Une intuition prophétique
« Le travail n’est pas seulement une des plus hautes valeurs humaines et le moyen par lequel les hommes doivent contribuer au progrès de la société : il est également un chemin de sanctification » [1]. « La sainteté n’est pas réservée à des privilégiés, mais tous les chemins de la terre peuvent être divins, comme tous les états, toutes les professions, toutes les tâches honnêtes » [2]. C’est de cette double intuition que devait naître l’Opus Dei, fondé à Madrid le 2 octobre 1928 par Don José María Escrivá de Balaguer y Albas.
Le but de l’Œuvre (c’est ainsi que l’on désigne l’Opus Dei) est clairement défini par le fondateur, qui ne cessera d’y insister jusqu’à sa mort : « Promouvoir auprès des personnes de toutes les classes de la société le désir de la perfection chrétienne dans le monde. Cela veut dire que l’Opus Dei prétend aider les personnes qui vivent dans le monde - l’homme de la rue - à mener une vie pleinement chrétienne, sans changer son mode de vie, son travail habituel, ses projets ou ses entreprises » [3]. Cette conviction s’enracine dans les paroles de la Genèse : Dieu a créé l’homme pour travailler, et dans l’exemple du Christ qui a passé presque toute sa vie terrestre à œuvrer comme artisan dans un village. Aussi la compétence professionnelle sera-telle toujours considérée par le fondateur et ses disciples comme un des premiers devoirs du chrétien. L’appel du Christ à la perfection (Mt 5,48) n’est pas réservé à une élite, aux religieux et religieuses.
Une telle spiritualité n’allait pas de soi en 1928. Elle anticipait de beaucoup sur la théologie du laïcat proposée avec bonheur à Vatican II [4]. Aussi on ne saurait lui refuser un caractère prophétique même si l’Opus Dei partage cette intuition avec les mouvements d’Action Catholique qui voyaient le jour à la même époque.
Le développement de l’œuvre
Le 14 février 1930, Don José María fonde la section féminine de l’Opus Dei, indépendante de la section masculine, mais sous le gouvernement du même Président Général. En 1943, il crée à l’intérieur de l’Œuvre la Société Sacerdotale de la Sainte Croix, un groupe de prêtres consacrés à l’assistance spirituelle des membres laïcs de l’Œuvre.
A partir de 1940, le mouvement déborde les frontières de l’Espagne pour gagner le Portugal, l’Angleterre, la France, l’Italie, les Etats-Unis, le Mexique et l’Irlande. Mais c’est surtout après l’approbation pontificale de 1950 que l’expansion de l’Opus Dei va s’accélérer. Efficace, puissante et secrète, elle suscite partout les mêmes enthousiasmes, elle est en butte aux mêmes critiques. Ce sera d’abord l’Allemagne, la Hollande, l’Argentine, le Canada, le Venezuela et bien d’autres pays d’Europe et d’Amérique. Puis l’Afrique avec le Kenya et le Nigéria ; enfin l’Est-Asiatique avec le Japon et les Philippines. Actuellement, d’après les rapports les plus officiels, l’Opus Dei compte 72.375 fidèles, issus de 87 nations ; 2% environ sont des prêtres. Les membres de l’Œuvre « sont présents professionnellement entre autres dans 479 universités et écoles supérieures des 5 continents ; 604 journaux, revues et publications scientifiques ;52 émetteurs de TV et radio ; 38 agences de presse et de publicité ; 12 maisons de production ou de diffusion de films ; etc… D‘autre part les membres de l’Œuvre collaborent avec d’autres citoyens ordinaires, catholiques, non-catholiques et non-chrétiens dans 53 nations. Dans une perspective professionnelle et civile, ils participent à diverses activités apostoliques d’éducation, d’assistance, de travail social, etc… : écoles de tous degrés, instituts techniques, clubs pour jeunes gens, centres de formation professionnelle pour ouvriers et paysans, écoles hôtelières ou ménagères, cliniques, dispensaires, etc… ». [5]
Une structure complexe
Il serait simpliste de vouloir comprendre l’Opus Dei à partir du schéma classique d’un ordre religieux (vœux et vie commune) ou d’un Institut séculier (vœux, vie dans le monde sans communauté).
