13 décembre 2013
J’ai toujours affirmé que rien ne pourrait sauver cette institution, ni aucune de ses œuvres affiliées. Et je n’ai rien vu, au cours des trois dernières années, qui me pourrait me donner des raisons de changer d’avis. La légion du Christ et toute sa progéniture doivent être être complètement et irrémédiablement dissoutes. Point barre.
La question de « qu’est-ce qu’on va faire avec » les merveilles personnes qui ont été prises dans les filets de la Légion est en partie pastorale, et en partie pratique. Il est évident que les bonnes personnes doivent être invitées et reçues dans d’authentiques institutions catholiques. Les prêtres, en particulier, devraient être accompagnés afin d’être incardinés dans d’autres lieux (certains évêques avisés ont déjà incardiné quelques talentueux membres sortants de la légion dans leurs diocèses). Même chose pour le problème des biens de la Légion : le droit canonique possède des règles permettant de réorganiser la répartition des biens lorsqu’une communauté est dissoute. Au final, c’est l’Eglise qui doit garder le contrôle sur les biens ecclésiastiques, et non l’inverse. Il n’y a aucun problème insoluble là dedans.
Mais, à mon avis, tous ces efforts pour tenter de réanimer la Légion du Christ – ou plutôt devrais-je dire « le cadavre » de la Légion du Christ – sont vains et doivent maintenant être arrêtés. Même la proposition de donner aux survivants de la Légion, clercs ou laïcs, la possibilité de fonder un nouvel institut ne me semble pas viable. Posez-vous la question : En dehors de leur foi catholique, qu’est-ce que les survivants de la Légion du Christ ont en commun, si ce n’est le fait qu’ils ont tous été trompés au moment de rejoindre les rangs de cette institution gravement pervertie, fondée par un malade et/ou un escroc ? De tels traumatismes peuvent éventuellement créer des liens parmi les survivants, et ils laissent des gens qui ont besoin d’une attention particulière, mais ils ne constituent pas les bases nécessaires pour une fondation saine, comme il en faut pour tout nouvel institut religieux. Est-il bien nécessaire de le dire ?
Dans l’histoire de l’Eglise catholique, aucun institut religieux n’a été fondé, même indirectement, par un prédateur et un charlatan. Certes, Maciel, comme on le voit maintenant, a réussi à démentir ce principe pendant plusieurs décennies, mais son culte a implosé très rapidement après sa mort.
Ce que je n’arrive toujours pas à m’expliquer, c’est pourquoi on continue à parler de « ré-organiser », ou de « réformer », ou encore de « refonder » quelque chose qui ne devrait plus rien avoir à voir avec cet homme ou avec ce qu’il a créé.