Focus sur les Sœurs (contemplatives) de Saint-Jean ou Sœurs de Maria Stella Matutina

Samedi 18 juillet 2020

Suite du livre noir de l’AVREF sur la communauté Saint-Jean. Il est maintenant question des Soeurs contemplatives de Saint-Jean, rebaptisées en 2012 : « Soeurs de Saint-Jean et de Saint Dominique » puis en 2014 : « Soeurs de Maria Stella Matutina »).

Les Sœurs (contemplatives) de Saint-Jean et la dissidence de 2009

Nous faisons ici un rappel chronologique de l’histoire tumultueuse de la branche contemplative et du groupe dissident surgi à la faveur de la crise de 2009 (les « Sœurs de Maria Stella Matutina »), en nous appuyant sur le témoignage d’une ancienne sœur [1] :

1.3.1 L’âge d’or

1975 : Autour des premiers étudiants réunis autour du père M-D Philippe à Fribourg, gravitent également des jeunes femmes, aspirant pour certaines à une vie religieuse, ainsi qu’Alix Parmentier, une ancienne carmélite devenue l’assistante du père Philippe. Voici le noyau qui allait bientôt devenir les « Sœurs de Saint-Jean ». Un dérèglement moral et sexuel règne très vite dans cet embryon de famille religieuse. Les jeunes gens tombent dans le piège du père Philippe et de son « amour d’amitié », Alix jouant également en la matière un rôle d’initiatrice.

1982 : Alix et les deux premières sœurs reçoivent l’habit, des mains du père Philippe, à Châteauneuf de Galaure, dans la chambre de la mystique Marthe Robin. Sœur Alix, qui avait vécu plusieurs années au carmel, prononce sur le champ des vœux perpétuels, et se voit confier la direction de la communauté féminine naissante. Déjà, la première génération de sœurs cache son mal-être profond (troubles anorexiques, tentatives de suicides, etc.) derrière d’éclatants sourires et de belles liturgies.

1994 : la communauté est reconnue comme congrégation de droit diocésain, sous la dépendance de l’archevêque de Lyon, Mgr Decourtray à l’époque. On entre assurément dans l’âge d’or des Sœurs de Saint-Jean. Louise Hubac, alias Sœur Marthe, est depuis quelques années à son poste de maîtresse des novices. Elle se lance bientôt dans l’enseignement « entre sœurs », en leur remâchant les cours du « père ». Elle imprime sa marque sur la communauté, avec son indéniable charisme, pour le meilleur… et pour le pire. Quoi qu’il en soit, l’effet vitrine fonctionne toujours parfaitement : les recrues, d’abord arrivées au compte-goutte, sont de plus en plus nombreuses et affluent par dizaines, de tous les continents.

En 2003, cela commence à « sentir le roussi ». Peu de temps après son installation à Lyon, le cardinal Barbarin décide d’“accompagner” la communauté. Il nomme comme « assistant » des Sœurs, l’évêque émérite de Périgueux, Mgr Poulain, tandis que Mgr Joseph Madec (évêque émérite de Fréjus-Toulon) hérite d’une mission parallèle auprès des frères. Leur mandat officiel (en tout cas, tel que cela est présenté à l’interne) consiste à aider les religieux/ses dans leur croissance, dans une période d’extraordinaire expansion numérique et géographique. Dans les faits, la nomination de l’assistant est motivée par de sérieuses préoccupations sur les dysfonctionnements de la communauté, tant chez les frères que chez les sœurs.

Cependant, ledit assistant passe totalement à côté de sa mission. Pour preuve, dans un communiqué du 11 octobre 2004, Mgr Poulain et son acolyte répondent aux assauts médiatiques contre les religieux/ses, et prennent farouchement leur défense :

Monseigneur Madec et Monseigneur Poulain, chargés de veiller sur la croissance des communautés des frères et des sœurs de Saint-Jean, réagissent. Face aux accusations lancées par l’AVREF (Association Vie religieuse et Famille), ils se portent garants de ce que vivent ces communautés et récusent à leur propos toute qualification de secte et de dérives sectaires. Il faut rappeler que ces communautés sont au service de plus de 20 diocèses en France, dans certains cas depuis plus de 20 ans. (…) [Elles] vivent selon les règles établies par l’église et ne peuvent d’aucune façon être accusées d’être des sectes. Nous ne pouvons admettre qu’on fasse peser sur elles un tel soupçon et qu’on ternisse ainsi l’image de jeunes religieuses et religieux qui, avec leurs richesses et leurs fragilités, donnent généreusement leur vie pour l’amour du Christ et des hommes. [2]

Mgr Barbarin, cependant, n’est guère convaincu par cet angélisme. Et pour cause. Il collectionne les preuves de dérives graves au sein de la communauté, non seulement parce que les supérieures lui désobéissent frontalement depuis des années (notamment en poursuivant l’expansion de la communauté), mais aussi parce que différents témoignages documentent toujours plus ce dossier. Il décide donc de poursuivre l’enquête, et nomme deux nouvelles assistantes, des abbesses bénédictines (Mère Luc Congar, et Mère Marie-Joseph Roduit). Et il augmente la pression : visite canonique au noviciat, « lettre pastorale » adressée à toutes les professes perpétuelles pour questionner l’évolution de la communauté… Ce processus d’accompagnement, néanmoins, se déroule sans que la très grande majorité des sœurs ne puisse soupçonner ce qui se trame en coulisses. Le langage très mesuré du cardinal ne saurait les alerter de la gravité des problèmes. Et en clôture, l’omerta est reine.

6 juin 2009 : Coup de théâtre, Mgr Barbarin débarque à la maison-mère, « vire » sœur Alix, sœur Marthe, et tous les membres du gouvernement, tout en imposant une nouvelle prieure générale en la personne de sœur Johanna. Cela est vécu par les sœurs comme un véritable tsunami. Et pourtant, cela faisait six années déjà que l’archevêque de Lyon se préparait, mine de rien, à reprendre le contrôle de la communauté en vue d’un assainissement radical.

Alors, que reprochait exactement Mgr Barbarin à cette communauté ?

1.3.2 Dérives communautaires et flou institutionnel

Eh bien, ce n’est pas l’église qui le dira, car « le cardinal Barbarin comme ses successeurs ont choisi de rester très discrets sur les motifs du changement de gouvernement », et ce, « par respect pour les personnes » (La Croix, article du 27 mai 2013). « Respect et miséricorde », voilà déjà la réponse donnée aux sœurs, lorsque, en pleine crise de l’été 2009, totalement sous emprise et donc déboussolées devant les sanctions, elles avaient mendié au cardinal des explications. Il avait tout simplement refusé de s’exprimer, en invoquant ce prétexte hautement spirituel. Décidément, la miséricorde due aux coupables semblait devoir prévaloir sur la nécessité d’éclairer les victimes. L’autorité ecclésiale, en se taisant, allait plonger les sœurs dans un sentiment d’arbitraire et d’injustice, et contribuer ainsi au schisme de la communauté.

En fait, la gestion de cette affaire allait toujours être entourée de silence ou d’euphémismes. Avec Mgr Bonfils, puis Mgr Brincard, nommés successivement par le Saint-Père pour gouverner la communauté, il a fallu encore et encore se contenter de formules édulcorées, distillées dans le bulletin des Amis de Saint-Jean et des courriers internes : « système clos de pensée », « attachement désordonné à l’un ou l’autre », « séduction affective » [3], « comportement peu religieux de certaines sœurs » [4], là où, en appelant chat un chat, et en remontant aux racines du mal, il aurait fallu parler de harponnage, de dépersonnalisation, d’asservissement de l’intelligence, d’infantilisation, de suicides, d’exercice illégal de la médecine, de recours outrancier aux exorcismes, de rébellion à l’égard de l’institution, d’emprise affective et sensuelle, d’abus sexuels.

En plus de ce flou criminel, on peut adresser trois reproches à l’institution :

Premièrement, pourquoi avoir attendu des années (27 ans tout de même !) pour réagir aux dysfonctionnements de cette communauté ? Les dérives étaient nombreuses et repérables, au moins en partie ; elles étaient aussi décrites dans des rapports détaillés, remis à Rome par d’anciennes sœurs, et ce dès les années 90 :

  • Une concentration des pouvoirs, inconcevable même du point de vue canonique, dans les mains de la très charismatique sœur Marthe ;
  • Une formation exclusive, avec des cours écoutés en boucle jusqu’à l’obsession, formatant les esprits, diabolisant les objections, piétinant tout « vécu » personnel au nom d’un “pseudo- réalisme” ;
  • Des signes répétés de mal-être physique et psychique chez un certain nombre de sœurs (anorexie, dépressions, insomnies, suicides ou tentatives « ratées ») ;
  • Des abus sexuels commis par le père fondateur, et par sœur Alix sur des frères, et par des frères sur des sœurs.

Mais rien de cela n’a semblé mériter, pendant des années, une attention particulière de la part des archevêques de Lyon, pourtant alertés par l’AVREF, notamment. Coupable insouciance. Entre temps, ce sont des centaines de jeunes femmes qui ont été happées par la communauté, sans avoir été averties du danger qui les guettait.

Deuxièmement, lorsqu’elle a sévi, l’institution n’a que très peu, ou très mal, communiqué sur le pourquoi des sanctions. Les non-dits ont nourri chez la majorité des sœurs la théorie d’un complot, et parmi leurs oblats et familles un pur déni, dont la plupart ne sont toujours pas sortis.

Troisièmement, après avoir agi, l’institution a fait machine arrière à plusieurs reprises. Revenons sur les étapes de la dissidence.

1.3.3 De la dissidence à la fondation des « Sœurs de Maria Stella Matutina »

Été 2009 : une minorité de sœurs se soumet à l’Église, et embrasse les réformes demandées par le cardinal Barbarin et le Vatican. Ce groupe minoritaire, qui perdure toujours sous le vocable des « Sœurs de Saint-Jean », entreprend un redressement aussi douloureux que courageux.

Mais pendant ce temps, sœur Marthe défie l’institution et crée un gouvernement parallèle, entrainant derrière elle la plupart des religieuses. Ces dissidentes, criant à la persécution, défendent becs et ongles la « pureté » de leur charisme, glanant tous les appuis possibles, parmi les frères, les évêques et la curie romaine. Sœur Alix, sœur Marthe, sœur Agnès Marie et sœur Isabelle sont finalement exilées dans des monastères extérieurs à la communauté, avec une obligation de silence. Mais cela n’y change rien : sœur Marthe, en particulier, n’est pas du genre à renoncer à son influence. Peu importe les injonctions du cardinal. Elle pilotera ses troupes, vaille que vaille.

Fin 2009 - Début 2010 : les dissidentes partent massivement au Mexique, dans un acte flagrant de désobéissance et à grands frais de billets d’avion et de visas (quelques legs et héritages seront engloutis au passage). Un bon « ami du père », Mgr Raùl Vera Lopez, dominicain et évêque de Saltillo, leur a offert sa protection. L’institution réagit in extremis pour stopper la manœuvre. Les dissidentes n’ont d’autre choix que d’attendre la prochaine opportunité.

