Le combat sans fin de Claire Maximova, ex-carmélite qui veut être reconnue victime de viol par l’Église : Poster un message

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Le samedi 5 décembre 2020

Bonjour Marie-Christine

Je vous invite concernant le cas Thérèse de Lisieux, à lire les ouvrages de Véronique Donard. Si je ne partage pas tout (loin loin s’en faut) ce que cette dame peut avancer sur les problèmes familiaux et de santé de Thérèse, son approche biographique de la famille Martin-Guérin est beaucoup plus rigoureuse et exacte que tout ce que j’ai pu lire de biographies romancées et idéalisées sur la sainte. Vous y verrez que Mr Martin y a été interné pour bipolarité, qui est une psychose. Quant à la fortune de la famille, elle était celle de l’oncle Isidore Guérin. Mr Martin du fait de sa bipolarité a progressivement été défaillant dans tout ce qui était gestion matérielle et financière familiale. L’oncle Isidore palliait aux difficultés jusqu’à l’internement de son beau-frère lorsqu’il n’était plus en capacité d’être gérable ni autonome. Ce qui correspond d’ailleurs à l’entrée en religion de Thérèse. Quant à Thérèse elle-même, elle était atteinte de ce que l’on appelle puérilisme mental, qui était une décompensation psychotique survenue après plusieurs chocs successifs graves : mort de sa mère, départ au couvent de sa soeur aînée qu’elle avait investie comme nouvelle maman, maladie du père qui commence à se faire jour et insécurise l’ensemble de la famille, difficultés matérielles et relations houleuses avec l’oncle Isidore (je précise cependant que je ne partage pas l’approche analytique de Donard sur ce point). Parler de maturité la concernant me paraît donc assez peu réaliste compte tenu de la situation. Qu’elle ait su trouver malgré tout, un moyen de pouvoir surmonter l’ensemble de ses problèmes dans l’engagement religieux, est vrai. Et que c’était une âme généreuse, belle et authentique aussi. Et je suis d’accord que ses écrits si puérils ils soient dans leur expression, en rapport avec le puérilisme mental dont elle souffrait, n’en sont pas moins profonds et recèlent une vraie sagesse.

Voici un extrait du travail de Donard :

https://www.cairn.info/revue-adolescence-2010-3-page-667.htm

Elle précise avec les dates et les motifs l’internement psychiatrique de Louis Martin à Caen à la demande d’Isidore Guérin, ce qu’on appelle HDT (hospitalisation à la demande d’un tiers), du fait de la bipolarité et de sa dangerosité tant pour lui-même que le reste de la famille.

Concernant Marie, je ne devine rien. C’est elle-même qui a écrit avoir subi les mêmes abus que Claire et plus graves encore ajoute-t-elle. Je ne m’appuie donc que sur ce qu’elle a exprimé. Et je m’étonne avec tristesse de ce qu’elle puisse encore croire qu’une personne abusée, violée puisse être responsable, de par son histoire, ses problèmes des abus sexuels, des viols subis. Parce que c’est ce que Marie dit de Claire. Que Claire est responsable de par son histoire et ses problèmes, des abus subis. Or, c’est une fausse croyance. Qui fait partie de la culture du viol. Et qui fait qu’encore aujourd’hui, beaucoup de gens pensent à tort, qu’une personne violée, abusée sexuellement, l’a bien cherché ou que cela provient d’une histoire personnelle particulière, d’un problème.

Ce qui me fait vraiment mal, c’est que si comme l’écrit Marie, elle a vécu des souffrances similaires à Claire, elle est toujours persuadée qu’avoir subi viol, abus sexuel, c’est de sa faute, c’est particulièrement terrible.

Et je comprends pourquoi alors elle culpabilise Claire. Si elle-même est persuadée qu’elle est responsable des violences subies, elle ne peut que rendre Claire responsable de ce qui lui est arrivé aussi. Maintenant, j’ose espérer que Marie sortira de cette fausse croyance et de cette auto-mutilation. Sans aller jusqu’à mettre au pénal son agresseur comme l’a fait Claire courageusement, au moins que Marie sorte de cette auto-culpabilité préjudiciable à sa propre estime d’elle-même comme de sa dignité. Et qu’elle ne la plaque plus sur d’autres victimes de violences sexuelles. Car cette culpabilité n’a pas lieu d’être. Elle relève de la seule responsabilité des agresseurs et de la hiérarchie institutionnelle qui les maintient en poste, les protège et les soustrait à leurs responsabilités pénales.

Bon week-end et prenez soin de vous.

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