Pédophilie : le Vatican dénonce la loi du silence dans la communauté Saint-Jean

Lundi 8 août 2016 — Dernier ajout dimanche 18 septembre 2016

Dans une lettre stupéfiante que révèle en intégralité Mediapart, le Vatican reconnaît pour la première fois « l’indulgence suspecte » des « petits gris » de Saint-Jean à l’égard de la pédophilie et d’autres actes de violence. La communauté demande « pardon à toutes les victimes et à leurs familles » et promet des réformes.

Ce n’était pas une simple visite de courtoisie. La « Famille de Saint-Jean » a reçu un invité de marque, samedi 2 juillet, à l’occasion de la messe d’ordination de dix de ses prêtres à Vézelay dans l’Yonne, en la personne de José Rodríguez Carballo. L’archevêque jésuite espagnol, qui a fait l’objet de la première nomination à la curie après l’élection du pape François en mars 2013, est le secrétaire de la très sérieuse « Congrégation romaine pour les instituts de vie consacrée ». Cette instance appelée « dicastère », sorte de « ministère des religieux » au Vatican, est chargée des liens entre Rome et les différentes communautés à travers le monde. Et la présence de Mgr Carballo à la cérémonie annuelle d’ordination des « petits gris » de Saint-Jean aurait pu être le signe de relations apaisées avec une communauté qui fait l’objet d’un accompagnement spécifique, depuis septembre, par l’évêque émérite Mgr François Blondel.

Sauf qu’après le sermon et la séance photo sur le perron de la basilique Sainte-Marie-Madeleine, la visite de Mgr Carballo avait un autre objectif, confidentiel celui-là. La remise d’une longue missive signée de la main de Rome et particulièrement accablante pour la « Famille de Saint-Jean » : un document que Mediapart s’est procuré et rend public en intégralité.

Le Vatican y dénonce pour la première fois l’« indulgence suspecte », sur fond de justification doctrinale, des responsables de la communauté à l’égard d’« actes de pédophilie », d’emprise mentale et de violences en tout genre.

Secoués par [plusieurs scandales récents, les « petits gris » font l’objet de vives critiques depuis de nombreuses années, plusieurs proches de victimes les accusant d’avoir instauré une véritable loi du silence pour cacher les différents abus, y compris des autorités judiciaires.

Le courrier, daté du 22 juin et cosigné par Mgr Carballo et le cardinal-préfet brésilien Braz de Aviz, appuie clairement ces témoignages, dans une synthèse stupéfiante de quarante ans de la vie monastique d’une communauté dont le siège est en France. Sur six pages, le dicastère pointe le lourd passif des trois branches de la communauté – frères, Sœurs apostoliques et Sœurs contemplatives –, instituts juridiquement distincts, mais qui partagent le même fondateur. « Lorsque des fautes étaient connues, elles étaient traitées avec une indulgence suspecte et les conséquences graves que ces conduites avaient eues sur celles et ceux qui en avaient été victimes n’étaient absolument pas prises en compte. » Glissée en fin de courrier, la sentence de Rome est sans ambiguïté : la loi du silence s’est imposée comme une règle inhérente au fonctionnement de la « Famille de Saint-Jean » pendant des décennies.

Les émissaires du Vatican ne font d’ailleurs aucun mystère sur le nombre important de scandales – le terme est utilisé dans le courrier – qui ont émaillé la vie de la communauté. Ils évoquent ainsi, dans une liste à donner le tournis, la conduite d’un « nombre conséquent » de frères – sans préciser ce chiffre – concernés par des « actes de pédophilie pour quelques-uns », des « conduites gravement contraires à la chasteté pour d’autres plus nombreux », des « imprudences graves » (sans précision) et des « abus le plus souvent de jeunes femmes vis-à-vis desquelles ils étaient en situation de responsabilité ». Sont également cités des « actes homosexuels », sans dire s’ils étaient consentis ou le fruit d’abus entre frères.