Juin 2012 : un autre évêque, celui de Cordoue en Espagne, se range du côté de sœur Marthe et de ses troupes. Mgr Henri Brincard présentera ainsi l’évènement : « Depuis plusieurs mois, dans le plus grand secret et à l’insu du Délégué pontifical, certaines sœurs préparaient une scission. » [5] Le Substitut du pape, Mgr Angelo Becciu, évoquera [6] pour sa part « d’innombrables démarches (…) entreprises et des pressions diverses (…) exercées pour contourner la volonté du Saint-Père ». Mais du côté des dissidentes, on annonce [7]triomphalement la naissance des « Sœurs de Saint-Jean et de Saint-Dominique ». Cette nouvelle communauté est « pour l’instant érigée en une Association publique de fidèles avec des droits propres et en pleine communion avec l’Église catholique, avec le Pape et avec le Saint-Siège ». Son charisme s’affiche sans complexe : « Vivre pleinement de l’esprit de Saint-Jean, du père Marie-Dominique Philippe et de Sœur Alix », le tout avec la bénédiction de l’institution, et « sous l’autorité bienveillante et paternelle de l’évêque du lieu ». Voilà donc une réintégration en bonne et due forme dans le giron de l’église universelle.

Janvier 2013 : revirement spectaculaire, une lettre signée du Cardinal Bertone, Secrétaire d’État au Vatican, énonce un implacable jugement :

Le Souverain Pontife Benoit XVI, lors de l’Audience qu’il m’a accordée aujourd’hui, a disposé ce qui suit : l’Association publique de fidèles dénommées Sœurs de Saint-Jean et de Saint-Dominique, érigée le 29 juin 2012 dans le diocèse de Cordoue, étant donné qu’elle a gravement porté atteinte à la discipline ecclésiastique, est supprimée avec effet immédiat et sans possibilité qu’elle soit reconstituée sous une autre forme, aussi bien dans le diocèse de Cordoue que dans un autre diocèse.

Cent-cinquante sœurs sont brutalement réduites à l’état laïc. Certaines se placent sous la protection officieuse d’évêques qui les prennent en pitié, et se contentent d’abandonner la bure pour une simple jupe, dans l’espérance de voir advenir des jours meilleurs. D’autres affrontent une situation dramatique de réinsertion dans la vie civile. Aucune n’est éclairée par l’institution sur les raisons profondes de leur disgrâce.

1er Juillet 2014 : dernier épisode en date de cette histoire abracadabrante, le Vatican, pris de vitesse par un évêque décidé à accueillir le groupe sectaire, fait mine de présider à sa réhabilitation officielle. Mgr Brincard [8] en fait l’annonce en ces termes : les sœurs dissidentes [9]. Mais deux conditions sont posées :

  1. L’association ne pourra faire « d’une quelconque manière, référence au P. Marie-Dominique Philippe », sans avoir obtenu au préalable la permission de la Congrégation pour les instituts de vie consacrée, « compte tenu du fait que les contenus de ce charisme sont actuellement objets de discernement ».
  2. « Les personnes que le Saint Siège a déjà en son temps éloignées des charges de gouvernement [c’est-à-dire Sœur Alix, Sœur Marthe, Sœur Isabelle et Sœur Agnès-Marie] (sont) complètement exclues de la vie religieuse. »

Dans un article du journal La Croix, le 3 juillet 2014 [10], « une source proche du dossier » admet que « le pape a sans doute voulu donner sa chance au nouvel institut, mais qu’il ne s’agira pas de créer un duplicata de la congrégation des Sœurs contemplatives de Saint-Jean ».

Le Vatican s’imaginait-il donc que cette « nouvelle chance » accordée aux sœurs serait pour elles l’occasion d’une réforme ?

1.3.4 Les Stella Matutina et leurs vieux démons

Faut-il s’en étonner, les Sœurs de Maria Stella Matutina, menées par des leaders férues dans l’art de la désobéissance, n’ont jamais accepté les règles du jeu édictées par Rome. D’ailleurs, comment croire que quelque 250 jeunes femmes sous emprise pourraient se défaire de personnalités perverses devenues depuis longtemps leur seul repère ? Exclues de la vie religieuse ? Les supérieures visées n’en ont eu cure. Ni « sœur Alix » (qui, en février 2016, sera enterrée en grande pompe par le Primat d’Espagne « dans son couvent », à Almonecida de Toledo), ni « sœur » Marthe, ni « sœur Isabelle, ni sœur Agnès Marie », n’ont pris acte de leur condamnation. Les trois dernières portent encore aujourd’hui l’habit de « leur » communauté, vivent en son sein, et continuent à en tirer les ficelles, à la barbe de nombreux clercs.

Sœur Marthe reste la tête du groupe, le pilier incontournable. Elle poursuit, avec un zèle sans scrupules, la mission qui est la sienne depuis plus de vingt ans. D’un pays à l’autre, elle visite les prieurés pour former les sœurs à la « recherche de la vérité », présider au recrutement et aux engagements des jeunes recrues, épauler (c’est-à-dire téléguider) les supérieures, accompagner chacune avec sa grâce de « sœur ainée ». A noter que ce profil de globe-trotter lui permet, non seulement de garder efficacement la main sur l’ensemble du groupe, mais aussi d’être moins repérable. Mais au fond, qu’aurait-elle à craindre ? Elle bénéficie de la protection de l’évêque de San Sebastian, et face à lui Rome clame son impuissance.

Quant à Isabelle, son rôle est la réplique de celui qu’elle jouait à l’époque chez les Sœurs de Saint-Jean, dans le prieuré de Cenves : elle dirige une maison de formation théologique pour des professes. Au programme : la Somme de Saint Thomas, bien sûr commentée par le père Philippe. C’est dans le diocèse de Parme, au cœur de la paroisse de Fontanellato, que « sœur » Isabelle et ses apprenties théologiennes ont établi demeure. Peu importe si le titre de supérieure est assumé par une jeune sœur, pour sauver la façade, c’est bien Isabelle qui dirige son monde entre les murs du couvent. Sa présence, en soi illicite, n’échappe évidemment ni à l’évêque ni au curé de la paroisse, tous deux complices de cette imposture.

Et qui a dit que cette communauté ne serait pas un duplicata de la précédente ? Renoncer à se mettre à l’école « du père » et de ses « Trois sagesses » ? Impensable ! Comment envisager que les sœurs fassent le deuil de ce « charisme » ? Ce n’est pas l’ajout de quelques heures de cours dispensés par des intervenants diocésains qui doivent faire illusion. La formation n’a pas changé, le formatage intellectuel est strictement le même. On pourrait être tenté de croire que les sœurs sont du moins pénalisées par leur statut canonique. Après tout, elles sont reconnues comme une simple « association publique de fidèles en vue de devenir un institut religieux », ce qui correspond à une reconnaissance minimale. Ce statut les prive de la possibilité de prononcer des vœux publics. Mais, pour ces religieuses, convaincues d’être la perle précieuse de l’église et prêtes à endurer la persécution, une cérémonie privée n’a pas moins de poids. De toute façon, leur statut ne les empêche aucunement de mener leur vie monastique intégrale, ni de recruter, ni de solliciter des fonds [11] comme tout institut religieux le ferait. La précarité devient même un véritable atout lorsqu’elle dispense les supérieures d’un contrôle étroit de la part de l’institution. « Pauvres, mais libres », ainsi pourrait-on résumer la nouvelle condition des Stella Matutina.

Alors quoi de neuf sous le soleil de Bergara ?

Il faudrait, pour conclure, dissiper définitivement le mensonge qui entoure les Sœurs de Maria Stella Matutina. Cette communauté, bien qu’elle se présente comme un fruit récent de l’Esprit, une réponse à la Nouvelle Évangélisation promue par le pape François, n’a strictement rien de nouveau. Les Stella Matutina sont la copie conforme des Sœurs de Saint-Jean d’avant 2009. Non, cette communauté n’est pas un milieu renouvelé et assaini. Elle est vieille de son histoire et de ses travers, elle hérite des mauvais plis acquis dès l’époque fribourgeoise puis à Rimont et Saint-Jodard. Aucun des caractères sectaires et abusifs, mis en lumière au fil des années par de nombreux témoignages, n’a disparu. Ce groupe n’a pas renoncé à ses vices, car il ne les a jamais reconnus comme tels. L’attachement au père M-D Philippe, et à sœur Alix, dont elles nient toute déviance, reste intact. Quant à l’emprise psychologique et affective exercée par sœur Marthe, elle n’est que trop bien démontrée par la fidélité aveugle que lui vouent encore des centaines de religieuses.

Les Sœurs de Maria Stella Matutina, c’est aujourd’hui encore :

  • Une violence psychologique qui subsiste malgré les « Je vais très bien, je suis très heureuse, je respire à pleins poumons » que les jeunes religieuses aiment faire entendre pour oublier l’étouffement de leur liberté. Un questionnement existentiel, une prise de conscience, un burn-out ? « Eh bien, ma sœur, je te prescris une petite séance d’exorcisme, ou quelques psychotropes, à moins que tu ne préfères te changer les idées pendant quelques mois en allant “servir les pauvres” » ?
  • Une vision binaire du monde et de l’Église : les sœurs se voient comme le « petit reste », avec les quelques évêques et prêtres qui les soutiennent. Face à elles, une église qui les persécute, et des détracteurs qui font l’œuvre du démon. Au dehors, un monde déchu dans lequel nulle n’aurait intérêt à retomber : ce serait trahir la pureté de leur appel divin.
  • Des religieuses coupées d’elles-mêmes, de leurs émotions, de leur jugement, des informations (y compris des lettres vaticanes) et aussi de leurs sœurs, de leurs familles (avec des relations biaisées, contrôlées en amont). Fait symptomatique, certaines fratries sont déchirées, car plusieurs ont des sœurs chez les contemplatives de Saint-Jean, devenues infréquentables depuis le schisme de 2009.

[1Golias Magazine, n.183, novembre-décembre 2018, « Les Sœurs de Maria Stella Matutina et leurs vieux démons », enquête de Marie-Laure Janssens.

[3Lettre pastorale de Mgr Bonfils, adressée aux Sœurs de Saint-Jean, 21 novembre 2009.

[4Information sur les Sœurs contemplatives, Lettre aux Amis de mars 2013.

[5Information sur les Sœurs contemplatives, Lettre aux Amis de mars 2013.

[6Lettre adressée aux Sœurs de Saint-Jean, 18 juin 2012, citée par Mgr Brincard, Lettre aux Amis d’octobre 2012.

[7Lettre adressée aux parents et amis, 20 août 2012

[8Lettre aux Sœurs de Saint-Jean, 1er juillet 2014.

[9« pourront librement constituer une association publique de fidèles en vue de devenir institut religieux »

Vos réactions

  • Arnaud Dumouch 12 septembre 2020 13:34

    Cet article est un modèle du genre : il est écrit par une ancienne soeur qui n’a pas aimé la vie religieuse. Qu’elle laisse donc tranquille les soeurs de Maria Stella Matutina qui, manifestement, vivent bien de leur vie religieuse, de leurs trois voeux et qui attirent des vocations.

    Quant à la « désobéissance » de soeur Marthe, elle montre que, comme sainte Thérèse d’Avila qui fut sans cesse poursuivie de manière analogue et su contourner, elle a « du poil aux pattes ». Elle tient bon face à ceux qui, la comprenant, voient en elle « une maîtresse femme et une formatrice d’âme » et face à ceux qui, la détestant, voient les mêmes qualités sous le vocable de « domination manipulatrice ». Rien de bien nouveau. Les analyses psychologiques sont toujours comme cela.

    Arnaud Dumouch

    • Sauf que Monsieur Dumouch, votre "sœur" Marthe, redevenue Louise Hubac, celle "qui a du poil aux pattes", votre nouvelle Sainte Thérèse d’Avilla, a depuis été exclue de la vie religieuse en 2014 avec trois autres dans son genre :

      « 1er juillet 2014 : lettre de Mgr Brincard faisant état des décisions précisée dans la lettre du 26 avril de Mgr Becciu, substitut du Pape : possibilité à des sœurs qui ont quitté la communauté de se constituer en une association de fidèles laïcs en vue de devenir un institut religieux et exclusion de la vie religieuse des 4 anciennes sœurs responsables : Alix Parmentier (qui décédera en févier 2016), Marthe (Louise) Hubac, Isabelle Hubac et Agnès Godemel. »

      https://soeurscontemplativesdesaint...

