voir, mais rester », a comme dénominateur commun un manque total d’intérêt pour le Chapitre Général, pour les nouvelles Constitutions et pour tous les documents et les lettres qui sont élaborés par la Matrix depuis Rome. Pour eux : « Tout est ok. Foutez-moi la paix, et je ne poserai pas de problème. »



Il y a ensuite un groupe de légionnaires, composé essentiellement de jeunes religieux, pour qui le père Maciel n’est qu’une fausse note, un hiatus, qui ne remet pas en cause ce que la Légion représente à leurs yeux, à savoir un véritable conte de fées. Ils ne connaissent ni ne connaitront sans doute jamais la vérité sur leur histoire. Ils font confiance à leurs supérieurs et sont irrémédiablement enclins à l’exagération et au triomphalisme. Ceux-là sont tout émoustillés par le Chapitre… et après tout, peut-être que l’ignorance leur permet d’être heureux…


Ensuite viennent les « vrais croyants » : ceux pour qui tout le scandale du Père Maciel et les critiques conséquentes sur la Légion sont les résultats d’un immense complot (l’un des nombreux complots contre lesquels Nuestro Padre nous avait pourtant bien mis en garde !) ou, au mieux, un terrible malentendu. « La persécution est réelle et nous avons beaucoup souffert, mais en affichant des regrets appropriés pour des crimes que nous n’avons jamais commis et une humilité envers des agresseurs iniques… nous nous relèverons ». Des plans sont déjà en cours pour ré-écrire l’histoire et les écrits du Père Maciel. « L’avenir reconnaîtra enfin ce qui est nié aujourd’hui : et ainsi Nuestro Padre sera élevé au rang des grands saints et fondateurs, comme il le mérite ».



On aimerait bien que les « vrais croyants » ne soient qu’une poignée de vieillards qu’on sort de temps en temps en chaise roulante pour une merienda-cena [2] , et que personne n’écoute. Cependant, des épisodes comme l’émotion de Pinelo dans la crypte du Fondateur, immortalisé il y a quelques semaines sur son compte Facebook par une prose vernie, montre clairement que la nostalgie du bon père Maciel reste encore très répandue. En tous cas, les « vrais croyants » seront inévitablement déçus par le Chapitre, et pour toutes les mauvaises raisons. Le Chapitre ignorera autant que possible le fondateur et l’histoire de la Légion et, en fait, parlera de la Congrégation comme si celle-ci était miraculeusement descendue du ciel, telle que nous la connaissons aujourd’hui. Il n’y aura aucune réaffirmation triomphale de Maciel, pour le moment, et les « vrais croyants » devront continuer à attendre… et à espérer.



Au terme de tout cela, il n’est pas difficile de prédire que le Chapitre Général de la Légion du Christ brassera de l’air, ne trompera pas grand monde, et que la majorité sera déçue.

Bonne et joyeuse nouvelle année de merde ! 


slouching toward the Chapter

12/23/2013

In his recent letter/Christmas card to the LCs, Fr. Heereman finds something divinely providential about the scheduled start of the General Chapter being so close to the Christmas season.

The control obsessed creation of Fr. Maciel has an inglorious history of scheming, plotting and hatching its plans, only to attribute the results to divine intervention, so any insight of the superiors as to the mysterious workings of God’s providence should immediately trigger the gag reflex of the impartial observer. It is especially brazen – or clueless – on Heereman’s part to invoke ‘providence’ regarding the carefully choreographed Chapter on any level. One might reasonably object that the Legion has done everything possible to preempt all divine action from its upcoming victory party, fearing that God’s ways may not, in fact, coincide with the Legion’s well laid plans.

The LC posits as the task of the Chapter two goals : elect a new cadre of superiors and approve a re-elaboration of the Constitutions. Once done, the world will behold and applaud a shiny, new, scandal-free, unimpeachable and critic-resistant Legion. The Church will emit a profound sigh of relief that its temporarily tarnished favorite son has come home and can resume its role as ultimate hope of humanity. Why, then, on the threshold of this divinely providential miracle of rebirth is there so little enthusiasm, such deep apprehension and skepticism among the rank-and-file of the Congregation ?

There may be a number of factors contributing to the pervasive ennui of Legionaries and members of the RC that have held on this long. Some are fairly obvious.

First, regarding the orchestration of the Chapter itself, its self-defined objectives were tainted and skewed from the outset. The game of musical chairs with the superiors began when the LC could no longer pretend not to hear the clamor for leadership different from the hand-picked minions of Fr. Maciel. Lists were drawn up and the more notorious remnants of the old guard were shuffled around to make room for reliable, sometimes younger substitutes. Yet the supreme criterion for assuming any real role in the government of the Legion continues to be ‘loyalty’. Non-dissenting, unquestioning fealty to the myth, the established story-line, the core convictions imparted over the years by Maciel to his followers. Any changes made up to now in the roster of superiors have been, at best, cosmetic.