Rome voit deux explications à ces comportements chroniques : un « déficit grave de formation » et de discernement des jeunes postulants et les « ambiguïtés de l’enseignement de l’amour d’amitié ». Cette doctrine, qui entretient le doute entre amour spirituel et charnel, est l’ADN de Saint-Jean depuis sa fondation par le père Marie-Dominique Philippe en 1975. Or, ce qui « reste une expérience humaine féconde pour fonder une réflexion philosophique, selon le Vatican, a dépassé le cadre légitime de cette réflexion ». Si cette situation « a pu conduire à une certaine confusion » dans les rangs de la communauté, elle a même évolué pour certains « petits gris » vers une « justification, plus ou moins affirmée, de conduites douteuses dans le domaine de la chasteté, l’amour d’amitié devenant alors une théorie sinon une idéologie ».

Pour le dicastère, cette justification des abus a été appliquée par les fondateurs mêmes de la « Famille Saint-Jean », qui compte aujourd’hui environ 600 membres (frères et sœurs compris). Les « déviances » du père fondateur de la communauté Marie-Dominique Philippe, « resté très (trop) longtemps quasiment le seul enseignant jusqu’à devenir même le “Maître” de la pensée », sont clairement évoquées. Le dicastère cite notamment les « conduites graves initiées puis menées dans la durée auprès de jeunes femmes sous l’autorité » d’un religieux décédé en 2006, dont les « manquements à la chasteté » ont été reconnus pour la première fois par sa propre communauté en 2013.

Est également signalée de manière imprécise, à travers « plusieurs témoignages » dont le nombre et la teneur sont tus, l’attitude de la sœur Alix, première supérieure générale des Sœurs contemplatives lors de leur création en 1982 et décédée en 2015. Ces comportements n’ont pu qu’avoir une forte influence sur le reste de la communauté compte tenu du fait que, comme le rappelle Rome, le père Marie-Dominique Philippe et la sœur Alix ont « toujours été l’objet » d’une « admiration sans réserve ».

« Cette attitude est maintenant du passé »

La « Famille de Saint-Jean » peut-elle réussir à s’extraire de cet héritage encombrant ? Oui, répond clairement la « Congrégation pour les instituts de vie consacrée », qui considère que les supérieurs actuels « sont maintenant très conscients des dérives et qu’ils ont réagi ». Il en va ainsi de la non-dénonciation des agressions sexuelles : « Le Dicastère reçoit le témoignage clair que cette attitude est maintenant du passé (…). L’Institut des Frères a reçu des règles très précises pour réagir immédiatement en cas de situations nouvelles. » De la réflexion sur le charisme de la communauté : « [Rome] se félicite de l’effort de clarification très précis et documenté qui a été initié sur l’enseignement de la morale et du thème de l’amour d’amitié. » Ou encore de l’accueil des postulants : « Les responsables ont pris des mesures claires pour la formation des jeunes. » Le Vatican formule également plusieurs pistes de réformes en incitant notamment Saint-Jean à échanger avec d’autres instituts et facultés catholiques.

Mais ce diagnostic interroge. Au regard même du nombre de scandales récents, peut-on clairement estimer que les pratiques internes ont évolué ? Le 28 avril 2016, un ancien prêtre a été condamné à 12 mois de prison avec sursis pour avoir agressé sexuellement un mineur et un majeur en 2009 et 2014. C’est la cinquième condamnation, en seulement quatre ans, d’anciens « petits gris » pour des actes de pédophilie en France. « En mars 2015, des procédures pour prévenir et définir la conduite à tenir en cas d’abus ont été diffusées en interne. Il a notamment été demandé à chaque prieur que ces procédures soient étudiées en chapitre dans son prieuré [réunion régulière avec l’ensemble des frères du prieuré – ndlr] », rétorque à Mediapart le frère Renaud-Marie. Et le vicaire général des frères de Saint-Jean de s’adresser solennellement aux victimes : « La communauté demande pardon à toutes les victimes et à leurs familles pour ses manquements et ressent une grande honte en face du péché de certains de ses membres. »

De même, suffit-il de reconnaître l’ambiguïté de l’« amour d’amitié » pour parvenir à se défaire de l’emprise de cette théorie ? « Une commission afin d’établir si des rectifications étaient nécessaires dans notre formation en morale » a été créée en 2013, répond la communauté.