La lecture du chapitre des Constitutions intitulé « Des membres de l’institut » fait entrevoir la structure assez complexe de la fondation de Mgr Escrivá de Balaguer. Des membres « numéraires » aux « coopérateurs », l’Œuvre paraît organisée selon une série de cercles concentriques, dont celui du centre - les numéraires - représenterait le noyau le plus solide, jusqu’à des zones assez floues où le rattachement à l’Œuvre est plus lâche. De l’engagement par les vœux et la vie commune à la sympathie manifestée de temps à autre par la prière et l’aumône, il y a bien des degrés d’appartenance (cf. schéma). Aussi lorsque l’on parle de l’Opus Dei, de ses activités ou de ses membres il convient de distinguer à quelle catégorie on se réfère. L’Opus Dei mentionne ainsi des associés non-catholiques ou non-chrétiens pour souligner le caractère œcuménique de la fondation, ou évoque la présence d’ouvriers et de paysans pour réfuter le reproche d’élitisme qui lui est souvent fait.
Une ecclésiologie très cléricale
Vouloir mettre la sainteté à la portée de l’homme de la rue, le projet est généreux. Malheureusement l’organisation de l’Institut introduit une discrimination face à l’état laïc. Le chrétien normal, l’homme de la rue ne pourra jamais occuper un poste de direction dans l’Œuvre, à moins d’être célibataire et consacré. Sa place dans l’Opus Dei ne peut être que celle d’un disciple, d’un suiveur. De par sa condition de laïc n’est-il pas un éternel mineur dans les choses de la foi et de morale ? S’il venait à en douter, « Chemin », le livre le plus important du fondateur, où l’Œuvre ne cesse de puiser l’esprit et le souffle mystique qui l’inspire, le lui rappellera : « Quand un laïc s’érige en maître de morale, il se trompe fréquemment : les laïcs ne peuvent être que disciples » [6]. Disciple non pas de Jésus-Christ mais du Père fondateur ou du Directeur spirituel, qui loin d’être un conseiller qui accompagne et essaie de discerner, marche devant et donne des ordres, parce qu’il connaît les secrets de la volonté de Dieu. « Directeur spirituel. - Il t’en faut un. - Pour te donner, t’abandonner… en obéissant. Et un directeur qui connaisse ton apostolat, qui sache ce que Dieu veut, de sorte qu’ il seconde, efficacement, le travail de l’Esprit- Saint dans ton âme, sans te sortir de ton état… ». [7]
La relation au directeur est une relation d’obéissance qui n’admet pas le moindre esprit critique et semble parfois exclure le droit et le devoir de penser par soi-même. Parce que « Dieu veut que la barre du navire soit tenue par un Maître, dont les lumières et les connaissances nous conduisent à bon port » [8]. Et si jamais le laïc soupçonnait son maître de le mener en bateau, il devra se souvenir que « Obéir… chemin sûr. - Obéir aveuglément au supérieur…, chemin de sainteté. - Obéir dans ton apostolat…, unique chemin, parce que, dans une œuvre de Dieu, l’esprit doit être : obéir ou s’en aller » [9]. Que nous voilà loin de la grande tradition du discernement spirituel où le directeur n’est qu’un témoin autorisé, un frère qui suggère, conseille, mais jamais ne décide pour son dirigé.
