En réponse au message :
Le combat sans fin de Claire Maximova, ex-carmélite qui veut être reconnue victime de viol par l’Église
@ Marie
Bonjour Marie,
vos propos m’ont poussée à relire le livre de Claire Maximova, et je vous en remercie. Contrairement à vous, je trouve le livre bien écrit et agréable à lire, ce n’était donc pas une corvée. Même à la relecture, je n’ai pas trouvé ni les contradictions ni les zones d’ombre qui, d’après vous, seraient « nombreuses » et inquiétantes.
En tout cas, certainement pas plus que les écrits de Thérèse de Lisieux, à qui vous attribuez une lucidité « à faire peur » ; je ne suis pas spécialisée dans sa biographie, mais il me semble qu’elle dit quelque part qu’après la « grâce de Noël » elle n’a plus jamais pleuré et, ensuite, elle raconte d’avoir versé de fleuves de larmes pour être acceptée au Carmel à l’âge de 15 ans.
Il n’y a pas de preuves que Claire Maximova savait ce que Thérèse de Lisieux aurait « dit à sa sœur Agnès au cours de sa dernière maladie » ; on ne peut donc pas dire qu’elle « n’hésite pas instrumentaliser Thérèse de l’Enfant Jésus » ni qu’elle manipulait qui que ce soit, encore moins consciemment. En revanche, je laisse à votre appréciation le dégrée de probabilité qu’un prêtre et religieux, son ainé de dix ans et prieur de sa communauté, pouvait ignorer ce que son vœu de chasteté exige.
D’ailleurs, « ce malheureux prêtre », contrairement à ce que vous avancez, accepte le rôle de frère immédiatement. (p. 142) Il « se dégage d’elle » très efficacement au moment où il craint pour sa réputation à lui suite à la tentative d’embrasser la moniale sur la bouche mais revient quand il estime que la victime est bien prête à être consommée.
Je suis étonnée que, malgré plusieurs lectures, vous n’avez pas relevé ce détail. De même, il ne semble pas qu’il y avait de « malheureux élu (au pluriel) » dans la vie de Claire, car le jeune prêtre de sa paroisse ne parait pas malheureux. Vous avez d’autres informations à ce sujet ?
De même, vous semblez croire que le viol peut être commit uniquement par un homme qui n’est pas impuissant. Je vous invite simplement de vous renseigner sur la définition du viol par la loi française.
Je suis vraiment étonnée de votre lecture sélective et votre interprétation des passages du livre. Qui sont « les autres » (au pluriel !) qui conseillait à Claire « à quitter les milieu malsain » ? Pour ma part, je n’ai trouvé que le Père Tinat. Les prêtres de N.D. de Vie lui « conseillait » non pas de « rompre les relations ambiguë » mais de renoncer à ses vœux et sortir avec des garçons dans les boites. Vous attribuez l’existence même de ce genre de conseils de la part d’un prêtre au fait que Claire était abandonnée par son père avant sa naissance ? Votre « lucidité » fait peur…
A vous écouter, les premier fautifs et les responsables sont les carmes polonais, puis le père de Claire, puis Claire elle-même, qui serait, d’après vous, manipulatrice. L’agresseur, quant à lui, est le « malheureux (qui n’avait pas d’autorité sur elle à noter !) ». Son comportement est « inadmissible » mais ce qui vous inquiète ce n’est pas qu’il puisse être réélu prieur et protégé par son provincial qui était bien au courant du viol (p.16) ; ce qui vous inquiète c’est que Claire puisse ne pas être consciente de ses blessures profondes. Rassurez-vous, quelque soient les blessures et les manques de jugement de Claire Maximova, elle n’a aucune responsabilité dans l’Eglise. En revanche, ceux qui violent, ceux qui manipulent, ceux qui abusent sont, pour leur part, toujours aux commandes, disent les messes, confessent et dirigent les âmes.
J’aimerais bien croire que votre but n’est pas de faire un procès d’intention à Claire, mais à vrai dire, j’ai beaucoup du mal à le croire. J’ai trouvé le passage où elle parle de « la langue de Molière » ; j’ai lu « mes amis sont épatés » mais pas « pour épater mes amis » - puisque vous prêtez attention aux détails, pourriez-vous le faire de façon précise, s’il vous plaît ? Et qu’est ce qui vous fait dire que Claire « n’a pas retenu le nom ultime » de sœur Louise de la Miséricorde ? Vous savez comment le livre a été rédigé et ce qui a décidé de garder cette phrase ?
J’aimerais bien penser que votre intention est « d’apporter un point de vue nuancé », mais je n’arrive pas à me défaire du malaise à la lecture de vos messages. Vous connaitriez bien le pays de Claire, « (peut-être même mieux en étant plus âgée) » comme si d’être plus âgée vous garantit une connaissance supérieure à celle de Claire qui y a vécu. Vous connaitriez beaucoup de victimes (de quoi ? des attentats terroristes ? des AVCs ?) qui seraient de « vraies victimes » mais sans aucune faille (comment sont-ils devenus des victimes alors ?) Et vous terminez par la tentative de retourner la culpabilité et comparez la réaction de Xavier à celles des communautés à la dérive, comme si défendre Claire, qui est victime, était comparable à la justification des abus et des agression sexuelles par ce qui sont chargés à veillez sur l’Eglise.
A ma connaissance, chercher un frère n’est pas un péché. Chercher un père n’est pas un péché. Au contraire : l’Evangile promet à ceux et celles qui quittent leur père, leur mère ou frère ou sœur pour le Royaume de Dieu de recevoir, dès maintenant, au centuple, des pères, des frères et des sœurs. Claire Maximova était assez naïve pour croire que dans l’Eglise elle trouverait cette famille. Naïveté (même celle de Claire) n’est pas un péché. Le viol, quant à lui, est un crime. Sans besoin de rappeler qu’il était commis par un prêtre.