      Et on comprend pourquoi en écoutant Marie-Laure Janssens dans un documentaire de 2019 nous parler du chemin de croix qu’elle a vécu auprès d’elle pendant 11 ans chez les sœurs contemplatives de St Jean.

      https://www.avref.fr/au-sein-des-so...

      Elle ne parle pas « poil aux pattes » de la "sœur" Marthe même quand elle évoque les caresses très spéciales qu’elle lui prodiguait la nuit venue ou la façon dont elle couvrait un "frère" de St Jean, très en vue qui mettait des sœurs dans son lit. Drôle de « maîtresse femme et formatrice d’âme » que la "sœur" Marthe !

      Mais vous avez raison, Marie-Laure Janssens est sans doute « une ancienne sœur qui n’a pas aimé la vie religieuse », en même temps on la comprend un peu. Pas plus que vous ne l’avez aimée vous-même qui avez quitté très tôt St Jean, si je ne m’abuse ?

      Entre nous Arnaud Dumouch, le père Marie-Do, il avait aussi « du poil aux pattes » ?  😎

      • Effectivement, j’ai passé 4 mois comme postulante chez les Soeurs de Saint-Jean à Saint Jodard, vers 1991, et ce fut épouvantable. J’ai eu droit à des séances « d’ouverture du cœur » d’au moins 1 heure tous les jours avec Soeur Marthe et parfois Soeur Alix. Un viol psychologique à répétition. Je me souviens de Soeur Alix qui jouait avec son petit chapelet blanc précieux en nacre, je me souviens aussi qu’elle passait son temps couchée, se disant très malade depuis longtemps. La nourriture était essentiellement crue, excepté un peu de semoule cuite, car c’était le régime de Soeur Alix. Soeur Marthe parlait d’une petite voix précieuse, comme une enfant, tout en étant très intrusive et autoritaire. C’est à cette période que lors d’un des interminables chapitres communautaires, à la fin d’un long délire théologique, Soeur Alix a annoncé la confusion officielle du fort interne et du fort externe par les supérieures, c’est à dire à l’époque, elle-même et Soeur Marthe. J’ai aussi assisté à la survenue d’une psychose grave chez une soeur, qui s’est mise à voir la Sainte Vierge et Jésus pendant l’oraison. Elle a été sortie de la communauté après bien des jours car les responsables attendaient le retour du père Marie-Dominique pour faire un « discernement ». Quel temps perdu pour la prise en charge médicale ! Cette soeur est retournée chez elle, puis j’ai appris qu’elle avait été prise en charge en psychiatrie. L’ambiance oppressive, les longues oraisons, les enseignements flous et prolongés, la nourriture carencée et immangeable, tout contribuait à créer une sorte de malaise profond en moi. Quelques temps après j’ai eu l’impression d’une secte, tout en me disant, non, ce n’est pas possible, c’est une communauté reconnue. Mais comme je me sentais incapable de demeurer stable et sereine devant l’énorme pression psychologique au quotidien, et devant une forme de confusion entretenue, un brouillage de l’intelligence, j’ai fui tous les soirs en été dans une prairie proche du monastère, enveloppée dans ma cape, ce qui m’a permis de recouvrer mon intégrité mentale, de trouver la force de partir. Sitôt partie, j’ai mesuré la profondeur du gouffre que j’avais quitté, et je n’ai jamais regretté, au contraire, je me remercie pour cela.
        _

      • Rose, Depuis 20 ans, on a vu l’Eglise en Occident passer d’un extrême à l’autre. Avant 1995 et l’affaire Dutroux, la pratique de nos évêques en Occident consistait à cacher « tout y compris les crimes ».

        Puis à partir de 2010, on est passé à l’autre extrême : Paniqués, les évêques et les fidèles se sont mis à tout dénoncer publiquement, y compris les suspicions de péché. Le Cardinal Barbarin est parfaitement innocent de cela mais a été violemment rattrapé par cette attitude inverse (et Dieu sait si je l’ai soutenu dans son épreuve du Père Preynat). Je vous garantis que maintenant, fort de cette expérience, il agirait tout différemment avec les soeurs de saint Jean. Il mêlerait douceur patience, et taillerait avec délicatesse, sans prendre le risque d’arrachage du plan de vigne..

        Cet autre extrême n’est pas mieux. Vous croyez aveuglément Marie-Laure Janssens, Golias et Arte ? Pas moi.

        J’essaye simplement de prendre les humains comme nous sommes, ni en noir ni en blanc, mais avec du bon grain et de l’ivraie.

        Vous avez pour votre part décidé de détruire jusqu’aux fondations la Communauté saint Jean et de continuer avec Maria Stella Matutina ? Nous avons intérêt à être propre dans notre âme car nous passerons tous un jour devant le Christ qui dit : « De la mesure dont vous mesurez on vous mesurera ».

        • Monsieur Dumouch, comme j’ai eu l’occasion de vous l’écrire en privé il y a quelques temps, vous devriez prendre le temps (et la peine) de bien vous renseigner sur l’état du dossier. Certains pères dominicains qui ont bien connu tout cela de l’intérieur pourraient vous y aider. Cela mettrait fin à ce contre-témoignage terrible que vous persistez à donner quand il est question de la communauté Saint-Jean.

          Dans vos dispositions intérieures actuelles, vous pourriez avoir sous les yeux des aveux signés des deux pères Philippe, de sœur Alix et de mère Myriam, vous trouveriez encore une pirouette pour vous convaincre que ce sont des faux et que tout a été inventé pour « détruire jusqu’aux fondations la Communauté saint Jean ».

          Vous parlez du « bon grain et de l’ivraie ». Précisément, il est temps d’intégrer à vos réflexions théologiques que l’ivraie prend désormais des formes terriblement séduisantes, y compris pour les plus motivés des catholiques. Ce n’est pas comme si nous n’étions pas prévenus. Que vous soyez tombé dans le panneau n’a rien de honteux. Que vous persistiez, en revanche, à ne pas le reconnaître me semble extrêmement grave. Au-delà de l’affront indigne fait aux victimes (dont vous donnez encore un exemple ici)… Que répondre aux personnes qui découvrent la foi par votre intermédiaire et qui posent la question « mais pourquoi défend-il le père Philippe ? » Comment articuleront-elles vos déclarations de fidélité à la hiérarchie et les écarts manifestes que vous prenez avec des vérités factuelles qui ne sont plus aujourd’hui contestées par personne ?

          Je vois d’ailleurs là, à tort ou à raison, un héritage de votre bref passage à Saint Jean. La « fidélité » à géométrie variable du fondateur, son joachimisme à peine voilé qui le posait en archétype de l’« apôtre des derniers temps », résistant isolé, pratiquement seul contre tous… Vous n’en êtes parfois pas bien loin, comme certains autres transfuges de la communauté. Vous êtes-vous interrogé sur l’empreinte qu’a pu laisser sur vous et sur votre théologie cette fascination pour le père Philippe ? Ces heures à écouter inlassablement les cassettes, cette adulation, ce regard qui glisse sur les bizarreries… Et pourquoi cette surproduction, cette suractivité qui échappe à toute possibilité de contrôle qualitatif de la part des milieux théologiques classiques ? Il serait peut-être temps de faire une pause et de faire le point sur ce que vous faites. A titre personnel, je considère votre positionnement à propos de la communauté Saint-Jean comme le signe que quelque chose ne va pas et que ce n’est pas un problème de surface.

          • une adoration envers le Père Marie-Dominique 26 décembre 2021 20:04, par Rose

            Effectivement, j’ai pu constater lors de mon passage chez les Soeurs Contemplatives qu’il y avait une adoration et un culte du Père Marie-Dominique Philippe. Personnalité charismatique, mais étrange. Il fallait écouter des quantités de cassettes audio, lire jusqu’à connaître parfaitement son livre sirupeux sur l’amour d’amitié, assister à des homélies et sermons de retraites interminables jusqu’à la nuit. Un jour à Paray le Monial, je l’ai vu tenter d’enlacer Soeur Alix dans une petite rue, qui l’a repoussé d’un geste coquet en disant non, pas ici ! et en riant comme d’une bonne blague, tout en regardant autour d’elle. C’était un des rares jours où elle marchait debout comme tout le monde. Quant à ma ’direction spirituelle’, le père Marie-Do m’appelait « la porcelaine » et pétrissait à chaque entretien mes mains étroitement dans les siennes. J’avais presque 30 ans et je n’étais pas naïve. Les confessions et entretiens devenant de plus en plus étranges, avec des silences, un regard scrutateur, difficile à analyser car ses yeux étaient très petits et souvent à demi fermés, j’ai décidé d’agir. La nourriture des Soeurs contemplatives étant essentiellement crue, il y avait de l’ail et j’en ai volontairement beaucoup mangé, et quand a eu lieu l’entretien ce jour là, je lui ai soufflé fortement au visage mon haleine d’ail quand il a voulu prendre mes mains. Ca a tout de suite calmé le monsieur, qui a fait un geste en arrière. J’ai eu envie de rire et j’ai pensé, « chacun ses armes ». Ce prêtre n’était pas correct. Il avait une approche progressive et très prudente, mais claire. Suite à mon haleine d’ail, il a cessé les caresses manuelles, et je l’ai aussi vu moins souvent. Je préférais voir n’importe quel autre prêtre. J’étais cependant obligée de le voir un peu car on nous obligeait à avoir un ’père spirituel’ et il était fortement conseillé de choisir le père Marie-Do.

            • une adoration envers le Père Marie-Dominique 28 décembre 2021 18:02, par Adrien

              Rose, je vous remercie pour vos messages et pour votre témoignage. Vous l’avez peut-être déjà fait mais vous pourriez peut-être mettre cela par écrit de manière plus détaillée et le confier à l’AVREF. Sans doute seront-ils amenés un jour à publier une nouvelle version actualisée de leur « Livre noir » de la communauté Saint-Jean et votre récit mériterait d’y figurer.

          • Adrien, (CITATION) : « Vous êtes-vous interrogé sur l’empreinte qu’a pu laisser sur vous et sur votre théologie cette fascination pour le père Philippe ? »

            N’ayez aucune inquiétude en ce qui me concerne. Je sais parfaitement voir les manques dans les analyses philosophiques du Père Marie-Dominique Philippe (essentiellement manque de sciences modernes et de science psychologique). Mais loin de moi de faire de ces remarques une sorte de chasse d’eau qui éliminerait tout, bébé et eau du bain. Ses apports sont immenses. Prenez sa philosophie de l’amour d’amitié. Avec Golias, vous scrutez cette expression :  😎 « Amour » en pensant « sexe ». Pour ma part, je n’ai jamais eu ce regard suspicieux sur un mot que, effectivement, les milieux LGBT ont tendance à identifier à « zizi ». J’y ai vu une aide précieuse pour, en théologie, comprendre ce qu’est la charité dont saint Thomas d’Aquin dit (IIa IIae) : « La charité est une amitié surnaturelle entre Dieu et l’âme ».