Les responsables actuels, qui pour certains ont jadis participé à la loi du silence, peuvent-ils mener la réforme souhaitée par Rome ? Numéro un de la congrégation depuis 2010, le frère Thomas Joachim était ainsi numéro 2 des « petits gris » de 2007 à 2010, quand un prêtre qui a reconnu avoir « proposé à de jeunes adolescents de vérifier si leurs organes sexuels s’étaient bien développés » à Abidjan a été exfiltré vers la France en 2008. À l’époque, le responsable du monastère ivoirien n’était autre que le frère Jean- Polycarpe, qui est aujourd’hui prieur à Rimont, le siège de la communauté. Sollicité par Mediapart, le frère Jean-Polycarpe n’a pas pas retourné nos questions. « C’est sûr qu’aujourd’hui la Communauté n’en resterait pas là. Il y aurait déclenchement de notre commission d’enquête et un signalement à la justice », reconnaît le vicaire général.

Il y a enfin ce que le long courrier émanant de Rome ne dit pas. Notamment de l’attitude du Vatican et des évêques pendant plusieurs décennies. Longtemps, Mgr Séguy, évêque d’Autun de 1987 à 2006 et, à ce titre, chargé du suivi des « petits gris » pendant près de deux décennies, a considéré les dérives de la communauté comme un sujet sans importance : « Je ne vais tout de même pas passer mon temps à répondre à votre matraquage épistolaire concernant une affaire qui ne me regarde que très indirectement », répondait-il, par écrit, à une famille dénonçant des dérives en 1997. Mais face à la multiplication des témoignages, l’évêque a fini par émettre en 2000 une monition canonique (avertissement adressé à un clerc qui se trouve dans l’occasion prochaine de commettre un délit, ou sur qui pèse, après enquête, un soupçon grave de culpabilité) critiquant le manque de formation des futurs prêtres de Saint-Jean et mettant « très sérieusement en garde contre toute forme de pression et de contrainte psychologique affective ou “spirituelle” ».

« Le Vatican est informé depuis encore plus longtemps, reprend Laurence Poujade, passée chez les Sœurs apostoliques de Saint-Jean de 1992 à 2002. Des documents montrent que le cardinal Hamer, chargé des instituts de vie consacrée auprès de Jean-Paul II, reconnaissait dès les années 80 le comportement déviant du père Marie-Dominique Philippe. » Celle qui dirige aujourd’hui l’association d’accompagnement de victimes d’emprise mentale Sentinelle juge que « l’heure des comptes a sonné » : « On n’a jusqu’ici fait aucun cas des témoignages de victimes. Ils étaient simplement réputés être des cas isolés. »

Les exemples de la complaisance de responsables ecclésiastiques à l’égard de la communauté sont par ailleurs légion. En octobre 2004, monseigneur Joseph Madec et monseigneur Gaston Poulain prenaient ainsi publiquement la défense des frères de Saint-Jean mis en cause par des témoignages de victimes. Chargés d’accompagner les « petits gris », les deux évêques, aujourd’hui décédés, dénonçaient ainsi sans nuance des accusations qui « ternisse[nt] ainsi l’image de jeunes religieuses et religieux qui, avec leurs richesses et leurs fragilités, donnent généreusement leur vie pour l’amour du Christ et des hommes » (lire leurs déclarations).