Le rôle que joue le prêtre-directeur par rapport aux laïcs, Mgr Escrivà l’a joué pour toute l’Œuvre. Il est « le Père » qui parle au nom du Christ. Il ne cesse d’ailleurs de renvoyer ses fils aux liens affectifs qui lient chacun des membres de l’Œuvre au fondateur présenté comme le médiateur obligé entre eux et le Seigneur. A tel point que le lecteur de son œuvre majeure « Chemin » a trop souvent l’impression que celui qui entreprend ce chemin s’engage tout autant envers le Père qu’envers le Christ. « Tu me fais de la peine… Tu me réjouis… Ne te décourage pas, je t’ai vu lutter… Ecoute-moi… Je te vois… Je sais que tu fais ceci et cela… ». [10] De telles expressions reviennent souvent au long des pages de « Chemin ». Le Père a la grâce de fondation, évidemment, et il serait bien ridicule de lui refuser le charisme de direction de son Œuvre. Mais on est quelque peu gêné par la place qu’il tient dans la démarche spirituelle de chaque membre : il est le fondement de la certitude et l’accord avec lui apparaît comme le dernier critère de rectitude de pensée et d’action « parce que le Père ne se trompe jamais, et que dans l’Œuvre tout passe par le Père : ‘vous devez tout faire passer par ma tête et par mon cœur’ a dit souvent Mgr Escrivá aux directeurs » de l’œuvre. [11]
Un chrétien de seconde zone
Quant au laïc marié, il faut qu’il se résolve à n’être qu’un chrétien de seconde zone. Si les postes de direction dans l’Œuvre lui sont fermés, c’est parce que « le mariage est pour la troupe et non pour l’état-major du Christ. - Alors que manger est une exigence de l’individu, procréer n’est qu’une exigence de l’espèce, les individus pouvant s’y soustraire ». [12]
Ainsi l’organisation de l’Opus Dei est tributaire d’une ecclésiologie mutilée, qui oublie que l’Eglise est d’abord un Peuple dans lequel tous les membres sont égaux. S’il y a à l’intérieur de l’Eglise des médiations et des services multiples distribués par l’Esprit pour la croissance du Corps (Eph 4, 4-1 6), ils sont subordonnés à la fonction sacerdotale du Peuple. La structure de l’Opus Dei et le style de vie qui y sont proposés semblent absorber le sacerdoce des fidèles dans la fonction hiérarchique du prêtre ordonné. Elle manifeste une conception pyramidale, où tout vient d’en haut, avec une espèce de monopole du prêtre. Il y avait un souffle prophétique dans le projet de Mgr Escrivá. Ne faut-il pas craindre que le vin nouveau ait été versé dans de vieilles outres (Lc 5,37) ? Et dans ces vieilles outres n’y aurait-il pas le ferment d’une église pour une élite ?
L’élite ou l’homme de la rue ?
On a reproché à l’Opus Dei de ne s’intéresser qu’aux élites. Des faits troublants sont évoqués : l’Œuvre se recrute surtout parmi les classes dirigeantes, ses membres affectionnent particulièrement les postes d’influence. Dans les clubs de jeunes et les résidences d’étudiants, on entoure particulièrement ceux qui paraissent promis à un avenir brillant, alors que les autres ne peuvent guère continuer à fréquenter ces maisons. Les jeunes talents universitaires sont assidûment sollicités de rejoindre l’Œuvre.
Face à ce reproche, l’Opus Dei a toujours insisté sur le fait qu’elle comptait dans ses rangs dès personnes de toutes conditions sociales. Le Journal « Madrid », contrôlé par l’Opus, publiait en mars 1970 une série d’interviews d’un certain nombre d’associés de conditions modestes : Felix, le chauffeur de taxi ; Pauli, la marchande de charbon ; Gala, la coiffeuse ; Manuel Salvador le garçon de café ; Alfredo, le banderillero ; et quelques autres. Mais qu’elle est leur place réelle dans l’institut ?
La lecture de « Chemin » et des Constitutions ne dissipe malheureusement pas le soupçon. Bien au contraire. On est frappé par l’insistance de l’appel à rejoindre les rangs d’une élite. La suite du Christ est présentée comme le choix d’un leadership. Le disciple ne se mêle pas à la foule, il va devant. « Te laisser aller ? Toi ?… ferais-tu donc partie du troupeau ? Alors que tu es né pour commander ! » [13]. « A force de te renoncer dans ces petites choses, tu fortifieras, tu viriliseras, avec la grâce de Dieu, ta volonté, d’abord pour devenir vraiment maître de toi- même, puis pour être un chef, un guide, capable de commander, d’entraîner par son exemple, par sa science et son autorité » [14]. « Sois fort. - Sois viril. - Sois homme. - Et puis… sois ange » [15]. Serait-ce l’anti-Pascal ? En tout cas, ce « Chemin » est la voie ouverte à un volontarisme, dont l’inspiration évangélique est douteuse.
Les Constitutions de leur côté encouragent les membres de l’Œuvre à prendre pratiquement le pouvoir dans les diverses tâches qu’ils exercent : « Dans la mesure du possible et pour le service de la Sainte Eglise, qu’ils s’efforcent de diriger et d’organiser les tâches (officielles ou privées) sociales, professionnelles, économiques, etc… de ceux qui font partie de leur classe sociale et de leur condition » [16]. « Les surnuméraires doivent assumer des rôles efficaces, aussi bien individuellement qu’ au sein d’ associations civiles, culturelles, professionnelles, économiques, etc., pour diffuser l’esprit chrétien dans la vie privée et sociale de ceux avec qui ils travaillent, et de cette manière dans toute la société ». [17]
Ainsi se confirme la crainte de voir l’Opus Dei travailler à la formation de chefs qui prennent en main les rouages les plus importants de la société. Il est vrai que ces ambitions sont au service du Royaume de Dieu. Le fondateur l’a toujours clairement affirmé. Mais si ses paroles et les déclarations renouvelées des responsables de l’Institut nous rassurent, elles n’exorcisent pas pour autant la redoutable tentation du pouvoir chez les membres.
