En réponse au message :
Communiqué de presse concernant le père Georges Finet
Je ne prétends pas condamner le père Finet ; l’enjeu pour moi est que les victimes présumées soient entendues et reconnues. Accuser et condamner n’est pas la même chose. Prétendre qu’il faudrait un procès pénal pour qu’elles soient entendues revient à dire qu’on ne peut parler du mal présumé commis par un mort. C’est un sophisme. Par ailleurs, évoquer le seul pénal n’est pas suffisant : l’Eglise ou plutôt son fonctionnement est régie par droit canon, et ces questions peuvent et doivent aussi être réglées au sein de l’Eglise. Pour les cas à venir, que l’Eglise les traite du vivant de l’auteur présumé mettrait tout le monde d’accord : pour les uns il aurait le droit de se défendre ( et en sortirait bien sûr blanchi) pour les autres il serait jugé et donc condamné. Finalement, nous nous retrouvons les un.e.s les autres dans ce besoin de justice. En attendant, écouter des victimes présumées et reconnaître que des témoignages émis par des personnes qui ne se connaissaient pas concordent, il me semble que c’est factuel. Après, on peut s’interroger sur les raisons qui font que tel rapport tombe à tel moment. Ici encore, tout le monde peut y lire sa propre théorie (complotiste ?) : un ordre qui sait que l’orage va éclater prend les devants avec des décennies de retard pour « prouver » sa transparence, d’autres verront un mensonge visant une sainte victime, par un responsable « complice » -de la franc-maçonnerie, des anti-cléricaux, que sais-je. Pourquoi autant de révélations maintenant ? Mais tout simplement parce que la parole commence à se libérer. Et je suis convaincu que d’autres institutions feraient bien d’en faire autant. J’ai suivi récemment une formation sur les violences existes et sexuelles dans mon lieu de travail, les confidences/témoignages recueillis par les participantes et participants font froid dans le dos. Je pense que l’Eglise n’a pas le monopole des agressions, qu’elle n’est pas la seule à avoir tenté de les masquer, et même qu’elle évolue plus que d’autres sur ce point. Ce qu’on peut lui reprocher de spécifique, c’est l’écart entre sa morale sexuelle, ses exigences pour les fidèles, et la réalité vécue par certains pasteurs, couverte par la hiérarchie.