Le 2 septembre 2006, pour les obsèques du père Marie-Dominique Philippe à Lyon, c’est le cardinal Barbarin qui se lançait dans une homélie dithyrambique en l’honneur du fondateur de Saint-Jean. Le long discours dressait un portrait élogieux de celui qui a régné pendant quatre décennies sur la communauté (en intégralité ici). Mais Barbarin s’est bien gardé ce jour-là de mentionner les éléments les plus sulfureux de son parcours, évoquant seulement les victimes au détour d’une allusion floue et culpabilisante : « Parfois ce cœur de père [Marie-Dominique Philippe – ndlr] a fait confiance, trop confiance, à des êtres encore fragiles qu’il aurait fallu accompagner de près et peut-être éprouver, des frères qu’il aurait fallu écouter davantage, pour un discernement plus juste. »

La communauté Saint-Jean a ceci d’emblématique du silence de l’Église qu’elle est à l’origine de la création de l’une des premières associations de proches de victimes de dérives sectaires dans les communautés catholiques en France. En 1998, une poignée de parents de frères et sœurs de Saint-Jean fonde l’Avref, pour aider les victimes des dérives de mouvements religieux en Europe et leurs familles. C’était il y a 18 ans, exactement.

Voir en ligne : https://www.mediapart.fr/journal/fr…

Vos réactions

  • Laurent WQT 15 mai 2019 09:24

    La Commission sur les abus sexuels commis dans la communauté Saint-Jean vient de rendre publics le 17 mai 2019 des chiffres effrayants :

    Abus sur mineurs :

    • 6 frères ont été mis en cause par des témoignages reçus à la Commission SOS abus, dont 4 font actuellement l’objet de procédures judiciaires (ces procédures judiciaires s’ajoutent donc aux 4 autres procédures ayant déjà abouti à des condamnations pénales pour pédophilie prononcées ces dernières années).

    Abus sur majeurs :

    • 90% des cas traités par la commission concernent des personnes majeures.
    • 32 plaintes ont été reçues par la commission concernant 27 frères.
    • un peu moins d’un tiers des cas sont internes à la Communauté et concernent en grande majorité des sœurs de Saint-Jean.
    • 4 frères eux-mêmes abusés sont devenus des abuseurs à leur tour.

    Sanctions pénales :

    • 4 frères ont été condamnés par la justice civile pour abus sexuels sur mineurs.
    • 1 frère a été condamné par la justice civile pour abus sur majeurs.

    Sanctions canoniques :

    • 13 cas font actuellement l’objet d’une procédure canonique, dont 2 devraient être classées sans suite conformément aux conclusions de l’enquête civile.
    • 6 frères ont fait l’objet de sanctions disciplinaires suite aux conclusions de la commission sur leur cas, et 7 devraient y aboutir.
  • À moi il m’aidé beaucoup. Ses enseignements m’ont aidé à mieux connaître la personne de Jésus. D’une grande charité. Je ne crois pas à ces calonnies et l’église doive regarder ce que ces prêtres curés et autre font. Et la complicité des évêques de pas dénoncer les actes pédophiles. On a su pour les orgies même au Vatican ! C’est certain il y a sans doute des pêches commis dans les communautés, des fragilités. Mais les évêques n’ont pas fait léur travail mais ils continuent de cacher encore des prêtres pédophiles.

    • Le Père Marie Dominique Philippe pas pédophile du tout 5 juillet 2018 22:12, par Sérénité

