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Le combat sans fin de Claire Maximova, ex-carmélite qui veut être reconnue victime de viol par l’Église

Le vendredi 4 décembre 2020

Bonjour Marie

J’aimerais à la suite de vos interventions, vous faire part de mon ressenti vis à vis de ce que vous écrivez.

1/ Concernant la « lucidité à faire peur » de Thérèse de Lisieux, contrairement à vous, j’ai plus que des gros doutes à ce sujet.

Car si vous lisez des biographies non romancées de cette dernière, vous constaterez que Thérèse était aux prises avec des problématiques personnelles et familiales graves. Dont celle de la dépendance affective dont vous culpabilisez Claire. Et qui explique en partie son engagement religieux et le discours infantile qu’elle utilise dans la plupart de ses écrits. Contrairement à Claire,Thérèse n’avait pas accès à des soins psychothérapeutiques, hors des moyens financiers paternels mais aussi hors des progrès médicaux et scientifiques dans le traitement des psychoses et notamment au plan médicamenteux. Son papa fut d’ailleurs seulement interné, sa psychose ne fut pas traitée comme elle aurait pu l’être aujourd’hui.

2/ Vous culpabilisez Claire et insistez lourdement sur sa dépendance affective mais vous dites en même temps avoir subi les mêmes abus qu’elle. Alors j’aimerais comprendre comment ayant subi les mêmes horreurs voire pires (d’après ce que vous écrivez), vous pouvez admettre et soutenir, si vous-même avez suivi une thérapie psy, l’idée qu’une victime d’abus, de crimes sexuels, puisse être responsable des sévices subis ?

Parce que s’il y a bien une chose que vous devriez avoir appris et que l’ensemble de la société devrait savoir aussi, c’est qu’une victime de crimes sexuels quel que soit son âge, son contexte, son habillement, ses origines, son histoire, n’est JAMAIS responsable des sévices et crimes sexuels qu’elle a subis. Seul(s) son ou ses agresseurs ainsi que les institutions éventuelles qui les ont protégés et leur ont permis d’exercer leur emprise criminelle, sont responsables pénalement.

Ancienne victime d’inceste double, ayant dénoncé mes agresseurs familiaux, s’il y a bien une chose que j’ai apprise et sur laquelle j’ai travaillé très tôt en thérapie psy de reconstruction, c’est que toute victime de crime sexuel n’est JAMAIS responsable de ce qu’elle a subi.

C’est quelque chose sur laquelle toutes les associations de victimes de crimes sexuels insistent aussi, ainsi que les victimologues et les psys.

Alors je ne sais pas si vous avez fait une thérapie post abus, sévices, mais manifestement, pour tenir le propos culpabilisant que vous tenez sur Claire, ce n’est pas du tout quelque chose que vous avez abordé en thérapie.

Et ça me paraît grave par rapport à ce que vous dites avoir subi. Car ce manque fait que vous avez intégré comme légitimes les abus et sévices subis en reportant la responsabilité de ces horreurs non sur votre agresseur mais sur vous-même.

Ce qui explique la teneur de votre discours culpabilisant vis à vis de Claire.

Est-ce que vous réalisez à quel point c’est atroce et constitue une auto-mutilation qui perpétue l’emprise et la dépendance psychologique vis à vis de systèmes et de personnes abusives, perverses, toxiques ?

Personnellement, en vous lisant, j’ai mal. J’ai envie de pleurer parce que vous êtes encore persuadée qu’une victime de viol, d’abus sexuels est fautive pour tout un tas de raisons. Et que c’est à elle seule de gérer la situation, le problème criminel. Pas au violeur, à l’abuseur, au pervers. Pas à celles, ceux qui l’ont protégé, caché, jamais dénoncé.

Ce qui est terrible dans un crime sexuel, c’est que la victime y compris un enfant, doit encore prouver le crime subi et s’accuser de tous les maux pour être jugée acceptable socialement, médiatiquement. C’est une honte de devoir s’auto flageller ainsi. Ca ne devrait pas exister.

On peut avoir tous les contextes existentiels : les plus difficiles, les plus sordides, des plus complexes aux plus fastueux et confortables, mais RIEN, absolument RIEN ne justifie un viol, des abus sexuels.

Il est urgent que déjà l’ensemble des victimes comme des simples citoyens sorte de ce que l’on appelle la culture du viol. Et comprenne qu’à partir du moment où le consentement n’a pas été donné explicitement et oralement par la personne, c’est un viol, c’est un abus sexuel. Et c’est puni comme crime ou à minima comme délit au pénal.

Sur cette base, aucun mineur (quel que soit son âge) ne devrait avoir à prouver devant un tribunal qu’il n’était pas consentant au rapport sexuel avec un adulte ou quelqu’un en situation d’autorité ou d’aînesse.

De la même façon, toute personne (enfant, adulte, vieillard) en situation de handicap physique comme psychiatrique ne devrait pas avoir à prouver devant un tribunal qu’elle n’était pas consentante au rapport sexuel avec un adulte ou quelqu’un en situation d’autorité ou d’aînesse.

Concernant les femmes adultes, à partir du moment où elles sont en situation de faiblesse, de dépendance financière, psychologique, affective vis à vis de l’agresseur, qu’il n’y a pas de consentement explicite au rapport sexuel, on est dans du viol, dans de l’abus sexuel et cela relève du pénal.

Ce qui est la situation subie par Claire. Donc qui ne devrait même pas être contestée.

Les problèmes personnels sont une chose. Importante pour comprendre l’histoire et le parcours de quelqu’un. Mais ils ne sont et ne seront JAMAIS la cause, la raison ni la justification de violences sexuelles.

Rien ne justifie le viol, les abus sexuels. JAMAIS.

C’est quelque chose que nous avons il y a encore quelques jours martelé médiatiquement lors de la Journée Internationale contre les violences faites aux femmes et aux filles, mais aussi lors de la marche virtuelle des femmes contre les violences le samedi 21 Novembre dernier. Ca me paraît hyper nécessaire de le rappeler dans cet échange au regard de ce que j’ai pu lire. En toute sororité et affection.

Prenez soin de vous. Et courage à Claire dans toutes ses démarches.

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