« Ces accusations ne tiennent pas »

Vendredi 3 janvier 2014 — Dernier ajout jeudi 3 avril 2014

À 93 ans, le père Marie-Dominique Philippe, fondateur de la communauté de Saint-Jean conteste les accusations de dérives sectaires.

Golias : Comment est née la communauté de Saint-Jean ?

Père Marie-Dominique Philippe : J’étais professeur de philosophie en Suisse à Fribourg, parmi mes étudiants, sept avaient la vocation. Je les ai orientés plutôt vers les dominicains, dont je suis issu. Mais durant l’été 1975, les dominicains m’ont en confié la responsabilité. Moi je n’attendais que ça ! Mais jusque-là, je n’avais jamais pensé pouvoir fonder quelque chose. Ce qui m’intéressait le plus c’était de former les étudiants, former leur intelligence à une recherche de la vérité.

Alors je suis resté avec ces étudiants. On a beaucoup prié, beaucoup réfléchi. Petit à petit on a vu qu’il fallait aller vers quelque chose de plus encadré car je n’avais pas envie qu’ils perdent leur temps, et je ne voulais pas perdre le mien non plus. Ils étaient décidés à se donner au Seigneur, il fallait donc répondre. La communauté de Saint-Jean a répondu à leur désir.

Golias : Certaines familles dont les enfants avaient intégré la communauté l’ont accusé de dérives sectaires, de traitements physiques très durs, de pressions psychologiques. Que répondez-vous à ces accusations très précises ?

M.D.P. : Tout ça ne tient pas, il n’y a aucun fondement. Tout le monde peut venir voir ce qu’on vit. J’ai étudié ces articles de presse de façon très profonde pour voir sur quoi ça reposait. Toutes ces accusations proviennent d’une même source dont je ne souhaite pas parler.

Golias : Ces attaques vous ont-elles blessées ?

M.D.P. : Ça n’est pas très agréable, c’est évident, mais je ne me suis pas demandé s’il fallait continuer ou pas. Je poursuis mon chemin.

Golias : Mais vous contestez tout ce qui a été dit et écrit sur les traitements physiques et psychologiques ?

M.D.P. : Nous n’avons jamais rien caché. Les gens qui écrivent ça ne sont même pas venus ici. Les anciens frères qui affirment cela ont été poussés à le faire. Quand on les a vu ensuite, ils ne tenaient plus le même langage. On ne les a jamais torturés, on leur a dit vous êtes libres de venir ou de partir.

Golias : Vous serez reçu en audience à Rome en février prochain. Que votre communauté soit reconnue de droit pontifical serait pour vous une reconnaissance pour le travail accompli durant trente ans ?

M.D.P. : Je ne m’en inquiète pas beaucoup, moi j’essaye de faire la volonté de Dieu. L’Eglise reconnaît ou ne reconnaît pas ce qu’on accomplit, le plus important c’est de travailler pour Elle.

Golias : Votre communauté vient de fêter ses trente ans. Comment envisagez-vous les trente ans à venir ?

M.D.P. : Je n’ai pas de plan, je demande au Seigneur et à la Vierge Marie que nous fassions vraiment la volonté de dieu. Nous coopérons comme des serviteurs.

Propos recueillis par A. Henrion-Poyard

Source : Golias magazine n° 105 novembre/décembre 2005

Vos réactions

  • colere 29 janvier 2015 20:15

    pourquoi transmettez vous cela comme si c’était GOLIAS qui avait interrogé le père PHILIPPE, vous savez qu’il n’en est rien !

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