            Autre chose, je ne trahis pas mon père. Ca ne se fait pas. Le père MDP avait-il des imperfections ? C’est certain. Mais il reste mon père. De quoi la communauté saint Jean est-elle en train de mourir ? Du péché de Cham, le fils de Noé : « Genèse 9, 22 Cham, père de Canaan, vit la nudité de son père et avertit ses deux frères au-dehors. Mais Sem et Japhet prirent le manteau, le mirent tous deux sur leur épaule et, marchant à reculons, couvrirent la nudité de leur père ; leurs visages étaient tournés en arrière et ils ne virent pas la nudité de leur père. »

            (CITATION) : « Et pourquoi cette surproduction, cette suractivité qui échappe à toute possibilité de contrôle qualitatif de la part des milieux théologiques classiques ? »

            Tout ce que je fais est sur Internet et tout ce qui pose problème est constamment dénoncé aux évêques. Un certain Abbé Horovitz (du diocèse de Paris) s’en est chargé récemment et l’archevêché de Paris s’est vite aperçu que ses critiques ne tenaient pas la route. Tout a donc été vérifié et a obtenu trois Nihil Obstat et trois Imprimatur. Il n’y a donc pas de théologie plus vérifiée que la mienne. Si vous avez vous-même des critiques, formulez les. Rien de ce que je dis n’est caché. Je laisse même la photo du Père Marie-Dominique Philippe sur les cours de philosophie puisqu’ils viennent de lui. Vous voyez, personne n’est pris en traitre.

            • Monsieur Dumouch,

              merci d’avoir pris le temps de me répondre. Vous avez déjà proposé le parallèle avec Noé dans la série d’enregistrements biographiques que vous avez consacrés au père Marie-Dominique Philippe il y a plusieurs années. Ils ne sont pas sur votre chaine mais on peut les trouver en ligne sans trop de difficulté. Ils sont exclusivement basés sur le livre « Les Trois sagesses » et sur la biographie écrite par Mme Lafon. L’argumentaire que vous proposez n’a pas varié depuis cette époque malgré les éléments nouveaux qui ont été rendus public. Vous racontez l’histoire avec brio, comme si vous l’aviez vécue, mais sur un certain nombre de points, elle est fausse et vous ne vous êtes nullement donné les moyens d’en prendre conscience. Tout ce qui concerne la crise de l’Eau Vive, notamment, qui est un nœud particulièrement important dans cette affaire, vous est à peu près entièrement inconnu.

              Il serait bon, ici, de ne pas chercher à polariser le débat comme vous le faites. Ce n’est pas ainsi que les choses se présentent. Les personnes avec qui j’échange sur ces sujets ne sont ni lecteurs de Golias, ni militants LGBT. Les personnes qui sont en train d’effectuer un travail de fond sur les textes théologiques des pères Philippe non plus.

              Je comprends très bien à quel point il peut être difficile d’ouvrir les yeux sur ce qu’a réellement été ce « père » qui a tant compté dans votre formation intellectuelle et dans votre vie de foi. J’ose espérer que le temps fera son œuvre et que vous parviendrez à surmonter ce qui, aujourd’hui, vous tient enlisé dans une forme de déni.

              Il serait intéressant que vous puissiez exprimer clairement ce que vous comprenez des accusations formulées contre le père Marie-Dominique Philippe. Vous employez des mots qui laissent songeur : « imperfections », « manque dans les analyses philosophiques »… Ce n’est pas de cela dont il s’agit ici.

              Sur le second point, je vois mal comment des vidéos youtube publiées à un rythme très rapide pourraient recueillir les validations que vous évoquez, dont le droit canon ne précise les modalités qu’en ce qui concerne les écrits (§ 822 à 832). Je ne peux donc que renouveler les réserves émises dans mon précédent message.

              En ce qui concerne la discipline pour laquelle je suis compétent, l’histoire, une personne hautement autorisée, Joachim Bouflet, a récemment écrit ce qu’il pensait de votre ouvrage sur Marthe Robin. Cela se trouve aux pages 47 à 51 de son ouvrage paru au Cerf au printemps dernier. Si je trouve le temps pour cela, je reproduirai quelques extraits, pour l’information des personnes qui liraient nos échanges.

    • A cette lecture Monsieur Arnaud Dumouche parle beaucoup trop sans réfléchir (ailleurs aussi) et manque visiblement de la prudence et de la précision qui sied normalement à un théologien catholique.

      Aucun saint n’apprécierait une telle vie religieuse à ce niveau de débauche, de décervelage et de gnose perverse dans une congrégation religieuse. Ste Thérèse d’Avila citée ici, grande sainte et réformatrice du Carmel, certainement pas comme sa vie le démontre extraordinairement.

      Ne pas aimer la vie religieuse inspirée par Marie-Dominique Philippe est une saine réaction. Les faits abominables ont été documentés et rendus publics récemment par l’ordre des Dominicains eux mêmes.
      Fuyez ceux qui se réclament encore de Marie-Dominique Philippe et de ses pompes, de son frère Philippe et de son oncle Thomas Dehau aussi.
      Dénoncez les loups qui viennent manger les brebis dans l’enclos.

      • Juste une remarque en passant : Arnaud Dumouch n’est pas plus théologien qu’un professeur de Terminale n’est philosophe. Il a enseigné en Belgique comme professeur de culture religieuse dans le secondaire, ce n’est d’ailleurs plus le cas depuis 7 ans, ce qui lui laisse beaucoup de loisir depuis pour sortir ses vidéos YT à jets continus. Il n’a pas non plus soutenu sa thèse ébauchée sur les fins dernières, qui n’est de toute façon absolument pas raccord avec le CEC. Il n’a pas plus le titre de docteur en théologie qu’il n’est théologien. Pour le reste, vous avez mille fois raison. Maria Stella Matutina et Verbum spei (je me retiens de faire une mauvaise contrepèterie), qu’Arnaud Dumouch encense comme des communautés florissantes, en face de la C.S.J qui s’est vidée d’une grande partie de ses effectifs et d’une partie de ses brebis galeuses, sont des communautés qui perpétuent l’esprit de MDP et ses folies sans guère rencontrer de résistance de la part du Dicastère pour les religieux encore aujourd’hui.

        C’est Benoît XVI qui a dissous en 2013 MSM, juste avant sa renonciation, c’est François qui a "laissé sa chance au produit", avec les conséquences catastrophiques dénoncées par un article récent de Mikael Corre, les 10-11 juillet dernier :

        "Les témoignages auxquels La Croix a eu accès décrivent le même rythme effréné des journées, les repas pris seules en cellule, la mendicité, l’emprise et les pressions mentales des sœurs supérieures assises au sommet d’un système pyramidal et infantilisant, l’épuisement, les dépressions et les tentatives de suicide cachées aux familles… « Je me suis vraiment vue dépérir, j’ai énormément souffert », confie Nadège Cambon, qui a quitté la communauté en 2017. « Quand je suis partie, j’ai réalisé que j’étais complètement détruite dans mon être », renchérit une autre ancienne religieuse, qui précise qu’au moins cinquante sœurs étaient en état de détresse psychologique au milieu des années 2010."

        Qu’attend Rome pour faire le ménage et virer les évêques incompétents qui les accueillent dans leur diocèse ? Ma question est purement rhétorique, je n’attends personnellement plus rien, dans ce domaine en tout cas, d’une institution qui continue de s’enliser sans guère de remède à ses maux.

        • Cher ami, la vie religieuse implique depuis toujours deux pôles : prière et ascèse.

          Depuis toujours, certaines personnes se trouvent dans leur vocation et d’autres quittent cette vocation qui ne leur convient pas.

          Les critiques du début de ce fil sur la forme de vie des soeurs contemplatives d saint Jean (nourriture pas bonne, maîtresse des novices qui reçoit chaque soeur personnellement, levé de nuit pour les Matines), me font pensé à ces critiques de l’accusateur public qui était persuadé, en 1793, que les carmélites de Compiègne qui s’obstinaient à rester dans leur forme de vie alors que tout le monde, unanimement, leur expliquaient qu’elles étaient dans une secte, étaient des « fanatiques ».

          Le martyre des seize carmélites de Compiègne, qui firent cesser la terreur en France (†1794) (63 mn) (17 juillet) https://youtu.be/EWplYyRjmJs Thèmes abordés : Les âmes victimes ; la communion des saints ; la chute de Fouquier-Tinville et son possible salut. Un siècle avant la Révolution, une carmélite de ce monastère de Compiègne, sœur Élisabeth-Baptiste, avait vu en songe toutes les religieuses de son couvent dans la gloire du ciel, revêtues de leur manteau blanc et tenant une palme à la main. L’interrogation quant à l’éventualité d’un martyre pour les religieuses de ce couvent était restée présente tout au long du siècle, jusqu’à l’arrivée de la Révolution et du début des violences. Toutes ont été guillotinées le 17 juillet 1794 après avoir offert leur vie pour que cesse la grande terreur. Onze jours plus tard avait lieu la chute de Robespierre. La plus jeune, la bienheureuse sœur Constance de Jésus (29 ans, novice) et la mère prieure, la bienheureuse mère Thérèse de Saint-Augustin (41 ans, prieure).

      • Ce qui est étonnant, ce sont les faits contre-intuitifs : La communauté saint Jean a fermé l’année dernière 5 prieurés et son noviciat. Elle ferme cette année sept prieurés. A ce rythme il ne restera bientôt plus que le chapitre général dont quelques membres viennent de quitter depuis la publication de ce rapport « Comprendre pour guérir » (800 pages) (Père Jean-Marie C). Parallèlement, Maria Stella Matutina a doublé ses effectifs dans le monde entier et fonde partout sauf en France. Ca me rappelle l’URSS : C’était le paradis pour les dirigeants et les gens votaient avec leurs pieds. Gamaliel avait prévenu : « Actes 5, 38 A présent donc, je vous le dis, ne vous occupez pas de ces gens-là, laissez-les. Car si leur propos ou leur œuvre vient des hommes, elle se détruira d’elle-même ; mais si vraiment elle vient de Dieu, vous n’arriverez pas à les détruire. Ne risquez pas de vous trouver en guerre contre Dieu. » Vous me dites : « Les crimes du Père MD Philippe sont documentés ? »

        _

        • Cher Arnaud Dumouch

          MSM s’effondrera identiquement comme la C.S.J première mouture, comme La famille monastique de Bethléem (c’est déjà commencé) tout simplement parce qu’un système de mensonge, comme l’était l’URSS dont vous parlez, ne peut pas perdurer, c’est le sens de la parole de Gamaliel. Le « ne risquez pas de vous trouver en guerre contre Dieu. » s’adresse à vous qui cherchez inlassablement à défendre l’indéfendable que Dieu a jugé en le faisant disparaître.

          • Cher Damien. C’est possible. L’avenir répondra. Cependant, le pape Benoît XVI fait remarquer une chose étrange : « Souvent la génération suivante canonise ceux que la génération précédente a persécuté ».

            L’histoire de l’Eglise nous en donne des exemples saisissant. Connaissez vous par exemple, sainte Eustochia ? De son vivant, on la déclara « orgueilleuse et désobéissante » car elle avait osé quitter son couvent de Clarisse, qu’elle trouvait décadent, pour en fonder un autre… alors qu’elle était encore au NOVICIAT.

            Le pape Jean-Paul II la canonisé avec ce titre : La seule « sainte debout »

            Thèmes abordés : Réformatrice des clarisses à la fin du Moyen âge ; L’obéissance et ses limites : Faut-il obéir à ses parents pour sa vocation ? Faut-il obéir à son abbesse pour tout ? La « sainte debout » : La force adulte de caractère face aux aléas de la vie. Smeralda Calafato est une jeune italienne que le Christ appela à la vocation à 15 ans en lui montrant sa croix. Elle entra chez les clarisses contre l’avis de ses parents et prit le nom de sœur Eustochia. Le monastère était relâché. Ne pouvant le réformer, elle en fonda un autre selon cette parole de Jésus : « Marc 2, 21 Personne ne coud une pièce de drap non foulé à un vieux vêtement ; autrement, la pièce neuve tire sur le vieux vêtement, et la déchirure s’aggrave ». Elle est, par sa force, la « sainte debout » (Jean-Paul II).