      Bien sûr que par l’intermédiaire du père Philippe il y a eu énormément de bonnes choses, il a aidé nombre de jeunes à trouver plus de lumière dans leur vie et à mieux connaitre l’intimité de l’amour de Jésus, à la vivre même, en acte, dans un lien filial avec leur père spirituel. Il était d’une intelligence fulgurante, père Philippe, bien sûr. Et évidemment il n’est pas pédophile du tout, que je sache, il n’a jamais abusé d’un enfant ! Et ceux qui l’ont fait dans la communauté sont une toute petite minorité ! Je pense même qu’ils sont trop intelligents pour faire une chose pareille. Ils n’ont jamais violé quiconque non plus, ou pas plus que dans d’autres communautés, à peine. Non, la philosophie les aide à réfléchir beaucoup et bien. Ils n’utiliseraient pas la violence, vous pensez bien, pas eux ! Non, ils commencent par plonger leur fille ou fils spirituel dans un bain d’amour d’amitié à se noyer aveuglément de bonheur, puis ils attendent les 18 ans, enfin ils commencent à échanger une tendresse toute divine, réservée aux contemplatifs, sans pénétration pour garder l’esprit de virginité et respecter le vœux de chasteté. Juste de quoi se servir d’une femme ou l’autre pour pouvoir éjaculer de temps à autre, c’est tout. Bien sûr. Et la prostitution toute consentie de ces femmes, dans l’obéissance mariale (sans chercher à comprendre), fait d’elles des saintes, comme Marie-Madeleine. Mais chut ! C’est réservé à la compréhension des initiés aux secrets johanniques ! Les autres, ceux qui sont sortis du déni, passez votre chemin et souffrez en silence. Le silence johannique toujours.

    • Malheureusement, Ana, derrière les belles idées, la philo, Marie-Dominique a eu avec son frère Thomas des attitudes sinon pédophiles du moins celles d’un manipulateur pervers narcissique sur de jeunes adultes et les deux frères ont été abuseurs sexuels réguliers de très jeunes femmes en situation de subordination et de sidération et sous couvert d’étreintes mystiques. Il y a eu de nombreux témoignages à ce sujet. Chez Thomas, le fait aggravant a été qu’il s’attaquait principalement à des jeunes personnes ayant des problèmes psychiatriques importants, donc encore plus en situation de faiblesse pour se défendre. Ce type de comportement, c’est en fait la reproduction d’un comportement abusif dont lui, son frère, leur mère avaient été victimes par le passé de la part d’un oncle manipulateur pervers narcissique également et qui avait une totale emprise psychologique, sexuelle et idéologique sur sa soeur et sur ses neveux. Les deux frères ont reproduit le système familial en endossant le rôle de l’oncle. C’est d’ailleurs particulièrement intéressant de voir que Marie-Dominique créée la communauté St Jean à la mort de l’oncle pour perpétuer en tant cette fois qu’oppresseur avec son frère, ce qu’il a subi tant d’années. Un cas clinique au plan psy. Le problème, se sont les crimes graves que ces deux hommes ont perpétré sous couvert de spiritualité, en toute impunité. Et qui se poursuit toujours aujourd’hui dans cette communauté via les cadres dirigeants qui leur ont succédé et qui utilisent toujours les mêmes procédures d’embrigadement, de pseudo séduction et ensuite de crimes sur les adeptes. Que ce soit en France ou à l’étranger. Liene Moreau et Marie-Laure Janssens qui ont décrit les dérives de cette famille St Jean, font partie des courageuses qui ont décidé, contrairement à l’institution cléricale, de briser la loi du silence et de s’opposer aux tentatives régulières de réhabilitation opérées par les anciens ou les adeptes sur différents sites dont celui-ci.

      http://www.lavie.fr/culture/essais/abus-spirituels-une-soeur-de-saint-jean-leve-le-voile-26-10-2017-85730_680.php

      extrait :

      Le livre aurait pu s’arrêter là, mais Marie-Laure Janssens pousse la réflexion plus loin. Elle a voulu écrire autre chose que la « banale histoire d’amour » d’une « religieuse défroquée »… Si elle est allée au bout de ce témoignage, c’est aussi en réaction : « Face au silence criminel de l’institution, face aussi à l’aveuglement de mes "sœurs” qui, par dizaines, souvent de manière anonyme, viennent régulièrement sur la toile témoigner de l’innocence de leurs fondateurs et du trésor de leur vocation… »

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