Les Légionnaires du Christ sont en train d’être remodelés… mais le père Maciel restera leur idéal privé.
Si la Légion doit continuer à exister, il lui faut changer, des racines jusqu’aux branches.
Quelques précisions supplémentaires à la réforme des Légionnaires du Christ ont été publiées par Zenit, et cela pose un certain nombre de questions.
Mes lecteurs se souviendront peut-être qu’il y a quelques semaines je posais la question suivante : Après tout ce qui est arrivé, comment peut-on concevoir l’existence future de la Légion ? Je suppose qu’une meilleur question serait, non pas celle de son existence (après tout, je pense que nous pouvons reconnaître les bonnes choses que les légionnaires ont fait et continuent de faire), mais plutôt : quelles sont les conditions qui pourraient permettre à la congrégation de continuer à exister ?
Si le charisme entier d’un corps est basé sur la sainteté supposée d’un individu particulier, comment – sans passer par un processus de changement radical – ce corps peut-il aller de l’avant après qu’on ait découvert que l’individu en question n’était pas saint du tout, et même en fait un homme très mauvais ? Supposez qu’on ait découvert que Saint François, au delà des apparences, était un homme corrompu et vicieux… comment vous vivriez vous le fait d’être franciscain ? C’est une véritable question.
Et bien, d’après Zenit :
Les Légionnaires du Christ et son mouvement laïc Regnum Christi ne se réfèreront plus à leur fondateur comme « Nuestro Padre » (notre Père). Ils ne célèbreront plus son anniversaire ni n’afficheront des photos de lui dans leurs centres… Cependant, les normes permettent aux Légionnaires et aux membres consacrés du Regnum Christi de garder une photo dans leurs affaires personnelles, et de lire les écrits du père Maciel ou d’écouter ses conférences en privé. De plus, les écrits du père Maciel pourront être utilisés pour donner des conférences et des homélies, mais sans citer l’auteur.
En d’autres termes, il y a un remodelage public de l’organisation, mais on permet que le culte du père Maciel continue de fleurir de façon souterraine. Sa pensée continuera d’être la base de la spiritualité de la Légion : son image continuera d’être vénérée, mais de façon clandestine. « Des photographies du fondateur, seul ou avec le Saint Père, ne peuvent pas être placées dans les centres de la Légion du Christ ou du Regnum Christi », commente Zenit, et « les écrits personnels du père Maciel, ainsi que ses conférences, ne pourront plus être en vente dans les maisons d’édition, les centres et œuvres d’apostolat ». Mais, d’une certaine façon, ils resteront à la disposition des membres de la congrégation : il y aura un marché noir de ces choses là, et ils continueront à circuler comme au temps du réseau clandestin Samizdat en Union Soviétique. Les centres de retraite « continueront d’offrir les mêmes services, mais on y établira un lieu pour la prière, la réparation et l’expiation ».
Ah oui ? Et de quel genre d’expiation s’agira-t-il ? Réparation de quoi ? Pour les abus sexuel du père Maciel sur des enfants, pour ses adultères et tous ses autres méfaits ? Peut-être. Les retraites organisées dans ces centres, cependant, contiendront des allocutions basées sur les écrits du père Maciel, mais « sans citer l’auteur ». L’article de Zenit m’a conduit à chercher le mot « hypocrisie » dans le Roget’s Thesaurus. Celui-ci donne les synonymes suivants : charlatanisme, pharisaïsme, moralisateur, piétisme, faux-semblant, mauvaise foi, apparence, bigoterie, dissimulation, mensonge, fraude, simulation de vertu, fausse bonté, hommage des lèvres, formalisme, fausse piété, tartufferie, moquerie solennelle, foutaise, etc. »
Original de l’article en langue anglaise sur le site www.catholicherald.co.uk