            • Cher Arnaud Dumouch,

              Vous aurez du mal à me faire avaler qu’Alix Parmentier est une nouvelle Sainte Eustochia incomprise en quittant la C.S.J pour fonder MSM. Elle est accusée par plusieurs frères de les avoir initiés sexuellement avec force masturbations et fellations. Et ne me dites pas ce que sont des racontars et un procès cadavérique puisqu’elle l’a reconnu elle-même dans une lettre du 5 février 2010 où elle demande au frère de retirer son témoignage. Je cite : (p. 418 du rapport Comprendre et guérir)

              « J’ai sûrement été très maladroite, car j’étais naïve comme pas possible, n’ayant aucune connaissance de la fragilité des hommes. Vous étiez pour moi un grand ami, j’avais confiance en vous, mais comme j’ignorais tout de la sexualité, j’ai été imprudente, j’ai cru qu’il n’y avait entre nous que de la tendresse. Le jour où vous avez fondu en sanglots dans mon studio, j’ai été très secouée et désolée d’avoir fait exploser le volcan. Je vous demande profondément pardon pour ma naïveté de petite fille, mais je vous demande instamment d’aller vous-même retirer ce témoignage. »

              Réponse du frère le 18 février 2010 :

              « Non, sœur Alix, je ne retirerai pas mon témoignage car il est vrai. Le faire serait purement et simplement un mensonge. Me le demander rien d’autre qu’une pression perverse qui ne fait que vous condamner. Certes ce témoignage vous met en question mais peut-être est-il bon qu’avant de quitter ce monde vous puissiez vous mettre en question et surtout réparer auprès des autres frères qui vous ont approchée, ce désordre grave, en leur faisant prendre conscience de la fausseté de ces mœurs. Il me semble que la seule attitude vraie pour vous serait de tout mettre en œuvre aujourd’hui pour condamner vos propres actes auprès des personnes qui en ont fait l’objet. C’est la seule manière vraie de les aider à sortir du chemin qui sans aucun doute est devenu le leur. »

              Une sainte incomprise Alix Parmentier ? Avec ce genre de mœurs perverses, ce qu’elle a admis en 2010 en reconnaissant, dans sa grande inexpérience  😄 « avoir fait sauter le volcan » (sic !) C’est une plaisanterie ?

            • justement m’sieur Dumouch vos héros sont le contraire des saints que vous citez , ils furent canonisés de leur vivant& avaient des moeurs relâchées ! Le sieur Dumouch pire que le déni fait de l’inversion ! réponse à ;19 août 2023 13:30, par Arnaud Dumouch Cher Damien. C’est possible. L’avenir répondra. Cependant, le pape Benoît XVI fait remarquer une chose étrange : « Souvent la génération suivante canonise ceux que la génération précédente a persécuté ».

              L’histoire de l’Eglise nous en donne des exemples saisissant. Connaissez vous par exemple, sainte Eustochia ? De son vivant, on la déclara « orgueilleuse et désobéissante » car elle avait osé quitter son couvent de Clarisse, qu’elle trouvait décadent, pour en fonder un autre… alors qu’elle était encore au NOVICIAT.

              • Un cas Arnaud Dumouch ? 25 août 2023 11:52, par Jean-Pierre Gosset

                Pour l’Institution ce Monsieur n’est pas un cas mais un bon serviteur qui refuse, avec le pape, de juger entre bon bon grain et ivraie (La Croix 23/07/2023). François invite à la patience et à la douceur sans se résigner ni justifier le mal. Ce serait bien joli si patience et douceur n’avaient pas mené, par le passé, à l’oubli collectif : c’est pas tout ça, faut passer à autre chose ! Ainsi, par « la vertu » de l’oubli la résignation, inconsciente, l’a jusqu’ici toujours emporté, de guerre lasse. L’institution fonctionne comme Kaa, le python débonnaire du livre de la jungle et le plus grand chasseur de la jungle : elle hypnotise et fait croire à des personnes que Dieu les a choisi pour lui obéir, à elle qui se prend pour Lui. L’Institution ne veut pas admettre que, depuis la Renaissance (puis les Lumières, l’apprentissage de la démocratie, la fin des dynasties et empires sacrés, la généralisation de l’enseignement…) son fragile édifice était vermoulu. Non, Arnaud Dumouch n’est pas un cas au sein de la caste des chastes, c’est cette caste -le système clérical et monastique dans son ensemble- qui est devenu « un sacré cas » pour l’Église et cela se verra de plus en plus.

                • Complément à « Un cas Arnaud Dumouch ? » 28 août 2023 12:48, par Jean-Pierre Gosset

                  L’étude sociologique approfondie, non par sondage mais à partir d’innombrables entretiens menés auprès de prêtres, moines dont des supérieures et provinciaux, séminaristes, responsables de séminaires et évêques en Italie par le Professeur Marco Marzani a été publiée, sous le titre « La Caste des Chastes -Les prêtres, le sexe et l’amour » (Philippe Rey, 2022). Selon cette étude 10% du clergé vivrait chastement et l’homosexualité -aussi refoulée qu’active en secret- atteint 50%. Cet ouvrage présente aussi nombre d’analyses croisées avec d’autres travaux publiés depuis 1948 sur les 5 continents et qui qui ont abordés ce sujet sous des angles variés (psychanalyse et psychiatrie, théologie, philosophie et bien sur aussi sociologie) et cela depuis 1948 ; d’où une riche bibliographie.

                  Alors je ne connais pas A. Dumouch, ni ce moine qui vient d’être élu abbé de l’abbaye Sainte-Anne-de-Kergonan je soupçonne fort, en tant que « profileur amateur » qu’il sont tous deux des « cas banals et ordinaires » au sein de leur caste. Nota : ce nouvel abbé est passé par les scouts d’Europe, les béatitudes, Saint Martin, Paray-Le-Monial, les JMJ… un parcours sans faute ?!

        • Bonjour, Monsieur Dumouch, il est souvent bien dangereux de brandir des chiffres ou des pourcentages à la légère ! Effectivement, l’institut des Soeurs contemplatives de Saint Jean part à vau-l’eau, et j’entends régulièrement, via l’un de ses membres que je connais bien, combien de personnes de cet institut ont été brisées et combien il est difficile tant d’en sortir que d’y rester. L’hémorragie actuelle de cet institut dit beaucoup des dégâts commis… Mais en quoi le fait que l’institut des soeurs de Maria Stella Matutina soit numériquement florissant peut-il nécessairement signifier qu’il est« clean », exempt de tout phénomène d’emprise ou d’abus de confiance et/ou de pouvoir sur des personnes ? Malheureusement, les témoignages abondent pour dire que le « système Philippe » y perdure. Mais encore faut-il accepter d’écouter ces témoignages tels qu’ils sont et pour ce qu’ils sont. Bref, monsieur Dumouch, ne faites pas un argument de ce qui n’en est pas un ! De grâce, un peu de rigueur dans les prises de paroles et, tout simplement, un peu d’honnêteté intellectuelle : c’est le minimum requis pour sortir de l’impasse des discours idéologiques et risquer une parole plus ajustée et respectueuse des histoires de chacun.

          • Chère Anne-Gaëlle, JE VOUS CITE : "Mais en quoi le fait que l’institut des soeurs de Maria Stella Matutina soit numériquement florissant peut-il nécessairement signifier qu’il est« clean"

            MA REPONSE : Je suis absolument persuadé que l’institut Maria Stella Matutina n’est pas "clean". Il est juste "normal" pour la terre. Il y a du "bon grain" (donc des femmes qui cherchent sincèrement Dieu dans la prière et le sacrifice), il y a aussi de "l’ivraie" (donc des femmes qui emportent avec elles les "fomes peccati" de leur chair (vanité, agacement, recherche du plaisir égoïste, volonté d’être appréciées). Elles ne sont pas différentes de nous. Cependant, voilà que dans ce site, on voudrait arracher l’ivraie pour n’avoir que le bon grain. Jésus avait prévenu : "Ne faites pas cela. Attendez la moisson sinon vous allez arracher, en même temps que l’ivraie, le bon grain (Matthieu 13, 30).

            Pour moi, c’est ce qu’il s’est passé chez les frères et les soeurs de saint Jean. Ils ont voulu pratiquer la "cancel culture" (la culture de l’effacement). Ils ont voulu tuer le Père MD Philippe pour renaître purs. Ils se sont tués eux-mêmes. _

        • Cher Monsieur Dumouch,

          J’espère que vous avez eu le courage de lire entièrement le livre « L’affaire » de Tangi Cavalin et les 800 pages du rapport des frères de saint Jean, sinon il est inutile de discuter avec vous.

          Je vous conseille un autre lecture : « Bon arbre, bons fruits » une des commissions de la Corref. https://www.viereligieuse.fr/wp-content/uploads/2023/04/6.-Groupe-Bon-arbre-bons-fruits-1.pdf Ce texte et excellent. La quantité n’est pas un argument de bons fruits.

          Tous ceux qui ont soutenu le Père MD Philippe sont complices de la souffrance subie par les victimes. L’ignorance peut être coupable, mais aussi une excuse. Maintenant tout le monde sait. Votre persévérance est diabolique. Errare humanum est, sed perseverare diabolicum

          Bertrand Souchard

          • Cher Bertrand, non seulement je l’ai lu mais j’ai cherché à prendre du recul, depuis un mois et demi.

            Je suis de plus en plus décidé à produire une petite video en septembre en m’inspirant de cette phrase du célèbre Lavrenti BERIA (de la Tcheka) : « Donnez moi n’importe quelle lettre de n’importe qui et je le ferai condamner pour haute trahison ».

            Je la ferai courte et incisive en posant trois questions : 1° Où est l’avocat de la défense du mort ? Au Moyen âge, lors des fameux procès cadavériques, on donna au cadavre jugé un avocat. Et pourtant, 1000 ans après, on se frappe encore la poitrine d’avoir oser faire un tel sacrilège.

            2° Où est la vérification des témoignages ? Lisez celui de Rosa en tête de ces messages : « Vous comprenez, le Père MDP, en recevant ma confession, me serait les mains dans les siennes. J’étais si choquée que par précaution, je mangeais de l’ail avant de me confesser ». Et les intervenants sont là, les yeux imbibés de larmes : « Chère Rosa, votre martyre et les abus sexuels subis nous bouleversent ».

            3° Est-il normal que le producteur du rapport soit le Chapitre général de la communauté saint Jean, qui, voulant se débarrasser des formations du Père MDP, est Parti, Juge, et Plaignant ?

            • Cher Arnaud,

              13% des frères prêtres sont accusés d’abus sexuels. Ceux-là sont tous vivants. Parmi ceux-là il y a un ami avec qui j’étais à l’école qui n’est pas dans le déni et accepte son retour à l’état laïc, à la différence du clone (et du clown) de MDP, MDG …

              J’hésite à vous répondre car on ne sortira pas d’un dialogue de sourds.

              Face au mensonge et à l’injustice votre déni me met en colère. Deux petites phrases de saint Thomas. « La colère désire le mal en tant qu’il a valeur de juste revanche. Infliger la vengeance relève de la justice, tant du côté de la cause qui est le tort infligé par autrui, que du côté de la revanche recherchée par l’Homme irrité, il est évident que la colère concerne ceux avec qui nous sommes en relation de justice et d’injustice. » Somme de théologie, IaIIae q. 46 a. 7. « Si l’on s’irrite selon la droite raison, se mettre en colère est louable. » , IIaIIae q. 158 a. 1.