This ‘rearranging of the deck furniture on the Titanic’ was the prelude to the election of participants in the Chapter. Those attending the Chapter in function of their positions in the hierarchy are one thing. No surprises there. But look at the list of the elected : in their majority, they are relatively newly appointed superiors or relatively recently dethroned superiors. Coincidence ? Divine providence ? There is not one Chapter participant that offers the slightest hope of independent, self-critical thinking, much less courageous dissent. How will the Legion that evolves from the Chapter be significantly different from the one that limped into it ?

Add to that the discomforting twists of plot over the past few weeks : De Guedes bails out, Izquierdo and other superiors are implicated in abuse allegations, Sabadell writes a public letter of contrition that embarrasses the Congregation for what it has never done, and the Ortega-Sanchez telenovela plays out in all its disturbing hilarity… These men are the heralds of reform ? Does anyone inside or outside the Legion truly think that the Chapter will be capable of the profound soul-searching and drastic decisions necessary to honestly rid itself of the spirit and stench of Fr. Maciel ?

Similarly, the second objective of the Chapter, the approval of a rewritten Constitution, has been prepared through a process that is hardly above suspicion. A commission was named to revise the fundamental document of the Congregation. It met behind closed doors and scripted the rough draft of a modified text which was sent off for supposedly open discussion to the LC communities who were free to offer what additions, omissions or suggestions they deemed appropriate. Sounds legit, right ?

The introductory letter that accompanied the draft and its copious explanatory notes are a mysterious mix of candor and camouflage. The letter strangely admits that a task that was initially defined as a ‘review’ of the existing versions of the CLC (4 !) was soon redefined as a necessary rewriting (“reelaboración”) of the constitutions from top to bottom. It is unclear what, exactly, in the initial proceedings of the commission convinced De Paolis that he should urge a more radical approach.

The ‘open discussion’ of the communities consisted for the most part in a series of meetings under the vigilant eye of the superior in which certain numbers of the draft were selectively subjected to commentary. The process was fundamentally undermined by a lack of information and transparency.

Imagine you are the typical LC called to a meeting and asked to offer critical commentary on the Constitutions. How is this possible ? Yesterday the CLC was the unquestionably inspired will of God that regulated even your deepest motives and attitudes… yesterday the CLC was the object of adoration right next to the Blessed Sacrament every 29th of June (remember how we’d go up and have to kiss the little red book as we left the chapel ?)… yesterday our Founder solemnly prophesied : “Si me buscan, me encontrarán en las Constituciones.”… yesterday you were certain that the litmus test of a true co-founder was his faithfulness to the Constitutions…. And today you’re being asked to suggest changes to it ? Is this a trap ? Moreover, what’s wrong with it ? Yesterday it was God’s will and today we’re rewriting it ?

The truth is, the LCs have never been told what is wrong with the LC. (Not that many haven’t been able to figure it out for themselves…) Officially, Fr. Maciel was the problem. But he’s gone… right ? So why and according to what should we change the Constitutions ?

The root of the problem, that is, the inability of the LCs to make meaningful commentaries toward changing the Constitutions, is that the results of the Apostolic Visitation were never made known… not even in a summarized or redacted form. If you tell me what’s wrong with a text and what the final version should look like, I can take the text, remove or change what has been diagnosed as problematic and offer suggestions that will better approach the ideal. Without that information, what use are my commentaries ? Where would I even begin ?

One can only hope that the commission that wrote the current draft of the CLC DID see the results of the Visitation and DID receive very clear indications of what was to change. One can only hope that they took said indications seriously… but I have my doubts. Too much of what remains in the CLC as it goes into the Chapter is still couched in Maciel-speak… his expressions, his insidious way of messing with a person’s head and heart, his particular vision of the Church and the Legion… It just sounds too much like HIM.

There’s even an alarming footnote in the section that deals with the private vow that makes allowance for the possible reintroduction, at some stage, of the ‘vow of charity’ that was annulled by Pope Benedict. Yup. The single most destructive weapon in Maciel’s arsenal could conceivably make a comeback somewhere down the road.

Does this sound like a sincere effort to rewrite the Constitutions ?

They should be actively and aggressively purging the Constitutions of every vestige of the Legion’s nefarious Founder and instead it seems that they are sowing the seeds for his eventual vindication.

The way in which the Legion has prepared the General Chapter to handle its twofold task of electing new superiors and approving new Constitutions leaves little doubt that ‘new’ is the last thing anyone participating in it really wants. Can you blame the members of the Legion for being less than enthusiastic about the whole thing ?

Another, perhaps more reality-based reason for the unease, skepticism or indifference that the vast majority of Legionaries harbor towards the Chapter has to do with the personal situation of each member.

