LES DOMINICAINS : les crimes systémiques de l’Eglise Catholique continuent… : Poster un message

En réponse au message :

Ne pas banaliser est plus que nécessaire, c’est indispensable et pas qu’au sujet de ce qu’on nomme pudiquement « abus sexuels »

Le mardi 12 décembre 2023

Pierre, vous ayez bien raison il s’agit d’une belle vocation, parmi d’autres, et il y a en effet des problèmes partout. Aucune institution laïque ou religieuse n’y échappe, quelles que soient les mesures (règles, lois, contrôles et sanctions). Je vais retenir trois exemples pour étayer mon propos qui est que, lorsque règles lois contrôles et règlement sont déréglés, dérégulées, non sanctionnées, et cela dans la durée, la porte est grande ouverte pour que s’enkyste un système.

Premier exemple contemporain et laïc : l’institution des Ponts et Chaussées (Équipement) a été longtemps en charges des réseaux routiers, d’eau et d’assainissement, de l’État des communes et des départements, des constructions publiques d’autres institutions (santé, éducation nationale…) et de l’ingénierie sur leur demande des collectivités territoriales. Quand j’y suis entré, en 1970 deux piliers -règles non écrites- tenaient l’édifice : « pas de vagues », règle générale à toute institution, et « il faut faire rentrer des sous ». Ces fameux « honoraires » payés par les collectivités territoriales afin que les primes soient attractives et que les « meilleurs » ne partent pas trop dans le privé. 30 ans plus tard, le soin apporté par la plupart des cadres -supérieurs et moyens- à « sa carrière » conduisit au respect « à la lettre » des règles « non écrites » au détriment parfois des règles écrites. Le laxisme de la hiérarchie et de l’inspection générale, la modération des sanctions dans des cas graves, des complicités avec le milieu des entrepreises, parfois même d’élus ont conduit à la perte de confiance de trop d’élus puis à la fin du système.

Second exemple, l’expression du véritable artiste (libre) qui a pu écrire publier et diffuser (discrètement) un de ses poèmes au milieu du 13e siècle, grâce à la protection du Comte de Poitiers frère du roi Louis 9 (pas encore canonisé). Le poème « L’état du monde » est bien plus instructif sur la société d’alors, y compris sa spiritualité, que ce que montrent les vitraux de toutes nos cathédrales. L’art sur commande en dit plus sur l’état d’esprit de ceux qui commandent que sur les artisans, pas encore artistes car soumis sauf exception ! "Car personne ne sait plus travailler au bien d’autrui, s’il ne pense pas y trouver son profit. Chacun se fait oiseau de proie : Nul ne vit plus que de proies. C’est pourquoi je vais dire l’état où est ce monde, qui de tout bien se vide et s’émonde. Tout d’abord, les religieux devraient vivre saintement : C’est mon avis. Or, ils sont de deux sortes : Les uns sont des moines blancs ou noirs, qui possèdent maintes belles résidences et maintes richesses solides. Ils sont tous esclaves de Cupidité. Sans cesse ils veulent prendre sans jamais donner, sans cesse ils achètent sans jamais rien vendre. Ils prennent, et on ne leur prend rien. Le plancher sous eux est solide : Ils peuvent accroître leurs richesses." La suite sur les mendiants, prêcheurs, quêteurs, chanoines, la sainte église, les laïcs (Prévôts, baillis et maires, …), les Chevaliers (noblesse), vaut plus qu’un détour (http://www.biblisem.net/meditat/ruteledm.htm) tant une telle liberté d’expression est exceptionnelle avant l’époque des Lumières.

Troisième exemple contemporain sur l’autoritarisme de la provinciale P d’un ordre missionnaire fort respectable, envers sœur E en fin de vie, 89 ans ayant toute sa tête mais plus guère d’autonomie et dont les principales activités consistaient à maintenir des liens avec et entre des personnes qu’elle avait du quitter et la méditation. Docteure en biologie, G avait enseigné dans une université d’un État africain et dirigé des recherches, retraitée elle avait aidé des associations de femmes à produire et vendre leur production au sein d’une petite communauté vivant en osmose avec la population de villages de haute altitude (près de 2000 m). E a donc été admonestée vertement, devant un tiers T prié par P de rester. Dans la chambre d’un Ehpad privé, P a égrené les reproches qui lui avaient été rapportés par la religieuse R responsable d’une petite communauté d’une douzaine de religieuses âgées acceptée par cet Ehpad. Elle ne laissa pas G s’expliquer au point que T en eut honte pour P. Ces reproches tournaient autour de la vie collective de l’Ehpad, à laquelle elle participait peu il est vrai, et sur le comportement de E envers le personnel de l’Ehpad, tel que rapporté par R. Ce moment fit prendre conscience à T de l’état de quasi enfermement dans lequel se trouvait E, privée de carte d’identité, de carte vitale, d’accès à son compte bancaire (elle ne savait pas qui avait la signature, bien que pas sous tutelle) et surtout soumise aux vexations de R qui avait fait de E son souffre-douleur. C’est ainsi qu’il advint, après que la directrice de l’Ehpad ait été avertie qu’une plainte au procureur était dans les tuyaux et que l’Ehpad n’était pas en cause, que la congrégation déplace E dans un Ehpad de l’ordre, avec de bonnes amies, une liberté mentale retrouvée et où elle vécut ses derniers mois paisiblement. On peut dire qu’il fut heureux pour E que P prie T de rester, et il faut espérer que R se soit rendu compte de ses maladresses.

Rajouter votre témoignage

modération a priori

Ce forum est modéré a priori : votre contribution n’apparaîtra qu’après avoir été validée par un administrateur du site.

Qui êtes-vous ?

Votre adresse email ne sera pas rendue publique sur le site. Seuls les commentaires sont publiés sur le site. Votre adresse mail est nécessaire pour que nous puissions vous répondre si vous avez une question personnelle.

Votre message

Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.

Lien hypertexte

(Si votre message se réfère à un article publié sur le Web, ou à une page fournissant plus d’informations, vous pouvez indiquer ci-après le titre de la page et son adresse.)

Revenir en haut