              Le rapport montre bien l’infidélité de MDP à Aristote et Thomas, ce que j’avais toujours pressenti depuis ma thèse sur Aristote …

              La pire corruption est celle du meilleur : corruptio optimi pessima.

              Bertrand

              • Bonjour Bertrand,

                Trois remarques :

                1° Personne ne nie la culpabilité de certains frères de saint Jean 2° 20 frères coupables sur 650 frères en tout, cela fait 13% ? Vérifiez dans le rapport de 80à pages 3° Le Père MDP n’est pas fidèle à Aristote et à saint Thomas ? Et alors ? Ce qui faisait son génie et l’intérêt de ses élèves, c’était sa fidélité au réel (pour la philosophie) et à la foi de l’Eglise (pour la théologie).

                • Bonjour Arnaud,

                   La page 801 du rapport indique que les 13% est celui des prêtres accusés (et non des frères dans leur ensemble)

                   L’analyse théologique du rapport indique que MDP n’est pas catholique, n’est pas réaliste. Il hérétique.

                  La vérité vous rendra libre

                  Bertrand

                  • CITATION : « L’analyse théologique du rapport indique que MDP n’est pas catholique, n’est pas réaliste. Il est hérétique »

                    Et c’est là où le caractère absurde et orienté de ce rapport de 800 pages apparaît de toute pièce. Je vous parlais plus haut de la méthode soviétique de Lavrenti Béria, inventée durant les procès Staliniens. Et c’est vrai : En tirant une phrase où une autre, en lui donnant un sens biaisé, on peut faire condamner n’importe qui.

                    Voilà d’ailleurs pourquoi, en masse, les frères et les soeurs de base partent et ont tendance à rejeter le rapport dans son ensemble. Ils ont sans doute tort. Il faudrait vérifier chaque fait.

                    Comme dit le proverbe : « Qui trop embrasse, mal étreint ».

                    • Voici la video promise.

                      Rapport « Comprendre et guérir » et le père M-D Philippe : qu’en pense la majorité silencieuse ? (66 mn) https://youtu.be/iYSVqXOX_tI 26 juin 2023 : Le chapitre général de la Communauté saint Jean a publié un rapport de plus de 800 pages sur leur fondateur qui comprend trois parties : 1° Un récit des faits qui lui sont reprochés 2° Une analyse critique de sa pensée déclarée hérétique 3° Un essai d’analyse psychologique de sa déviance. Or force est de constater que ce tsunami destructeur laisse de plus en plus dubitatif une majorité silencieuse. Plus encore : Il se crée partout dans le monde des fondations qui font vivre sa pensée et son enseignement.

                      • Bonjour à tous.

                        J’invite les personnes qui s’intéressent à ce sujet mais qui sont intimidées par le volume du rapport de la Communauté Saint-Jean à en lire tout de même un passage : la transcription qu’il contient de l’intervention du père Emmanuel Perrier, dominicain, au chapitre général des Frères de Saint-Jean le 15 octobre 2022. Elle occupe les pages 617 à 622 du rapport : quelques minutes de lecture, un texte d’une densité et d’une qualité remarquables.

                        Il est question dans cette intervention, pour qualifier la pensée du père Marie-Dominique Philippe, de doctrine « postmoderne ». Cela rejoint ce que m’avait dit oralement un ancien frère de Saint-Jean qui avait bien connu le père Philippe : « il y avait quelque chose de nietzschéen chez lui ».

                        Je cite le texte du père Emmanuel Perrier :

                        « primat de la subjectivité » « forme de personnalisme qui s’appuie sur la subjectivité » « dépassement de l’autorité de la loi, des vertus, de la morale, qui est caractéristique de notre époque » « l’impression d’entrer dans un temps nouveau du christianisme, où l’homme parvient à vivre sous le seul régime des dons spirituels »

                        C’est de cela dont il est question. C’est ce que Mgr Séguy avait entrevu, en son temps, sans prendre véritablement la mesure des dégâts que cela entraînait et sans avoir le courage d’agir avec suffisamment de force. A ce sujet, le rapport est très éclairant et montre bien comment le père Philippe a su en permanence se jouer de toutes les autorités ecclésiales tout en jouant la carte de la fidélité au Magistère en surface.

                        Le dernier point (« temps nouveau du christianisme ») conduirait s’il était développé à parler de la question du joachimisme, qui passait chez le père Philippe par le thème des « apôtres des derniers temps » et par la volonté de retrouver « l’esprit de la consécration », ce qui est exposé de manière très détaillé dans les dernières pages de l’ouvrage Les Trois sagesses. Voir aussi, entre autres exemples, le livre A l’aube du dernier jour, qui est une bonne illustration de la manière dont le père Philippe entretenait un sentiment d’urgence pour justifier le régime d’exception qu’il s’accordait à lui-même et à ses « disciples » les plus proches. J’attire également l’attention des personnes qui auraient du temps à y passer sur le livre Une nouvelle Pentecôte d’amour, publié en 2016 par plusieurs proches du père Philippe, dans lequel le joachimisme du premier cercle des disciples se laisse entrevoir presque partout. Paul Airiau avait déjà, dans un livre peu connu (L’Eglise et l’Apocalypse, Berg, 2000), rapproché le thème de la « nouvelle Pentecôte d’amour » de l’héritage joachimite. Il n’est pas difficile de percevoir, en examinant le dossier à la lueur de tout ce que l’on sait aujourd’hui, que le père Marie-Dominique Philippe se situait bien dans cet héritage, qui est bel et bien hérétique.

                        Il faudrait ajouter à tout cela la tentation d’une forme de gnose, de connaissance totalisante qui irait jusqu’à la pénétration dans le for interne des personnes, dont l’accès est pourtant réservé à Dieu seul. Les abus sexuels ne sont que l’expression physique de ce qu’il faut bien appeler une forme de mégalomanie et de volonté de contrôle des âmes. De nouveau, cela apparaît dans Les Trois Sagesses et le rapport cite quelques textes de jeunesse du père Philippe absolument terrifiants à ce sujet. A titre personnel, plus encore que le mot « hérétique », c’est le mot « diabolique » que j’emploierais, au sens, je dirais, « technique » du terme. Les œuvres du « père du mensonge », des œuvres visant, pour paraphraser Bernanos, à reproduire à rebours toute l’œuvre du Salut et à rendre la foi de plus en plus impossible à accueillir. « Le Fils de l’homme, quand il viendra, trouvera-t-il la foi sur la terre ? » Avec des « témoins » à rebours comme le père Marie-Dominique Philippe, une réponse affirmative à cette question devient de plus en plus impossible.

                        Les péchés du père Marie-Dominique Philippe sont en premier lieu le fruit d’un orgueil monstrueux. Son instrumentalisation du sacerdoce au profit d’une domination sur les âmes y est articulée. C’est d’autant plus grave, aux yeux d’un croyant, qu’il sélectionnait soigneusement ses victimes et ne choisissait que des profils de personnes aux hautes aspirations spirituelles : une capacité de discernement des vocations, sans doute initialement un vrai don de Dieu, retournée au profit de sa soif de domination. C’est un degré de perversion très impressionnant, très fin, qui est au-delà du sadisme rudimentaire, qui a à voir avec une jouissance dans la damnation et dans le fait d’y entraîner autrui à sa suite.

                        M. Dumouch, vous avez vu des « signes » au temps où vous le fréquentiez (les colères de « Marie-Do » à la moindre contradiction, son incapacité au dialogue d’égal à égal, sa relation qui confinait au sado-masochisme avec Mère Myriam, son goût pour l’entretien d’une « cour » de frères brillants mais entièrement soumis à lui… cour dont vous avez fait partie). Vous n’avez pas su les interpréter, mais il n’est jamais trop tard, d’autant qu’une personne férue d’eschatologie comme vous aurait beaucoup à dire sur ce mélange inextricable de lumière et d’épaisses ténèbres dans lequel nous plonge cette histoire. Marie-Dominique Philippe et la communauté Saint-Jean comme « signes des temps »… Mais cela impliquerait d’admettre que vous vous êtes très lourdement trompé. En êtes-vous capable ? Où avez-vous hérité, vous aussi, de l’orgueil indéracinable du « maître » ? C’est un moment de votre vie où vous pourriez être vraiment édifiant, comme d’autres sont parvenus à l’être en reconnaissant publiquement leur erreur. En serez-vous capable ?

                        • Cher ami, J’ai été élève pendant 5 années du Père MD Philippe et je le reste. Comment expliquez-vous ma soumission totale au Magistère Romain, ma défense acharnée du Magistère du pape François, mais aussi de celui du pape Benoît XVI ? Ne voyez vous pas une contradiction avec ce que vous écrivez sur mon maître, « monstre d’orgueil, postmoderne et coupé du Magistère » ?

                          Vraiment, à propos de l’avis de ce Père Dominicain, vous devriez vous souvenir de cette maxime de Lavrenti Beria, dans une adresse à Staline vers 1951 : « Donnez moi une lettre de n’importe quel de vos opposants et je le fais condamner à mort ». Ce genre de critique absurde sur la pensée du Père MD Philippe, cette façon de remonter jusqu’aux intentions de son âme pour en faire un « monstre d’orgueil » me fait penser à ce verset de l’Ecriture : Luc 7, 33 « Jean le Baptiste est venu en effet, ne mangeant pas de pain ni ne buvant de vin, et vous dites : Il est possédé ! Le Fils de l’homme est venu, mangeant et buvant, et vous dites : Voilà un glouton et un ivrogne, un ami des publicains et des pécheurs ! Et la Sagesse a été justifiée par tous ses enfants. »

                          • A Monsieur Dumouche, La majorité silencieuse dont vous parlez est en réalité horrifiée et scandalisée par la double vie de Marie-Dominique Philippe qui a spiritualisé la débauche pour un cercle d’initiés dont à vous écouter vous n’avez heureusementpas fait partie. M. Dumouche, votre soumission totale au Magistère Romain, au Magistère du pape François, au pape Benoît XVI n’est qu’apparente : vous n’avez en réalité toujours comme maitre spirituel que Marie-Dominique Philippe que vous invoquez à tout bout de champ. Aristote n’a jamais été chrétien et a 2500 ans, bien d’autres philosophes et théologiens existent, Thomas d’Aquin est un grand saint lui et très subtil mais pas l’unique. Thomas d’Aquin est instrumentalisé comme une parole biblique dans un discours postnéoscolastique de la fabrication de Marie-Dominique Philippe, son frère Thomas et l’oncle Thomas Dehau, les versets de la Bible que vous citez sans précaution sont utilisés improprement et pas dans la Règle de foi. A vous écouter, j’ai remarqué aussi que les autres théologiens de l’Eglise sont absolument absents de votre univers. Vatican II, concile majeur n’est même pas pris profondément en compte. Votre forme de pensée sans que vous vous en rendiez compte, est celle de Marie-Dominique Philippe. Vous défendez encore une figure qui a été certe admirée mais qui n’est pas défendable aujourd’hui au regard des faits et contre qui le magistère met en garde très justement. Vous consacrez maintenant votre vie à défendre l’indéfendable en trouvant raisons ou circonstances atténuantes à l’inadmissible chez Marie-Dominique pour tout. Dans vos dires, involontairement, vous laissez apparaitre que votre évangile est celui de Marie-Dominique Philippe, vous mettant de fait dangereusement en marge de l’Eglise. Cela ne devrait pas et montre que votre formation de 5 ans était déjà problématique mais vous ne le saviez, vous n’aviez pas les moyens d’en juger, vous n’aviez pas l’intelligence de Marie-Dominique Philippe, vous avez été subjugué par leur apparat. Tout cela est triste.