Most LCs are tired, even disgusted with the debacle that has thinned the ranks and flattened the morale of the Congregation since the secret lives of Fr. Maciel went public and the Legion was revealed to be a shameless, shallow, utilitarian dystopia.

For many, the outrage became an untenable issue of personal conscience and they did the only sane and noble thing : they left in protest and are serving the Church honestly and anonymously in a variety of ways, most notably the diocesan priesthood. We sincerely hope that many more walk away from the Legionary dumpster fire after the Chapter when things go ‘back to normal’. (Note to brother priests : Unlike the Legion, the Church NEEDS you and has many options of service open to you that do not require the misguided subservience that you’ve experienced up until now. Imagine that ! You can be that fruitful, faithful priest the Church so desperately needs without all the scandal, deceit and narcissistic nonsense of the Legion !)

There are other LCs, perhaps the silent majority, who are equally and painfully aware of all that is wrong with the Congregation. Some of them have made a niche for themselves and find great purpose in their personal ministries. The essentials of life are taken care of for them, they are good priests and touch many lives… and the Legion basically leaves them alone. They may have to throw the superior a bone occasionally or sit through some of the idiosyncratic ordeals of community life, but all in all it’s not so bad. Leaving the Legion is a daunting proposition, full of risks and uncertainty. A man leaves the Legion basically with the shirt on his back and labeled a traitor or a quitter. So they stay : they’re neither stupid nor blind and they may, in fact, be quite unhappy with the way things are going in the Legion. But there is no acceptable alternative. To start over after 15, 20, 30 or more years in the Legion is just too much to ask. Better to fly under the radar, do good in one’s personal life and hope that the PTB don’t end up making a total mess of things.

A few of those that ‘see but stay’ are a bit cynical. They have carved out virtually untouchable positions of privilege for themselves, they come and go as they please, their credit cards never expire and no one ever calls them to the carpet. These are not superiors nor would they want to be superiors. They harbor no illusions about the Legion or its leadership, but would fight tooth-and-nail to preserve their lifestyle. They are the cheerleaders and toasters of the Legion. They are the spin masters and good-will ambassadors of the Legion. When pressed on any one of the unsavory aspects of the Congregation or the latest LC scandal they frequently fall back on the argument to end all arguments : “The Pope approves of us.”* They conveniently forget that for 70 years the Legion conned, duped and bamboozled Popes, bishops, Vatican functionaries and wealthy benefactors… all of whom “approved of the Legion”. It is unfair to put the onus of the LC’s disgrace on the Pope, but – short of admitting that the Legion was, is and always will be responsible for its own probity – who’s left to blame ?

Anyway, the common denominator of the vast ‘see but stay’ group in the Legion is utter disinterest in the General Chapter, the Constitutions or any of the other documents or letters that the Matrix may churn out from Rome. It’s all good. Just leave me alone and I won’t be a problem.

Another group of LCs is made up of relative youngsters for whom Fr. Maciel is but a hiccup in the Legion’s otherwise fairytale existence. They don’t know and may never know the truth of the Legion. They trust the superiors and are hopelessly caught up in the hype and the hubris. Maybe these guys are excited about the Chapter, maybe ignorance is bliss…

Then there are the true believers for whom the so-called scandal of Fr. Maciel and ensuing criticism of the Legion is fruit of a huge conspiracy (maybe one of the many conspiracies that Nuestro Padre told us to look out for) or, at best, a big misunderstanding. The persecution is real and we have suffered greatly, but if we exhibit the appropriate contrition for crimes we never committed and humility toward our unjust aggressors… we shall rise again. Plans are already being made to revisit the history and writings of Fr. Maciel. The future will recognize what the present denies and he will be elevated to the ranks of the great saints and founders.

It would be nice to think that the believers are mostly the oldy-moldies who get wheeled out to the bancas for merienda-cena once in a while, but otherwise go unheard. However, moments like Pinelo’s rapture by the crypt of the Founder, immortalized by his waxing poetic online a few weeks ago, may indicate that the nostalgia is even more widespread. At any rate, the true believers will inevitably be disappointed by the Chapter for all the wrong reasons. The Chapter will ignore as best it can the Founder and the history of the Legion and will, in fact, talk about the Congregation as if it miraculously descended from heaven as we now know it. There will be no triumphant reaffirmation of Maciel, for now, and the believers will have to go on waiting… and hoping.

When all is said and done, it’s probably safe to say that the General Chapter of the Legion of Christ will achieve little, fool few and disappoint pretty much everyone.

Happy freakin’ new year.

*(Or, since Pope Francis came on the scene, “The Pope hasn’t publically disapproved of us”).

[1Ou, depuis l’arrivée du pape François : "Le Pape ne nous a pas publiquement désapprouvés »

[2Les merienda-cena (en français : goûters dinatoires) sont des dîners de fête. En été, les merienda-cena ont lieu dans les jardins des centres.

Voir en ligne : http://micasonoscemoio.weebly.com/m…

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