La tentation du pouvoir
Traitant des activités des laïcs membres numéraires, les Constitutions sont explicites : « Ils assument et gardent des fonctions et des charges dans l’Administration publique, dans l’enseignement universitaire, dans les institutions civiles ou dans les professions du secteur privé, avocats, médecins, et autres semblables ; de même ils s‘occupent de commerce ou d’affaires financières. Dans l’exercice de toutes ces fonctions qu’ils s’efforcent de développer avant tout une activité apostolique, par le parfait accomplissement de leur profession, par leur exemple, l’amitié et leurs manières. » [18]
Les membres de l’Opus Dei ont si bien mis en pratique cette spiritualité qu’on les retrouve très présents aux postes d’influence politique, scientifique, économique ou professionnelle. Ils sont ministres, professeurs d’université, généraux, grands financiers, au point que l’on a pu parler de l’empire économique et financier de l’Opus Dei. Dans la seule Espagne où l’Œuvre est particulièrement bien implantée, on comptait en 1971 : 18 banques (dont la puissante Banco Popular de España), 14 sociétés d’édition et de publication, 14 journaux, 22 sociétés de construction (immobilières et urbanisation), 4 sociétés commerciales, 8 sociétés cinématographiques, 7 sociétés de publicité et de tourisme, 4 sociétés de produits chimiques. Et puis il y a les ministres au gouvernement espagnol, les membres du Parlement (60), le Président du Sénat (Antonio Fontán). Au Chili, plusieurs chefs du front conservateur qui a pris le pouvoir en septembre 1973 appartiennent à l’Opus : Jaime Guzmán, à qui le général Pinochet a confié l’élaboration de la nouvelle Constitution, le Père José Miguel Ibañez, un des principaux idéologues du mouvement.
Lorsque, d’une part, on occupe et gère des postes importants au nom d’un idéal apostolique et que, d’autre part, on voue obéissance à des supérieurs pour tout ce qui regarde l’apostolat, on s’expose à bien des confusions. Sans y voir avec certains auteurs trop passionnés une sorte de machiavélisme de l’Institut, il faut bien cependant y reconnaître une sérieuse ambiguïté. Il est vrai que le fondateur et la direction de l’Œuvre ont toujours insisté sur la grande liberté dont jouissent les membres de l’Opus Dei dans leurs engagements professionnels, politiques ou sociaux. Et pourtant on a vu circuler des fragments de Constitutions où l’on pouvait lire les prescriptions suivantes : « Je m‘en référerai toujours à mon supérieur immédiat pour toutes les questions d’ordre professionnel, social ou politique ». Questionné à ce sujet alors qu’il était ministre de Franco, M. Lopez Rodé a toujours esquivé la réponse. Pressé par les journalistes, Mgr Escrivá de Balaguer avait reconnu que ces extraits étaient bien exacts, mais qu’on ne les utilisait plus.
N’empêche que le risque de collusion entre le spirituel et le temporel n’est pas éloigné. Le Royaume de Dieu qui n’est pas de ce monde tend à occuper une place dans ce monde. Le danger est grand alors de finir par identifier vie sociale et politique avec une école de spiritualité : c’est la porte ouverte au plus redoutable des totalitarismes. Une question se pose : n’y aurait-il pas derrière cette vision des choses la vieille utopie intégriste, qui rêve de donner au Christ un Royaume qui soit « de ce monde » ?
Une Eglise dans l’Eglise
On a souvent reproché à l’Opus Dei son manque de collaboration et sa difficulté à s’intégrer dans une pastorale d’ensemble. Pour ces motifs, le Vicariat Général de Zurich s’est vu contraint à relever de leurs fonctions les membres de l’Opus Dei qui enseignaient la religion dans les écoles du Canton. [19] Les mêmes griefs leur sont faits en France, au Pérou, en Espagne et dans bien d’autres pays. D’où épisodiquement des tensions avec le clergé et les évêques.