                            • Cher ami, être disciple du Père MD Philippe, ce n’est pas avoir comme maître en philosophie MD Philippe ou Aristote. C’est avoir comme maître le REEL, partout où il se trouve. Rappelez-vous sa phrase fétiche citée chez Aristote : « Platon et le réel, je les aime tous les deux. Mais le réel plus encore ».

                              Les philosophes et les scientifiques modernes ne seront des échasses que s’ils permettent de rejoindre LE REEL.

                              Vous trouvez sans doute cela orgueilleux ? Vous vous trouvez humble car vous avez une grande bibliographie ?

                              JE VOUS CITE : « Dans vos dires, involontairement, vous laissez apparaitre que votre évangile est celui de Marie-Dominique Philippe, vous mettant de fait dangereusement en marge de l’Eglise. » Sachez que les autorités de l’Eglise n’en sont plus là. Elles ont été peu à peu dévorées par le monstre du « Metoo » qu’elles ont lâché sur l’Eglise. Demandez au Cardinal Barbarin, lui aussi sacrifié sans procès, ou plutôt sans que sa défense qui l’a innocenté n’ait été pris en compte, s’il a encore envie de condamner les morts sans contre-enquête à charge et à décharge ? Demandez au pape François ce qu’il pense du rapport de la CIASE lui aussi remis en cause par les contre études élaborées par le Père Viot…

                              Souvenez-vous de la prophétie de Benoît XVI : « Très souvent, la génération suivante canonise ceux que la génération précédente a persécuté ».

                              • M. Dumouch,

                                si vous souhaitez avoir comme maître le « réel », acceptez-vous de vous confronter aux faits dans toute leur rugosité ?

                                Je ne parle pas des témoignages oraux, qu’il est toujours possible de contester, même si cela nécessite parfois toute la mauvaise foi du monde. Je parle des sources très nombreuses, très concrètes, très réelles, sur lesquelles vous gardez le silence mais qui constellent les rapports que vous entreprenez de « réfuter ».

                                Avez-vous lu la correspondance du père Philippe retrouvée dans ses papiers personnels ?

                                Avez-vous parlé avec des personnes qui l’ont lue ?

                                Avez-vous lu les lettres de sœur Alix adressées au père Philippe ?

                                Avez-vous lu les lettres échangées avec son frère lors de la crise de l’Eau vive ?

                                Tout cela est très concret, très réel. On ne peut pas vous reprocher de ne pas l’avoir connu dans les années 1980. Maintenant tout est sur la table, de même que des pièces qui étaient auparavant soigneusement conservées au Saint-Office et qui ont été rendues publiques. Ce simple fait devrait vous faire percevoir la gravité de cette affaire et le caractère désespéré et insensé de vos plaidoiries.

                                Ce « réel » dont vous vous réclamez est ici, non plus seulement la surface qui a émerveillé un jeune converti il y a quatre décennies, mais aussi la partie voilée, celle qui permet d’éclairer toutes les bizarreries qui ont dû, malgré tout, vous faire un peu tiquer déjà à l’époque, même si la convocation inlassable de la « miséricorde » et des verset bibliques que vous citez à longueur de messages était déjà à l’ordre du jour. Les fils de Noé, la mesure dont vous jugerez… etc.

                                Il reste encore beaucoup de choses à éclaircir. Vous pouvez continuer d’entraver et de flétrir ce travail de vérité, ou ouvrir enfin les yeux et y prendre part. Ce choix est entre vos mains. Réfléchissez bien avant d’écrire ou d’enregistrer de nouvelles réponses-fleuves dans lesquelles vous reproduirez une n-ième fois un argumentaire qui était déjà, mutatis mutandis, celui de Thomas Philippe dans les années 1950, et qui ne peut plus tromper grand monde, Dieu merci.

                                • Cher ami, J’ai soigneusement lu le rapport de 800 pages. Tout y est. Les lettres du Père MD Philippe ou de soeur Alix sont citées et les passage les plus significatifs sont soigneusement produits.

                                  CONCLUSION : Tout est interprété à charge. Des expressions comme : « Je vous aime de tout mon cœur » sont toutes tirées dans un sens sexuel indu, un peu comme si on prouvait que Jésus était homosexuel car il parle dans l’évangile de saint Jean comme du « disciple qu’il aimait ».

                                  Je viens de recevoir une lettre d’une soeur apostolique de saint Jean. Voici son commentaire : « Ce rapport est tristement partial, terriblement partial ».

                                  • « J’ai pensé aux fils de de Noé. Celui-ci s’étant enivré, l’un regarda avec curiosité, l’autre se voila devant la nudité de son père. Alors j’ai compris que je ne devais regarder qu’Elle [la Vierge], me taire et défendre la doctrine de mon frère. » (Lettre du père Marie-Dominique Philippe au père Paul Philippe, 15 septembre 1952.)

                                    M. Dumouch, il y a un reproche qui ne peut vous être fait, celui d’être infidèle à votre maître. Au point de le préférer à la vérité et au Christ ? Le mimétisme, en tout cas, est frappant, comme votre autre contradicteur l’a lui aussi noté.

                                    Si vous avez lu soigneusement le rapport, vous n’avez pas pu manquer ce mot de sœur Alix, qui ne nécessite pas un grand effort d’interprétation :

                                    "J’ai sûrement été très maladroite, car j’étais naïve comme pas possible, n’ayant aucune connaissance de la fragilité des hommes. Vous étiez pour moi un grand ami, j’avais confiance en vous, mais comme j’ignorais tout de la sexualité, j’ai été imprudente, j’ai cru qu’il n’y avait entre nous que de la tendresse. Le jour où vous avez fondu en sanglots dans mon studio, j’ai été très secouée et désolée d’avoir fait exploser le volcan. Je vous demande profondément pardon pour ma naïveté de petite fille, mais je vous demande instamment d’aller vous-même retirer ce témoignage. Quelqu’un de très important m’a dit que je devais vous demander cela." (Lettre de soeur Alix à un frère de Saint-Jean, février 2010)

                                    Le frère dont il est question, dans la même séquence chronologique, écrit à un autre frère de Saint-Jean qui, comme soeur Alix, lui demandait aussi de retirer son témoignage :

                                    « Alix a donné à tous ceux qui sont passés dans ses bras, comme elle l’a fait pour moi, des justifications spiritualo-théologiques de ses actes qui nous ont pollués de façon durable, car elles venaient d’une personne estimée, de renommée sainte et donnée en exemple par notre Père Philippe, au point qu’il nous paraissait juste et normal de continuer dans cette voie. Tu comprendras donc que si ne rien faire sur ce dossier et laisser chacun avec sa conscience dans cette question peut te laisser dans la paix, ce n’est pas mon cas. »

                                    Le courage de la vérité, ce courage que vous bafouez avec votre opiniâtreté…

                                    Vous avez assisté, quand vous étiez novice, à une scène stupéfiante entre le père Philippe et « Mère Myriam ». Vous n’avez pu manquer de constater, si vous avez lu attentivement le rapport, que cette scène s’inscrivait dans un tout, dans une relation de longue durée pour le moins déconcertante :

                                    « Ce chantage exercé sur l’autorité du Père M.-D. Philippe [par Mère Myriam] peut aller jusqu’à la violence physique exercée contre la personne du Père : nuits passées à veiller chez Mère Myriam, séquestrations, coups et blessures constatés par tous, le Père M.-D. Philippe s’étant lui-même toujours tu sur l’origine de ces sévices corporels dont il est victime. » (lettre d’un frère de Saint-Jean au nonce apostolique, avril 1986)

                                    Vous avez vu, mais vous n’avez rien voulu voir… Et vous refusez encore d’ouvrir les yeux.

                                    Pour ce qui concerne le père Philippe lui-même, pour aller au-delà du seul domaine sexuel… je pourrais citer quelques textes de jeunesse qui ne sont pas dans le rapport, retrouvés en explorant les archives de La Vie spirituelle, mais je ne les ai pas transcrits pour l’instant. Je m’en tiens donc à un texte de 1947, qui lui est cité dans le rapport :

                                    « Nous aurons cet amour extraordinaire qui est comme l’amour de Dieu, qui nous fera pénétrer dans le cœur de nos frères, de ceux qui nous sont confiés. Nous les aimerons comme Dieu les aime, c’est-à-dire non de l’extérieur, mais de l’intérieur. Nous les posséderons, nous nous installerons en eux comme Dieu s’y installe, nous serons au plus intime de leur cœur. »

                                    Deux amours ont bâti deux cités…

                                    • CITATION DE SOEUR ALIX : « J’ai sûrement été très maladroite, car j’étais naïve comme pas possible, n’ayant aucune connaissance de la fragilité des hommes. Vous étiez pour moi un grand ami, j’avais confiance en vous, mais comme j’ignorais tout de la sexualité, j’ai été imprudente, j’ai cru qu’il n’y avait entre nous que de la tendresse. Le jour où vous avez fondu en sanglots dans mon studio, j’ai été très secouée et désolée d’avoir fait exploser le volcan. Je vous demande profondément pardon pour ma naïveté de petite fille, mais je vous demande instamment d’aller vous-même retirer ce témoignage. Quelqu’un de très important m’a dit que je devais vous demander cela. »

                                      Cette histoire est parfaitement connue et le nom du protagoniste est l’ex-père Marie-Alain, réduit à l’état laïc et qui a avoué avoir eu de nombreuses relations de type sexuel avec des femmes durant son sacerdoce.

                                      En ce qui concerne soeur Alix, ce texte l’innocente. Ce prêtre venait se confier à elle et, pour le consoler, elle n’a jamais eu envers lui que des gestes MATERNELS (le prenant dans ses bras). Sa naïveté est venue d’une absolue méconnaissance de la façon dont cet homme vivait subjectivement le fait d’être pris dans ses bras.

                                      CITATION 2 :

                                      le père Philippe, La Vie spirituelle, 1947 : « Nous aurons cet amour extraordinaire qui est comme l’amour de Dieu, qui nous fera pénétrer dans le cœur de nos frères, de ceux qui nous sont confiés. Nous les aimerons comme Dieu les aime, c’est-à-dire non de l’extérieur, mais de l’intérieur. Nous les posséderons, nous nous installerons en eux comme Dieu s’y installe, nous serons au plus intime de leur cœur. »

                                      Ce texte est parfaitement orthodoxe. Il faut vraiment être tordu pour voir dans cette expression « de l’intérieur », une connotation sexuelle, ou alors vous faite de Jésus lui-même un cochon dans ce texte : « Jean 14, 23 Jésus lui répondit : »Si quelqu’un m’aime, il gardera ma parole, et mon Père l’aimera et nous viendrons vers lui et nous nous ferons une demeure en lui". _

                                      • M. Du mouche,

                                        Réponse à la CITATION DE SOEUR ALIX : cette citation dit bien ce qu’il faut comprendre ce qui est conforté par les enquêtes. D’ailleurs ce frère est loin d’avoir été la seule victime de l’ex-Soeur Alix. A chaque fois blanche ingénue innocente la ex-Soeur Alix ? A chaque fois sans connaissance de la fragilité des jeunes hommes, sa spécialité de dévoiement ? Bien sûr que non.

                                        Réponse à la CITATION 2 : "[…] Nous les posséderons, nous nous installerons en eux comme Dieu s’y installe, nous serons au plus intime de leur cœur. " J’y lis le non-respect du for interne et c’est justement un des nombreux reproches fait à la Comunauté St Jean.