Pour échapper à ces trop fréquentes difficultés et à la fois sauvegarder sa physionomie spirituelle, l’Opus Dei tente depuis de nombreuses années de modifier son statut juridique dans l’Eglise. Reconnue jusqu’à présent comme Institut Séculier (dépendant de la Congrégation romaine pour les religieux et les Instituts Séculiers), l’Œuvre souhaite devenir une Prélature personnelle : une sorte de diocèse aux dimensions mondiales, avec son Prélat, ses prêtres et ses fidèles. Autrement dit l’Opus Dei désire se constituer en Eglise particulière au sein des autres diocèses. Longtemps le Vatican a laissé traîner l’affaire et bien des évêques ne voyaient pas d’un bon œil cette tentative.
L’Opus à un tournant
L’enjeu est en effet d’importance. Du point de vue juridique, des canonistes y dénoncent un danger pour le droit constitutionnel de l’Eglise. [20] Ou bien les membres de l’Œuvre sont des laïcs qui devraient trouver la totalité des richesses ecclésiales dans leur propre Eglise particulière, ou bien ils appartiennent à un institut séculier avec toutes les contraintes que cela comporte. Mais si ce chemin de sainteté conduit l’homme de la rue à quitter sa communauté habituelle pour devenir un diocésain « à part », ne faut-il pas en déduire qu’un diocèse ordinaire n’est plus capable à leurs yeux d’apporter à ses fidèles l’intégralité de l’Evangile ? Ce qui est très grave. Que devient alors l’intuition des origines : permettre la sanctification de tout chrétien où qu’il se trouve ? Dans son travail, bien sûr, mais aussi dans son Eglise locale (diocèse). Lorsque celle-ci n’est plus reconnue de fait comme présence de l’Eglise universelle, le sectarisme n’est pas loin.
ANNEXES
9 janvier 1902 | naissance à Barbastro (Espagne). Etudes secondaires à Barbastro et Logroño. Etudes ecclésiastiques à l’Université pontificale de Saragosse (licence en théologie). Plus tard il recevra à Rome le titre de Docteur en théologie. Etudes de Droit civil à Saragosse et Madrid (doctorat). | |
28 mars 1925 | ordination sacerdotale ; activité pastorale dans des paroisses rurales et dans les faubourgs de Madrid. | |
2 octobre 1928 | fonde à Madrid l’Opus Dei. | |
14 février 1930 | fonde la section féminine de l’Opus Dei. | |
19 mars 1941 | première approbation diocésaine de l’Opus Dei par l’archevêque de Madrid, Don Leopoldo Eijó Garay. | |
14 février 1943 | fonde au sein de l’Opus Dei la Société Sacerdotale de la Sainte Croix. | |
1946 | transfert sa résidence à Rome. | |
16 juin 1950 | le Saint Siège approuve définitivement l’Opus Dei comme Institut Séculier. | |
25 janvier 1968 | décret officiel de l’Etat espagnol lui accordant, à sa demande, le titre de Marquis de Peralta. | |
26 juin 1975 | mort à Rome où son corps repose dans la crypte de l’oratoire Ste Marie de la Paix, 75 viale Bruno Buozzi. |
Mgr José María Escrivá de Balaguer y Albas, Marquis de Peralta, était consulteur de plusieurs commissions pontificales et congrégations romaines, prélat de Sa Sainteté, membre de l’Académie Pontificale Romaine de Théologie. |
NUMÉRAIRES | Clercs et laïcs célibataires | Vœux ; vie commune | Postes de direction dans l’institut. Œuvres d’apostolat spécifiques de l’institut Ministère pour les prêtres et travail professionnel pour les laïcs | |
OBLATS | Clercs et laïcs célibataires | Vœux ; vivent seuls mais peuvent être appelés à vivre en communauté | Pas de charges de direction dans l’Institut. Travail apostolique et professionnel. | |
SURNUMÉRAIRES | Clercs et laïcs célibataires et mariés | Pas de vœux ; Vivent dans leur milieu ou leur famille | Vivent l’Esprit de l’Œuvre dans leurs milieux et s’efforcent de le diffuser. | |
COOPÉRATEURS | Toute personne, même non catholique. | . | Coopèrent à l’Œuvre par la prière, l’aumône et la collaboration aux diverses œuvres. |
Les numéraires destinés à des charges de direction dans l’Istitut s’appellent membres inscrits. Ils sont nommés par le Père ou Président général. Parmi les inscrits, certains sont électeurs (nommés par le Père) et ont voix active pour l’élection du Président général.
Les clercs numéraires, oblats et surnuméraires forment la Société Sacerdotale de la Sainte-Croix.
ORGANE | RESPONSABLE | ACTIVITÉ | SIÈGE | |
Conseil général | Président général (prêtre) Mgr Alvaro del Portillo | Toute l’Œuvre sections masculine et féminine | Rome Viale Bruno Buozzi 73 | |
Conseil de direction régionale | Conseiller principal (prêtre) | Une région : Allemagne, France, Suisse, etc. | Pour la Suisse : Zürich Restelberg-strasse 10 | |
Conseil local | Directeur : laïc, homme ou femme | Un centre, une œuvre : Cologne, Paris, Zürich, etc. | variable |
PRÉSENCE ET ACTIVITÉS DE L’OPUS DEI EN SUISSE
1. SOCIÉTÉ CULTURELLE ARBOR
Société civile fondée en 1961 par Dr Bruno Flüeler, Carlos Schick, Pedro Turull et Edwin Zobel. Président : Hans-Georg Rhonheimer de Zürich. Vice-président, l’avocat Emil Rusch de Zürich. Siège social à Fluntern, Ackermannstr. 25. La Société Arbor possède et administre :
à Zurich :
- Foyer d’étudiants, Fluntern, Ackermannstr. 25
- Foyer d’étudiantes Sonnegg, Scheuchzerstr. 27
- Club pour jeunes filles Goldbrunnen, Birm’dorferstr. 190
- Club pour jeunes gens Allenmoos, Allenmoosstr. 80
à Fribourg :
- Club pour jeunes gens Alpha, r.Fries 1
- Foyer pour jeunes filles, r. de Faucigny 1
à Genève :
- Club d’Arve pour jeunes gens, c/Freddy Gonzalez, av. Beauséjour
- 18 Centre culturel Le Rocher pour jeunes filles, r. Bellot 3
2. LA FONDATION LIMMAT (LIMMAT-STIFTUNG)
C’est une institution suisse qui a pour but la promotion d’initiatives en matière de formation, de famille et de culture dans divers pays. Depuis 1977, elle publie en allemand, anglais et espagnol un bulletin bimestriel « Familie & Erziehung » distribué également aux abonnés du journal « Abendland ». Quatre des 5 membres du Conseil appartiennent à l’Opus Dei : Edwin Zobel et Antonio Zweifel (numéraire) de Zürich, Umberto Farri (numéraire) de Rome, Hans Thomas de Cologne. Fondée le 13 mars 1972 à Zürich la Fondation comptait en 1974 avec un capital de 9 millions de francs suisses. Elle est propriétaire de l’hôtel Tchudiwies à Tannenheim-Flums (SG) transformé en centre de jeunesse par l‘Opus Dei. A l’étranger elle a fondé la Fundación General Mediterranea à Madrid et la Fundación General Latinoamericana à Caracas. Son siège se trouve au 32 de la Rosenbühlstrasse à Zurich.
3. L’ASSOCIATION CENTRE INTERNATIONAL DE RENCONTRES (VIT : Verein Internationales Tagungszentrum)
Association née du projet de bâtir à Schongau (LZ) un Centre International de Rencontres. Son président est le Pr. Giovannini, ancien recteur de l’Université de Fribourg, surnuméraire de l’Opus Dei, autrefois promoteur d’un projet de Foyer d’étudiants à Fribourg qui avait suscité bien des passions (1966). On retrouve Edwin Zobel au comité de direction de la VIT. Le centre projeté à Schongau n’a pas pu voir le jour, la population s’y étant opposée après avoir découvert que la VIT servait de couverture à l’Opus Dei.
4. L’ASSOCIATION POUR LA FORMATION DE LA JEUNESSE (Verein für Jugendbildung)
Association de parents formée par des membres de l’Opus Dei. Elle anime les clubs de jeunes Goldbrunnen et Allenmoos.
5. BANQUE D’INVESTISSEMENTS MOBILIERS ET DE FINANCEMENT : IMEFBANK
dont le Banco Popular Español, contrôlé par l’Opus Dei (cf. Businessweek, déc. 1977) possède le 96% des actions, soit directement (40%) soit indirectement au nom de la société panaméenne Credito Suizo Latinoamericano (46%). (choisir, n° 254, février, 1981, pp. 6-13)