                                        Le verset biblique que vous citez "Jésus lui répondit : »Si quelqu’un m’aime, il gardera ma parole, et mon Père l’aimera et nous viendrons vers lui et nous nous ferons une demeure en lui". L’interprétation orthodoxe du Magistère et de la Tradition est qu’il s’agit du Père et du Fils qui viennent, c’est dire de la divine Trinité. Cela ne doit pas jamais être attribué à un être humain, même son conjoint pour un couple marié, alors encore plus pour les religieux et religieuses ! Le prêtre Marie-Dominique en s’attribuant le droit de ce verset se fait Dieu. Belle manipulation spirituelle.

                                        J’ai la conviction qu’il y a quelque chose de vraiment tordu dans l’enseignement de Marie-Dominique Philippe. M. Dumouche vous en témoignez malgré vous.

                                        Je rappelle que les rapports dénoncent un langage codé entre Marie-Dominique Philippe et son entourage proche, qui aurait été pratiquement impossible à décoder si on n’avait trouvé un mémento des codes, à double sens, de type gnostique.

                                        C’est Mgr Barbarin lui-même, ex-archevêque de Lyon et auquel vous vous référez plus haut dans un de vos commentaires, qui, exaspéré devant l’opacité et la désobéissance continue des Soeurs de St Jean qui dure depuis les années 1960, débarquera en 6 juin 2009 à la maison-mère pour « virer » sœur Alix en raison notamment :

                                        • Une concentration des pouvoirs, inconcevable même du point de vue canonique, dans les mains de la très charismatique sœur Marthe ;
                                        • Une formation exclusive, avec des cours écoutés en boucle jusqu’à l’obsession, formatant les esprits, diabolisant les objections, piétinant tout « vécu » personnel au nom d’un “pseudo- réalisme” ;
                                        • Des signes répétés de mal-être physique et psychique chez un certain nombre de sœurs (anorexie, dépressions, insomnies, suicides ou tentatives « ratées ») ;
                                        • Des abus sexuels commis par le père fondateur, et par sœur Alix sur des frères, et par des frères sur des sœurs.

                                        M. Dumouche vous avez été bel et bien formaté abusivement par Marie-Dominique Philippe et encore même des dizaines d’années après, votre mimétisme avec Marie-Dominique est frappant mais préférez être fidèle au Christ et non pas au mauvais maître.

                                        • Merci Monsieur, c’est agréable de pouvoir se rejoindre dans cette ingrate entreprise de "correction fraternelle". Je me permets d’ajouter un point à votre réponse, en repartant du texte de 1947.

                                          « Nous aurons cet amour extraordinaire qui est comme l’amour de Dieu, qui nous fera pénétrer dans le cœur de nos frères, de ceux qui nous sont confiés. Nous les aimerons comme Dieu les aime, c’est-à-dire non de l’extérieur, mais de l’intérieur. Nous les posséderons, nous nous installerons en eux comme Dieu s’y installe, nous serons au plus intime de leur cœur. »

                                          Je vous rejoins sur le fait qu’Arnaud Dumouch se dévoile en écrivant que ce texte est "parfaitement orthodoxe" et je suis heureux que cette phrase soit écrite sur un site sur lequel il n’a pas la main et dont il ne pourra pas modifier les commentaires. Ce commentaire est là et restera.

                                          Franchissons un pas supplémentaire. L’histoire est connue à présent : Jean XXIII avait demandé de vive voix et en personne à Jean Vanier de prendre de la distance avec Thomas Philippe. Entre les lignes, le message était clair : "délivrez-vous de lui". Jean Vanier n’en a pas été capable, malgré la force de son caractère. D’autres personnes d’envergure comparable (je pense à Xavier Le Pichon par exemple) ont souffert de la même faiblesse, comme si toute leur existence était suspendue à la "sainteté" supposée de leur maître et comme si leur relation à Dieu ne pouvait passer que par lui.

                                          Il me semble que nous assistons à un phénomène comparable ici dans la relation entre M. Dumouch et le père Marie-Dominique Philippe. Nous somme face à une personne qui est véritablement incapable de se libérer de son maître et qui serait prête à une forme de martyre pour défendre sa mémoire et maintenir à bout de bras l’image de sainteté que ce maître avait réussi à construire et à communiquer à ses disciples.

                                          Cela donne à ce texte de 1947 une portée singulière. "Nous les posséderons, nous nous installerons en eux comme Dieu s’y installe, nous serons au plus intime de leur cœur." Se pourrait-il qu’un homme soit capable d’acquérir un pouvoir que Dieu lui-même refuse d’exercer, malgré sa toute-puissance ? La réflexion sur ce que l’on nomme l’"emprise" ne fait que commencer, il faudra que des théologiens compétents s’y penchent avec soin. Cela me conforte, par ailleurs, dans la conviction que cette histoire doit aussi être interprétée sous un angle eschatologique. Il y a quelque chose de véritablement antichristique dans cette "affaire". L’entremêlement du bon grain et de l’ivraie y atteint un degré tout à fait extraordinaire.

                              • Bonsoir M. Dumouche, Je vois que j’ai fait mouche. Vous êtes encore disciple de Marie-Dominique Philippe. Pour Marie-Dominique Philippe, ce sont malheureusement les faits et la réalité épouvantable. Pas d’amalgame, concernant le Cardinal Barbarin, il a été jugé par les autorités civiles et n’a pas été condamné ni sacrifié par l’Eglise comme vous l’imaginez. Il a préféré courageusement démissionner plutôt que couler l’archevêché de Lyon. Il n’a commis aucun crime mais a très mal géré la situation difficile dont il a hérité. Ce n’est pas le seul. Vous devriez savoir que le Pape pense tout le grand bien du travail du rapport de la Ciase, mais à lui de juger du meilleur moment opportun pour communiquer. Le jugement du Pape n’est pas dépendant d’un rapport mais des rapports nombreux de situations semblables dans le monde. On peut chacun avoir un avis différent sur cette opportunité manquée. L’action et les paroles du Pape ne laisse aucun doute sur ce qu’il pense de ces scandales sexuels et d’abus dans l’Eglise. Je ne peut pas laisser supposer le contraire sur ce site ! Dans tous ces abus, la manipulation de la Parole de Dieu est considérable et les conséquences incalculables. Le Pape continue avec courage l’œuvre que Benoit XVI a commencé lors de son pontificat en mettant en place des réformes très profondes dans l’épiscopat et les communautés religieuses. Nombre de communautés religieuses, comme la Communauté de St Jean, ne le clament pas sur les toits et j’en tairai ici les noms. Votre maitre spirituel reste gravement Marie-Dominique Philippe dont vous auriez dû vous détourner. Vous citez Benoit XVI mais en l’occurence Marie-Dominique Philippe a été adulé de son vivant à l’excès et presque canonisé par ses disciples qui dans leur aveuglement ont été jusqu’à vouloir introduire sa cause en béatificaiton ! C’est alors que la machine s’est enrayée, c’est devant la réalité des faits révélés par l’enquête ecclésisatique et grâce aux archives du Vatican ouvertes à cet effet, que la chute publique de Marie-Dominique Philippe a commencé. Cela a été aussi le cas pour d’autres comme le prêtre Georges Finet. C’est dangereux de vouloir faire canoniser quelqu’un, le glaive tranchant peut rétablir la vérité. Pour Benoit XVI ce n’est pas une prophétie mais une allusion pertinente aux condamnations ou mis à l’écart de nombre de théologiens qui sont devenus justement experts au concile Vatican II dont lui-même Benoit XVI encore que Joseph Ratzinger.

                                • CITATION : « Vous devriez savoir que le Pape pense tout le grand bien du travail du rapport de la Ciase »

                                  REPONSE : Vous vous trompez. Le Père Michel Viot (viot.michel chez gmail.com) auteur du livre de décryptage du rapport de la CIASE, qu’il a communiqué au pape François, m’a écrit personnellement et me certifie que c’est volontairement que le pape n’a pas voulu recevoir Monsieur Sauvé.

                                  Le pape François partage tout à fait l’opinion critique de l’Académie catholique de France qui a analysé ce rapport. Monsieur Sauvé vient de reconnaître que c’est à cause de ces critiques de cette Académie catholique de France que le pape a refusé de le recevoir.

                                  Les évêques de France eux-mêmes sont contraints de critiquer les chiffres avancés par la CIASE. Ce rapport parlait de 250 000 victimes ? 1000 personnes se sont produites pour être indemnisées par la Conférence épiscopale de France, malgré les promesses réitérées de réparations financières.

                                  • Le prêtre Michel Viot est connu pour ses positions extrêmes sur tout et n’importe quoi et est connu pour avoir critiqué le rapport Sauvé sur la pédocriminalité dans l’Eglise. Il fait aussi partie de ceux qui ont apporté leur soutien au cardinal Jean-Pierre Ricard qui a avoué avoir eu, une conduite « répréhensible avec une jeune fille de 14 ans » (en réalité d’abus sexuels). Etrange. En avril 2022, ses prises de position l’ont fait exclure de l’émission sur Radio Notre-Dame où des prêtres répondent à des questions d’auditeurs … Il n’est plus dans une paroisse comme cela a été rappelé dernièrement par le Diocèse de Paris.

                                    Pour une référence crédible, il faut faire appel à des personnes crédibles comme Mgr Eric de Moulin-Beaufort, actuel président de la CEF ou Sr Véronique Magron représentante de la CORREF.

                                    Tout cela est de votre part un dérivatif au vrai sujet du fil de cette discussion, qui est le prêtre Marie-Dominique Philippe et sa double vie et que vous défendez envers et contre la réalité de tous les faits ce qui laisse perplexe, crée un malaise certain chez les chrétiens sinon un autre scandale.

                                    • Je pense que continuer à soutenir ces fondateurs « gourous » qui ont fait tant de dégâts dans l’église c’est pathétique et scandaleux ! Comme ces faux mystiques et ces fausses apparitions qui attirent tant de personnes sans aucun discernement se font plaisir à croire ce qui est séduisant ! Tant d’amalgames qui révèlent une totale ignorance entre les fruits que l’on peut recevoir et l’authenticité d’une communauté ou d’une prétendue apparition. M-D Philippe qui avait « fabriquée » une théologie perverse pour satisfaire ses pulsions a été protégé pendant des décennies alors que ses crimes étaient connus ! Combien de nécessaires complices ont du faire preuve d’une grande lâcheté pour permettre de prolonger aussi longtemps ces viols !

                                      • Le réel ? 17 octobre 2023 09:33, par dominique yon

                                        Le REEL invoqué par M.Dumouch a bon dos. REALISME : nier que le Saint-office ait enquêté plusieurs années durant… pour rien du tout. Que l’Eau Vive ait été supprimée pour des bruits de …. rien du tout. Que Thomas Phillippe ait été sévèrement inculpé par le dit S.O….pour rien du tout. Que M.D. Philippe ait été également inculpé ..pour rien du tout. Que de enombreuses communautéé aient été bouleversées de fond en comble ….pour de faux bruits. Une dame trés connue (dont je tais le nom) accompagantrice de Jean Vanier, m’a dit il y a deux mois. « Ce qu’on dit sur Jean vanier, ce sont des racontards, bien évidemment ». Tout ça, bien évidemment, ce sont des racontards, dixit LE REEL. M. Dumouch me semble également pris par …« la racontardise » qui a permis aux Philippe d’agir sans que cela se sache…racontards…racontards…racontards… AU NOM DE LA PHILOSOPHIE REALISTE.

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